Redécoupage cantonal de 2014 en France
Un redécoupage des cantons français est défini par la loi du [1] et les décrets d'application publiés en février et mars 2014. En application de cette loi, les circonscriptions que sont les cantons permettent l'élection des assemblées départementales, rebaptisées conseils départementaux, au scrutin majoritaire, binominal et paritaire. En effet, ce redécoupage s'accompagne d'un mode de scrutin destiné à promouvoir la parité : chaque nouveau canton est représenté par deux conseillers départementaux, un homme et une femme, élus en binôme.
Les premières élections de ce type (les élections départementales) ont lieu en mars 2015, les mandats des conseillers généraux élus en 2008 et en 2011 expirant en 2015 par dérogation à l'article L.192 du Code électoral[2] - [3] - [4] - [5]. Reportées en décembre 2015 dans le projet de loi définissant la nouvelle carte des régions[6], ces élections départementales ont bien lieu en mars 2015, après arbitrage du Premier ministre Manuel Valls[7].
Contexte et objectif
La réforme des collectivités territoriales engagée sous la présidence de Nicolas Sarkozy, sur proposition du comité Balladur, avait abouti à la création d'un conseiller territorial, par substitution du conseiller général et du conseiller régional. Critiquée et contraire aux promesses de campagne électorale de François Hollande, qui souhaitait « respecter le principe de parité posé dans la Constitution », la loi no 2010-1563 du a fait l'objet d'une abrogation[8].
Rééquilibrage démographique
Les trois-cinquièmes des cantons français n'ont quasiment pas été modifiés depuis 1801[9], les rééquilibrages réalisés depuis deux siècles étant presque exclusivement limités à la division des cantons très peuplés[10]. Un rééquilibrage tenant compte des réalités démographiques était rendu nécessaire : la jurisprudence du Conseil constitutionnel, renforcée en 2010 au nom du « principe d'égalité devant le suffrage », exige que la population d'un canton ne s'écarte pas de plus de 20 % de la moyenne de la population des cantons du département[11].
Les règles de redécoupage suivantes sont donc appliquées :
« La modification des limites territoriales des cantons […] est conforme aux règles suivantes :
a) Le territoire de chaque canton est défini sur des bases essentiellement démographiques ;
b) Le territoire de chaque canton est continu ;
c) Est entièrement comprise dans le même canton toute commune de moins de 3 500 habitants. »
— Article L. 3113-2 III du Code général des collectivités territoriales.[12]
Introduction du principe de parité
À la suite des élections cantonales, les conseils généraux comprennent 544 femmes soit 13,9 % des conseillers généraux français ; la Moselle, la Haute-Savoie, l'Indre et la Haute-Corse n'ont alors élu aucune femme ; enfin, seuls quatre conseils généraux sont présidés par des femmes[13]. Devant ce constat, contraire à l'article 1er de la Constitution sur la parité dans les fonctions électives[14], et sur proposition de la délégation parlementaire aux droits des femmes a été introduit un nouveau mode de scrutin permettant de garantir le respect du principe constitutionnel de parité[15] : l'élection d'un binôme composé d'un homme et une femme dans chaque canton.
Renouvellement unique des conseils départementaux
Parallèlement à la refonte des limites cantonales et à l'introduction de la parité, la réforme abroge le renouvellement triennal par moitié, institué par la loi du et réinstauré par celle du [16]. Ainsi, le mandat des conseillers généraux élus en 2008 ou en 2011 expire en 2015 et celui des conseillers départementaux élus en 2015 reste de six ans.
Mise en œuvre de la réforme
Des consultations aux décrets
Par l'intermédiaire des préfets, les conseils généraux ainsi que les principaux élus de chaque département ont été consultés sur le contour des nouveaux cantons, l'objectif étant de concilier les bases démographiques et la réalité des territoires. Une circulaire du ministère de l'Intérieur en date du , intitulée « Méthodologie du redécoupage cantonal en vue de la mise en œuvre du scrutin », précise à l'attention des préfets la procédure d'élaboration des projets départementaux[17]. Le calendrier impose que soient pris en compte les chiffres légaux de population de 2010 publiés le . Le conseil d'État, en formation administrative, est ensuite saisi pour avis avant la publication de chaque décret.
Par cette loi de 2013, le nombre de cantons doit être divisé par deux, avec arrondi à l'unité impaire supérieure[note 1]. Elle prévoit un minimum de 13 cantons pour les départements de plus de 150 000 habitants et de 17 pour ceux de plus de 500 000 habitants.
En application de la loi du sur le renouvellement des conseils généraux et des conseils régionaux[18], tous les décrets pris en Conseil d'État concernant le redécoupage des circonscriptions cantonales paraissent au Journal officiel durant la semaine du 24 février au , soit un an au plus tard avant l'échéance de renouvellement des assemblées.
Exceptions territoriales
98 départements sont concernés, Paris, la Martinique et la Guyane ayant un statut différent : le premier possède le Conseil de Paris et les deux départements d'outre-mer, régis par l'article 73 de la Constitution, comptent à partir de 2014 une assemblée unique avec les compétences, à la fois, d'un département et d'une région d'outre-mer[19]. En tant que collectivités d'outre-mer, Saint-Pierre-et-Miquelon, Saint-Barthélemy et Saint-Martin ne sont pas concernées par ce remodelage cantonal. In fine, les 3 971 cantons concernés par la réforme (et le même nombre de conseillers généraux) deviennent 2 054 soit 4 108 conseillers départementaux[11] - [note 2].
Dans le département du Rhône, les nouveaux cantons n'incluent pas les communes du Grand Lyon, appelées à intégrer au la Métropole de Lyon, créée par la loi du 27 janvier 2014 de modernisation de l'action publique territoriale et d'affirmation des métropoles. Celle-ci se substitue au Conseil général du Rhône et les membres de son conseil communautaire sont élus au suffrage universel en même temps que les élections municipales suivantes[20].
En synthèse
Le nombre de cantons passe de 4 035 à 2 054 (hors les 20 arrondissements de Paris qui font office de cantons), les cantons de Martinique et de Guyane disparaissant à la suite de la transformation de ces collectivités en collectivités uniques. Le nombre total de conseillers généraux passe ainsi de 4 035 à 4 108 (ou de 4 055 à 4 128 si les 20 maires d'arrondissements qui siègent également au Conseil de Paris sont pris en compte).
Départements | Nombre de cantons | Nombre de conseillers généraux/départementaux | ||||
---|---|---|---|---|---|---|
En 2014 | entre mars 2015 et mars 2020 |
après mars 2020 | En 2014 | entre mars 2015 et mars 2020 |
Après mars 2020 | |
Paris | (20) | (20) | (20) | (20) | ||
MĂ©tropole (hors Paris) | 3 863 | 1 995 | 3 863 | 3 990 | ||
Guadeloupe | 40 | 21 | 40 | 42 | ||
La RĂ©union | 49 | 25 | 49 | 50 | ||
Mayotte | 19 | 13 | 19 | 26 | ||
Martinique | 45 | — | 45 | — | ||
Guyane | 19 | — | 19 | — | ||
Total (hors Paris) | 4 035 | 2 054 | 4 035 | 4 108 | ||
Total (avec Paris) | (4 055) | (2 074) | - | (4 055) | (4 128) | - |
Respect de la clause démographique
Au total, sur les 2 054 nouveaux cantons, seuls 29 cantons (1,4 %) sont en « exception démographique », c’est-à -dire que leur population excède l’écart de plus ou moins 20 % par rapport à la population moyenne des cantons du département, au nom de « considérations géographiques » ou d’« autres impératifs d’intérêt général ». Par ailleurs 497 cantons (soit 24,2 % du total) sont situés au-delà de 15 % d’écart à la moyenne départementale. Parmi eux, 70 cantons (soit 3,4 % du total) sont très proches — entre 19 % et 20 % — de la borne démographique[21].
Perte de la qualité de chef-lieu
Ce nouveau découpage cantonal entraînera la perte de la qualité de chef-lieu pour certaines communes, en raison des regroupements de cantons et donc une perte financière à terme pour ces communes. En effet, la première fraction dite « bourg-centre » de la dotation de solidarité rurale (DSR) est notamment attribuée aux communes chefs-lieux de cantons ainsi qu'aux communes dont la population représente au moins 15 % de celle de leur canton (article L. 2334-21 du CGCT). La réduction du nombre de cantons pose donc la question de l'éligibilité des communes perdant leur qualité de chef-lieu de canton à la suite de cette réforme ainsi que de celles ne remplissant plus le critère de la part de la population communale dans la population cantonale. Selon l'article L. 3113-2 du CGCT modifié par la loi du : « (…) II. -La qualité de chef-lieu de canton est maintenue aux communes qui la perdent dans le cadre d'une modification des limites territoriales des cantons, prévue au I, jusqu'au prochain renouvellement général des conseils départementaux. (…) ». Ainsi, tous les décrets de remodelage de la carte cantonale n'auront vocation à s'appliquer qu'au moment du renouvellement des conseils départementaux, soit en mars 2015. Par conséquent, ce n'est seulement qu'à compter de 2017, année au cours de laquelle sera prise en compte la situation des communes au , que le redécoupage de la carte cantonale pourrait avoir un impact sur la répartition de la fraction « bourg-centre » de la DSR[22] - [23].
Fin du lien entre le canton et l'arrondissement
Avant la réforme, le découpage des cantons devait en principe respecter celui des arrondissements départementaux[24]. La réforme supprime cette exigence, le Conseil d'État ayant indiqué qu'elle avait perdu sa justification[17].
Nombre de cantons par département
L'article 8 du décret du définit la population de référence à utiliser pour la première délimitation générale des cantons opérée en application de l’article L. 3113-2 du code général des collectivités territoriales, dans sa rédaction résultant de l’article 46 de la loi no 2013-403 du . Cette disposition permet d'assurer le traitement de l'ensemble des départements sur une même base statistique et de garantir le respect de l'article 7 de la loi no 90-1103 du organisant la concomitance des renouvellements des conseils généraux et des conseils régionaux[25]. Le chiffre de population municipale auquel il convient de se référer est celui authentifié par le décret no 2012-1479 du , à savoir la population légale entrant en vigueur au [25] - [26]. Les différents décrets votés en 2014 précisant ce nouveau découpage cantonal sont indiqués dans le tableau suivant. Postérieurement, deux décrets, l’un du 19 mars 2014[27], l’autre du [28], ont corrigé certaines erreurs matérielles.
Département | Situation de référence au [29] | Situation après réorganisation | |||
---|---|---|---|---|---|
Code | Nom | Nombre de cantons | Population municipale[30] | Décret de réorganisation | Nombre de cantons |
01 | Ain | 43 | 597 341 | DĂ©cret no 2014-147 du [31] | 23 |
02 | Aisne | 42 | 540 508 | DĂ©cret no 2014-202 du [32] | 21 |
03 | Allier | 35 | 342 908 | DĂ©cret no 2014-265 du [33] | 19 |
04 | Alpes-de-Haute-Provence | 30 | 160 149 | DĂ©cret no 2014-226 du [34] | 15 |
05 | Hautes-Alpes | 30 | 136 971 | DĂ©cret no 2014-193 du [35] | 15 |
06 | Alpes-Maritimes | 52 | 1 078 729 | DĂ©cret no 2014-227 du [36] | 27 |
07 | Ardèche | 33 | 315 090 | Décret no 2014-148 du [37] | 17 |
08 | Ardennes | 37 | 283 250 | DĂ©cret no 2014-203 du [38] | 19 |
09 | Ariège | 22 | 152 038 | Décret no 2014-174 du [39] | 13 |
10 | Aube | 33 | 303 327 | DĂ©cret no 2014-216 du [40] | 17 |
11 | Aude | 35 | 356 467 | DĂ©cret no 2014-204 du [41] | 19 |
12 | Aveyron | 46 | 276 805 | DĂ©cret no 2014-205 du [42] | 23 |
13 | Bouches-du-RhĂ´ne | 57 | 1 972 018 | DĂ©cret no 2014-271 du [43] | 29 |
14 | Calvados | 49 | 683 105 | DĂ©cret no 2014-160 du [44] | 25 |
15 | Cantal | 27 | 148 162 | DĂ©cret no 2014-149 du [45] | 15 |
16 | Charente | 35 | 351 577 | DĂ©cret no 2014-195 du [46] | 19 |
17 | Charente-Maritime | 51 | 622 323 | DĂ©cret no 2014-269 du [47] | 27 |
18 | Cher | 35 | 311 257 | DĂ©cret no 2014-206 du [48] | 19 |
19 | Corrèze | 37 | 243 551 | Décret no 2014-228 du [49] | 19 |
2A | Corse-du-Sud | 22 | 143 600 | DĂ©cret no 2014-229 du [50] | 11 |
2B | Haute-Corse | 30 | 166 093 | DĂ©cret no 2014-255 du [51] | 15 |
21 | CĂ´te-d'Or | 43 | 524 358 | DĂ©cret no 2014-175 du [52] | 23 |
22 | CĂ´tes-d'Armor | 52 | 591 641 | DĂ©cret no 2014-150 du [53] | 27 |
23 | Creuse | 27 | 123 029 | DĂ©cret no 2014-161 du [54] | 15 |
24 | Dordogne | 50 | 414 149 | DĂ©cret no 2014-218 du [55] | 25 |
25 | Doubs | 35 | 527 770 | DĂ©cret no 2014-240 du [56] | 19 |
26 | DrĂ´me | 36 | 484 715 | DĂ©cret no 2014-191 du [57] | 19 |
27 | Eure | 43 | 586 543 | DĂ©cret no 2014-241 du [58] | 23 |
28 | Eure-et-Loir | 29 | 428 933 | DĂ©cret no 2014-231 du [59] | 15 |
29 | Finistère | 54 | 897 628 | Décret no 2014-151 du [60] | 27 |
30 | Gard | 46 | 709 700 | DĂ©cret no 2014-226 du [61] | 23 |
31 | Haute-Garonne | 53 | 1 243 641 | DĂ©cret no 2014-152 du [62] | 27 |
32 | Gers | 31 | 188 159 | DĂ©cret no 2014-254 du [63] | 17 |
33 | Gironde | 63 | 1 449 245 | DĂ©cret no 2014-192 du [64] | 33 |
34 | HĂ©rault | 49 | 1 044 558 | DĂ©cret no 2014-258 du [65] | 25 |
35 | Ille-et-Vilaine | 53 | 988 140 | DĂ©cret no 2014-177 du [66] | 27 |
36 | Indre | 26 | 231 176 | DĂ©cret no 2014-178 du [67] | 13 |
37 | Indre-et-Loire | 37 | 590 515 | DĂ©cret no 2014-179 du [68] | 19 |
38 | Isère | 58 | 1 206 374 | Décret no 2014-180 du [69] | 29 |
39 | Jura | 34 | 261 534 | DĂ©cret no 2014-165 du [70] | 17 |
40 | Landes | 30 | 384 320 | DĂ©cret no 2014-181 du [71] | 15 |
41 | Loir-et-Cher | 30 | 330 079 | DĂ©cret no 2014-213 du [72] | 15 |
42 | Loire | 40 | 748 947 | DĂ©cret no 2014-260 du [73] | 21 |
43 | Haute-Loire | 35 | 224 006 | DĂ©cret no 2014-162 du [74] | 19 |
44 | Loire-Atlantique | 59 | 1 282 052 | DĂ©cret no 2014-243 du [75] | 31 |
45 | Loiret | 41 | 656 105 | DĂ©cret no 2014-244 du [76] | 21 |
46 | Lot | 31 | 174 578 | DĂ©cret no 2014-154 du [77] | 17 |
47 | Lot-et-Garonne | 40 | 331 123 | DĂ©cret no 2014-257 du [78] | 21 |
48 | Lozère | 25 | 77 082 | Décret no 2014-245 du [79] | 13 |
49 | Maine-et-Loire | 41 | 784 810 | DĂ©cret no 2014-259 du [80] | 21 |
50 | Manche | 52 | 498 747 | DĂ©cret no 2014-246 du [81] | 27 |
51 | Marne | 44 | 565 307 | DĂ©cret no 2014-208 du [82] | 23 |
52 | Haute-Marne | 32 | 184 039 | DĂ©cret no 2014-163 du [83] | 17 |
53 | Mayenne | 32 | 306 337 | DĂ©cret no 2014-209 du [84] | 17 |
54 | Meurthe-et-Moselle | 44 | 732 207 | DĂ©cret no 2014-261 du [85] | 23 |
55 | Meuse | 31 | 193 923 | DĂ©cret no 2014-166 du [86] | 17 |
56 | Morbihan | 42 | 721 657 | DĂ©cret no 2014-215 du [87] | 21 |
57 | Moselle | 51 | 1 045 066 | DĂ©cret no 2014-183 du [88] | 27 |
58 | Nièvre | 32 | 219 584 | Décret no 2014-184 du [89] | 17 |
59 | Nord | 79 | 2 576 770 | DĂ©cret no 2014-167 du [90] | 41 |
60 | Oise | 41 | 803 595 | DĂ©cret no 2014-196 du [91] | 21 |
61 | Orne | 40 | 291 642 | DĂ©cret no 2014-247 du [92] | 21 |
62 | Pas-de-Calais | 77 | 1 461 387 | DĂ©cret no 2014-233 du [93] | 39 |
63 | Puy-de-DĂ´me | 61 | 632 311 | DĂ©cret no 2014-210 du [94] | 31 |
64 | Pyrénées-Atlantiques | 52 | 653 515 | Décret no 2014-248 du [95] | 27 |
65 | Hautes-Pyrénées | 34 | 229 458 | Décret no 2014-242 du [96] | 17 |
66 | Pyrénées-Orientales | 31 | 448 543 | Décret no 2014-262 du [97] | 17 |
67 | Bas-Rhin | 44 | 1 095 905 | DĂ©cret no 2014-185 du [98] | 23 |
68 | Haut-Rhin | 31 | 749 782 | DĂ©cret no 2014-207 du [99] | 17 |
69D | RhĂ´ne | 54 | 1 725 177[100] | DĂ©cret no 2014-267 du [101] | 13 |
70 | Haute-SaĂ´ne | 32 | 239 548 | DĂ©cret no 2014-164 du [102] | 17 |
71 | SaĂ´ne-et-Loire | 57 | 555 663 | DĂ©cret no 2014-182 du [103] | 29 |
72 | Sarthe | 40 | 563 518 | DĂ©cret no 2014-234 du [104] | 21 |
73 | Savoie | 37 | 414 959 | DĂ©cret no 2014-272 du [105] | 19 |
74 | Haute-Savoie | 34 | 738 088 | DĂ©cret no 2014-153 du [106] | 17 |
75 | Paris | — | 2 243 833 | non concerné[note 3] | |
76 | Seine-Maritime | 69 | 1 250 411 | DĂ©cret no 2014-266 du [107] | 35 |
77 | Seine-et-Marne | 43 | 1 324 865 | DĂ©cret no 2014-186 du [108] | 23 |
78 | Yvelines | 39 | 1 408 765 | DĂ©cret no 2014-214 du [109] | 21 |
79 | Deux-Sèvres | 33 | 369 270 | Décret no 2014-176 du [110] | 17 |
80 | Somme | 46 | 570 741 | DĂ©cret no 2014-263 du [111] | 23 |
81 | Tarn | 46 | 375 379 | DĂ©cret no 2014-170 du [112] | 23 |
82 | Tarn-et-Garonne | 30 | 241 698 | DĂ©cret no 2014-273 du [113] | 15 |
83 | Var | 43 | 1 008 183 | DĂ©cret no 2014-270 du [114] | 23 |
84 | Vaucluse | 24 | 543 105 | DĂ©cret no 2014-249 du [115] | 17 |
85 | Vendée | 31 | 634 778 | Décret no 2014-169 du [116] | 17 |
86 | Vienne | 38 | 427 193 | DĂ©cret no 2014-264 du [117] | 19 |
87 | Haute-Vienne | 42 | 376 191 | DĂ©cret no 2014-194 du [118] | 21 |
88 | Vosges | 31 | 379 724 | DĂ©cret no 2014-268 du [119] | 17 |
89 | Yonne | 42 | 342 510 | DĂ©cret no 2014-156 du [120] | 21 |
90 | Territoire de Belfort | 15 | 142 911 | DĂ©cret no 2014-155 du [121] | 9 |
91 | Essonne | 42 | 1 215 340 | DĂ©cret no 2014-230 du [122] | 21 |
92 | Hauts-de-Seine | 45 | 1 572 490 | DĂ©cret no 2014-256 du [123] | 23 |
93 | Seine-Saint-Denis | 40 | 1 522 048 | DĂ©cret no 2014-217 du [124] | 21 |
94 | Val-de-Marne | 49 | 1 327 732 | DĂ©cret no 2014-171 du [125] | 25 |
95 | Val-d'Oise | 39 | 1 171 161 | DĂ©cret no 2014-168 du [126] | 21 |
971 | Guadeloupe | 40 | 403 355 | DĂ©cret no 2014-235 du [127] | 21 |
972 | Martinique | 45 | 394 173 | non concerné[note 4] | |
973 | Guyane | 19 | 229 040 | non concerné[note 5] | |
974 | La RĂ©union | 49 | 821 136 | DĂ©cret no 2014-236 du [130] | 25 |
976 | Mayotte | 19 | 212 645[131] | DĂ©cret no 2014-157 du [132] | 13 |
Total | 4 035 | 2 054 |
Listes alphabétiques des cantons et des bureaux centralisateurs
La liste comprend aussi les cas d'homonymies de cantons (avec les noms non suffixés) : si c'est avec un ancien canton ou un canton qui disparaît en mars 2015, cet autre nom est barré. Les noms suffixés à utiliser pour les cantons de 2015 sont affichés normalement. Les noms d'anciens cantons homonymes sont omis s'ils ne sont pas homonymes des cantons définis en 2014 pour les élections départementales de mars 2015.
La liste alphabétique des bureaux centralisateurs est également affichée en vis-à -vis (note : de nombreux cantons ne sont pas nommés d'après le nom de leur bureau centralisateur mais utilisent une autre dénomination géographique ou culturelle ; pour le détail des cantons et de leur bureau centralisateur associé, consulter la table donnant le nombre de cantons par département, et suivre le lien vers la liste des cantons de chaque département).
Contentieux
Consultation des conseils généraux
Comme tout redécoupage des circonscriptions électorales en France, de vives oppositions naissent au sein des départements[11]. Certains élus reprochent des « fins électoralistes », d'autres la disparition du poids de la ruralité[133]. L'obligation de parité, alors que le taux de femmes élues dans les conseils généraux après les élections de 2011 s'élève à 13,9 %, entraîne aussi des résistances. Début février 2014, 54 conseils généraux ont rejeté le projet concernant leurs départements. Même si la formation administrative du Conseil d'État a rendu un avis consultatif « globalement favorable », sous réserve de quelques modifications visant à un respect plus strict du principe d'égalité démographique, de nombreux recours devant la section du contentieux de cette même juridiction sont annoncés par les opposants[134].
En application de l’article L. 3113-2 du code général des collectivités territoriales[135], les conseils généraux ont été consultés sur les projets de décret portant nouvelle délimitation des cantons. Sur les 98 conseils généraux consultés, 41 d’entre eux (soit 42 %) ont émis un avis favorable, tandis que 57 (soit 58 %) ont rendu un avis défavorable sur le projet de redécoupage[21].
DĂ©partement | Avis |
---|---|
Ain | favorable |
Aisne | défavorable |
Allier | défavorable |
Alpes-de-Haute-Provence | défavorable |
Hautes-Alpes | défavorable |
Alpes-Maritimes | défavorable |
Ardèche | favorable |
Ardennes | défavorable |
Ariège | favorable |
Aube | défavorable |
Aude | favorable |
Aveyron | défavorable |
Bouches-du-Rhône | défavorable |
Calvados | défavorable |
Cantal | défavorable |
Charente | favorable |
Charente-Maritime | défavorable |
Cher | défavorable |
Corrèze | défavorable |
Corse-du-Sud | défavorable |
Haute-Corse | favorable |
Côte-d’Or | défavorable |
Côtes-d’Armor | favorable |
Creuse | défavorable |
Dordogne | favorable |
Doubs | favorable |
DrĂ´me | favorable |
Eure | défavorable |
Eure-et-Loir | défavorable |
Finistère | favorable |
Gard | favorable |
Haute-Garonne | défavorable |
Gers | favorable |
Gironde | favorable |
HĂ©rault | favorable |
Ille-et-Vilaine | favorable |
Indre | défavorable |
Indre-et-Loire | favorable |
Isère | favorable |
Jura | favorable |
Landes | favorable |
Loir-et-Cher | défavorable |
Loire | défavorable |
Haute-Loire | favorable |
Loire-Atlantique | favorable |
Loiret | défavorable |
Lot | favorable |
Lot-et-Garonne | favorable |
Lozère | défavorable |
Maine-et-Loire | défavorable |
Manche | défavorable |
Marne | défavorable |
Haute-Marne | défavorable |
Mayenne | défavorable |
Meurthe-et-Moselle | favorable |
Meuse | défavorable |
Morbihan | défavorable |
Moselle | défavorable |
Nièvre | défavorable |
Nord | favorable |
Oise | favorable |
Orne | défavorable |
Pas-de-Calais | favorable |
Puy-de-Dôme | défavorable |
Pyrénées-Atlantiques | favorable |
Hautes-Pyrénées | défavorable |
Pyrénées-Orientales | favorable |
Bas-Rhin | défavorable |
Haut-Rhin | défavorable |
RhĂ´ne | favorable |
Haute-SaĂ´ne | favorable |
SaĂ´ne-et-Loire | favorable |
Sarthe | défavorable |
Savoie | défavorable |
Haute-Savoie | défavorable |
Seine-Maritime | favorable |
Seine-et-Marne | défavorable |
Yvelines | défavorable |
Deux-Sèvres | favorable |
Somme | défavorable |
Tarn | favorable |
Tarn-et-Garonne | défavorable |
Var | défavorable |
Vaucluse | favorable |
Vendée | défavorable |
Vienne | défavorable |
Haute-Vienne | favorable |
Vosges | défavorable |
Yonne | défavorable |
Territoire de Belfort | favorable |
Essonne | favorable |
Hauts-de-Seine | défavorable |
Seine-Saint-Denis | défavorable |
Val-de-Marne | favorable |
Val-d’Oise | défavorable |
Recours gracieux
Les décrets en Conseil d’État adoptés en février 2014 portant délimitation des cantons ont fait l’objet d’une importante série de recours. Le ministère de l’Intérieur a reçu plus d’un millier de recours gracieux. Au , aucun n’avait donné lieu à une suite favorable aux requérants[21].
Recours en Conseil d'État
Au , le Conseil d'État a enregistré 2 558 recours contentieux contre des décrets portant nouvelle délimitation des cantons. À cette date, trois départements concentraient à eux seuls plus d'un millier de recours : l'Isère (443 requêtes), la Vendée (383 requêtes) et le Loiret (242 requêtes), les recours émanent, pour la plupart, d'élus opposés à la majorité gouvernementale du moment. Les principales critiques émises par les opposants à ces décrets portent sur le caractère supposé partisan du nouveau découpage, qui avantagerait la majorité actuelle lors des prochaines élections, ainsi que sur les atteintes portées à la ruralité, en raison de la très vaste superficie de certains cantons et du grand nombre de communes dans certains d'entre eux. Quatre décisions significatives du Conseil d'État peuvent être mentionnées faisant jurisprudence[21] :
Décision « Hyest » du 21 mai 2014
Le nouveau découpage cantonal n’est pas tenu de coïncider avec les périmètres d’autres circonscriptions électorales ou de subdivisions administratives[21].
Décision « ASERDEL » du 26 mai 2014
L'Association de soutien pour l'exercice des responsabilités départementales et locales (ASERDEL) saisit le Conseil d'État le d'une demande d'annulation de l'article 8 du décret du définissant la population de référence à prendre en compte pour la délimitation des cantons. La requérante fait valoir notamment que ces dispositions sont illégales au motif que les chiffres de population retenus comme référence pour le redécoupage des cantons ne sont pas les plus récents disponibles pour des décrets publiés en 2014 puisqu'à cette date ceux publiés par décret du sont connus. Le Conseil d'État rappelle que, « s’il résulte du principe constitutionnel d’égalité devant le suffrage que le territoire de chaque canton doit être défini sur des bases essentiellement démographiques, la délimitation des circonscriptions cantonales peut cependant tenir compte d’autres impératifs d’intérêt général » qui dans le cas d'espèce comprend le respect des contraintes et des délais de consultation inhérents au processus d’élaboration et d’adoption des nouvelles délimitations. Sur ces bases, le Conseil d'État valide les dispositions de la loi dans sa décision du [21].
Décision « Commune de Dieuze » du 4 juin 2014
Le rattachement d’une commune à un canton plutôt qu’à un autre fait l’objet d’un contrôle restreint du juge, consistant à vérifier l'absence d’erreur manifeste d’appréciation. De plus, le moyen tiré d'un écart important entre la population d’un nouveau canton et la population moyenne du département, alors même qu'il est inférieur à 20 % (en l’espèce, plus de 19 %), est examiné par le Conseil d'État, qui contrôle les justifications de cet écart et vérifie que celles-ci ne revêtent pas un « caractère arbitraire ». En outre, complétant la décision « Hyest » du , cette décision du énonce qu’aucun texte « non plus qu'aucun principe n’imposent au pouvoir réglementaire de prendre comme critères de délimitation [des cantons] les limites des anciens cantons, la proximité géographique des communes ou l'absence de disparité de superficie entre cantons »[21].
DĂ©cision du 27 juin 2014
Le Conseil d’État a statué sur les conséquences d’une éventuelle annulation, totale ou partielle, d’un décret portant délimitation des cantons, au regard de la règle législative selon laquelle aucun redécoupage des circonscriptions électorales ne peut avoir lieu dans l’année précédant le scrutin (règle prévue à l’article 7 de la loi no 90-1103 du ). Il y est jugé que cette règle n'entacherait pas d'illégalité un nouveau décret de délimitation des cantons, rendu nécessaire par l’annulation d'un premier décret par le Conseil d’État[21].
Codification
Le code Insee de chacun des 2 054 nouveaux cantons correspond au numéro d'ordre du canton dans le décret définissant la réorganisation du département dont il fait partie. La liste des codes a été publiée par l'Insee à l'occasion de la première publication des populations des nouveaux cantons au [136].
Notes et références
Notes
- Le nombre total de cantons d'un département doit obligatoirement être impair.
- La source du Monde, qui se réfère certainement aux premières circulaires du ministère de l'Intérieur, évoque le chiffre de 2 068 qui prenait en compte 27 cantons pour le Rhône, soit la moitié des 54 cantons antérieurs, sans tenir compte du cas particulier de la Métropole de Lyon ; le nombre de cantons du Rhône est en réalité de 13.
- Le Conseil de Paris étant élu sur la base des arrondissements municipaux, lors des élections municipales, Paris n'est pas concerné par le redécoupage des cantons.
- L'Assemblée de Martinique, qui, selon la loi no 2011-884 du relative aux collectivités territoriales de Guyane et de Martinique, se substitue à partir de 2015 à la fois au conseil général et au conseil régional, est élue sur la base de quatre secteurs régionaux (correspondant aussi aux circonscriptions législatives)[128], la notion de canton n'a ainsi plus de pertinence ; la Martinique n'est donc pas concernée par le redécoupage des cantons.
- L'Assemblée de Guyane, qui, selon la loi no 2011-884 du relative aux collectivités territoriales de Guyane et de Martinique, se substitue à partir de 2015 à la fois au conseil général et au conseil régional, est élue sur la base de huit secteurs régionaux[129], la notion de canton n'a ainsi plus de pertinence ; la Guyane n'est donc pas concernée par le redécoupage des cantons.
Références
- « Loi no 2013-403 du 17 mai 2013 relative à l'élection des conseillers départementaux, des conseillers municipaux et des conseillers communautaires, et modifiant le calendrier électoral », sur legifrance.gouv.fr, JORF no 0114, (consulté le ), p. 8242.
- Communiqué de presse sur le projet de loi "Élection des conseillers départementaux, des conseillers municipaux et des délégués communautaires", gouvernement.fr, consulté le 24 février 2014.
- « Décision n° 2013-668 DC du 16 mai 2013 (Loi organique relative à l'élection des conseillers municipaux, des conseillers communautaires et des conseillers départementaux) », sur conseil-constitutionnel.fr, Conseil constitutionnel, (consulté le ).
- « Décision n° 2013-667 DC du 16 mai 2013 (Loi relative à l'élection des conseillers départementaux, des conseillers municipaux et des conseillers communautaires, et modifiant le calendrier électoral) », sur conseil-constitutionnel.fr, Conseil constitutionnel, (consulté le ).
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- Loi no 90-1103 du organisant la concomitance des renouvellements des conseils généraux et des conseils régionaux, JORF no 289 du p. 15271.
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- DĂ©cret no 2014-185 du , LĂ©gifrance.
- DĂ©cret no 2014-207 du , LĂ©gifrance.
- Population légale de la circonscription départementale du Rhône, incluant la Métropole de Lyon, qui n'est pas découpée en cantons.
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- DĂ©cret no 2014-268 du , LĂ©gifrance.
- DĂ©cret no 2014-156 du , LĂ©gifrance.
- DĂ©cret no 2014-155 du , LĂ©gifrance.
- DĂ©cret no 2014-230 du , LĂ©gifrance.
- DĂ©cret no 2014-256 du , LĂ©gifrance.
- DĂ©cret no 2014-217 du , LĂ©gifrance.
- DĂ©cret no 2014-171 du , LĂ©gifrance.
- DĂ©cret no 2014-168 du , LĂ©gifrance.
- DĂ©cret no 2014-235 du , LĂ©gifrance.
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- Election des conseillers à l'assemblée de Guyane, mode de scrutin, article L558-3 du code électoral.
- DĂ©cret no 2014-236 du , LĂ©gifrance.
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- Adrien Rouchaleou, « Redécoupage des cantons: coupe sur mesure pour le PS? », L'Humanité, .
- Laure Équy, « Redécoupage cantonal : les antis à l'assaut du Conseil d'État », Libération, .
- Article L3113-2 du Code général des collectivités territoriales.
- « Populations légales 2012 des cantons - découpage 2015 » [PDF], Insee (consulté le ).
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Dossier législatif du Sénat français, relatif à la loi du .
- Cartographie des cantons 2015 comparés aux cantons précédents.