Anse (RhĂŽne)
Anse est une commune française située dans le département du RhÎne, en région Auvergne-RhÎne-Alpes.
Anse | |
HĂ©raldique |
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Administration | |
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Pays | France |
RĂ©gion | Auvergne-RhĂŽne-Alpes |
DĂ©partement | RhĂŽne |
Arrondissement | Villefranche-sur-SaĂŽne |
Intercommunalité | Communauté de communes Beaujolais Pierres Dorées (siÚge) |
Maire Mandat |
Daniel Pomeret 2020-2026 |
Code postal | 69480 |
Code commune | 69009 |
DĂ©mographie | |
Gentilé | Ansois |
Population municipale |
7 754 hab. (2020 ) |
Densité | 509 hab./km2 |
GĂ©ographie | |
CoordonnĂ©es | 45° 56âČ 06âł nord, 4° 43âČ 05âł est |
Altitude | Min. 167 m Max. 358 m |
Superficie | 15,23 km2 |
Type | Commune urbaine |
Unité urbaine | Lyon (banlieue) |
Aire d'attraction | Lyon (commune de la couronne) |
Ălections | |
DĂ©partementales | Anse |
Localisation | |
Liens | |
Site web | mairie-anse.fr |
GĂ©ographie
Située aux portes du Beaujolais, à 27 km au nord de Lyon et 6 km au sud de Villefranche-sur-SaÎne, la commune d'Anse s'étend sur 1 523 hectares. Le confluent entre l'Azergues et la SaÎne se situe sur le territoire de la commune.
Lieux-dits et Ă©carts
Graves-sur-Anse
Communes limitrophes
Pommiers | Limas Villefranche-sur-SaĂŽne | Jassans-Riottier (Ain) | ||
Theizé | N | Saint-Bernard (Ain) | ||
O Anse E | ||||
S | ||||
Lachassagne | Lucenay | Ambérieux d'Azergues |
Description détaillée
Le territoire de la commune dâAnse sâĂ©tend en rive droite de la SaĂŽne sur environ 15 km2. Il mesure 5 km dâest en ouest, dans sa plus grande dimension. GĂ©ologiquement, il est situĂ© Ă lâarticulation de deux Ă©lĂ©ments structuraux fondamentaux. Sa partie orientale Ă lâaltitude de 170 mĂštres est une plaine constituĂ©e par les alluvions de la SaĂŽne Ă son confluent avec lâAzergues. Elle appartient au compartiment affaissĂ© du Sillon formĂ© par la SaĂŽne et par le RhĂŽne. Par sa majeure partie au centre et Ă lâouest Anse se rattache en profondeur au socle du Massif central. Par-delĂ une Ă©troite terrasse dâalluvions anciennes entre 175 et 190 mĂštres dâaltitude, apparaissent les sĂ©diments du Jurassique infĂ©rieur (dĂ©but de lâĂšre secondaire) dĂ©formĂ©s par le contre-coup du plissement alpin sous forme dâun pli anticlinal dâalignement nord-sud qui culmine vers lâaltitude de 350 mĂštres. Lâarmature calcaire de ses deux versants est et ouest a assurĂ© sa protection contre lâĂ©rosion.
La nature de ces deux Ă©lĂ©ments opposĂ©s dĂ©termine leurs potentialitĂ©s respectives. Le couloir de plaine alluviale est un axe majeur de la circulation Ă lâĂ©chelle de lâEurope et a vocation Ă accueillir le trafic national et international. Ses sols profonds sont favorables aux labours pour la grande culture. La seule contrainte rĂ©sulte des dangers dâinondation, les plus imprĂ©visibles provenant non pas de la SaĂŽne dĂ©jĂ assagie par un long parcours de plaine mais de lâAzergues au flot plus impĂ©tueux au dĂ©bouchĂ© des monts du Lyonnais et du Beaujolais et au rĂ©gime trĂšs irrĂ©gulier sensible aux alĂ©as de la mĂ©tĂ©orologie. La majeure partie de la commune est soustraite par son relief Ă de tels risques. La terrasse dâalluvions anciennes a fourni les assises du centre historique. Sur les flancs de lâanticlinal la construction a Ă©tĂ© facilitĂ©e par la qualitĂ© de la roche calcaire qui allie Ă la soliditĂ© la beautĂ© de sa teinte car ici commence le pays des pierres dorĂ©es. Les sols superficiels bien Ă©gouttĂ©s, la pente modĂ©rĂ©e et la bonne exposition aux rayons solaires ont favorisĂ© la viticulture et mĂ©ritĂ© au territoire dâAnse de faire partie de la zone dâappellation Beaujolais.
Transports
La gare d'Anse est située sur la ligne de Paris-Lyon à Marseille-Saint-Charles. C'est une halte voyageurs SNCF du réseau TER Auvergne-RhÎne-Alpes à accÚs libre, disposant d'automates pour l'achat de titres de transport TER.
Elle est desservie par des trains express régionaux de la relation : Mùcon-Ville (ou Villefranche-sur-SaÎne) - Valence (ou Lyon-Perrache, Lyon-Part-Dieu, ou Vienne).
Un parking vélo et un parking voiture y sont aménagés[1].
Gare routiĂšre Transcalade[2]
Anse est située sur les lignes réguliÚres des cars du RhÎne - Sytral[3] :
- Ligne 115 : Villefranche sur SaĂŽne - Lissieu
- Ligne 118 : Belleville - Lyon
- Ligne 138 : Villefranche sur saĂŽne - Neuville
Saonibus
Urbanisme
Typologie
Anse est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1] - [5] - [6] - [7]. Elle appartient à l'unité urbaine de Lyon, une agglomération inter-départementale regroupant 124 communes[8] et 1 653 951 habitants en 2017, dont elle est une commune de la banlieue. L'agglomération de Lyon est la deuxiÚme plus importante de la France en termes de population, derriÚre celle de Paris[9] - [10].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Lyon dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 398 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[11] - [12].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnĂ©es europĂ©enne dâoccupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquĂ©e par l'importance des territoires agricoles (53,7 % en 2018), nĂ©anmoins en diminution par rapport Ă 1990 (67,5 %). La rĂ©partition dĂ©taillĂ©e en 2018 est la suivante :
zones agricoles hĂ©tĂ©rogĂšnes (24,5 %), cultures permanentes (21 %), zones urbanisĂ©es (15,3 %), forĂȘts (10,8 %), eaux continentales[Note 3] (9,6 %), espaces verts artificialisĂ©s, non agricoles (8,3 %), terres arables (7,2 %), zones industrielles ou commerciales et rĂ©seaux de communication (2,3 %), prairies (1 %)[13].
L'IGN met par ailleurs Ă disposition un outil en ligne permettant de comparer lâĂ©volution dans le temps de lâoccupation des sols de la commune (ou de territoires Ă des Ă©chelles diffĂ©rentes). Plusieurs Ă©poques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aĂ©riennes : la carte de Cassini (XVIIIe siĂšcle), la carte d'Ă©tat-major (1820-1866) et la pĂ©riode actuelle (1950 Ă aujourd'hui)[14].
Ătymologie
LâĂ©tymologie dâAnse est trĂšs controversĂ©e. La premiĂšre mention de la localitĂ© apparaĂźt au troisiĂšme siĂšcle aprĂšs J.-C. : Asa Paulini est le nom dâune Ă©tape de la voie romaine dite de lâOcĂ©an sur lâitinĂ©raire dâAntonin. Un cartulaire de 885 la dĂ©signe sous le nom dâAnsa. On sâest autorisĂ© cette appellation pour la rapporter Ă la forme incurvĂ©e du cours de la SaĂŽne au droit de la commune. Le mĂȘme type dâinterprĂ©tation fait dĂ©river le nom de la ville voisine de TrĂ©voux des trois voltes (courbes) du tracĂ© de cette riviĂšre. Une autre tradition attribue Ă Jules CĂ©sar, conquĂ©rant de la Gaule, la fondation dâun camp fortifiĂ© dĂ©nommĂ© Antium, dĂ©esse de la Fortune, Ă lâimitation de la citĂ© homonyme du Latium, prĂšs de Rome. La proposition la plus solidement Ă©tayĂ©e dans le cadre de lâarchĂ©ologie prĂ©ventive dirigĂ©e sous la direction de Jean-Claude BĂ©al traduit le mot asa par courant dâeau : la forteresse Ă©tablie par les Romains pour mettre voyageurs et marchandises en sĂ»retĂ© et Ă lâabri des inondations aurait Ă©tĂ© reliĂ©e Ă la SaĂŽne par un chenal de 900 mĂštres dont le tracĂ© correspondrait au cours actuel dĂ©viĂ© de lâAzergues Ă partir de 1769. Le personnage de Paulinus Ă lâinitiative de ce creusement ne peut encore ĂȘtre identifiĂ©[15].
Histoire
L'occupation du site, trĂšs ancienne, est attestĂ©e par la dĂ©couverte de divers objets datĂ©s de l'Ăge du bronze, pointes de lances, hache, Ă©pĂ©es, une Ă©pingle Ă tĂȘte conique. Des pointes de lance gauloises en fer datĂ©es de l'Ăąge du fer 2 ou la TĂšne comme divers autres objets, dont une petite coupe en terre noire, une assiette gauloise en terre cuite grise[16].
Patrimoine
L'Ă©glise Saint-Pierre d'Anse comporte des vitraux de Lucien BĂ©gule. Les baies 03 et 04. La signature se trouve sur le bas de la baie 03.
Temps gallo-romains
DâaprĂšs les travaux les plus rĂ©cents, il convient dâabandonner lâidĂ©e de la fondation dâune ville sur le territoire d'Anse dĂšs les dĂ©buts de la conquĂȘte de la Gaule par Jules CĂ©sar, ainsi que de la prĂ©sence dâun palais de lâempereur Auguste. Sans doute Anse se trouvait sur le tracĂ© de la voie romaine de lâOcĂ©an de Lugdunum Ă Gesoriacum (la future Boulogne-sur-Mer) comme en tĂ©moigne la dĂ©couverte dâune borne milliaire dans le quartier de Brianne, actuellement aux abords du sentier des Archers, datĂ©e entre les annĂ©es 43 et 46 aprĂšs J.-C. Elle porte une inscription gravĂ©e : « AVDIVS DRVS F. / VSTVS GE / AXIMS / DESIG / TI. Claudius Drusii Filius / Caesar Augustus Germanicus / pontifex maximus. Tribunicae potestate / I... designatus ». Elle a Ă©tĂ© classĂ©e le [16].
En revanche, le dĂ©veloppement de la civilisation gallo-romaine Ă la mĂȘme Ă©poque est attestĂ© depuis la dĂ©couverte de la villa de la Grange du Bief en 1843 par J.F.A PeyrĂ©. Ce notable exerçait les fonctions de notaire puis de magistrat dans sa ville natale. AlertĂ© par lâagriculteur propriĂ©taire des lieux, il est intervenu en urgence pour la conservation des premiers vestiges dont un fragment de 7 mĂštres par 3 mĂštres dâune remarquable mosaĂŻque transfĂ©rĂ©e en 1910 au ChĂąteau des Tours. Ă 1 km environ au sud-ouest du centre-ville, ce toponyme de Grange du Bief dĂ©signe depuis le Moyen Ăge un groupe de bĂątiments ruraux installĂ© sur la terrasse des 190 -175 mĂštres et son rebord jusquâau Bief des Moulins, ancien bras de lâAzergues. Cette villa est remarquable par sa superficie de lâordre de 3,3 ha pour les seuls bĂątiments et jardins intĂ©rieurs, ce qui lui a valu dâĂȘtre comparĂ©e aux plus grandes connues comme celle dâOrbe, en Suisse romande. Il faut, en effet, y ajouter, entre autres, la prĂ©sence dâun nymphĂ©e et de thermes qui tĂ©moignent de la fortune du propriĂ©taire assise sur les revenus terriens et le transport fluvial, si prĂšs de la SaĂŽne. La mosaĂŻque dite des proues de bateaux ornait la plus grande salle de lâaile orientale de la villa. Elle a Ă©tĂ© classĂ©e monument historique en 1908. Quelques fragments de dĂ©cors muraux peints ont Ă©galement Ă©tĂ© conservĂ©s. La date de lâannĂ©e 100 est donnĂ©e comme repĂšre de la construction de cette villa. Câest Ă©galement au dĂ©but de lâĂ©poque impĂ©riale romaine quâaurait Ă©tĂ© construite sur le territoire de la commune la villa de Bancillon accrochĂ©e sur le coteau jusquâĂ lâaltitude de 200 mĂštres, Ă 700 mĂštres au nord du bourg sur une superficie dâenviron deux hectares[15]. Quatre de ses mosaĂŻques ont pu ĂȘtre identifiĂ©es [15]
Le nom mĂȘme dâAsa Paulini comme relais sur la voie de lâOcĂ©an selon lâitinĂ©raire dâAntonin nâapparaĂźt quâau IIIe siĂšcle. De cette Ă©poque (aprĂšs 250 apr. J.-C.) date en effet la crĂ©ation de la forteresse enfermant le quartier de ChĂąteauvieux. Quelques vestiges du mur dâenceinte en forme de D ont Ă©tĂ© conservĂ©s. Dâune Ă©paisseur de 3 mĂštres, il Ă©tait ponctuĂ© de 11 tours espacĂ©es dâune trentaine de mĂštres. Sa superficie dâenviron 1,3 ha est de dimension modeste par comparaison avec celle de Matisco (MĂącon) de 25 ha. On nây a pas dĂ©celĂ© de traces dâhabitations car la forteresse avait pour vocation de mettre les voyageurs et plus encore les marchandises en sĂ»retĂ© ; elle jouait ainsi pleinement son rĂŽle dâĂ©tape. Le nom dâAsa, comme il a dĂ©jĂ Ă©tĂ© dit Ă propos de l'Ă©tymologie, peut ĂȘtre interprĂ©tĂ© comme « courant dâeau » et dĂ©signerait un chenal de 900 mĂštres assurant la jonction avec la SaĂŽne selon un tracĂ© correspondant Ă celui de lâAzergues actuelle depuis sa dĂ©viation au milieu du XVIIIe siĂšcle. Paulinus, auteur de ce creusement, nâa pas Ă©tĂ© identifiĂ©. Le raccordement de la forteresse avec la voie romaine Ă©tait assurĂ© par une courte bretelle[17].
Des fouilles entreprises en 2017 dans le quartier de Saint-Romain ont mis au jour une partie dâune importante nĂ©cropole avec 140 tombes en inhumation datant des Ve et VIe siĂšcles. Cette pratique, succĂ©dant Ă lâincinĂ©ration, sâest vulgarisĂ©e avec la christianisation. Le saint Romain Ă©ponyme qui aurait vĂ©cu entre 390 et 460 avait acquis une grande popularitĂ© comme en tĂ©moignent les noms de trĂšs nombreux villages ou Ă©glises de paroisses en rĂ©gion lyonnaise. Du Ve siĂšcle Ă©galement date la fondation dans le mĂȘme quartier dâune basilique appelĂ©e Ă un brillant destin comme siĂšge de plusieurs conciles du XIe au XIIIe siĂšcle. Ces indices concordants semblent conduire Ă une conclusion paradoxale : câest en ces temps de dĂ©cadence de lâEmpire romain que le bourg dâAnse aurait connu son dĂ©veloppement le plus important[18].
Du Moyen Ăge Ă la RĂ©volution
Lâhistoire dâAnse pendant cette longue pĂ©riode se confond essentiellement avec la vie religieuse. Pendant le haut Moyen Ăge, Saint-Romain joue un rĂŽle central avec sa basilique mais aussi son hĂŽpital et son cimetiĂšre. Cette basilique aurait bĂ©nĂ©ficiĂ© de toutes les attentions pendant la renaissance carolingienne de la part de lâĂ©vĂȘque de Lyon Leidrade : « Le prieurĂ©-cure et son Ă©glise sont disposĂ©s de maniĂšre Ă recevoir une grande quantitĂ© de prĂ©lats et de prĂȘtres⊠Il devint le lieu de prĂ©dilection choisi par les hauts dignitaires de lâĂglise pour y prĂ©sider leurs conciles ». Au XIIIe siĂšcle câest lâĂ©glise Saint-Cyprien, mentionnĂ©e pour la premiĂšre fois en 1225, qui devient le centre de la paroisse. Elle devait le rester jusquâen 1613, date Ă laquelle ce rĂŽle sera tenu par lâĂ©glise Saint-Pierre, dâancienne fondation, situĂ©e en-dehors du rempart mĂ©diĂ©val[19] - [20].
Au dĂ©but du XIIIe siĂšcle toute lâattention se porte sur le rĂŽle de Renaud de Forez, archevĂȘque de Lyon de 1193 Ă 1226. Ă une Ă©poque oĂč les pouvoirs spirituel et temporel sont confondus, le prĂ©lat exerce automatiquement les fonctions de comte de Lyon. De par sa naissance ce fils du comte du Forez Gui II Ă©tait idĂ©alement placĂ© pour souder lâunitĂ© entre ces deux comtĂ©s souvent rivaux dans le passĂ©. La menace ne pouvait donc plus venir que des sieurs de Beaujeu. DĂ©jĂ en 1140 le sire Humbert III de Beaujeu avait fondĂ© Villefranche pour renforcer ses positions face aux chanoines-comtes du chapitre de Saint-Jean, richement dotĂ©s dans le secteur dâAnse. Si lâaction de Renaud du Forez sur le plan pastoral a pu ĂȘtre contestĂ©e, personne nâa remis en cause son efficacitĂ© sur le plan politique. Face aux ambitions de Guichard IV le Grand puis de son fils Guichard V de Beaujeu il sâest mis en devoir de protĂ©ger sa frontiĂšre nord. Il apporte son soutien aux seigneurs de Ternand et du Bois-dâOingt pour lâentretien de leur chĂąteau et fait construire Ă Anse entre 1213 et 1218 lâimposant chĂąteau des Tours dont la masse domine toujours la citĂ© depuis 800 ans[21]. Pour Ă©viter aux Ansois la tentation de changer de camp, ceux-ci ont Ă©tĂ© les premiers Ă bĂ©nĂ©ficier dâune charte garantissant leurs droits Ă gĂ©rer les affaires communales[22] - [23].
Avec le rattachement du Lyonnais et du Forez au royaume de France au dĂ©but du XIVe siĂšcle sous le rĂšgne de Philippe le Bel disparaissait la menace dâune attaque beaujolaise mais la sĂ©curitĂ© intĂ©rieure nâĂ©tait pas garantie pour autant contre le brigandage armĂ©. Câest pourquoi le besoin se fit sentir dâune nouvelle enceinte fortifiĂ©e. Lâenceinte gallo-romaine avait dĂ©jĂ Ă©tĂ© renforcĂ©e Ă lâinitiative dâEtienne de RochetaillĂ©e, doyen du chapitre de Saint-Jean (1175-1210). Il y avait fait ouvrir une porte moderne et surĂ©lever les tours. Mais ce castrum vetus nâĂ©tait plus Ă la mesure dâune population en forte augmentation. La premiĂšre mention de ce castrum novum date de 1302. Au sud ses limites se confondaient avec celles du camp gallo-romain. Sur les autres cĂŽtĂ©s son tracĂ© correspond aux actuelles rues des Remparts Ă lâouest, du PĂšre Ogier et Saint-Pierre au nord et de la GraviĂšre Ă lâest. La communication sâeffectuait par quatre portes : du Pont Ă lâest, du MarchĂ© ou RĂ©cepte au nord-est, Saint-Pierre ou du TrĂšve au nord-ouest et des Tours Ă cĂŽtĂ© du chĂąteau. La muraille en a Ă©tĂ© renforcĂ©e en 1359 ce qui nâa pas empĂȘchĂ© la prise de la ville en 1363 avec la mise Ă sac du chĂąteau. On Ă©tait alors en pleine guerre de Cent Ans. Pendant les pĂ©riodes de trĂȘve, comme ce fut le cas aprĂšs le traitĂ© de BrĂ©tigny en 1360, les mercenaires sans emploi se livraient au pillage des contrĂ©es. Leur bande a Ă©tĂ© particuliĂšrement active dans la rĂ©gion Ă partir de 1360. Sous la conduite de leur chef Seguin de Badefol ces « Tard-Venus » se sont emparĂ©s dâAnse qui a servi de base de leurs expĂ©ditions dans la vallĂ©e de la SaĂŽne et le nord du Lyonnais. LâĂglise ne put rĂ©cupĂ©rer ses biens en 1365 quâen sâacquittant dâune forte rançon. Les troubles devaient persister jusquâen 1391[24].
- Ă©glise Saint Cyprien
- Tour des anciens remparts
- Puits et remparts
- Vestiges du rempart médiéval
Au plus fort de la RĂ©volution, lorsque la lutte est engagĂ©e entre Montagnards et Girondins, on retrouve chez les habitants dâAnse la mĂȘme division des esprits quâau plan national, dans le contexte lyonnais. Au dĂ©but de lâannĂ©e 1790, lors des premiĂšres Ă©lections au poste de maire, les suffrages sâĂ©taient portĂ©s sur Jean-François Bonamour, riche propriĂ©taire terrien de 17 ha sur Anse et 7 sur AmbĂ©rieux dâAzergues. Son mandat nâavait durĂ© que jusquâau dĂ©but de juillet car il avait Ă©tĂ© nommĂ© membre du district de Villefranche et ne pouvait cumuler les deux fonctions. Il devait par la suite devenir administrateur au niveau dĂ©partemental et rĂ©sidait Ă ce titre Ă Lyon. Lorsque la ville sâest rĂ©voltĂ©e contre la dictature montagnarde du maire Challier, Bonamour a optĂ© pour le camp girondin. Une fois la ville reconquise par lâarmĂ©e montagnarde, il a Ă©tĂ© traitĂ© en adversaire du mouvement rĂ©volutionnaire et a fait partie des centaines de fusillĂ©s dans la plaine des Brotteaux. Son imposante demeure face Ă lâĂ©glise Saint-Pierre, confisquĂ©e au titre de bien national sera vendue en 1795. AprĂšs avoir changĂ© plusieurs fois de propriĂ©taire, elle sera rachetĂ©e en 1964 par la commune qui y transfĂ©rera sa mairie depuis le chĂąteau des Tours quatre ans plus tard. La situation avait Ă©voluĂ© trĂšs diffĂ©remment Ă Anse mĂȘme et il sâĂ©tait trouvĂ© un noyau de montagnards convaincus et, de ce fait, en rupture avec les Girondins lyonnais. Leur triomphe avait Ă©tĂ© marquĂ© par la rĂ©union dans la ville des reprĂ©sentants des 17 communes du canton pour la cĂ©lĂ©bration de la FĂȘte de la Raison, dĂ©esse mise Ă la mode par Robespierre, le 14 frimaire de lâan II (30 novembre 1793). On sâĂ©tait fĂ©licitĂ© de la disparition totale des prĂȘtres, recueilli Ă la mĂ©moire du vertueux Challier mort en martyr et on avait conspuĂ© les Muscadins : sous cette appellation pĂ©jorative Ă©tait confondu lâensemble du peuple lyonnais assimilĂ© abusivement Ă sa seule jeunesse aristocratique. Le nom, dâorigine strictement local, devait faire florĂšs sous le Directoire pour stigmatiser les excĂšs de la jeunesse dorĂ©e. Cet Ă©pisode avait Ă©tĂ© provisoirement conclu par la victoire des Montagnards : dans le mĂȘme temps oĂč Lyon Ă©tait reconquise et rebaptisĂ©e Ville Affranchie, les Girondins ayant rĂ©ussi Ă sâĂ©chapper ont Ă©tĂ© poursuivis par lâarmĂ©e rĂ©volutionnaire et massacrĂ©s dans le bois dâAlix tandis que leur chef le gĂ©nĂ©ral PrĂ©cy parvenait Ă sâĂ©chapper[25].
De la RĂ©volution Ă 1945
Avec 1 607 habitants au recensement de 1946, la population de la commune reste au niveau de lâannĂ©e 1821 (1 622 habitants). On peut parler de stagnation dĂ©mographique. Sans doute son territoire nâa pas Ă©tĂ© dĂ©sertĂ© comme ce fut le cas dans ce long intervalle de temps. Il nây a pas eu vĂ©ritablement dâexode rural depuis le maximum de 1866 oĂč avait Ă©tĂ© atteint le chiffre de 2 277 habitants. MalgrĂ© quelques alĂ©as, la viticulture, prospĂšre en cette terre beaujolaise, exige toujours beaucoup de bras. Le niveau des services commerciaux et artisanaux se maintient dans ce bourg chef-lieu de canton. Ă une Ă©poque de grande ferveur religieuse, la population consent une augmentation des impĂŽts lorsque le conseil municipal prend le parti en 1853 de dĂ©molition de lâancienne Ă©glise saint Pierre et dâune nouvelle construction. Elle sera Ă©difiĂ©e de 1859 Ă 1862 par lâarchitecte lyonnais Desjardins en pierre de Lucenay et consacrĂ©e par le cardinal archevĂȘque de Lyon de Bonald. On attendrait davantage de transformations dâune localitĂ© situĂ©e sur un grand courant de trafic et desservie depuis 1856 par lâaxe ferroviaire majeur Paris-Lyon-MĂ©diterranĂ©e. La gare d'Anse a Ă©tĂ© construite Ă partir de 1853 au lieudit Condamines et dispose dâun chef de gare. Mais cette desserte nâa induit aucun dĂ©veloppement industriel[19].
Le cas de la scierie Bertrand ne saurait ĂȘtre objectĂ© car les profits engendrĂ©s Ă©taient tirĂ©s davantage de la commercialisation du bois que de sa valorisation. Du reste, elle ne semble guĂšre avoir employĂ© quâune petite vingtaine dâouvriers. Elle avait Ă©tĂ© fondĂ©e en 1826 par Antoine Bertrand, dont le pĂšre, haut-alpin, Ă©tait venu sâinstaller Ă Anse. Son implantation Ă proximitĂ© de la confluence de lâAzergues et de la SaĂŽne a pu favoriser au dĂ©but son approvisionnement en bois par flottage depuis les forĂȘts du dĂ©partement du RhĂŽne, du Jura et des Vosges mais Ă partir de 1856, la desserte ferroviaire a permis des apports dâautres rĂ©gions françaises ainsi que des importations de Scandinavie (NorvĂšge, SuĂšde), dâEurope centrale (Allemagne, Autriche, Suisse) voire des Ătats-Unis. Constamment modernisĂ©, le sciage manuel a fait place Ă une scie circulaire actionnĂ©e par une machine Ă vapeur en 1867. Les ateliers ont Ă©tĂ© reconstruits aprĂšs les incendies de 1902 et 1929 et maintenus en activitĂ© pendant quatre gĂ©nĂ©rations jusquâĂ leur fermeture en 1964. (les derniers stocks seront liquidĂ©s en 1984). Le souvenir de la famille Bertrand sâimpose toujours aux Ansois. Antoine, le petit-fils du fondateur (1854-1950) a assumĂ© des charges dâadjoint municipal sous les mandatures de Claude Beau et EugĂšne Bussy. Ă dĂ©faut dâun nom de rue, un espace Bertrand est conservĂ© sur une partie des anciennes emprises fonciĂšres. Il a Ă©tĂ© inaugurĂ© officiellement en 1997[19].
- bùtiments conservés de la scierie Bertrand
- la scierie Bertrand vers 1900
- l'espace Bertrand
- mécanisation de la scierie Bertrand
La paisible citĂ© ansoise ne devait pas ĂȘtre Ă©pargnĂ©e par les drames du XXe siĂšcle. Elle a payĂ© son lourd tribut Ă la dĂ©fense du pays lors de la Grande Guerre de 1914-18. Si la courte rue de Verdun est un rappel assez discret des combats, le plus grand soin a Ă©tĂ© apportĂ© au monument aux morts, dont la construction a Ă©tĂ© confiĂ©e Ă des artistes en renom Il a et a Ă©tĂ© inaugurĂ© en octobre 1921 en commĂ©moration du sacrifice de 56 de ses enfants.
La DeuxiĂšme Guerre mondiale va laisser des traces beaucoup plus obsĂ©dantes dans la mĂ©moire des Ansois mĂȘme si la municipalitĂ© mettra parfois un certain retard Ă pĂ©renniser ces tragiques Ă©vĂ©nements par des monuments ou des noms de rues et de places. LâĂ©vocation de la RĂ©sistance reste assez discrĂšte. En 1972 a Ă©tĂ© dĂ©nommĂ©e lâimpasse des frĂšres Rey, dont Maurice, fusillĂ© par les Allemands le 23 aoĂ»t 1944 Ă lâĂąge de 27 ans. DiscrĂšte mais avec une particularitĂ©. En 2014 a Ă©tĂ© inaugurĂ©e la stĂšle des « Justes parmi les nations » en reconnaissance du dĂ©vouement de plusieurs familles ansoises qui ont hĂ©bergĂ© des juifs pendant lâOccupation allemande. Une mention spĂ©ciale doit ĂȘtre faite Ă Jacques Sperber Ă qui lâon doit cette initiative. NĂ© Ă Paris en fĂ©vrier 1942 et recueilli par une famille ansoise, le bĂ©bĂ© nâa que 30 mois lorsquâil est enseveli sous les dĂ©combres aprĂšs le bombardement du 28 aoĂ»t 1944. Il y restera 36 heures Ă cĂŽtĂ© du cadavre de sa mĂšre avant son transfert Ă lâhĂŽpital de Villefranche-sur-SaĂŽne jusquâen octobre. Recueilli par la famille Lafontaine, il retrouvera son pĂšre rescapĂ© des camps dâAuschwitz et de Bergen-Belsen au printemps 1945[26].
Câest par ce bombardement anglo-amĂ©ricain Ă partir de la Corse que commence le 28 aout 1944 la phase hĂ©roĂŻque de la libĂ©ration de la ville. Ă partir de la cĂŽte varoise oĂč a eu lieu le dĂ©barquement alliĂ© le 15 aoĂ»t, une offensive Ă©clair amĂšne en une quinzaine de jours les troupes de la PremiĂšre ArmĂ©e du gĂ©nĂ©ral Delattre de Tassigny aux portes de Lyon. Lâobjectif est de couper les voies de la retraite Ă lâarmĂ©e allemande. Dans cette perspective, les ponts sur lâAzergues sont dâun intĂ©rĂȘt stratĂ©gique. Les bombes lĂąchĂ©es par les B65 basĂ©s en Corse provoquent des dommages mineurs sur les deux ouvrages : « le pont routier garde lâessentiel de son arche centrale, la chaussĂ©e fissurĂ©e va permettre le passage immĂ©diat des derniers convois allemands ». Les dommages sur lâarche centrale du pont ferroviaire sont Ă peine plus sĂ©rieux. En revanche, le quartier de la GraviĂšre a Ă©tĂ© dĂ©truit et on dĂ©plore 22 victimes dont cinq enfants[27] - [28] - [29]
La libĂ©ration de la ville suivra 6 jours plus tard. Pour vaincre la rĂ©sistance ennemie sont Ă lâĆuvre le 68e rĂ©giment dâArtillerie dâAfrique et, Ă flanc de colline, le premier bataillon de Zouaves. Les tirs sur le clocher de lâĂ©glise saint Pierre supposĂ©e poste dâobservation allemand est lâĂ©pisode le plus spectaculaire des combats. La flĂšche sâenflamme et sâĂ©crase sur le parvis. La bataille, qui aura durĂ© une douzaine dâheures prend fin Ă 18 h 30. Le bilan sâĂ©tablit Ă 6 morts et 17 blessĂ©s parmi les Zouaves et 6 blessĂ©s dans dâautres unitĂ©s. Les Allemands ont perdu entre 20 et 25 soldats dont les corps seront transfĂ©rĂ©s dans le cimetiĂšre militaire de Dagneux. Le souvenir de ces Ă©vĂ©nements sera consignĂ© dans les noms des principales artĂšres de la ville. Lâavenue de la LibĂ©ration a Ă©tĂ© ouverte Ă la circulation en 1971 dans le quartier de la GraviĂšre dĂ©truit par le bombardement ; la rue Bourneuf est rebaptisĂ©e rue du 3 septembre 1944 en 1959 et la route vers la Loire prend le nom de la PremiĂšre ArmĂ©e en 1972. Pour la cĂ©lĂ©bration de lâarmistice a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e la place du 8 mai 1945 devant le chĂąteau des Tours et on y a Ă©difiĂ© le monument aux morts de la DeuxiĂšme Guerre mondiale dĂšs septembre 1948. Mais la municipalitĂ© a souhaitĂ© Ă©largir la reconnaissance de la ville au gĂ©nĂ©ral Leclerc, le fameux chef de la DeuxiĂšme Division blindĂ©e en lui consacrant une avenue en 1983. Au total, tant de marques ont Ă©tĂ© faites du conflit quâun conseiller en est venu Ă demander : « A quand une rue de la Paix »[19] ?
- Anse monument aux morts de la guerre 1914-18
- Anse monument des Justes parmi les Justes
- Anse Avenue de la PremiÚre Armée
De 1945 Ă nos jours
Le fait majeur est le considĂ©rable essor dĂ©mographique. Alors que la population avait stagnĂ© depuis la RĂ©volution autour de 2 000 habitants, elle passe de 1 607 en 1946 Ă 7 094 en 2018 soit une multiplication par 4,4. Le coteau qui sâĂ©lĂšve au-dessus du noyau urbain historique, en bonne exposition vers lâest et le sud-est change de visage. Le paysage Ă©tait celui dâun vignoble structurĂ© sous forme de domaines. En leur centre des demeures de prestige, (chĂąteaux du Jonchay, de La Fontaine, de Bassieux ; maison forte de la GonthiĂšre, avec leurs communs : cuvage, logement des vignerons). La vague de lâurbanisation va submerger ce territoire.
La politique de lotissements a connu une particuliĂšre accĂ©lĂ©ration Ă la fin des annĂ©es 1970 sous lâimpulsion dâun maire au dynamisme exceptionnel, influent au niveau dĂ©partemental en tant que vice-prĂ©sident du conseil gĂ©nĂ©ral : Michel Lamy (1977-1989). Le lotissement de la Dame Blanche a cependant Ă©tĂ© laissĂ© Ă lâinitiative privĂ©e. Les GTM en ont Ă©tĂ© les promoteurs. Il est situĂ© en continuitĂ© relative du vieux bourg, sur la route de Lucenay sur le territoire du chĂąteau du Jonchay. Les fouilles conduites de novembre 1977 Ă juin 1978 ont confirmĂ© lâexistence dâun passĂ© gallo-romain, Ă proximitĂ© de la Grange du Bief. Elles ont exhumĂ© de nombreux vestiges (thermes, poteries, lampes Ă huileâŠ) qui sont venus sâajouter Ă une statue de femme en marbre de Paros dĂ©couverte dĂšs 1845 et dĂ©nommĂ©e Dame Blanche. Afin de rattacher le lotissement Ă ces racines bimillĂ©naires, la voie centrale a Ă©tĂ© dĂ©nommĂ©e Asa Paulini et les 117 pavillons regroupĂ©s autour de cours ont reçu des noms Ă©vocateurs (des Thermes, des Amphores, des Centurions, du Cirque, du Temple, des Jarres, des Chars). Dans lâattente dâune reprise dans lâespace communal, une association syndicale avait Ă©tĂ© crĂ©Ă©e pour la gestion des espaces communs[19].
En revanche la commune sâest directement impliquĂ©e dans les autres opĂ©rations de lotissement mais elle sâest assurĂ©e le concours de lâOPAC du RhĂŽne dont le directeur DĂ©sirĂ© Trait a fait preuve dâun esprit coopĂ©ratif trĂšs soutenu. Sa mĂ©moire en a Ă©tĂ© perpĂ©tuĂ©e par la nomination de la rue principale au cĆur du lotissement de Brianne. Ce nom est celui dâune ancienne fondation mĂ©diĂ©vale du XIIe siĂšcle par les Dames de Brienne, de lâordre des Clarisses autour dâune source intarissable, dĂ©jĂ signalĂ©e en 970. Le contrĂŽle religieux des lieux avait Ă©tĂ© repris par les frĂšres des Ă©coles chrĂ©tiennes au XIXe siĂšcle aprĂšs un temps dâappropriation bourgeoise par achat au titre des Biens nationaux. Ă partir de 1977-79 ont Ă©tĂ© construits 63 pavillons distinguĂ©s par des noms dâoiseaux (Alouettes, Fauvettes, MĂ©sanges, Rossignols, Pinsons, Colombes, Bergeronnettes). Dans un souci dâaccompagnement aux personnes fragiles en contiguĂŻtĂ© a Ă©tĂ© amĂ©nagĂ© un foyer dâaccueil de jour et dâhĂ©bergement de handicapĂ©s dont la gestion est confiĂ©e Ă lâAGIVR (association de gestion des instituts de Villefranche et de la rĂ©gion)[19].
La crĂ©ation du lotissement de Bassieux est quasi contemporaine (1980-82). Il a dâabord Ă©tĂ© appelĂ©e ouest Jonchay mais est mieux dĂ©nommĂ© en mĂ©moire dâun ancien vignoble devenu en 1780 la propriĂ©tĂ© dâun notable. La rĂ©sidence a Ă©tĂ© transformĂ©e en chĂąteau au XIXe siĂšcle. Pierre Sain, son propriĂ©taire, a Ă©tĂ© maire de 1800 Ă 1805. 20 villas ont Ă©tĂ© Ă©difiĂ©es et 42 autres lots dĂ©terminĂ©s. Lâurbanisation de ces premiĂšres pentes appelait lâamĂ©nagement dâune artĂšre courant parallĂšlement Ă la route nationale : lâouverture de cette rue de lâEurope doit encore ĂȘtre attribuĂ©e au maire Michel Lamy.
La fiĂšvre immobiliĂšre ne sâest pas ralentie sous les mandatures de Jean-Pierre Pinault (1989-1995) et de son successeur, lâactuel maire Daniel Pomeret. Les opĂ©rations les plus significatives sont toujours Ă flanc de coteau en direction du nord. Elles ont Ă©tĂ© effectuĂ©es sous la forme de ZAC (zone dâamĂ©nagement concertĂ©). Le chĂąteau La Fontaine dont la construction date de 1683 porte encore tĂ©moignage de lâexistence dâun trĂšs ancien domaine viticole, un temps lĂ©guĂ© au diocĂšse de Lyon (1842-1905). En 1998 lâOPAC du RhĂŽne est devenu concessionnaire des 6 hectares alentour. A Ă©tĂ© programmĂ©e la construction de 120 logements en habitat individuel, groupĂ© et collectif. LâannĂ©e suivante a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e Ă proximitĂ© la ZAC de la Citadelle. Elle a hĂ©ritĂ© son nom dâune lĂ©gĂšre bosse de terrain et non celui du notaire de Villefranche-sur-SaĂŽne qui y avait construit sa rĂ©sidence en 1771 au cĆur dâun autre domaine viticole dont tĂ©moignait une cave voĂ»tĂ©e et des communs. Il a Ă©tĂ© prĂ©vu la construction de 290 logements sur 14 hectares[30] - [19].
Ă cet essor dĂ©mographique nâa pas correspondu un dĂ©veloppement Ă©conomique avec crĂ©ation dâemplois autres que ceux des services classiques Ă la population rĂ©sidente. En 2019, sur une population active de 3193 personnes, 686 seulement travaillent dans la commune soit 21,4 %. Les secteurs de lâadministration, de lâenseignement, de la santĂ© et de lâaction sociale reprĂ©sentent 15,9 %. Si on y ajoute les 62,2 % qui se consacrent aux commerces, transports et services divers on parvient Ă un total de 78,1 %. Il parait Ă©galement logique de considĂ©rer que les entreprises du bĂątiment et de la construction en gĂ©nĂ©ral (12,5 %) travaillent prioritairement pour les Ansois. Ces trois catĂ©gories regroupent dont les 9 dixiĂšmes des emplois locaux. Le nom de zone industrielle de Saint-Romain, Ă©tirĂ©e entre la voie ferrĂ©e et lâautoroute A46, est donc trompeur : ce secteur ne mobilise que 5,9 % des actifs en 39 entreprises dont aucune ne dĂ©passe les 50 emplois. Les trois quarts des actifs migrent donc quotidiennement pour leur travail en voiture et 14,3 % par les transports en commun surtout le train grĂące Ă la halte ferroviaire. Donc Anse peut ĂȘtre qualifiĂ©e de ville dortoir[31].
Une inscription du VIII des calendes d'avril () de l'obituaire de l'église de Lyon, mentionne qu'Artaud, vicomte de Lyon, aurait donné Lucenay (Luccennacum) à l'église de Lyon, A. Bernard la date de 980[Note 4] - [Note 5] - [Note 6] - [32] - [33] - [34].
Politique et administration
Intercommunalité
La commune fait partie de la communauté de communes Beaujolais-Pierres Dorées.
Population et société
DĂ©mographie
L'Ă©volution du nombre d'habitants est connue Ă travers les recensements de la population effectuĂ©s dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquĂȘte de recensement portant sur toute la population est rĂ©alisĂ©e tous les cinq ans, les populations lĂ©gales des annĂ©es intermĂ©diaires Ă©tant quant Ă elles estimĂ©es par interpolation ou extrapolation[36]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© en 2006[37].
En 2020, la commune comptait 7 754 habitants[Note 7], en augmentation de 14,77 % par rapport Ă 2014 (RhĂŽne : +4,53 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Enseignement
Les Ă©coles maternelles :
- Paul-CĂ©zanne
- Saint-François
Les Ă©coles primaires :
- Marcel-Pagnol
- Saint-François
- René-Cassin
Le collĂšge :
- Asa Paulini
La MFEO (Maison Familiale d'Education et d'Orientation) :
- La Petit GonthiĂšre
Manifestations culturelles et festivités
La FĂȘte des conscrits a lieu chaque annĂ©e, le dernier week-end de fĂ©vrier.
Sports
Les clubs :
- Basket
- Football
- Tennis
- Judo
- Escalade
- Tennis de table
- Haltérophilie
- Badminton
- Randonnée
- Danse
- Tae Kwon DO
- Yoga
- Gymnastique
- Viet Vo Dao
- Paddle
- Futsal
- Boule
Cadre de vie
Anse se compose de :
- Un Centre commercial
- la Gare SNCF d'Anse
- 10 ArrĂȘts de bus
- Une vingtaine de Restaurants, Pizzéria, Kebab, etc.
- 10 Salons de coiffure
- 5 Boulangeries, PĂątisseries
- 5 Banques
- 3 Bouchers
- 3 Caves
- 3 Agences ImmobiliĂšres
- Et encore plus de 100 Commerces
Environnement
Anse comporte :
- 1 DĂ©chetterie
- 5 Parcs Ă chien
- Ramassage des ordures ménagÚres 2 fois par semaine
- Un service de DĂ©neigement
Ăconomie
Tourisme
- Le chemin de fer touristique d'Anse
Le chemin de fer d'Anse, construit en 1968, relie le pont de l'Azergues au plan d'eau du Colombier. Son parcours fait 2,5 km avec une voie de 38 cm, ce qui le rend unique en France.
- Le plan d'eau du Colombier
Le plan d'eau est un espace naturel de 64 ha. Aménagé pour la baignade et les loisirs, on y trouve un parcours de santé et un sentier pédestre. L'accÚs est libre toute l'année et la baignade y est surveillée durant les mois de juin, juillet, août.
- Le centre Ă©questre du Bordelan.
- Loisirs Motorsport.
- Camping les portes du beaujolais.
Culture locale et patrimoine
Patrimoine religieux, civil et spirituel
- L'Ă©glise Saint-Pierre, dont le clocher dĂ©truit lors des bombardements de la ville en 1944, est reconstruit par la suite en bĂ©ton, lui-mĂȘme remplacĂ© part une flĂšche mĂ©tallique en 2006. Sa sacristie (et la baie du mur ouest de la sacristie) ont Ă©tĂ© inscrites monument historique le . Elle possĂšde trois plaques funĂ©raires gallo-romaines en marbre gravĂ© et la plaque funĂ©raire d'un bourgeois d'Anse mort en 1309, objets classĂ©s le [40].
- Habitat gallo-romain de la Grange du Bief classĂ© monument historique par arrĂȘtĂ© du .
- Le castellum romain : vestiges de rempart, d'enceinte et de mur, le tout est classé monument historique en 1935[41]. La borne milliare datée de 43 est elle aussi classée. Deux cippes, des stÚles en pierre de taille datant du IIe siÚcle et situées au départ du chemin de Graves ont été classées le [16].
- La mairie possÚde un sol gallo-romain découvert en 1864 et classé le .
- Le chĂąteau des Tours du XIIIe siĂšcle Ă©tait le siĂšge de la juridiction des chanoines Comtes de Lyon dĂ©signĂ©s par lâexpression les « Barons dâAnse », il est propriĂ©tĂ© de la commune a Ă©tĂ© classĂ© monument historique le . RĂ©novĂ© en 2008, il est dĂ©sormais dotĂ© d'un petit musĂ©e archĂ©ologique.
- Les vestiges de l'abbaye de Brienne, située hors les murs de la ville et fondée en 1254. On peut apercevoir aujourd'hui encore une baie à lancettes brisées de style gothique aux culots sculptés.
- Le chĂąteau de la Fontaine est un chĂąteau Renaissance classĂ© MH . Au bord de la RN6 dans le mur d'enceinte de ce chĂąteau s'inscrit un portail en bois cloutĂ©. Dans la partie haute les clous donnent le date: 1710. Malheureusement ce portail tombe en ruine et a mĂȘme Ă©tĂ© partiellement volĂ© . Une tĂŽle bouche le trou, seule la partie haute subsiste. DerriĂšre ce portail une nymphĂ©a alimente un vivier.
- Le chùteau de Saint-Trys construit à la fin du XVIIe siÚcle est inscrit MH ainsi que ses décors intérieurs.
- Le chùteau de Messimieux, situé place des FrÚres-Fournet, ancienne maison forte du XVIe siÚcle édifiée sur l'ancien mur sud du castrum gallo-romain et transformé en résidence au début du XXe siÚcle.
- Le chùteau du Jonchay est attesté depuis 1326 mais le chùteau actuel date du XVIIe siÚcle[42].
- Le chĂąteau des Bassieux.
- Vue de la façade ouest du chùteau des Tours au début du XXe siÚcle.
- ChĂąteau de la Fontaine.
- Ăpitaphe romaine conservĂ©e Ă l'intĂ©rieur de l'Ă©glise Saint-Pierre d'Anse.
- ChĂąteau des Bassieux.
- ChĂąteau de Saint-Trys.
- ChĂąteau du Jonchay.
Patrimoine environnemental et touristique
- Le « petit train », ligne de 2,5 km à voie de 0,38 m au départ d'Anse vers le lieu-dit Le Colombier, avec desserte du camping « Les Portes du Beaujolais ».
- Depuis 2010, l'écomusée « Engrangeons la Mémoire » a ouvert ses portes. Il retrace l'histoire d'une famille paysanne durant la guerre de 1914-1918.
Espaces verts et fleurissement
En 2014, la commune obtient le niveau « une fleur » au concours des villes et villages fleuris[43].
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé, en , celle d'aire urbaine afin de permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
- Uniquement cité par A. Bernard (1867)
- Lucenay étant situé sur la rive gauche de la SaÎne. L'absence de date et l'onomastique ne permettent pas de placer cet Artaud précisément dans aucune des familles utilisant ce prénom : comtes du Lyonnais, seigneurs de Beaujeu, et vicomtes de Mùcon.
- Lucenay jouxtant Anse au nord, et Anse possĂ©dant une forteresse dĂšs 952, cette inscription peu laisser envisager une seconde vicomtĂ©, peut-ĂȘtre non hĂ©rĂ©ditaire, sur la rive droite de la SaĂŽne. Ou encore cet Artaud serait tout simplement Artaud Ier, comte de Lyon avant 960.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- « ter.sncf.com/auvergne-rhone-al⊠»(Archive.org ⹠Wikiwix ⹠Archive.is ⹠Google ⹠Que faire ?).
- « Se déplacer », sur mairie-anse.fr (consulté le ).
- « Accueil - Sytral », sur carsdurhone.fr (consulté le ).
- « Actualités : SaÎnibus fait sa rentrée! », sur http://www.transdev-rai.fr, (consulté le ).
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune urbaine - dĂ©finition », sur le site de lâInsee (consultĂ© le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Unité urbaine 2020 de Lyon », sur https://www.insee.fr/ (consulté le ).
- « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le ).
- Vianney Costemalle, « Toujours plus dâhabitants dans les unitĂ©s urbaines », sur le site de l'Institut national de la statistique et des Ă©tudes Ă©conomiques, (consultĂ© le ).
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- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministÚre de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Ăvolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aĂ©riennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consultĂ© le ). Pour comparer l'Ă©volution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne sĂ©parative verticale et la dĂ©placer Ă droite ou Ă gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenĂȘtres en haut Ă gauche de l'Ă©cran.
- Jean-Claude Béal, Anse gallo-romaine et sa région, Villefranche-sur-SaÎne, le Poutan, , 64 p. (ISBN 978-2-37553-020-7), p. 22-38.
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- Jean-Claude Béal, Anse gallo-romaine et sa région, Villefranche-sur-SaÎne, le Poutan, , 64 p., p. 50-53.
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- base Palissy
- Base Mérimée
- site de la mairie d'Anse
- « Les villes et villages fleuris », sur le site officiel du « Concours des villes et villages fleuris » (consulté le ).
Voir aussi
Bibliographie
- Auguste Bernard, Essai historique sur les vicomtes de Lyon, de Vienne et de MĂącon du IXe au XIIe siĂšcle, Montbrison, (lire en ligne)
- Georges Guigue et Antoine Vachez, "Note sur l'obituaire de l'Ă©glise de Lyon",
- Pierre Juenin et Antoine Vachez, "Nouvelle histoire de l ÌabbaĂŻe royale et collegiale de Saint Filibert de Tournus", Dijon, (lire en ligne), p. 111
- Jean-Claude Béal, Anse gallo-romaine et sa région, éd. du Poutan, Villefranche-sur-SaÎne, 2017
- Guy Jouannade, Anse en Beaujolais, guide du patrimoine, Ă©d IRCATEM, Anse, 2018
- Guy Jouannade, Histoire des noms de rues : Anse, Ă©d. IRCATEM, Anse, 2010
- Bernard Descroix, Anse 1939-1945, une petite ville dans la tourmente, Villefranche-sur-SaĂŽne
Articles connexes
Liens externes
- Site officiel
- Anse sur le site de l'Insee