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Gare de Valence-Ville

La gare de Valence-Ville est une gare ferroviaire française des lignes de Paris-Lyon à Marseille-Saint-Charles et de Valence à Moirans, située à proximité du centre de la ville de Valence, préfecture du département de la Drôme, en région Auvergne-Rhône-Alpes.

Valence-Ville
Image illustrative de l’article Gare de Valence-Ville
Le bâtiment voyageurs et l'entrée de la gare
avec la statue de François-Désiré Bancel.
Localisation
Pays France
Commune Valence
Quartier Centre-ville
Adresse 38, rue Denis-Papin
26000 Valence
CoordonnĂ©es gĂ©ographiques 44° 55′ 41″ nord, 4° 53′ 34″ est
Gestion et exploitation
Propriétaire SNCF
Exploitant SNCF
Code UIC 87761007
Site Internet La gare de Valence-Ville, sur le site de la SNCF
Services TGV inOui
TER Auvergne-RhĂ´ne-Alpes
Caractéristiques
Ligne(s) Paris-Lyon Ă  Marseille-Saint-Charles
Valence Ă  Moirans
Voies 7 (+ voies de service)
Quais 4
Transit annuel 1 783 419 voyageurs (2021)
Altitude 123 m
Historique
Mise en service
Architecte Louis-Jules Bouchot
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1982)
Correspondances
Bus Citéa Lignes Cité 1, 9, 10, 24, 27, 46, 47 et InterCitéa
Cars Région D4 D5 D8 D24 D25 D30 E3 E3+ E12 X73

Elle est mise en service en 1854 par la Compagnie du chemin de fer de Lyon à la Méditerranée (LM), avant de devenir en 1857 une gare de la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée (PLM) qui fait construire en 1865 un nouveau bâtiment voyageurs dû à l'architecte Louis-Jules Bouchot.

C'est une gare de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF), desservie par des TGV, des trains TER Auvergne-Rhône-Alpes et par des navettes ferroviaires qui établissent des correspondances avec les trains à grande vitesse qui desservent la gare de Valence TGV sur la ligne de Combs-la-Ville à Saint-Louis (LGV).

Situation ferroviaire

Établie Ă  123 mètres d'altitude, la gare de bifurcation de Valence-Ville est situĂ©e au point kilomĂ©trique (PK) 616,939 de la ligne de Paris-Lyon Ă  Marseille-Saint-Charles entre les gares ouvertes de Tain-l'Hermitage - Tournon et de Livron[1].

Elle est Ă©galement l'origine, au PK 0,000, de la ligne de Valence Ă  Moirans, suivie par la gare ouverte de Valence TGV[2].

Histoire

Arrivée du chemin de fer à Valence

Lors d'un voyage en 1837, Stendhal, fatiguĂ© par un long trajet en calèche, indique Ă  son arrivĂ©e Ă  Valence que c'est d'ici « qu'il faudrait commencer les chemins de fer Â». Mais il faut attendre le dĂ©but des annĂ©es 1840 pour que Valence, du fait de sa position gĂ©ographique, soit retenue, par les ingĂ©nieurs chargĂ©s des Ă©tudes du tracĂ©, pour ĂŞtre situĂ©e sur l'axe ferroviaire de Paris Ă  Marseille via Lyon. Les autoritĂ©s locales ne sont pas opposĂ©es Ă  ce projet qui peut favoriser le dĂ©veloppement de la ville mais s'inquiètent des problèmes posĂ©s par le passage de la ligne et le choix de l'emplacement de la gare[3]. Le conseil municipal, lors de sa sĂ©ance du , accepte le projet d'une implantation dans la basse ville[4]. Mais cette proposition de l'ingĂ©nieur De Lannoy devient rapidement caduque du fait que Valence est choisie pour ĂŞtre le point de dĂ©part d'un embranchement vers Grenoble[3], ce qui nĂ©cessite une gare avec une situation plus centrale et donc que la ville soit traversĂ©e par la ligne. Bien que ce nouveau projet engendre la crĂ©ation d'une tranchĂ©e, large de six Ă  sept mètres, il est acceptĂ© par le conseil municipal. Les travaux dĂ©butent en ville en 1852[5].

La gare de Valence, terminus provisoire avec un embarcadère en bois[4], est mise en service le par la Compagnie du chemin de fer de Lyon à la Méditerranée (LM), lorsqu'elle ouvre à l'exploitation la section d'Avignon à Valence[6].

Le correspondant du Journal des dĂ©bats politiques et littĂ©raires relate cet Ă©vènement : « Pendant les derniers jours qui ont prĂ©cĂ©dĂ© l'ouverture de l'exploitation du chemin de fer de Valence Ă  Avignon, la gare de Valence a prĂ©sentĂ© un coup d'Ĺ“il d'une animation extraordinaire, par suite des prĂ©paratifs qui ont Ă©tĂ© faits pour organiser le service. Hier soir particulièrement, les abords de l'embarcadère Ă©taient encombrĂ©s de wagons de toutes classes et de locomotives qui semblaient attendre le moment oĂą ils allaient s'Ă©lancer sur la voie pour la parcourir d'une manière rĂ©gulière et dĂ©finitive, tandis qu'on remarquait sur un des trains rĂ©cemment arrivĂ©s d'Ă©lĂ©gants omnibus destinĂ©s Ă  transporter les voyageurs des divers quartiers de la ville et des environs. Un grand nombre d'employĂ©s, revĂŞtus de leur uniforme, sont encore arrivĂ©s par un convoi qui a fait son entrĂ©e Ă  la gare vers six heures du soir. Ce matin enfin, Ă  six heures, le service a commencĂ© par le dĂ©part du premier convoi rĂ©gulier de Valence Ă  Avignon. Trois diligences et une centaine de voyageurs composaient ce dĂ©part, qui s'est effectuĂ© dans le plus grand ordre et en prĂ©sence d'un nombre considĂ©rable de curieux, accourus pour jouir de la nouveautĂ© de ce spectacle. Ă€ midi, est arrivĂ© le premier convoi express, parti de Marseille : il Ă©tait (sic) Ă©galement très nombreux et presque tous les wagons Ă©taient pleins. Toute notre population paraissait heureuse de voir, après une longue attente, la mise en exploitation d'une entreprise dont elle attend de si prĂ©cieux rĂ©sultats. Les rĂ©jouissances publiques, dans cette occasion ont Ă©tĂ© remplacĂ©es par d'abondantes aumĂ´nes. La Compagnie a fait remettre au maire de Valence une somme de 5 000 fr pour ĂŞtre redistribuĂ©e aux pauvres. Â»[7].

Cette ouverture qui ne concerne que la grande vitesse permet la mise en service de trains omnibus qui rejoignent Avignon en quatre heures et Marseille en 8 h 45 min. Les voyageurs qui font le voyage entre Paris et Marseille doivent prendre le bateau entre Lyon et Valence ; néanmoins, leur temps de parcours est réduit de douze heures. Le succès est rapide mais une épidémie de Choléra, qui touche le sud de la France et de l'Europe, vient briser dès le mois de juillet l'engouement pour ces voyages. Localement, la foire de Beaucaire est suspendue. Le , la ligne est ouverte au service de la petite vitesse[6].

La gare devient une gare de passage le , lorsque la Compagnie ouvre la section suivante de Lyon (La Guillotière) à Valence[8].

Un journaliste et un dessinateur du journal L'Illustration racontent cette ouverture : « On traverse un beau viaduc de quatre arches, l'Isère teinte d'ardoises qu'elle a rencontrĂ©es sur sa route. ArrivĂ©e Ă  Valence, on voit, avant de s'engager dans le tunnel qui passe sous la promenade, la silhouette des clochers et des tours se dĂ©tacher sur les cimes bleues de la Provence. La ville Ă©tait en fĂŞte ; la population accourait Ă  la rencontre de cette force motrice qui malgrĂ© une distance de 58 myriamètres, met Valence Ă  une journĂ©e de Paris, et lui ouvre une ère nouvelle de prospĂ©ritĂ©. Nous sortons par l'embarcadère, Ă©difice bas, Ă©crasĂ©, indigne d'une grande compagnie comme celle du chemin de fer de la MĂ©diterranĂ©e. Â»[9].

Gare de la compagnie du PLM

En , la gare est intégrée dans le réseau de la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée (PLM), nouvelle compagnie née de la fusion entre la Compagnie du chemin de fer de Paris à Lyon et de la Compagnie du chemin de fer de Lyon à la Méditerranée[10].

Valence devient une gare de bifurcation le , lors de l'ouverture de l'embranchement de Valence Ă  Moirans par la Compagnie du PLM[11].

En 1865, un nouveau bâtiment voyageurs, dû à l'architecte Louis-Jules Bouchot, est mis en service.

  • La gare dans les annĂ©es 1900
  • Bâtiment.
    Bâtiment.
  • IntĂ©rieur.
    Intérieur.

Gare de la SNCF

La mise en service de la ligne de Combs-la-Ville Ă  Saint-Louis (LGV) — relation Ă  grande vitesse de Paris-Gare-de-Lyon Ă  Marseille-Saint-Charles — a profondĂ©ment changĂ© l'activitĂ© de la gare. Celle-ci voyait en effet passer la totalitĂ© des relations de Paris vers la CĂ´te d'Azur et le Languedoc, les relations en provenance du nord-est de la France et Ă  destination du sud, ainsi que le courant des Alpes vers le sud et mĂŞme le sud-ouest (Hendaye par exemple). L'essentiel des relations Ă  longue distance se sont reportĂ©es sur la gare de Valence TGV, situĂ©e Ă  11 km au nord-est.

La gare de Valence-Ville était l'origine de la relation par train express régional desservant Livron, Crest, Die, Veynes - Dévoluy, Gap, Embrun et Briançon. Cette relation a maintenant pour origine Romans-Bourg-de-Péage, afin de desservir la gare de Valence TGV.

En , des travaux de rĂ©novation de la « grande halle voyageurs » (recouvrant les quais) doivent ĂŞtre entamĂ©s, pour s'achever en septembre de la mĂŞme annĂ©e. Ce chantier (coĂ»tant 10 millions d'euros) a nĂ©cessitĂ© la mise en place d'Ă©chafaudages, dont l'installation s'est dĂ©roulĂ©e de l'Ă©tĂ© jusqu'en [12].

Fréquentation

De 2015 à 2021, selon les estimations de la SNCF, la fréquentation annuelle de la gare s'élève aux nombres indiqués dans le tableau ci-dessous[13].

Année 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
Voyageurs 2 120 883 2 051 764 2 094 614 1 809 507 2 143 873 1 359 903 1 783 419
Voyageurs et non voyageurs 3 262 897 3 156 560 3 222 484 2 783 857 3 298 266 2 092 159 2 743 721

Service des voyageurs

Accueil

La gare de Valence-Ville est ouverte au public tous les jours de la semaine, de 5 h à 23 h (à 23 h 40 le vendredi). En plus de la salle d'attente, un service de bagages, ainsi qu'un service d'objets trouvés sont à disposition des voyageurs[14].

Desserte

Valence-Ville est desservie par les TGV inOui en provenance de Paris-Gare-de-Lyon et à destination des gares de la moyenne vallée du Rhône.

Elle est également desservie par les trains régionaux du réseau TER Auvergne-Rhône-Alpes, circulant entre Lyon et Avignon ou Marseille ; la gare est en outre le point de départ des trains en direction de Grenoble, Chambéry - Challes-les-Eaux, Annecy, Évian-les-Bains et Genève-Cornavin. Des navettes ferroviaires directes existent entre les gares de Valence-Ville et de Valence TGV, réalisées par les TER réguliers du même réseau.

Par ailleurs, les Intercités de nuit qui assurent les relations de Paris-Austerlitz à Briançon et à Nice s'arrêtent dans cette gare, afin de séparer ces deux tranches, mais aussi pour assurer le relais traction pour celle de Briançon (passage du mode électrique au mode thermique ou inversement). Il ne s'agit cependant pas d'une desserte commerciale, Valence-Ville ne faisant pas partie du réseau des trains de nuit de la SNCF[15].

Intermodalité

Une correspondance est possible avec les autobus du réseau urbain, les autocars régionaux et les cars TER.

  • L'intĂ©rieur de la gare
  • Desserte en 1993.
    Desserte en 1993.
  • La verrière.
    La verrière.
  • DĂ©part TER en 2007.
    DĂ©part TER en 2007.

Patrimoine ferroviaire

La façade principale sur rue du pavillon central, du bâtiment voyageurs, fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [16]. Ce bâtiment voyageurs a été mis en service en . Il a été conçu par Louis-Jules Bouchot[17], architecte de Napoléon III. La façade du corps principal, en pierre de taille, s'inspire du Petit Trianon de Versailles ; elle comporte cinq grandes baies vitrées encadrées de pilastres à chapiteaux doriques, le tout surmonté d'une balustrade à colonnades. Deux ailes en léger retrait complètent l'édifice. Une marquise métallique courait autrefois sur toute la longueur du bâtiment. La dernière rénovation, qui date de l'année 2000, lui a fait retrouver son aspect d'origine. Côté voies, une halle métallique abrite trois des quatre quais.

Notes et références

  1. Reinhard Douté, Les 400 profils de lignes voyageurs du réseau français : lignes 601 à 990, vol. 2, La Vie du Rail, , 239 p. (ISBN 978-2-918758-44-0), « [830/8] St-Rambert-d'Albon - Montélimar », p. 149.
  2. Reinhard Douté, Les 400 profils de lignes voyageurs du réseau français : lignes 601 à 990, vol. 2, La Vie du Rail, , 239 p. (ISBN 978-2-918758-44-0), « [908] Valence - Moirans ».
  3. Jacques Delatour, 2016, p. 34.
  4. GĂ©rard Bouchet, 2016, p. 5-7.
  5. Jacques Delatour, 2016, p. 35.
  6. François Palau et Maguy Palau, Le rail en France : Le Second Empire, t. 1 : 1852-1857, Paris, Palau éd., , 215 p. (ISBN 2-9509421-1-3, BNF 36712104), « 1.21. Avignon-Valence », p. 76-77.
  7. Correspondant (Courrier de la Drôme), « On écrit de Valence le 29 juin », Journal des débats politiques et littéraires,‎ , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
  8. François Palau et Maguy Palau, Le rail en France : Le Second Empire, t. 1 : 1852-1857, Paris, Palau éd., , 215 p. (ISBN 2-9509421-1-3, BNF 36712104), « 1.28. Lyon (La Guillotière)-Valence », p. 101-102.
  9. L'Illustration, 1855, p. 233.
  10. François Caron (présentation), Les grandes compagnies de chemin de fer en France : 1823-1937 (Études), Genève, Droz, coll. « Archives économiques du Crédit Lyonnais », , 416 p. (ISBN 2-600-00942-6 et 9782600009423, présentation en ligne), p. 47.
  11. François Palau et Maguy Palau, Le rail en France : Le second Empire, t. 3 : 1864-1870, Paris, Palau, , 239 p. (ISBN 2-9509421-3-X, BNF 39191508), « 7.4. Valence-Moirans », p. 10.
  12. « Découvrez l’impressionnant chantier à la gare de Valence ville », sur ledauphine.com, (consulté le ).
  13. « Fréquentation en gares : Valence », sur SNCF Open Data, traitement du [cf. l'onglet des informations] (consulté le ).
  14. Informations pratiques sur la gare, sur ter.sncf.com, consulté le 19 novembre 2016.
  15. « CARTE DES DESTINATIONS INTERCITÉS » [PDF], sur sncf-connect.com (consulté le ).
  16. Notice no PA00117088, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  17. François Pourpardin, « Les bâtiments voyageurs édifiés le long de la ligne impériale (La Compagnie du PLM : les gares de l'architecte Jules Bouchot) », dans Revue d’histoire des chemins de fer, no 38, 2008, pp. 59-71 lire (consulté le 13 juillet 2011).

Voir aussi

Bibliographie

  • « Chemin de fer de Lyon Ă  Valence », L'Illustration, no 633,‎ , p. 231-233 (lire en ligne, consultĂ© le ).
  • PLM, Chemin de fer de Paris Ă  Lyon et Ă  la MĂ©diterranĂ©e : Nomenclature des gares, stations et haltes, Paris, Impr. Maulde, Doumenc, , 173 p. (lire en ligne), p. 47, 81 et 163.
  • GĂ©rard Bouchet, « 1854 : Ă  folle vitesse, le train s'Ă©lance de la gare de Valence », Études drĂ´moises (la revue du patrimoine de la DrĂ´me), no 66,‎ , p. 5-7 (ISSN 0240-3994, rĂ©sumĂ©).
  • Alain Balsan, « La gare de Valence Ă  150 ans », Études drĂ´moises (la revue du patrimoine de la DrĂ´me), no 66,‎ (ISSN 0240-3994).
  • Jacques Delatour, « 1854 : Le train s'Ă©lance de la gare de Valence », Regard Magazine un point de vue local, no 67,‎ , p. 34-36 (ISSN 2110-6517, lire en ligne, consultĂ© le ).

Articles connexes

Liens externes

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