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Choléra

Le choléra est une toxi-infection entérique épidémique contagieuse due à la bactérie Vibrio cholerÊ (« vibrion cholérique ») ou parfois aussi appelée « bacille virgule », découverte par l'anatomiste italien Filippo Pacini en 1854 et redécouverte par le bactériologiste allemand Robert Koch en 1884[1].

Choléra
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Vibrio cholerae observé en microscopie électronique à balayage
Causes Vibrio cholerae
Transmission Food-borne transmission (d), contamination féco-orale et transmission hydrique (d)
Incubation min 12 h
Incubation max 72 h
SymptÎmes Diarrhée, vomissement, déshydratation, hypovolémie, spasme, inconfort (d), hypotension artérielle, oligurie, cyanose et déshydratation terminale (en)
Traitement
Traitement RĂ©hydratation orale, remplacement de fluide intraveineux (d), doxycycline, Ringer's lactate solution (en), ciprofloxacine et Liquide de Ringer
Spécialité Infectiologie et médecine d'urgence
Classification et ressources externes
CIM-10 A00
CIM-9 001
OMIM 166600
DiseasesDB 29089
MedlinePlus 000303
eMedicine 962643
MeSH D002771
Patient UK Cholera-pro

Wikipédia ne donne pas de conseils médicaux Mise en garde médicale

Strictement limitĂ© Ă  l'espĂšce humaine, le cholĂ©ra se caractĂ©rise par des diarrhĂ©es brutales et trĂšs abondantes (gastro-entĂ©rite) menant Ă  une sĂ©vĂšre dĂ©shydratation. C’est une diarrhĂ©e infectieuse de type syndrome cholĂ©riforme ou diarrhĂ©e hydroĂ©lectrolytique (Ă  diarrhĂ©e aqueuse) Ă  ne pas confondre avec le syndrome gastro-entĂ©ritique (Ă  diarrhĂ©e banale). La forme majeure classique peut causer la mort dans plus de la moitiĂ© des cas, en l’absence de thĂ©rapie par rĂ©hydratation orale (en quelques heures Ă  trois jours).

La contamination est orale, d’origine fĂ©cale, par la consommation de boissons ou d'aliments souillĂ©s.

CantonnĂ©es trĂšs longtemps Ă  l'Asie (Inde, Chine et IndonĂ©sie), les Ă©pidĂ©mies deviennent au XIXe siĂšcle de vĂ©ritables pandĂ©mies en touchant le Moyen-Orient, l'Europe et les AmĂ©riques. L'Organisation mondiale de la santĂ© estime que le cholĂ©ra entraĂźne chaque annĂ©e environ 100 000 morts pour 4 millions de cas recensĂ©s. En France (hors Guyane et Mayotte), oĂč le cholĂ©ra autochtone a disparu, on compte entre 0 et 2 cas importĂ©s chaque annĂ©e depuis 2000.

Étymologie et synonymes anciens

Le terme cholĂ©ra vient du mot bien attestĂ© en grec ancien, Ï‡ÎżÎ»Î­ÏÎ± / cholĂ©ra dĂ©rivĂ© du grec Ï‡ÎżÎ»Îź / kholĂȘ, « bile ». PassĂ© en latin sous la mĂȘme forme, Ï‡ÎżÎ»Î­ÏÎ± est Ă  l'origine de l'adjectif cholĂ©rique en 1826, et du mot colĂšre[2].

D'autres hypothÚses discutées sont celles de Littré du grec kholéra gouttiÚre (évacuation incessante) ou celle qui fait venir de l'hébreu cholira « mauvaise maladie »[3].

Ce terme dĂ©signait chez Hippocrate une maladie qui prĂ©sentait des symptĂŽmes similaires Ă  celle qui arrivera d'Asie plusieurs siĂšcles plus tard[4]. À partir du Moyen Âge, les explorateurs europĂ©ens dĂ©couvrent ainsi une nouvelle forme, beaucoup plus grave, de cholĂ©ra, qu'ils appellent le cholĂ©ra asiatique, dĂ©signĂ© sous les termes de cholĂ©ra indien, cholĂ©ra malin, cholĂ©ra Ă©pidĂ©mique, cholĂ©ra algide (avec froideur cutanĂ©e)[5]. L'homonymie obligera les auteurs mĂ©dicaux anciens Ă  qualifier le cholĂ©ra d’europĂ©en ou bien d'asiatique. Le cholĂ©ra europĂ©en (dit Ă©galement cholĂ©ra anglais, cholera morbus, cholera nostras, cholĂ©ra sporadique, cholĂ©ra estival) n'Ă©tait pas le cholĂ©ra mais un ensemble de gastro-entĂ©rites saisonniĂšres avec diarrhĂ©es profuses dues sans doute le plus souvent Ă  des salmonelles[3].

AprÚs la découverte du vibrion par Koch, et celles des autres agents de diarrhées infectieuses, ces adjectifs disparaissent progressivement, et choléra sans autre qualificatif ne désigne plus désormais que la maladie causée par Vibrio cholerÊ (synonymes historiques : « bacille virgule », « Bacillus comma » ou « Vibrio comma »[6]).

D'anciennes expressions populaires ont pu désigner le choléra comme trousse-galant (une maladie qui enlevait « le galant », c'est-à-dire le jeune homme). L'expression peur bleue est héritée des périodes d'épidémies de choléra qui provoquait une cyanose livide effrayante (par rupture des capillaires) précédant de peu la mort[7].

Physiopathologie

Le cholĂ©ra est une infection intestinale aiguĂ« due Ă  une bactĂ©rie, Vibrio cholerĂŠ, qui se transmet par voie directe fĂ©cale-orale ou par l’ingestion d’eau et d’aliments contaminĂ©s. Pour les dĂ©tails sur la bactĂ©rie et les mĂ©canismes de la maladie, voir

L'aciditĂ© gastrique (pH 1,2 Ă  1,8) est un facteur de dĂ©fense contre les vibrions cholĂ©riques. À fortes doses (charge infectieuse de plus de 100 millions de bactĂ©ries par mL), ils peuvent franchir cette barriĂšre et coloniser l'intestin de pH alcalin favorable. Chez le sujet sain, la dose minimale infectante nĂ©cessaire pour l'apparition de signes cliniques (diarrhĂ©e) est de l'ordre de 108 Ă  1011 bactĂ©ries.

Les vibrions ne pĂ©nĂštrent pas dans l'organisme et restent attachĂ©s Ă  la muqueuse intestinale (au niveau du jĂ©junum). Ils sĂ©crĂštent une toxine qui amplifie, de façon exagĂ©rĂ©e, un processus normal de sortie d'eau, de sodium et de chlore des entĂ©rocytes (cellules intestinales). Normalement, cette production d'eau est rĂ©absorbĂ©e, mais ici la production de sortie est telle que les capacitĂ©s de rĂ©absorption sont dĂ©passĂ©es[8], d'oĂč les diarrhĂ©es caractĂ©ristiques du cholĂ©ra, dont l'intensitĂ© peut entraĂźner la mort par dĂ©shydratation.

La maladie donne une immunité partielle, pour une durée d'au moins trois ans, contre le sérotype impliqué[9].

Clinique et diagnostic

La forme grave classique

C'est la forme typique, avec une incubation courte : de 3 Ă  7 jours en situation endĂ©mique, ou de quelques heures en situation Ă©pidĂ©mique.

Diarrhée en « eau-de-riz », typique du choléra.

Le dĂ©but est brutal, sans signes annonciateurs. Avec ou sans douleur abdominale, une diarrhĂ©e liquide apparaĂźt, elle est incolore, en « eau-de-riz » (contenant des grumeaux), d'odeur fade (douceĂątre et Ă©cƓurante) et extrĂȘmement abondante (jusqu'Ă  1 litre par heure). Ces diarrhĂ©es incessantes Ă©puisent le malade, elles sont dites en jet ou en fusĂ©es, pour devenir quasi-continues, souillant et inondant son environnement immĂ©diat. Ces diarrhĂ©es s'accompagnent de vomissements de mĂȘmes caractĂšres[10], ils sont dus Ă  un Ă©tat d'acidose mĂ©tabolique consĂ©cutif aux pertes diarrhĂ©iques.

En quelques heures, se constitue un tableau fait d'une asthénie intense ou de grande torpeur, une soif majeure que le malade ne peut satisfaire (à cause des vomissements), des crampes musculaires trÚs douloureuses, d'abord des extrémités et des membres, puis de l'abdomen et du thorax.

L'examen montre une grande déshydratation : le malade reste conscient et lucide, mais ses yeux sont vitreux et sa voix inaudible. Le visage est émacié et les globes oculaires enfoncés dans des orbites cernées. La langue est rÎtie. Au léger pincement, la peau garde un pli cutané trÚs marqué et durable. Le corps est cyanosé et couvert de sueurs froides. Le pouls est rapide et imprenable, la pression artérielle effondrée et la température cutanée basse (36 °C). « Le cholérique ressemble en moins de 24 heures au déporté quittant un camp de famine »[11].

L'évolution sans traitement se fait vers la mort par collapsus en moins de trois jours, quand la déshydratation atteint ou dépasse 12 à 15 % du poids corporel.

Autres formes

Environ 75 % des sujets contaminĂ©s ne prĂ©sentent pas de symptĂŽmes, mais le vibrion reste prĂ©sent dans les selles entre sept et quatorze jours. ÉvacuĂ© dans l’environnement, il peut contaminer d’autres personnes.

Dans les cas bénins, le choléra se manifeste par une gastro-entérite non fébrile, ou une diarrhée banale de diagnostic difficile. Ce sont des formes de fin d'épidémie, spontanément curables.

Dans le choléra « sec », la mort subite peut survenir par déshydratation aiguë, alors que la diarrhée ne s'est pas encore manifestée (l'intestin est rempli d'eau) ou qu'elle débute à peine[8].

Il existe diverses formes de la maladie, parfois trompeuses et associées ou pas à d'autres maladies.

Chez l'enfant, on peut observer une hypoglycémie ; chez la femme enceinte, fausse couche ou accouchement prématuré ; chez la personne ùgée, AVC ou insuffisance rénale[9].

Orientation

Personne atteinte de déshydratation à la suite du choléra.

La formule de Lapeyssonnie est trÚs souvent citée : « Une diarrhée sévÚre suivie de vomissements qui tue les adultes en quelques heures est presque toujours un choléra »[11].

Selon l'OMS, les définitions cliniques de cas suspects de choléra dépendent du statut de la zone géographique. Dans une zone jusque là indemne de choléra : est suspect de choléra, tout malade ùgé de 5 ans ou plus, ayant une déshydratation grave, ou mourant de diarrhée aiguë aqueuse. Dans une zone touchée par le choléra : tout malade de 5 ans ou plus ayant une diarrhée aiguë aqueuse, avec ou sans vomissements[9].

Les enfants de moins de 5 ans peuvent avoir le cholĂ©ra, mais en gĂ©nĂ©ral, ils ne sont pas enregistrĂ©s dans les systĂšmes de suivi, Ă  cause de la frĂ©quence chez eux d'autres causes de diarrhĂ©es de mĂȘme type[9] (le principe de traitement restant le mĂȘme).

Certitude

La confirmation bactériologique est souvent superflue en pleine période épidémique, mais elle est nécessaire au début pour identifier les premiers cas, et à la fin, lorsque les formes moins graves, devenues plus fréquentes, peuvent se confondre avec d'autres maladies[11].

Le diagnostic exact se fait par culture de germes à partir de selles ou d'écouvillonnage rectal. La culture permet l'identification précise des vibrions et éventuellement la réalisation d'un antibiogramme[8].

De nouveaux moyens diagnostiques plus rapides sont aujourd'hui disponibles, comme les tests immunologiques (ELISA) ou de biologie moléculaire (PCR). Il existe aussi des tests trÚs rapides, détectant les vibrions directement dans les selles (tests sur bandelette), mais ils n'ont pas été jugés satisfaisants par manque de spécificité[9].

Traitement

Le traitement consiste essentiellement en une rĂ©hydratation par un solutĂ© de rĂ©hydratation orale, qui maintient le patient en vie le temps qu'il guĂ©risse spontanĂ©ment en quelques jours. Mis en Ɠuvre efficacement, il permet de rĂ©duire la lĂ©talitĂ© Ă  moins de 1%, seuil considĂ©rĂ© par l'OMS comme l'objectif Ă  atteindre pour une prise en charge mĂ©dicale satisfaisante[9].

InfirmiÚres aidant un homme atteint de choléra à boire une solution de réhydratation.

Le traitement est trÚs facile lorsqu'il n'existe que quelques cas en milieu hospitalier moderne ; la létalité (mortalité chez les malades) est alors inférieure à 2 %. Il devient en revanche trÚs difficile en pic épidémique (centaines de cas simultanés), à cause des problÚmes d'organisation et de logistique. En l'absence de traitement (zone rurale éloignée, choléra dit « de brousse »), la létalité peut atteindre ou dépasser les 70 %.

Le traitement est une urgence consistant Ă  rĂ©animer le cholĂ©rique gravement atteint par une rĂ©hydratation massive rapide chez l'adulte, plus lente chez l'enfant. Elle se fait par voie veineuse lorsque la voie orale n'est pas possible (prĂ©sence de vomissements). La perfusion se fait avec le liquide de Ringer, ou un mĂ©lange de sĂ©rum salĂ© isotonique et bicarbonatĂ©. Le but est de compenser les pertes, et la quantitĂ© perfusĂ©e peut ĂȘtre impressionnante, si possible 10 % du poids du corps en 3 Ă  5 heures. Ensuite la perfusion est moins rapide, elle se poursuit en fonction de la diarrhĂ©e. L'amĂ©lioration est spectaculaire en quelques heures. Au total, 8 Ă  12 litres sont en moyenne nĂ©cessaires (dans des cas Ă  diarrhĂ©e persistante, la rĂ©hydratation peut nĂ©cessiter jusqu'Ă  25 litres en quatre jours)[11].

Le traitement s'effectue par voie orale ou par sonde naso-gastrique dans les formes mineures ou modérées, ou en relais de la voie veineuse lorsque les vomissements ont cessé. On utilise à cet effet des sachets de SRO (Sérum de Réhydratation Orale) de l'OMS ou de l'UNICEF, à diluer dans de l'eau potable.

Les antibiotiques ne sont pas nécessaires à la guérison mais peuvent réduire l'importance et la durée de la diarrhée, et limiter la diffusion des germes et les risques de contamination. Les cyclines sont le plus souvent utilisées. En cas d'apparition de souches résistantes, la réalisation d'un antibiogramme peut se révéler utile.

Chez le petit enfant, une supplémentation en zinc par voie orale permet de réduire la sévérité et la durée du choléra[9].

ÉpidĂ©miologie

Modalités

Le cholĂ©ra est endĂ©mique dans un certain nombre de pays oĂč le systĂšme d'assainissement des eaux est insuffisant. Des cas importĂ©s peuvent survenir dans des pays dĂ©veloppĂ©s, mais ne donnent pas lieu Ă  des Ă©pidĂ©mies tant que les principes d'hygiĂšne de base sont respectĂ©s et les infrastructures intactes (accĂšs Ă  l'eau potable, hygiĂšne des sanitaires, sĂ©paration de l'eau potable et des eaux usĂ©es, traitement des eaux usĂ©es, etc.)[12].

La maladie se dĂ©veloppe principalement dans des conditions de vie dĂ©favorables : fortes concentrations humaines, hygiĂšne et assainissement de l'eau insuffisants, circonstances aggravantes d'insĂ©curitĂ© (catastrophes naturelles, conflits armĂ©s, dĂ©placements de rĂ©fugiĂ©s, etc.). En 2015, l'OMS estime Ă  2,4 milliards, le nombre de personnes dĂ©pourvues d'accĂšs suffisants Ă  l'eau potable[13] et/ou Ă  des sanitaires satisfaisants[14].

RĂ©servoirs et agents

Deux sĂ©rogroupes de V. cholerĂŠ – les sĂ©rogroupes 01 et 0139 – peuvent causer des flambĂ©es Ă©pidĂ©miques. Les principaux rĂ©servoirs sont l’humain et les milieux aquatiques propices Ă  la prolifĂ©ration d’algues (phytoplancton), comme l’eau saumĂątre et les estuaires. De rĂ©centes Ă©tudes indiquent que le rĂ©chauffement climatique et l'eutrophisation anthropique pourraient crĂ©er un environnement favorable Ă  V. cholerĂŠ et augmenter la frĂ©quence de la maladie dans les zones vulnĂ©rables[15] - [16]. La plupart des flambĂ©es Ă©pidĂ©miques sont dues au sĂ©rogroupe 01. Le sĂ©rogroupe 0139, mis en Ă©vidence pour la premiĂšre fois en 1992 au Bangladesh, possĂšde les mĂȘmes facteurs de virulence que le 01 et le tableau clinique est similaire. Le vibrion 0139 n’a actuellement Ă©tĂ© signalĂ© qu’en Asie du Sud-Est et de l’Est, mais on ignore s’il ne s’étendra pas Ă  d’autres rĂ©gions. Il est recommandĂ© d’exercer une surveillance Ă©pidĂ©miologique attentive, voire de la renforcer. D’autres souches que les vibrions 01 et 0139 peuvent provoquer une diarrhĂ©e modĂ©rĂ©e, mais pas d’épidĂ©mies[17].

ÉpidĂ©mies rĂ©centes

Centre typique d'urgence pour une épidémie de choléra au Bangladesh, à Dacca en 2005.

Depuis le dĂ©but du XXIe siĂšcle, c'est en Afrique, oĂč le cholĂ©ra sĂ©vit dĂ©sormais de façon endĂ©mique, que la situation est la plus prĂ©occupante aujourd'hui.

Une Ă©pidĂ©mie s'est aussi dĂ©clarĂ©e Ă  Kaboul en Afghanistan durant la prĂ©sence occidentale ; plus de 2 000 cas Ă©taient recensĂ©s dans la capitale afghane en juin 2005[18]. Une Ă©pidĂ©mie de cholĂ©ra touche HaĂŻti en 2010[19], apportĂ©e par un bataillon de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en HaĂŻti (Minustah) venu du NĂ©pal[20]. Elle fait 10 000 morts et 800 000 malades jusqu'en 2016[21].

Au YĂ©men, une Ă©pidĂ©mie provoque plus de 1 500 morts et au moins 300 000 personnes infectĂ©es pour les mois de mai et juin 2017[22], alors que la situation pourrait sensiblement s'aggraver dans les mois Ă  venir, prĂ©vient l'Organisation mondiale de la santĂ©. La situation Ă©tant principalement critique dans les rĂ©gions sous contrĂŽle rebelle, en raison du blocage des voies d’approvisionnement par l'Arabie saoudite et des bombardements menĂ©s par l'aviation saoudienne[23].

En AlgĂ©rie, plus de 43 cas ont Ă©tĂ© relevĂ©s dans les rĂ©gions environnantes d’Alger, Ă©pidĂ©mie reconnue par le ministĂšre de la santĂ© au cours du mois d'aoĂ»t 2018[24].

Au Liban, 490 cas ont été recensés entre le 5 octobre et le 10 novembre 2022[25].

Depuis 2022, une épidémie de choléra frappe le Malawi faisant un millier de morts (janvier 2023) dans un contexte de manque de vaccin[26].

Monde

Au niveau mondial, la notification des cas de cholĂ©ra n'est plus obligatoire au titre du RĂšglement sanitaire international depuis 2005. Les chercheurs estiment cependant que le nombre annuel de cas varie entre 1,3 Ă  4 millions, dont 21 000 Ă  143 000 morts[27].

En 2019, 31 pays ont notifiĂ©s Ă  l'OMS un total de 923 000 cas dont 1 911 dĂ©cĂšs. Les diffĂ©rences entre les cas estimĂ©s et les cas notifiĂ©s proviennent Ă  la fois d'une insuffisance des systĂšmes de surveillance et de la crainte des consĂ©quences sur le tourisme et le commerce[27].

En 2020, la connaissance des cas de choléra a été perturbée par la pandémie de Covid-19. D'une part, les mesures préventives instaurées (lavage des mains, distanciation physique
) ont également réduit la transmission du choléra, d'autre part, les répercussions sur les systÚmes de santé (orientation des ressources, engorgement des centres de soins
) ont eu des effets négatifs sur la détection et le dénombrement des cas[28].

En 2020, 80 pays ont communiquĂ© Ă  l'OMS leurs donnĂ©es sur le cholĂ©ra. 27 pays signalent des cas pour un total de 323 320 dont 857 dĂ©cĂšs (taux de lĂ©talitĂ© global de 0,27 %). Le YĂ©men reprĂ©sente Ă  lui seul 85% des cas dĂ©clarĂ©s Ă  l'OMS[28].

En Afrique, le nombre de cas a diminuĂ© depuis quatre annĂ©es consĂ©cutives (le plus faible depuis 30 ans) avec 55 087 cas dont 741 dĂ©cĂšs ; Ă  l'exception quelques pays d'Afrique de l'Est (Éthiopie, Somalie..)[28].

Au Moyen-Orient et en Asie, la situation est encourageante. En 2020, le YĂ©men a signalĂ© 275 712 cas, le plus bas depuis 2017 (dĂ©but de l'Ă©pidĂ©mie dans ce pays), dont 115 dĂ©cĂšs. En dehors du YĂ©men, un seul dĂ©cĂšs liĂ© au cholĂ©ra a Ă©tĂ© signalĂ© sur le reste de l'Eurasie, le Bengladesh notifie 212 cas et l'Inde 70 cas[28].

Aux AmĂ©riques et en OcĂ©anie, toujours en 2020, aucun cas n'a Ă©tĂ© signalĂ©, y compris en HaĂŻti, oĂč il s'agit de la premiĂšre annĂ©e sans cholĂ©ra depuis 2010[28].

Europe et France

En 2020, en Europe, 2 cas importés ont été signalés aux Pays-Bas, sans propagation locale[28].

En France, les mesures d’hygiĂšne collective et individuelle ont fait disparaĂźtre le cholĂ©ra, hors Guyane et Mayotte, oĂč des Ă©pidĂ©mies sporadiques et limitĂ©es peuvent encore survenir. Entre 0 et 2 cas importĂ©s de cholĂ©ra (chez des voyageurs de retour de zone d’endĂ©mie) sont dĂ©clarĂ©s chaque annĂ©e en France mĂ©tropolitaine depuis 2000. L’alerte a lieu Ă  partir d'un seul cas[29].

Dans les annĂ©es 1980, la quasi-totalitĂ© (95%) des patients se contaminaient au Maghreb, mais depuis 2000, les cas proviennent principalement d’Asie et d’Afrique de l’Ouest. En France, le risque de transmission secondaire semble trĂšs faible. En milieu de soins, le respect des prĂ©cautions usuelles suffit Ă  Ă©viter ce risque[29].

Prévention

Dans les zones endĂ©miques, la prĂ©vention du cholĂ©ra consiste essentiellement en des mesures d'hygiĂšne, et notamment empĂȘcher le croisement de la chaĂźne alimentaire avec la chaĂźne des excrĂ©ments.

Sur le plan personnel, il convient de se laver soigneusement les mains et d'éviter la serviette collective. Il faut nettoyer et désinfecter tout ce qui a été au contact avec de la matiÚre fécale (N.B. : de malade ou de non-malade, il existe en effet des porteurs sains).

En ce qui concerne la nourriture, il convient d'utiliser une eau saine pour l'hygiÚne, la boisson et le lavage des aliments : si le pays ne dispose pas d'un réseau d'élimination des eaux usées et de traitement des eaux, utiliser de l'eau livrée dans une bouteille encapsulée (qui sera descellée devant soi) ou à défaut une eau bouillie ou javellisée. Il faut se méfier des sources « cachées » d'eau contaminée : fruits et légumes pouvant avoir été lavés avec de l'eau souillée (il faut les peler), glaçons, crÚmes glacées et sorbets. Il faut éviter les fruits de mer. En ce qui concerne les mesures collectives, organiser l'apport d'eau potable au minimum pour la boisson et la vaisselle et l'élimination des selles.

Il existe divers vaccins dont l'efficacitĂ© n'est pas absolue[30] et qui ne sont obligatoires dans aucun pays. Bien que le plus largement disponible protĂšge jusqu'Ă  90 % des personnes vaccinĂ©es, son prix d'environ 20 dollars la dose l'empĂȘche de venir Ă  bout de la maladie. Ce vaccin est commercialisĂ© en France, principalement pour les voyageurs. D'autres vaccins existent dĂ©jĂ  en quantitĂ© beaucoup plus rĂ©duites. Cependant, un nouveau vaccin moins cher donne des rĂ©sultats prometteurs[31]. Son absorption orale et son prix peuvent en faire un acteur majeur de la lutte contre la maladie Ă  l'avenir.

La sulfadoxine a été utilisée avec succÚs dans le passé suivant les préconisations du médecin Lapeyssonnie, du Service de santé des armées (SSA)[32].

Des chercheurs pensent aussi pouvoir désigner à l'avance les zones de risque et de début d'épidémie en région de forte endémie, par analyse en continu (monitoring) d'images satellitaires permettant de prédire les pullulations de copépodes nécessaires au déclenchement d'épidémies, à partir des pullulations de phytoplancton[33] - [34].

Une approche globale pluridisciplinaire est conseillĂ©e par l'OMS pour obvier Ă  une Ă©ventuelle flambĂ©e de cholĂ©ra ; la lutte anticholĂ©rique n’est pas l’affaire du secteur de la santĂ© seulement. Les secteurs de l’eau, de l’assainissement, de l’éducation et de la communication, entre autres, sont eux aussi non seulement concernĂ©s mais primordiaux[17].

Histoire

Les principales épidémies

La premiĂšre description historique par un EuropĂ©en est faite en 1503 par un officier de Vasco de Gama, qui dĂ©crit une Ă©pidĂ©mie de diarrhĂ©es cataclysmiques rapidement mortelles (en huit heures) et provoquant 20 000 morts Ă  Calicut, en Inde. LimitĂ©es initialement Ă  l'Asie (Inde, Chine et IndonĂ©sie), les Ă©pidĂ©mies se dĂ©veloppent au XIXe siĂšcle en vĂ©ritables pandĂ©mies qui atteignent le Moyen-Orient, l'Europe et les AmĂ©riques.

Sept pandémies sont recensées :

  • premiĂšre pandĂ©mie (1817-1825) : partie de l'Asie elle touche l'Afrique orientale et Ă  partir de 1823 l'Asie Mineure et dans la foulĂ©e, la Russie, et l'Europe.
  • deuxiĂšme pandĂ©mie de cholĂ©ra (1826-1841) : naĂźt en Inde vers 1826 et affecte le reste du monde, en plusieurs vagues, jusqu'au milieu du XIXe siĂšcle.
  • troisiĂšme pandĂ©mie (1846-1861) : l'Ă©pidĂ©mie partie de la Chine touche le Maghreb (en particulier l'AlgĂ©rie) puis l'Europe.
  • quatriĂšme pandĂ©mie (1863-1876) : elle touche l'Europe du Nord, la Belgique en 1866, puis la France, l'Afrique du Nord et l'AmĂ©rique du Sud.
  • cinquiĂšme pandĂ©mie (1883-1896) : l'Ă©pidĂ©mie diffuse Ă  partir de l'Inde vers l'est et l'ouest sur plusieurs continents.
  • sixiĂšme pandĂ©mie (1899-1923) : Ă  partir de l'Asie, l'Ă©pidĂ©mie se rĂ©pand en Russie et de lĂ  en Europe centrale et occidentale.
  • septiĂšme pandĂ©mie (depuis 1961) : la septiĂšme pandĂ©mie, partie de l'IndonĂ©sie en 1961, envahit l'Asie (1962), puis le Moyen-Orient et une partie de l'Europe (1965), et s'Ă©tend ensuite en 1970 au continent africain, et en 1991 Ă  l'AmĂ©rique latine.

Les six pandĂ©mies observĂ©es ont fait des millions de morts en Europe, en Afrique et dans les AmĂ©riques. La septiĂšme pandĂ©mie, qui a commencĂ© en 1961, sĂ©vit encore au dĂ©but du XXIe siĂšcle. La maladie est dĂ©sormais endĂ©mique dans de nombreux pays et il est impossible actuellement d’éliminer l’agent pathogĂšne dans l’environnement.

Connaissances sur la maladie

Au dĂ©but du XIXe siĂšcle, l'Occident n'avait pas l'expĂ©rience d'Ă©pidĂ©mies de cholĂ©ra, soit que la maladie n'y ait jamais eu cours sous cette forme, soit qu'elle n'y ait jamais Ă©tĂ© repĂ©rĂ©e. Les mĂ©decins connaissaient certes sous l'appellation de cholĂ©ra, hĂ©ritĂ©e des anciens, une maladie prĂ©sentant des symptĂŽmes comparables Ă  celle qui leur arrivait. La question se posa alors si ce cholĂ©ra asiatique ou indien Ă©tait identique aux formes connues appelĂ©es cholĂ©ra nostras (ou encore cholĂ©ra europĂ©en, cholĂ©ra morbus de Sydenham, cholĂ©ra anglais de Graves, cholĂ©ra sporadique). On distinguait parfois encore quatre formes de cholĂ©ra : la cholĂ©rine bĂ©nigne, le cholĂ©ra franc guĂ©rissable, le cholĂ©ra ataxique, gĂ©nĂ©ralement fatal, et le cholĂ©ra foudroyant, toujours mortel[35]. Il faudra attendre les travaux de Robert Koch pour avoir la rĂ©ponse : le cholĂ©ra nostra qui sĂ©vit dans les pays dits industrialisĂ©s vers la fin de l’étĂ© n'est pas transmissible d'individu Ă  individu et les dĂ©jections humaines ne contiennent pas le vibrion responsable du cholĂ©ra indien ; c'est une gastro-entĂ©rite aiguĂ« due Ă  une salmonelle[36].

Description clinique

En 1849, lors d'une épidémie de choléra qui touche la ville de Virton, le docteur Tilman décrit la symptomatologie :

« L’invasion du cholĂ©ra avait lieu vers les deux-trois heures du matin ou au commencement du jour sous l’apparence d’une indigestion. Aux vomissements de liquide blanchĂątre succĂ©daient des selles de mĂȘme nature. Lorsque le cas Ă©tait foudroyant, on voyait bientĂŽt le pouls ralentir, les yeux s’enfoncer de plus en plus dans les orbites, la chaleur du corps diminuer, la peau se cyanoser, un malaise gĂ©nĂ©ral et insupportable se manifester. Les crampes dans les bras et les jambes torturaient le malade. Une soif ardente le dĂ©vorait, le pouls cessait de battre, les urines se supprimaient et si on ne parvenait pas Ă  dompter la maladie, le corps se couvrait d’une sueur froide et visqueuse, la respiration se ralentissait, la voix s’affaiblissait et la vie s’éteignait souvent sans agonie. Cependant, le patient conservait la prĂ©sence d’esprit jusqu’au dernier moment et quelquefois, quand il n’était pas tourmentĂ© par les crampes et les vomissements, il paraissait voir avec calme et sans inquiĂ©tude arriver la fin de son existence »[37]

PremiĂšres explications

En 1831, Alexandre Moreau de JonnĂšs, aprĂšs avoir examinĂ© une longue sĂ©rie d'observations sur les manifestations du cholĂ©ra en Inde et au Moyen-Orient, publie son rapport au conseil supĂ©rieur de santĂ© sur le cholĂ©ra-morbus pestilentiel (il avait fait connaĂźtre ses opinions depuis 1820). Il y avance le caractĂšre contagieux de la maladie, dont les causes ne rĂ©sident pas, selon lui, dans l'environnement – ainsi que les thĂ©ories classiques de l'Ă©pidĂ©mie le soutenaient alors – mais dans l'action d'un germe qui « possĂšde le pouvoir de se dĂ©velopper et de se reproduire comme des ĂȘtres organisĂ©s » (il parle toutefois toujours d'Ă©manation gazĂ©iforme, d'effluve qui affecterait l'humain, notamment par la respiration). Au dĂ©but, la thĂšse de Moreau de JonnĂšs paraĂźt dominer Ă  l'AcadĂ©mie de mĂ©decine comme Ă  l'AcadĂ©mie des sciences. Elle y rencontrera toutefois bientĂŽt l'opposition de celle dĂ©veloppĂ©e par un mĂ©decin moscovite, Jachnichen, qui finit par s'y imposer : la nĂ©cessitĂ© du maintien de relations commerciales internationales aura pesĂ© en faveur de cette thĂšse de la non-contagiositĂ©.

En fĂ©vrier 1832 Ă©clate Ă  Paris une terrible Ă©pidĂ©mie de cholĂ©ra, qui fera plus de 20 000 morts. En juin, des mĂ©dailles rĂ©alisĂ©es par l’orfĂšvre Vachette commencent Ă  ĂȘtre distribuĂ©es par les Filles de la CharitĂ©. AussitĂŽt, le peuple de Paris y voit une l« mĂ©daille miraculeuse » et c’est un raz-de-marĂ©e.

En 1832, Joseph Marc Limouzin-Lamothe, pharmacien à Albi, voit la « cause essentielle et primitive » du choléra morbus dans des « animalcules ou atomes cholériques[38] ».

En 1835, le mĂ©decin Jacques-Martin Berthelot propose une analyse dĂ©taillĂ©e de ses observations sur le terrain durant la pandĂ©mie de cholĂ©ra asiatique qui touche Paris en 1832 et 1833. Son analyse est publiĂ©e dans un livre qui suscite dĂšs sa sortie l'intĂ©rĂȘt de l'Institut[39].

En septembre 1849, une sĂ©rie d'articles du Times passait en revue les diffĂ©rentes thĂ©ories expliquant la propagation de la maladie parmi lesquelles la thĂ©orie tellurique dĂ©fendue par Max von Pettenkofer, la thĂ©orie Ă©lectrique, la thĂ©orie ozonique et aussi la thĂ©orie zymotique qui s'appuie sur les travaux de Justus von Liebig[40]. C'est en cette mĂȘme annĂ©e 1849 qu'un mĂ©decin londonien, John Snow, fait connaĂźtre son opinion dans la premiĂšre Ă©dition de son ouvrage intitulĂ© On the mode of communication of cholera, oĂč il dĂ©signe l'eau comme unique voie de transmission de la maladie. C'est d'ailleurs la seule originalitĂ© de ce premier ouvrage, qui atteste d'ailleurs encore d'une forte influence des idĂ©es de Liebig[41]. Toutefois ces premiers Ă©crits rencontrent le scepticisme de ses contemporains. Dans la deuxiĂšme Ă©dition de 1854, largement remaniĂ©e, Snow, s'appuyant sur l'exemple de la variole et de la syphilis, Ă©met l'hypothĂšse d'une sorte d'animalcule qui, ingĂ©rĂ©, se dĂ©velopperait dans les intestins avant d'ĂȘtre Ă©vacuĂ© par les selles.

AprĂšs l'Ă©pidĂ©mie de 1849, le Parlement britannique exigea par le Metropolis Water Act (en) de 1852, que toute l'eau de Londres fĂ»t passĂ©e avant distribution au travers de filtres de sable lents. L'utilitĂ© de cette mĂ©thode sera dĂ©montrĂ©e en 1892 lorsque la ville d'Altona qui y recourait fut Ă©pargnĂ©e par le cholĂ©ra qui frappait pourtant durement la ville voisine de Hambourg[42].

En 1883, alertĂ©s par la nouvelle d'une Ă©pidĂ©mie de cholĂ©ra en Égypte et craignant que celle-ci n'atteigne ultĂ©rieurement l'Europe, les gouvernements français et allemand y envoient chacun une mission d'Ă©tude[43]. La commission française composĂ©e de Roux, Nocard, Strauss et Thuillier (qui succombera Ă  l'Ă©pidĂ©mie) – la « mission Pasteur » – s'efforça de reproduire la maladie chez l'animal – ce qui est impossible, les animaux Ă©tant gĂ©nĂ©ralement rĂ©fractaires Ă  la maladie. Cependant, en 1884, le Dr Vincent Richards, chirurgien en poste Ă  Gualundo (en) dans l'actuel Bangladesh, rĂ©ussit Ă  inoculer la maladie Ă  un porc.

Identification du bacille

C'est Ă  l'Ă©quipe dirigĂ©e par Robert Koch et Gaffky (en) qu'il reviendra d'identifier le bacille. Avant Koch, en plus de Pacini, d'autres savants avaient dĂ©jĂ  probablement observĂ© l'agent du cholĂ©ra, comme Arthur Hassal (1854), Pouchet, Leyden (1866), Bruberger (1867) ou encore Julius M. Klob (1867). Les rĂ©sultats obtenus par l'Ă©quipe allemande Ă  Alexandrie, pour prometteurs qu'ils aient Ă©tĂ©, n'aboutirent pas Ă  une conclusion dĂ©finitive ; l'Ă©pidĂ©mie d'Égypte arrivant Ă  sa fin, Koch gagne alors Calcutta, d'oĂč il enverra une dĂ©pĂȘche le annonçant le succĂšs de sa mission. Il fait la dĂ©monstration que ce germe qu'il nomme Komma Bacillus en rĂ©fĂ©rence Ă  sa forme – il a la forme d'une virgule[44] – est bien la cause de la maladie et non une consĂ©quence, ainsi que le soutenait Hass[45]. La dĂ©couverte de Koch n'emporta toutefois pas immĂ©diatement l'adhĂ©sion de la communautĂ© scientifique. D'abord, il ne fut pas toujours possible de mettre en Ă©vidence la prĂ©sence du bacille virgule chez certains malades dĂ©cĂ©dĂ©s du cholĂ©ra. En outre des chercheurs, tels J. Prior et Dittmar Finkler (de), montrĂšrent que des vibrions comparables au V. CholerĂŠ – tenu par Koch comme l'unique agent responsable du cholĂ©ra – pouvaient avoir un rĂŽle Ă©tiologique important dans les affections gastro-intestinales. Les responsables britanniques en Inde, Klein et Gibbes, recoururent avec constance Ă  ce dernier argument[46]. Les recherches de laboratoire s'Ă©vertuĂšrent ainsi Ă  distinguer les vibrions cholĂ©riques authentiques des vibrions pseudocholĂ©riques[47].

Lors de sa premiĂšre confĂ©rence Ă  Berlin en 1884, Koch ne prit pas en considĂ©ration le symptĂŽme pourtant principal du cholĂ©ra, la diarrhĂ©e, expliquant que le bacille devait produire un poison qui avait un effet paralysant sur le systĂšme cardiovasculaire. Dans sa seconde confĂ©rence de Berlin, en 1885, il suggĂ©ra que le poison devait appartenir Ă  la catĂ©gorie – dĂ©sormais abandonnĂ©e – des ptomaĂŻnes rĂ©cemment postulĂ©e par Brieger[48].

Il revint à Gaffky de rédiger le compte rendu détaillé de ces voyages et de leurs résultats scientifiques dans Arbeiten aus dem Kaiserlichen Gesundheitsamte publiés en 1887.

En 1885, Nicati et Rietsch publiĂšrent une note sur l'attĂ©nuation du bacille cholĂ©rique ; c'est cependant le Catalan Jaume Ferran i Clua qui eut l'initiative du premier vaccin anticholĂ©rique en 1885[49] - [50]. Si l'on excepte les vaccinations antivarioliques, Jaume Ferran i Clua fut ainsi Ă  l'origine de la premiĂšre campagne de vaccination humaine Ă  grande Ă©chelle. En 1889, l’une des cinq grandes pandĂ©mies de cholĂ©ra du XIXe siĂšcle ravage l’Asie et l’Europe. Nombre de mĂ©decins et biologistes dont Jaume Ferran i Clua doutent qu’il soit le seul responsable de la maladie. À l'Institut Pasteur, Haffkine axe ses recherches sur le dĂ©veloppement d’un vaccin contre le cholĂ©ra. Il produit une forme attĂ©nuĂ©e de la bactĂ©rie moins virulente et se l’inocule au risque de sa vie, le 18 juillet 1892. Les rĂ©sultats positifs de cette expĂ©rience sont publiĂ©s le 30 juillet Ă  la SociĂ©tĂ© linnĂ©enne de Londres mais sa dĂ©couverte, qui provoque un retentissement enthousiaste dans la presse, doit encore faire son chemin parmi ses collĂšgues, y compris par Metchnikov et par Pasteur, et au sein des instances mĂ©dicales officielles en FranceAllemagne et Russie[51].

PremiÚres recherches anti-cholériques

Le , en plein Ă©pisode Ă©pidĂ©mique de Hambourg, Max von Pettenkofer, un hygiĂ©niste allemand renommĂ©, qui s'opposait Ă  l'idĂ©e que les germes en eux-mĂȘmes puissent ĂȘtre seule cause de la maladie, but en public un verre infectĂ© de bacilles aprĂšs avoir pris soin de neutraliser son aciditĂ© gastrique avec un verre de bicarbonate de soude. Il n'eut Ă  souffrir que de diarrhĂ©e lĂ©gĂšre, sans plus[40]. Son disciple Rudolph Emmerich (en) eut en revanche des troubles intestinaux plus graves pendant quatre jours avant de se rĂ©tablir. Ils tirĂšrent argument de cette issue pour rĂ©affirmer leurs conceptions[52]. MacNamara avait dĂ©jĂ  montrĂ© en 1876 mais de maniĂšre moins spectaculaire et surtout sans en tirer les mĂȘmes conclusions que Pettenkofer, que l'ingestion de produits contaminĂ©s par V. CholerĂŠ n'Ă©tait pas toujours suivie de manifestations cliniques de l'infection[49].

En 1894, Richard Pfeiffer, à la suite des travaux de Cantani de 1886[49], découvre une substance toxique issue de la destruction de la membrane de V. CholerÊ : il forge le concept d'endotoxine. Il faut noter que ces toxines ne produisaient pourtant pas les symptÎmes diarrhéiques observé chez les cholériques[48]. Jusqu'au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le dogme sur ce point sera que le bacille ne secrÚte pas d'exotoxine[49].

En 1894, Metchnikoff montre que la prĂ©sence dans l'intestin de bactĂ©ries antagonistes pouvait empĂȘcher le dĂ©veloppement de la maladie[53] - [54]. Une observation analogue avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© faite par Emmerich en 1877[55].

En 1896, Ernest Hanbury Hankin (en), bactĂ©riologiste britannique, publie L'Action bactĂ©ricide des eaux de la Jumna et du Gange sur le vibrion du cholĂ©ra[56]. En 1931 FĂ©lix d'HĂ©relle et Giorgi Eliava (en) commercialisent les premiers phages anti-cholĂ©ra Ă  Tbilissi[57]. En 1906, Ă  Manille, Richard Pearson Strong (en) inocule un vaccin expĂ©rimental – accidentellement contaminĂ© par le bacille de la peste – Ă  des condamnĂ©s Ă  mort. Trois hommes en dĂ©cĂšdent ; l'affaire remonte au SĂ©nat amĂ©ricain mais n'affectera finalement pas Strong[58]. En 1912 il conduit encore des expĂ©riences similaires sur des prisonniers concernant le bĂ©ribĂ©ri[59].

Entre 1907 et 1920, Sir Leonard Rogers dĂ©veloppera en Inde l'hydratation par intraveineuse de sĂ©rum hypertonique, faisant alors passer le taux de lĂ©talitĂ© du cholĂ©ra – du moins concernant les victimes pouvant bĂ©nĂ©ficier de ce traitement en structure hospitaliĂšre – de 60-70 % Ă  30 %[60]. Il avait Ă©tĂ© prĂ©cĂ©dĂ© dans cette voie d'abord par Jachnichen en 1830 mais surtout en 1832 par le Dr Thomas Latta (en) qui s'appuyait sur les analyses du Dr William B. O'Shaughnessy (en). La mĂ©thode du Dr Latta, trop incertaine, fut rejetĂ©e puis oubliĂ©e (les perfusions intraveineuses d’eau salĂ©e non stĂ©rile, pratiquĂ©es avec des plumes d’oie, si elles amĂ©lioraient l’état des patients, pouvaient Ă©galement entraĂźner de graves thromboses et phlĂ©bites suppurĂ©es).

En 1911, une épidémie de choléra est enrayée à Marseille dans un asile par la javellisation de l'eau (Koch avait démontré en 1881 l'action antibactérienne de l'hypochlorite de sodium).

Dans les annĂ©es 1950, les professeurs Sambhu Nath De (en), Ă  Calcutta, et N.K. Dutta, Ă  Bombay, font concurremment la dĂ©monstration que V. CholerĂŠ produit une puissante exotoxine, ce qui allait Ă  l'encontre de ce qui Ă©tait cru alors fermement Ă©tabli, et ce, depuis les travaux de Virchow (Il faut signaler toutefois que Gallut et Grabar avaient dĂ©jĂ  isolĂ© une toxine en 1942). GrĂące Ă  la dĂ©couverte d'un modĂšle expĂ©rimental animal, De et Dutta rĂ©ussirent Ă  soumettre V.CholerĂŠ au troisiĂšme postulat de Koch[61]. Le caractĂšre hĂ©tĂ©rodoxe de ces travaux, probablement alliĂ© Ă  la nationalitĂ© des chercheurs, ont retardĂ© la reconnaissance de cette dĂ©couverte[62]. La toxine – appelĂ©e la cholĂ©ragĂšne – est purifiĂ©e et cristallisĂ©e par Richard Finkelstein (de) en 1969[63]. Cette conception entiĂšrement renouvelĂ©e a notamment permis le dĂ©veloppement de la thĂ©rapie par rĂ©hydratation orale.

Le choléra a été utilisé comme arme de guerre par l'unité 731 de l'Armée impériale japonaise.

Rita Colwell a dĂ©montrĂ© que certaines bactĂ©ries, dont le vibrio cholerĂŠ, peuvent ĂȘtre prĂ©sentes dans des environnements naturels Ă  un stade dormant tout en pouvant se transformer en Ă©tat infectieux sous certaines conditions. Le elle reçoit le Stockholm Water Prize en reconnaissance de ses travaux.

Autres acceptions

Le « choléra des poules » (et des volailles) est dû à un germe du genre Pasteurella, nommé ainsi ultérieurement en hommage à Louis Pasteur, et non au germe Vibrio cholerÊ qui est responsable du choléra classique.

Le choléra des doigts, ou rossignol des tanneurs, est une ulcération trÚs douloureuse affectant les tanneurs et les mégissiers.

Le choléra infantile désigne l'entérite cholériforme, une maladie concernant les enfants du premier ùge.

Évocations littĂ©raires

Notes et références

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Annexes

Bibliographie

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Articles connexes

Liens externes

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