Tbilissi
Tbilissi (en gĂ©orgien : ááááááĄá, Tâbilisi, /tÊ°bi.li.si/) ou Tiflis jusqu'au , est la capitale de la rĂ©publique de GĂ©orgie. SituĂ©e sur les rives du fleuve Koura (ou Mt'kvari), la ville couvre une superficie de 726 km2 et comptait 1 113 000 habitants au [2]
Tbilissi ááááááĄá | |
HĂ©raldique |
Drapeau |
Vue de Tbilissi depuis Narikala. | |
Administration | |
---|---|
Pays | GĂ©orgie |
Subdivision | Tbilissi |
Maire | Kakhaber Kaladze |
Code postal | 01xx |
Indicatif téléphonique | +995 32 |
DĂ©mographie | |
Gentilé | Tbilissien[1] |
Population | 1 473 551 hab. (2012) |
Densité | 2 030 hab./km2 |
GĂ©ographie | |
CoordonnĂ©es | 41° 43âČ 01âł nord, 44° 46âČ 59âł est |
Altitude | 575 m |
Superficie | 72 600 ha = 726 km2 |
Histoire | |
Fondation | 455 |
Statut | Ville depuis 522 |
Ancien(s) nom(s) | Tiflis (736-1918) |
Localisation | |
Liens | |
Site web | www.tbilisi.gov.ge |
Ătymologie
Le nom dĂ©rive de l'ancien gĂ©orgien ááááááĄá Tp'ilisi signififant (source) chaud(e) â effectivement il y a une source d'eau chaude, riche en soufre dans une zone adjacente Ă l'actuelle place portant le nom du Fondateur de la ville, le Khan Vakhtang Gorgasali (440-502 ou 522).
La terminaison -i est une marque de la langue géorgienne.
Si son nom en langue gĂ©orgienne fut toujours ááááááĄá Tbilissi, Ă partir des contacts grecs, la ville prend le nom de Tiflis ΀ÎčÏλίΎα / TiphlĂda. Ce nom perdure grĂące au rayonnement Ă©conomique et culturel du royaume et de la citĂ©, y compris sous la domination perse puis khazare et surtout turco-seldjoukide avec l'Ămirat de Tbilissi de 736 Ă 1122[3] - [4]
Le nom de Tiflis est « adopté » par toutes les langues étrangÚres[5]. Mieux encore, le nom de Tiflis coexiste avec le nom de Tbilissi jusqu'à nos jours, si bien qu'il devient difcile de déterminer quand une appellation supplante l'autre tout au long de l'Histoire[6]
Néanmoins, à partir de 1937, le nom actuel de la ville, Tbilissi, est définitivement utilisé dans le quotidien Izvestzia, (en russe « Les Nouvelles ») fondé en 1917. Le retour à l'appellation georgienne Tbilissi a été imposée par la volonté de Staline dans une oukaze en date du .
Généralités
Fondée au Ve siÚcle de notre Úre par le roi d'Ibérie Vakhtang Gorgasali, elle devint la capitale du royaume de Géorgie orientale (ou Ibérie) au VIe siÚcle et se transforma bientÎt en une grande ville de commerce, riche de culture. Sa partie historique est inscrite par un comité de l'UNESCO sur la liste indicative du patrimoine mondial[7].
La ville est aujourd'hui en train de devenir une Ă©tape importante de la route des Ă©nergies naturelles et des projets de commerce. SituĂ©e sur un point stratĂ©gique entre l'Orient et l'Occident, et Ă©galement sur le chemin de la route de la soie (Boukhara-Tbilissi-Erzurum-TrĂ©bizonde), Tbilissi a souvent Ă©tĂ© convoitĂ©e par les puissances voisines et fut le thĂ©Ăątre de plusieurs conflits violents ou indirects (Le Grand Jeu) entre les grands pays l'entourant. L'histoire de la ville peut aujourd'hui ĂȘtre comprise par son architecture, oĂč l'avenue haussmannisĂ©e de Roustaveli et le centre-ville rivalisent avec les quartiers voisins mĂ©diĂ©vaux.
La dĂ©mographie de la ville est trĂšs diverse. Historiquement, elle accueillit des communautĂ©s de diffĂ©rentes cultures, religions et ethnies. MĂȘme si la ville, tout comme le pays, est majoritairement orthodoxe, Tbilissi est l'un des rares endroits Ă avoir une mosquĂ©e et une synagogue l'une Ă cĂŽtĂ© de l'autre, dans l'ancienne Tbilissi ; ces deux Ă©tablissements religieux sont eux-mĂȘmes situĂ©s Ă quelques mĂštres de l'Ă©glise de Metekhi.
Dans l'histoire récente, Tbilissi se fit connaßtre par la révolution des Roses qui eut lieu autour du parc de la Liberté et prÚs des bùtiments parlementaires, en faisant suite aux résultats contestés des élections législatives de 2003 ; ce qui mena à la démission du président Edouard Chevardnadze.
Tbilissi ne possĂšde qu'un seul aĂ©roport international. Plusieurs destinations touristiques, telles que la nouvelle cathĂ©drale de la TrinitĂ© (la Sameba), le parc d'attraction Mtatsminda âfondĂ© par les soviĂ©tiques et point le plus haut de la ville (720 mĂštres) â, le parc de la LibertĂ©, l'Ă©glise de Metekhi, le quartier Narikala, le parlement de GĂ©orgie, l'avenue Roustaveli, l'opĂ©ra de Tbilissi, notamment font la renommĂ©e de la ville. Elle est Ă©galement celle de plusieurs artistes cĂ©lĂšbres, dont Niko Pirosmani (1862-1918) et Lado Goudiachvili (en) (1896-1980).
GĂ©ographie
Topographie et situation
Tbilissi se trouve en Transcaucasie (Caucase du Sud) à 41° 43' de latitude nord et 44° 47' de longitude est, à latitude équivalente de villes comme Barcelone, en Espagne, ou Rome, en Italie.
La ville est situĂ©e Ă l'est de la GĂ©orgie, sur les rives de la Koura (Mt'k'vari, en gĂ©orgien), entre le Grand Caucase et le Petit Caucase, Ă l'endroit oĂč les deux chaĂźnes ne sont sĂ©parĂ©es que par l'Ă©troite vallĂ©e du fleuve.
Le second cours d'eau est la Vera ou Vere, affluent de la Koura, et dont un incident naturel a provoqué l'inondation de 2015.
Le troisiÚme cours d'eau est le ruisseau éventuellement torrentueux Leghvta, visible dans le quartier des bains, alimenté par une cascade.
Le site de la ville, à un angle de la Koura, avec des falaises, est stratégique. Le cours a peu été aménagé, à part le rattachement à la rive droite de l'ßle Madatowski, visible sur les cartes, de 1912 par exemple.
La ville de Tbilissi, d'une superficie de 726 km2, s'Ă©tale Ă des altitudes comprises entre 380 m et 770 m. Au nord, la ville est limitĂ©e par la cordillĂšre de Sagouramo, Ă l'est et au sud-est par la plaine de Iori, et Ă l'ouest, son expansion est empĂȘchĂ©e par la cordillĂšre de TrialĂ©ti, de relief plutĂŽt accidentĂ©.
La ville, située dans une zone sismique, est frappée parfois par des tremblements de terre (dont celui de 2002)[8].
- Immeuble effondré à la suite d'un tremblement de terre dans la vieille ville.
- Immeuble lézardé à la suite d'un tremblement de terre dans la vieille ville.
Le grand réservoir d'eau, au nord de la ville, communément appelé « mer de Tbilissi », est alimenté depuis 1951 par un canal tirant sa source de la riviÚre Iori, qui coule dans la steppe de Samgori (quartier est de Tbilissi, rive gauche)[9].
Climat
Le climat de Tbilissi jouit d'un climat continental modéré. Le climat de la ville subit la double influence des masses d'air sÚches en provenance d'Asie centrale et des masses d'air océaniques en provenance de la mer Noire.
Tbilissi connaĂźt des hivers trĂšs frais et assez secs avec une tempĂ©rature moyenne de 1,5 °C en janvier et des Ă©tĂ©s chauds avec une tempĂ©rature moyenne de 24,5 °C en juillet. Fait on ne peut plus typique des climats continentaux chauds, Tbilissi prĂ©sente gĂ©nĂ©ralement une fin de printemps et un dĂ©but d'Ă©tĂ© assez orageux (les prĂ©cipitations sont maximales en mai et juin), alors que la fin d'Ă©tĂ© est gĂ©nĂ©ralement beaucoup plus sĂšche. La relative douceur des tempĂ©ratures en hiver s'explique par la proximitĂ© de deux grandes masses d'eau (la mer Noire et la mer Caspienne) et par le fait que la chaĂźne de montagne du Grand Caucase empĂȘche l'intrusion des masses d'air froides en provenance de Russie. La neige ne tient au sol en moyenne que 13 jours par an (hauteur moyenne de 2 cm en fĂ©vrier avec un maximum de 44 cm).
- TempĂ©rature record la plus froide : â24,4 °C (janvier 1883)
- Température record la plus chaude : 40,3 °C (août 1957)
- Nombre moyen de jours avec de la neige dans l'année : 26
- Nombre moyen de jours de pluie dans l'année : 123
- Nombre moyen de jours avec de l'orage dans l'année : 35
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
TempĂ©rature minimale moyenne (°C) | â1,5 | â0,8 | 3 | 8,1 | 12,1 | 16 | 19,4 | 18,6 | 15 | 9,4 | 4,5 | 0,5 | 8,4 |
Température moyenne (°C) | 1,5 | 2,4 | 6,8 | 13 | 17 | 21,1 | 24,5 | 23,7 | 19,8 | 13,6 | 7,8 | 3,4 | 12,9 |
Température maximale moyenne (°C) | 5,9 | 7,1 | 12,2 | 19,3 | 23,1 | 27,5 | 31 | 30,2 | 26,1 | 19,4 | 12,7 | 7,8 | 18,6 |
Record de froid (°C) | â24,4 | â14,8 | â12,8 | â4,8 | 1 | 6,3 | 9,3 | 8,9 | 0,8 | â6,4 | â7,1 | â20,5 | â24,4 |
Record de chaleur (°C) | 19,5 | 22,4 | 28,7 | 31,6 | 34,9 | 38,7 | 40 | 40,3 | 37,9 | 33,3 | 27,2 | 22,8 | 40,3 |
Précipitations (mm) | 20 | 29 | 31 | 51 | 84 | 84 | 41 | 43 | 35 | 41 | 35 | 23 | 517 |
Histoire
L'histoire de Tbilissi, en tant que capitale de Géorgie, remonte au Ve siÚcle. Durant ses 1 500 ans d'histoire, elle fut un centre culturel, politique et économique important de la région du Caucase. Située sur les plus grandes routes de commerce, la ville fut occupée au moins vingt fois par des ennemis extérieurs. Depuis 1991 et l'indépendance de la Géorgie, Tbilissi est la capitale de la République de Géorgie.
Les débuts
La lĂ©gende raconte que le territoire de l'actuelle Tbilissi Ă©tait, jadis, complĂštement recouvert par une forĂȘt dans laquelle la Cour de Mtskheta allait parfois chasser, au plus tard jusqu'en 458. Selon la tradition, Vakhtang Ier Gorgassali, roi d'IbĂ©rie, chassait au faucon dans cette contrĂ©e boisĂ©e (parfois, le faucon est remplacĂ© dans la lĂ©gende par un petit oiseau), quand celui-ci attrapa un faisan. Mais les deux oiseaux tombĂšrent dans une source d'eau chaude proche, et moururent. Le roi Vakhtang fut si Ă©tonnĂ© par la dĂ©couverte de sources d'eau, qu'il dĂ©cida de fonder une ville Ă cet endroit. Il nomma la ville Tpili, ce qui veut dire chaud en gĂ©orgien. Ainsi, Tpili, ou Tbilissi (endroit chaud), reçut son nom Ă cause de ses nombreuses sources d'eau chaude.
Les Ă©tudes archĂ©ologiques de la rĂ©gion ont rĂ©vĂ©lĂ© que le territoire de Tbilissi fut occupĂ© par des ĂȘtres humains au plus tĂŽt au IVe millĂ©naire avant notre Ăšre, tout comme les kourganes de Lagodekhi[10].
La source la plus ancienne mentionnant ce lieu (Pilado) date de la seconde moitiĂ© du IVe siĂšcle, sous le rĂšgne de Varaz-Bakour Ier, quand celui-ci fit construire une forteresse dans la dite forĂȘt. Vers la fin du mĂȘme siĂšcle, la forteresse tomba dans les mains des Perses, avant de revenir dans les mains des GĂ©orgiens sous le rĂšgne de Vakhtang Ier. Ce dernier ne serait donc pas le fondateur de Tbilissi (Narikala), mais seulement l'auteur de l'agrandissement de la forteresse pour en faire une ville. Les territoires que le roi fit construire semblent recouper l'actuelle ancienne Tbilissi.
Le roi Vatché II d'Ibérie (roi de 522 à 534), fils et successeur de Vakhtang Gorgassali, déplace la capitale de son royaume de Mtskheta à Tbilissi, selon la volonté de son pÚre[11]. Sous son rÚgne, le roi Vatché II termine également la construction de la forteresse entourant la ville, et établit ainsi les premiÚres limites de Tbilissi. La nouvelle capitale devient bientÎt une ville importante dans la région, au vu de sa position stratégique et favorable, au carrefour des chemins des marchands de l'Occident et de l'Orient.
La riviÚre Koura, entre la mer Caspienne et la mer Noire, est un tracé secondaire de la route de la soie.
Domination Ă©trangĂšre
La position gĂ©ographique de Tbilissi n'est toutefois pas si favorable que cela pour le royaume d'IbĂ©rie. SituĂ©e stratĂ©giquement au cĆur du Caucase, entre l'Europe et l'Asie, elle devient le principal objet de rivalitĂ©s entre les diffĂ©rentes puissances voisines telles que l'Empire byzantin, la Perse, l'Arabie et la Turquie seldjoukide. Le dĂ©veloppement culturel de la ville dĂ©pend ainsi des diffĂ©rents empires la dominant du VIe au Xe siĂšcle. Toutefois, Tbilissi, comme le reste de la GĂ©orgie orientale, rĂ©ussit Ă prĂ©server une autonomie notable vis-Ă -vis de ses conquĂ©rants.
à partir de 570/580, les Perses prennent Tbilissi et y rÚgnent pour environ une décennie. En 627, elle est prise et saccagée par les armées byzantines et khazares. Vers 737, les Arabes entrent dans la ville sous le commandement de Marwan al-J`adßy al-Himùr et établissent un émirat dans la région avec pour capitale Tbilissi. En 764, la ville est à nouveau prise par les Khazars mais reste sous domination arabe. En 853, les armées du général arabe Boughba le Turc envahissent Tbilissi dans le but d'établir une domination abbasside dans le Caucase. La domination arabe sur Tbilissi continue ainsi jusque dans les années 1050, les Géorgiens y résidant ne pouvant se révolter. En 1068, la ville est encore une fois saccagée, cette fois par les Seldjoukides sous le sultan Alp Arslan.
Tbilissi, capitale de la GĂ©orgie de l'Ăge d'Or
En 1122, aprĂšs de violents combats contre les Turcs seldjoukides qui affrontaient au moins 60 000 GĂ©orgiens et 300 000 Turcs, les troupes du roi de GĂ©orgie David IV le Reconstructeur entrĂšrent dans Tiflis. Ă la fin des affrontements contre les musulmans dans la rĂ©gion, le roi dĂ©plaça sa capitale de KoutaĂŻssi (en GĂ©orgie occidentale) Ă Tbilissi, ce qui marqua le dĂ©but du rĂŽle de cette ville en tant que symbole de l'unification gĂ©orgienne. Ă partir du XIIe siĂšcle, Tbilissi devint donc une ville dans laquelle le pouvoir dominant de la rĂ©gion pouvait profiter d'une bonne situation Ă©conomique (avec un commerce bien dĂ©veloppĂ© et des travaux qualifiĂ©s), et d'une structure sociale bien Ă©tablie. Ă la fin du siĂšcle, la ville s'agrandit et acquit une population de 80 000 habitants. La ville devint Ă©galement un centre culturel et littĂ©raire important, non seulement pour les GĂ©orgiens eux-mĂȘmes, mais Ă©galement pour nombre d'auteurs europĂ©ens ou vivant au Proche-Orient. Sous le rĂšgne de la reine Tamar, le poĂšte Chota Roustaveli travailla Ă Tbilissi et y Ă©crivit son poĂšme Ă©pique lĂ©gendaire, Le Chevalier Ă la peau de panthĂšre. Cette pĂ©riode est connue aujourd'hui sous le nom d'« Ăge d'Or gĂ©orgien », ou bien de « Renaissance gĂ©orgienne ».
Domination mongole et période de chaos
Toutefois, l'Ăge d'Or de Tbilissi dure juste un siĂšcle. En 1236, aprĂšs avoir souffert de dĂ©faites Ă©crasantes face aux Mongols, la GĂ©orgie se retrouve soumise Ă Gengis Khan. La nation elle-mĂȘme se prĂ©serve, garde une forme de semi-indĂ©pendance et ne perd guĂšre son gouvernement ; mais Tbilissi est fortement influencĂ©e par les Mongols pendant au moins un siĂšcle, aussi bien politiquement que culturellement. Dans les annĂ©es 1320, les Mongols sont repoussĂ©s de GĂ©orgie, et Tbilissi redevient la capitale d'une GĂ©orgie indĂ©pendante, une nouvelle fois. Mais affaiblie par les Ă©vĂ©nements prĂ©cĂ©dents, la ville est en plus victime de calamitĂ©s, dont la Grande Peste en 1366.
De la seconde moitié du XIVe siÚcle jusqu'à la fin du XVIIIe siÚcle, Tbilissi redevient la cible de plusieurs envahisseurs et est complÚtement brûlée plusieurs fois. En 1386, Tbilissi est envahie par les armées de Tamerlan (Timour Lang). En 1444, la ville est prise et détruite par Jahan Shah (chef des TurkmÚnes Qara Qoyunlu). Puis entre 1477 et 1478, Tbilissi est agrégée à l'empire d'Uzun Hasan, l'ennemi du précédent envahisseur et chef des Aq Qoyunlu. En 1522, les Perses prennent la ville, libérée deux ans plus tard par le roi David X de Karthli. Durant cette période, certains quartiers de Tbilissi sont reconstruits, mais dÚs le XVIIe siÚcle, elle redevient le théùtre d'invasions terribles pour le pays. Cette fois, Tbilissi est plus un objet de conflit entre deux empires que la cible d'envahisseurs sanguinaires, car les Turcs ottomans et les Perses séfévides s'affrontent pour le contrÎle de la ville. Plus tard, le roi Héraclius II de Géorgie (Iraki II) tente à plusieurs reprises (mais sans succÚs) de libérer Tbilissi de la domination perse, mais le seul résultat est l'incendie de l'ancienne capitale du Caucase, en 1795, par Agha Mohammad Shah. à ce moment, sentant que la Géorgie ne pourrait plus résister seule contre ses ennemis, le roi décide de faire appel à la Russie.
Tbilissi est aussi alors une Ă©tape sur l'un des itinĂ©raires de la route de la soie, d'oĂč la prĂ©sence de nombreux caravansĂ©rails dont certains subsistent encore : celui de TĂ©klĂ©s Karvasla, reconstruit aprĂšs avoir Ă©tĂ© dĂ©truit par les Perses en 1795, de style « europĂ©ano-mauresque », durement touchĂ© par le tremblement de terre de 2002, et rĂ©habilitĂ© depuis.
Tbilissi sous l'Ăšre russe
En 1801, aprÚs que le royaume de Géorgie orientale Karthl-Kakhétie a été annexé par l'empire russe contrairement aux accords du traité de Gueorguievsk de 1783, Tbilissi, désormais connue sous son ancien nom arabe de Tiflis, devint le centre de la vice-royauté du Caucase. Néanmoins elle n'évolua que peu durant la premiÚre moitié du XIXe siÚcle. C'est à partir de 1845 sous le rÚgne du vice-roi du Caucase Mikhaïl Vorontsov que la ville se développa : nouvelles réformes, nouveau réseau ferroviaire avec les connections à Poti, Koutaïssi et Batoumi ainsi qu'un engagement culturel avec la création de journaux, d'une bibliothÚque et d'un théùtre russe. L'influence russe était majeure mais parallÚlement la ville s'européanisa, au niveau de la mode et de la musique[12]. Enfin les poÚtes et auteurs comme Ilia Tchavtchavadzé, Akaki Tsereteli, Jacob Gogebachvili, Alexandre Griboïedov, qui était secrétaire diplomatique du gouverneur général du Caucase, et d'autres s'établirent à Tiflis.
La ville devint l'objet de l'affection d'Alexandre Pouchkine[12], de LĂ©on TolstoĂŻ[13], de MikhaĂŻl Lermontov[14], de la famille impĂ©riale et de bien d'autres. La famille impĂ©riale Ă©tablit mĂȘme sa rĂ©sidence transcaucasienne dans la rue Golvine (aujourd'hui l'avenue Roustaveli).
Au XIXe siÚcle, le rÎle politique, culturel et économique de Tiflis avec ses diversités ethniques, religieuses et culturelles fut important non seulement pour la Géorgie, mais également pour l'ensemble du Caucase. Ainsi, Tiflis prit un visage différent. On y construisit des monuments qui lui donnÚrent les attributs d'une ville cosmopolite[12], tandis que son folklore urbain, sa langue et également sa culture populaire dite Tbilisouri (littéralement, appartenant à Tbilissi) lui donnÚrent un charme particulier.
- Le bazar Tatar vers 1870.
- L'avenue Mikheil (aujourd'hui avenue David-Aghmachénélébi), en 1900, dans la colonie allemande Neu Tfilis, avec en arriÚre-plan l'église luthérienne allemande Pierre-et-Paul (détruite en 1940).
- Mosquée à Tblissi vers 1910.
- La forteresse de Narikala en 1911.
- Toits des bains Orbeliani.
- Bains Orbeliani et maison Ă balcon de bois.
- Maisons Ă balcons de bois de la vieille ville.
- Maison à balcon de bois édifiée sur les remparts de la vieille ville.
PremiÚre indépendance et Géorgie soviétique
AprÚs la révolution russe de 1917, Tiflis servit de quartier général au gouvernement intérimaire transcaucasien qui établit, au printemps 1918, l'éphémÚre République démocratique fédérative de Transcaucasie. La capitale reprit son nom de Tbilissi. C'était dans cette nouvelle capitale que les trois nations transcaucasiennes (Géorgie, Arménie et Azerbaïdjan) déclarÚrent leur indépendance, les 26 et . Tbilissi servit alors de capitale à la République démocratique de Géorgie jusqu'au . De 1918 à 1919, la ville avait également servit de QG aux troupes britanniques et allemandes.
Sous le gouvernement national, Tbilissi devint la premiĂšre ville universitaire du Caucase Ă l'occasion de la fondation de l'universitĂ© d'Ătat de Tbilissi en 1918. C'Ă©tait enfin la concrĂ©tisation d'un rĂȘve de la sociĂ©tĂ© gĂ©orgienne que les gouverneurs gĂ©nĂ©raux russes ou les vice-rois du Caucase n'avaient jamais permis de rĂ©aliser .
AprĂšs les rĂ©volutions de fĂ©vrier et d'octobre 1917 Ă Petrograd, la GĂ©orgie tente de restaurer son indĂ©pendance : le 26 mai 1918 NoĂ© Jordania proclame la naissance de la 1re RĂ©publique de GĂ©orgie, mais la Russie soviĂ©tique envahit le pays, contraignant le Parlement gĂ©orgien Ă voter lâexil des dirigeants. Ces derniers, avec environ un millier de personnes, se rĂ©fugient en France, dont Ă Leuville-sur-Orge pour le gouvernement en exil (qui s'installe dans le chĂąteau de Leuville, encore localement dĂ©nommĂ© « le chĂąteau des GĂ©orgiens »[15] - [16]). C'est le dĂ©but d'une pĂ©riode de domination soviĂ©tique dans le Caucase.
Les Soviets crĂ©Ăšrent alors la RĂ©publique socialiste fĂ©dĂ©rative soviĂ©tique de Transcaucasie, avec pour capitale Tbilissi. En 1936, Joseph Staline dissout la fĂ©dĂ©ration soviĂ©tique de Transcaucasie et Tbilissi se retrouva ainsi capitale de la seule RĂ©publique socialiste soviĂ©tique de GĂ©orgie. De nombreux GĂ©orgiens natifs de la rĂ©gion de Tbilissi eurent une influence certaine sur l'Ă©volution de l'URSS et du Caucase, pendant le rĂ©gime de Staline qui Ă©tait lui-mĂȘme GĂ©orgien.
Pendant toute la période soviétique, la population de la ville augmenta fortement ; la ville s'industrialisa et se retrouva comme l'un des centres politiques, sociaux et culturels de l'Union soviétique parmi les plus importants, avec Moscou, Kiev et Léningrad.
AprÚs la mort de Staline en 1953, les autorités soviétiques adoptÚrent la doctrine de déstalinisation de Nikita Khrouchtchev, et les Géorgiens attachés à la figure du petit pÚre des peuples montrÚrent à maintes reprises leur mépris du gouvernement de Moscou. Ainsi, des manifestations anti-soviétiques se produisirent à Tbilissi en 1956.
Plus tard en 1978 (manifestation de défense de la langue géorgienne) et en 1989 des manifestations furent sévÚrement réprimées par le pouvoir soviétique.
- L'ancien siÚge du KGB soviétique à Tbilissi (en cours de restauration).
- L'Opéra (style orientalisant).
- Le conseil municipal de Tbilissi (en).
Depuis 1991
Ă la chute de l'Union soviĂ©tique, Tbilissi subit de graves pĂ©riodes d'instabilitĂ© et de troubles, surtout pendant le gouvernement dictatorial de Zviad Gamsakhourdia. AprĂšs une brĂšve guerre civile dont la ville fut le thĂ©Ăątre pendant deux semaines de dĂ©cembre 1991 Ă janvier 1992 (guerre qui opposa les forces gouvernementales Ă celles de l'opposition), la capitale gĂ©orgienne devint la scĂšne d'affrontements frĂ©quents entre diffĂ©rents clans dits de la mafia et des entrepreneurs d'affaires illĂ©gales. MĂȘme durant l'Ăšre Chevardnadze (1993-2003), le crime et la corruption devinrent si importants qu'ils affectĂšrent les niveaux les plus Ă©levĂ©s de la sociĂ©tĂ© de Tbilissi. Le chĂŽmage et l'appauvrissement de la population de Tbilissi Ă©taient dĂ©sastreux.
La population de Tbilissi augmenta Ă la suite de l'arrivĂ©e de rĂ©fugiĂ©s en provenance des rĂ©publiques ayant dĂ©clarĂ© leur autonomie (Adjarie, OssĂ©tie du Sud, Abkhazie et celle des nombreux chĂŽmeurs venant de province pour trouver un emploi. La situation, dans une ville qui ne bĂ©nĂ©ficiait que de quelques rares heures par jour de l'Ă©lectricitĂ© et dont le niveau de vie par rapport Ă la pĂ©riode de l'URSS avait baissĂ© de moitiĂ©, fut extrĂȘmement difficile.
En novembre 2003, Ă la suite d'Ă©lections lĂ©gislatives falsifiĂ©es, des protestations de masse eurent lieu et prĂšs de 100 000 GĂ©orgiens manifestĂšrent contre le gouvernement. Cela mena Ă la rĂ©volution des Roses qui, le , renversa le prĂ©sident Edouard Chevardnadze. Le nouveau prĂ©sident est Ă©lu avec un mandat de lutte contre la corruption. Il fait pour cela venir Kakha Bendoukidze, un ancien biologiste russe devenu magnat de l'industrie et de la finance, qu'il nomme ministre puis chef de la chancellerie (aprĂšs avoir acquis la nationalitĂ© gĂ©orgienne). Kakha Bendoukidze affirme engager et appliquer une large stratĂ©gie de lutte contre la corruption et une certaine amĂ©lioration de l'Ă©conomie (au regard des critĂšres de la Banque mondiale et une reprise du tourisme sâensuivent, permettant Ă la capitale de retrouver un niveau qu'elle n'avait plus connu depuis longtemps, mais au prix d'une forte baisse de la protection sociale[17] et de privatisations en sĂ©rie conduites dans le cadre d'une politique ultralibĂ©rale[18], voire libertariste[19] par Kakha Bendoukidze...
Le 13 juin 2015, la ville subit de violentes inondations qui provoquent des dégùts considérables. Tous les animaux sauvages du zoo s'échappent, créant un mouvement de panique au sein de la population[20]. Le 17 juin, un lion échappé fait une victime par blessures mortelles[21].
Politique et administration
Statut
Le statut officiel de Tbilissi, en tant que capitale de la nation géorgienne, est défini par l'article 10 de la constitution de Géorgie (1995) et la loi sur la capitale de Géorgie du .
Quoique Tbilissi soit la capitale de GĂ©orgie, elle n'est plus le siĂšge du gouvernement du pays ; celui-ci, originellement au no 8 avenue Roustaveli, a Ă©migrĂ© Ă KoutaĂŻssi, la deuxiĂšme ville, en 2012[22]. Cependant, Tbilissi reste le siĂšge de la PrĂ©sidence, de la Cour suprĂȘme du pays et de toutes les ambassades.
Administration municipale
Tbilissi est gouvernée par l'Assemblée (Sakreboulo), formée de trente-sept membres élus pour quatre ans, qui siÚge à l'hÎtel de ville, situé sur la place de la Liberté. Son rÎle principal est d'élire le maire de Tbilissi.
Divisions administratives
La ville est divisée en raïons (districts administratifs), lesquels ont leur propre gouvernement local avec une juridiction limitée à un certain nombre d'affaires. Cette subdivision fut établie à l'époque de l'URSS dans les années 1930, quand Tbilissi était la capitale de la République socialiste fédérative soviétique de Transcaucasie. Depuis que le pays est indépendant, le systÚme des raïons a été modifié et restructuré. Selon les derniÚres modifications, ces districts sont :
- le Mtatsminda (en gĂ©orgien : ááááŹáááááᥠá ááááá)
- le VakĂ© (en gĂ©orgien : ááááᥠá ááááá)
- le Sabourt'alo (en gĂ©orgien : áĄáááŁá ááááᥠá ááááá)
- le Krtsanisi (en gĂ©orgien : áá áŹááááĄáᥠá ááááá)
- l'Isani (en gĂ©orgien : ááĄááᥠá ááááá)
- le Samgori (en gĂ©orgien : áĄááááá áᥠá ááááá)
- le Tchougouret'i (en gĂ©orgien : á©áŁáŠáŁá áááᥠá ááááá)
- le DidoubĂ© (en gĂ©orgien : á©áŁáŠáŁá áááᥠá ááááá)
- le NadzaladĂ©vi(en gĂ©orgien : ááá«áááááááᥠá ááááá)
- le Gldani (en gĂ©orgien : ááááááᥠá ááááá)
Aperçu des districts de Tbilissi | ||
District | Population (en 2017)[23] |
Superficie ( Km2)[24] |
District de Mtatsminda | 49.052 | 73 |
District de Vaké | 111.903 | 61.7 |
District de Sabourtalo | 138.493 | 75.5 |
District de Krtsanisi | 39.286 | 31.7 |
District d'Isani | 125.610 | 16.7 |
District de Samgori | 177.844 | 128.4 |
District de Tchougoureti | 65.230 | 14.3 |
District de Didoubé | 70.018 | 8.4 |
District de Nadzaladévi | 154.067 | 42 |
District de Gldani | 177.214 | 50.3 |
Tbilissi | 1,108,717 | 502 |
Source: GeoStat[23], la mairie de Tbilissi[24] |
La plupart des raïons sont constitués d'aprÚs le découpage historique des faubourgs de la ville. Les habitants de Tbilissi préfÚrent toutefois un systÚme non officiel composé de quartiers historiques ou d'entités géographiques bien définies. Ces quartiers sont nombreux et comme certains d'entre eux ont perdu leurs cadastres historiques, il est difficile d'établir une hiérarchie autre qu'officieuse entre eux.
Le premier niveau naturel de division de la ville est celui qui sĂ©pare la rive gauche de la rive droite par le fleuve Koura. Les noms des quartiers les plus anciens remontent au dĂ©but du Moyen Ăge et ont souvent un grand intĂ©rĂȘt linguistique et toponymique. D'autres quartiers, plus rĂ©cents et entiĂšrement reconstruits, ont des noms historiques, mais qui n'ont rien Ă voir avec les quartiers voisins ; ce qui est considĂ©rĂ© par les vieux habitants de la capitale comme un abus de type commercial.
Ă l'Ă©poque russe, le quartier considĂ©rĂ© comme gĂ©orgien Ă©tait confinĂ© dans la partie sud-est de la ville. Karl Baedeker dĂ©crit ainsi la ville dans son guide :« Dans la partie nord de la ville, sur la rive gauche du Koura (Mtkvari) et au sud de la station de train, se situe le quartier allemand, anciennement occupĂ© par des immigrĂ©s allemands du Wurtemberg (1818). Au sud, se trouve le quartier Grouzinian ou gĂ©orgien (AvlabĂĄr). Sur la rive droite du Koura, il y a le quartier russe, le siĂšge du gouvernement de Tiflis et le lieu des marchĂ©s les plus importants. Ce quartier est lui-mĂȘme suivi au sud par les bazars persans et armĂ©niens. »
Ici, Avlabår est considéré comme « partie intégrale de la fameuse Tbilissi antique » . Il est aujourd'hui l'objet principal de la préservation du patrimoine culturel de la part des autorités géorgiennes.
Transports
Ferroviaire
Tbilissi abrite la gare centrale de Tbilissi, principale gare du pays. Il y a des liaisons vers Bakou, Erevan et bientĂŽt vers Kars et presque partout dans le pays dont vers Zougdidi, Batoumi, Poti, Koutaissi.
Tbilissi est desservie par d'autres gares, réputées secondaires.
AĂ©roport
L'aĂ©roport international Chota-RoustavĂ©li de Tbilissi (en gĂ©orgien : ááááááĄáᥠášááá á áŁáĄááááááᥠáĄááźáááááᥠáĄááá ááášáá ááĄá ááá áááá áąá) est situĂ© Ă 17 km au sud-est de la ville. Des trains directs couvrent la route entre la gare centrale de Tbilissi et l'aĂ©roport en 35 minutes. Le trafic de l'aĂ©roport a augmentĂ© de 9,7 % en 2014, pour atteindre 1 575 386 passagers (la capacitĂ© de la nouvelle aĂ©rogare est de 2,8 millions de passagers par an).
La compagnie Georgian Airways a son siĂšge social Ă Tbilissi.
L'aérodrome de Natakhtari, situé à 33 km au nord de Tbilissi, propose uniquement des vols intérieurs et dessert des villes telles que Mestia, Batoumi et Koutaissi.
Tramway
DÚs 1883, la ville a disposé d'un réseau de tramways. Les tramways électriques sont apparus le 25 décembre 1904, jusqu'à cette date, les tramways étaient tirés par des chevaux. AprÚs l'effondrement de l'URSS, les lignes ont commencé à se dégrader ; en conséquence, le 4 décembre 2006, le tramway a été supprimé, ainsi que deux lignes de trolleybus. Des plans d'une ligne de tramways modernes existent.
Funiculaire
Le Funiculaire de Tbilissi, inauguré en 1903, relie, dans sa nouvelle version depuis 2013, la ville au Mtatsminda (La Sainte Montagne) qui domine la ville : panthéon géorgien, ou panthéon de Mtatsminda, et au Parc de Mtatsminda, qui offre de remarquables vues sur la ville, et diverses attractions récréatives.
Téléphérique
Le téléphérique de Narikala relie la rive gauche (Parc Riké) à la forteresse, par télécabine, ce qui autorise de fort belles vues animées sur la ville.
Un accident de téléphérique s'est produit le 1er juin 1990. à la suite du défaut d'un systÚme de freinage, une cabine est tombée d'une vingtaine de mÚtres ; vingt personnes ont été tuées et quinze autres blessées. La plupart d'entre elles étaient des enfants célébrant la « Journée des enfants ». Quelques jours auparavant, les cabines standard soviétiques avaient été modifiées pour de plus grandes, venues de Finlande, sans aucune précaution.
Depuis 2012, un nouveau téléphérique de grande capacité (32) fonctionne entre la place de l'Europe et Narikala.
Des deuxiĂšme et troisiĂšme lignes sont en planification, elles relieraient Narikala au Panorama Tbilisi et Panorama Tbilisi vers Tbilissi.
Bus municipaux
La Tbilisi Transport Company gĂšre Ă la mi-2016 572 bus, jaunes, de la sociĂ©tĂ© ukrainienne Bogdan, ou bleus de la sociĂ©tĂ© allemande MAN. Ils suivent strictement des lignes prĂ©dĂ©finies et au trafic annoncĂ© aux arrĂȘts (et consultable par SMS).
Minibus
Les marchroutki (de couleur jaune) sont des taxis collectifs, des minibus astreints à moins de contraintes que les bus normaux, sont plus rapides, pour un prix plus élevé (80 tetri en 2014 comme en janvier 2018), et desservent de multiples destinations, en dehors de la ville.
MĂ©tro
Le Métro de Tbilissi transporte entre 250 000 et 300 000 personnes quotidiennement, sur 40 km de lignes et 22 stations, dont vingt souterraines et deux aériennes (Electropedo/Gotsiridzé et Didubé). Le paiement se fait à l'unité, ou, plus généralement, par MetroMoney, sorte de moyen de paiement universel pour les transports en commun publics de la ville : métro, bus, funiculaire...
Tbilissi possÚde trois lignes de métro[25] - [26] - [27], dont une en construction (en 2017 ?) :
- Ligne rouge (ligne 1) : Achmetelis teatri â Varketili
- Ligne verte (ligne 2) : Vagslis moedani â State University
- Ligne bleue (ligne 3) : en projet suspendu : RustavĂ©li â Vazisubani
Population
Ăvolution dĂ©mographique
Elle compte 1 113 000 habitants au selon l'Office national des statistiques de GĂ©orgie[28].
1825 | 1854 | 1863 | 1873 | 1885 | 1897 | 1926 | 1939 |
---|---|---|---|---|---|---|---|
30 000 | 35 000 | 60 800 | 89 500 | 104 000 | 159 600 | 282 900 | 519 200 |
1950 | 1959 | 1970 | 1979 | 1989 | 2002 | 2006 | 2016 |
600 000 | 694 000 | 889 000 | 1 066 022 | 1 243 200 | 1 081 700 | 1 103 300 | 1 113 000[Note 1] |
Composition ethnique
En 1803, 74 % des 20 000 habitants de Tiflis étaient d'origine arménienne, contre 21,5 % d'origine géorgienne ; en 1897, 38 % des 159 000 habitants de la capitale régionale sont d'origine arménienne, 26,3 % d'origine géorgienne, et 24,7 % d'origine russe ; d'autres minorités peuplent la ville et utilisent la langue russe comme idiome de communication intercommunautaire[29] - [30].
L'historien Henry Bogdan procĂšde Ă un autre mode de comptage, oĂč pour l'annĂ©e 1820, les 33 000 habitants de Tiflis se dĂ©composent en 2 500 familles armĂ©niennes, 1 500 familles gĂ©orgiennes, et 500 familles tatares et persanes[31].
Dans une communication faite Ă la SociĂ©tĂ© de gĂ©ographie de GenĂšve en 1894, Victor Dingelstedt relate les diffĂ©rentes estimations officielles pour l'annĂ©e 1876, qui font Ă©tat d'une ville trĂšs multiethnique et situent sa population Ă 145 736 habitants[32]. Les ArmĂ©niens en constituent la premiĂšre communautĂ©, entre 36,2 % et 47,7 % du total. Les GĂ©orgiens sont seconds, entre 21,4 % et 25,9 %. La ville compte aussi une grande quantitĂ© de Russes, mais aussi des TchĂšques, des Bulgares, des Slovaques, des Polonais, des Allemands, des Persans, et des Juifs. Victor Dingelstedt explique ainsi le dĂ©calage ethnique entre la GĂ©orgie et sa capitale : « Bien que Tiflis fĂ»t considĂ©rĂ©e comme la capitale de l'ancienne GĂ©orgie, le nombre de GĂ©orgiens y fut pourtant toujours infĂ©rieur Ă celui des ArmĂ©niens, ce qui tient Ă l'organisation fĂ©odale de l'Ătat de GĂ©orgie, au peu de dispositions des GĂ©orgiens pour la vie des villes et Ă l'obligation dans laquelle se sont trouvĂ©s ses princes ou tavada de vivre dans leurs domaines et au milieu de leurs vassaux, toujours prĂȘts Ă se battre avec leurs voisins ou contre l'ennemi du dehors ».
Groupe ethnique | Population en 2002[33] | |
---|---|---|
GĂ©orgiens | 910 712 | 84,19 % |
Arméniens | 82 586 | 7,63 % |
Russes | 32 580 | 3,01 % |
Kurdes | 17 116 | 1,58 % |
Azéris | 10 942 | 1,01 % |
OssĂštes | 10 268 | 0,95 % |
Grecs | 3 792 | 0,35 % |
Ukrainiens | 3 328 | 0,31 % |
Abkhazes | 471 | 0,04 % |
Kistes | 73 | 0,01 % |
Total | 1 081 679 | 100 % |
Culture
Depuis 2001, la ville de Tbilissi est membre de l'Association internationale des maires francophones[34].
Religions
Le siĂšge du catholicossat-patriarcat de toute la GĂ©orgie se trouve Ă la cathĂ©drale de la TrinitĂ© de Tbilissi, remplaçant la cathĂ©drale de Sion, symbole de l'identitĂ© gĂ©orgienne, oĂč les fidĂšles vĂ©nĂšrent la Croix de la Grappe, apportĂ©e selon la tradition Ă la GĂ©orgie par sainte Nino, lors de la conversion du royaume au IVe siĂšcle.
96,9 % de la population de Tbilissi pratiquent le christianisme : 91,4 % sont des orthodoxes géorgiens, 4,8 % sont des apostoliques arméniens, 0,3 % sont catholiques et le reste des chrétiens sont des Russes ou des Ukrainiens.
1,1 % de la population est musulmane, majoritairement des chiites d'origine azérie et iranienne.
0,2 % sont des Juifs ; l'importance numérique de cette communauté religieuse est moindre par rapport à ce qu'elle était du temps de l'URSS, beaucoup de ses membres ayant émigré depuis cette époque vers Israël.
Il existe aussi une minorité de Yézidis.
- La mosquée chiite de Tbilissi.
- La grande synagogue de Tbilissi, la plus importante de GĂ©orgie.
- La cathédrale Saints-Pierre-et-Paul.
- Une église arménienne.
Lieux et monuments
- Voir Quartiers de Tbilissi
- L'église de Métékhi (XIIIe siÚcle)
- La cathédrale de Sion (VIe et VIIe siÚcles)
- La cathédrale de la Trinité
- La basilique d'Antchiskhati (VIe et XVIIe siĂšcles)
- La forteresse de Narikala
- Le musée des arts de Géorgie
- Le panthéon de Mtatsminda
- Le parc Mtatsminda, parc paysager situé au sommet du mont Mtatsminda
- La statue Kartlis Deda
- La grande synagogue de Tbilissi
- Le monastĂšre Lurji
- Le Palais des mariages
La principale artÚre de circulation de Tbilissi, l'avenue Roustavéli est bordée de plusieurs monuments officiels gouvernementaux, d'édifices publics et religieux ainsi que des salles de spectacles, notamment le plus grand cinéma de Tbilissi.
- le conservatoire d'Ătat de Tbilissi ;
- le Musée national géorgien ;
- l'Opéra de Tbilissi ;
- le bĂątiment du Parlement ;
- le théùtre national Roustavéli ;
- l'église Saint-Georges-de-Kachvéti ;
- l'Académie nationale des sciences de Géorgie.
- La cathédrale de Sion.
- Narikala.
- Kartlis Deda.
Tbilissi, la nuit
- La forteresse de Narikala vue de nuit.
- Immeuble du centre-ville éclairé.
- Panorama de nuit.
- L'église et le pont Méthéki de la Vierge et la petite chapelle Saint-Dodo vus de nuit.
- Maison à balcon de bois illuminée, construite sur les remparts de la vieille ville.
- Académie des sciences
Ăducation
- MinistĂšre de l'Ăducation et de la Science
- List of universities in Georgia (country) (en)
- Académie nationale des sciences de Géorgie
- UniversitĂ© d'Ătat de thĂ©Ăątre et de cinĂ©ma Chota RoustavĂ©li
- Institut George Eliava
- Formations internationales
- Francophonie en GĂ©orgie
- Ăcole Saint-ExupĂ©ry, Ăcole Marie FĂ©licitĂ© Brosset
- Ăcole française du Caucase
- Institut français de Géorgie
- Contemporary Education Academy (CEA)[35]
Musées
- Liste de musées en Géorgie, List of museums in Tbilisi (en)
- Musée national géorgien
- Musée en plein air d'ethnographie de Tbilissi (en)
- Musée des Beaux-Arts de Géorgie (en) (AMG, ou "Shalva Amiranashvili Museum of Fine Arts")
- Musée Simon Janashia de Géorgie (ex-Musée national d'histoire de la Géorgie)
- Musée de la culture d'Azerbaïdjan à Tbilissi
- Musée de l'occupation soviétique de Tbilissi
- Centre national des manuscrits de GĂ©orgie
- Jardin botanique de Tbilissi
- Zoo de Tbilissi
Théùtre
- Opéra de Tbilissi
- Théùtre national Roustavéli
- Théùtre Marjanichvili
- Petros Adamian Tbilisi State Armenian Drama Theatre
- Berikaoba
- Tbilisi International Festival of Theatre
Musique
- Conservatoire d'Ătat de Tbilissi
- Autres salles de spectacle musical :
- Chanson populaire
- Musique populaire
- Clubbing[36] - [37]
Jumelages
Tbilissi est jumelée avec vingt villes :
Ville | Depuis | Ville | Depuis |
---|---|---|---|
Saarbrucken (Allemagne) | 1975 | Astana (Kazakhstan) | 2005 |
Nantes (France) | 1979 | Vilnius (Lituanie) | 2009 |
Ljubljana (Slovénie) | 1977 | Chisinau (Moldavie) | 2011 |
Innsbruck (Autriche) | 1982 | Le Caire (Ăgypte) | 2012 |
Atlanta (Ătats-Unis) | 1987 | Doha (Qatar) | 2012 |
Palerme (Italie) | 1987 | Téhéran (Iran) | 2015 |
Bristol (Royaume-Uni) | 1988 | Minsk (Biélorussie) | 2015 |
Bilbao (Espagne) | 1989 | Istanbul (Turquie) | 2016 |
Erevan (Arménie) | 1996 | Sofia (Bulgarie) | 2016 |
Kiev (Ukraine) | 1999 | AthĂšnes (GrĂšce) |
Dans la fiction
- Plusieurs missions du jeu vidéo Tom Clancy's Splinter Cell se déroulent à Tbilissi.
Annexes
Sources
L'Office national des statistiques de GĂ©orgie publie rĂ©guliĂšrement des documents concernant la population et la dĂ©mographie ; ils contiennent parfois des chiffres lĂ©gĂšrement diffĂ©rents pour les mĂȘmes rubriques :
- (en) GeoStats : « Number of Population as of January 1 », 30 avril 2015,
- (en) Geostats : « 2014 General Population Census», 24 avril 2016,
- (en) (ka) GeoStats : « Demographic situation in Georgia », 2016, rapport proposant l'évolution de différents paramÚtres démographique,
- (en) GeoStats : « Population », 17 janvier 2017, réactualisé en ligne.
Bibliographie
- Niko Nikoladze (en) (1843-1928), Une pensée sur la montagne Likhi (1871)
Liens externes
- (ka + en + ru) Site officiel
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Ressource relative à la géographie :
- (ka + en + ru) Symbolisme, histoire, information, et plus sur la GĂ©orgie
- Tbilisi.fm
- (en) Site de TTC Tbiisi Transport Company, avec plan TTC
- Tabula (magazine) (en)
- Tbilisis Forumi (en)
- Civil Georgia (en)
- Presse en ligne[38]
- Fin(ancial) Channel[39],
- Georgia Today[40],
- Café Babel / Tbilissi
- Regard sur l'est
- GĂ©orgie sur Euronews
- Site le caucase.com
- Les Ă©chos de Tbilissi
- Transcaucasian ou Transcaucasus, devenu Batsav
- Art Club Caucasus
Articles connexes
- Abo de Tbilissi, saint patron de la ville
- MĂ©tro de Tbilissi
- Corps des cadets de Tiflis
- Liste des maires de Tbilissi
- Liste des personnalités de Tbilissi (en)
- Festival international du film de Tbilissi
- Stade MikhaĂŻl Meskhi
- Relation territoriale entre la France et la GĂ©orgie
- Tbilisoba (en), festival d'octobre
- Gazoduc Bakou-Tbilissi-Erzurum
- Opération anti-terroriste à Tbilissi de novembre 2017
Notes
- Le recensement de fin 2014 donne une population de 1 108 717 habitants pour Tbilissi.
Références
- http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/no_106_janv-mars_2009_cle446315.pdf
- selon l'Office national des statistiques de GĂ©orgie.
- voir Ămirat de Tbilissi
- lire aussi Histoire de Tbilissi
- Alexandre Dumas, qui visita la GĂ©orgie Ă la fin des annĂ©es 1850, dĂ©crit ainsi Le principal caravansĂ©rail de Tiflis a Ă©tĂ© bĂąti par un ArmĂ©nien (âŠ) in Alexandre Dumas, Le Caucase (en gĂ©orgien), Tbilissi, Merani, 1988, p. 168 (Le Caucase, Paris, Libra (...)
- Les archives prouvent que l'appellation Tbilissi existait parallĂšlement Ă celle de Tiflis notamment sous la domination de l'Empire Russe Ă la fin du XVIIIe siĂšcle. voir Niko Javakhishvili , Quand notre capitale s'appelait-elle « Tbilissi » ?, « Istoriani », fĂ©vrier, n° 2, 2011, p. 30â31
- (en) UNESCO: "Tbilisi Historic District", consulté le 22 novembre 2016
- « Tremblements de terre Géorgie aujourd'hui, historiques et cartes », sur sismique.zone (consulté le ).
- George Pierre, « La récupération de la steppe de Samgori (Géorgie).. In: Annales de Géographie. t. 61, n°327. », (consulté le ), p. 392
- Zurab Makharaze, Les tumuli riches de lâĂge du bronze ancien en GĂ©orgie, 2014
- Ă noter qu'Ă l'Ă©poque, il n'y avait pas encore d'Ătat gĂ©orgien uni, la Colchide et l'IbĂ©rie Ă©tant deux royaumes sĂ©parĂ©s. Tbilissi devint alors la capitale de l'IbĂ©rie.
- Michel Espagne, Hamlet Isaxanli, Shahin Mustafayev, La Montagne des langues et des peuples, Editions Demopolis, , 496 p. (ISBN 978-2354571597, lire en ligne), p. 351-373
- (en) « Tbilisi Has A Special Charm », sur unusual-travels.com (consulté le )
- (en) « Views of Tiflis â Rare centuries-old paintings by famous artists », sur georgianjournal.ge (consultĂ© le )
- Lili Sakhltkhytsichvili et Mirian MĂ©loua (2005), [GĂ©orgie : Le chĂąteau de Leuville, un avenir difficile Ă dessiner] ; Samedi 7 mai 2005
- Luc et Mirian MĂ©loua, Leuville-sur-Orge et la GĂ©orgie, une histoire commune
- Ex. : l'employé licencié et devenu chomeur n'a plus droit qu'à une indemnité correspondant à un mois de travail : Code du travail de Georgie (2005), Article 37, section 3.
- âKakha Bendukidze Promised Ultraliberal Reforms for Georgiaâ (in Russian), Polit.Ru, 2 juin 2004
- ESI, Georgia as a model, April 2010
- « Géorgie : des inondations meurtriÚres frappent la capitale Tbilissi et laissent des animaux s'échapper du zoo », sur huffingtonpost.fr, (consulté le )
- « Géorgie : un homme tué par un lion échappé du zoo de Tbilissi lors des inondations », sur huffingptonpost.fr, (consulté le )
- RĂ©gis GentĂ©, « GĂ©orgie - quand le parlement dĂ©mĂ©nage », Le Figaro,â (lire en ligne)
- « Number of population by administrative-territorial units and sex » [archive du ], sur geostat.ge (consulté le )
- Tbilisi in figures 2018 tbilisi.gov.ge
- http://mapa-metro.com/fr/georgie/tbilissi/tbilissi-metro-plan.htm
- (en) « Geometro.ge », sur geometro.ge (consulté le ).
- « Station de métro Elektrodepo (Tbilissi) » , sur structurae.info, (consulté le ).
- (en) Office national des statistiques de Géorgie : « Population », consulté le 22 novembre 2016
- (en) Ronald Grigor Suny, The Making of the Georgian Nation, Indiana University Press, 2de Ă©d., 1994, p. 116.
- Cette fonction de véhicule intercommunautaire est toujours en usage dans les provinces de Samtskhé-Djavakhétie et Basse-Kartlie.
- (fr) Henry Bogdan, Histoire des peuples de l'ex-URSS, du IXe siĂšcle Ă nos jours, Perrin, 1993, p. 154 ; (ISBN 9782012787063 et 9782262009403).
- (fr) Victor Dingelstedt, « La population du Caucase et la ville de Tiflis », Le Globe. Revue genevoise de géographie, tome 33, 1894. pp. 74-76.
- - (en) GeoStat - ETHNIC GROUPS BY MAJOR ADMINISTRATIVE-TERRITORIAL UNITS ; consulté le 24 janvier 2016.
- « Les villes membres », sur aimf.asso.fr (consulté le )
- « áČááááááá ááá áááááááááᥠáááááááá - Contemporary Education Academy CEA », sur facebook.com (consultĂ© le ).
- Laurence Aloir, « 2. Destination Tbilissi : électro et activisme en Géorgie », sur rfi.fr, RFI Musique, (consulté le ).
- Emmanuel Guillemain d'Echon, « Clubbing : la nuit en rose à Tbilissi », sur liberation.fr, Libération, (consulté le ).
- « presse.com/Journaux_Georgie.ht⊠»(Archive.org ⹠Wikiwix ⹠Archive.is ⹠Google ⹠Que faire ?).
- https://finchannel.com/world/georgia/
- « Home », sur Georgia Today on the Web (consulté le ).