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Tbilissi

Tbilissi (en gĂ©orgien : თბილისი, T’bilisi, /tÊ°bi.li.si/) ou Tiflis jusqu'au , est la capitale de la rĂ©publique de GĂ©orgie. SituĂ©e sur les rives du fleuve Koura (ou Mt'kvari), la ville couvre une superficie de 726 km2 et comptait 1 113 000 habitants au [2]

Tbilissi
თბილისი
Blason de Tbilissi
HĂ©raldique
Drapeau de Tbilissi
Drapeau
Tbilissi
Vue de Tbilissi depuis Narikala.
Administration
Pays Drapeau de la GĂ©orgie GĂ©orgie
Subdivision Tbilissi
Maire Kakhaber Kaladze
Code postal 01xx
Indicatif téléphonique +995 32
DĂ©mographie
Gentilé Tbilissien[1]
Population 1 473 551 hab. (2012)
DensitĂ© 2 030 hab./km2
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 41° 43â€Č 01″ nord, 44° 46â€Č 59″ est
Altitude 575 m
Superficie 72 600 ha = 726 km2
Histoire
Fondation 455
Statut Ville depuis 522
Ancien(s) nom(s) Tiflis (736-1918)
Localisation
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Tbilissi
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Tbilissi
Liens
Site web www.tbilisi.gov.ge
    Vue de Tbilissi en 1671, par le voyageur français Jean Chardin.

    Étymologie

    Le nom dĂ©rive de l'ancien gĂ©orgien თბილისი Tp'ilisi signififant (source) chaud(e) — effectivement il y a une source d'eau chaude, riche en soufre dans une zone adjacente Ă  l'actuelle place portant le nom du Fondateur de la ville, le Khan Vakhtang Gorgasali (440-502 ou 522).

    La terminaison -i est une marque de la langue géorgienne.

    Si son nom en langue gĂ©orgienne fut toujours თბილისი Tbilissi, Ă  partir des contacts grecs, la ville prend le nom de Tiflis ΀ÎčÏ†Î»ÎŻÎŽÎ± / TiphlĂ­da. Ce nom perdure grĂące au rayonnement Ă©conomique et culturel du royaume et de la citĂ©, y compris sous la domination perse puis khazare et surtout turco-seldjoukide avec l'Émirat de Tbilissi de 736 Ă  1122[3] - [4]

    Le nom de Tiflis est « adopté » par toutes les langues étrangÚres[5]. Mieux encore, le nom de Tiflis coexiste avec le nom de Tbilissi jusqu'à nos jours, si bien qu'il devient difcile de déterminer quand une appellation supplante l'autre tout au long de l'Histoire[6]

    Néanmoins, à partir de 1937, le nom actuel de la ville, Tbilissi, est définitivement utilisé dans le quotidien Izvestzia, (en russe « Les Nouvelles ») fondé en 1917. Le retour à l'appellation georgienne Tbilissi a été imposée par la volonté de Staline dans une oukaze en date du .

    Généralités

    Fondée au Ve siÚcle de notre Úre par le roi d'Ibérie Vakhtang Gorgasali, elle devint la capitale du royaume de Géorgie orientale (ou Ibérie) au VIe siÚcle et se transforma bientÎt en une grande ville de commerce, riche de culture. Sa partie historique est inscrite par un comité de l'UNESCO sur la liste indicative du patrimoine mondial[7].

    La ville est aujourd'hui en train de devenir une Ă©tape importante de la route des Ă©nergies naturelles et des projets de commerce. SituĂ©e sur un point stratĂ©gique entre l'Orient et l'Occident, et Ă©galement sur le chemin de la route de la soie (Boukhara-Tbilissi-Erzurum-TrĂ©bizonde), Tbilissi a souvent Ă©tĂ© convoitĂ©e par les puissances voisines et fut le thĂ©Ăątre de plusieurs conflits violents ou indirects (Le Grand Jeu) entre les grands pays l'entourant. L'histoire de la ville peut aujourd'hui ĂȘtre comprise par son architecture, oĂč l'avenue haussmannisĂ©e de Roustaveli et le centre-ville rivalisent avec les quartiers voisins mĂ©diĂ©vaux.

    La dĂ©mographie de la ville est trĂšs diverse. Historiquement, elle accueillit des communautĂ©s de diffĂ©rentes cultures, religions et ethnies. MĂȘme si la ville, tout comme le pays, est majoritairement orthodoxe, Tbilissi est l'un des rares endroits Ă  avoir une mosquĂ©e et une synagogue l'une Ă  cĂŽtĂ© de l'autre, dans l'ancienne Tbilissi ; ces deux Ă©tablissements religieux sont eux-mĂȘmes situĂ©s Ă  quelques mĂštres de l'Ă©glise de Metekhi.

    Dans l'histoire récente, Tbilissi se fit connaßtre par la révolution des Roses qui eut lieu autour du parc de la Liberté et prÚs des bùtiments parlementaires, en faisant suite aux résultats contestés des élections législatives de 2003 ; ce qui mena à la démission du président Edouard Chevardnadze.

    Tbilissi ne possĂšde qu'un seul aĂ©roport international. Plusieurs destinations touristiques, telles que la nouvelle cathĂ©drale de la TrinitĂ© (la Sameba), le parc d'attraction Mtatsminda −fondĂ© par les soviĂ©tiques et point le plus haut de la ville (720 mĂštres) −, le parc de la LibertĂ©, l'Ă©glise de Metekhi, le quartier Narikala, le parlement de GĂ©orgie, l'avenue Roustaveli, l'opĂ©ra de Tbilissi, notamment font la renommĂ©e de la ville. Elle est Ă©galement celle de plusieurs artistes cĂ©lĂšbres, dont Niko Pirosmani (1862-1918) et Lado Goudiachvili (en) (1896-1980).

    GĂ©ographie

    Topographie et situation

    Tbilissi se trouve en Transcaucasie (Caucase du Sud) à 41° 43' de latitude nord et 44° 47' de longitude est, à latitude équivalente de villes comme Barcelone, en Espagne, ou Rome, en Italie.

    La ville est situĂ©e Ă  l'est de la GĂ©orgie, sur les rives de la Koura (Mt'k'vari, en gĂ©orgien), entre le Grand Caucase et le Petit Caucase, Ă  l'endroit oĂč les deux chaĂźnes ne sont sĂ©parĂ©es que par l'Ă©troite vallĂ©e du fleuve.

    Le second cours d'eau est la Vera ou Vere, affluent de la Koura, et dont un incident naturel a provoqué l'inondation de 2015.

    Le troisiÚme cours d'eau est le ruisseau éventuellement torrentueux Leghvta, visible dans le quartier des bains, alimenté par une cascade.

    Le site de la ville, à un angle de la Koura, avec des falaises, est stratégique. Le cours a peu été aménagé, à part le rattachement à la rive droite de l'ßle Madatowski, visible sur les cartes, de 1912 par exemple.

    La ville de Tbilissi, d'une superficie de 726 km2, s'Ă©tale Ă  des altitudes comprises entre 380 m et 770 m. Au nord, la ville est limitĂ©e par la cordillĂšre de Sagouramo, Ă  l'est et au sud-est par la plaine de Iori, et Ă  l'ouest, son expansion est empĂȘchĂ©e par la cordillĂšre de TrialĂ©ti, de relief plutĂŽt accidentĂ©.

    La ville, située dans une zone sismique, est frappée parfois par des tremblements de terre (dont celui de 2002)[8].

    • Immeuble effondrĂ© Ă  la suite d'un tremblement de terre dans la vieille ville.
      Immeuble effondré à la suite d'un tremblement de terre dans la vieille ville.
    • Immeuble lĂ©zardĂ© Ă  la suite d'un tremblement de terre dans la vieille ville.
      Immeuble lézardé à la suite d'un tremblement de terre dans la vieille ville.

    Le grand réservoir d'eau, au nord de la ville, communément appelé « mer de Tbilissi », est alimenté depuis 1951 par un canal tirant sa source de la riviÚre Iori, qui coule dans la steppe de Samgori (quartier est de Tbilissi, rive gauche)[9].

    Panorama de Tbilissi, traversée par le fleuve Koura.

    Climat

    Le climat de Tbilissi jouit d'un climat continental modéré. Le climat de la ville subit la double influence des masses d'air sÚches en provenance d'Asie centrale et des masses d'air océaniques en provenance de la mer Noire.

    Tbilissi connaĂźt des hivers trĂšs frais et assez secs avec une tempĂ©rature moyenne de 1,5 °C en janvier et des Ă©tĂ©s chauds avec une tempĂ©rature moyenne de 24,5 °C en juillet. Fait on ne peut plus typique des climats continentaux chauds, Tbilissi prĂ©sente gĂ©nĂ©ralement une fin de printemps et un dĂ©but d'Ă©tĂ© assez orageux (les prĂ©cipitations sont maximales en mai et juin), alors que la fin d'Ă©tĂ© est gĂ©nĂ©ralement beaucoup plus sĂšche. La relative douceur des tempĂ©ratures en hiver s'explique par la proximitĂ© de deux grandes masses d'eau (la mer Noire et la mer Caspienne) et par le fait que la chaĂźne de montagne du Grand Caucase empĂȘche l'intrusion des masses d'air froides en provenance de Russie. La neige ne tient au sol en moyenne que 13 jours par an (hauteur moyenne de cm en fĂ©vrier avec un maximum de 44 cm).

    • TempĂ©rature record la plus froide : −24,4 °C (janvier 1883)
    • TempĂ©rature record la plus chaude : 40,3 °C (aoĂ»t 1957)
    • Nombre moyen de jours avec de la neige dans l'annĂ©e : 26
    • Nombre moyen de jours de pluie dans l'annĂ©e : 123
    • Nombre moyen de jours avec de l'orage dans l'annĂ©e : 35
    Relevé météorologique de Tbilissi
    Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
    TempĂ©rature minimale moyenne (°C) −1,5 −0,8 3 8,1 12,1 16 19,4 18,6 15 9,4 4,5 0,5 8,4
    Température moyenne (°C) 1,5 2,4 6,8 13 17 21,1 24,5 23,7 19,8 13,6 7,8 3,4 12,9
    Température maximale moyenne (°C) 5,9 7,1 12,2 19,3 23,1 27,5 31 30,2 26,1 19,4 12,7 7,8 18,6
    Record de froid (°C) −24,4 −14,8 −12,8 −4,8 1 6,3 9,3 8,9 0,8 −6,4 −7,1 −20,5 −24,4
    Record de chaleur (°C) 19,5 22,4 28,7 31,6 34,9 38,7 40 40,3 37,9 33,3 27,2 22,8 40,3
    Précipitations (mm) 20 29 31 51 84 84 41 43 35 41 35 23 517
    Source : Le climat à Tbilissi (en °C et mm, moyennes mensuelles)Pogoda.ru.net

    Histoire

    L'histoire de Tbilissi, en tant que capitale de GĂ©orgie, remonte au Ve siĂšcle. Durant ses 1 500 ans d'histoire, elle fut un centre culturel, politique et Ă©conomique important de la rĂ©gion du Caucase. SituĂ©e sur les plus grandes routes de commerce, la ville fut occupĂ©e au moins vingt fois par des ennemis extĂ©rieurs. Depuis 1991 et l'indĂ©pendance de la GĂ©orgie, Tbilissi est la capitale de la RĂ©publique de GĂ©orgie.

    Les débuts

    Vakhtang Ier Gorgassal est considéré comme le fondateur de Tbilissi.

    La lĂ©gende raconte que le territoire de l'actuelle Tbilissi Ă©tait, jadis, complĂštement recouvert par une forĂȘt dans laquelle la Cour de Mtskheta allait parfois chasser, au plus tard jusqu'en 458. Selon la tradition, Vakhtang Ier Gorgassali, roi d'IbĂ©rie, chassait au faucon dans cette contrĂ©e boisĂ©e (parfois, le faucon est remplacĂ© dans la lĂ©gende par un petit oiseau), quand celui-ci attrapa un faisan. Mais les deux oiseaux tombĂšrent dans une source d'eau chaude proche, et moururent. Le roi Vakhtang fut si Ă©tonnĂ© par la dĂ©couverte de sources d'eau, qu'il dĂ©cida de fonder une ville Ă  cet endroit. Il nomma la ville Tpili, ce qui veut dire chaud en gĂ©orgien. Ainsi, Tpili, ou Tbilissi (endroit chaud), reçut son nom Ă  cause de ses nombreuses sources d'eau chaude.

    Les Ă©tudes archĂ©ologiques de la rĂ©gion ont rĂ©vĂ©lĂ© que le territoire de Tbilissi fut occupĂ© par des ĂȘtres humains au plus tĂŽt au IVe millĂ©naire avant notre Ăšre, tout comme les kourganes de Lagodekhi[10].

    La source la plus ancienne mentionnant ce lieu (Pilado) date de la seconde moitiĂ© du IVe siĂšcle, sous le rĂšgne de Varaz-Bakour Ier, quand celui-ci fit construire une forteresse dans la dite forĂȘt. Vers la fin du mĂȘme siĂšcle, la forteresse tomba dans les mains des Perses, avant de revenir dans les mains des GĂ©orgiens sous le rĂšgne de Vakhtang Ier. Ce dernier ne serait donc pas le fondateur de Tbilissi (Narikala), mais seulement l'auteur de l'agrandissement de la forteresse pour en faire une ville. Les territoires que le roi fit construire semblent recouper l'actuelle ancienne Tbilissi.

    Le roi Vatché II d'Ibérie (roi de 522 à 534), fils et successeur de Vakhtang Gorgassali, déplace la capitale de son royaume de Mtskheta à Tbilissi, selon la volonté de son pÚre[11]. Sous son rÚgne, le roi Vatché II termine également la construction de la forteresse entourant la ville, et établit ainsi les premiÚres limites de Tbilissi. La nouvelle capitale devient bientÎt une ville importante dans la région, au vu de sa position stratégique et favorable, au carrefour des chemins des marchands de l'Occident et de l'Orient.

    La riviÚre Koura, entre la mer Caspienne et la mer Noire, est un tracé secondaire de la route de la soie.

    Domination Ă©trangĂšre

    La position gĂ©ographique de Tbilissi n'est toutefois pas si favorable que cela pour le royaume d'IbĂ©rie. SituĂ©e stratĂ©giquement au cƓur du Caucase, entre l'Europe et l'Asie, elle devient le principal objet de rivalitĂ©s entre les diffĂ©rentes puissances voisines telles que l'Empire byzantin, la Perse, l'Arabie et la Turquie seldjoukide. Le dĂ©veloppement culturel de la ville dĂ©pend ainsi des diffĂ©rents empires la dominant du VIe au Xe siĂšcle. Toutefois, Tbilissi, comme le reste de la GĂ©orgie orientale, rĂ©ussit Ă  prĂ©server une autonomie notable vis-Ă -vis de ses conquĂ©rants.

    À partir de 570/580, les Perses prennent Tbilissi et y rĂšgnent pour environ une dĂ©cennie. En 627, elle est prise et saccagĂ©e par les armĂ©es byzantines et khazares. Vers 737, les Arabes entrent dans la ville sous le commandement de Marwan al-J`adĂźy al-HimĂąr et Ă©tablissent un Ă©mirat dans la rĂ©gion avec pour capitale Tbilissi. En 764, la ville est Ă  nouveau prise par les Khazars mais reste sous domination arabe. En 853, les armĂ©es du gĂ©nĂ©ral arabe Boughba le Turc envahissent Tbilissi dans le but d'Ă©tablir une domination abbasside dans le Caucase. La domination arabe sur Tbilissi continue ainsi jusque dans les annĂ©es 1050, les GĂ©orgiens y rĂ©sidant ne pouvant se rĂ©volter. En 1068, la ville est encore une fois saccagĂ©e, cette fois par les Seldjoukides sous le sultan Alp Arslan.

    Tbilissi, capitale de la GĂ©orgie de l'Âge d'Or

    David IV le Reconstructeur fit de Tbilissi sa capitale dĂšs 1122.
    L'Ă©glise d'Antchistaki, la plus ancienne de la ville (VIe siĂšcle).

    En 1122, aprĂšs de violents combats contre les Turcs seldjoukides qui affrontaient au moins 60 000 GĂ©orgiens et 300 000 Turcs, les troupes du roi de GĂ©orgie David IV le Reconstructeur entrĂšrent dans Tiflis. À la fin des affrontements contre les musulmans dans la rĂ©gion, le roi dĂ©plaça sa capitale de KoutaĂŻssi (en GĂ©orgie occidentale) Ă  Tbilissi, ce qui marqua le dĂ©but du rĂŽle de cette ville en tant que symbole de l'unification gĂ©orgienne. À partir du XIIe siĂšcle, Tbilissi devint donc une ville dans laquelle le pouvoir dominant de la rĂ©gion pouvait profiter d'une bonne situation Ă©conomique (avec un commerce bien dĂ©veloppĂ© et des travaux qualifiĂ©s), et d'une structure sociale bien Ă©tablie. À la fin du siĂšcle, la ville s'agrandit et acquit une population de 80 000 habitants. La ville devint Ă©galement un centre culturel et littĂ©raire important, non seulement pour les GĂ©orgiens eux-mĂȘmes, mais Ă©galement pour nombre d'auteurs europĂ©ens ou vivant au Proche-Orient. Sous le rĂšgne de la reine Tamar, le poĂšte Chota Roustaveli travailla Ă  Tbilissi et y Ă©crivit son poĂšme Ă©pique lĂ©gendaire, Le Chevalier Ă  la peau de panthĂšre. Cette pĂ©riode est connue aujourd'hui sous le nom d'« Âge d'Or gĂ©orgien », ou bien de « Renaissance gĂ©orgienne ».

    Domination mongole et période de chaos

    Toutefois, l'Âge d'Or de Tbilissi dure juste un siĂšcle. En 1236, aprĂšs avoir souffert de dĂ©faites Ă©crasantes face aux Mongols, la GĂ©orgie se retrouve soumise Ă  Gengis Khan. La nation elle-mĂȘme se prĂ©serve, garde une forme de semi-indĂ©pendance et ne perd guĂšre son gouvernement ; mais Tbilissi est fortement influencĂ©e par les Mongols pendant au moins un siĂšcle, aussi bien politiquement que culturellement. Dans les annĂ©es 1320, les Mongols sont repoussĂ©s de GĂ©orgie, et Tbilissi redevient la capitale d'une GĂ©orgie indĂ©pendante, une nouvelle fois. Mais affaiblie par les Ă©vĂ©nements prĂ©cĂ©dents, la ville est en plus victime de calamitĂ©s, dont la Grande Peste en 1366.

    La vieille ville et la forteresse de Narikala.
    Façade de l'ancien caravansérail Téklés Karvasla.

    De la seconde moitiĂ© du XIVe siĂšcle jusqu'Ă  la fin du XVIIIe siĂšcle, Tbilissi redevient la cible de plusieurs envahisseurs et est complĂštement brĂ»lĂ©e plusieurs fois. En 1386, Tbilissi est envahie par les armĂ©es de Tamerlan (Timour Lang). En 1444, la ville est prise et dĂ©truite par Jahan Shah (chef des TurkmĂšnes Qara Qoyunlu). Puis entre 1477 et 1478, Tbilissi est agrĂ©gĂ©e Ă  l'empire d'Uzun Hasan, l'ennemi du prĂ©cĂ©dent envahisseur et chef des Aq Qoyunlu. En 1522, les Perses prennent la ville, libĂ©rĂ©e deux ans plus tard par le roi David X de Karthli. Durant cette pĂ©riode, certains quartiers de Tbilissi sont reconstruits, mais dĂšs le XVIIe siĂšcle, elle redevient le thĂ©Ăątre d'invasions terribles pour le pays. Cette fois, Tbilissi est plus un objet de conflit entre deux empires que la cible d'envahisseurs sanguinaires, car les Turcs ottomans et les Perses sĂ©fĂ©vides s'affrontent pour le contrĂŽle de la ville. Plus tard, le roi HĂ©raclius II de GĂ©orgie (Iraki II) tente Ă  plusieurs reprises (mais sans succĂšs) de libĂ©rer Tbilissi de la domination perse, mais le seul rĂ©sultat est l'incendie de l'ancienne capitale du Caucase, en 1795, par Agha Mohammad Shah. À ce moment, sentant que la GĂ©orgie ne pourrait plus rĂ©sister seule contre ses ennemis, le roi dĂ©cide de faire appel Ă  la Russie.

    Tbilissi est aussi alors une Ă©tape sur l'un des itinĂ©raires de la route de la soie, d'oĂč la prĂ©sence de nombreux caravansĂ©rails dont certains subsistent encore : celui de TĂ©klĂ©s Karvasla, reconstruit aprĂšs avoir Ă©tĂ© dĂ©truit par les Perses en 1795, de style « europĂ©ano-mauresque », durement touchĂ© par le tremblement de terre de 2002, et rĂ©habilitĂ© depuis.

    Tbilissi sous l'Ăšre russe

    Tbilissi en 1829, vue par l'artiste polono-géorgien Henryk Hryniewski.
    Vue de Tiflis dans les années 1890.
    Tbilissi vers 1910.

    En 1801, aprÚs que le royaume de Géorgie orientale Karthl-Kakhétie a été annexé par l'empire russe contrairement aux accords du traité de Gueorguievsk de 1783, Tbilissi, désormais connue sous son ancien nom arabe de Tiflis, devint le centre de la vice-royauté du Caucase. Néanmoins elle n'évolua que peu durant la premiÚre moitié du XIXe siÚcle. C'est à partir de 1845 sous le rÚgne du vice-roi du Caucase Mikhaïl Vorontsov que la ville se développa : nouvelles réformes, nouveau réseau ferroviaire avec les connections à Poti, Koutaïssi et Batoumi ainsi qu'un engagement culturel avec la création de journaux, d'une bibliothÚque et d'un théùtre russe. L'influence russe était majeure mais parallÚlement la ville s'européanisa, au niveau de la mode et de la musique[12]. Enfin les poÚtes et auteurs comme Ilia Tchavtchavadzé, Akaki Tsereteli, Jacob Gogebachvili, Alexandre Griboïedov, qui était secrétaire diplomatique du gouverneur général du Caucase, et d'autres s'établirent à Tiflis.

    La ville devint l'objet de l'affection d'Alexandre Pouchkine[12], de LĂ©on TolstoĂŻ[13], de MikhaĂŻl Lermontov[14], de la famille impĂ©riale et de bien d'autres. La famille impĂ©riale Ă©tablit mĂȘme sa rĂ©sidence transcaucasienne dans la rue Golvine (aujourd'hui l'avenue Roustaveli).

    Au XIXe siÚcle, le rÎle politique, culturel et économique de Tiflis avec ses diversités ethniques, religieuses et culturelles fut important non seulement pour la Géorgie, mais également pour l'ensemble du Caucase. Ainsi, Tiflis prit un visage différent. On y construisit des monuments qui lui donnÚrent les attributs d'une ville cosmopolite[12], tandis que son folklore urbain, sa langue et également sa culture populaire dite Tbilisouri (littéralement, appartenant à Tbilissi) lui donnÚrent un charme particulier.

    • Le bazar Tatar vers 1870.
      Le bazar Tatar vers 1870.
    • L'avenue Mikheil (aujourd'hui avenue David-AghmachĂ©nĂ©lĂ©bi), en 1900, dans la colonie allemande Neu Tfilis, avec en arriĂšre-plan l'Ă©glise luthĂ©rienne allemande Pierre-et-Paul (dĂ©truite en 1940).
      L'avenue Mikheil (aujourd'hui avenue David-Aghmachénélébi), en 1900, dans la colonie allemande Neu Tfilis, avec en arriÚre-plan l'église luthérienne allemande Pierre-et-Paul (détruite en 1940).
    • MosquĂ©e Ă  Tblissi vers 1910.
      Mosquée à Tblissi vers 1910.
    • La forteresse de Narikala en 1911.
      La forteresse de Narikala en 1911.
    • Toits des bains Orbeliani.
      Toits des bains Orbeliani.
    • Bains Orbeliani et maison Ă  balcon de bois.
      Bains Orbeliani et maison Ă  balcon de bois.
    • Maisons Ă  balcons de bois de la vieille ville.
      Maisons Ă  balcons de bois de la vieille ville.
    • Maison Ă  balcon de bois Ă©difiĂ©e sur les remparts de la vieille ville.
      Maison à balcon de bois édifiée sur les remparts de la vieille ville.

    PremiÚre indépendance et Géorgie soviétique

    AprÚs la révolution russe de 1917, Tiflis servit de quartier général au gouvernement intérimaire transcaucasien qui établit, au printemps 1918, l'éphémÚre République démocratique fédérative de Transcaucasie. La capitale reprit son nom de Tbilissi. C'était dans cette nouvelle capitale que les trois nations transcaucasiennes (Géorgie, Arménie et Azerbaïdjan) déclarÚrent leur indépendance, les 26 et . Tbilissi servit alors de capitale à la République démocratique de Géorgie jusqu'au . De 1918 à 1919, la ville avait également servit de QG aux troupes britanniques et allemandes.

    Sous le gouvernement national, Tbilissi devint la premiĂšre ville universitaire du Caucase Ă  l'occasion de la fondation de l'universitĂ© d'État de Tbilissi en 1918. C'Ă©tait enfin la concrĂ©tisation d'un rĂȘve de la sociĂ©tĂ© gĂ©orgienne que les gouverneurs gĂ©nĂ©raux russes ou les vice-rois du Caucase n'avaient jamais permis de rĂ©aliser .

    AprĂšs les rĂ©volutions de fĂ©vrier et d'octobre 1917 Ă  Petrograd, la GĂ©orgie tente de restaurer son indĂ©pendance : le 26 mai 1918 NoĂ© Jordania proclame la naissance de la 1re RĂ©publique de GĂ©orgie, mais la Russie soviĂ©tique envahit le pays, contraignant le Parlement gĂ©orgien Ă  voter l’exil des dirigeants. Ces derniers, avec environ un millier de personnes, se rĂ©fugient en France, dont Ă  Leuville-sur-Orge pour le gouvernement en exil (qui s'installe dans le chĂąteau de Leuville, encore localement dĂ©nommĂ© « le chĂąteau des GĂ©orgiens »[15] - [16]). C'est le dĂ©but d'une pĂ©riode de domination soviĂ©tique dans le Caucase.

    Les Soviets crĂ©Ăšrent alors la RĂ©publique socialiste fĂ©dĂ©rative soviĂ©tique de Transcaucasie, avec pour capitale Tbilissi. En 1936, Joseph Staline dissout la fĂ©dĂ©ration soviĂ©tique de Transcaucasie et Tbilissi se retrouva ainsi capitale de la seule RĂ©publique socialiste soviĂ©tique de GĂ©orgie. De nombreux GĂ©orgiens natifs de la rĂ©gion de Tbilissi eurent une influence certaine sur l'Ă©volution de l'URSS et du Caucase, pendant le rĂ©gime de Staline qui Ă©tait lui-mĂȘme GĂ©orgien.

    Pendant toute la période soviétique, la population de la ville augmenta fortement ; la ville s'industrialisa et se retrouva comme l'un des centres politiques, sociaux et culturels de l'Union soviétique parmi les plus importants, avec Moscou, Kiev et Léningrad.

    AprÚs la mort de Staline en 1953, les autorités soviétiques adoptÚrent la doctrine de déstalinisation de Nikita Khrouchtchev, et les Géorgiens attachés à la figure du petit pÚre des peuples montrÚrent à maintes reprises leur mépris du gouvernement de Moscou. Ainsi, des manifestations anti-soviétiques se produisirent à Tbilissi en 1956.

    Plus tard en 1978 (manifestation de défense de la langue géorgienne) et en 1989 des manifestations furent sévÚrement réprimées par le pouvoir soviétique.

    • L'ancien siĂšge du KGB soviĂ©tique Ă  Tbilissi (en cours de restauration).
      L'ancien siÚge du KGB soviétique à Tbilissi (en cours de restauration).
    • L'OpĂ©ra (style orientalisant).
      L'Opéra (style orientalisant).
    • Le conseil municipal de Tbilissi (en).
      Le conseil municipal de Tbilissi (en).

    Depuis 1991

    La rĂ©volution des Roses rassembla prĂšs de 100 000 manifestants.

    À la chute de l'Union soviĂ©tique, Tbilissi subit de graves pĂ©riodes d'instabilitĂ© et de troubles, surtout pendant le gouvernement dictatorial de Zviad Gamsakhourdia. AprĂšs une brĂšve guerre civile dont la ville fut le thĂ©Ăątre pendant deux semaines de dĂ©cembre 1991 Ă  janvier 1992 (guerre qui opposa les forces gouvernementales Ă  celles de l'opposition), la capitale gĂ©orgienne devint la scĂšne d'affrontements frĂ©quents entre diffĂ©rents clans dits de la mafia et des entrepreneurs d'affaires illĂ©gales. MĂȘme durant l'Ăšre Chevardnadze (1993-2003), le crime et la corruption devinrent si importants qu'ils affectĂšrent les niveaux les plus Ă©levĂ©s de la sociĂ©tĂ© de Tbilissi. Le chĂŽmage et l'appauvrissement de la population de Tbilissi Ă©taient dĂ©sastreux.

    Propagande fixe en faveur de l'intégration dans l'OTAN, signe de la politique du gouvernement issu de la Révolution des Roses du parti Mouvement national uni, avenue Roustaveli, devant l'ancien Parlement.

    La population de Tbilissi augmenta Ă  la suite de l'arrivĂ©e de rĂ©fugiĂ©s en provenance des rĂ©publiques ayant dĂ©clarĂ© leur autonomie (Adjarie, OssĂ©tie du Sud, Abkhazie et celle des nombreux chĂŽmeurs venant de province pour trouver un emploi. La situation, dans une ville qui ne bĂ©nĂ©ficiait que de quelques rares heures par jour de l'Ă©lectricitĂ© et dont le niveau de vie par rapport Ă  la pĂ©riode de l'URSS avait baissĂ© de moitiĂ©, fut extrĂȘmement difficile.

    En novembre 2003, Ă  la suite d'Ă©lections lĂ©gislatives falsifiĂ©es, des protestations de masse eurent lieu et prĂšs de 100 000 GĂ©orgiens manifestĂšrent contre le gouvernement. Cela mena Ă  la rĂ©volution des Roses qui, le , renversa le prĂ©sident Edouard Chevardnadze. Le nouveau prĂ©sident est Ă©lu avec un mandat de lutte contre la corruption. Il fait pour cela venir Kakha Bendoukidze, un ancien biologiste russe devenu magnat de l'industrie et de la finance, qu'il nomme ministre puis chef de la chancellerie (aprĂšs avoir acquis la nationalitĂ© gĂ©orgienne). Kakha Bendoukidze affirme engager et appliquer une large stratĂ©gie de lutte contre la corruption et une certaine amĂ©lioration de l'Ă©conomie (au regard des critĂšres de la Banque mondiale et une reprise du tourisme s’ensuivent, permettant Ă  la capitale de retrouver un niveau qu'elle n'avait plus connu depuis longtemps, mais au prix d'une forte baisse de la protection sociale[17] et de privatisations en sĂ©rie conduites dans le cadre d'une politique ultralibĂ©rale[18], voire libertariste[19] par Kakha Bendoukidze...

    Le 13 juin 2015, la ville subit de violentes inondations qui provoquent des dégùts considérables. Tous les animaux sauvages du zoo s'échappent, créant un mouvement de panique au sein de la population[20]. Le 17 juin, un lion échappé fait une victime par blessures mortelles[21].

    Politique et administration

    Mobilier urbain arborant le sceau de la ville.

    Statut

    Le statut officiel de Tbilissi, en tant que capitale de la nation géorgienne, est défini par l'article 10 de la constitution de Géorgie (1995) et la loi sur la capitale de Géorgie du .

    Quoique Tbilissi soit la capitale de GĂ©orgie, elle n'est plus le siĂšge du gouvernement du pays ; celui-ci, originellement au no 8 avenue Roustaveli, a Ă©migrĂ© Ă  KoutaĂŻssi, la deuxiĂšme ville, en 2012[22]. Cependant, Tbilissi reste le siĂšge de la PrĂ©sidence, de la Cour suprĂȘme du pays et de toutes les ambassades.

    Administration municipale

    Tbilissi est gouvernée par l'Assemblée (Sakreboulo), formée de trente-sept membres élus pour quatre ans, qui siÚge à l'hÎtel de ville, situé sur la place de la Liberté. Son rÎle principal est d'élire le maire de Tbilissi.

    Divisions administratives

    La ville est divisée en raïons (districts administratifs), lesquels ont leur propre gouvernement local avec une juridiction limitée à un certain nombre d'affaires. Cette subdivision fut établie à l'époque de l'URSS dans les années 1930, quand Tbilissi était la capitale de la République socialiste fédérative soviétique de Transcaucasie. Depuis que le pays est indépendant, le systÚme des raïons a été modifié et restructuré. Selon les derniÚres modifications, ces districts sont :

    • le Mtatsminda (en gĂ©orgien : მთაწმინდის რაიონი)
    • le VakĂ© (en gĂ©orgien : ვაკის რაიონი)
    • le Sabourt'alo (en gĂ©orgien : საბურთალოს რაიონი)
    • le Krtsanisi (en gĂ©orgien : კრწანისის რაიონი)
    • l'Isani (en gĂ©orgien : ისნის რაიონი)
    • le Samgori (en gĂ©orgien : სამგორის რაიონი)
    • le Tchougouret'i (en gĂ©orgien : áƒ©áƒŁáƒŠáƒŁáƒ áƒ”áƒ—áƒ˜áƒĄ რაიონი)
    • le DidoubĂ© (en gĂ©orgien : áƒ©áƒŁáƒŠáƒŁáƒ áƒ”áƒ—áƒ˜áƒĄ რაიონი)
    • le NadzaladĂ©vi(en gĂ©orgien : áƒœáƒáƒ«áƒáƒšáƒáƒ“áƒ”áƒ•áƒ˜áƒĄ რაიონი)
    • le Gldani (en gĂ©orgien : გლდანის რაიონი)
    Aperçu des districts de Tbilissi
    District Population
    (en 2017)[23]
    Superficie ( Km2)[24]
    District de Mtatsminda49.05273
    District de Vaké111.90361.7
    District de Sabourtalo138.49375.5
    District de Krtsanisi39.28631.7
    District d'Isani125.61016.7
    District de Samgori177.844128.4
    District de Tchougoureti65.23014.3
    District de Didoubé70.0188.4
    District de Nadzaladévi154.06742
    District de Gldani177.21450.3
    Tbilissi
    1,108,717502
    Source: GeoStat[23], la mairie de Tbilissi[24]

    La plupart des raïons sont constitués d'aprÚs le découpage historique des faubourgs de la ville. Les habitants de Tbilissi préfÚrent toutefois un systÚme non officiel composé de quartiers historiques ou d'entités géographiques bien définies. Ces quartiers sont nombreux et comme certains d'entre eux ont perdu leurs cadastres historiques, il est difficile d'établir une hiérarchie autre qu'officieuse entre eux.

    Le premier niveau naturel de division de la ville est celui qui sĂ©pare la rive gauche de la rive droite par le fleuve Koura. Les noms des quartiers les plus anciens remontent au dĂ©but du Moyen Âge et ont souvent un grand intĂ©rĂȘt linguistique et toponymique. D'autres quartiers, plus rĂ©cents et entiĂšrement reconstruits, ont des noms historiques, mais qui n'ont rien Ă  voir avec les quartiers voisins ; ce qui est considĂ©rĂ© par les vieux habitants de la capitale comme un abus de type commercial.

    À l'Ă©poque russe, le quartier considĂ©rĂ© comme gĂ©orgien Ă©tait confinĂ© dans la partie sud-est de la ville. Karl Baedeker dĂ©crit ainsi la ville dans son guide :

    « Dans la partie nord de la ville, sur la rive gauche du Koura (Mtkvari) et au sud de la station de train, se situe le quartier allemand, anciennement occupĂ© par des immigrĂ©s allemands du Wurtemberg (1818). Au sud, se trouve le quartier Grouzinian ou gĂ©orgien (AvlabĂĄr). Sur la rive droite du Koura, il y a le quartier russe, le siĂšge du gouvernement de Tiflis et le lieu des marchĂ©s les plus importants. Ce quartier est lui-mĂȘme suivi au sud par les bazars persans et armĂ©niens. »

    Ici, Avlabår est considéré comme « partie intégrale de la fameuse Tbilissi antique » . Il est aujourd'hui l'objet principal de la préservation du patrimoine culturel de la part des autorités géorgiennes.

    Transports

    Le vieux tramway de Tbilissi.
    Le funiculaire de Tbilissi, vu par le peintre Niko Pirosmani.
    Funiculaire de Tbilissi.
    Téléphérique de Tbilissi à Narikala.
    MĂ©tro de Tbilissi.

    Ferroviaire

    Tbilissi abrite la gare centrale de Tbilissi, principale gare du pays. Il y a des liaisons vers Bakou, Erevan et bientĂŽt vers Kars et presque partout dans le pays dont vers Zougdidi, Batoumi, Poti, Koutaissi.

    Tbilissi est desservie par d'autres gares, réputées secondaires.

    AĂ©roport

    L'aĂ©roport international Chota-RoustavĂ©li de Tbilissi (en gĂ©orgien : თბილისის ჹოთა რუსთაველის საჼელობის საერთაჹორისო აეროპორჱი) est situĂ© Ă  17 km au sud-est de la ville. Des trains directs couvrent la route entre la gare centrale de Tbilissi et l'aĂ©roport en 35 minutes. Le trafic de l'aĂ©roport a augmentĂ© de 9,7 % en 2014, pour atteindre 1 575 386 passagers (la capacitĂ© de la nouvelle aĂ©rogare est de 2,8 millions de passagers par an).

    La compagnie Georgian Airways a son siĂšge social Ă  Tbilissi.

    L'aĂ©rodrome de Natakhtari, situĂ© Ă  33 km au nord de Tbilissi, propose uniquement des vols intĂ©rieurs et dessert des villes telles que Mestia, Batoumi et Koutaissi.

    Tramway

    DÚs 1883, la ville a disposé d'un réseau de tramways. Les tramways électriques sont apparus le 25 décembre 1904, jusqu'à cette date, les tramways étaient tirés par des chevaux. AprÚs l'effondrement de l'URSS, les lignes ont commencé à se dégrader ; en conséquence, le 4 décembre 2006, le tramway a été supprimé, ainsi que deux lignes de trolleybus. Des plans d'une ligne de tramways modernes existent.

    Funiculaire

    Le Funiculaire de Tbilissi, inauguré en 1903, relie, dans sa nouvelle version depuis 2013, la ville au Mtatsminda (La Sainte Montagne) qui domine la ville : panthéon géorgien, ou panthéon de Mtatsminda, et au Parc de Mtatsminda, qui offre de remarquables vues sur la ville, et diverses attractions récréatives.

    Téléphérique

    Le téléphérique de Narikala relie la rive gauche (Parc Riké) à la forteresse, par télécabine, ce qui autorise de fort belles vues animées sur la ville.

    Un accident de tĂ©lĂ©phĂ©rique s'est produit le 1er juin 1990. À la suite du dĂ©faut d'un systĂšme de freinage, une cabine est tombĂ©e d'une vingtaine de mĂštres ; vingt personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es et quinze autres blessĂ©es. La plupart d'entre elles Ă©taient des enfants cĂ©lĂ©brant la « JournĂ©e des enfants ». Quelques jours auparavant, les cabines standard soviĂ©tiques avaient Ă©tĂ© modifiĂ©es pour de plus grandes, venues de Finlande, sans aucune prĂ©caution.

    Depuis 2012, un nouveau téléphérique de grande capacité (32) fonctionne entre la place de l'Europe et Narikala.

    Des deuxiĂšme et troisiĂšme lignes sont en planification, elles relieraient Narikala au Panorama Tbilisi et Panorama Tbilisi vers Tbilissi.

    Bus municipaux

    La Tbilisi Transport Company gĂšre Ă  la mi-2016 572 bus, jaunes, de la sociĂ©tĂ© ukrainienne Bogdan, ou bleus de la sociĂ©tĂ© allemande MAN. Ils suivent strictement des lignes prĂ©dĂ©finies et au trafic annoncĂ© aux arrĂȘts (et consultable par SMS).

    Minibus

    Les marchroutki (de couleur jaune) sont des taxis collectifs, des minibus astreints à moins de contraintes que les bus normaux, sont plus rapides, pour un prix plus élevé (80 tetri en 2014 comme en janvier 2018), et desservent de multiples destinations, en dehors de la ville.

    MĂ©tro

    Le MĂ©tro de Tbilissi transporte entre 250 000 et 300 000 personnes quotidiennement, sur 40 km de lignes et 22 stations, dont vingt souterraines et deux aĂ©riennes (Electropedo/GotsiridzĂ© et DidubĂ©). Le paiement se fait Ă  l'unitĂ©, ou, plus gĂ©nĂ©ralement, par MetroMoney, sorte de moyen de paiement universel pour les transports en commun publics de la ville : mĂ©tro, bus, funiculaire...

    Tbilissi possÚde trois lignes de métro[25] - [26] - [27], dont une en construction (en 2017 ?) :

    • Ligne rouge (ligne 1) : Achmetelis teatri ↔ Varketili
    • Ligne verte (ligne 2) : Vagslis moedani ↔ State University
    • Ligne bleue (ligne 3) : en projet suspendu : RustavĂ©li ↔ Vazisubani

    Population

    Évolution dĂ©mographique

    Elle compte 1 113 000 habitants au selon l'Office national des statistiques de GĂ©orgie[28].

    Évolution dĂ©mographique
    18251854186318731885189719261939
    30 000 35 000 60 800 89 500 104 000 159 600 282 900 519 200
    1950195919701979198920022006 2016
    600 000 694 000 889 000 1 066 022 1 243 200 1 081 700 1 103 300 1 113 000[Note 1]

    Composition ethnique

    En 1803, 74 % des 20 000 habitants de Tiflis Ă©taient d'origine armĂ©nienne, contre 21,5 % d'origine gĂ©orgienne ; en 1897, 38 % des 159 000 habitants de la capitale rĂ©gionale sont d'origine armĂ©nienne, 26,3 % d'origine gĂ©orgienne, et 24,7 % d'origine russe ; d'autres minoritĂ©s peuplent la ville et utilisent la langue russe comme idiome de communication intercommunautaire[29] - [30].

    L'historien Henry Bogdan procĂšde Ă  un autre mode de comptage, oĂč pour l'annĂ©e 1820, les 33 000 habitants de Tiflis se dĂ©composent en 2 500 familles armĂ©niennes, 1 500 familles gĂ©orgiennes, et 500 familles tatares et persanes[31].

    Dans une communication faite Ă  la SociĂ©tĂ© de gĂ©ographie de GenĂšve en 1894, Victor Dingelstedt relate les diffĂ©rentes estimations officielles pour l'annĂ©e 1876, qui font Ă©tat d'une ville trĂšs multiethnique et situent sa population Ă  145 736 habitants[32]. Les ArmĂ©niens en constituent la premiĂšre communautĂ©, entre 36,2 % et 47,7 % du total. Les GĂ©orgiens sont seconds, entre 21,4 % et 25,9 %. La ville compte aussi une grande quantitĂ© de Russes, mais aussi des TchĂšques, des Bulgares, des Slovaques, des Polonais, des Allemands, des Persans, et des Juifs. Victor Dingelstedt explique ainsi le dĂ©calage ethnique entre la GĂ©orgie et sa capitale : « Bien que Tiflis fĂ»t considĂ©rĂ©e comme la capitale de l'ancienne GĂ©orgie, le nombre de GĂ©orgiens y fut pourtant toujours infĂ©rieur Ă  celui des ArmĂ©niens, ce qui tient Ă  l'organisation fĂ©odale de l'État de GĂ©orgie, au peu de dispositions des GĂ©orgiens pour la vie des villes et Ă  l'obligation dans laquelle se sont trouvĂ©s ses princes ou tavada de vivre dans leurs domaines et au milieu de leurs vassaux, toujours prĂȘts Ă  se battre avec leurs voisins ou contre l'ennemi du dehors ».

    Groupe ethniquePopulation en 2002[33]
    GĂ©orgiens910 712 84,19 %
    ArmĂ©niens82 586 7,63 %
    Russes32 580 3,01 %
    Kurdes17 116 1,58 %
    AzĂ©ris10 942 1,01 %
    OssĂštes10 268 0,95 %
    Grecs3 792 0,35 %
    Ukrainiens3 328 0,31 %
    Abkhazes471 0,04 %
    Kistes73 0,01 %
    Total1 081 679 100 %

    Culture

    Depuis 2001, la ville de Tbilissi est membre de l'Association internationale des maires francophones[34].

    Religions

    Le siĂšge du catholicossat-patriarcat de toute la GĂ©orgie se trouve Ă  la cathĂ©drale de la TrinitĂ© de Tbilissi, remplaçant la cathĂ©drale de Sion, symbole de l'identitĂ© gĂ©orgienne, oĂč les fidĂšles vĂ©nĂšrent la Croix de la Grappe, apportĂ©e selon la tradition Ă  la GĂ©orgie par sainte Nino, lors de la conversion du royaume au IVe siĂšcle.

    96,9 % de la population de Tbilissi pratiquent le christianisme : 91,4 % sont des orthodoxes géorgiens, 4,8 % sont des apostoliques arméniens, 0,3 % sont catholiques et le reste des chrétiens sont des Russes ou des Ukrainiens.

    1,1 % de la population est musulmane, majoritairement des chiites d'origine azérie et iranienne.

    0,2 % sont des Juifs ; l'importance numérique de cette communauté religieuse est moindre par rapport à ce qu'elle était du temps de l'URSS, beaucoup de ses membres ayant émigré depuis cette époque vers Israël.

    Il existe aussi une minorité de Yézidis.

    • La mosquĂ©e chiite de Tbilissi.
      La mosquée chiite de Tbilissi.
    • La grande synagogue de Tbilissi, la plus importante de GĂ©orgie.
      La grande synagogue de Tbilissi, la plus importante de GĂ©orgie.
    • La cathĂ©drale Saints-Pierre-et-Paul.
      La cathédrale Saints-Pierre-et-Paul.
    • Une Ă©glise armĂ©nienne.
      Une église arménienne.

    Lieux et monuments

    La principale artÚre de circulation de Tbilissi, l'avenue Roustavéli est bordée de plusieurs monuments officiels gouvernementaux, d'édifices publics et religieux ainsi que des salles de spectacles, notamment le plus grand cinéma de Tbilissi.

    Tbilissi, la nuit

    • La forteresse de Narikala vue de nuit.
      La forteresse de Narikala vue de nuit.
    • Immeuble du centre-ville Ă©clairĂ©.
      Immeuble du centre-ville éclairé.
    • Panorama de nuit.
      Panorama de nuit.
    • L'Ă©glise et le pont MĂ©thĂ©ki de la Vierge et la petite chapelle Saint-Dodo vus de nuit.
      L'église et le pont Méthéki de la Vierge et la petite chapelle Saint-Dodo vus de nuit.
    • Maison Ă  balcon de bois illuminĂ©e, construite sur les remparts de la vieille ville.
      Maison à balcon de bois illuminée, construite sur les remparts de la vieille ville.
    • AcadĂ©mie des sciences
      Académie des sciences

    Éducation

    Musées

    Théùtre

    Cinéma

    Musique

    Jumelages

    Tbilissi est jumelée avec vingt villes :

    Dans la fiction

    Annexes

    Sources

    L'Office national des statistiques de GĂ©orgie publie rĂ©guliĂšrement des documents concernant la population et la dĂ©mographie ; ils contiennent parfois des chiffres lĂ©gĂšrement diffĂ©rents pour les mĂȘmes rubriques :

    Bibliographie

    • Niko Nikoladze (en) (1843-1928), Une pensĂ©e sur la montagne Likhi (1871)

    Liens externes

    Articles connexes

    Notes

    1. Le recensement de fin 2014 donne une population de 1 108 717 habitants pour Tbilissi.

    Références

    1. http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/no_106_janv-mars_2009_cle446315.pdf
    2. selon l'Office national des statistiques de GĂ©orgie.
    3. voir Émirat de Tbilissi
    4. lire aussi Histoire de Tbilissi
    5. Alexandre Dumas, qui visita la Géorgie à la fin des années 1850, décrit ainsi Le principal caravansérail de Tiflis a été bùti par un Arménien (
) in Alexandre Dumas, Le Caucase (en géorgien), Tbilissi, Merani, 1988, p. 168 (Le Caucase, Paris, Libra (...)
    6. Les archives prouvent que l'appellation Tbilissi existait parallĂšlement Ă  celle de Tiflis notamment sous la domination de l'Empire Russe Ă  la fin du XVIIIe siĂšcle. voir Niko Javakhishvili , Quand notre capitale s'appelait-elle « Tbilissi » ?, « Istoriani », fĂ©vrier, n° 2, 2011, p. 30–31
    7. (en) UNESCO: "Tbilisi Historic District", consulté le 22 novembre 2016
    8. « Tremblements de terre Géorgie aujourd'hui, historiques et cartes », sur sismique.zone (consulté le ).
    9. George Pierre, « La récupération de la steppe de Samgori (Géorgie).. In: Annales de Géographie. t. 61, n°327. », (consulté le ), p. 392
    10. Zurab Makharaze, Les tumuli riches de l’Âge du bronze ancien en GĂ©orgie, 2014
    11. À noter qu'Ă  l'Ă©poque, il n'y avait pas encore d'État gĂ©orgien uni, la Colchide et l'IbĂ©rie Ă©tant deux royaumes sĂ©parĂ©s. Tbilissi devint alors la capitale de l'IbĂ©rie.
    12. Michel Espagne, Hamlet Isaxanli, Shahin Mustafayev, La Montagne des langues et des peuples, Editions Demopolis, , 496 p. (ISBN 978-2354571597, lire en ligne), p. 351-373
    13. (en) « Tbilisi Has A Special Charm », sur unusual-travels.com (consulté le )
    14. (en) « Views of Tiflis – Rare centuries-old paintings by famous artists », sur georgianjournal.ge (consultĂ© le )
    15. Lili Sakhltkhytsichvili et Mirian MĂ©loua (2005), [GĂ©orgie : Le chĂąteau de Leuville, un avenir difficile Ă  dessiner] ; Samedi 7 mai 2005
    16. Luc et Mirian MĂ©loua, Leuville-sur-Orge et la GĂ©orgie, une histoire commune
    17. Ex. : l'employé licencié et devenu chomeur n'a plus droit qu'à une indemnité correspondant à un mois de travail : Code du travail de Georgie (2005), Article 37, section 3.
    18. “Kakha Bendukidze Promised Ultraliberal Reforms for Georgia” (in Russian), Polit.Ru, 2 juin 2004
    19. ESI, Georgia as a model, April 2010
    20. « Géorgie : des inondations meurtriÚres frappent la capitale Tbilissi et laissent des animaux s'échapper du zoo », sur huffingtonpost.fr, (consulté le )
    21. « Géorgie : un homme tué par un lion échappé du zoo de Tbilissi lors des inondations », sur huffingptonpost.fr, (consulté le )
    22. RĂ©gis GentĂ©, « GĂ©orgie - quand le parlement dĂ©mĂ©nage », Le Figaro,‎ (lire en ligne)
    23. « Number of population by administrative-territorial units and sex » [archive du ], sur geostat.ge (consulté le )
    24. Tbilisi in figures 2018 tbilisi.gov.ge
    25. http://mapa-metro.com/fr/georgie/tbilissi/tbilissi-metro-plan.htm
    26. (en) « Geometro.ge », sur geometro.ge (consulté le ).
    27. « Station de métro Elektrodepo (Tbilissi) » AccÚs libre, sur structurae.info, (consulté le ).
    28. (en) Office national des statistiques de Géorgie : « Population », consulté le 22 novembre 2016
    29. (en) Ronald Grigor Suny, The Making of the Georgian Nation, Indiana University Press, 2de Ă©d., 1994, p. 116.
    30. Cette fonction de véhicule intercommunautaire est toujours en usage dans les provinces de Samtskhé-Djavakhétie et Basse-Kartlie.
    31. (fr) Henry Bogdan, Histoire des peuples de l'ex-URSS, du IXe siĂšcle Ă  nos jours, Perrin, 1993, p. 154 ; (ISBN 9782012787063 et 9782262009403).
    32. (fr) Victor Dingelstedt, « La population du Caucase et la ville de Tiflis », Le Globe. Revue genevoise de géographie, tome 33, 1894. pp. 74-76.
    33. - (en) GeoStat - ETHNIC GROUPS BY MAJOR ADMINISTRATIVE-TERRITORIAL UNITS ; consulté le 24 janvier 2016.
    34. « Les villes membres », sur aimf.asso.fr (consulté le )
    35. « áȗანამედროვე განათლების აკადემია - Contemporary Education Academy CEA », sur facebook.com (consultĂ© le ).
    36. Laurence Aloir, « 2. Destination Tbilissi : électro et activisme en Géorgie », sur rfi.fr, RFI Musique, (consulté le ).
    37. Emmanuel Guillemain d'Echon, « Clubbing : la nuit en rose à Tbilissi », sur liberation.fr, Libération, (consulté le ).
    38. « presse.com/Journaux_Georgie.ht
 »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?).
    39. https://finchannel.com/world/georgia/
    40. « Home », sur Georgia Today on the Web (consulté le ).
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