1919
L'année 1919 est une année commune qui commence un mercredi.
1916 1917 1918 1919 1920 1921 1922 Décennies : 1880 1890 1900 1910 1920 1930 1940 SiÚcles : XVIIIe XIXe XXe XXIe XXIIe Millénaires : -Ier Ier IIe IIIe |
Afrique
Afrique du Sud, AlgĂ©rie, Angola, BĂ©nin, Botswana, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Cap-Vert, Centrafrique, Comores, RĂ©publique du Congo, RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo, CĂŽte d'Ivoire, Djibouti, Ăgypte, ĂrythrĂ©e, Ăthiopie, Gabon, Gambie, Ghana, GuinĂ©e, GuinĂ©e-Bissau, GuinĂ©e Ă©quatoriale, Kenya, Lesotho, Liberia, Libye, Madagascar, Malawi, Mali, Mauritanie, Maurice, Maroc, Mozambique, Namibie, Niger, Nigeria, Ouganda, Rwanda, Sao TomĂ©-et-Principe, SĂ©nĂ©gal, Seychelles, Sierra Leone, Somalie, Soudan, Soudan du Sud, Swaziland, Tanzanie, Tchad, Togo, Tunisie, Zambie et Zimbabwe AmĂ©rique
Antigua-et-Barbuda, Argentine, Bahamas, Barbade, Belize, Bolivie, BrĂ©sil, Canada (Alberta, Colombie-Britannique, Manitoba, Nouvelle-Ăcosse, Nouveau-Brunswick, Ontario, QuĂ©bec, Saskatchewan, Territoires du Nord-Ouest et Yukon), Chili, Colombie, Costa Rica, Cuba, RĂ©publique dominicaine, Dominique, Ăquateur, Ătats-Unis, Grenade, Guatemala, Guyana, HaĂŻti, Honduras, JamaĂŻque, Mexique, Nicaragua, Panama, Paraguay, PĂ©rou, Saint-Christophe-et-NiĂ©vĂšs, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Antigua-et-Barbuda, Salvador, Suriname, TrinitĂ©-et-Tobago, Uruguay et Venezuela Asie
Afghanistan, Arabie saoudite, ArmĂ©nie, AzerbaĂŻdjan, BahreĂŻn, Bangladesh, Bhoutan, Birmanie, Brunei, Cambodge, Chine, Chypre, CorĂ©e du Nord, CorĂ©e du Sud, Ămirats arabes unis, GĂ©orgie, Inde, IndonĂ©sie, Irak, Iran, IsraĂ«l, Japon, Jordanie, Kazakhstan, Kirghizistan, KoweĂŻt, Laos, Liban, Malaisie, Maldives, Mongolie, NĂ©pal, Oman, OuzbĂ©kistan, Pakistan, Philippines, Qatar, Russie, Singapour, Sri Lanka, Syrie, Tadjikistan, ThaĂŻlande, Timor oriental, TurkmĂ©nistan, Turquie, ViĂȘt Nam et YĂ©men Europe
Allemagne, Albanie, Andorre, Arménie, Autriche, Azerbaïdjan, Belgique, Biélorussie, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Chypre, Croatie, Danemark, Espagne, Estonie, Finlande, France (Bretagne et Lorraine), Géorgie, GrÚce, Hongrie, Irlande, Islande, Italie, Kazakhstan, Lettonie, Liechtenstein, Lituanie, Luxembourg, Macédoine, Malte, Moldavie, Monaco, Monténégro, NorvÚge, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Roumanie, Royaume-Uni (), Russie, Saint-Marin, Serbie, Slovaquie, Slovénie, SuÚde, Suisse, République tchÚque, Turquie, Ukraine et Vatican Océanie
Australie, Ătats fĂ©dĂ©rĂ©s de MicronĂ©sie, Fidji, Salomon, Kiribati, Ăles Marshall, IndonĂ©sie, Nauru, Nouvelle-ZĂ©lande, Palaos, Papouasie-Nouvelle-GuinĂ©e, Samoa, Timor oriental, Tonga, Tuvalu et Vanuatu |
L'année 1919 est marquée par la négociation des traités de paix mettant fin à la PremiÚre Guerre mondiale. La conférence de paix de Paris aboutit le 28 juin à la création de la Société des Nations et à la signature du traité de Versailles puis le 10 septembre au traité de Saint-Germain-en-Laye.
En bref
- 5 janvier - 12 janvier : révolte spartakiste de Berlin.
- 14 février : début de la guerre soviéto-polonaise.
- 9 mars : révolution égyptienne.
- 13 avril : le massacre dâAmritsar marque lâĂ©veil du nationalisme indien.
- 3 - 28 mai : troisiĂšme guerre anglo-afghane[1].
- 15 mai : occupation de Smyrne par la GrÚce ; début de la guerre gréco-turque.
- 19 mai : dĂ©but de la guerre dâindĂ©pendance turque.
- 13 octobre : convention de Paris portant réglementation de la navigation aérienne[2].
ĂvĂ©nements
Afrique
- Janvier : crĂ©ation par Clements Kadalie de lâIndustrial and Commercial Workers Union (ICU), premier syndicat noir en Afrique du Sud[3]. Il compte 60 000 membres en 1926
- 19 - 21 fĂ©vrier : premier CongrĂšs panafricain Ă Paris (W.E.B. DuBois, Blaise Diagne). Il cherche Ă obtenir des puissances coloniales une reconnaissance des services rendus par les Africains pendant la guerre et un nouveau statut pour la race noire en Afrique[4]. William Du Bois, un sociologue afro-amĂ©ricain, plaide sans succĂšs pour l'autodĂ©termination des « peuples de couleur ». Ă la suite du CongrĂšs panafricain, des Antillais et des Africains (Jean Ralaimongo) crĂ©ent Ă Paris la « Ligue française pour lâaccession des indigĂšnes de Madagascar aux droits de citoyens français »[5].
- 1er mars : un décret détache la partie méridionale de la boucle du Niger du haut-Sénégal-Niger et crée la colonie de Haute-Volta[6].
- 20 juin : création par décret du lycée de Saint-Louis du Sénégal, qui devient le 10 novembre le lycée Faidherbe, le premier au Sénégal (ouvert le )[7].
- 10 juillet : le Cameroun et le Togo passent sous mandat britannique et français[8].
- 17 juillet : dĂ©but dâune grĂšve gĂ©nĂ©rale en Sierra Leone, accompagnĂ©e dâĂ©meutes et de pillages des boutiques des commerçants levantins[9].
- 21 aoĂ»t : le Conseil des Quatre accepte lâaccord Orts-Milner signĂ© le 30 mai. Le Ruanda-Urundi passe sous mandat belge. Le Tanganyika passe sous mandat britannique[10].
- 23 octobre : premiĂšre circulaire Northey, au Kenya. Le gouverneur Edward Northey institue le quasi-travail forcĂ© des indigĂšnes (1918-1921). Les missionnaires sâopposent Ă cette politique[11].
- 30 novembre : encyclique Maximum illud de BenoĂźt XV ; avec celle de Pie XI Rerum Ecclesiae du , elle favorise lâĂ©mergence dâun clergĂ© indigĂšne en Afrique et en OcĂ©anie dans lâĂglise catholique pendant lâentre-deux-guerres[12].
- 29 décembre : Mopti est érigée en commune mixte[13].
- Décembre : grÚve des dockers du Cap, organisée par Clements Kadalie en Afrique du Sud[14].
Amérique
- 7 - 14 janvier : semaine tragique en Argentine. La rĂ©pression de la grĂšve gĂ©nĂ©rale Ă Buenos Aires provoque la mort de plus de 200 ouvriers. Elle marque lâapogĂ©e du mouvement ouvrier en Argentine (1917-1921)[15].
- 1er mars : Baltasar Brum est Ă©lu prĂ©sident de lâUruguay Ă la suite de la rĂ©forme constitutionnelle[16]. Il poursuit la politique initiĂ©e par JosĂ© Batlle y Ordóñez.
- 10 avril : assassinat dâEmiliano Zapata sur ordre du prĂ©sident mexicain Venustiano Carranza[17].
- 14 - 15 juin : premier vol transatlantique sans escale de John Alcock et Arthur Brown, entre Terre-Neuve et lâIrlande[18].
- 4 juillet : Augusto Bernardino LeguĂa est portĂ© au pouvoir au PĂ©rou Ă la suite dâune campagne populiste. Son rĂ©gime devient rapidement dictatorial et doit affronter la contestation Ă©tudiante. Retour au militarisme (Oncenio, 1919-1930). LeguĂa promulgue une nouvelle Constitution en 1920[19].
Asie
- 22 janvier : aprĂšs avoir pris Oufa le 31 dĂ©cembre, lâArmĂ©e rouge prend Orenbourg[20]. Elle vainc en 1919-1920 les troupes russes contre-rĂ©volutionnaires rĂ©fugiĂ©es dans les steppes et occupe le Kazakhstan. La Kirghizie, aprĂšs avoir rĂ©sistĂ© aux bolcheviks, est rattachĂ©e Ă la RĂ©publique socialiste soviĂ©tique autonome (RSSA) du Turkestan au sein de la RĂ©publique socialiste fĂ©dĂ©rative soviĂ©tique de Russie (RSFSR) jusquâen 1924[21].
- 20 fĂ©vrier : l'Ă©mir dâAfghanistan Habibullah Khan est assassinĂ© Ă LaghmĂąn. Son frĂšre Nasrullah est proclamĂ© Ă©mir Ă Jalalabad[22].
- 25 fĂ©vrier : Amanullah Khan, fils dâHabibullah, est proclamĂ© Ă©mir d'Afghanistan Ă Kaboul. Il fait arrĂȘter son oncle Nasrullah le 28 fĂ©vrier. Le 3 mars, il Ă©crit au vice-roi des Indes Lord Chelmsford pour affirmer lâindĂ©pendance de son pays et renĂ©gocier le traitĂ© anglo-afghan[22]. DĂ©terminĂ© Ă mettre son pays totalement Ă lâĂ©cart de la sphĂšre dâinfluence britannique, il dĂ©clare la guerre au Royaume-Uni en mai. Les Britanniques, confrontĂ©s au mĂȘme moment au mouvement grandissant de libĂ©ration indienne, nĂ©gocient un traitĂ© de paix.
- 1er mars : mouvement du 1er mars (Samil Undong) en CorĂ©e. Le texte de la dĂ©claration dâindĂ©pendance du pays, alors occupĂ©e par le Japon, est lu publiquement dans un parc de SĂ©oul Ă lâoccasion des funĂ©railles du dernier roi de la dynastie ChosĆn. Des manifestations non violentes Ă©clatent pour rĂ©clamer lâindĂ©pendance et se rĂ©pandent dans tout le pays, impliquant deux millions de CorĂ©ens. Elles cessent le 15 avril Ă la suite de la rĂ©pression par lâarmĂ©e japonaise (7 509 tuĂ©s, 15 961 blessĂ©s et 46 948 arrestations)[23].
- 18 mars, Inde : Rowlatt Act instaurant des cours spĂ©ciales et autorisant au vice-roi et aux gouverneurs la dĂ©tention sans procĂšs pour activitĂ©s subversives. Ces lois provoquent une recrudescence de lâactivitĂ© nationaliste. Gandhi, alors Ă la tĂȘte du CongrĂšs national indien, dĂ©clenche un satyĂągraha (« force de la vĂ©ritĂ© », action de masse, non-violente) pour protester contre lâexil de deux chefs nationalistes[1].
- 13 avril :
- les autoritĂ©s britanniques ripostent Ă lâĂ©veil du nationalisme indien par le massacre d'Amritsar, au Pendjab (ville des Sikhs), tirant sur la foule et faisant 379 morts et 1 208 blessĂ©s[1]. Des Ă©meutes sâensuivent Ă Bombay, Calcutta, Ahmedabad et Delhi. Rabindranath Tagore, prix Nobel de littĂ©rature, renvoie son titre de chevalier (knight) en signe de protestation.
- Amanullah proclame lâindĂ©pendance de lâAfghanistan[22].
- dix dirigeants coréens en exil établissent à Shanghai un gouvernement provisoire de la république de Corée[24].
- 30 avril : Wilson, Clemenceau et Lloyd George accordent au Japon les droits, titres et privilĂšges acquis par lâAllemagne en Chine dans le Shandong[25]. Les « Vingt et une demandes » Ă la Chine sont refusĂ©es mais si le Japon reçoit des compensations, il ne sâen estime pas moins humiliĂ© sur la scĂšne internationale.
- 3 mai-4 mai : des troupes afghanes franchissent la frontiĂšre indienne Ă lâouest de la passe de Khyber et prennent le village de Bagh, qui contrĂŽle lâapprovisionnement en eau de la garnison britannique Ă Landi Kotal. Lâincident marque le dĂ©but de la troisiĂšme guerre anglo-afghane[22].
- 4 mai : mouvement du 4 mai[25]. Manifestations Ă©tudiantes Ă PĂ©kin (Beijing) en Chine, pour la modernisation, la dĂ©mocratie, et contre le Japon et les autres puissances impĂ©rialistes. Ăveil du nationalisme chinois. Certains manifestants rejoindront plus tard le Parti communiste chinois (PCC).
- 19 mai-20 mai : éruption du Kelud en Indonésie[26] ; 5 088 morts[27]
- 28 juin : le gouvernement de la république de Chine refuse de signer le traité de Versailles[25].
- Juin : crĂ©ation dâune RĂ©publique kirghize rebaptisĂ©e RĂ©publique socialiste soviĂ©tique autonome (RSSA) kirghize (kazakhe) le [28].
- 10 juillet, Kazakhstan : le Conseil des commissaires du peuple nomme un ComitĂ© rĂ©volutionnaire Kirghiz (Kazakh) ou Kirrevkom ; pendant lâĂ©tĂ©, dĂ©couragĂ©s par les dĂ©faites des Russes blancs et influencĂ©s par les promesses dâautonomie des bolcheviks, de nombreux membres Ă©minents dâAlash Orda rejoignent le Kirrevkom[29].
- 8 août :
- par un accord conclu Ă Rawalpindi, les Britanniques reconnaissent la souverainetĂ© et lâindĂ©pendance de la nation afghane[22].
- Mitsukawa KametarĆ et ShĆ«mei Ćkawa fondent le groupe de discussion nationaliste et club politique Yuzonsha[30]. DĂ©but au Japon dâun vigoureux courant ultranationaliste.
- 12 aoĂ»t : lâamiral SaitĆ Makoto remplace Hasegawa Yoshimichi, contestĂ© dans sa gestion du mouvement du 1er mars, comme gouverneur-gĂ©nĂ©ral de CorĂ©e. DĂšs le 19 aoĂ»t, il publie le « DĂ©cret impĂ©rial pour la rĂ©organisation du gouvernement-gĂ©nĂ©ral de Choson ». Il est Ă SĂ©oul le 2 septembre[31].
- 21 septembre : les musulmans indiens[32], qui sâinquiĂštent du sort rĂ©servĂ© au calife ottoman aprĂšs la dĂ©faite de la Turquie, fondent Ă Lucknow la ConfĂ©rence panindienne pour le Califat (All-India Khilafat Conference) qui Ă©lit Gandhi comme prĂ©sident le 24 novembre Ă Delhi. Le CongrĂšs choisit le 17 octobre comme jour de deuil (all-India Khilafat Day)[33].
- 22 novembre : le gouvernement Chinois annonce par dĂ©cret la suppression de lâautonomie de la Mongolie[34].
- 25 novembre : lâĂ©cole rĂ©formiste de Deoband, opposĂ©e Ă la partition de lâInde, fonde lâAssociation des oulĂ©mas de lâInde (Jamiat Ulema-e-Hind (en))[35].
- 2 dĂ©cembre : une garnison chinoise sâinstalle Ă Ourga et dĂ©sarme les troupes mongoles[36].
- 23 dĂ©cembre : proclamation par le roi George V du Royaume-Uni du Government of India Act, inspirĂ© du rapport Montagu-Chelmsford de 1918[1]. Il Ă©tend la reprĂ©sentation des diverses communautĂ©s indiennes aux assemblĂ©es provinciales Ă©lues et Ă lâassemblĂ©e centrale. LâautoritĂ© des provinces est renforcĂ©e selon le principe de la « dyarchie ». Certains secteurs jusque-lĂ rĂ©servĂ©s aux gouvernements provinciaux (Ă©ducation, santĂ©, agriculture, collectivitĂ©s locales) sont transfĂ©rĂ©s Ă des ministres responsables devant les assemblĂ©es lĂ©gislatives, tandis que les autres (finances), restent dĂ©volus Ă des ministres nommĂ©s par les Britanniques.
Proche-Orient
- 1er janvier : mĂ©morandum de Faysal[37]. La Grande-Bretagne, qui considĂšre le Hedjaz comme une puissance belligĂ©rante faisant partie du camp des vainqueurs, fait pression pour que lâĂ©mir Faysal soit le seul reprĂ©sentant des Arabes Ă la confĂ©rence de Versailles. Elle interdit aux Palestiniens, aux MĂ©sopotamiens et aux Ăgyptiens dâenvoyer une dĂ©lĂ©gation. EncadrĂ© par des officiers britanniques (T. E. Lawrence), Faysal expose les revendications arabes, nettement favorables Ă lâinfluence britannique : il propose une confĂ©dĂ©ration dâĂtats sous la direction de son pĂšre Hussein, composĂ©e de la Syrie, de lâIrak, de la Palestine, du Hedjaz, du YĂ©men. En Syrie et en Irak, Faysal demande lâappui de conseillers Ă©trangers, sans en prĂ©ciser la nationalitĂ©. En Palestine, il estime que le conflit potentiel entre Juifs et Arabes nĂ©cessite une tutelle Ă©trangĂšre directe. Il ne fait pas mention des revendications françaises au Liban et en Syrie.
- 3 janvier : accord signĂ© entre Faysal et Weizmann[38]. Il parle dâun Ătat arabe en Palestine mais affirme Ă©galement que les statuts de cette derniĂšre doit ĂȘtre dĂ©finis selon les termes de la dĂ©claration Balfour. Lâimmigration des Juifs sera libre et lâOrganisation sioniste aidera au dĂ©veloppement de lâĂtat arabe. Faysal ajoute que cet accord est conditionnĂ© par la satisfaction des demandes dâindĂ©pendance quâil a exposĂ©es Ă Versailles. LâĂ©chec des revendications arabes devant les puissances rend lâaccord caduc et en Ă©tĂ© Faysal revendique la Palestine comme partie du royaume arabe de Damas. Les nationalistes dâorigine palestinienne, dans lâentourage de lâĂ©mir, se rapprochent du projet de Syrie intĂ©grale de la France Ă condition que soit refusĂ© tout projet sioniste.
- 18 janvier - 28 juin : confĂ©rence de Versailles[39]. La France, opposĂ©e au mĂ©morandum de Faysal, favorise la prĂ©sentation Ă Versailles de dĂ©lĂ©gations syrienne et libanaise. Les revendications syriennes sont exposĂ©es par ComitĂ© central syrien, composĂ© de personnalitĂ©s francophiles. Sa dĂ©lĂ©gation, reçue Ă Versailles le 13 fĂ©vrier, demande la constitution dâune Grande Syrie englobant la Palestine et le Liban, placĂ©e sous la tutelle de la France. Le 15 fĂ©vrier la dĂ©lĂ©gation libanaise, essentiellement composĂ©e de Maronites revendique la crĂ©ation dâun Grand Liban de Tripoli Ă SaĂŻda, incluant Beyrouth, sous tutelle française[40].
- 27 janvier-10 fĂ©vrier : les notables palestiniens organisent un congrĂšs islamo-chrĂ©tien Ă JĂ©rusalem et demandent lâapplication du principe de droit des peuples, leur rattachement Ă la Syrie et refusent les revendications françaises sur la Palestine[41]. Ils demandent une tutelle britannique si celle-ci rejette le projet sioniste. Le congrĂšs vote une organisation permanente, lâAssociation islamo-chrĂ©tienne, sous lâautoritĂ© du maire de JĂ©rusalem Moussa Qassem al-Husseini.
- 14 et 21 fĂ©vrier : les notables chiites envoient deux adresses au prĂ©sident Wilson qui revendique lâautodĂ©termination et lâindĂ©pendance du peuple irakien[42]. La Grande-Bretagne empĂȘche toute dĂ©lĂ©gation nationale irakienne de se rendre en Europe.
- 27 fĂ©vrier : la dĂ©lĂ©gation sioniste Ă Versailles rĂ©affirme la nĂ©cessitĂ© de lâĂ©migration libre vers la Palestine. Elle ne rĂ©clame pas directement un Ătat mais demande quâon laisse aux Juifs la possibilitĂ© de bĂątir « une nation aussi juive que la nation française est française et que la nation britannique est britannique »[43]. Cette dĂ©claration est comprise par les Palestiniens comme le prĂ©lude de la prise de possession du pays par les Juifs.
- 9 mars : rĂ©volte nationaliste en Ăgypte menĂ©e par le parti Wafd de Saad Zaghlul contre le refus des Britanniques de prendre en considĂ©ration la demande dâindĂ©pendance du pays. Lâarrestation et la dĂ©portation des chefs du Wafd Ă Malte le 8 mars dĂ©clenche une vĂ©ritable vague rĂ©volutionnaire[44]. La rĂ©pression britannique, menĂ©e par le gĂ©nĂ©ral Allenby, fait des milliers de morts. Les chefs du Wafd sont toutefois libĂ©rĂ©s le 7 avril[45].
- 29 mars : dĂ©barquement de forces italiennes Ă Antalya, qui avancent vers Smyrne[46]. Les Italiens revendiquent le sud-ouest de lâAnatolie en concurrence avec les Grecs.
- 11 avril : Saad Zaghlul se rend Ă Versailles mais ne parvient pas Ă empĂȘcher la reconnaissance internationale du protectorat britannique sur lâĂgypte[47].
- 15 mai, guerre grĂ©co-turque : les forces grecques dĂ©barquent Ă Smyrne avec lâaccord des AlliĂ©s. Les affrontements entre Grecs et Turcs font 500 morts[48].
- 19 mai : Mustafa Kemal dĂ©barque Ă Samsun[49]. DĂ©but de la guerre dâindĂ©pendance turque.
- 22 mai : dĂ©but de la premiĂšre rĂ©volte kurde contre les Britanniques en Irak. Le gouverneur de Sulaymaniya Mahmoud Barzandji fait arrĂȘter tous les officiers britanniques et se proclame souverain de tout le Kurdistan[50].
- 25-26 mai, Arabie : bataille de Turabah. Les Ikhwans dâAbdelaziz Ibn Saâud dĂ©font les troupes dâAbdallah, fils de Hussein, qui ont pris Turaba le 21[51]. Le conflit sâaccompagne dâune intense propagande religieuse, Ibn Saâud accusant le shĂ©rif dâavoir trahi lâIslam, Hussein accusant Saâud dâĂȘtre un hĂ©rĂ©tique. Les succĂšs saoudiens sont freinĂ©s sous la pression des Britanniques. Ibn Saâud se tourne alors vers le sud et occupe lâintĂ©rieur du Asir, entre le YĂ©men et le Hedjaz.
- 29 mai : dĂ©part pour Constantinople de la commission King-Crane. La question syrienne envenime les relations franco-britanniques durant la confĂ©rence de Versailles. Wilson propose lâenvoi dâune commission dâenquĂȘte chargĂ©e de recueillir lâavis des populations de Syrie (10 juin-21 juillet). La France et la Grande-Bretagne refusent dây participer, et les conclusions rendues par la commission le 28 aoĂ»t restent sans effets. En raison des troubles qui secouent son Empire, la Grande-Bretagne dĂ©cide finalement de retirer ses troupes de Syrie le 13 septembre, reconnaissant lâinfluence française sur la rĂ©gion[43] - [52].
- 3 juin : arrivĂ©e Ă Diyarbakır de la mission Noel au Kurdistan, chargĂ©e par les Britanniques dâorganiser lâindĂ©pendance kurde face au nationalisme turc[53]
- 22 juin : Mustafa Kemal lance dâAmasya une proclamation condamnant la politique impĂ©riale de dĂ©mission[49].
- 2 juillet : privĂ© des fonds britanniques, le CongrĂšs arabe syrien rĂ©unit Ă Damas proclame lâindĂ©pendance totale de la Syrie sous la protection de Faysal englobant le Liban et la Palestine, proclamation remise Ă la Commission King-Crane le lendemain[43]. La France durcit sa position. Elle envoie une force militaire au Liban commandĂ©e par le gĂ©nĂ©ral Gouraud, nommĂ© le 8 octobre, gĂ©nĂ©ral en chef commandant lâarmĂ©e du Levant, qui est Ă Beyrouth le 21 novembre[54]. Des troupes arabes irrĂ©guliĂšres pĂ©nĂštrent au Liban pour attaquer les positions françaises ou mĂšnent des actions de sabotage contre les lignes ferroviaires menant vers les lignes de front françaises contre les kĂ©malistes.
- 5 juillet : à Constantinople, les dirigeants Jeunes-Turcs Talaat Pacha, Enver Pacha, Djemal Pacha et le docteur Nazim sont condamnés à mort par contumace par la cour martiale pour leur responsabilité dans le massacre des Arméniens[55].
- 23 juillet : ouverture du congrĂšs dâErzurum[49]. Mustafa Kemal organise la rĂ©union de congrĂšs nationaux Ă Erzurum et Ă ) oĂč sont posĂ©s en principe lâintĂ©gritĂ© des territoires peuplĂ©s majoritairement de Turcs et envisagĂ© la crĂ©ation dâun gouvernement populaire[56].
- 7 dĂ©cembre : arrivĂ©e dâune commission dâenquĂȘte dirigĂ©e par Lord Milner au Caire. Elle est envoyĂ©e par Londres pour trouver une solution contre lâagitation rĂ©volutionnaire qui se poursuit en Ăgypte mais elle est boycottĂ©e par les Ăgyptiens[57]. La commission propose, dans son rapport dâavril 1920, la conclusion dâun rapport bilatĂ©ral entre la Grande-Bretagne et lâĂgypte.
- 27 décembre : Mustafa Kemal arrive à Ankara aprÚs la victoire des nationalistes aux législatives[58].
Europe
- 9 janvier : SoupçonnĂ©e de germanophilie, la grande-duchesse Marie-AdĂ©laĂŻde de Luxembourg est contrainte d'abdiquer. sa sĆur Charlotte de Luxembourg lui succĂšde. La grande-duchesse douairiĂšre Marie-Anne de Bragance est priĂ©e de se retirer en BaviĂšre.
- 10 janvier : David Lloyd George, Premier ministre du Royaume-Uni, réorganise un cabinet de paix. Churchill au secrétariat à la Guerre[59].
- 18 janvier : ouverture de la confĂ©rence de la Paix[39] au Quai dâOrsay Ă Paris (1919-1921) qui rĂ©unit les reprĂ©sentants des 27 Ătats victorieux de la PremiĂšre Guerre mondiale afin de nĂ©gocier les traitĂ©s de paix et de crĂ©er la SociĂ©tĂ© des Nations. Georges Clemenceau en est Ă©lu prĂ©sident, les autres reprĂ©sentants des grands pays sont le Britannique David Lloyd George, lâAmĂ©ricain Thomas Woodrow Wilson et lâItalien Vittorio Orlando (Conseil des Quatre).
- 19 janvier : dĂ©but dâune tentative de restauration monarchique au Portugal, la « Monarchie du Nord ». Elle Ă©choue le 13 fĂ©vrier[60]. Salazar, alors enseignant Ă la facultĂ© de Coimbra, est accusĂ© dâavoir trempĂ© dans le complot royaliste, et sanctionnĂ©[61].
- 21 janvier : les dĂ©putĂ©s indĂ©pendantistes irlandais constituent un Parlement indĂ©pendant dâIrlande (DĂĄil Ăireann) Ă Dublin et adoptent une dĂ©claration dâindĂ©pendance[62]. DĂ©but de la guerre dâindĂ©pendance irlandaise, affrontements entre troupes britanniques et forces nationalistes (1919-1922).
- 31 janvier : battle of George Square. Charge de la police Ă Glasgow lors dâune grĂšve pour la rĂ©duction du temps de travail[63].
- 14 mars : Lloyd George sâoppose au plan de Clemenceau dâannexion de la RhĂ©nanie tout en acceptant une occupation militaire temporaire. Il suggĂšre que la frontiĂšre franco-allemande soit garantie par Londres et Washington. Clemenceau accepte deux jours aprĂšs malgrĂ© lâopposition de Foch[64]. Lloyd George exige que les rĂ©parations couvrent les pensions des veuves de guerre[65].
- 23 mars : l'ex-empereur Charles Ier d'Autriche et sa famille arrivent en Suisse oĂč commence leur vie d'exil.
- 3 avril : le parlement autrichien vote la "Loi de Habsbourg" confisquant les biens des membres de l'ex-dynastie.
- 11 avril : rejet du principe de lâĂ©galitĂ© des races proposĂ© par le Japon Ă la confĂ©rence de Paris[66].
- 28 avril : pacte de la Société des Nations (SdN), installée à GenÚve[67].
- 3 juin : crĂ©ation dâun ministĂšre de la SantĂ© au Royaume-Uni[68].
- 18 juin : le président américain Woodrow Wilson rend visite en Belgique.
- 21 juin : Sabordage de la flotte allemande Ă Scapa Flow
- 28 juin : signature du traitĂ© de Versailles entre la France, ses alliĂ©s et lâAllemagne, qui met fin Ă la PremiĂšre Guerre mondiale[39].
- LâAllemagne perd 10 % de son territoire : Alsace-Lorraine, cantons dâEupen, de Malmedy et de Moresnet (Ă la Belgique), Nord du Schleswig-Holstein (Danemark), Luxembourg, Posnanie et Prusse-Occidentale (Pologne). La Sarre relĂšve pour 15 ans de la SDN. La RhĂ©nanie est dĂ©militarisĂ©e et occupĂ©e par les AlliĂ©s pendant 15 ans. Les AlliĂ©s imposent la livraison de tout le matĂ©riel militaire, lâinterdiction du service militaire obligatoire et la dissolution du grand Ă©tat-major. LâarmĂ©e devra ĂȘtre limitĂ©e Ă 100 000 hommes. LâAllemagne est tenue pour responsable des dommages de guerre.
- 10 septembre : signature du traitĂ© de Saint-Germain-en-Laye entre les AlliĂ©s et lâAutriche. DĂ©membrement de lâempire Austro-hongrois. LâAnschluss (unification entre lâAllemagne et lâAutriche) est interdite[70].
- 13 septembre : lâUnion ouvriĂšre nationale devient la ConfĂ©dĂ©ration gĂ©nĂ©rale du travail (anarcho-syndicaliste) au Portugal[69].
- 29 septembre : scolarité obligatoire de 7 à 12 ans au Portugal[71].
- 28 septembre : référendum au Luxembourg : la monarchie et la dynastie sont conservées.
- 29 septembre et 1er octobre : fusion du parti Ă©volutionniste et du parti unioniste en un parti nationaliste rĂ©publicain au Portugal, le Parti rĂ©publicain libĂ©ral[72], Ă la suite d'une pĂ©riode dâinstabilitĂ© politique[60].
- 5 octobre : le conservateur António José de Almeida, élu président de la république du Portugal le 6 août, entre en fonction (fin en 1923)[73].
- 5-6 octobre : rĂ©fĂ©rendum sur lâintroduction de la prohibition des boissons spiritueuses en NorvĂšge[74].
- 6 novembre : Malgré l'opposition du parlement, la grande-duchesse Charlotte épouse le prince Félix de Bourbon-Parme, frÚre de l'ex-impératrice d'Autriche et ancien officier autrichien ayant combattu contre les alliés.
- 19 novembre : le Sénat américain refuse de ratifier le traité de Versailles[75].
Allemagne
- 1er janvier : fondation du Parti communiste dâAllemagne (KPD) par la Ligue Spartakus[77].
- 5 janvier :
- création du Parti des travailleurs allemands (DAP)[78], qui devient en 1920 le Parti national-socialiste des travailleurs allemands (NSDAP).
- dĂ©but de l'insurrection spartakiste menĂ©e par les dirigeants berlinois du parti social-dĂ©mocrate indĂ©pendant, les dĂ©lĂ©guĂ©s rĂ©volutionnaires et les spartakistes[77]. Lâinsurrection est Ă©crasĂ©e du 9 au 12 janvier par le ministre social-dĂ©mocrate de la Reichswehr Gustav Noske et par les corps francs[79].
- 10 janvier : une rĂ©publique soviĂ©tique est proclamĂ©e Ă BrĂȘme. Elle dure quatre semaines[80].
- 15 janvier : Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg sont assassinés par des membres de la garde montée[77].
- 19 janvier : Ă©lections Ă lâAssemblĂ©e nationale constituante. Victoire du SPD, du Zentrum et du DDP (dĂ©mocrates) qui obtiennent les 3/4 des suffrages[81].
- 6 février : la nouvelle assemblée se réunit à Weimar[78].
- 11 février : élection de Friedrich Ebert président du Reich[78].
- 13 février : Philipp Scheidemann forme un gouvernement de coalition[78].
- 21 février : assassinat du dirigeant social-démocrate des Conseils de BaviÚre, Kurt Eisner, à Munich[77].
- 3 mars : Ă lâappel du Parti communiste dâAllemagne, les conseils ouvriers de Berlin dĂ©clenchent une grĂšve gĂ©nĂ©rale. Le ministre de la Reichswehr proclame lâĂ©tat de siĂšge suivi le lendemain par des affrontements entre les manifestants et lâarmĂ©e[82].
- 4-13 mars : la rĂ©pression de la grĂšve gĂ©nĂ©rale Ă Berlin par la police et lâarmĂ©e fait 12 000 morts[80]. Arrestation de militants spartakistes.
- 7 avril : tentative de révolution communiste en BaviÚre. Proclamation de la république des conseils de BaviÚre[81].
- 22 avril : aprĂšs ĂȘtre parvenus Ă un accord sur les rĂ©parations allemandes et sur la Sarre, les AlliĂ©s sâentendent sur lâoccupation temporaire de la RhĂ©nanie par les troupes françaises[83].
- 23 avril : lâarmĂ©e et les corps francs entrent en BaviĂšre pour Ă©craser lâinsurrection dĂ©clenchĂ©e le 7 avril[78].
- 1er-8 mai : lâarmĂ©e et les corps franc prennent Munich. Fin de la rĂ©publique des conseils de BaviĂšre[78].
- 12 mai : lâAssemblĂ©e nationale constituante allemande, rĂ©unie en session extraordinaire, rejette le projet de traitĂ© soumis Ă la dĂ©lĂ©gation allemande Ă Versailles le 7 mai[84].
- 16 juin : les AlliĂ©s adressent un ultimatum Ă lâAllemagne. Berlin a sept jours pour accepter les conditions de paix[84].
- 20 juin : le Gouvernement Scheidemann, refusant de prendre la responsabilitĂ© de signer le traitĂ© de Versailles. Friedrich Ebert reste Ă son poste et le lendemain confie Ă un cabinet de coalition dirigĂ© par Gustav Bauer la tĂąche dâaccepter le « Diktat »[78].
- 21 juin : sabordage de la flotte de guerre allemande Ă Scapa Flow dans les Ăźles Orcades[85].
- 22 - 23 juin : lâassemblĂ©e de Weimar sâincline Ă 237 voix contre 138 et approuve le traitĂ© de Versailles[78]. Elle rejette cependant les articles sur la responsabilitĂ© et les criminels de guerre.
- 28 juin : le traitĂ© de Versailles est signĂ©, y compris les articles jugĂ©s « honteux » par lâassemblĂ©e[78].
- 31 juillet : lâAssemblĂ©e nationale adopte la constitution de Weimar[79], proclamĂ©e le 11 aoĂ»t[78]. Le chancelier du Reich et le gouvernement du Reich seront responsables devant le Reichstag, Ă©lu pour quatre ans au suffrage universel et qui peut ĂȘtre dissout par le prĂ©sident du Reich (Ă©lu pour 7 ans). Le Reichsrat, formĂ© des reprĂ©sentants des diffĂ©rents LĂ€nder, remplace le Bundesrat mais voit sa compĂ©tence rĂ©duite (pouvoir suspensif). Le Reich comprend 17 LĂ€nder au lieu de 25, Ă la suite de la fusion de sept principautĂ©s en un Ătat de Thuringe. Le pouvoir fĂ©dĂ©ral est renforcĂ© (perception de presque tous les impĂŽts).
- 14 août : la Constitution de Bamberg, adopté le 12, est promulguée par la BaviÚre[86].
- 16-17 aoĂ»t : dĂ©but dâune insurrection des populations polonaises contre lâautoritĂ© allemande en Haute-SilĂ©sie. Le 19 aoĂ»t, lâĂ©tat de siĂšge est proclamĂ©. Le 24 lâinsurrection est dĂ©finitivement rĂ©primĂ©e par les corps franc[87].
- 2 septembre : les AlliĂ©s imposent Ă lâAllemagne de renoncer Ă lâarticle 61 de la constitution de Weimar qui prĂ©voyait la possibilitĂ© dâun Anschluss (unification) entre lâAllemagne et lâAutriche[78].
- 12 septembre : dans une brasserie de Munich, Adolf Hitler prend la parole Ă un meeting du Parti ouvrier allemand, fondĂ© en janvier. Le 19 octobre, il sollicite son adhĂ©sion Ă ce parti avec lâapprobation de ses supĂ©rieurs, qui est acceptĂ©e le [78].
- 18 novembre : devant la commission dâenquĂȘte du Reichstag, Hindenburg, qui a dĂ©missionnĂ© le 25 juin, rejette la responsabilitĂ© de la dĂ©faite sur les dissensions entre partis et sur la propagande rĂ©volutionnaire (thĂšse du « coup de poignard dans le dos »)[88].
Europe orientale
- 1er janvier : indépendance de la Biélorussie, érigée en république socialiste soviétique (fin en 1921)[89].
- 5 janvier : lâarmĂ©e rouge prend Vilnius[90].
- 8 janvier : une « AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des Saxons » rĂ©unie Ă MediaĆ en Transylvanie accepte les rĂ©solutions dâAlba Julia et demande leur incorporation Ă la Roumanie[91].
- 17 janvier : accord entre JĂłzef PiĆsudski et Ignacy Paderewski. PiĆsudski reste chef de lâĂtat et Paderewski devient Premier ministre et ministre des Affaires Ă©trangĂšres du premier gouvernement indĂ©pendant en Pologne[90].
- 24 janvier : le Parlement de Bucarest approuve l'ensemble des unions dont celle de la Bessarabie[92].
- 26 janvier : élections législatives polonaises[90].
- 3-4 fĂ©vrier : le Premier ministre grec Eleftherios Venizelos prĂ©sente au conseil des Dix les revendications de la GrĂšce : la Thrace, Smyrne, Chypre et lâĂpire du Nord[93].
- 5 février : Kiev est reconquise par les bolchéviks qui chassent le gouvernement du Directoire de la République populaire ukrainienne (Simon Petlioura)[90].
- 14 février : bataille de Bereza Kartuska, en Biélorussie, premier engagement de la guerre polono-soviétique (1919-1920)[94].
- 27 février : proclamation de la République socialiste soviétique lituano-biélorusse[90].
- 2-6 mars : congrĂšs de fondation de la IIIe Internationale communiste Ă Moscou[95].
- 10 mars : proclamation de la rĂ©publique soviĂ©tique dâUkraine[94].
- 18-23 mars : au VIIIe congrÚs du parti communiste de Russie soviétique, création du bureau politique composé de cinq membres permanents (Lénine, Kamenev, Trotski, Staline et Krestinski) et de trois membres suppléants (Zinoviev, Kalinine et Boukharine)[96].
- 20 mars : devant un ultimatum de lâEntente exigeant un nouveau recul du territoire de la Hongrie (note Vix), le prĂ©sident MihĂĄly KĂĄrolyi et son Premier ministre DĂ©nes Berinkey estiment ne pas pouvoir obtempĂ©rer. Le gouvernement de la RĂ©publique dĂ©mocratique hongroise dĂ©missionne et MihĂĄly KĂĄrolyi annonce son intention de dĂ©signer un gouvernement social-dĂ©mocrate[97].
- 21 mars : en Hongrie, aprĂšs la fusion des partis communiste et social-dĂ©mocrate, BĂ©la Kun prend le pouvoir et proclame la rĂ©publique des conseils de Hongrie sur le modĂšle des Soviets russes. Cet intermĂšde communiste dure jusquâau 1er aoĂ»t[97]. Le 26 mars, le gouvernement de BĂ©la Kun nationalise toutes les entreprises industrielles et commerciales[98]. Il prend des dĂ©crets sociaux pour les femmes et les enfants, des mesures de contrĂŽle sur la presse, la culture et les professions libĂ©rales. Le 4 avril, il lance une rĂ©forme agraire[99], qui attribue les terres confisquĂ©es aux grands propriĂ©taires Ă des coopĂ©ratives, alors que les paysans et le prolĂ©tariat agraire sâattendent Ă leur distribution. La Hongrie connaĂźt bientĂŽt la pĂ©nurie, le rationnement et lâinflation[100] (la couronne chute de 90 %).
- 2-6 avril : Ă©vacuation des troupes françaises du port dâOdessa[101].
- 5 avril : massacre de Pinsk. Meurtre de trente-cinq résidents juifs de Pinsk par des soldats polonais[102].
- 15-16 avril : dĂ©but de la guerre hongro-roumaine de 1919[103]. Les troupes roumaines interviennent en Hongrie jusquâĂ la Tisza.
- 19-21 avril : mutinerie des marins français de lâescadre de la mer Noire[39].
- 20 avril : les Hongrois proclament la « rĂ©volution en danger ». Plus de 40 000 ouvriers sâenrĂŽlent dans lâarmĂ©e rouge en six jours Ă lâappel de BĂ©la Kun[79].
- 21 avril : les troupes polonaises conduites par JĂłzef PiĆsudski entrent dans Vilnius[94]. Fin de la RĂ©publique socialiste soviĂ©tique lituano-biĂ©lorusse.
- 10 juin : BĂ©la Kun refuse lâoffre de rĂšglement du conflit par AlliĂ©s et lance une nouvelle offensive[79].
- 12-13 juin : congrĂšs du Parti des communistes de Hongrie[104]. La suprĂ©matie des communistes hongrois est consacrĂ©e au congrĂšs du parti, suivi de lâAssemblĂ©e nationale des Conseils (14-23 juin[105]), une sorte de Constituante qui adopte le principe de la dictature du prolĂ©tariat et le nom dâĂtat socialiste fĂ©dĂ©ratif. De fait, la dictature est exercĂ©e par BĂ©la Kun et son directoire de cinq membres. Le rĂ©gime pratique la terreur Ă lâaide dâune unitĂ© spĂ©ciale terroriste du gouvernement, une police parallĂšle appelĂ©e familiĂšrement « les gars de LĂ©nine »[106].
- 19â23 juin : victoire dĂ©cisive de lâEstonie et de la Lettonie sur le gouvernement balte pro-allemand Ă la bataille de Wenden[107].
- 24 juin : Ă©chec dâune tentative de putsch contre-rĂ©volutionnaire Ă Budapest[106].
- 28 juin : le traitĂ© de Versailles fixe les frontiĂšres occidentales de la Pologne qui obtient un accĂšs Ă la mer avec la Prusse-Occidentale (le corridor polonais) Ă lâexception de Dantzig et la Posnanie[108].
- 1er juillet : lâarmĂ©e rouge reprend Perm, puis Iekaterinbourg le 14, franchit l'Oural et atteint Tcheliabinsk le 24[109].
- 7 juillet : lâarmĂ©e tchĂšque met fin Ă la rĂ©publique slovaque des Conseils proclamĂ©e le 16 juin avec lâaide de lâarmĂ©e rouge hongroise[110].
- 11 juillet : la Galicie orientale devient un protectorat polonais aprÚs la conférence de Paris[111].
- 20 juillet : lâarmĂ©e rouge hongroise lance une offensive contre les Roumains mais est Ă©crasĂ©e Ă KisĂșjszĂĄllĂĄs le 24 juillet[112].
- 1er aoĂ»t : dĂ©mission du gouvernement des conseils en Hongrie. BĂ©la Kun sâexile Ă Vienne[106]. Gyula Peidl, prĂ©sident du syndicat des imprimeurs opposĂ© Ă la RĂ©publique des conseils de Hongrie, forme un gouvernement socialiste (fin le )[113].
- 3 aoĂ»t : les troupes roumaines occupent Budapest aprĂšs la chute de BĂ©la Kun et y restent jusquâen novembre[106]. Le 6 aoĂ»t, IstvĂĄn Friedrich force le cabinet de Gyula Peidl Ă dĂ©missionner et forme un gouvernement contre-rĂ©volutionnaire[113]. DĂ©but de la Terreur blanche en Hongrie (1919-1920)[100].
- 8 août : Minsk tombe aux mains des Polonais[114].
- 20 août : début de la bataille de Tobolsk-Petropavlovsk entre les armées rouges et blanche en Sibérie[115].
- 23-28 août : insurrection de Sejny ; les troupes lituaniennes se retirent[116].
- 30 aoĂ»t : en Ukraine, les troupes nationalistes de Simon Petlioura sâemparent de Kiev, prise en fĂ©vrier par lâarmĂ©e rouge ; le lendemain, elles sont chassĂ©es les Forces ArmĂ©es du Sud de la Russie conduite par Anton DĂ©nikine[109].
- 7 et 12 septembre : dĂ©crets-loi instituant des rĂ©formes agraires en Roumanie (Bucovine, Transylvanie, Banat, le MaramureÈ, la CriÈana)[117], vivement contestĂ©es par les Hongrois.
- 10 septembre : traité de Saint-Germain-en-Laye sur la protection des minorités entre les principales Puissances alliées et associées et le Royaume des Serbes, Croates et SlovÚnes. Traité de Saint-Germain-en-Laye entre les Alliés et la Tchécoslovaquie[118].
- 28 septembre, Guerre soviĂ©to-polonaise : dĂ©but de la bataille de Daugavpils ; les troupes polono-lettone chassent lâArmĂ©e rouge de la ville le [94].
- 10 octobre : le Conseil SuprĂȘme des AlliĂ©s instaure le blocus Ă©conomique de la Russie soviĂ©tique (fin le [119].
- 20 octobre : les Forces ArmĂ©es du Sud de la Russie conduites par Anton DĂ©nikine atteignent Orel, point culminant de leur offensive dans la rĂ©gion de lâOural, puis refluent[90].
- 26 octobre : succĂšs de lâArmĂ©e rouge sur les troupes russes blanches en SibĂ©rie aprĂšs la bataille de Tobolsk-Petropavlovsk. Les Bolcheviks gagnent du terrain sur le front oriental ; le 14 novembre, ils prennent Omsk, la capitale de Koltchak, puis Novossibirsk (14 dĂ©cembre), Tomsk (20 dĂ©cembre), KrasnoĂŻarsk (), Irkoutsk ()[115].
- 28 octobre : lâArmĂ©e rouge reprend TsarskoĂŻe Selo puis Yamburg le 15 novembre[109].
- 22 novembre : gouvernement de KĂĄroly HuszĂĄr en Hongrie (fin en 1920)[113].
- 27 novembre : les Alliés signent le traité de Neuilly avec la Bulgarie, qui perd la Dobroudja méridionale et cÚde la Thrace occidentale à la GrÚce. Les frontiÚres sont délimités avec la Yougoslavie[121].
- 8 dĂ©cembre : le Conseil SuprĂȘme des AlliĂ©s propose la ligne Curzon comme frontiĂšre entre la Pologne et la Lituanie[119]. Elle attribue la ville de Vilnius Ă la Lituanie. Les Polonais refusent la ligne Curzon et avancent jusquâĂ Kiev (mai 1920).
- 9 décembre :
- Le Royaume de Roumanie signe Ă Paris le traitĂ© des minoritĂ©s Ă lâissue de la confĂ©rence de la paix[118] : Ă©galitĂ© des droits, libertĂ© de religion et dâenseignement dans la langue maternelle. Les Juifs qui ne se rĂ©clament pas dâune autre nationalitĂ© sont considĂ©rĂ©s comme Roumains[122].
- Gouvernement de Alexandru Vaida-Voevod en Roumanie[123].
- 12 dĂ©cembre : lâArmĂ©e rouge reprend Kharkov aux nationalistes[124]. Le 16, elle reprend Kiev[90] puis sâempare dâEkaterinoslav et occupe tout le sud de lâUkraine.
DĂ©cĂšs en 1919
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Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- LâannĂ©e 1919 sur le site de la BibliothĂšque nationale de France