Abdallah Ier
Abdallah bin al-Hussein (en arabe : عبد الله بن الحسين), né en février 1882 à La Mecque et mort assassiné le à Jérusalem, fut émir de Transjordanie de 1921 à 1946, puis roi de Transjordanie de 1946 à 1949 sous le nom d'Abdallah Ier (en arabe : عبد الله الأول), et enfin roi de Jordanie de 1949 jusqu'à sa mort.
Abdallah Ier عبد الله الأول بن الحسين | |
Abdallah Ier de Jordanie | |
Titre | |
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Roi de Jordanie[Note 1] | |
– (30 ans, 3 mois et 19 jours) |
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Premier ministre | Rashid Ṭaliʽa Mazhar Raslan Rida al-Rikabi Mazhar Raslan (intérim) Hasan Abu Al-Huda Rida al-Rikabi Hasan Abu Al-Huda Abd Allah Siraj Ibrahim Hashem Tawfik Abu Al-Huda Samir Al-Rifai Ibrahim Hashem Samir Al-Rifai Tawfik Abu Al-Huda Sa'id Mufti Samir Al-Rifai |
Prédécesseur | Création |
Successeur | Talal |
Biographie | |
Dynastie | Al-Hashem (Hachémites) |
Nom de naissance | Abdallah bin al-Hussein al-Hashem |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | La Mecque (Empire ottoman) |
Date de décès | |
Lieu de décès | Jérusalem (Palestine) |
Père | Hussein ben Ali |
Fratrie | Fayçal Ier Ali ben Hussein |
Conjoint | Musbah bint Nasser Suzdil Khanum Nahda bint Uman |
Enfants | Premier lit : Princesse Haya bint Abdallah Prince Talal bin Abdallah Princesse Munira bint Abdallah Deuxième lit: Prince Nayef bin Abdallah Princesse Makbula bint Abdallah Troisième lit : Princesse Naifeh bint Abdallah |
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Monarques de Jordanie | |
Il était fils de Hussein ben Ali, chérif de La Mecque et roi du Hedjaz, qui fut l'un des promoteurs de la révolte arabe de 1916 contre l'Empire ottoman. Son fils Talal lui succède.
Biographie
Abdallah bin al-Hussein est né en 1882[1]. Entre 1912 et 1913, il est député du Hedjaz au Parlement ottoman.
En 1922, les Britanniques ont reçu par la SDN (Société des Nations, ancêtre de l'ONU) le mandat sur la Palestine. Dès que les Britanniques arrivèrent dans la Palestine alors mandataire, ils ont offert 77 % du territoire de la Palestine mandataire aux Arabes hachémite d'Arabie Saoudite pour les remercier de leur aide lors de la Première Guerre mondiale. Ces 77 % devinrent d'abord le royaume hachémite de Transjordanie, puis le royaume de Transjordanie, et s'appela plus tard "Jordanie". La raison de ce nom est liée au fleuve le Jourdain qui longe ce territoire.
En 1922, Abdallah Ier devient émir du royaume hachémite de Transjordanie, alors sous mandat britannique[2].
En 1946, il est proclamé roi de Jordanie, un Etat correspondant à l'ancienne Transjordanie lors de l'accession de ce territoire à l'indépendance. Sa politique a pour but la formation d'un grand État arabe englobant la Jordanie, la Syrie, l'Irak et une partie de la Palestine[3] - [4].
En 1948, après la division par la SDN de la province palestinienne entre un Etat Juif: Israël, et un état arabe: la Palestine, il participe à la guerre lancée par les pays arabes de la région contre le tout jeune État d'Israël pour soutenir l’État Palestinien. Après la guerre, un traité est conclu entre Israël et les pays coalisés. Israël récupère la Nazarie et d'autres territoires attribués à la Palestine, la Jordanie annexe la Cisjordanie et l’Égypte la bande de Gaza. La Jordanie d'Abdallah Ier et Israël se partagent Jérusalem, les premiers occupant l'est et son centre historique, les seconds l'ouest. Ce statu quo se prolongera jusqu'en 1967 où éclatera la guerre des Six Jours, impliquant grosso modo les mêmes armées qu'en 1948. À l'issue de cette guerre, Israël occupe la Cisjordanie, la bande de Gaza et Jérusalem.
Le , il se fait proclamer « roi de Jordanie» lors d'une cérémonie organisée à Jéricho, dans la vallée du Jourdain[5].
Après l'annexion de la Cisjordanie, les Palestiniens représentent les trois quarts des habitants du royaume de Jordanie. Le pouvoir d'Abdallah Ier est donc fragilisé par les indépendantistes palestiniens qui aimeraient avoir leur propre État et qui le jugent trop complaisant à l'égard d’Israël. Le à Jérusalem, il est assassiné par Mustapĥa Ashu, âgé de 21 ans, de deux balles dans la poitrine et une dans la tête, et ce, sur ordre probable de Hadj Amin al-Husseini, le grand mufti de Jérusalem via le colonel Abdulah El Tell[6] - [7].
Il a été initié à Amman en Jordanie par le grand maître de la Grande Loge du Liban et des pays arabes et grand maître honoraire du Grand Orient d'Italie, le très illustre Homein Kattini (33e du Rite écossais ancien et accepté)[8].
Mariage et descendance
Abdallah Ier s'est marié trois fois.
En 1904, il se marie à sa première femme, Musbah bint Nasser, avec qui il a trois enfant:
- Princesse Haya (1907-1990), mariée à Abdul-Karim Ja'afar Zeid Dhaoui
- Talal (1909-1972), futur roi de Jordanie
- Princesse Munira (1915-1987)
En 1913, il se marie à sa seconde femme, Suzdil Khanum, avec qui il a deux enfants:
- Prince Nayef (1914-1983), marié à Mihrimah Selcuk Sultan
- Princesse Makbula (1921-2001), mariée à Hussein ibn Nasser
En 1949, il se marie à sa dernière femme Nahda bint Uman, avec qui il aura une fille:
- Princesse Naifeh (né en 1950)
Décorations
- Décorations jordaniennes
Grand maître des ordres nationaux de Jordanie entre 1921 et 1951.
- Collier de l'ordre de Ali ibn Hussein (en).
- Grand-cordon avec collier de l'ordre suprême de la Renaissance.
- Grand-cordon avec collier de l'ordre de l'Étoile de Jordanie.
- Grand-cordon avec collier de l'ordre jordanien de l'Indépendance
- Décorations étrangères
- Grand-cordon de l'ordre de Mohamed Ali (Égypte)
- Grand-croix de l'ordre du Mérite militaire (Espagne)
- Collier de l'ordre des Hachémites (it) (Royaume d'Irak)
- Collier de l'ordre des deux Rivières (Royaume d'Irak)
- Grand-cordon de l'ordre du roi Faysal (it) (Royaume d'Irak)
- Collier de l'ordre des Pahlavi (État impérial d'Iran)
- Grand-croix de l'ordre de la Couronne d'Italie (Royaume d'Italie)
- Chevalier grand-croix de l'ordre de l'Empire britannique (Royaume-Uni)
- Chevalier grand-croix de l'ordre de Saint-Michel et Saint-Georges (Royaume-Uni)
- Grand-cordon dans l'ordre des Omeyyades (Syrie)
Notes et références
Notes
- Précédemment émir (du 1er avril 1921 au 25 mai 1946) puis roi de Transjordanie (du 25 mai 1946 au 1er avril 1949).
Références
- (en) Frank R. Abate, The Oxford Desk Dictionary of People and Places, New York, Oxford University Press, , 879 p. (ISBN 9780195138726, lire en ligne), p. 3.
- « Gardes du corps d'Amir Abdullah sur des chameaux avec un étendard rouge, vert et blanc à l'extrême gauche », sur World Digital Library, (consulté le ).
- (en) « Transjordan, King of, Since 1946; Hh Abdullah Ibn Hussein, (died 20 July 1951), Air Commodore, RAF; Member of the Hashemite family. During European War, 1914–18, he led the Arab Revolt against Turkey. Emir of Transjordan, 1921–46, when became King of Jordan (formerly Transjordan) », dans Who Was Who (pdf), Oxford University Press, (lire en ligne), p. 149-153
- Fond des archives du Ministère des affaires étrangères, Transjordanie – Jordanie Hachémite (1944-1952) » (côte 369QONT) carton 439, dossier « Annexion » : « Rattachement de la Palestine arabe à la Transjordanie », lettre n°542/AL, (lire en ligne), p. 164-168
- Vincent Lemire, « L'impossible capitale », sur www.lhistoire.fr, L'Histoire n° 436 (consulté le ), p. 34-45
- (en) « Murder ok King Abdullah » (page 174), The Time, (lire en ligne [PDF])
- Diane Coussa, « Les velléités du Roi Abdallah Ier de Jordanie sur la Palestine autour de la guerre israélo-arabe de 1948. Ambitions et concrétisations, réception dans le monde arabe en général et dans la presse libanaise francophone en particulier », Mémoire de Master 2, , p. 189 (lire en ligne, consulté le )
- Jean Marc Aractingi, Dictionnaire des Francs maçons arabes et musulmans, Amazon editions, (ISBN 9781985235090), p. 14