Augusto LeguĂa
Augusto Bernardino LeguĂa y Salcedo, nĂ© le Ă Lambayeque et mort le Ă Lima, Ă©tait un homme d'État pĂ©ruvien qui fut prĂ©sident de la RĂ©publique Ă deux reprises : de 1908 Ă 1912 puis de 1919 Ă 1930.
Augusto LeguĂa | |
Portrait officiel du prĂ©sident LeguĂa en 1919. | |
Fonctions | |
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Président de la République péruvienne | |
– (11 ans, 1 mois et 21 jours) |
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Vice-prĂ©sident | Manuel MarĂa Ponce Brousset |
PrĂ©sident du Conseil | Manuel MarĂa Ponce Brousset |
Prédécesseur | José Pardo y Barreda (président de la république) |
Successeur | Manuel MarĂa Ponce Brousset (intĂ©rim) Luis Miguel Sánchez Cerro (prĂ©sident de la junte militaire) |
– (4 ans) |
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Élection | |
Vice-président | Eugenio Larrabure y Unanue |
PrĂ©sident du Conseil | Rafael Villanueva Cortez Javier Prado et Ugarteche Germán Schreiber Waddington JosĂ© Salvador Cavero Ovalle Enrique C. Basadre Stevenson AgustĂn Guillermo Ganoza y Cavero |
Prédécesseur | José Pardo y Barreda |
Successeur | Guillermo Billinghurst |
Président du Conseil des ministres du Pérou | |
– (2 ans, 10 mois et 3 jours) |
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Président | José Pardo y Barreda |
Prédécesseur | Alberto Elmore Fernández de Córdoba |
Successeur | AgustĂn Tovar Aguilar |
Biographie | |
Nom de naissance | Augusto Bernardino LeguĂa y Salcedo |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Lambayeque (PĂ©rou) |
Date de décès | (à 68 ans) |
Lieu de décès | Lima (Pérou) |
Parti politique | Parti civil Parti démocratique réformiste |
Conjoint | Julia Swayne y Mariátegui |
Enfants | Juan LeguĂa y Swayne |
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Présidents du Conseil des ministres du Pérou Présidents de la République péruvienne |
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Son second mandat est connue sous le nom d'Oncenio. Ce dernier, qui dĂ©buta par un coup d'État, se caractĂ©risa par un style de gouvernement dictatorial et populiste, et par un culte de la personnalitĂ© vouĂ© Ă LeguĂa. Sur le plan Ă©conomique, il y avait une politique d'ouverture, considĂ©rĂ©e par certains auteurs comme excessive. LeguĂa renforça l'État, initia la modernisation du pays et entreprit un vaste plan de travaux publics, financĂ© par des emprunts et dont le but immĂ©diat Ă©tait de cĂ©lĂ©brer de manière propagandiste le Centenaire de l'indĂ©pendance du PĂ©rou en 1921. Sur le plan idĂ©ologique, les partis traditionnels s'effondrent Ă la suite de l’émergence de nouveaux courants politiques, tels que l’Alliance populaire rĂ©volutionnaire et le Parti communiste Ă gauche, et le Parti de la rĂ©forme, parti de droite nationaliste dirigĂ© par LeguĂa et qui sera Ă le principal parti du pays jusqu'Ă la fin de l'Oncenio.
Le 25 aoĂ»t 1930, après onze annĂ©es Ă la tĂŞte de l'État, LeguĂa est renversĂ© par le gĂ©nĂ©ral Luis Miguel Sánchez Cerro. Il meurt en prison deux ans plus tard en 1932.
Biographie
Carrière
Augusto Bernandino LeguĂa naquit Ă Lambayeque le 19 fĂ©vrier 1863. Fils de Nicanor LeguĂa y Haro et de Maria del Carmen Salcedo Taforo, il Ă©tait issu d’une famille descendant de l’aristocratie espagnole arrivĂ©e Ă l’époque de la vice-royautĂ©. Pendant sa jeunesse, il combattit Ă la bataille de Miraflores pour la dĂ©fense de Lima avant l’occupation chilienne. Il se maria en 1890 avec Julia Swayne Mariategui avec qui il eut 6 enfants.
Après la guerre, il s’installa aux États-Unis pour travailler Ă la New York Life Insurance Company. Dans les annĂ©es 1900, devenu riche, il dĂ©cida de revenir au PĂ©rou. Il entra en politique en 1903 Ă la demande de Manuel Candamo Iriarte (chef du parti civiliste) et de JosĂ© Pardo y Barreda (prĂ©sident du Conseil). Il fut avec succès ministre des finances jusqu’en 1904. Lorsque Pardo devint prĂ©sident de la RĂ©publique, il offrit le poste de prĂ©sident du Conseil Ă LeguĂa. Il y restera jusqu’en 1907, pour ensuite briguer la prĂ©sidence. En 1908, il gagna les prĂ©sidentielles.
Premier mandat présidentiel
Il succéda ainsi à José Pardo y Barreda. Pour son premier mandat il se consacra à faire de multiples reformes économiques dans le but d’industrialiser le Pérou et d’en faire une véritable société moderne.
Le 29 mais 1909, un groupe de partisans de Piérola réussissent à forcer les portes du palais présidentiel exigeant la démission de Leguia. Dans ce groupe, on nota la présence du père, Carlos et des fils, Isaias et Amadeo, de Piérola. Leguia ne voulant pas démissionner, le groupe l’enleva pour l’emmener devant le monument Bolivar. La police vint alors sauver le président au milieu de combat qui causèrent la mort d’une centaine de personnes.
Jusqu’en 1912, il eut affaire à de sérieux problèmes frontaliers notamment avec le Brésil et la Bolivie. Le problème portant sur la frontière avec le Brésil fut réglé avec la signature du traité de Velarde-Rio Blanco. Ce traité établissait que les rivières Yaravi et Yaverija dessineraient la plupart de la frontière. C’est un autre traité, celui de Polo-Bustamante, qui permit de définir la frontière avec la Bolivie et le partage du lac Titicaca.
En 1912, il fut remplacé à la présidence par le millionnaire Guillermo Billinghurst, ancien maire de Lima. Dans les années qui suivirent il voyagea aux États-Unis et en Angleterre pour apprendre les méthodes bancaires et financières, qu’il appliquera plus tard.
L'Oncenio
Retour au pouvoir
En 4 juillet 1919, il renversa Pardo qui alors exerçait une deuxième présidence. Il assura, dans un premier temps, le pouvoir comme président provisoire, avant de dissoudre le congrès. Puis le nouveau parlement le désigna président constitutionnel le 12 octobre 1919. Il fut réélu en 1924 et 1929. Leguia abolit la constitution, qui datait de 1860 et qui reste encore la plus longue de Pérou pour en promulguer une nouvelle en 1920.
Autoritarisme
Ces années au pouvoir furent marquées par un système dictatorial en supprimant toute opposition. Plusieurs opposants furent ainsi exilés, tel que Victor Raúl Haya de la Torre au Mexique (qui fondera en exil l’APRA en 1924) et José Carlos Mariategui, futur dirigeant du Parti communiste du Pérou.
Il favorise les intĂ©rĂŞts de l’Église catholique pour bĂ©nĂ©ficier de son appui et de celui de la droite. En 1923, dĂ©cide de consacrer le PĂ©rou au « SacrĂ© CĹ“ur de JĂ©sus ». Un important mouvement de protestation se forme, instiguĂ© par des ouvriers, des Ă©tudiants et des intellectuels dont notamment VĂctor RaĂşl Haya de la Torre. La rĂ©pression fait deux morts (un ouvrier et un Ă©tudiant) et entraine l'exil de meneurs politiques[1].
Il favorise aussi la pénétration au Pérou des entreprises nord-américaines, qui se montrent rassurées par la stabilité de son régime. Par la suite pourtant, il améliore la législation du travail et entreprend certaines réformes sociales. Son projet d’impôt sur le revenu finit par lui aliéner le soutien d'une partie de l'oligarchie. D'après l'historien Leslie Manigat, « si Leguia fait une politique qui fondamentalement rassure l'armée, l’Église et la gentry, il n'entend pas se laisser dominer par elles et c'est la raison d’être de ces aspects qui cherchent à cultiver les classes moyennes et à plaire au peuple »[1].
Politique de modernisation
Pendant ces onze années au pouvoir, il modernisa Lima au moyen d’importants travaux financés par de lourds emprunts, dans le but de fêter le centenaire de l’indépendance nationale, améliora le système de santé avec la construction d’hôpitaux. Il profita de son second mandat pour rénover le palais du gouvernement, en 1926. Enfin il créa la banque centrale de réserve du Pérou et la banque hypothécaire du Pérou.
Au plan de la politique extérieure, il signa les traités frontaliers avec la Colombie et le Chili. Le désaccord avec la Colombie fut réglé en 1922 avec la signature du traité de Salomon-Lozano. Ce traité prévoyait que le Pérou devait céder les terres entre les rivières Putumayo et Caqueta. Enfin le compromis de Tacna-Arica permit de mettre un terme aux discordes frontalières avec le Chili.
Chute et fin
Après 11 années de gouvernement, il est renversé par Luis Miguel Sánchez Cerro le 25 août 1930, arrêté puis emprisonné au pénitencier de Lima où il meurt en 1932.
Notes et références
- Leslie Manigat, L'Amérique latine au XXe siècle : 1889-1929, , 353-356 p.