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PĂ©rou

Le PĂ©rou, en forme longue la rĂ©publique du PĂ©rou (en espagnol : PerĂș et RepĂșblica del PerĂș ( audio) ; en quechua : Piruw et Piruw Republika ; en aymara : Piruw et Piruw Suyu), est un pays de l'ouest de l'AmĂ©rique du Sud. Il est bordĂ© au nord par l'Équateur et la Colombie, Ă  l'est par le BrĂ©sil, au sud-est par la Bolivie, au sud par le Chili, et au sud et Ă  l'ouest par l'ocĂ©an Pacifique. Le PĂ©rou est un pays mĂ©gadivers avec des habitats allant des plaines arides de la rĂ©gion cĂŽtiĂšre du Pacifique Ă  l'ouest aux sommets des montagnes des Andes s'Ă©tendant du nord au sud-est du pays Ă  la forĂȘt tropicale du bassin amazonien Ă  l'est avec le fleuve Amazone[10]. Le PĂ©rou compte 34 millions d'habitants[11] et sa capitale et plus grande ville est Lima. Avec 1,28 million de km2, le PĂ©rou est le 20e plus grand pays du monde et le troisiĂšme d'AmĂ©rique du Sud.

RĂ©publique du PĂ©rou

(es) RepĂșblica del PerĂș

(qu) Piruw Republika

(ay) Piruw Suyu

Devise en espagnol : Firme y feliz por la unión[1] - [2] (« Fort et heureux par l'union »), non officielle
Hymne Himno nacional del PerĂș (« Hymne national du PĂ©rou »)
FĂȘte nationale
· ÉvĂ©nement commĂ©morĂ©
Indépendance vis-à-vis de l'Espagne ()
Description de l'image Peru (orthographic projection).svg.
Description de l'image Pe-map.png.
GĂ©ographie
Plus grande ville Lima
Superficie totale 1 285 216 km2
(classé 21e)
Superficie en eau 0,4 %
Fuseau horaire UTC -5
Histoire
Entité précédente
Indépendance Espagne
Date
DĂ©mographie
Gentilé Péruvien
Population totale (2020[4]) 31 914 989 hab.
(classé 44e)
DensitĂ© 25 hab./km2
Économie
PIB nominal (2022) en augmentation 240,346 milliards de $
+ 6,95 %[5]
PIB (PPA) (2022) en augmentation 513,715 milliards de $
+ 9,41 %[5]
PIB nominal par hab. (2022) en augmentation 7 034,448 $
+ 5,89 %[6]
PIB (PPA) par hab. (2022) en augmentation 15 035,404 $
+ 8,33 %[6]
Taux de chĂŽmage (2022) 9,3 % de la pop. active
- 14,67 %
Dette publique brute (2022) Nominale
329,204 milliards de S/
+ 5,07 %
Relative
34,364 % du PIB
- 4,36 %
Monnaie Sol (PEN​)

Le territoire pĂ©ruvien abritait plusieurs cultures au cours des pĂ©riodes antique et mĂ©diĂ©vale et possĂšde l'une des plus longues histoires de civilisation de tous les pays, retraçant son hĂ©ritage au 10e millĂ©naire avant notre Ăšre. Les cultures et civilisations prĂ©coloniales notables incluent la civilisation Caral-Supe (la plus ancienne civilisation des AmĂ©riques et considĂ©rĂ©e comme l'un des berceaux de la civilisation), la culture Nazca, les empires Huari et Tiwanaku, le royaume de Cuzco et l'empire Inca, le plus grand État connu des AmĂ©riques prĂ©colombiennes qui Ă  son apogĂ©e a rĂ©ussi Ă  s'Ă©tendre sur 2 500 000 km2[12].

Son territoire est composĂ© de paysages variĂ©s : les vallĂ©es, plateaux et hauts sommets des Andes se dĂ©ploient Ă  l'ouest vers le cĂŽte dĂ©sertique, du nord au au sud-est du pays et Ă  l'est vers l'immense Amazonie. C'est l'un des pays avec la plus grande diversitĂ© biologique[13] et le plus de ressources minĂ©rales de la planĂšte[14]. Il englobe une section de la forĂȘt amazonienne et du Machu Picchu, une ancienne ville inca aux hauteurs des Andes. La rĂ©gion autour du Machu Picchu, y compris la VallĂ©e SacrĂ©e, le Chemin de l'Inca et la ville coloniale de Cuzco, est riche en sites archĂ©ologiques.

Au siĂšcle suivant, la conquĂȘte du PĂ©rou a eu lieu, aprĂšs quoi le territoire a Ă©tĂ© configurĂ© comme le Vice-royautĂ© du PĂ©rou de l'Empire espagnol articulĂ© autour de l'exploitation de l'argent et de l'or avec le travail forcĂ© des indigĂšnes et des esclaves africains dans les mines et les fermes. Bien qu'ils aient Ă©galement laissĂ© un hĂ©ritage culturel, reprĂ©sentĂ© dans l'art et l'architecture baroques. En 1551, la couronne espagnole fonda officiellement l'UniversitĂ© nationale principale de San Marcos Ă  Lima, la premiĂšre et la plus ancienne universitĂ© du Nouveau Monde[15]. Les RĂ©formes bourboniennes du XVIIIe siĂšcle ont donnĂ© lieu Ă  divers soulĂšvements contre l'autoritĂ© coloniale, dont le plus grand reprĂ©sentant fut la RĂ©volte de TĂșpac Amaru II[16].

Le sol est la monnaie nationale pĂ©ruvienne depuis 1991, en remplacement de l’inti[17] - [18]. La Constitution instaurĂ©e en 1993 sous le rĂ©gime autoritaire d'Alberto Fujimori oriente l'Ă©conomie pĂ©ruvienne vers le nĂ©olibĂ©ralisme[19]. Le PĂ©rou est l'un des pays les plus inĂ©galitaires au monde, 1 % de la population dĂ©tenant 30 % des richesses[19].

Le Pérou est membre du Forum de coopération économique pour l'Asie-Pacifique (APEC) et de la Communauté andine des nations (CAN). Il est aussi un membre actif de l'Alliance du Pacifique, de l'Accord de partenariat transpacifique et de l'Organisation mondiale du commerce; et est considéré comme une puissance moyenne[20].

Le Pérou a une population qui comprend des Mestizos, Amérindiens, Européens, Africains et Asiatiques. La principale langue parlée est l'espagnol, bien qu'un nombre important de péruviens parlent les langues quechuan, aymara, ou d'autres langues indigÚnes. Ce mélange de traditions culturelles a donné lieu à une grande diversité d'expressions dans des domaines tels que l'art, la cuisine, la littérature et la musique.

Nom

Le nom « PĂ©rou » dĂ©rive de BirĂș, dĂ©nomination d’un cacique qui vivait prĂšs de la baie de San Miguel (Panama), au dĂ©but du XVIe siĂšcle[21]. Lorsque des aventuriers espagnols les ont parcourus en 1522, les territoires du chef local Ă©taient la partie la plus mĂ©ridionale du Nouveau Monde. Les indigĂšnes de la zone rapporteront quelques vagues informations sur l’existence d’un riche et lointain royaume[22]. Le nom est rapidement passĂ© dans le langage courant de l’époque pour dĂ©signer un territoire lĂ©gendaire situĂ© tout au sud de l’isthme de Panama. Par la suite, Francisco Pizarro et ses hommes, lors de l’occupation de l’empire inca en 1532, emploieront le nom PĂ©rou pour dĂ©signer les nouvelles terres conquises.

Le plus ancien document juridique attestant la dénomination Pérou est la Capitulation de Toledo rédigée en 1529. Dans ce texte, le roi Charles Quint concÚde les territoires à conquérir à Francisco Pizarro avec le titre de « gouverneur de terres et provinces du Pérou et de la ville de Tumbes »[23].

Les premiers documents historiques prĂ©sentent diverses graphies du mot PerĂș : VirĂș, BerĂș ou PirĂș. Durant quelques dĂ©cennies, ces diverses formes coexistent et sont employĂ©es d’une maniĂšre interchangeable, parfois dans le mĂȘme texte.

Histoire

PremiĂšres civilisations

StÚle de Raimondi, civilisation Chavín - Musée national Chavín - (Chavín de Huåntar - Ancash - Pérou).

Les premiers vestiges de prĂ©sence humaine au PĂ©rou ont Ă©tĂ© dĂ©couverts dans la grotte Pikimachay et dateraient pour les couches les plus anciennes de 19 000 ans avant notre Ăšre[24]. Les populations sont alors pour la plupart nomades, vivant de la chasse de camĂ©lidĂ©s et de la cueillette et s’abritant dans des grottes[25].

La culture du maĂŻs a jouĂ© un rĂŽle dĂ©terminant dans le passage vers un modĂšle de subsistance fondĂ© sur l’agriculture. La premiĂšre preuve que le maĂŻs est un aliment de base provient de Paredones, sur la cĂŽte nord du PĂ©rou, oĂč les isotopes alimentaires des dents humaines suggĂšrent que le maĂŻs est passĂ© d'un aliment de sevrage Ă  une consommation de base entre 4 000 et 3 000 avant notre Ăšre[26].

Durant la pĂ©riode archaĂŻque tardive, les premiers villages et organisations sociales complexes apparaissent. Ils permettent l’apparition de la plus vieille ville du continent et l’une des plus anciennes du monde : Caral[27]. La citĂ© de Caral, un grand centre urbain dotĂ© de pyramides tronquĂ©es au sommet, appartenait Ă  un ensemble de sites archĂ©ologiques qui aurait abritĂ© la premiĂšre civilisation amĂ©ricaine : Caral-Supe ou Norte Chico (entre 2627 et 2100 avant notre Ăšre[28]). Lors de fouilles, divers objets ont Ă©tĂ© exhumĂ©s, tels que des figurines anthropomorphiques en argile crue, des flĂ»tes traversiĂšres taillĂ©es dans des os de pĂ©lican ou de condor[29], ou des cordelettes Ă  nƓuds (probablement des quipus).

Vase-portrait mochica. Musée du quai Branly, Paris.

CaractĂ©risĂ©es par une nouvelle complexification de l’organisation sociale et des technologies, les cultures de la pĂ©riode dite de « horizon de formation » (2700-200 av. notre Ăšre) dĂ©veloppĂšrent la cĂ©ramique, le tissage, l’usage de l’or et du cuivre ainsi que la construction de canaux d’irrigation et la culture en terrasse, facteurs dĂ©terminants pour l’accroissement du pouvoir Ă©tatique. Dans la culture de ChavĂ­n (~1800-300 av. notre Ăšre), la vie sociale, Ă©conomique et rituelle s’organise autour de dieux fĂ©roces reprĂ©sentant les grands prĂ©dateurs locaux comme le jaguar, le serpent ou le caĂŻman. Le centre cĂ©rĂ©moniel, ChavĂ­n de HuĂĄntar, est un rĂ©seau complexe de galeries dĂ©corĂ©es par d'immenses mĂ©galithes ornĂ©s. Sur le plan iconographique, les divinitĂ©s de la cosmogonie chavĂ­n seront prĂ©sentes dans presque toutes les manifestations artistiques postĂ©rieures. Paracas (~800-200 av. notre Ăšre), une culture situĂ©e sur une pĂ©ninsule dĂ©sertique portant le mĂȘme nom, se distingue par ses textiles de grande valeur esthĂ©tique et scientifique.

L'effondrement de la culture chavĂ­n ira de pair avec l’affirmation de pouvoirs rĂ©gionaux, caractĂ©risĂ©s par un relatif isolement local. Chaque rĂ©gion abrite alors de petites entitĂ©s politiques qui adoptent leurs propres modĂšles de dĂ©veloppement culturel, n’ouvrant leurs frontiĂšres qu’aux Ă©changes commerciaux. À cette pĂ©riode appartiennent notamment la culture nazca (~200 av. notre Ăšre - 600), la culture huari (600-1000) et la culture mochica (~100-700), l’une des plus importantes organisations politiques de l’ancien PĂ©rou.

Empire inca

La PĂ©riode impĂ©riale, aussi appelĂ©e RĂšgne des belligĂ©rants, succĂšde au dĂ©clin de la civilisation huari, derniĂšre entitĂ© politique rĂ©gionale. Divers Ă©tats locaux tentent alors de dominer politiquement la rĂ©gion, et parmi ces Ă©tats nous retrouvons la culture chimĂș, la culture chanca, la culture chincha et enfin, la plus cĂ©lĂšbre, la culture inca. Les origines des Incas se mĂȘlent Ă  la lĂ©gende. Probablement, ils Ă©taient une tribu guerriĂšre quechua du sud de la Sierra. Entre 1100 et 1300, ils se dĂ©placent peu Ă  peu vers le nord de la rĂ©gion jusqu’à la vallĂ©e fertile de Cuzco, occupĂ©e alors par des peuples aymaras[30]. L’empire naissant se distinguait par sa condition d’État agraire, au sommet duquel se trouvait l’Inca[31].

« Chaque nation s’habillait avec un vĂȘtement similaire Ă  celui que portaient les membres de sa communautĂ©[32] ». (Tunique du Sapa Inca X : Tupac Yupanqui).

Cependant, la vĂ©ritable expansion des Incas commence en 1438, avec Pachacutec (1438-1471), qui entreprend de conquĂ©rir les terres voisines. Durant les 70 derniĂšres annĂ©es de cette pĂ©riode, le royaume de Cuzco forme un vaste empire qui s’étend sur toutes les Andes. Le gĂ©nie de PachacĂștec se manifesta avant tout dans la lĂ©gislation et l’administration qu’il Ă©tablit dans l’Incanat[33] - [34]. Il aboutit Ă  accomplir l’unitĂ© d’un vaste empire grĂące Ă  trois mesures principales. Il prĂ©serva l’unitĂ© gĂ©ographique de l’empire en dĂ©veloppant un gigantesque rĂ©seau de routes (le Chemins incas) ; puis il fit son unitĂ© linguistique en imposant le runa simi ou quechua comme langue officielle ; enfin, grĂące Ă  une organisation centrale absolue, il forma l’unitĂ© politique impĂ©riale[35]. En mĂȘme temps, il crĂ©a une Ă©lite capable de l’assister dans son Ɠuvre : les curacas. Pour faciliter la transmission des ordres et le renseignement sur l’état des provinces, on Ă©tablit un systĂšme de « chasquis » ou « coureurs messagers », qui parcouraient les chemins de l’empire.

À la fin du XVe siĂšcle, l’Inca Pachacutec transmet le pouvoir Ă  son fils Tupac Yupanqui († 1493), qui Ă©tend l’empire jusqu’à l’actuel territoire Ă©quatorien. Sous le rĂšgne de son fils, Huayna Capac († 1527), les frontiĂšres de l’empire inca sont repoussĂ©es jusqu’à la frontiĂšre de l’actuelle Colombie. Une guerre de succession Ă©clate entre les deux fils de Huayna Capac, Huascar et Atahualpa. Ce dernier est parvenu Ă  battre les troupes de son frĂšre, au moment oĂč les conquistadors arrivent au PĂ©rou.

ConquĂȘte et vice-royautĂ©

Mise à mort de l’Inca Atahualpa en 1533 (Guaman Poma de Ayala).
La vice-royauté du Pérou en 1650 et 1816 (territoires conquis en vert ou marron obscur et territoires peu explorés ou de jure en vert ou marron pùle).

Lorsque les troupes de Francisco Pizarro arrivĂšrent en 1531, l’Empire inca Ă©tait dĂ©chirĂ© par une guerre civile. Le , durant la bataille de Cajamarca, Pizarro captura l'empereur Atahualpa et le fit exĂ©cuter. Il faudra cependant plus de quarante ans pour briser les derniĂšres tentatives de rĂ©sistance : le dernier Inca de Vilcabamba, TĂșpac Amaru, fut capturĂ© et exĂ©cutĂ© en 1572.

Les Espagnols instituĂšrent le systĂšme de l’encomienda : les AmĂ©rindiens devaient payer un tribut, dont une partie allait Ă  SĂ©ville. Les encomenderos Ă©taient chargĂ©s Ă©galement de les christianiser. En tant que gouverneur du PĂ©rou, Pizarro abusa de l'encomienda en accordant Ă  ses soldats et compagnons un pouvoir quasi illimitĂ© sur les populations indigĂšnes qui furent obligĂ©es de travailler sans rĂ©tribution dans des mines et des champs. Pizarro fut assassinĂ© en 1541 par une faction menĂ©e par Diego de Almagro le jeune, surnommĂ© « el Mozo ». En 1543, le roi Charles Quint, pour rĂ©agir aux luttes intestines entre les conquistadores, envoya Blasco NĂșñez Vela en tant que premier vice-roi. Celui-ci sera Ă  son tour tuĂ© par Gonzalo Pizarro, le frĂšre du premier Pizarro. Finalement, un nouveau vice-roi, Pedro de la Gasca, parvint Ă  restaurer l'ordre et exĂ©cuta Gonzalo Pizarro aprĂšs la capture de celui-ci. 39 vice-rois ont succĂ©dĂ© Ă  NĂșñez Vela et ont gouvernĂ© la vice-royautĂ© entre 1544 et 1824.

Francisco de Toledo (1569-1581) fut celui qui organisa l'État colonial et fonda les « rĂ©ductions » ou citĂ©s d'Indiens regroupant ceux-ci. Au niveau local, les encomenderos Ă©taient maintenant sous l'autoritĂ© des curacas. Une pyramide hiĂ©rarchique permit ainsi de contrĂŽler toutes les villes et villages. Le recensement sous le dernier Quipucamayoc ou « maĂźtre du quipu » indiquait qu'il y avait 12 millions d'habitants dans l’empire inca. Quarante-cinq annĂ©es plus tard, le recensement du vice-roi Toledo montrait qu'il en restait 1,1 million[36]. Les villes incas reçurent des noms catholiques et furent reconstruites selon le modĂšle espagnol. Elles comportaient une place centrale et une Ă©glise ou cathĂ©drale en face d'un bĂątiment officiel. Quelques villes, telles Cuzco, gardĂšrent leurs fondations d'origine inca. Certains sites incas, tels HuĂĄnuco Viejo, furent abandonnĂ©s au profit de villes Ă  plus basse altitude.

Le Couronnement de la Vierge (Bernardo Bitti), Ă©glise de San Pedro de Lima.

AprÚs l'établissement de la vice-royauté, le Pérou devint l'une des premiÚres sources de la richesse pour l'Espagne. La ville de Lima, fondée par Pizarro le sous le nom de Ciudad de los Reyes (« la Ville des Rois »), devint la capitale et une ville puissante qui avait sous sa juridiction toute l'Amérique du Sud à l'exception du Brésil dominé par les Portugais. Au XVIIe siÚcle, Lima abritait une université et était la principale place forte de l'Espagne sur le continent américain. Toutes les richesses coloniales passaient par Lima, puis par l'isthme de Panama avant d'arriver à Séville, en Espagne.

Au XVIIIe siĂšcle, devant la difficultĂ© de l'administration d'un territoire immense, seront rĂ©alisĂ©es des rĂ©formes dans la structure politique coloniale (« les rĂ©formes bourboniennes »). En 1717, la vice-royautĂ© de Grenade fut formĂ©e : elle regroupa la Colombie, l'Équateur, le Panama et le Venezuela. En 1776, une nouvelle vice-royautĂ© vit le jour, la vice-royautĂ© du RĂ­o de la Plata : elle regroupait l'Argentine, la Bolivie, le Paraguay et l'Uruguay.

Indépendance

La proclamation de l'Indépendance par le général José de San Martín le 28 juillet 1821 à Lima.

Entre 1780 et 1781, la vice-royautĂ© du PĂ©rou connut la plus violente insurrection de son histoire[37]. DirigĂ©e par TĂșpac Amaru II, un cacique du Cuzco, l’insurrection Ă©tait Ă  l’origine une rĂ©volte fiscale mais, trĂšs vite, se transforma en un mouvement qui revendiquait l’autonomie du territoire par rapport Ă  la Couronne espagnole[38]. TĂșpac Amaru arriva Ă  rĂ©unir une armĂ©e de prĂšs de 50 000 hommes, composĂ©e majoritairement d’AmĂ©rindiens et de mĂ©tis. AprĂšs quelques batailles, la rĂ©volte fut Ă©crasĂ©e de maniĂšre extrĂȘmement violente. Le 18 mai 1781, JosĂ© Gabriel TĂșpac Amaru II fut Ă©cartelĂ© et dĂ©capitĂ© Ă  Cuzco mais il devint pendant le XIXe siĂšcle une figure importante de la lutte pour l'indĂ©pendance et de la libertĂ©.

Le processus d’indĂ©pendance prit dĂ©finitivement son Ă©lan avec le soulĂšvement des propriĂ©taires terriens d'origine espagnole. JosĂ© de San MartĂ­n et SimĂłn BolĂ­var Ă©taient Ă  la tĂȘte des troupes rebelles. AprĂšs avoir dĂ©barquĂ© dans la baie de Paracas, San MartĂ­n s'empara de Lima et dĂ©clara, le , l'indĂ©pendance du PĂ©rou par rapport Ă  l'Espagne. L'Ă©mancipation devint effective en dĂ©cembre 1824 lorsque le gĂ©nĂ©ral Antonio JosĂ© de Sucre battit les Espagnols dans la bataille d'Ayacucho (le 9 dĂ©cembre 1824). AprĂšs cette victoire, une scission sĂ©para le pays en un Haut PĂ©rou restĂ© fidĂšle Ă  Bolivar (maintenant la Bolivie) et un Bas PĂ©rou (le PĂ©rou actuel). Comme le Chili, la Bolivie, le Mexique, ou la Grande-Colombie, le pays fait appel Ă  la Bourse de Londres pour financer des sociĂ©tĂ©s miniĂšres[39] : des centaines de techniciens anglais traversent l’ocĂ©an, avec leurs machines Ă  vapeur, pour les moderniser.

AprĂšs la guerre Grande Colombie-PĂ©rou (1828-1829), les conflits frontaliers entre le PĂ©rou et l'Équateur dĂ©butĂšrent Ă  partir des annĂ©es 1830. Quatre guerres Ă©clatĂšrent entre ces pays entre 1858 et 1995, guerre de 1858-1860 ; guerre de 1941-1942 ; la guerre du Paquisha en 1981 et la guerre du Cenepa en 1995.

Guerre du Pacifique : La bataille d'Arica (Juan Lepiani, 1899).

MalgrĂ© la domination d'une oligarchie de propriĂ©taires terriens, l'esclavage des Noirs et le tribut des Indiens furent abolis par le caudillo RamĂłn Castilla (1845-1851 et 1855-1862). Entre 1840 et 1879, le guano du PĂ©rou, rĂ©coltĂ© par des compagnies privĂ©es ou publiques sur les cĂŽtes, gĂ©nĂ©ra d’énormes richesses car le pays bĂ©nĂ©ficia pendant cette pĂ©riode du monopole mondial de ce fertilisant. La vie politique fut alors une alternance de pĂ©riodes dĂ©mocratiques, de coups d'État et de dictatures.

L'Espagne n'abandonna pas complĂštement ses ambitions coloniales et fit encore de vaines tentatives comme lors de la guerre hispano-sud-amĂ©ricaine. AprĂšs la bataille de Callao, elle reconnut l’indĂ©pendance du pays en 1880, Ă©tablit des relations diplomatiques et signa un traitĂ© de paix et d’amitiĂ© dĂ©finitif la mĂȘme annĂ©e. La fin de la guerre contre l’Espagne marquait pour le PĂ©rou la consolidation de son indĂ©pendance.

Entre 1879 et 1883, le PĂ©rou mena aux cĂŽtĂ©s de la Bolivie la guerre du Pacifique. La guerre Ă©clata lorsque le Chili envahit le port bolivien d’Antofagasta. La Bolivie dĂ©clara la guerre au Chili et le PĂ©rou, par un traitĂ© rĂ©ciproque de dĂ©fense, entra Ă  son tour dans le conflit. MalgrĂ© l'infĂ©rioritĂ© navale, le capitaine du navire Huascar, Miguel Grau, maintint sous pression la flotte chilienne pendant plusieurs mois. Le Huascar fut finalement pris par les Chiliens en octobre 1879. Pendant la campagne terrestre, le PĂ©rou connaĂźtra quelques victoires mais en 1881, les troupes chiliennes entrĂšrent dans Lima. La guerre prit fin le 20 octobre 1883 par le traitĂ© d'AncĂłn et fit perdre au pays la rĂ©gion de TarapacĂĄ.

XXe siĂšcle

En 1924, depuis Mexico, des meneurs de la rĂ©forme universitaire au PĂ©rou, contraints Ă  l'exil par le gouvernement, fondent l'Alliance populaire rĂ©volutionnaire amĂ©ricaine (ou APRA), qui exercera une influence majeure sur la vie politique du pays. L'APRA est ainsi en grande partie une expression politique de la rĂ©forme universitaire et des luttes ouvriĂšres menĂ©es dans les annĂ©es 1918-1920. Le mouvement puise ses influences auprĂšs de la rĂ©volution mexicaine et de la constitution de 1917 qui en est issue, notamment sur les questions de l'agrarisme et de l'indigĂ©nisme et, Ă  un degrĂ© moindre, de la rĂ©volution russe. Proche du marxisme (son dirigeant, Haya de la Torre, dĂ©clare en effet que « l'APRA est l'interprĂ©tation marxiste de la rĂ©alitĂ© amĂ©ricaine »), elle s'en Ă©loigne pourtant sur la question de la lutte des classes et sur l'importance donnĂ©e Ă  la lutte pour l’unitĂ© politique de l’AmĂ©rique latine. En 1928 est fondĂ© le parti socialiste pĂ©ruvien notamment sous l'impulsion de JosĂ© Carlos MariĂĄtegui, lui-mĂȘme ancien membre de l'APRA. Le parti crĂ©e peu aprĂšs, en 1929, la confĂ©dĂ©ration gĂ©nĂ©rale des travailleurs. L'APRA, gagnant rapidement en popularitĂ©, est mise hors la loi en 1933 par le rĂ©gime d'Oscar R. Benavides, qui restera prĂ©sident jusqu'en 1939.

La constitution de 1933 rĂ©servait le droit de vote aux citoyens alphabĂ©tisĂ©s lesquels, en 1960, ne reprĂ©sentaient encore que le tiers de la population adulte. Les Indiens, presque la moitiĂ© de la population, restaient des exclus et vivaient de façon misĂ©rable. Entre 1932 et 1933 aura lieu la guerre avec la Colombie. En outre, une guerre opposera le PĂ©rou et l'Équateur entre le 5 juillet et le 31 juillet 1941. Durant cette guerre, le PĂ©rou occupera les provinces occidentales de Loja et el Oro. Les États-Unis, le BrĂ©sil, l'Argentine et le Chili proposĂšrent leur mĂ©diation et un protocole de paix fut finalement signĂ©. NĂ©anmoins, un nouveau conflit Ă©clatera entre les deux pays un demi-siĂšcle plus tard.

Revendications Ă©quatoriennes sur le PĂ©rou

À nouveau autorisĂ©e en 1945, l'Alliance populaire rĂ©volutionnaire amĂ©ricaine soutint le prĂ©sident JosĂ© Luis Bustamante y Rivero (1945-1948) qui, renversĂ© par le coup d'État militaire du gĂ©nĂ©ral Manuel A. OdrĂ­a d'octobre 1948, augura du dĂ©but d'une dictature. Des Ă©lections sont pourtant organisĂ©es en 1962 et remportĂ©es par le candidat apriste VĂ­ctor RaĂșl Haya de la Torre. Toutefois, un coup d'État militaire dirigĂ© par le gĂ©nĂ©ral Ricardo PĂ©rez Godoy empĂȘcha le respect de la lĂ©galitĂ©. La junte organisa Ă  nouveau des Ă©lections l'annĂ©e suivante, Ă©lections qui furent remportĂ©es par Fernando BelaĂșnde Terry, fondateur de l'Action populaire, qui demeura en place jusqu'en 1968.

Au début des années 1960, alors que prÚs de 70 % des terres sont possédées par 2 % des propriétaires, le Pérou connaßt une forte mobilisation paysanne et indigÚne visant à obtenir une réforme agraire. Les paysans, en grande majorité des travailleurs agricoles indigÚnes, formÚrent alors la base de syndicats ruraux engagés face à la détérioration de leurs conditions de travail et de vie. Les paysans eurent recours à des tactiques allant de l'occupation pacifique des terres à la confrontation violente avec les grands propriétaires et les forces armées. Plusieurs petits mouvements de guérilla se constituent mais sont rapidement écrasés par le gouvernement[40].

Le 3 octobre 1968, le coup d’État rĂ©formiste menĂ© par un groupe d’officiers dirigĂ©s par le gĂ©nĂ©ral Juan Velasco Alvarado amĂšne l'armĂ©e au pouvoir dans le but d’appliquer une doctrine de « progrĂšs social et de dĂ©veloppement intĂ©gral », nationaliste et rĂ©formiste, influencĂ©e par les thĂšses de la CEPAL sur la dĂ©pendance et le sous-dĂ©veloppement. Six jours aprĂšs le golpe, Velasco procĂšde Ă  la nationalisation de l’International petroleum corporation (IPC), la sociĂ©tĂ© nord-amĂ©ricaine qui exploitait le pĂ©trole pĂ©ruvien, puis lance une rĂ©forme de l’appareil d’État, une rĂ©forme agraire. Il s'agit alors de la plus grande rĂ©forme agraire jamais entreprise en AmĂ©rique latine : elle abolit le systĂšme de latifunda et modernise l'agriculture par une redistribution plus Ă©quitable des terres (90 % des paysans forment des coopĂ©ratives ou des sociĂ©tĂ©s agricoles d'intĂ©rĂȘt social). La terre devant ĂȘtre possĂ©dĂ©e par ceux qui la cultivent, les grands propriĂ©taires sont expropriĂ©s. Les seules grandes propriĂ©tĂ©s permises sont de type coopĂ©ratif. Entre 1969 et 1976, 325 000 familles reçoivent de l'État une terre ayant une surface moyenne de 73,6 acres[41]. Le « gouvernement rĂ©volutionnaire » projette aussi des investissements massifs dans l'Ă©ducation, Ă©lĂšve la langue quechua - parlĂ©e par prĂšs de la moitiĂ© de la population mais jusque-lĂ  mĂ©prisĂ©e par les autoritĂ©s - Ă  un statut Ă©quivalent Ă  celui de l'espagnol et instaure l'Ă©galitĂ© des droits pour les enfants naturels.

Le PĂ©rou souhaite s’affranchir de toute dĂ©pendance et mĂšne une politique extĂ©rieure tiers-mondiste. Les États-Unis rĂ©pondent par des pressions commerciales, Ă©conomiques et diplomatiques. En 1973, le PĂ©rou semble triompher du blocus financier imposĂ© par Washington en nĂ©gociant un prĂȘt auprĂšs de la Banque internationale de dĂ©veloppement afin de financer sa politique de dĂ©veloppement agricole et minier. Les relations avec le Chili se tendent fortement aprĂšs le coup d’État du gĂ©nĂ©ral Pinochet. Le gĂ©nĂ©ral Edgardo Mercado Jarrin (Premier ministre et commandant en chef de l’armĂ©e) et l’amiral Guillermo Faura Gaig (ministre de la marine) Ă©chappent tour Ă  tour, Ă  quelques semaines d'intervalle, Ă  des tentatives d'assassinats. En 1975, le gĂ©nĂ©ral Francisco Morales BermĂșdez Cerruti s’empare du pouvoir et rompt avec la politique de son prĂ©dĂ©cesseur. Son rĂ©gime participe ponctuellement Ă  l'OpĂ©ration Condor en collaboration avec d'autres dictatures militaires amĂ©ricaines.

Le Sentier lumineux apparaĂźt dans les universitĂ©s dans les annĂ©es 1970. Ces Ă©tudiants, pour beaucoup d'origines paysannes, retournent ensuite dans leurs communautĂ©s et y organisent des comitĂ©s locaux du parti. L'abandon par l’État de certaines rĂ©gions rurales favorise l’implantation du parti. En juin 1979, des manifestations pour la gratuitĂ© de l’enseignement sont sĂ©vĂšrement rĂ©primĂ©es par l’armĂ©e : 18 personnes sont tuĂ©es selon le bilan officiel mais des estimations non-gouvernementales Ă©voquent plusieurs dizaines de morts. Cet Ă©vĂ©nement entraĂźne une radicalisation des contestations politiques dans les campagnes et aboutit finalement au dĂ©clenchement de la lutte armĂ©e. AprĂšs le dĂ©but de celle-ci, les nouvelles recrues du Sentier lumineux sont gĂ©nĂ©ralement des paysans peu politisĂ©s, plutĂŽt que des militants rĂ©ellement politisĂ©s[42].

En 1980, Fernando BelaĂșnde Terry retrouve le pouvoir en remportant l'Ă©lection prĂ©sidentielle. Alan GarcĂ­a, candidat du parti Alliance populaire rĂ©volutionnaire amĂ©ricaine, lui succĂ©da le 28 juillet 1985. C'Ă©tait la premiĂšre fois en 40 ans qu'un prĂ©sident dĂ©mocratiquement Ă©lu remplaçait un autre prĂ©sident dĂ©mocratiquement Ă©lu.

En 1990, inquiets des attaques terroristes du Sentier lumineux et des scandales de corruption, les Ă©lecteurs choisirent Alberto Fujimori. Pour lutter contre l'inflation, Fujimori adopta des mesures d'austĂ©ritĂ© trĂšs sĂ©vĂšres. La monnaie fut dĂ©valuĂ©e de 200 %, des centaines d'entreprises publiques furent privatisĂ©es et 300 000 emplois supprimĂ©s. Il parvint Ă  faire baisser l'inflation de 2 700 % en 1990 Ă  139 % en 1991 mais la pauvretĂ© ne recula pas[43].

En raison de l'opposition des dĂ©putĂ©s Ă  certaines rĂ©formes, Alberto Fujmori dissout le 4 avril 1992 le CongrĂšs, modifie la Constitution, fait incarcĂ©rer un certain nombre d'adversaires politiques et prend le contrĂŽle des mĂ©dias. Sa prĂ©sidence est fortement marquĂ©e par l'autoritarisme, l'usage d'escadrons de la mort pour conduire des opĂ©rations anti-guĂ©rillas, la rĂ©pression politique et la corruption[44]. Alberto Fujimori fait dĂ©marrer une campagne de stĂ©rilisations forcĂ©es dans certaines rĂ©gions rurales du pays. Empreint d'eugĂ©nisme, le programme est essentiellement dirigĂ© contre les populations indigĂšnes : 330 000 femmes et 25 000 hommes en seront victimes selon un rapport du ministĂšre de la SantĂ©. L'objectif aurait Ă©tĂ© de juguler la dĂ©mographie afin de bĂ©nĂ©ficier d'une aide Ă©conomique accrue promise par les États-Unis mais Ă©galement de rĂ©duire des populations fortement dĂ©favorisĂ©es et suspectes de sympathies pour la guĂ©rilla du Sentier lumineux[45].

Son bras droit Vladimiro Montesinos entretient des liens Ă©troits avec la CIA. Les services secrets que Montesinos dirige auraient reçu 10 millions de dollars de l'agence amĂ©ricaine pour soutenir les activitĂ©s de contre-guĂ©rilla du gouvernement. Les ventes d'armes des États-Unis au PĂ©rou ont par ailleurs quadruplĂ© sous la prĂ©sidence de Fujimori[46]. Les membres de la police et de l'armĂ©e impliquĂ©s dans des crimes dans le cadre du conflit contre les guĂ©rillas sont amnistiĂ©s. Alberto Fujimori se fait rĂ©Ă©lire en 1995.

XXIe siĂšcle

En novembre 2000, destitué pour corruption, Fujimori s'enfuit au Japon. Valentín Paniagua Corazao est nommé pour le remplacer provisoirement et des élections sont organisées en avril 2001. Alejandro Toledo les remporte et devient président le 28 juillet 2001.

Des manifestations hostiles au projet de privatisation de deux compagnies d'électricité tournent à l'émeute à Arequipa, deuxiÚme ville du pays, en juin 2002. L'état d'urgence est déclaré par le gouvernement. L'état d'urgence est à nouveau proclamé en mai 2003 alors que le Pérou connaßt une vague de protestations sociales. Alan Garcia, déjà président entre 1985 et 1990, revient au pouvoir en 2006. En , une intervention de police contre des indigÚnes qui bloquent un axe routier conduit à des dizaines de morts[47].

Le PĂ©rou est le deuxiĂšme plus grand producteur de cocaĂŻne au monde, aprĂšs la Colombie. Selon les autoritĂ©s amĂ©ricaines, la superficie en 2019 des plantations de coca illĂ©gales Ă©tait de 73 000 hectares[48].

À la fin des annĂ©es 2010 et au dĂ©but des annĂ©es 2020, le PĂ©rou est l'objet d'une certaine instabilitĂ© avec plusieurs motions de destitution du prĂ©sident par le parlement, allant en dĂ©cembre 2022 jusqu'Ă  une dissolution du parlement par le prĂ©sident Pedro Castillo en parallĂšle d'une nouvelle motion de destitution du prĂ©sident par le parlement[49]. L'arrestation et la destitution de Pedro Castillo entainent un large mouvement de protestation. Les mobilisations touchent particuliĂšrement les zones pauvres du pays, celles-lĂ  mĂȘmes qui avaient massivement votĂ© pour Pedro Castillo en 2021. L'Ă©tat d'urgence, permettant notamment le dĂ©ploiement de l'armĂ©e face aux manifestants et la suspension des garanties constitutionnelles et des droits fondamentaux, est dĂ©crĂ©tĂ© dans tout le pays, bientĂŽt suivi d'un couvre-feu dans quinze provinces[50]. En toile de fond de ces mobilisations figure la fracture sociale historique vĂ©cue par des populations victimes du mĂ©pris, du racisme, et de la discrimination des Ă©lites traditionnelles. Fortement exposĂ©es Ă  la pauvretĂ©, elles vivent dans des rĂ©gions oĂč les services publics sont dĂ©faillants, sinon absents, alors que les sous-sols regorgent de minerais et de gaz, exploitĂ©s par des multinationales. À Cuzco, Puno, Ayacucho, Apurimac, les dĂ©partements les plus pauvres du PĂ©rou, 80 % des Ă©lecteurs ont soutenu Pedro Castillo, espĂ©rant « un contrat social qui bĂ©nĂ©ficie Ă  tous »[51]. La rĂ©pression des manifestations fait une soixantaine de morts et des milliers de blessĂ©s, le plus souvent par balles[19].

Politique

CongrĂšs de la RĂ©publique (Lima).

Le Pérou est une république « démocratique, sociale, indépendante et souveraine » (article 43 de la Constitution de 1993). La Constitution de 1993 consacre le principe de la séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire et fonde un régime présidentiel monocaméral :

  • le pouvoir exĂ©cutif est assurĂ© par le prĂ©sident et les deux vice-prĂ©sidents. Ils sont Ă©lus ensemble pour cinq ans, au suffrage universel direct. La Constitution de 1993 permet une rĂ©Ă©lection, mais depuis dĂ©cembre 2000 (Ă  la chute du rĂ©gime fujimoriste), date de la modification de l’article 112 de la Constitution, il ne peut pas ĂȘtre rĂ©Ă©lu consĂ©cutivement (ce fut le cas d'Alberto Fujimori). Le prĂ©sident est Ă  la fois le chef de l’État et le chef du gouvernement. Il est Ă©galement le commandant en chef des forces armĂ©es, mais ne peut dĂ©clarer la guerre que sur l’autorisation du CongrĂšs. Il constitue des cabinets ministĂ©riels. La prĂ©sidente actuelle est Dina Boluarte. Le prĂ©sident du Conseil des ministres est dĂ©signĂ© par le prĂ©sident de la RĂ©publique. Il rĂ©side Ă  la maison de Pizarro, le palais du gouvernement ;
  • le pouvoir lĂ©gislatif est exercĂ© par un parlement unicamĂ©ral : le CongrĂšs de la RĂ©publique, composĂ© de 130 membres Ă©lus pour cinq ans, en un tour, le mĂȘme jour que l’élection prĂ©sidentielle ;
  • la Cour suprĂȘme est la plus haute instance du systĂšme judiciaire pĂ©ruvien.

L’AssemblĂ©e constituante de 1822 est la premiĂšre assemblĂ©e constituante pĂ©ruvienne, instituĂ©e par 79 dĂ©putĂ©s Ă©lus proportionnellement selon la population de chaque dĂ©partement. Lors de la premiĂšre sĂ©ance, les dĂ©putĂ©s prĂȘtĂšrent le serment de dĂ©fendre l’intĂ©gritĂ© territoriale du pays et « de le libĂ©rer de ses oppresseurs ». L’achĂšvement de l’Acte constitutionnel fut difficile : la premiĂšre Constitution fut adoptĂ©e le 12 novembre 1823. Les premiĂšres constitutions Ă©tablirent une dĂ©mocratie nominale et censitaire, oĂč les analphabĂštes et les femmes n’étaient pas habilitĂ©s Ă  voter. Le 7 septembre 1955, le CongrĂšs de la RĂ©publique promulgua une loi, qui donnait pour la premiĂšre fois aux femmes pĂ©ruviennes le droit de voter et d’ĂȘtre Ă©lues.

Le Pérou est considéré comme étant le quatriÚme pays le plus dangereux au monde pour les défenseurs de l'environnement, aprÚs le Brésil, le Honduras et les Philippines. Les assassinats de militants écologistes y sont en augmentation ces derniÚres années[52].

La corruption est trĂšs prĂ©sente dans la vie politique pĂ©ruvienne. L’affaire Odebrecht est l’affaire la plus mĂ©diatisĂ©e. 28 millions de dollars ont Ă©tĂ© versĂ©s par la multinationale brĂ©silienne Ă  quatre prĂ©sidents pĂ©ruviens (Alejandro Toledo, 2001-2006 ; Alan Garcia, 2006-2011 ; Ollanta Humala, 2011-2016 ; Pedro Pablo Kuczynski, 2016-2018) pour obtenir des chantiers considĂ©rables comme celui de la route interocĂ©anique entre le PĂ©rou et le BrĂ©sil[53].

Le pouvoir judiciaire est atteint en 2018 par des rĂ©vĂ©lations concernant un vaste rĂ©seau de corruption liĂ© Ă  l’organisation criminelle Les Cols blancs du port, qui a infiltrĂ© les plus hautes sphĂšres de la justice. « Une organisation qui commettait des dĂ©lits d’extorsion, des assassinats et qui cherchait la protection de l’appareil judiciaire pour garantir son impunitĂ© », explique l'avocat Rafael Chanjan, spĂ©cialisĂ© sur la lutte contre la corruption. De hautes personnalitĂ©s sont concernĂ©es : le procureur gĂ©nĂ©ral du PĂ©rou, Pedro Chavarry, des juges, des procureurs, des personnalitĂ©s politiques (essentiellement liĂ©es au parti Force populaire), et des chefs d’entreprises[54].

À la suite de la destitution de MartĂ­n Vizcarra et la dĂ©mission de Manuel Merino, Francisco Sagasti devient PrĂ©sident du PĂ©rou le 17 novembre 2020. Le 28 juillet 2021, Pedro Castillo devient prĂ©sident de la RĂ©publique[55]. Ce dernier a Ă©tĂ© destituĂ© le 7 dĂ©cembre 2022. Actuellement, il y a un gouvernement intĂ©rim sous la prĂ©sidence de Dina Boluarte [56]

Les élections générales seront avancées à avril 2024[57].

Divisions administratives

Le , le PĂ©rou adopta la Loi organique de gouvernements rĂ©gionaux (Ley OrgĂĄnica de Gobiernos Regionales). Point de dĂ©part de la dĂ©concentration d’un pouvoir administratif fortement centralisĂ©, la loi vise Ă  dĂ©finir les principes rĂ©gissant les administrations rĂ©gionales et dĂ©termine les compĂ©tences entre municipalitĂ©s, administrations rĂ©gionales et l’État. Depuis, le pays est divisĂ© en 24 rĂ©gions (divisĂ©es elles-mĂȘmes en provinces), auxquelles il faut ajouter la province de Lima, entitĂ© au statut particulier, distincte du dĂ©partement Lima.

Le district est la plus petite division administrative. Chaque district est dirigĂ© par une municipalitĂ©, avec Ă  sa tĂȘte un maire. Les gouvernements rĂ©gionaux sont composĂ©s d'une prĂ©sidence rĂ©gionale, d'un conseil et d'un conseil de coordination :

  • le PrĂ©sident rĂ©gional (organisme exĂ©cutif du gouvernement rĂ©gional). Ses fonctions comprennent l'Ă©laboration du budget, la nomination des membres du gouvernement, la possibilitĂ© de gouverner par dĂ©crets et rĂ©solutions, l'exĂ©cution des plans et programmes rĂ©gionaux et l'administration des propriĂ©tĂ©s et locations rĂ©gionales[58]. Le prĂ©sident et le vice-prĂ©sident sont Ă©lus conjointement au suffrage universel direct pour quatre ans ;
  • le Conseil rĂ©gional (entitĂ© juridique du droit public) discute et vote les lois proposĂ©es par le prĂ©sident rĂ©gional. Il peut destituer le prĂ©sident et tout autre membre du conseil[59]. La durĂ©e de leur mandat est de quatre ans et le nombre de conseillers dĂ©pend de la population de la rĂ©gion (de 7 Ă  25). Ils sont autonomes politiquement, Ă©conomiquement et administrativement ;
  • le Conseil de coordination rĂ©gional a un rĂŽle consultatif sur les questions budgĂ©taires et de planification, mais il ne dispose d'aucun pouvoir exĂ©cutif ou lĂ©gislatif[60]. Les alcaldes des provinces font partie de ce conseil qui est chargĂ© de reprĂ©senter la sociĂ©tĂ© civile[61].

DĂ©partements du PĂ©rou

GĂ©ographie

Relief : La cordillĂšre des Andes marque et structure les paysages et la gĂ©ographie du pays. Parmi les volcans importants, on y trouve Misti et Ubinas. Le HuascarĂĄn, qui s'Ă©lĂšve Ă  6 768 mĂštres, est le point culminant du pays dans la CordillĂšre occidentale.

Climat

Le PĂ©rou, avec l'Équateur, a la zone cĂŽtiĂšre la plus affectĂ©e par El Niño (ici en couleurs chaudes, lors de l'Ă©pisode 2016-2017)
Route pĂ©ruvienne emportĂ©e (en zone aride) lors de pluies diluviennes lors de l' El Niño de l'hiver 1997-98. L'Ă©pisode survenu 20 ans plus tard a causĂ© 113 morts au moins et dĂ©truit environ 40 000 maisons[62].

Il est tropical à l'est, désertique et sec à l'ouest. Les déserts cÎtiers sont liés à la présence d'un courant océanique sud-nord, donc froid, qui remonte la cÎte Pacifique en bloquant l'évaporation et la formation de perturbations pluvieuses (hormis épisodiquement lors d'épisodes El Niño). Dans les Andes (chaßne de montagnes), le climat est tempéré à froid en fonction de l'altitude.

Le dĂ©sert du nord du PĂ©rou abrite aujourd'hui des terres agricoles irriguĂ©es et des zones de forĂȘt sĂšche rĂ©cemment fortement dĂ©gradĂ©es par l'agriculture industrielle, l'urbanisation et la production de bois et de charbon de bois. Les Ă©cosystĂšmes arides de ces rĂ©gions se sont adaptĂ©s Ă  des dĂ©cennies presque sans pluie entrecoupĂ©es de courtes phases de pluies torrentielles entraĂźnant un bref reverdissement du dĂ©sert, la rĂ©apparition des oiseaux et de riviĂšres.

Ces pluies ont des effets dramatiques sur une population non prĂ©parĂ©e mais sont source de vie pour le dĂ©sert. AprĂšs l'El Niño de 1997–1998, on a trouvĂ© dans le dĂ©sert des espĂšces sauvages proches de plantes domestiquĂ©es (tomates, poivrons, courges et pommes de terre) dont les graines pouvaient encore germer aprĂšs 20 ans d'enfouissement, ainsi que des plantes cultivĂ©es par des paysans sur des sols rendus fertiles par l'eau et les alluvions[62]. La destruction de la forĂȘt sĂšche a exacerbĂ© l’érosion, les inondations et leurs effets. Divers amĂ©nagements du bassin versant (notamment sur les riviĂšres canalisĂ©es, barrĂ©es et draguĂ©es) ne tenant pas compte des crues inhabituelles ont eu un effet comparable ; et des polluants miniers, cynĂ©gĂ©tiques, routiers, urbains et agricoles (pesticides et engrais) sont dispersĂ©s par l'eau puis souvent entraĂźnĂ©s jusqu'Ă  l'ocĂ©an, ce qui inquiĂšte les Ă©cologues.

Selon B. Fraser dans la revue Nature (2018), « Personne n’avait prĂ©dit la catastrophe de cette annĂ©e (2017) avant qu’il ne soit trop tard » et ses effets en AmĂ©rique du Sud ont Ă©tĂ© sous-estimĂ©s car si les scientifiques avaient bien prĂ©dit pour l'essentiel le phĂ©nomĂšne El Niño de 2015-2016 et mĂȘme si le volume de prĂ©cipitations de 2017 est comparable Ă  celui de l'Ă©vĂ©nement El Niño de 1997-1998, les causes en sont diffĂ©rentes et les scientifiques ont encore besoin de mieux comprendre le mĂ©canisme de ces El Niños cĂŽtiers atypiques (tels que ceux des annĂ©es 1920 et 1970) et de leurs liens avec les cycles ocĂ©aniques ou climatiques au sens large[62]. Un manque de financement a hĂ©las freinĂ© les Ă©tudes ; ainsi, les systĂšmes de surveillance installĂ©s dans des bouĂ©es ocĂ©aniques par des scientifiques pĂ©ruviens et Ă©quatoriens aprĂšs le passage d'El Niño de 1997 Ă  1998 ont Ă©tĂ© vandalisĂ©s sans avoir pu ĂȘtre rĂ©parĂ©s et tout le rĂ©seau d'instruments ocĂ©aniques d'Ă©tude de l'atmosphĂšre ocĂ©anique de la zone intertropicale souffre de dĂ©tĂ©rioration et de restrictions budgĂ©taires[62].

La COP 20 sur le climat a été accueillie au Pérou.

Littoral et intérieur

Le PĂ©rou occupe une surface de 1 285 220 km2 et possĂšde 2 414 km de cĂŽtes.

On peut distinguer trois grandes zones naturelles :

  • la « costa » (cĂŽte) bordĂ©e par l'ocĂ©an Pacifique, 60 % de la population, 10 % de la superficie ;
  • la « sierra » (montagne) 30 % de la population, 30 % de la superficie ;
  • la « selva » (forĂȘt d'Amazonie pĂ©ruvienne) 10 % de population, 60 % de la superficie.

Chaque zone est divisée en une sous-zone nord, centrale et sud.

Hydrographie

Le versant oriental est principalement drainĂ© par deux cours d'eau, l'Ucayali et le Marañón qui, aprĂšs s'ĂȘtre rejoints, donnent l'Amazone. Les deux riviĂšres captent la majeure partie des eaux du versant oriental de la CordillĂšre des Andes, traversent ensuite la selva pĂ©ruvienne avant de confluer.

Sur le versant occidental se trouve le bassin de l'ocĂ©an Pacifique oĂč viennent se jeter toute une sĂ©rie de petits fleuves descendus des hauteurs de la CordillĂšre. Parmi ceux-ci, l'un retient particuliĂšrement l'attention, le RĂ­o RĂ­mac, considĂ©rĂ© comme l'un des fleuves les plus importants du PĂ©rou, non par son dĂ©bit d'eau — relativement faible — ni par la taille de son bassin mais parce qu'il approvisionne en eau et en Ă©lectricitĂ© la mĂ©tropole de Lima oĂč se concentre plus du tiers de la population du pays (10 millions d'habitants Ă  Lima sur 32 millions[4] au PĂ©rou). L'approvisionnement en eau de la capitale pĂ©ruvienne est un des problĂšmes critiques que les autoritĂ©s ne sont pas parvenues Ă  rĂ©soudre au cours des derniĂšres dĂ©cennies et chaque jour il devient — avec l'explosion dĂ©mographique — plus aigu, nĂ©cessitant de frĂ©quentes coupures dans la distribution de l'eau.

Au sud, un troisiĂšme bassin, celui du lac Titicaca, le plus vaste lac d'AmĂ©rique du Sud et le plus haut lac navigable au monde, perchĂ© entre 3 600 et 4 500 mĂštres d'altitude sur les plus hauts plateaux andins, entre PĂ©rou et Bolivie, draine les eaux de quatre bassins : le lac Titicaca (T), le fleuve Desaguadero (D), le lac PoopĂł (P) et le salar de Coipasa (S). Ces quatre bassins constituent le systĂšme TDPS, qui s'Ă©tend sur prĂšs de 140 000 km2.

Sismicité

Le pays est sujet aux tremblements de terre. Il existe une activité volcanique dans la zone volcanique centrale des Andes située au sud du pays.

Le PĂ©rou se trouve sur une faille sismique, ce qui provoque chaque annĂ©e un certain nombre de tremblements de terre dont l’intensitĂ© reste faible. Le pays a toutefois subi quelques sĂ©ismes majeurs ayant provoquĂ© un grand nombre de victimes et des dĂ©gĂąts considĂ©rables, comme celui de Yungay en 1970, qui fit entre 25 000 et 30 000 morts.

La population est prĂ©parĂ©e en cas de sĂ©isme. RĂ©guliĂšrement dans les Ă©coles et les lieux de travail, des mesures de sĂ©curitĂ© sont enseignĂ©es et des exercices d’évacuation effectuĂ©s. Les inondations et glissements de terrain sont cependant principalement dus au phĂ©nomĂšne El Niño.

Écologie et ressources naturelles

Le pays est doté de ressources naturelles exceptionnelles dont d'importantes ressources halieutiques (anchois péruvien), cependant instables dans le temps à cause d'El Niño.

Le pays dispose de cuivre, d'argent, d'or, de pétrole, de minerai de fer, de charbon et de phosphates.

Le PĂ©rou est le troisiĂšme pays d'AmĂ©rique latine oĂč les niveaux de pollution de l'air sont les plus Ă©levĂ©s, aprĂšs le Mexique et le Chili[63].

Un rapport publiĂ© en 2020 par l’AutoritĂ© nationale de l’eau (ANA) du PĂ©rou nous rĂ©vĂšle que les glaciers du pays ont perdu plus de 50 % de leur surface depuis les annĂ©es 1960[64].

Biodiversité

Condor, Valle del Colca.
Le Pérou avait un score moyen de l'Indice d'intégrité du paysage forestier 2019 de 8.86, le classant 14e sur 172 pays[65].

Du fait de sa position biogĂ©ographique et d'une grande diversitĂ© climatique et topographique, il existe au PĂ©rou des milieux trĂšs diversifiĂ©s (de la plaine Ă  la montagne et du dĂ©sert Ă  la forĂȘt Ă©quatoriale) abritant une faune et une flore extrĂȘmement variĂ©es. C'est l’un des dix-sept pays caractĂ©risĂ©s par une mĂ©gadiversitĂ© biologique.
Il compte 84 des 117 zones naturelles existantes au monde (72 %), abritant encore 5 872 espĂšces endĂ©miques (parmi lesquelles 118 types uniques d’oiseaux, 113 espĂšces de reptiles et 60 variĂ©tĂ©s diffĂ©rentes de mammifĂšres).

Parce que la variĂ©tĂ© d’étages d'altitude et de tempĂ©ratures a obligĂ© agriculteurs et Ă©leveurs andins Ă  utiliser et adapter les espĂšces convenant le mieux Ă  chaque situation agrobiogĂ©ographique, le pays abritait aussi de riches ressources gĂ©nĂ©tiques en matiĂšre d'espĂšces alimentaires et utiles domestiquĂ©es, Ă©levĂ©es et cultivĂ©es. Mais ce patrimoine est en forte et rapide rĂ©gression[66].

Sur les hauteurs, les lamas cĂŽtoient les alpagas et les vigognes. Le chinchilla Ă  queue courte, prĂ©sent Ă  l’état sauvage autrefois dans les trĂšs hautes Andes a sans doute disparu aujourd’hui. Survolant les montagnes, le condor des Andes est un oiseau emblĂ©matique du PĂ©rou et de ses montagnes.

Mais c’est dans la « selva » que la faune est la plus prĂ©sente avec entre autres les jaguars, les tatous, les caĂŻmans, les capybaras mais aussi des singes ou des milliers d’espĂšces d’insectes qui vivent dans une vĂ©gĂ©tation luxuriante. La vanille, l’acajou et le caoutchouc participent Ă  cette biodiversitĂ©.

Le PĂ©rou possĂšde des eaux parmi les plus poissonneuses de la planĂšte. La diversitĂ© de son Ă©cosystĂšme est favorisĂ©e par le courant froid de Humboldt, connu pour l’abondance de son phytoplancton. Les eaux pĂ©ruviennes comptent ainsi plus de 1 000 espĂšces de poissons, tout autant de mollusques, et prĂšs de 600 de crustacĂ©s[67].

Parcs nationaux et aires protégées

Le PĂ©rou dispose d'un vaste rĂ©seau de parcs nationaux, de rĂ©serves naturelles et de lieux historiques nationaux. L'ensemble de ces sites occupe une superficie de 18 283 508 ha, soit 14 % du territoire pĂ©ruvien. L'INRENA (Institut national de ressources naturelles) gĂšre la plupart des aires protĂ©gĂ©es[68]. Cependant, un nombre croissant d'entre elles sont administrĂ©es par les communautĂ©s autochtones et par des associations de protection de la nature :

  • le parc national de HuascarĂĄn : classĂ©e en 1985 Patrimoine naturel de l'HumanitĂ© par l'UNESCO, la cordillĂšre Blanche est la chaĂźne montagneuse tropicale la plus Ă©levĂ©e au monde[69]. Une trentaine de sommets enneigĂ©s s'Ă©levant au-delĂ  de 6 000 m, parmi eux l'HuascarĂĄn la plus haute montagne du PĂ©rou (6 768 m.), dominent un paysage marquĂ© par la prĂ©sence d'espĂšces botaniques ou animales rares telles que la Puya raimondii ou l'ours Ă  lunettes ;
  • la rĂ©serve nationale Pampas Galeras-BĂĄrbara d'Achille : bande de terre couvrant plus de 6 500 ha, la rĂ©serve abrite la plus grande concentration de vigognes au monde ;
  • le parc national de ManĂș : composĂ© de plusieurs zones naturelles qui s'Ă©tagent de 150 m Ă  4 200 m, le parc abrite environ 52 % de toutes les espĂšces d'oiseaux du PĂ©rou et 15 % de celles du monde entier[70]. En accordant le statut de patrimoine mondial au parc national du Manu en 1985, le ComitĂ© du patrimoine mondial a soulignĂ© : « La rĂ©gion protĂ©gĂ©e du Manu n'a probablement pas son pareil au monde par sa diversitĂ© des Ă©cosystĂšmes et des espĂšces[71]. »

FrontiĂšres terrestres

ProblĂšmes environnementaux

Le Pérou est confronté à une crise environnementale complexe. Entre les années 1970 et 2020, le pays a perdu 51 % de la superficie de ses glaciers, et environ la moitié de ses ressources en eau ne répondent pas aux normes de qualité. En outre, prÚs de quatre millions d'hectares du territoire sont désertifiés, souvent à cause d'activités économiques[72].

Le phĂ©nomĂšne climatique « El Niño cĂŽtier » conduit rĂ©guliĂšrement Ă  des inondations, glissements de terrains et coulĂ©es de boue. Pourtant, les autoritĂ©s peinent Ă  s'adapter : le PĂ©rou a « un niveau extrĂȘmement Ă©levĂ© de vulnĂ©rabilitĂ© et d’exposition au risque. On construit et reconstruit dans des zones Ă  risques, juge Liliana Miranda, membre du Panel intergouvernemental d’experts sur le changement climatique, dĂ©nonçant « des annĂ©es de laisser-faire et d’irresponsabilitĂ© des gouvernements successifs »[73].

La riche biodiversitĂ© de l'espace maritime pĂ©ruvien est menacĂ©e depuis des annĂ©es sur la surexploitation des ressources. Certaines lois ont Ă©tĂ© adoptĂ©es afin de limiter les zones de pĂȘche mais les industriels sont sonvent accusĂ©s de ne pas les respecter. L'ocĂ©an pĂ©ruvien est par ailleurs confrontĂ© Ă  des marĂ©es noires rĂ©guliĂšres. En janvier 2022, la compagnie pĂ©troliĂšre espagnole Repsol a Ă©tĂ© responsable du « pire dĂ©sastre environnemental », selon les autoritĂ©s, entraĂźnant la pollution de plus de 11 000 hectares de zones maritimes et littorales. Mais la contamination pĂ©troliĂšre de moindre ampleur est quotidienne : entre 2016 et 2019, plus de 400 fuites de brut ont Ă©tĂ© enregistrĂ©es officiellement dans la mer et les cours d'eau[67].

Économie

Évolution Ă©conomique rĂ©cente

Lima, 2009.

L'économie du Pérou connait une croissance réguliÚre[74]. Le taux de croissance du PIB a dépassé la barre des 9 % en 2008, aprÚs une croissance de 8,9 % en 2007[75].

Depuis la politique de libĂ©ralisation lancĂ©e au dĂ©but des annĂ©es 1990 par le rĂ©gime d'Alberto Fujimori, l'Ă©conomie pĂ©ruvienne a connu de profonds changements. Des privatisations, pour un total de 9,2 milliards de dollars, principalement dans les secteurs des tĂ©lĂ©communications et de l’énergie, ont Ă©tĂ© menĂ©es entre 1990 et 2000 et il ne subsiste plus aujourd'hui qu'une quinzaine de grandes entreprises publiques. Outre la fin des contrĂŽles de l’État, les diffĂ©rents gouvernements ont Ă©tabli une politique monĂ©taire restrictive et ont mis en place un environnement fiscal favorable aux investisseurs. Ces privatisations ont gĂ©nĂ©rĂ© une immense corruption. Le , la Suisse avait rendu au PĂ©rou 16,3 millions de dollars Ă  la suite d'actes de corruption commis dans ce pays sud-amĂ©ricain. Un accord trilatĂ©ral avec Lima et le Luxembourg sur la restitution des avoirs d'origine illicite a Ă©tĂ© signĂ©[76].

AprĂšs avoir connu une pĂ©riode d'hyperinflation au cours des annĂ©es 1980, la monnaie pĂ©ruvienne connaĂźt, quant Ă  elle, une pĂ©riode de stabilitĂ© par rapport au dollar et aux monnaies europĂ©ennes. Le taux d’inflation moyen s’est stabilisĂ© autour de 3 % et reste depuis plusieurs annĂ©es dans les limites de la fourchette fixĂ©e par la Banque centrale du PĂ©rou (entre 1 % et 3 %). Le taux de dollarisation de l’économie reste toutefois Ă©levĂ©, s’établissant Ă  60 % des crĂ©dits en 2006 au secteur privĂ© contre 82 % en 2000. Parmi les grandes orientations financiĂšres figure un axe majeur : la restructuration de la dette publique tant extĂ©rieure qu'intĂ©rieure. Elle a permis en cinq ans de voir passer la part de la dette intĂ©rieure de 22 % Ă  29 %, traduisant la confiance des marchĂ©s dans les obligations d’État. La dette publique globale, Ă  la fin septembre 2007, atteint 31 % du PIB. En termes de compĂ©titivitĂ©, le PĂ©rou est considĂ©rĂ© en 2008 comme la premiĂšre Ă©conomie d'AmĂ©rique latine[77]. En 2022, le PĂ©rou est classĂ© en 65e position pour l'indice mondial de l'innovation[78]. Les inĂ©galitĂ©s sociales sont trĂšs fortes : 1 % de la population concentre 30 % des richesses, selon les donnĂ©es du World Inequality Report 2022[79].

Si le respect des principes d'orthodoxie financiÚre et l'amélioration de la gestion de la dette ont permis de regagner la confiance des investisseurs, l'économie péruvienne doit cependant toujours affronter deux défis majeurs :

  • premiĂšrement, le pays reste vulnĂ©rable aux fluctuations du prix des matiĂšres premiĂšres sur les marchĂ©s internationaux. Cette vulnĂ©rabilitĂ© implique une forte volatilitĂ© du PIB et cela peut avoir des effets potentiellement nĂ©gatifs sur la croissance de long terme, sur le dĂ©veloppement socioĂ©conomique et sur les finances publiques ;
  • deuxiĂšmement, la phase conjoncturelle doit ĂȘtre exploitĂ©e pour favoriser la crĂ©ation d’un scĂ©nario de croissance et de redistribution favorable Ă  la lutte contre la pauvretĂ© et au dĂ©veloppement humain car la sociĂ©tĂ© pĂ©ruvienne reste fortement fragmentĂ©e, culturellement et Ă©conomiquement. Ainsi, les Ă©tudes montrent qu'une couche importante de la population reste dans la pauvretĂ© malgrĂ© l'essor Ă©conomique notable qu'a connu rĂ©cemment le pays. L'Institut pĂ©ruvien de statistiques (INEI) avance un chiffre de 21,8 % de pauvretĂ© pour 2015, et la pauvretĂ© extrĂȘme (moins d'un dollar de revenu par jour) s'Ă©lĂšve Ă  4,1 % pour la mĂȘme annĂ©e[80]. En 2021, toujours selon l'INEI, 25,9 % de la population vit dans la pauvretĂ©[81].

Marché du travail

Le chĂŽmage est de 5,9 % en 2014 selon les statistiques officielles.

Les travailleurs informels reprĂ©sentent, en 2019, 70 % du marchĂ© du travail selon l’Institut national des statistiques et de l’informatique (INEI)[82]. En 2016, prĂšs de trois millions d'enfants et adolescents travaillent dans le secteur informel[83].

Dans le secteur formel, le temps de travail hebdomadaire lĂ©gal est de 48 heures[84]. Quant au salaire minimum, il s’établit autour de 1 025 soles (245 euros), un des plus bas de la rĂ©gion[81].

La retraite est quasi inexistante[81].

Industrie miniĂšre

L'Ă©conomie pĂ©ruvienne dĂ©pend fortement des matiĂšres premiĂšres, qui reprĂ©sentent 60 % des exportations. En 2015, le PĂ©rou est le deuxiĂšme producteur mondial d’argent, le troisiĂšme de zinc et de cuivre, le sixiĂšme d’or, et exploite aussi du gaz et du pĂ©trole. En 2014, le pays comprenait environ 26 millions d'hectares de concessions miniĂšres, soit 20,42 % de la surface du pays[85]. Il est en revanche peu industrialisĂ©[86]. Les grands projets miniers sur lesquels repose le modĂšle Ă©conomique pĂ©ruvien font aussi l'objet de contestations de la part des populations rurales qui profitent peu des retombĂ©es Ă©conomiques mais sont confrontĂ©es Ă  la pollution des cours d'eau et des sols, impactant leur agriculture[53].

D'aprĂšs l'Ă©conomiste JosĂ© OscatĂ©gui : « l’État pĂ©ruvien est faible, parfois complĂštement absent de certaines provinces. Le PĂ©rou n'a donc pas la capacitĂ© de nĂ©gocier avec les multinationales et de rĂ©cupĂ©rer les impĂŽts qui pourraient alimenter des programmes sociaux. L'industrie miniĂšre, pilier de l'Ă©conomie, illustre bien cette faiblesse. MalgrĂ© leur impact trĂšs lourd sur l'environnement et leurs profits record, les grands groupes qui exploitent les mĂ©taux pĂ©ruviens sont taxĂ©s Ă  hauteur de 30 % de leur bĂ©nĂ©fice, comme toute autre entreprise locale. Mais en pratique, avec les exonĂ©rations, c'est encore moins, entre 13 et 14% » La moitiĂ© des opĂ©rateurs miniers du pays a obtenu Ă  l'Ă©poque du prĂ©sident Alberto Fujimori des contrats de stabilitĂ©, c'est-Ă -dire une garantie contre tout changement de la politique fiscale du pays[87].

Agriculture

Le Pérou a conservé une agriculture diversifiée, en particulier dans les zones encore boisées : au cours de la décennie 2010, il a confirmé sa huitiÚme place au palmarÚs des quinze plus grands producteurs mondiaux de café, derriÚre la Colombie et le Honduras, autre grands exportateurs d'Amérique latine.

Selon un rapport de l’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), publiĂ© en aoĂ»t 2022, la moitiĂ© de la population du PĂ©rou est en situation d’insĂ©curitĂ© alimentaire modĂ©rĂ©e, soit 16,6 millions de personnes, et plus de 20 %, soit 6,8 millions, en situation d’insĂ©curitĂ© alimentaire sĂ©vĂšre : ils se privent de nourriture durant toute une journĂ©e, voire plusieurs journĂ©es. Le PĂ©rou est ainsi encore plus touchĂ© que des pays en crise comme l’Argentine et le Venezuela[81].

La directrice de la FAO PĂ©rou souligne que «c’est le grand paradoxe d’un pays qui a de quoi nourrir sa population. Le PĂ©rou est un producteur net d’aliments et une des grandes puissances agroexportatrices de la rĂ©gion. » L’insĂ©curitĂ© alimentaire est due aux fortes inĂ©galitĂ©s sociales et aux bas salaires, le salaire minimum pĂ©ruvien Ă©tant l'un des plus faibles d'AmĂ©rique du Sud et le secteur informel trĂšs Ă©tendu. Toujours selon la FAO, les petits paysans souffrent eux-mĂȘmes de la faim. Faiblement rĂ©munĂ©rĂ©s, ils souffrent Ă©galement des impacts du changement climatique et font face au problĂšme du narcotrafic sur leurs terres et Ă  l’activitĂ© miniĂšre qui Ă©puise les sols[81].

Transports et télécommunications

Chemins de fer péruviens
Train de la Sierra
Le train de la Sierra est la deuxiĂšme voie de chemin de fer la plus haute du monde, atteignant 4 871 mĂštres d’altitude. Le trajet qui relie Lima Ă  Huancayo dure 11 heures. Le train franchit 69 tunnels, 58 ponts et 6 rebroussements. En 1999, la compagnie Ferrocarril Central Andino a Ă©tĂ© privatisĂ©e. En 2005, les voitures de tourisme ont Ă©tĂ© rĂ©novĂ©es pour amĂ©liorer le confort et le service Ă  bord. Le train des Andes fait dĂ©sormais partie des lignes de chemins de fer les plus touristiques du monde[88].
Train du Machu-Picchu
Exploité par la compagnie Perurail, le train du Machu-Picchu relie Cuzco à Aguas Calientes (village situé au pied du Machu Picchu en passant par Poroy et Ollantaytambo. Il existe plusieurs types de train en fonction du confort choisi : le Backpacker, le Vistadome et le Hiram Bingham III.

Un rĂ©seau routier de plus de 80 000 km relie toutes les rĂ©gions du pays. La cĂŽte pĂ©ruvienne est traversĂ©e du nord au sud par un axe routier majeur et structurant : la route panamĂ©ricaine. NommĂ©e aussi route 001 ou PE-1, cette route longue de 2 700 km s’étire de la ville de Tumbes jusqu’à Tacna, au sud du pays.

Deux autres grands axes longitudinaux sont la route de la Sierra (Piura-Puno, 3 508 km) et la route de la Selva (Cajamarca-JunĂ­n, 2 781 km). Une vingtaine d’axes transversaux desservent les villes de la Sierra et de l’Amazonie. Les trois axes longitudinaux mentionnĂ©s auparavant finissent par un nombre impair (PE-1, PE-3 pour la route de la Sierra, PE-5 pour la route de la Selva), alors que les routes et autoroutes transversales finissent par un nombre pair (PE-02, PE-04
). Bien que la plupart des axes soient interconnectĂ©s, leur construction est longue et coĂ»teuse du fait du relief accidentĂ©.

Il existe Ă©galement deux axes routiers reliant les villes du PĂ©rou et du BrĂ©sil. D’un total de 960 km, l’axe InterocĂ©anique sud (nƓud fluvial et terrestre) relie le port de Paita au nord du PĂ©rou au port de Manaus au BrĂ©sil. Il vise aussi Ă  l’amĂ©lioration de la navigabilitĂ© des fleuves du bassin amazonien en unissant l’Atlantique et le Pacifique. La fin de travaux de construction de l’autre axe de transport, l’InterocĂ©anique sud (plus de 2 600 km), devra relier l’Atlantique (notamment l’État d’Acre) et le Pacifique (Sud du PĂ©rou), exclusivement par voie terrestre. Cela implique Ă©galement l’amĂ©lioration des routes existantes et la construction de nouvelles.

Les chemins de fer du PĂ©rou atteignent une longueur totale de 2 100 km, dont 240 km de voies appartenant Ă  la sociĂ©tĂ© miniĂšre Southern-Cooper. L’entreprise Ferrovias Central Andina a pris en charge le rĂ©seau central allant du Callao aux Andes Centrales et qui sert surtout au transport de minerais. L’entreprise Ferrocarriles Transandinos administre les rĂ©seaux du sud (Cuzco-Matarani) et sud-est (Cuzco-Machu Picchu, consacrĂ© au transports de touristes).

La Corporation pĂ©ruvienne d’aĂ©roports (Corpac) administrait, en 2007, 42 aĂ©roports rĂ©gionaux (d’un total de 210 que compte le pays). L’aĂ©roport international Jorge-ChĂĄvez, l’un des plus modernes du continent, est de loin le plus important du PĂ©rou. D’autres aĂ©roports importants sont ceux de Cuzco, de Trujillo et d’Arequipa. Le transport fluvial ne concerne que le bassin amazonien, oĂč se trouvent les quatre principaux ports fluviaux : Iquitos, Yurimaguas, Port Maldonado et Pucallpa. Le plus important est celui d’Iquitos (82 % du trafic fluvial total, soit 352 000 tonnes).

D’importantes sommes d’argent ont Ă©tĂ© injectĂ©es dans le secteur des tĂ©lĂ©communications ces derniĂšres annĂ©es. Ces investissements concernent, pour leur grande majoritĂ©, l’extension et la densification des rĂ©seaux, ainsi que la progression de la couverture des zones rurales. Le taux de pĂ©nĂ©tration global actuellement est de 80 % dont environ 10 % pour les lignes fixes[89]. Une partie importante des lignes (55 %) se trouve dans la capitale, Lima, et le port de Callao. Le parc total de lignes fixes a atteint plus de deux millions de lignes au [89]. Le nombre de lignes mobiles reprĂ©sente 9,5 fois le nombre de lignes fixes. En juin 2009, le parc mobile Ă©tait estimĂ© Ă  22,9 millions abonnĂ©s[90].

Population

Évolution dĂ©mographique

La population du PĂ©rou est estimĂ©e en 2016 Ă  31 millions d’habitants, soit prĂšs de 5 % de la population de l’AmĂ©rique latine. La population a rapidement augmentĂ© depuis les annĂ©es 1960 : elle s’est multipliĂ©e par trois entre 1960 et 2009, passant de 10,4 millions Ă  29,1 millions d’habitants. Le taux de croissance dĂ©mographique actuel cependant peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme modĂ©rĂ© dans le contexte latino-amĂ©ricain, s’élevant Ă  14,4 pour mille pour la pĂ©riode 2005-2010, soit un niveau lĂ©gĂšrement supĂ©rieur Ă  celui de la population latino-amĂ©ricaine estimĂ©e en 13,2 habitants pour mille.

Lima.

La densitĂ© reste faible, le PĂ©rou Ă©tant, avec 23,2 habitants par km2 l’un des pays les moins densĂ©ment peuplĂ©s de l’AmĂ©rique. Cette densitĂ© est d’ailleurs trĂšs inĂ©gale : assez Ă©levĂ©e sur la cĂŽte (242,7 habitants par km2 Ă  Lima), elle est infime dans l’Amazonie pĂ©ruvienne (2,4 habitants par km2 dans le dĂ©partement de Loreto et 1,3 habitants par km2 dans le dĂ©partement Madre de Dios).

Le PĂ©rou s'est ouvert Ă  l'immigration japonaise Ă  la fin du XIXe siĂšcle, recherchant surtout des travailleurs agricoles. Cette immigration a perdurĂ© jusque dans les annĂ©es 1930. Elle a dĂ» affronter la vindicte populaire pendant la Seconde Guerre mondiale. Les Japonais-PĂ©ruviens, soupçonnĂ©s d’ĂȘtre restĂ©s fidĂšles Ă  un Japon belliqueux, ont Ă©tĂ© internĂ©s dans des camps aux États-Unis. Leurs biens ont Ă©tĂ© confisquĂ©s au PĂ©rou[91].

Le redressement Ă©conomique qu’a connu rĂ©cemment le pays s’est accompagnĂ© d’une baisse relativement importante du nombre d’émigrants. Le solde migratoire est passĂ© de -2,2 % pour la pĂ©riode 1990-2000 Ă  -0,3 % pour la pĂ©riode suivante (2000-2010). Le nombre de PĂ©ruviens rĂ©sidant Ă  l’étranger s’élĂšverait Ă  prĂšs de deux millions (2007), soit 7 % de la population. En 2019, trois millions de PĂ©ruviens vivent Ă  l’étranger[82]. Ils sont installĂ©s principalement aux États-Unis et dans une moindre mesure au Canada ou en Espagne. À l’heure actuelle, la communautĂ© pĂ©ruvienne figure parmi les dix nationalitĂ©s les plus reprĂ©sentĂ©es aux États-Unis.

Selon la constitution de 1993, la langue officielle du PĂ©rou est l’espagnol ; toutefois le quechua, l’aymara et d’autres langues indigĂšnes possĂšdent un statut de coofficialitĂ© dans les parties du territoire, oĂč elles sont prĂ©dominantes[92].

Composition linguistique[93]
Langue maternelle Population Proportion (%)
espagnol 20 178 227 83,9
quechua 3 261 750 13,2
aymara 434 370 1,8
langues de l’Amazonie 223 194 0,9
autres 49 996 0,2

Santé


L'indice de fécondité est estimé à 2,37 enfants par femme] en 2009, soit un niveau légÚrement inférieur à la moyenne latino-américaine (2,5 enfants)[94]. La fécondité reste cependant élevée dans les zones rurales et dans les communautés d'indigÚnes, alors qu'elle est plus basse dans les villes. L'espérance de vie est, quant à elle, estimée à prÚs de 71,03 ans en 2010, ce qui est trÚs semblable à l'espérance de vie mondiale de 71 ans[95].

Au dĂ©but des annĂ©es 1950, prĂšs d’un enfant sur huit nĂ© au PĂ©rou mourait avant la fin de sa premiĂšre annĂ©e. Au cours des dĂ©cennies suivantes, une chute spectaculaire de la mortalitĂ© infantile s'est produite. Le taux est passĂ© de 158,6 pour mille en 1950 Ă  43 pour mille en 1996 et Ă  21 pour mille en 2006[96]. NĂ©anmoins, en 2019, la moitiĂ© des enfants de moins de trois ans prĂ©sentent de sĂ©rieuses carences alimentaires[97].

Le PĂ©rou affiche le taux de dĂ©cĂšs dus Ă  la pandĂ©mie de Covid-19 le plus Ă©levĂ© au monde, en partie en raison de l’effondrement de son systĂšme de santĂ© publique et de l’absence de rĂ©gulation Ă©tatique face Ă  l’envol des prix des cliniques, des mĂ©dicaments et de l’oxygĂšne[19].

Le parlement pĂ©ruvien approuve Ă  une large majoritĂ© une loi qui accorde “le droit Ă  la vie” de l’embryon dĂšs sa conception, mettant en cause le droit Ă  l'avortement. L’initiative de la loi revient Ă  MarĂ­a JĂĄuregui, pasteure Ă©vangĂ©lique du parti d’extrĂȘme droite RĂ©novation populaire. La prĂ©sidente doit encore dĂ©cider de la promulgation de la loi[98].

Ethnologie

FĂȘte du Qoyllur Rit'i ou Étoile des neiges (Cuzco).

DerriĂšre l’apparente unitĂ©, la sociĂ©tĂ© pĂ©ruvienne est profondĂ©ment diverse. La venue de migrants originaires d'Europe, d'Afrique et d'Asie, lors des diffĂ©rentes pĂ©riodes historiques, a favorisĂ© le mĂ©lange de populations. DĂšs le XVIe siĂšcle, le processus de colonisation est allĂ© de pair avec la mixitĂ© des diverses composantes raciales. À cela, il faut ajouter une diminution drastique de la population autochtone au cours des premiĂšres dĂ©cennies de prĂ©sence espagnole. DĂ©cimĂ©s par les massacres et les Ă©pidĂ©mies, le nombre d’AmĂ©rindiens au PĂ©rou est passĂ© de onze millions d'habitants en 1500 Ă  un peu plus d'un million un demi-siĂšcle aprĂšs. Le fait que Lima ait Ă©tĂ© le siĂšge du vice-roi d'Espagne aurait encore aggravĂ© le sort des Indiens du PĂ©rou[99]. La venue de migrants originaires d'Europe et d'Asie lors des premiĂšres annĂ©es de la RĂ©publique a largement contribuĂ© Ă  rendre la sociĂ©tĂ© pĂ©ruvienne encore plus mĂ©tissĂ©e. Entre 1849 et 1874, 80 000 Chinois arrivĂšrent ainsi au PĂ©rou pour travailler dans les plantations de canne Ă  sucre ou dans les gisements de guano[100].

Selon les estimations, 47 % des Péruviens sont des métis, c'est-à-dire d'origine à la fois amérindienne et européenne, et le pourcentage de population d'origine à prédominance européenne atteindrait 15 % (10 % d'ascendance espagnole (principalement des colons arrivés pendant la colonisation) et 5 % d'autre ascendance européenne (italienne 1,8 %, française 1,5 %, allemande et autrichienne 2 %)[101]. Dans certaines régions du Pérou, particuliÚrement sur la cÎte, on rencontre parfois de nombreux métis d'ascendance africaine. La proportion de la population indigÚne (ou personnes à prédominance indigÚne) fluctuerait entre 30 et 45 % de la population[101]. Cette estimation est particuliÚrement difficile à faire car l'Institut national de statistique du Pérou se fonde sur des critÚres linguistiques et non des critÚres purement « raciaux ». Il fixe ainsi à 15,9 % le pourcentage des Indiens définis sur un critÚre linguistique. De nos jours, la plupart des Péruviens se considÚrent comme des métis, sans qu'il soit possible de tracer des frontiÚres précises entre les différentes catégories[102].

Langues et peuples de l’Amazonie pĂ©ruvienne
Ethnie Famille linguistique Population
AshĂĄninkas Arawaks 88 703
Aguarunas Shuars 55 366
Shipibo-conibo Pano 22 517
Chayahuita Cahuapana 21 424
Quichua Quechua 19 118
Lamas Quechua 16 929
Cocama tupi-guarani 11 279
Matsiguenga Arawaks 11 279
Ticuna non dĂ©terminĂ© 6 982
Ese’ejja Tacana 588
OrejĂłns Tucanoane 190
Source : INEI (2007) [103]

Les indigĂšnes sont majoritaires dans les rĂ©gions andines du pays (Cuzco, Huancavelica ou Puno). Sur la cĂŽte, caractĂ©risĂ©e par une forte prĂ©sence de population mĂ©tisse ou d’origine europĂ©enne, les indigĂšnes sont encore moins nombreux. De fortes minoritĂ©s, telles les Ashaninkas, les Shipibo-conibos et les Aguarunas, sont prĂ©sentes dans l’Amazonie ou le piĂ©mont amazonien. Les peuples indiens d’Amazonie ont gĂ©nĂ©ralement moins perdu leur culture aprĂšs la conquĂȘte espagnole car leurs territoires Ă©taient trĂšs difficiles d’accĂšs. Au PĂ©rou, la population autochtone n’est reprĂ©sentĂ©e par aucun parti politique contrairement Ă  l'Équateur ou la Bolivie, oĂč les mouvements indigĂšnes occupent une place essentielle dans le paysage politique.

Les grandes migrations internes depuis les annĂ©es 1950 ont favorisĂ© encore plus la mixitĂ© de populations. Selon les estimations[104], le pays avait un taux d’urbanisation de 71 % en 2005. Le rythme de l’urbanisation est variable d’une rĂ©gion Ă  l’autre. À un extrĂȘme, on trouve des rĂ©gions fortement urbanisĂ©es (Lima ou Piura), dans lesquelles la part de la population urbaine s’élĂšve Ă  prĂšs de 90 %. La majeure partie des migrants a convergĂ© vers la capitale, Lima, qui est devenue une ville mĂ©tissĂ©e, un vĂ©ritable carrefour de cultures rĂ©gionales.

Les indigĂšnes ont Ă©tĂ© de facto presque entiĂšrement privĂ©s de leur droit de vote jusqu'aux annĂ©es 1980[19]. Aujourd’hui, les mĂ©dias et les intellectuels pĂ©ruviens parlent d’une culture mĂ©tisse. Le dĂ©veloppement de l’indigĂ©nisme a conduit Ă©galement Ă  rĂ©Ă©valuer le mĂ©tissage.

Les indigĂšnes pĂ©ruviens sont de nos jours encore sujets aux discriminations raciales. L’historienne Cecilia Mendez, professeure Ă  l’universitĂ© de Californie, Ă©voque « un apartheid de fait, qui n’a pas besoin de loi tant il est validĂ© socialement et enkystĂ© dans les habitudes mentales des dominants »[105]. Parler une langue autochtone ou se vĂȘtir d’habits traditionnels expose aux discriminations dans des commerces oĂč Ă  l’hĂŽpital, Ă  ĂȘtre maltraitĂ© dans les commissariats, et Ă  une invisibilisation dans les mĂ©dias[105].

L’accĂšs Ă  l’éducation est plus faible dans la population indigĂšne, avec seulement 10,2 % d’entre eux poursuivant des Ă©tudes supĂ©rieures. Les opportunitĂ©s sur le marchĂ© du travail sont encore plus limitĂ©es, avec une surreprĂ©sentation dans le secteur agricole et dans les emplois non qualifiĂ©s. À eux deux, ces secteurs reprĂ©sentent deux tiers des emplois pour la population indigĂšne contre seulement un tiers pour les non-indigĂšnes[106].

Langues

La langue officielle la plus rĂ©pandue au PĂ©rou est l’espagnol, appelĂ© aussi castillan qui est aussi la langue maternelle de 80,2 % de la population et la lingua franca de la sociĂ©tĂ© pĂ©ruvienne. Les langues autochtones, dont le quechua (13,2 %) et l’aymara (1,8 %), viennent en deuxiĂšme et troisiĂšme position

La pratique du quechua, langue parlée par 60 % des Péruviens au début du XXe siÚcle, s'est effrondrée à 13 % en 2017. En arrivant en ville, les paysans andins ont souvent été contraints d'abandonner leur langue maternelle, méprisée par les médias et les services de l'Etat, pour l'espagnol[107].

Régions métropolitaines

Régions métropolitaines au Pérou[108] - [109] - [110]
Rang Région métropolitaine Région Population (2012[111])
1

Lima

Lima 9 450 585
2

Trujillo

La Libertad 906 313
3

Arequipa

Arequipa 886 708

Villes les plus peuplées

Le PĂ©rou regroupe un ensemble de rĂ©gions dont la population est de taille trĂšs inĂ©gale. Cinq rĂ©gions seulement sur vingt-quatre rassemblent en effet plus de la moitiĂ© de la population totale (52 %) : Lima, Piura, La Libertad, Cajamarca et Puno. Lima, avec 8,4 millions d’habitants, concentre Ă  elle seule presque un tiers de la population du pays (30,8 %). À l’autre extrĂȘme, une dizaine de rĂ©gions reprĂ©sentent Ă  peine plus de 10 % de la population totale du pays. En 2007, les dix plus grandes villes du PĂ©rou[93] Ă©taient :

Villes les plus peuplées
Rang Ville RĂ©gion Population (2007)
1

Lima

Lima 8 472 935
2

Arequipa

Arequipa 749 291
3

Trujillo

La Libertad 682 834
4

Chiclayo

Lambayeque 524 442
5

Piura

Piura 377 496
6

Iquitos

Loreto 370 962
7

Cuzco

Cuzco 348 935
8

Chimbote

Áncash 334 568
9

Huancayo

JunĂ­n 323 054
10

Tacna

Tacna 242 451

Ordres et décorations

Ordres nationaux :

  • ordre du Soleil ;
  • ordre du MĂ©rite pour services distinguĂ©s ;
  • ordre du MĂ©rite pour services diplomatiques.

Ordres ministériels/spécifiques :

  • ordre militaire de Ayacucho (DĂ©fense) ;
  • ordre du MĂ©rite naval ;
  • ordre du MĂ©rite aĂ©ronautique ;
  • ordre de Hipolite Unanue (SantĂ©) ;
  • ordre de Ramon Castilla (Justice) ;
  • ordre du MĂ©rite agricole ;
  • ordre du Travail ;
  • ordre du MĂ©rite de la police nationale ;
  • ordre du MĂ©rite de la Guardia Civil.

Religion

Religions au PĂ©rou[112]
Religion %
Catholicisme 76
Protestantisme 17
Sans religion 4
Autres confessions 3
Cathédrale de Trujillo.

La grande majoritĂ© des PĂ©ruviens (76 %) est catholiques. Plus de 17 % de la population se dĂ©clarent cependant de diffĂ©rentes organisations Ă©vangĂ©liques, dont l'influence ne cesse de croĂźtre depuis les annĂ©es 1980. En 1993, la nouvelle constitution garantit la libertĂ© de culte, mais souligne : « au sein du rĂ©gime d'indĂ©pendance et d'autonomie, l'État reconnaĂźt l'Église catholique comme un Ă©lĂ©ment important dans la formation historique, culturelle et morale du PĂ©rou. »[113]

Chaque annĂ©e au mois d’octobre, la procession du Seigneur des miracles (el Señor de los Milagros) attire dans les rues de Lima une foule Ă©norme de fidĂšles drapĂ©s de morado (violet). Ils seraient plus d'un million de PĂ©ruviens Ă  participer aux festivitĂ©s du Cristo Morado. Objet de vĂ©nĂ©ration au PĂ©rou et dans quelques pays d’AmĂ©rique latine, le culte au Christ de Pachacamilla (autre nom du Seigneur des miracles) serait la christianisation du dieu Pachacamac[114]. Le culte au Seigneur des miracles est le plus important du PĂ©rou mais d'autres villes rendent aussi culte Ă  leur patron. La fĂȘte du Corpus Christi mobilise l'ensemble de la ville de Cuzco durant les premiers jours du mois de juin et la Virgen de la Candelaria est une festivitĂ© importante dans la rĂ©gion de Puno.

Le 21 octobre 2016, le PĂ©rou fut consacrĂ© au SacrĂ©-CƓur par le prĂ©sident Pedro Pablo Kuczynski.

Théologie de la libération

Gustavo GutiĂ©rrez Merino, nĂ© Ă  HuĂĄnuco en 1928, est considĂ©rĂ© comme le pionnier de la thĂ©ologie de la libĂ©ration. Le thĂ©ologien inspire le mouvement en 1972 dans un ouvrage du mĂȘme nom. InfluencĂ© par BartolomĂ© de las Casas et les diffĂ©rents mouvements sociaux du XXe siĂšcle, il dĂ©veloppe et approfondit la vision du Salut chrĂ©tien en tant que « choix prĂ©fĂ©rentiel pour les pauvres », vision proclamĂ©e par les confĂ©rences de MedellĂ­n (1968) et de Puebla (1979) organisĂ©es par le Conseil Ă©piscopal latino-amĂ©ricain. L'enjeu de la thĂ©ologie de la libĂ©ration n'Ă©tant pas seulement thĂ©orique mais aussi politique, elle fait l'objet d'un dĂ©bat public bien au-delĂ  du cercle des thĂ©ologiens. Ce courant thĂ©ologique est devenu influent en AmĂ©rique latine et en Afrique mais les thĂ©ologiens de la libĂ©ration ont dĂ» affronter une grande opposition du Vatican, en raison de la compromission de cette thĂ©ologie avec le marxisme. En 2003, le pĂšre Gutierrez a reçu le prix Prince des Asturies.

SystĂšme Ă©ducatif

Blason de l'université majeure de San Marcos, fondée en 1551.

Selon Garcilaso de la Vega, Inca Roca ordonna la crĂ©ation des premiers Ă©tablissements d'enseignement, les Yachayhuasi ou Maisons de Savoir[115]. La direction de ces « Ă©coles » fut confiĂ©e aux amautas, savants en astronomie, qui Ă©taient Ă©galement capables de lire les quipus. Les jeunes Ă©taient instruits aux affaires de l'État (les lois, l'administration ou l'histoire) ainsi qu'aux rites et aux prĂ©ceptes de la religion. Le systĂšme Ă©ducatif pendant la longue pĂ©riode coloniale Ă©tait dĂ©terminĂ© par le triple impĂ©ratif de transformer les populations locales en habitants utiles, en chrĂ©tiens pieux et surtout en sujets fidĂšles au roi. Ce sont les diffĂ©rents ordres religieux qui fondĂšrent les premiĂšres Ă©coles : Colegio Mayor de San Pablo (1568) et Colegio Mayor de San Felipe (1575). À un niveau plus Ă©levĂ©, les dominicains fondent en 1551 la premiĂšre universitĂ© du Nouveau Monde : l'universitĂ© nationale principale de San Marcos.

Le systÚme éducatif péruvien consiste en quatre niveaux : le nido (ou wawa wasi), l'éducation primaire, l'éducation secondaire et l'université.

Les nidos (privé) ou wawa wasis (publique), pour les enfants de 1 à 5 ans, ne sont pas obligatoires, bien que la plupart des niños les fréquentent. L'éducation primaire est divisée en six niveaux (nommés de premier au sixiÚme grado de primaria). Depuis la constitution de 1828, article 171, elle est obligatoire et gratuite. L'éducation secondaire, obligatoire et gratuite aussi, est composée de cinq niveaux (nommés grados de secundaria). Les deux derniÚres années sont surtout consacrées à la préparation des examens pour entrer aux universités, préparation qui a lieu dans des centres d'enseignement nommés Academias Preuniversitarias ou Pre.

Centre des ressources CRAID de l'université du Pacifique (Lima).

Enfin, l'éducation universitaire. Le Pérou possÚde un réseau de 70 universités (28 publiques et 42 privées). Contrairement au systÚme universitaire français, les élÚves qui souhaitent faire des études à l'université sont dans l'obligation de passer un examen de sélection (examen de ingreso). Les études universitaires sont divisées en deux cycles distincts : les Estudios Generales et faculté. Les diplÎmes de fin d'études sont le Bachillerato (à ne pas confondre avec le baccalauréat français) et la Licencia (grade académique de licencié). La recherche publique est chapeautée par le Conseil national de la science, de la technologie et de l'innovation technologique (CONCYTEC).

Le rĂ©gime d'Alberto Fujimori a mis en marche dans les annĂ©es 1990 une libĂ©ralisation de l'Ă©ducation, avec notamment une loi, en 1996, pour la promotion des investissements privĂ©s, censĂ©s favoriser « la modernisation du systĂšme Ă©ducatif ». Le nombre d’universitĂ©s a triplĂ© dans les vingt annĂ©es qui ont suivi, mais beaucoup d’établissements, dirigĂ©s par des hommes d'affaires, ne prĂ©sentent aucune garantie acadĂ©mique. Ces universitĂ©s engrangent des bĂ©nĂ©fices exorbitants, tout en dĂ©livrant des diplĂŽmes sans aucune valeur. En 2014, le gouvernement adopte une loi visant Ă  mieux rĂ©guler l'enseignement supĂ©rieur privĂ©. Elle comprend la mise en place de huit critĂšres de qualitĂ©, parmi lesquels un plan d’études Ă©laborĂ©, un budget allouĂ© pour la recherche, un minimum de professeurs Ă  temps complet, un mĂ©canisme d’insertion professionnelle et des infrastructures adĂ©quates. Cette rĂ©forme a toutefois Ă©tĂ© farouchement combattue par les lobbys des universitĂ©s privĂ©es, qui disposent des relais trĂšs actifs au Parlement. Ils obtiennent ainsi son abrogation en 2023[116].

Le Pérou compte également quelques institutions étrangÚres prestigieuses parmi lesquelles le Markham College, et le lycée franco-péruvien qui appartient à l'AEFE.

NĂ©anmoins, le PĂ©rou est le seul des cinq pays d'AmĂ©rique latine Ă©valuĂ©s par l'Ă©tude PISA[117] en 2004 (avec l'Argentine, le BrĂ©sil, le Chili et le Mexique) oĂč plus de la moitiĂ© des jeunes de 15 ans n'a pas acquis le niveau de connaissance et les compĂ©tences en lecture suffisantes afin de poursuivre correctement son Ă©ducation. Et cela est davantage inquiĂ©tant si l'on considĂšre que des indices montrent que dans l'enseignement supĂ©rieur le problĂšme s'accentue en raison de la complexitĂ© des processus d'apprentissage[118].

Pour de nombreuses familles pauvres, le travail des enfants est indispensable pour pouvoir financer leur propre scolarisation. L’école publique est gratuite et obligatoire jusqu’à l’ñge de onze ans mais les uniformes et les fournitures scolaires reprĂ©sentent des postes de budget trĂšs lourds pour des foyers modestes. Chaque annĂ©e, des milliers d’enfants abandonnent l’école pour des raisons Ă©conomiques[83].

Droits homosexuels

En 2009, le gouvernement péruvien interdit aux personnes homosexuelles de s'engager dans la police pour ne pas porter préjudice à l'image de l'institution[119].

Culture

En langue quechua

En prose

En poésie

Musiques et danses

Danseurs Marinera Ă  Trujillo.

La culture péruvienne comporte de trÚs nombreuses danses et musiques.

La musique andine la plus populaire est le huayno. Dans les villes, la musique la plus populaire est désormais la musique chicha, fusion entre la cumbia et le huayno. Le Tundiqui et la morenada ont toujours une place importante dans la culture indienne ou afro-américaine

La musique péruvienne est trÚs influencée par les traditions espagnoles mais également africaines (festejo, musica criolla).

La danse nationale est la marinera.

Peinture

  • Gino Ceccarelli (nĂ© en 1961)

Gastronomie

Alpaga Ă  la sauce de groseilles du PĂ©rou, un exemple Ă©vocateur de la cuisine novoandine.

La cuisine péruvienne est remarquable par sa diversité[120] en raison de la riche géographie du pays, de la disponibilité de ressources variées et de l'alliance de traditions culinaires autochtones à des pratiques gastronomiques d'autres continents. Ainsi, en plus des apports de la culture espagnole, à la fin du XIXe siÚcle, des immigrants venus de la Chine adaptÚrent leurs traditions culinaires au goût et aux ressources locales péruviennes. Ainsi naqußt la cuisine chifa qui compte une grande variété de mets.

Les diverses cuisines rĂ©gionales sont souvent regroupĂ©es en trois grandes familles par l’emplacement gĂ©ographique et les conditions climatiques :

  • cuisine des Andes (ou de la Sierra) ;
  • cuisine de la cĂŽte ;
  • cuisine de la jungle (ou de la Selva).

Les boissons fraĂźches telles que la chicha morada, la chicha de jora, ou les deux boissons nationales : le pisco (alcool de vin) ou l’Inca Kola (gazeuse), accompagnĂ©es de fruits locaux comme la cherimoya, la maracuja, la lucuma ou le camu-camu complĂštent le menu pĂ©ruvien.

Le chef de file de la cuisine péruvienne est sans doute le célÚbre cuisinier Gastón Acurio.

La cuisine péruvienne poursuit son évolution multipliant les innovations sans pourtant trahir la tradition, comme le montre bien la nouvelle cuisine andine ou Cocina Novoandina.

À partir des annĂ©es 2000, des boutiques pĂ©ruviennes puis des boutiques en ligne trĂšs diversifiĂ©es (mais dont le cƓur d'activitĂ© reste centrĂ© sur la gastronomie) apparaissent en Europe et particuliĂšrement en Espagne, Italie, France.

FĂȘtes

DateFĂȘtes
Nouvel An
FĂ©vrierCarnaval
Mars/avrilLa Semaine sainte
FĂȘte du Travail
2e dimanche de maiJour de la MĂšre ou DĂ­a de la Madre
7 juinFĂȘte du Drapeau ou DĂ­a de la Bandera
3e dimancheJour du PĂšre ou DĂ­a del Padre
23 et 24 juinFĂȘte de Saint-Jean
24 juinJour du Paysan
29 juinSan Pedro et San Pablo
28 et 29 juilletFĂȘte de la Patrie
30 aoûtSanta Rosa de Lima
Du 1er octobre au 1er novembreSeñor de los Milagros
8 octobreBataille navale d'Angamos
31 octobreJour de la Chanson créole
1er novembreJour de Tous les saints
2 novembreJour des morts ou DĂ­a de los Muertos
3 novembreSan MartĂ­n de Porres
8 décembreJour de l'Immaculée Conception
24 décembreLa Nochebuena
25 décembreNoël

MĂ©dias

Dans le pays, la liberté d'expression et la liberté de la presse sont protégés par la Constitution nationale. Selon une étude réalisée en 2022 par l'organisation Reporters sans frontiÚres, le Pérou est le huitiÚme pays d'Amérique latine avec la plus grande liberté de presse. Les communications du pays sont réglementées dans le cadre des fonctions du MinistÚre des transports et des communications. Les médias de masse les plus utilisés sont la presse écrite, la radio et la télévision.

Le premier journal pĂ©ruvien Ă©tait la Gaceta de Lima, qui a circulĂ© pour la premiĂšre fois en 1715. La Gazette officielle El Peruano, fondĂ©e le 22 octobre 1825 par SimĂłn BolĂ­var, est actuellement le journal le plus ancien du pays et d'AmĂ©rique. Lima est le siĂšge des principaux et des plus grands journaux Ă  diffusion nationale, parmi lesquels : Diario Correo, El Comercio, El BocĂłn, Expreso, La RazĂłn, La RepĂșblica, LĂ­bero, PerĂș 21, Todo Sport et Trome.

La premiĂšre station de radio du pays s'appelait OAX, elle a Ă©tĂ© inaugurĂ©e le 20 juin 1925 par le prĂ©sident d'alors Augusto LeguĂ­a. Plusieurs stations AM et FM Ă©mettent depuis la capitale pĂ©ruvienne avec une portĂ©e locale, nationale et internationale. Selon une enquĂȘte rĂ©alisĂ©e par la Compañía Peruana de Estudios de Mercado y OpiniĂłn PĂșblica S.A.C. en 2017, les stations de radio les plus Ă©coutĂ©es Ă  l'Ă©chelle nationale sont : Radio Programas del PerĂș, Moda, Karibeña, Ritmo RomĂĄntica, La Zona, Onda Cero, Panamericana, Nueva Q, La Kalle et Radio Felicidad.

En 1939, la premiĂšre Ă©mission tĂ©lĂ©visĂ©e expĂ©rimentale a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e dans le pays lorsqu'un film et un programme artistique ont Ă©tĂ© diffusĂ©s depuis le CollĂšge national Nuestra Señora de Guadalupe. Puis un autre test a Ă©tĂ© effectuĂ©, cette fois depuis le Gran Hotel BolĂ­var le 28 mai 1954. Enfin, le 17 janvier 1958, la chaĂźne d'État commence ses Ă©missions, avec la transmission d'un documentaire. Les chaĂźnes de tĂ©lĂ©vision nationales les plus importantes sont : TV PerĂș (chaĂźne de tĂ©lĂ©vision publique), AmĂ©rica TelevisiĂłn, ATV, La Tele, Latina TelevisiĂłn, Global TelevisiĂłn, Panamericana TelevisiĂłn et RBC TelevisiĂłn.

Codes

Le PĂ©rou a pour codes :

Voir aussi

Histoire

  • W. Alva, Les Incas : Les civilisations andines des origines aux Incas, Paris, GrĂŒnd, .
  • Carmen Rosa Balbi, PĂ©rou : l’agonie du fujimorisme, Paris, Documentation française, .
  • Lucie Bullick, Pouvoir militaire et sociĂ©tĂ© au PĂ©rou aux XIXe et XXe siĂšcles, Paris, Publications de la Sorbonne (no 26), .
  • Henri Favre, Les Incas, Paris, Presses universitaires de France, .
  • Juan MariĂĄtegui, Militarisme, dĂ©veloppement capitaliste et rĂ©forme agraire : le cas du PĂ©rou (1968-1980), Lima, CLENALA, .
  • Alfred MĂ©traux, Les Incas, Paris, Seuil, coll. « Points Histoire », .
  • MarĂ­a Rostworowski de Diez Canseco et Simon Duran, Le Grand Inca : PachacĂștec Inca Yupanqui, Paris, Tallandier, .
  • (es) MarĂ­a Rostworowski de Diez Canseco, Historia del Tahuantinsuyu, Lima, IEP (Instituto de Estudios Peruanos) (no 13), .
  • Nathan Wachtel, La vision des vaincus : les Indiens du PĂ©rou devant la conquĂȘte espagnole, 1530-1570, Paris, Gallimard, .

GĂ©ographie

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  • Olivier Dollfus, Le PĂ©rou : introduction gĂ©ographique Ă  l’étude du dĂ©veloppement, Paris, Institut des Hautes Études de l'AmĂ©rique latine (no 22), .
  • (es) Instituto Nacional de EstadĂ­stica e InformĂĄtica.2001. PerĂș: Estimaciones y Proyecciones de PoblaciĂłn, 1950–2050. Lima: INEI.
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  • (en) Mario VĂĄzquez, « Immigration and mestizaje in nineteenth-century Peru », dans Magnus Mörner, Race and class in Latin America, New York, Columbia University Press, 1970, p. 73-95.

Économie et Institutions politiques

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  • (es) Congreso de la RepĂșblica del PerĂș, Grupos Parlamentarios.
  • (es) ConstituciĂłn PolĂ­tica del PerĂș, 29 dĂ©cembre 1993.
  • (es) « Loi no 27867 : Ley OrgĂĄnica de Gobiernos Regionales » [archive du ] [PDF], PMDE, (consultĂ© le ), p. 130.
  • Ethel Del Pozo et Maurice Godelier, SociĂ©tĂ©, bergers et changements au PĂ©rou : de l’hacienda Ă  la mondialisation, Paris, l’Harmattan, .
  • Morrisson, Christian, et Centre de dĂ©veloppement de l’OCDE, DĂ©penses d’éducation et de santĂ©, et dĂ©veloppement : les cas de l’IndonĂ©sie et du PĂ©rou, Études du Centre de dĂ©veloppement, Paris, OCDE, 2002.
  • (es) Oficina Nacional de Procesos Electorales. Elecciones 2006.
  • Nathalie Raymond, Le tourisme au PĂ©rou : de Machu Picchu Ă  Fujimori : alĂ©as et paradoxes, Paris, l’Harmattan, coll. « Tourismes et sociĂ©tĂ©s », .
  • Hernando de Soto (1941-
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  • Mario Vargas Llosa, Un Barbare chez les civilisĂ©s, Paris, Gallimard, .
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Culture

  • JosĂ© MarĂ­a Arguedas (1911-1969), Tous sangs mĂȘlĂ©s, Paris, Gallimard, 1980.
  • (es) VĂ­ctor AndrĂ©s Belaunde, Peruanidad, Lima, BCR, 1983.
  • Carmen Bernand, Un Inca platonicien : Garcilaso de la Vega, 1539-1616, Paris, Fayard, 2006.
  • MartĂ­n Chambi (1891-1973) et JosĂ© Carlos Huayhuaca, MartĂ­n Chambi, photographe, travaux de l’I.F.E.A. no 52, Lima, IFEA, 1989.
  • Gilles Chazal et le musĂ©e du Petit Palais (Paris), PĂ©rou : l’art de ChavĂ­n aux Incas, Petit Palais, musĂ©e des Beaux-Arts de la Ville de Paris, 5 avril-2 juillet 2006. Paris : Paris MusĂ©es.
  • Garcilaso de la Vega, Inca (1539-1616), (trad. R. L Durand, et M. Bataillon). 2000a. Commentaires royaux sur le PĂ©rou des Incas, 2 volumes, Paris, La DĂ©couverte.
  • Garcilaso de la Vega (1539-1616), Le RĂ©cit de l’Inca : extraits de « Commentaires royaux de l’Inca Garcilaso », Paris, Gallimard.
  • Raoul d’Harcourt et Marguerite d’Harcourt, Les tissus indiens du vieux PĂ©rou. (Documents d’art. Art ornemental), Paris,, A. MorancĂ©, .
  • Rafael Larco Hoyle (1901-1966), PĂ©rou : Archaeologia mundi, GenĂšve, Nagel, .
  • Christelle Marchand, Jean-Luc Gester et universitĂ© de Paris-Sorbonne, L’importance de la musique baroque coloniale du Haut PĂ©rou des XVIIe et XVIIIe siĂšcles, , [S.l.].
  • Carolina Orsini et VĂ©ronique Renucci, Les Incas : trĂ©sors d'une civilisation ancienne, Paris, White Star, .
  • Solange RizouliĂšres et al., Les royaumes prĂ©incaĂŻques et le monde inca : Corpus prĂ©colombien, Aix-en-Provence, Edisud, .
  • Mario Vargas Llosa, Conversation Ă  la CathĂ©drale, Paris, Gallimard, .
  • Mario Vargas Llosa, Dictionnaire amoureux de l'AmĂ©rique latine, Paris, Plon, .
  • Bernard Villaret, Arts anciens du PĂ©rou, Papeete, Ă©ditions du Pacifique, .

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. La devise paraßt pour la premiÚre fois dans une piÚce en or émise par le mandat du CongrÚs péruvien (Ordre du CongrÚs du Pérou du 25 février 1825). Cette devise est traditionnellement admise, bien que ne reposant sur aucun fondement constitutionnel ou légal.
  2. « Message du PrĂ©sident du PĂ©rou, Valentin Paniagua, mentionnant la phrase. »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?) Source : le CongrĂšs de la rĂ©publique du PĂ©rou.
  3. Selon l'article 48 de la Constitution « Copie archivĂ©e » (version du 15 juin 2018 sur Internet Archive), « sont langues officielles l'espagnol et, dans les zones oĂč ils prĂ©dominent, le sont Ă©galement le quechua, l'aymara et les autres langues indigĂšnes, selon la loi. »
  4. « South America :: Peru »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?), sur cia.gov (consultĂ© le ).
  5. PIB à parité de pouvoir d'achat, d'aprÚs le Fonds monétaire international (FMI).
  6. Fonds monétaire international, World Economic Outlook Database - Données pour l'année 2022.
  7. Rapport sur le développement humain 2021/2022 : Temps incertains, vies bouleversées : façonner notre avenir dans un monde en mutation, New York, Programme des Nations unies pour le développement, , 337 p. (ISBN 978-92-1-126452-4, lire en ligne).
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  10. (es) « PerĂș: PaĂ­s megadiverso » [« Peru: Megadiverse country »] [archive du ], Servicio Nacional de Áreas Naturales Protegidas
  11. « Pérou Population 2023 », sur countrymeters/info (consulté le )
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  13. « PerĂș: PaĂ­s Megadiverso » [archive du 24 de julio de 2017] [PDF], Servicio Nacional de Áreas Naturales Protegidas (consultĂ© le ), p. 1
  14. https://www.minem.gob.pe/_detalle.php?idSector=1&idTitular=159&idMenu=sub149&idCateg=159
  15. (en) National Geographic Society, « Oldest University in Americas Established », sur Internet Archive, (consulté le ).
  16. (es) « “La rebeliĂłn de TupĂĄc Amaru II cambiĂł España” », sur Internet Archive, (consultĂ© le ).
  17. (es) Ley no 25295 : unidad monetaria Nuevo Sol.
  18. (es) Ley no 30381 : Ley que cambia el nombre de la unidad monetaria de Nuevo Sol a Sol.
  19. https://theconversation.com/mine-par-les-inegalites-et-la-corruption-le-perou-enlise-dans-une-crise-profonde-204986
  20. (en) B. J. C. McKercher, Routledge Handbook of Diplomacy and Statecraft, Routledge, (ISBN 9781136664366, lire en ligne [archive du ]) :
    « a Middle Power like Peru lack the diplomatic and other resources... »
  21. RaĂșl Porras Barrenechea, El nombre del PerĂș, Lima, Talleres GrĂĄficos P. L. Villanueva, 1968, p. 83.
  22. RaĂșl Porras Barrenechea, El nombre del PerĂș, p. 84.
  23. Raul Porras Barrenechea, Cedulario del PerĂș, partie I, p. XIX-XX et p. 18-24.
  24. R. S. MacNeish et al., Prehistory of the Ayacucho Basin, Peru (2 vol.), Ann Arbor (Mich.), Univ. Michigan, 1980. Toutefois, certains rĂ©futent l’idĂ©e que ces pierres aient Ă©tĂ© taillĂ©es par des humains.
  25. Voir aussi : Alan L. Bryan, El poblamiento originario, en Historia General de la América Latina, vol. I.
  26. (en) Douglas J. Kennett, Mark Lipson, Keith M. Prufer et al., South-to-north migration preceded the advent of intensive farming in the Maya region, Nature Communications, volume 13, Article numéro: 1530, 22 mars 2022, doi.org/10.1038/s41467-022-29158-y
  27. Ruth Shady Solis, Jonathan Haas, Winifred Creamer, « Dating Caral, a Preceramic Site in the Supe Valley on the Central Coast of Peru », Science no 292 (5517), 27 avril 2001, p. 723–726.
  28. (en) Jonathan Haas, Winifred Creamer et Alvaro Ruiz, « Dating the Late Archaic occupation of the Norte Chico region in Peru. », Nature, no 432,‎ , p. 1020–1023.
  29. Ruth Shady et al., « Las flautas de Caral-Supe: aproximaciones al estudio acĂșstico-arqueolĂłgico del conjunto de flautas mĂĄs antiguo de AmĂ©rica », dans BoletĂ­n del Museo de ArqueologĂ­a y AntropologĂ­a de la UNMSM, troisiĂšme annĂ©e, no 11, Lima, 2000, p. 2–9.
  30. Nombreuses sont les interprĂ©tations suscitĂ©es par les deux mythes fondateurs de l’Empire inca : Manco Capac et les FrĂšres Ayar. J. Jijon y Caamano (citĂ© par M. Rostowrowski, cf.infra p. 248) suppose que l’histoire initiale de Cuzco peut se diviser en quatre pĂ©riodes : domination des aymaras (mythe de Manco Capac), premiĂšre pĂ©nĂ©tration quechua, domination atacamĂ©nienne et nouvelle invasion et nouvelle domination des Quechuas (Mythe unificateur des FrĂšres Ayar). Le mythe de Manco CĂĄpac apparaĂźt dans les « Commentaires royaux » qui prĂ©sentent au dire de la grande spĂ©cialiste de l’Empire inca « une Ă©popĂ©e magnifique, pleine de dĂ©tailles sur la vie au temps de l’Incanat mais ils sont loin d’ĂȘtre absolument fiables » (ibid., p. 43).
  31. Maria Rostworowski, Le Grand Inca - Pachacutec Inca Yupanqui, 2008, p. 166.
  32. Molina El Cuzqueño cité par María Rostworowski, ibid., p. 275.
  33. MarĂ­a Rostworowski (trad. de l'espagnol), Le Grand Inca, PachacĂștec Inca Yupanqui, Paris, Tallandier, coll. « moderne », , 351 p. (ISBN 978-2-84734-462-2 et 2-84734-462-4, lire en ligne), page 161. On pourra en lire aussi de larges extraits ici : MarĂ­a Rostworowski, « Le Grand Inca, PachacĂștec Inca Yupanqui », sur Amazon, 2013 pour l'Ă©dition numĂ©rique, (consultĂ© le ).
  34. Maria Rostworowski, Le Grand Inca - Pachacutec Inca Yupanqui, 2008, p. 161.
  35. Ibid.
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  37. Durant la vice-royauté, la Grande Rébellion ne fut pas la seule : quatorze grandes révoltes éclatÚrent rien qu'au XVIIIe siÚcle. Parmi celles-ci, citons celle de Juan Santos Atahualpa en 1742.
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