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Argent

L'argent est l'élément chimique de numéro atomique 47, de symbole Ag.

Argent
Image illustrative de l’article Argent
Cristal d'argent obtenu par Ă©lectrolyse
Position dans le tableau périodique
Symbole Ag
Nom Argent
Numéro atomique 47
Groupe 11
Période 5e période
Bloc Bloc d
Famille d'éléments Métal de transition
Configuration Ă©lectronique [Kr] 4d10 5s1
Électrons par niveau d’énergie 2, 8, 18, 18, 1
Propriétés atomiques de l'élément
Masse atomique 107,868 2 ± 0,000 2 u[1]
Rayon atomique (calc) 160 pm (165 pm)
Rayon de covalence 145 ± 5 pm[2]
Rayon de van der Waals 172 pm
État d’oxydation ±1
ÉlectronĂ©gativitĂ© (Pauling) 1,93
Oxyde AmphotĂšre
Énergies d’ionisation[3]
1re : 7,576 23 eV 2e : 21,477 46 eV
3e : 34,83 eV
Isotopes les plus stables
Iso AN PĂ©riode MD Ed PD
MeV
107Ag51,839 %stable avec 60 neutrons
108mAg{syn.}418 aΔ
——
TI
2,027
——
0,109
108Pd
———
108Ag
109Ag48,161 %stable avec 62 neutrons
Propriétés physiques du corps simple
État ordinaire Solide
Masse volumique 10,50 g·cm-3 (20 °C)[1];

9,35 g·cm-3 (liquide, 961,9 °C),
9,05 g·cm-3 (liquide, 1 250 °C)[4]

SystÚme cristallin Cubique à faces centrées
Dureté (Mohs) 2,5
Couleur Blanc argenté métallique
Point de fusion 961,78 °C (congélation)[5]
Point d’ébullition 2 162 °C[1]

2 212 °C[6]

Énergie de fusion 104,2 J·g-1[7]
Énergie de vaporisation 2,636 kJ·g-1[7]
Volume molaire 10,27×10-6 m3·mol-1
Pression de vapeur 1×10-6 Pa (684 °C)

1×10-4 Pa (828 °C)
1×10-2 Pa (1 028 °C)
1 Pa (1 330 °C)
1×101 Pa (1 543 °C)
1×102 Pa (1 825 °C)[7]

Vitesse du son 2 600 m·s-1 Ă  20 °C
Chaleur massique solide :

234 J·kg-1·K-1 (0 °C)
238 J·kg-1·K-1 (100 °C)
282 J·kg-1·K-1 (527 °C)
297 J·kg-1·K-1 (961 °C)
liquide : 310 J·kg-1·K-1 (961–2227°C)[7]

ConductivitĂ© Ă©lectrique 63×106 S·m-1
Conductivité thermique 429 W·m-1·K-1
Solubilité sol. dans les acides oxydants et les solutions de cyanures de métaux alcalins en présence d'O2;

sol. dans HNO3;
sol. dans Hg, Na, K, NaK[7]

Divers
No CAS 7440-22-4[8]
No ECHA 100.028.301
No CE 231-131-3
Précautions
SIMDUT[9]

Produit non contrÎlé

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.
Argent
Image illustrative de l’article Argent
Argent natif
Identification
No CAS 7440-22-4
No ECHA 100.028.301
No CE 231-131-3
PubChem 23954
104755
No E E174
SMILES
InChI
Propriétés chimiques
Formule Ag [IsomĂšres]Ag
Masse molaire[10] 107,868 2 ± 0,000 2 g/mol
Ag 100 %,
Propriétés physiques
T° fusion 961,78 °C
T° Ă©bullition 2 162 °C (pur)
Solubilité (pratiquement) insoluble dans l'eau[6]
Masse volumique ( Ă  20 °C) 10,5 g/cm3
Pression de vapeur saturante 0,13 Â”bar (840 °C)[6]
Thermochimie
ΔfusH° 11.28 kJ/mol
ΔvapH° 254 kJ/mol
Cristallographie
SystĂšme cristallin cubique
Réseau de Bravais cubique face centré
Écotoxicologie
DL50 >10 000 mg kg−1 souris oral[11]

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

Le corps simple argent est un mĂ©tal prĂ©cieux — alors parfois appelĂ© argent mĂ©tallique ou plus simplement argent mĂ©tal, ou encore mĂ©tal blanc[12] — dont le nom dĂ©signe aussi en français dans le langage courant les piĂšces et billets de monnaie, voire par extension une certaine somme « d'argent ». Cependant, les Ă©conomistes distinguent, Ă  la diffĂ©rence du langage courant, l’argent mĂ©tal ou rĂ©serve mĂ©tallique de la monnaie comme outil de rĂ©gulation des Ă©changes Ă©conomiques. Le faible niveau des rĂ©serves de ce mĂ©tal en fait une matiĂšre premiĂšre minĂ©rale critique.

Généralités et présentation de l'élément argent

Le mot français vient du terme latin argentum, i de mĂȘme signification.

L’origine lointaine du mot, par le grec argyros, viendrait d’un Ă©tymon indo-europĂ©en commun *arg- signifiant « blanc brillant, laiteux et clair » et serait l’équivalent en sanskrit de ar-jun signifiant Ă©galement « brillant »[13].

Ce mĂ©tal prĂ©cieux, mallĂ©able et trĂšs ductile, est blanc et brillant, comme le rappelle son nom. DĂ©diĂ© Ă  la Lune ou Ă  la dĂ©esse lunaire ArtĂ©mis/Diane, il figure depuis l'AntiquitĂ© parmi les sept mĂ©taux sacrĂ©s, bien connus et mĂȘme survalorisĂ©s par l'alchimie mĂ©diĂ©vale. Il est connu par la fabrication multi-millĂ©naire de bijoux, de monnaies, ainsi que pour ses applications industrielles croissantes au XXe siĂšcle.

Il s'agit d'un métal de transition, élément du groupe 11.

Isotopes

L'argent possĂšde 38 isotopes connus, de nombre de masse variant entre 93 et 130, et 36 isomĂšres nuclĂ©aires. Parmi ces isotopes, deux sont stables, 107Ag et 109Ag et constituent la totalitĂ© de l'argent naturel, dans un ratio 51,8/48,2 et quatorze radio-isotopes sont instables entre 102 et 117. On attribue Ă  l'argent une masse atomique standard de 107,868 2(2) u.

Les isotopes de masse 112 et 117 sont des produits de fission de l'uranium.

Occurrences dans les milieux naturels, minéralogie et géologie

L'argent est un élément rare.

Le clarke s'Ă©lĂšve Ă  0,1 g/t[14].

Argent natif sur cristal de calcite.

L'argent est présent dans le sous-sol à l'état natif, c'est l'argent natif du Mexique, du Pérou, du Chili, de Saxe, du lac Supérieur ou de NorvÚge, il est assez rare en cristaux isolés, mais fréquent en fils contournés et minces placages, à surface généralement altérée de teinte sombre ou trÚs souvent dispersés en une multitude de structures réticulaires ou filaires. Il forme des amas parfois sous la forme de veines et filons à gangues siliceuse ou carbonatée, plus rarement dispersé en pépites compactes.

Il est plus souvent présent sous forme de sulfures comme argentine ou argyrose Ag2S, acanthite monoclinique ou argentite cubique, parfois mélangés à d'autres sulfures de plomb, de cuivre, d'antimoine, etc., comme la pyrargyrite 3 Ag2S. Sb2S3 sulfure double d'antimoine et d'argent, et son homologue As 3 Ag2S. As2S3. Il existe aussi sous forme d'halogénures naturels d'argent, AgCl comme la chlorargyrite ou la cérargyrite, AgBr ou la bromargyrite, les AgI ou l'iodargyrite.

Il peut ĂȘtre intimement associĂ© avec l'or, par exemple en alliage dans l'Ă©lectrum ou en combinaison commune avec le tellure dans la petzite.

Avec une concentration de 0,000 04 g/m3 d'eau de mer, ce sont environ cent millions de tonnes qui sont dissoutes dans les ocĂ©ans.

Gisements exploitables et techniques de production

Il est rĂ©cupĂ©rĂ© depuis l'AntiquitĂ©, parfois intensĂ©ment au Moyen Âge des minerais de galĂšne argentifĂšre.

Il peut ĂȘtre extrait avantageusement des minerais argentifĂšres pauvres, exploitĂ©s pour le cuivre ou le plomb, par exemple des gisements communs de blende, de galĂšne ou de pyrite, par chloruration et amalgamation. Il s'agit de rĂ©cupĂ©ration de sous-produits lors du traitement du cuivre et du plomb.

Le traitement de la galĂšne donne du « plomb d'Ɠuvre » qui peut contenir des quantitĂ©s non nĂ©gligeables d'argent. L'affinage de ce plomb argentifĂšre spĂ©cifique s'opĂ©rait par cristallisations successives avec l'aide de sept chaudiĂšres. Le plomb argentifĂšre est fondu, il refroidit lentement et le plomb presque pur reste au fond du bain. L'Ă©cumoire retirait sept huitiĂšmes du plomb et ainsi de suite pendant trois opĂ©rations d'affinage similaire pour obtenir un Pb presque pur.

Mais les alliages Pb/Ag communs à faible teneur d'argent, de l'ordre de 0,5 % à 1 %, restent une matiÚre premiÚre de la fabrication de l'argent. Il est possible de procéder à des fusions sélectives, éventuellement des fusions de zones, en utilisant le diagramme Pb/Ag.

Le zincage ou « dĂ©sargentation du plomb » par le zinc Ă©tait une autre technique complĂ©mentaire, le zinc, captant dans sa phase dix fois son poids d'argent, s'empare de l'argent du plomb d'Ɠuvre. L'alliage triple Ag Pb Zn se retrouve en Ă©cume Ă  la surface du plomb fondu, il est prĂ©levĂ© par une boĂźte percĂ©e de petits trous, lors de trois traitements. Une distillation permet d'Ă©liminer l'essentiel du zinc, le bain Ă©tant dĂ©barrassĂ© des restes de Zn par des eaux surchauffĂ©es sous pression, qui ont comme effet d'oxyder le zinc et les autres mĂ©taux les plus Ă©lectronĂ©gatifs.

La coupellation permet de séparer l'argent du plomb. Selon l'ancienne méthode, il faut chauffer à l'air l'alliage Pb/Ag en présence de phosphates d'os. Le plomb métal s'oxyde en PbO qui est absorbé par la coupelle poreuse. L'argent précieux et stable reste inaltéré. Voici la réaction de base :

Pb solide fondu en alliage avec l'argent + Âœ O2 gaz rĂ©actif de l'air, apportĂ© par une tuyĂšre → PbO litharge, oxyde fusible qui s'Ă©coule

Aujourd'hui, les procédés de cyanuration utilisant les complexes métalliques de l'ion cyanure dans l'eau sont utilisés.

Pb(Ag) alliage Pb avec l'argent + NaCN cyanure de sodium → Na[Ag(CN)2] complexe soluble + Pb plomb non rĂ©actif, donc sĂ©parĂ©
2 Na[Ag(CN)2] aqueux + Zn0 → 2 NaCN cyanure de sodium + Zn(CN)2 complexe de cyanure de zinc plus stable + 2 Ag0

L'argent est raffiné par électrolyse.

Corps simple et composés chimiques

Propriétés physiques et chimiques du corps simple

Le corps simple Ag de couleur blanche, apprécié pour son éclat blanc métal particulier et sa réflectance optique rehaussée par un polissage, est un cristal cubique, métal malléable et trÚs ductile, de densité avoisinant 10,5.

Il fond lĂ©gĂšrement au-dessus de 960,5 °C et s'Ă©vapore complĂštement entre 1 950 °C et 2 212 °C, selon la prĂ©sence d'impuretĂ©s. La corructation est une lumiĂšre vive, ponctuelle, Ă©mise par ce mĂ©tal au moment de son refroidissement aprĂšs fusion lorsque le voile composĂ© d’oxydes et de fondant en surface se dĂ©chire emportĂ© par le borax. Cette solidification s'accompagne souvent de rochage (libĂ©ration des gaz dissous par la phase liquide, composĂ©s principalement d'oxygĂšne) qui peut faire gonfler le mĂ©tal ou provoquer des cloques.

Il s'agit du corps métal meilleur conducteur de la chaleur et de l'électricité dans les conditions de température et de pression normales.

Ce mĂ©tal noble prĂ©sente une rĂ©sistance chimique aux agents chimiques parfois Ă  tempĂ©ratures Ă©levĂ©es. Il est insoluble dans l'eau et dans les alcalis. Il peut ĂȘtre inoxydable dans certaines atmosphĂšres contrĂŽlĂ©es.

Il est attaquĂ© toutefois par les sulfures, par exemple communĂ©ment par ceux contenus dans les aliments, d'oĂč le noircissement de la vaisselle en argent parfois observĂ©. Les sulfures prĂ©sents dans l'atmosphĂšre rĂ©agissent avec l'argent pour former Ag2S. Le ternissement est accĂ©lĂ©rĂ© par la prĂ©sence de cuivre dans les alliages. On peut Ă©viter le ternissement en le stockant avec du papier imprĂ©gnĂ© d'acĂ©tate de cuivre ou de cadmium, qui ont plus d'affinitĂ© pour H2S[7].

Traiter l'argent par Ă©lectrolyse avec une solution de chromate alcalin retarde le ternissement[4].

Il est attaqué par les acides nitrique et sulfurique, le dernier à chaud. Il est soluble dans le cyanure de potassium KCN aqueux, ce qui explique le procédé de cyanuration précédemment décrit.

Solubilité

L'acide de choix pour dissoudre l'argent est l'acide nitrique :

La dissolution dans l'acide sulfurique concentré chaud est plus économique en acide :

ou :

L'argent est attaquĂ© par l'eau rĂ©gale, l'acide chromique, les solutions de permanganate, l'acide persulfurique, l'acide sĂ©lĂ©nique et les solutions aqueuses d'halogĂšnes libres. Les rĂ©actions peuvent ĂȘtre ralenties par la formation d'une couche protectrice (AgCl par exemple)[4].

Il est également soluble dans les hydroxydes alcalins fondus en présence d'air et dans les peroxydes fondus[15].

Analyse

On peut analyser un Ă©chantillon en le dissolvant dans de l'acide nitrique et en prĂ©cipitant l'argent sous forme d'AgCl[7]. Le seuil de dĂ©tection est de 0,1 ”g l−1. Contrairement aux autres chlorures, peu solubles, le chlorure d'argent est soluble dans l'ammoniaque[4].

Les halogĂ©nures d'argent peuvent ĂȘtre dissous dans NaKCO3 fondu. L'argent est prĂ©cipitĂ© sous forme mĂ©tallique et peut ĂȘtre sĂ©parĂ© par dissolution dans l'eau[4].

Alliages notables

  • L'Ă©lectrum, alliage naturel ou artificiel d'or et d'argent fin.
  • L'argent Britannia, un alliage dont la composition massique est Ă  95,84 % d'argent fin et Ă  4,16 % d'autres mĂ©taux, gĂ©nĂ©ralement du cuivre. Le titre au milliĂšme de l'argent Britannia est de 958.
  • L'argent sterling (aussi appelĂ© argent premier titre) est un alliage dont la composition massique est Ă  92,5 % d'argent et Ă  7,5 % d'autre mĂ©tal, gĂ©nĂ©ralement du cuivre. Le titre au milliĂšme de l'argent sterling est au minimum de 925.
  • L'Argentium, un alliage mis au point en 1998 qui ajoute Ă  l'argent sterling du Germanium, ce qui permet de limiter le ternissement[16].

Composés chimiques

La valence Ag(I) est la principale, à cÎté des marginales Ag(II) et Ag(III) et des exceptionnelles -II, -I, IV.

Le cation Ag+ qui possĂšde un assez gros rayon ionique 1,15 Ă… est oxydant[17].

Les apprentis chimistes le connaissent pour ces combinaisons simples avec les halogĂšnes, soit les halogĂ©nures d'argent comme chlorure d'argent AgCl cubique, le bromure d'argent AgBr ainsi que le fluorure d'argent AgF et l'iodure d'argent AgI α et ÎČ, respectivement de maille hexagonale et cubique.

Citons parmi ces composés les plus communs :

Il existe aussi le tellurure d'argent, le permanganate d'argent, le fulminate d'argent, l'hexafluoroarséniate d'argent, le tétrachloroaluminate d'argent, le diéthyldithiocarbamate d'argent

Utilisations

L’argent mĂ©tal et/ou ses principaux alliages sont utilisĂ©s par exemple :

PiĂšce de 50 francs français de 1976.
  • dans l'industrie des matĂ©riaux de contact mĂ©canique et l'industrie atomique. Le mĂ©tal et ses alliages ont des propriĂ©tĂ©s inoxydables et de rĂ©sistance Ă  l'usure intĂ©ressantes. C'est un matĂ©riau de revĂȘtement de choix, pour assurer protection et Ă©tanchĂ©itĂ© ;
  • en Ă©lectronique et Ă©lectricitĂ©, car il prĂ©sente une meilleure conductivitĂ© Ă©lectrique que le cuivre, et reste conducteur mĂȘme en partie oxydĂ© ; dans l'industrie aĂ©ronautique, il permet la protection des dispositifs Ă©lectroniques. Il prĂ©sente des propriĂ©tĂ©s de rĂ©sistance Ă  la fatigue et d'anticorrosion. Il sert de dopant et/ou de revĂȘtement pour des cĂ©ramiques de type Bi-Pb-Sr-Ca-Cu-O supraconductrices ;
  • en musique et en sonorisation, l'argent est utilisĂ© dans la fabrication d'instruments de musique et forme d'excellentes membranes ou bobines pour actionner les tweeters de haut-parleur ;
  • en mĂ©decine et chirurgie dentaire (amalgame).

L'argent est un excellent catalyseur en chimie. Les bromure et iodure d'argent sont employĂ©s en Ă©mulsions en photographie « argentique », ces sels d’argent Ă©tant photosensibles ; l'argent colloĂŻdal a Ă©tĂ© utilisĂ© comme mĂ©dicament.

Bijouterie

Poinçon de l'argent.

Le deuxiĂšme domaine avec environ 7 700 tonnes au dĂ©but des annĂ©es 1990 est la bijouterie et l’orfĂšvrerie. L’argent est utilisĂ© pour fabriquer des objets et des bijoux (pendentifs, bracelets, colliers
) tout ceci est possible car l’argent possĂšde une propriĂ©tĂ© qui permet de concevoir ces Ɠuvres : sa bonne mallĂ©abilitĂ©. L’argent est souvent alliĂ© Ă  de faibles quantitĂ©s de cuivre pour renforcer ses caractĂ©ristiques mĂ©caniques. L'argent le plus courant en bijouterie est l'argent 925. Un poinçon 925 signifie que le bijou est fabriquĂ© avec au moins 92,5 % d'argent pur et authentifie la qualitĂ© du mĂ©tal prĂ©cieux[18]. Cet alliage est appelĂ© « argent sterling ». On l’utilise aussi alliĂ© Ă  l’or, ou en plaquage (de 3 Ă  5 microns d’épaisseur pour la bijouterie, de 20 Ă  30 microns pour l’argenterie).

Photographie

Le troisiĂšme domaine est la photographie, avec environ 5 600 tonnes au dĂ©but des annĂ©es 1990. Les cristaux d’halogĂ©nures d’argent sensibles Ă  la lumiĂšre sont l’élĂ©ment essentiel des films et papiers photographiques. Ce secteur est en dĂ©croissance constante depuis plusieurs annĂ©es en raison du dĂ©veloppement de la photographie numĂ©rique. Le marchĂ© de la radiographie est devenu plus important que le marchĂ© de grand-public.

La photographie Ă©tait la plus grande consommatrice d’argent avant que les procĂ©dĂ©s modernes permettent de rĂ©cupĂ©rer l’argent dans les bains de dĂ©veloppement, et ainsi de le recycler en bonne partie. La diminution du nombre de pellicules argentiques commercialisĂ©es, en raison de l’avĂšnement du numĂ©rique, a Ă©galement contribuĂ© Ă  en rĂ©duire considĂ©rablement le besoin.

Applications monétaires

  • Autrefois massivement frappĂ© pour la monnaie, l’argent est dĂ©sormais utilisĂ© pour produire piĂšces et mĂ©dailles avec 1 300 tonnes.
  • On peut signaler aussi qu’une partie de l’argent est stockĂ©e ou dĂ©stockĂ©e par les États et les investisseurs (en 2004, vente de 1 920 t par les Ă©tats et stockage d’environ 1 300 tonnes par les investisseurs).
  • AprĂšs l'apparition de l'Euro, la France ne frappait plus de monnaie en argent ; depuis 2008, elle frappe de nouveau des piĂšces de collection en argent ayant un cours lĂ©gal limitĂ© au territoire national (les Semeuses de Joaquin Jimenez).

Alimentation

  • L’argent est utilisĂ© en confiserie, principalement en ExtrĂȘme-Orient.
  • Il a une action germicide et bactĂ©ricide. La sulfadiazine argentique, composĂ© d'argent mĂ©tal et d'un sulfamide et commercialisĂ©e sous le nom de spĂ©cialitĂ© Flammazine possĂšde des propriĂ©tĂ©s bactĂ©ricides. L'argent Ă©tait employĂ© dans des ustensiles destinĂ©s aux enfants afin de les protĂ©ger contre des maladies dont l’origine n’était pas connue Ă  ces Ă©poques. L’expression naĂźtre avec une petite cuillĂšre en argent dans la bouche vient de ce phĂ©nomĂšne, son utilisation rĂ©cente comme indication de richesse n’est qu’une consĂ©quence. Les VĂ©nitiens transportaient eau, vin et vinaigre dans des rĂ©servoirs en argent pour les conserver et lors de la conquĂȘte de l’ouest amĂ©ricain, les pionniers protĂ©geaient leur rĂ©serve d’eau en plaçant des piĂšces de monnaie en argent dans leurs outres ou leurs barriques.
  • L'argent est aussi un additif alimentaire industriel, E174[19].

Musique

  • L’argent est utilisĂ© en plaquage pour recouvrir certaines cordes de guitare, en gĂ©nĂ©ral les plus graves.
  • Il est aussi l'un des matĂ©riaux les plus utilisĂ©s, depuis le XIXe siĂšcle, pour la fabrication des flĂ»tes traversiĂšres. On trouve Ă©galement Ă  prĂ©sent des pavillons de cuivres (trombones notamment) fabriquĂ©s en argent massif.

Nanotechnologies

  • En 2008, selon les producteurs, environ 500 t/an de nano-argent (ou nanoargent, « nano-silver » pour les anglophones) auraient Ă©tĂ© produits, sous forme d'ions argent, de particules d’argent protĂ©inĂ©es (silver proteins) ou de colloĂŻdes utilisĂ©s comme biocide (1/5e de la production) ou bactĂ©ricide ou pour d'autres usages dans des domaines variĂ©s dont le textile avec par exemple des chaussettes bactĂ©ricides et anti-odeurs. On en trouve aussi dans des cosmĂ©tiques, sprays, revĂȘtements de matĂ©riaux mĂ©talliques (rĂ©servoirs mĂ©talliques d'aspirateurs sans sac), plastiques, vernis, peintures, plans de travail, pansements, parois de rĂ©frigĂ©rateurs, climatiseurs, emballages alimentaires[20]
 Les nanoparticules d'argent peuvent former de 50 % Ă  80 % du poids de l'argent d'un colloĂŻde, les 20 Ă  50 % restant Ă©tant des ions argent. La production de nano-argent aurait Ă©tĂ© multipliĂ©e par 500 de 2000 Ă  2004, mais certains produits (argent protĂ©inĂ© notamment) usurpent le nom de nano-argent, n'Ă©tant que microniques ou submillimĂ©triques. L'Ă©tiquetage ne permet pas de discerner l'efficacitĂ© (variable) de ces produits. On manque par ailleurs de donnĂ©es sur le relargage de nanoargent (nanoparticules ou ions argent) dans l'environnement. Il peut atteindre au moins 15 % Ă  plus de 90 % du produit pour certains usages (jusqu'Ă  100 % de perte en quatre lavages pour certaines chaussettes, mĂȘme si elles n'ont pas Ă©tĂ© portĂ©es et lavĂ©es Ă  la main)[21].

DiffĂ©rents types morphologiques peuvent ĂȘtre produits en jouant sur les phĂ©nomĂšnes de prĂ©cipitation et cristallisation ; cubes, cubes creux, sphĂšres, particules Ă  facettes, grains pyramidaux dont la rĂ©activitĂ© et les propriĂ©tĂ©s (toxicitĂ© notamment) varient. cm3 d'une concentration Ă  ppm de nanoparticules d'argent reprĂ©sente 25 000 milliards de ces particules[21]. CombinĂ©es Ă  du phosphate de calcium, l'activitĂ© de particules de vingt Ă  cinquante nanomĂštres de nano-argent peut ĂȘtre jusqu'Ă  1000 fois supĂ©rieure, ce qui laisse prĂ©sager des impacts environnementaux.

Parmi 800 nano-produits rĂ©pertoriĂ©s dans les annĂ©es 2000 par le Woodrow Wilson Institute, 56 % Ă©taient fabriquĂ©s Ă  partir de nano-argent (le plus souvent Ă  partir de nanoparticules d'argent). Des Ă©valuations estiment qu'en 2015, il pourrait en ĂȘtre produit 1 000 Ă  5 000 tonnes par an, ce qui correspondrait Ă  1/3 de l'actuelle production mondiale d’argent)[21].

Des rats exposĂ©s aux nanoparticules de 15 nanomĂštres inhalĂ©es prĂ©sentent ensuite ces particules dans tout l’organisme (cerveau y compris), avec des effets qu’on ignore. Un article de fĂ©vrier 2009 a conclu que des nanoparticules d’argent testĂ©es en association avec du cuivre (argent seul et argent colloĂŻdal) pour diffĂ©rentes tailles de nanoparticules interfĂ©raient avec la duplication de l’ADN[21]. À forte dose, une argyria est possible[21]. Enfin, une rĂ©sistance bactĂ©rienne au traitement par nano-argent peut apparaĂźtre, comme pour les autres traitements antibiotiques.

MĂ©canique

L'argent a une bonne rĂ©sistance Ă  l'effort, il est utilisĂ© dans les vilebrequins de locomotives diesel. On le retrouve Ă©galement dans les roulements Ă  billes des turbines, oĂč on fait appel Ă  ses propriĂ©tĂ©s autolubrifiantes.

Contacts Ă©lectriques

Enfermé entre deux feuilles de papier mylar, il est utilisé dans les contacts électriques des claviers d'ordinateurs[7]. Il est aussi utilisé pour recouvrir les contacteurs en cuivre des TGV.

Miroirs

Une solution de nitrate d'argent, de soude, d'ammoniaque et de sucre (ou de formaldéhyde) est utilisée pour déposer une couche d'argent sur le verre, le verre étant préalablement traité avec SnCl2. Ce procédé sert notamment à fabriquer les bouteilles isothermes, les CD[7] ou les décorations de sapins de Noël[4].

Toxicologie

Tous les sels d'argent sont toxiques.

L'argent est aussi un polluant et un contaminant.

Pour des raisons mal comprises, l'ĂȘtre humain en supporte des doses bien plus Ă©levĂ©es que ces organismes. L'absorption d'argent dans la circulation du sang de l’organisme humain ne semble pas avoir d’effet direct en dessous d'un certain seuil, mais un excĂšs provoque une maladie dite argyrisme qui donne Ă  la peau et au blanc de l'Ɠil un teint gris-bleuĂątre, voire noirĂątre.

Écotoxicologie

Au-delà de 0,4 ng/litre, l'argent est considéré comme un indicateur de pollution (par le nitrate d'argent par exemple).

  • Des baies trĂšs polluĂ©es comme la Baie de San Francisco et celle de Caroline du Sud en contiennent jusqu'Ă  20 ng/litre voire plus.
  • Les organismes marins filtreurs peuvent en accumuler des doses prĂ©occupantes (par exemple, 0,01 Ă  58 mg kg−1 de chair, en poids sec, relevĂ© dans des moules aux États-Unis, ou 1,8 Ă  11 mg kg−1 dans des huitres (p.s.)[22]).
  • L'argent pourrait ainsi contribuer Ă  certains dĂ©sĂ©quilibres Ă©cologiques et au phĂ©nomĂšne de zones marines mortes qui caractĂ©rise certaines baies.
  • En France, de 2003 Ă  2007, l'Ifremer a constatĂ© que les moules en contiennent localement de grandes quantitĂ©s entre l'estuaire de la Seine et la façade maritime picarde, selon la cartographie interactive des donnĂ©es de surveillance obligatoire pour les mĂ©taux, HAP, PCB, DDT, lindane dans la chair des huĂźtres et moules[23].
  • En France toujours, alors que beaucoup de mĂ©taux lourds tendent Ă  diminuer dans la chair des poissons pĂȘchĂ©s en mer et commercialisĂ©s depuis les annĂ©es 1990, l'argent reste stable ou a mĂȘme pu localement dans les annĂ©es 2000 significativement augmenter[24].

Économie

L'argent a Ă©tĂ© utilisĂ© comme monnaie dans la plupart des civilisations au mĂȘme titre que l'or. Jusqu'Ă  l'instauration du systĂšme de l'Étalon-or Ă  la fin du XIXe siĂšcle en Occident, la plupart des pays europĂ©ens ainsi que les États-Unis ou encore le Mexique fonctionnaient dans le cadre d'un rĂ©gime monĂ©taire appelĂ© bimĂ©tallisme dans lequel une monnaie or et une monnaie argent circulaient conjointement. Le bimĂ©tallisme a Ă©tĂ© accusĂ© par les Ă©conomistes de favoriser une certaine instabilitĂ© des cours de la monnaie et donc de provoquer une instabilitĂ© de l'Ă©conomie. On parlera dans ce cadre de la fameuse loi de Gresham, du nom d'un commerçant et financier britannique du XVIe siĂšcle, qui a dĂ©montrĂ© que la mauvaise monnaie avait tendance Ă  chasser la bonne. Cela signifie que dans le cadre d'un systĂšme monĂ©taire oĂč deux Ă©talons monĂ©taires coexistent, l'un finit par chasser l'autre, en l'occurrence l'or qui devient de ce fait rare et recherchĂ©. Cette concurrence entre les monnaies peut avoir des rĂ©percussions dĂ©favorables sur l'Ă©conomie en favorisant la spĂ©culation et en bouleversant la hiĂ©rarchie des prix. L'abandon du bimĂ©tallisme n'a cependant pas sonnĂ© la fin de l'argent en tant que monnaie. Ainsi en France jusqu'aux annĂ©es 1970, des piĂšces en argent massif ont Ă©tĂ© frappĂ©es. Parmi celles-ci, on peut citer la cĂ©lĂšbre piĂšce de 5 Francs sur laquelle figure en effigie la semeuse, une femme qui sĂšme des grains de blĂ©. Ces piĂšces font encore l'objet d'une cotation et donc peuvent servir de support d'investissement. Par ailleurs, l'argent en tant que mĂ©tal prĂ©cieux peut ĂȘtre utilisĂ© pour placer ses liquiditĂ©s. Le placement peut se faire sous forme de piĂšces, mais aussi de lingots ou encore de lingotins (d'une taille plus petite que les lingots). Le cours du lingot varie en fonction du cours de l'once d'argent. L'argent comme l'or fait en effet l'objet d'une double cotation sur le marchĂ© de Londres et sur le marchĂ© New Yorkais. Dans les deux cas, les mouvements observĂ©s sont Ă  la fois liĂ©s aux fondamentaux (demande de mĂ©taux prĂ©cieux, volume de production, perspectives macro-Ă©conomiques
), mais aussi Ă  la spĂ©culation. Il faut d'ailleurs le noter, les cours de l'argent varient davantage que ceux de l'or. On constate gĂ©nĂ©ralement que les cours de l'argent amplifient les variations observĂ©es sur les cours de l'or Ă  la hausse comme Ă  la baisse.

Consommation

La consommation d’argent en 2004 dans le monde a Ă©tĂ© de l’ordre de 26 000 tonnes.

La consommation dépasse la production depuis plusieurs années. On estime que l'argent risque de devenir un métal rare :

Selon Mansoor Barati, spĂ©cialiste des mĂ©taux rares et de leur recyclage Ă  l’universitĂ© de Toronto, on pourrait Ă©puiser les stocks connus aux alentours de 2029 au rythme de la production actuelle : 23 000 tonnes en 2013, selon le Silver Institute contre une demande de 30 000 tonnes. Le service gĂ©ologique des États-Unis estime quant Ă  lui que l’épuisement pourrait intervenir dĂšs 2021, d’autres que les stocks d’argent dans le monde disparaĂźtront entre 2023 et 2028 ou encore en 2037[25].

Généralités

Tendance de la production mondiale

L’argent provient de mines ou du recyclage.

En 2004 :

  • la production miniĂšre a Ă©tĂ© de l’ordre de 19 700 tonnes ;
  • la quantitĂ© d’argent recyclĂ© a Ă©tĂ© de l’ordre de 5 600 tonnes.

Selon l’USGS, la production d’argent dans le monde en 2008 Ă©tait estimĂ©e Ă  20 900 tonnes d’argent soit 671 millions d’onces.

L’argent est extrait soit de mines dont il est le principal mĂ©tal, soit de mines d’autres mĂ©taux dont l’argent est en quelque sorte un sous-produit ; c’est ainsi que :

  • 40 % de la production miniĂšre d’argent proviennent de mines d’argent ;
  • 30 % proviennent de mines de plomb et/ou de zinc ;
  • 20 % proviennent de mines de cuivre ;
  • 7 % proviennent de mines d’or ;
  • 3 % proviennent de mines d'aluminium.
[réf. nécessaire]

En 2011, la production Ă©tait de 23 689 tonnes d’argent, soit 761,6 millions d’onces[26].

Pays producteurs

Globalement, les AmĂ©riques ont produit un peu plus de la moitiĂ© de l’argent extrait dans le monde.

PaysProduction 2013 % monde
1 Mexique 5 278,3 t 20,7 %
2 PĂ©rou 3 673,3 t 14,4 %
3 Chine 3 670,2 t 14,4 %
4 Australie 1 841,3 t 7,2 %
5 Russie 1 412,1 t 5,5 %
6 Bolivie 1 281,5 t 5,0 %
7 Chili 1 219,3 t 4,8 %
8 Pologne 1 169,5 t 4,6 %
9 États-Unis 1 088,6 t 4,3 %
10 Argentine 768,3 t 3,0 %
11 Canada 647 t 2,5 %
12 Kazakhstan 615,8 t 2,4 %
13 Inde 376,4 t 1,5 %
14 SuĂšde 335,9 t 1,3 %
15 Guatemala 323,5 t 1,3 %
Total monde 23 689 100 %

Chiffres de 2013, source : Silver Institute, 2013

Histoire

Le matériau argent, métal ductile et malléable, est connu au Néolithique, avant 5000 av. J.-C., par diverses piÚces d'ornement, vaisselles et bibelots.

La premiĂšre extraction connue date de 3000 av. J.-C., en Anatolie. Ces premiers filons reprĂ©sentaient une ressource de valeur pour les civilisations qui ont fleuri dans le Proche Orient, ainsi que pour la CrĂšte et la GrĂšce, tout au long de l’AntiquitĂ©.

Les monnaies les plus anciennes en argent, souvent Ă  valeur d'Ă©change global entre autoritĂ©s, sont sous forme de trĂ©pieds, de vases, d'anneaux, de barres et lingots de tailles uniformes. À la fin du IIIe millĂ©naire av. J.-C. existent ainsi des barres et autres lingots d'argent de masse constante, munis d'un sceau officiel, parmi le matĂ©riel archĂ©ologique mis au jour en Cappadoce. Ces formes assez massives peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme des devises de mĂ©tal.

Vers 2000 av. J.-C., des mesures de grains d'argent attestent d'une monnaie de compte existante en Mésopotamie, à cÎté d'autres outils monétaires sophistiqués adaptés au calcul et au crédit.

À peu prĂšs en 1200 av. J.-C., le centre de production d’argent serait Ă©tabli aux mines de Laurium, en GrĂšce, d’oĂč il continue d’alimenter les empires naissants de la rĂ©gion. Dans le bassin mĂ©diterranĂ©en, la civilisation crĂ©to-mycĂ©nienne dĂ©veloppe l'art de mise en valeur de l'argenterie, diffusant le ciselage, le bosselage et le damasquinage. Les PhĂ©niciens diversifient les rares sources d'approvisionnement en exploitant les mines de la pĂ©ninsule ibĂ©rique.

Les Assyriens au VIIIe siĂšcle av. J.-C. mentionnent sur les piĂšces et morceaux d'argent leur teneur garantie en argent, ce sont les premiĂšres indications explicites du titre.

À l'Ăąge classique grec, au VIe siĂšcle av. J.-C., l'argent ou l'Ă©lectrum des mines du Laurion sert Ă  dĂ©corer les statues (thĂ©saurisation) et/ou Ă  fondre de la monnaie en piĂšces communes, rondes et aplaties. Les Perses achĂ©mĂ©nides contemporains ont laissĂ© de belles amphores en argent en Asie mineure. Il faut attendre le Ve siĂšcle et le IVe siĂšcle pour que les peuples gaulois, subissant une forte influence de la civilisation mĂ©diterranĂ©enne, initient, essentiellement par imitation grecque, leurs propres monnayages d'argent.

Bien avant 80 Ă  100 apr. J.-C., sous l'apogĂ©e de l'empire antonin, l’Espagne s'est imposĂ©e Ă  son tour comme la capitale de la production d’argent. Les mines ibĂ©riques sont le principal fournisseur de l’Empire Romain au Ier siĂšcle. Jusqu'aux crises du Bas-Empire, l'essor de la production d'argent demeure constante. Outre les monnaies, les vaisselles, les bibelots divers, les lampadaires, les tables et lits ouvragĂ©s, les bustes l'attestent[27].

À partir du IVe siĂšcle apr. J.-C., l'art de l'argenterie rejoint l'orfĂšvrerie sacrĂ©e. L'ornementation en relief atteint un apogĂ©e avec la demande chrĂ©tienne, le perforage, la niellure, le ciselage et l'Ă©mail argent caractĂ©risent cette technique d'ornement prĂ©cise, qui apparaĂźt dans toute sa splendeur avec la cassette de l'Ă©glise San Nazaro Ă  Milan rĂ©alisĂ©e au IVe siĂšcle et les portes du baptistĂšre du Latran Ă  Rome au Ve siĂšcle. Les plats, patĂšnes et burettes forment une partie du trĂ©sor des vieilles cathĂ©drales. La production byzantine, de mĂȘme que l'occident barbare, n'oublient pas les armes et bijoux d'apparat[28].

À la suite de l’invasion de l’Espagne par les peuples arabo-berbĂšres ou maures, l'extraction d’argent ibĂ©rique ne sert plus la pĂ©ninsule europĂ©enne. L'exploitation miniĂšre europĂ©enne se rĂ©partit vers un plus grand nombre de pays miniers dĂ©jĂ  localement actifs, dont la plupart se situent en Europe centrale. La plupart des dĂ©couvertes des plus grandes mines d’argent se sont faites du fait de la demande croissante entre 750 et 1200 apr. J.-C., incluant celles faites en Allemagne et en Europe de l’Est. La pĂ©riode carolingienne, amenant le faste dans les Ă©glises et les monastĂšres bĂ©nĂ©dictins hĂ©gĂ©moniques, favorise l'art de l'argenterie et de l'orfĂšvrerie. Il s'agit d'une vĂ©ritable thĂ©saurisation que l'art monastique, notamment l'ordre bĂ©nĂ©dictin de Cluny, perpĂ©tue malgrĂ© les risques de pillage jusqu'au Xe et XIe siĂšcles. Les Ă©vĂȘchĂ©s gardent leurs dĂ©corations en argent, ainsi l'autel de Vuolvinius recouvert de feuilles et plaques d'argent dorĂ© avec ornementation en relief, Ă©levĂ© dans l'Ă©glise Saint Ambroise de Milan au IXe siĂšcle. L'argenterie sacrĂ©e marque indĂ©niablement l'art souvent prĂ©servĂ© jusqu'Ă  nos jours des cathĂ©drales et monastĂšres allemands, comme Ă  Aix-la-Chapelle, Ratisbonne, Essen, Bamberg, TrĂšves, Hilsdesheim. L'argent placĂ© en couverture sert Ă  protĂ©ger les manuscrits sacrĂ©s de la cathĂ©drale de TrĂšves.

L'essor de l'art gothique en France, puis en Flandres et en Allemagne ne tarit pas l'attrait pour l'argenterie. Reliquaires, tabernacles, objets de culte divers montrent des motifs ornementaux en bosselage et Ă  plat, Ă  l'instar des aiguiĂšres et des plats-bassins profanes.

L'argenterie italienne connaßt un ùge d'or au Quattrocento, avec des artistes prolifiques tels que Lorenzo Ghiberti, Michelozzo, Antonio del Pollaido, Andrea del Venochio. L'autel du baptistÚre de Florence et surtout l'art profane produisant de la vaisselle d'art, des candélabres et de multiples statuettes témoignent de cette profuse création.

Le demi-millénaire compris entre 1000 et 1500 est une période significative durant laquelle augmente le nombre de mines qui sont découvertes, ainsi que celui des avancées technologiques et améliorations de production métallurgique médiévale qui en découlent.

Cependant, aucun Ă©vĂ©nement historique concernant l’argent ne peut rivaliser avec la dĂ©couverte du Nouveau Monde en 1492 et sa premiĂšre exploitation sĂ©culaire. Cette importante dĂ©couverte et les annĂ©es qui la suivent ont rĂ©inventĂ© le rĂŽle de l’argent Ă  travers le monde.

L'exploitation des mines du PotosĂ­[29] aprĂšs 1545-1555 a conduit Ă  une extraction d’argent telle, qu’elle Ă©clipse alors tout ce qui avait pu se produire avant dans ce domaine. L'annĂ©e 1575 marque le dĂ©but de l'arrivĂ©e massive de l'argent de PotosĂ­ en France[30]. Entre 1500 et 1800, la Bolivie, le PĂ©rou et le Mexique ont effectuĂ© Ă  eux trois plus de 85 % de la production et du commerce mondial de l'argent.

Le sarcophage en argent repoussĂ© de saint Stanislas dans la cathĂ©drale du Wawel a Ă©tĂ© crĂ©Ă© dans les principaux centres de l'orfĂšvrerie europĂ©enne du XVIIe siĂšcle, Augsbourg et GdaƄsk[31].

Au XVIIe siĂšcle, le style et les techniques des argentiers français, un art codifiĂ© par Charles Lebrun et placĂ© sous l'Ă©gide royale, gagne les autres pays europĂ©ens. Le goĂ»t de l'argenterie commune - vaisselles, Ă©lĂ©ments de meubles ou ornements d'ameublement - gagne la noblesse et la riche bourgeoisie française. Mais le siĂšcle des LumiĂšres voit apparaĂźtre un dĂ©sintĂ©rĂȘt pour l'argent alors que la porcelaine fait fureur, le dĂ©clin de l'usage de l'argent pour la vaisselle est rapide, malgrĂ© quelques chocolatiĂšres d'exception. Le rococo conserve l'ornementation Ă  base d'argenterie, avant que le nĂ©o-classicisme anglais, illustrĂ© par l'architecte-dĂ©corateur Robert Adam (1728-1792) n'influence durablement l'Angleterre et son art de vivre des Ă©lites vers une conservation presque hiĂ©ratique des anciennes pratiques françaises.

L'argent métal précieux a été à différentes reprises considéré comme un étalon monétaire. C'est le cas du "Franc en argent", institué par la loi du 7 germinal an XI, le franc germinal comportant g d'argent au titre de 900/1000. De facto s'instaure un bimétallisme (or/argent) qui s'impose jusqu'en 1873. Pendant la période révolutionnaire, le rapport de valeur or/argent se fixe à 1 sur 15,5 alors qu'au milieu du XVIe siÚcle, il était seulement de 1 sur 10,75.

Au XIXe siĂšcle, plusieurs autres pays ont commencĂ© Ă  contribuer plus considĂ©rablement, notamment les États-Unis, avec la dĂ©couverte du filon Comstock au Nevada. La production d’argent mondiale a continuĂ© Ă  grandir, passant de 40 Ă  80 millions d’onces de production annuelle durant les annĂ©es 1870.

La pĂ©riode allant de 1876 Ă  1920 a reprĂ©sentĂ© une explosion tant dans le domaine de l’innovation technologique que dans l’exploitation de nouvelles rĂ©gions dans le monde entier. La quantitĂ© produite au cours du dernier quart du XIXe siĂšcle a quadruplĂ© par rapport Ă  la production moyenne de ses 75 premiĂšres annĂ©es, passant Ă  presque 120 millions d’onces de production annuelle. De mĂȘme, de nouvelles dĂ©couvertes en Australie, AmĂ©rique centrale et Europe ont considĂ©rablement augmentĂ© la quantitĂ© mondiale de production d’argent.

À la fin du XIXe siĂšcle, l'argenterie industrielle s'impose, le placage industriel cĂšde la place Ă  la galvanoplastie oĂč s'illustre le Français Ruolz avant l'anglais Elkington en 1899.

Les deux dĂ©cennies entre 1900 et 1920 ont abouti Ă  une augmentation de la production mondiale de 50 % et ont Ă©levĂ© son total Ă  environ 190 millions d’onces. Ces augmentations ont dĂ©coulĂ© de dĂ©couvertes faites au Canada, États-Unis, Afrique, Mexique, Chili, Japon et bien d’autres pays. La consĂ©quence Ă©conomique, rendue inĂ©vitable par la hausse de la production mondiale malgrĂ© la demande soutenue, entraĂźne une chute radicale de valeur et d'intĂ©rĂȘt pour l'argent. En 1914, Ă  la fin de la Belle Époque, le kilogramme d'argent fin Ă©quivaut encore environ Ă  90 francs or. En 1933, le kilogramme d'Ag fin n'en vaut plus que la moitiĂ© en valeur rĂ©elle. La chute est Ă  cette Ă©poque marquĂ©e par le succĂšs du totalitarisme amplifiĂ©e par les ventes massives d'argent de l'Allemagne.

Au cours du dernier siĂšcle, de nouvelles technologies ont Ă©galement contribuĂ© Ă  une hausse massive de la production mondiale d’argent. Les avancĂ©es majeures ont consistĂ© en le forage par machines Ă  vapeur, l’extraction, l’aspiration de l’eau dans les tunnels et l’amĂ©lioration des transports. En outre, les progrĂšs techniques dans l’industrie miniĂšre ont amĂ©liorĂ© la capacitĂ© Ă  sĂ©parer l’argent du reste des minerais et ont permis de traiter un plus grand nombre de minerais contenant l’argent.

De telles mĂ©thodes ont Ă©tĂ© critiques Ă  l’augmentation du volume de production future, puisque de nombreux filons productifs se sont vus Ă©puisĂ©s vers la fin du XIXe siĂšcle.

Le XXe siĂšcle montre que l'argent est encore un mĂ©tal amĂ©ricain, les AmĂ©riques assurant au milieu des annĂ©es 1960, 60 % de la production mondiale (8 340 t). La rĂ©gion de Mexico, associĂ©e Ă  la sierra Madre et au dĂ©sert de Mapuni, ont longtemps assurĂ© la premiĂšre place au Mexique. En 1965, la production de ce pays passait en seconde position, avec 1 254 t, derriĂšre le PĂ©rou assurant 1 284 t. Venait ensuite les États-Unis avec 1 213 t (Idaho en tĂȘte), le Canada 1 025 t (Ontario, Colombie britannique), l'URSS 840 t, l'Australie 526 t, le Japon 519 t, l'Allemagne fĂ©dĂ©rale 324 t, la SuĂšde 124 t et la France 140 t.

À ce jour, la production annuelle mondiale atteint en moyenne 671 millions d’onces, soit 21 000 t.

Recyclage

Les rĂ©serves d'argent (sur la base des contraintes Ă©conomiques et techniques actuelles) sont de 270 000 tonnes pour une production annuelle mondiale de 21 300 tonnes (en 2008), ce qui correspond Ă  seulement 13 annĂ©es de production annuelle.

Le gisement collectable pour recyclage est constitué par :

  • les cartes Ă©lectroniques, avec une concentration en mĂ©tal de 0,3 %, sous forme de mĂ©tal ou d'alliages (en baisse : les cartes mĂšres d’ordinateur ne contiendraient plus que 0,1 % d’argent en 2010) ;
  • les bains photographiques (en dĂ©clin en raison de l'apparition de la photographie numĂ©rique), avec une concentration de 1 Ă  2 g/l, sous forme de sels d'argent ;
  • les bains d'argentage pour le dĂ©pĂŽt d’une couche d’argent (revĂȘtements mĂ©talliques, miroirs dans l'industrie optique, verre), avec une concentration de 1 Ă  5 g/l, sous forme de AgCN ;
  • et les films radio et papier, avec une concentration de 3 Ă  12 g/kg, sous forme d'halogĂ©nures d'argent (chlorure et bromure).

Le taux de recyclage du mĂ©tal est de 30 Ă  50 % pour les principales applications. Cependant, l'argent est de plus en plus utilisĂ© dans des applications oĂč le mĂ©tal est prĂ©sent en trĂšs faibles proportions (Ă©lectronique principalement, applications photovoltaĂŻques et verrerie dans une moindre mesure). Dans ces cas, l’argent est plus difficilement recyclable.

En France, le gisement collectable est de 210 tonnes, et le gisement collectĂ© est de 60 tonnes[32].

Notes et références

  1. (en) David R. Lide, CRC Handbook of Chemistry and Physics, CRC Press Inc, , 90e éd., 2804 p., Relié (ISBN 978-1-420-09084-0)
  2. (en) Beatriz Cordero, VerĂłnica GĂłmez, Ana E. Platero-Prats, Marc RevĂ©s, Jorge EcheverrĂ­a, Eduard Cremades, Flavia BarragĂĄn et Santiago Alvarez, « Covalent radii revisited », Dalton Transactions,‎ , p. 2832 - 2838 (DOI 10.1039/b801115j)
  3. (en) David R. Lide, CRC Handbook of Chemistry and Physics, CRC, , 89e Ă©d., p. 10-203
  4. (en) Ullmann's Encyclopedia of Industrial Chemistry, Release 2004, 7th Edition, Silver, Silver Compounds, and Silver Alloys, Wiley-VCH Verlag GmbH & Co, DOI 10.1002/14356007.a24_107
  5. ProcÚs-verbaux du Comité international des poids et mesures, 78e session, 1989, pp. T1-T21 (et pp. T23-T42, version anglaise).
  6. EntrĂ©e « Silver, Powder Â» dans la base de donnĂ©es de produits chimiques GESTIS de la IFA (organisme allemand responsable de la sĂ©curitĂ© et de la santĂ© au travail) (allemand, anglais), accĂšs le 13 fĂ©vrier 2010 (JavaScript nĂ©cessaire)
  7. (en) Samuel F. Etris, Kirk-Othmer encyclopedia of chemical technology 4th ed. : Silver and silver alloys, vol. 22, John Wiley & Sons.
  8. Base de données Chemical Abstracts interrogée via SciFinder Web le 15 décembre 2009 (résultats de la recherche)
  9. « Argent » dans la base de données de produits chimiques Reptox de la CSST (organisme québécois responsable de la sécurité et de la santé au travail), consulté le 25 avril 2009
  10. Masse molaire calculĂ©e d’aprĂšs « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  11. « ChemIDPlus » (consulté le )
  12. « Comment le mĂ©tal blanc a façonnĂ© le monde (Arte) Quand la Chine dĂ©couvrait l’argent
 », sur TĂ©lĂ© 7 Jours (consultĂ© le ).
  13. Ernout, A. et Meillet, A., Dictionnaire Étymologique de la langue latine. Histoire des mots, Paris, Librairie C. Klicksieck, (OCLC 79138165)
  14. Alain Foucault, op. cit.
  15. « Silver, elemental » dans la base de données Hazardous Substances Data Bank, consulté le
  16. « Argent fin, Argent Sterling, Argentium
 », sur Tulipes en janvier, (consultĂ© le )
  17. C'est le plus gros parmi les cations dits "à valence principale" des métaux de transition.
  18. « L'Argent, un mĂ©tal prĂ©cieux », Futura sciences,‎ 0/02/2008 (lire en ligne, consultĂ© le )
  19. (en) Victoria Emerton et  Eugenia Choi, Essential Guide to Food Additives, Royal Society of Chemistry, (lire en ligne).
  20. Inventaire suisse de l’utilisation des nano-argents
  21. "L'analyse bénéfices / risques appliquée aux nanotechnologies : le cas du nano-argent", Paris, 2 avril 2009
  22. Ifremer, Surveillance du milieu marin, travaux du Réseau National d'Observation de la Qualité du Milieu Marin ; Le RNO : programmes actuels - L'argent, le cobalt, le nickel et le vanadium dans les mollusques du littoral français - Les carottes sédimentaires, mémoire de la contamination ; Bulletin Ifremer, 2002 Télécharger en Pdf
  23. Les contaminants chimiques dans les hußtres et les moules du littoral français / Résultats du réseau de surveillance ROCCH (ex RNO) pour la période 2003-2007
  24. (en) Thierry Guérin, Rachida Chekri, Christelle Vastel, Véronique Sirot, Jean-Luc Volatier, Jean-Charles Leblanc et Laurent Noël, Determination of 20 trace elements in fish and other seafood from the French market ; Food Chemistry, Volume 127, Issue 3, 1 August 2011, Pages 934-942 ; Doi:10.1016/j.foodchem.2011.01.061 (Résumé)
  25. Fin de l’argent mĂ©tal : mines Ă©puisĂ©es en 2029 ? ConsoGlobe
  26. Silver Production 2011, sur le site silverinstitute.org
  27. D'abord, les restes figés dans la cendres d'Herculanum et de Pompéi, par exemple au musée archéologique de Naples, ensuite les objets de fouilles de Boscoreale conservé au musée du Louvre à Paris, enfin les trouvailles de Hildesheim au musée allemand de Berlin ou les réserves du musée national de Turin, par les objets de Bosco Marengo comme le buste de Lucius Verus, en donnent un premier aperçu.
  28. Elle peut ĂȘtre observĂ©e au musĂ©e de Saint-Germain-en-Laye.
  29. Gildas SalaĂŒn, « Potosi, l'argent du Nouveau Monde », Monnaie magazine,‎ , p. 50-55 (ISSN 1626-6145).
  30. Gildas SalaĂŒn, « 1575 : une inondation d'argent », Monnaie magazine,‎ mai - juin 2021, p. 50-55 (ISSN 1626-6145).
  31. (en) Marcin Latka, « Silver sarcophagus of Saint Stanislaus », artinpl (consulté le )
  32. ADEME, « Étude du potentiel de recyclage de certains mĂ©taux rares », juillet 2010, 1re partie, fiche de l'argent, p. 18-25

Bibliographie

  • (fr+en) Alain Foucault, Jean-François Raoult, Fabrizio Cecca et Bernard Platevoet, Dictionnaire de GĂ©ologie, 8e Ă©d., Ă©dition Dunod, 2014, 416 p. Avec la simple entrĂ©e argent, p. 24.
  • Robert Collongues, article « Argent, mĂ©tal », EncyclopĂŠdia Universalis, 2010, premiĂšre page.
  • Pierre Blazy et El-AĂŻd Jdid, MĂ©tallurgie de l’argent, Techniques de l'ingĂ©nieur, 2006, lire en ligne.
  • Paul Pascal, Nouveau traitĂ© de chimie minĂ©rale, 3. Groupe Ib, gĂ©nĂ©ralitĂ©s, cuivre, argent, or (avec t. 20, Alliages mĂ©talliques), Paris, Masson, (rĂ©impr. 1966), 32 vol. (BNF 37229023).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes



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