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Acétate de cuivre

L'acĂ©tate de cuivre(II), autrefois appelĂ© « verdet » pour sa couleur Ă  l'Ă©tat anhydre, est un composĂ© chimique ou sel de cuivre au degrĂ© d'oxydation II, de formule brute Cu2(OAc)4 oĂč (AcO−) reprĂ©sente l'anion acĂ©tate (CH3CO2−). La forme hydratĂ©e de l'acĂ©tate de cuivre forme, elle, un dimĂšre de formule Cu2(OAc)4(H2O)2.

Acétate de cuivre
Image illustrative de l’article AcĂ©tate de cuivre
Identification
No CAS anhydre 142-71-2
monohydrate 6046-93-1
No ECHA 100.005.049
No CE 205-553-3
Apparence anhydre : vert Ă  bleu-vert,
monohydrate : cristaux incolores
Propriétés chimiques
Formule C4H6CuO4 [IsomĂšres]
Cu2(OAc)4
Cu(CH3COO)2
Masse molaire[1] 181,634 ± 0,008 g/mol
C 26,45 %, H 3,33 %, Cu 34,99 %, O 35,23 %,
Propriétés physiques
T° fusion monohydrate 115 °C
T° ébullition décomposition
Solubilité monohydrate : 72 g·L-1 dans l'eau à 20 °C.
Peu soluble dans l'alcool
Masse volumique monohydrate 1,88 g·cm-3
Précautions
Directive 67/548/EEC
Nocif
Xn



Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

Autres noms

L'acétate de cuivre ou acétate de cuivre(II) peut dans la pratique se nommer :

  • AcĂ©tate cuivrique
  • AcĂ©tate cuivrique anhydre
  • DiacĂ©tate de cuivre
  • AcĂ©tate cuprique
  • AcĂ©tate de cuivre (II) anhydre
  • ou, anciennement, verdet.

Propriétés physiques et chimiques

L'acétate de cuivre est un solide cristallin vert foncé, alors que l'acétate de cuivre hydraté Cu2(OAc)4(H2O)2, qui est un autre corps chimique, est nettement plus vert-bleu ou bleu-vert.

Ces deux corps chimiques mis en solutions aqueuses concentrées apportent une couleur vert-bleu[2].

L'acétate de cuivre donne par distillation en milieu acide en présence de charbon actif le corps simple cuivre métal et un "sublimé d'acétate cuivreux".

Structure

Structure du dimÚre d'acétate de cuivre(II) hydraté

L'acĂ©tate de cuivre hydratĂ© adopte une structure en « roue Ă  aubes » que l'on rencontre aussi chez les tĂ©traacetĂ©tes de Rh(II) et Cr(II) [3] - [4]. Un atome d'oxygĂšne de groupe acĂ©tate est liĂ© a un atome de cuivre formant une liaison de 197 pm. Deux ligands d'eau complĂštent la sphĂšre de coordination, avec une distance Cu–O de 220 pm. Les deux atomes de cuivre pentacoordinĂ©s sont sĂ©parĂ©s par une distance de 262 pm, proche de la distance Cu–Cu dans le cuivre mĂ©tallique[5]. les deux centres de cuivre interagissent, ce qui rĂ©duit le moment magnĂ©tique, si bien que vers −183,15 °C, Cu2(OAc)4(H2O)2 est essentiellement diamagnĂ©tique du fait de l'auto-annulation des deux spins opposĂ©s. L'Ă©tude de Cu2(OAc)4(H2O)2 marque une Ă©tape importante dans le dĂ©veloppement des thĂ©ories modernes sur le couplage antiferromagnĂ©tique[6].

Usages anciens et modernes

Depuis l'Antiquité, l'acétate de cuivre est utilisé comme fongicide et colorant (pigments verts).

On a évidemment reproduit ce processus naturel à l'aide d'un élément acide, le marc de raisin (processus de fermentation à l'air), ce qui explique que la production d'acétate de cuivre fut concentrée dans certaines zones viticoles.

Aujourd'hui, l'acétate de cuivre est utilisé comme source de cuivre en synthÚse inorganique et comme catalyseur ou agent oxydant en synthÚse organique. Comme tous les composés de cuivre, il émet une lueur bleu-vert brillant dans une flamme.

Vert-de-gris en fil de cuivre (en micro-photo)

L'acĂ©tate de cuivre (II) est le principal composant du vert-de-gris, une substance bleu-vert qui se forme sur le cuivre aprĂšs une longue exposition Ă  l'atmosphĂšre. Il fut historiquement constatĂ© dans les vignobles, dans la mesure oĂč l'acide acĂ©tique est un sous-produit de la fermentation. Cette fermentation Ă  l'air laisse apparaĂźtre un fond bleu Ă  l'extĂ©rieur de la feuille. Il suffit alors de gratter et de le dissoudre dans l'eau.

Ce composĂ© chimique a Ă©tĂ© utilisĂ© comme pigment ou fut mĂ©langĂ© avec de l’anhydride arsĂ©nieux ou trioxyde d'arsenic, ou encore oxyde arsĂ©nieux appelĂ© autrefois « arsenic blanc » sous forme de vert de Paris, ou acĂ©to-arsĂ©nite de cuivre un puissant insecticide et fongicide.

Liens externes

Solution aqueuse

Notes et références

  1. Masse molaire calculĂ©e d’aprĂšs « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  2. La solution aqueuse diluée est évidemment bleue, du fait de la présence d'ions cuivriques Cu2+ solvatés par l'eau.
  3. J. N. Van Niekerk et F. R. L. Schoening, « X-Ray Evidence for Metal-to-Metal Bonds in Cupric and Chromous Acetate », Nature, vol. 171, no 4340,‎ , p. 36–37 (DOI 10.1038/171036a0)
  4. A. F. Wells, Structural Inorganic Chemistry, Oxford, Clarendon Press,
  5. J. Catterick et P. Thornton, « Structures and physical properties of polynuclear carboxylates », Adv. Inorg. Chem. Radiochem., vol. 20,‎ , p. 291–362 (DOI 10.1016/s0065-2792(08)60041-2, lire en ligne)
  6. R. L. Carlin, Magnetochemistry, Berlin, Springer,
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