Carbone
Le carbone est l'élément chimique de numéro atomique 6 et de symbole C. Il possÚde trois isotopes naturels :
- 12C et 13C qui sont stables ;
- 14C qui est radioactif de demi-vie 5 730 années ce qui permet de dater des éléments utilisant du carbone pour leur structure[alpha 1].
Carbone | |||||||||||
Graphite (Ă gauche) et diamant (Ă droite), les deux allotropes du carbone les plus connus | |||||||||||
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Position dans le tableau périodique | |||||||||||
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Symbole | C | ||||||||||
Nom | Carbone | ||||||||||
Numéro atomique | 6 | ||||||||||
Groupe | 14 | ||||||||||
Période | 2e période | ||||||||||
Bloc | Bloc p | ||||||||||
Famille d'éléments | Non-métal | ||||||||||
Configuration Ă©lectronique | [He] 2s2 2p2 | ||||||||||
Ălectrons par niveau dâĂ©nergie | 2, 4 | ||||||||||
Propriétés atomiques de l'élément | |||||||||||
Masse atomique | 12,010 74 ± 0,000 8 u[1] - [2] | ||||||||||
Rayon atomique (calc) | 70 pm (67 pm) | ||||||||||
Rayon de covalence | sp3 76 ± 1 pm[3] |
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Rayon de van der Waals | 150 pm[4] | ||||||||||
Ătat dâoxydation | -4, 0, +4, +2 | ||||||||||
ĂlectronĂ©gativitĂ© (Pauling) | 2,55 | ||||||||||
Oxyde | Acide faible | ||||||||||
Ănergies dâionisation[5] | |||||||||||
1re : 11,260 30 eV | 2e : 24,383 3 eV | ||||||||||
3e : 47,887 8 eV | 4e : 64,493 9 eV | ||||||||||
5e : 392,087 eV | 6e : 489,993 34 eV | ||||||||||
Isotopes les plus stables | |||||||||||
Propriétés physiques du corps simple | |||||||||||
Ătat ordinaire | Solide diamagnĂ©tique | ||||||||||
Allotrope Ă l'Ă©tat standard | Graphite | ||||||||||
Autres allotropes | Diamant, graphĂšne, nanotubes, fullerĂšnes, carbone amorphe | ||||||||||
Masse volumique | 1,8 à 2,1 g·cm-3 (amorphe), 1,9 à 2,3 g·cm-3 (graphite), |
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SystĂšme cristallin | Hexagonal[6] (graphite) Cubique diamant[7] (diamant) |
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Dureté (Mohs) | 0,5 | ||||||||||
Couleur | Noir (graphite) | ||||||||||
Point dâĂ©bullition | 3 825 °C (sublimation)[1] | ||||||||||
Ănergie de vaporisation | 355,8 kJ·mol-1 | ||||||||||
Point triple | 4 489 °C, 10 800 kPa | ||||||||||
Volume molaire | 5,29Ă10-6 m3·mol-1 | ||||||||||
Vitesse du son | 18 350 m·s-1 à 20 °C | ||||||||||
Chaleur massique | 710 J·kg-1·K-1 | ||||||||||
ConductivitĂ© Ă©lectrique | 61Ă103 S·m-1 | ||||||||||
Conductivité thermique | 129 W·m-1·K-1 | ||||||||||
Divers | |||||||||||
No CAS | [8] | ||||||||||
No ECHA | 100.028.321 | ||||||||||
Précautions | |||||||||||
SIMDUT[9] | |||||||||||
Produit non contrÎlé |
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Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire. | |||||||||||
Le carbone est l'élément le plus léger du groupe 14 du tableau périodique. Le corps simple carbone présente plusieurs formes allotropiques dont principalement le graphite et le diamant. L'élément carbone forme divers composés inorganiques comme le dioxyde de carbone CO2, et une grande variété de composés organiques et de polymÚres. C'est l'élément de base de toutes les formes de vie connues.
Le carbone est le 4e élément le plus abondant dans l'univers et le 15e le plus abondant dans la croûte terrestre. Il est présent sur Terre à l'état de corps simple (charbon et diamants), de composés inorganiques (CO2) et de composés organiques (biomasse, pétrole et gaz naturel). De nombreuses structures basées sur le carbone ont également été synthétisées : charbon actif, noir de carbone, fibres, nanotubes, fullerÚnes et graphÚne.
La combustion du carbone sous toutes ses formes a été le fondement du développement technologique dÚs la préhistoire. Les matériaux à base de carbone ont des applications dans de nombreux autres domaines : matériaux composites, batteries lithium-ion, dépollution de l'air et de l'eau, électrodes pour les fours à arc ou la synthÚse de l'aluminium, etc.
Histoire et Ă©tymologie
Le nom carbone vient du latin carbo, carbĆnis (« charbon »)[10]. La fabrication de carbone sous forme de charbon de bois par pyrolyse du bois sous une couche de terre Ă©tait aussi connue des Romains[11]. Le carbone sous sa forme diamant est connu depuis l'antiquitĂ© en Asie, il est aussi mentionnĂ© dans l'ancien testament[12]. Son nom vient aussi du romain adĂĄmas, adĂĄmantis (« acier dur »).
La notion d'élément carbone apparaßt lorsque René-Antoine Ferchault de Réaumur étudie la formation d'acier à partir de fer, il constate que cette transformation correspond à l'absorption d'un élément par le fer[13]. En 1772, Antoine Lavoisier étudie ensuite la combustion de charbon et de diamants, il constate la formation notable de dioxyde de carbone mais ne détecte pas la formation d'eau. Il prouve ainsi que ces deux matériaux sont formés uniquement de carbone.
Le graphite naturel était connu depuis l'antiquité, mais sa nature n'était pas comprise car on le confondait avec la molybdénite et on croyait que c'était une forme de plomb[11]. En 1779, Carl Wilhelm Scheele démontre, lui aussi par oxydation du graphite, qu'il est composé principalement de carbone. En 1787, la Nomenclature chimique de Louis-Bernard Guyton-Morveau lui consacre un article en définissant le carbone comme la forme pure du charbon[14].
Le nom « carbone » n'apparaßt dans le dictionnaire de l'Académie française qu'à sa 6e édition (1832-5).
L'histoire est ensuite marquée par l'importance accrue du carbone, on peut citer par exemple :
- 1828 : découverte des composés organiques et de la chimie organique (voir article Friedrich Wöhler) ;
- 1842 : avec la résistance des matériaux, August Wöhler pose les fondements de la future « science des matériaux » ;
- 1985 : découverte des fullerÚnes par Robert Curl, Harold Kroto et Richard Smalley ;
- 2004 : découverte du graphÚne par Andre Geim, composé d'une seule couche de Graphite.
ĂlĂ©ment
Formation
L'Ă©lĂ©ment carbone n'est pas directement issu du Big Bang (nuclĂ©osynthĂšse primordiale), car les conditions de sa formation n'Ă©taient pas rĂ©unies (la dilatation et le refroidissement de l'univers ont Ă©tĂ© trop rapides). Le carbone est en revanche produit en masse dans le cĆur des Ă©toiles trĂšs massives, dites de la branche horizontale, oĂč trois noyaux d'hĂ©lium fusionnent (rĂ©action triple alpha).
Le carbone est présent sur Terre depuis la formation de celle-ci. Il existe sous forme de sédiments, charbon, pétrole, et également sous sa forme pure graphite, diamant. Les diamants naturels pouvant se trouver dans la kimberlite des cheminées d'anciens volcans, notamment en Afrique du Sud et dans l'Arkansas. On peut parfois trouver des diamants microscopiques dans certaines météorites.
Isotopes et masse atomique
Le carbone possĂšde deux isotopes stables dans la nature :
- 12C (abondance = 98,93 %) qui a Ă©tĂ© choisi comme nuclĂ©ide de rĂ©fĂ©rence unique pour la masse atomique 12, aprĂšs plusieurs propositions (anciennement lâhydrogĂšne, puis conjointement avec lâoxygĂšne pour les chimistes) ;
- 13C (abondance = 1,07 %).
La masse atomique du carbone, 12,010 7, est légÚrement supérieure à 12 en raison de la présence de l'isotope, 13C.
Le carbone possĂšde aussi deux radio-isotopes :
- 14C : période radioactive de 5 730 ans couramment utilisé pour la datation d'objets archéologiques jusqu'à 50 000 ans. Il ne sera d'aucune utilité pour les archéologues de demain, intéressés par les trésors de la civilisation actuelle, car les explosions thermonucléaires, réalisées dans l'atmosphÚre à partir des années 1960, ont créé des excÚs considérables ;
- 11C a une période de 20 minutes. Cette courte période et la relative facilité de substituer un atome de 11C à un atome de carbone 12C (stable) en font un isotope utilisé en médecine nucléaire, notamment en tomographie à émission de positon. Les radiotraceurs les plus utilisés à ce jour sont le 11C-Raclopride qui se fixe préférentiellement sur les récepteurs dopaminergiques D2, et le 11C-Acétate utilisé en imagerie cardiaque.
Structure Ă©lectronique
Le carbone possédant six électrons adopte une configuration électronique à l'état fondamental 1s2 2s2 2p2. Il possÚde quatre électrons sur sa couche de valence, ce qui lui permet de former quatre liaisons covalentes, dont des liaisons de type (premiÚre liaison avec un atome) ou de type (seconde ou troisiÚme liaison). Les liaisons de type sont toujours accompagnées d'une liaison de type . Le recouvrement des fonctions électroniques dans une liaison est plus faible. Ces liaisons sont donc moins « solides ».
Allotropes
Ătat solide
Huit formes du carbone : diamant, graphite, lonsdaléite, buckminsterfullerÚne et deux autres fullerÚnes, amorphe, et nanotube de carbone. |
Le carbone est présent dans la nature dans deux formes allotropiques principales :
- le graphite, empilement de structures cristallines hexagonales et monoplanes (graphÚne), et de couleur grise. C'est la forme stable à température et pression ambiante ;
- le diamant, de structure cristalline tétraédrique (structure type « diamant ») est transparent. C'est la forme stable à haute température et haute pression, métastable à température et pression ambiante.
Dans les conditions de pression normales, le carbone est sous la forme graphite, dans laquelle chaque atome est lié à trois autres dans une couche d'anneaux hexagonaux fusionnés, comme ceux des composés aromatiques hydrocarbonés. Grùce à la délocalisation des orbitales , le graphite conduit l'électricité. Le graphite est mou, car les liaisons chimiques entre les plans sont faibles (2 % de celles des plans) et les couches glissent donc facilement les unes par rapport aux autres.
Sous trÚs haute pression, le carbone cristallise dans un systÚme cubique à face centrée nommé diamant, dans lequel chaque atome est lié à quatre autres (distance interatomique de 136 pm). Le diamant, grùce à la résistance des liaisons carbone-carbone, est, avec le nitrure de bore, la matiÚre la plus dure à rayer. à température ambiante, la métamorphose en graphite est si lente qu'elle est indécelable. Sous certaines conditions, le carbone se cristallise en lonsdaléite, une forme similaire au diamant mais hexagonale. De toutes les pierres précieuses, le diamant est la seule à se consumer complÚtement.
En plus du graphite (pur sp2) et du diamant (pur sp3), le carbone existe sous forme amorphe et hautement désordonnée (a-C). Ces formes amorphes du carbone sont un mélange de sites à trois liaisons de type graphite ou à quatre liaisons de type diamant. De nombreuses méthodes sont utilisées pour fabriquer du a-C : pulvérisation, évaporation par faisceau d'électrons, dépÎt à l'arc électrique, ablation laser, etc. En 2019, la molécule cyclique C18 (pur sp1) a été synthétisée par élimination des groupes CO dans l'oxyde C24O6[15].
Les oignons de carbone sont des structures basées sur une structure de type fullerÚne, mais dont la paroi est constituée de plusieurs couches de carbone.
Les formes cylindriques du carbone sont appelĂ©es nanotubes (nanotube de carbone, abrĂ©viation : NTC). Elles ont Ă©tĂ© dĂ©couvertes dans le culot se formant Ă la cathode de l'arc Ă©lectrique durant la synthĂšse de fullerĂšnes. Ces objets de diamĂštre nanomĂ©trique et de longueur atteignant parfois le millimĂštre se prĂ©sentent comme des plans de carbone d'Ă©paisseur monoatomique (ou graphĂšne) enroulĂ©s sur eux-mĂȘmes et formant un tube de diamĂštre nanomĂ©trique). Les nanotubes dont la paroi n'est constituĂ©e que d'un seul plan de carbone sont dits « monofeuillets ». Les nanotubes fabriquĂ©s par la mĂ©thode de l'arc Ă©lectrique sont presque tous « multifeuillets ».
Le graphĂšne est constituĂ© d'un plan unique de carbone d'Ă©paisseur monoatomique. Le graphĂšne peut ĂȘtre simplement obtenu en prĂ©levant un plan unique de carbone d'un cristal de graphite.
Conjointement à ces structures, on observe un grand nombre de nanoparticules polyédriques. à l'image des oignons et des nanotubes multifeuillets, les observations en microscopie électronique en transmission haute résolution ((en) HRTEM : High-resolution Transmission Electron Microscopy) révÚlent que ces nanoparticules de carbone sont constituées de plusieurs couches de graphÚne, fermées, laissant une cavité nanométrique en leur centre.
Liquide et gaz
Ă pression atmosphĂ©rique le carbone (graphite) se sublime Ă 4 100 K. Sous forme gazeuse, il se constitue habituellement en petites chaĂźnes d'atomes appelĂ©es carbynes. Refroidies trĂšs lentement, celles-ci fusionnent pour former les feuilles graphitiques irrĂ©guliĂšres et dĂ©formĂ©es qui composent la suie. Parmi ces derniĂšres, on trouve en particulier, la forme sphĂ©rique monofeuillet C60 appelĂ©e fullerĂšne, ou plus prĂ©cisĂ©ment buckminsterfullerĂšne, et ses variĂ©tĂ©s Cn (20 †n †100), qui forment des structures extrĂȘmement rigides.
Le carbone liquide ne se forme qu'au-dessus de la pression et de la température du point triple, et donc au-delà de 10,8 ± 0,2 MPa (environ 100 fois la pression atmosphérique) et 4 600 ± 300 K[alpha 2].
Composés
Le carbone est le composant essentiel des composés organiques, qui contiennent fréquemment au moins une liaison carbone-hydrogÚne[alpha 3]. Cependant le carbone existe aussi dans la nature sous forme inorganique, principalement sous la forme de dioxyde de carbone, et sous forme minérale.
Carbone organique
La chimie du carbone est essentiellement covalente. Le carbone est à la base d'une multitude de composés pouvant contenir un grand nombre d'atomes, en association avec l'hydrogÚne, l'oxygÚne, l'azote, les halogÚnes, le phosphore, le soufre, et les métaux, par liaisons simples, doubles ou triples. L'étude et la synthÚse de ces composés constituent la chimie organique. Les principaux composés organiques du carbone sont les « hydrocarbures » des molécules associant carbone et hydrogÚne. On classe les hydrocarbures en trois familles :
- les alcanes, oĂč le carbone forme des liaisons sp3 (« simples ») : mĂ©thane CH4, Ă©thane C2H6, etc. ;
- les alcĂšnes, oĂč au moins un carbone forme des liaisons (« double ») (carbones sp2) : Ă©thĂšne (Ă©thylĂšne) C2H4, propĂšne C3H6, etc. ;
- les alcynes, oĂč au moins un carbone forme des liaisons (« triple ») (carbones sp) : Ă©thyne (acĂ©tylĂšne) C2H2, propyne C3H4, etc.
Suivant le nombre d'atomes de carbone, on fait précéder le suffixe -ane, -Úne ou -yne :
- méth-
- Ă©th-
- prop-
- but-
- pent-
- hex-
- hept-
- oct-
- non-
- déc-
La rotation est libre autour des liaisons simples carbone-carbone. En revanche, les liaisons doubles ou triples sont rigides : la liaison double est planaire, les angles de liaison autour des atomes de carbone sont 120°. Cela conduit Ă la formation de diastĂ©rĂ©omĂšres, c'est-Ă -dire de composĂ©s ayant la mĂȘme formule chimique mais une disposition diffĂ©rente des atomes dans l'espace. La liaison triple est linĂ©aire.
En outre, le carbone sp3 peut former des composĂ©s chiraux (du grec kheir (áŒŁ ÏΔίÏ), la main). Le cas le plus simple est un composĂ© possĂ©dant 4 substituants diffĂ©rents autour d'un atome de carbone. Suivant la disposition dans l'espace de ces substituants, on obtient deux molĂ©cules qui sont diffĂ©rentes : elles ne sont pas superposables, il s'agit d'une paire d'Ă©nantiomĂšres. Les Ă©nantiomĂšres sont l'image l'un de l'autre dans un miroir (comme nos deux mains).
Dans les hydrocarbures aromatiques, les atomes de carbone forment des cycles ou noyaux stabilisĂ©s par des liaisons Ï dĂ©localisĂ©es.
Carbone inorganique
Ce type d'atomes de carbone est relativement rare en termes de variété par rapport aux carbones organique et minéral. Il se présente le plus souvent sous forme de complexes inorganiques ou organo-métalliques qui intÚgrent un atome de carbone nu ou une molécule de CO ou de CO2, dans leurs sphÚres de coordination. Par exemple :
Carbone minéral
La molĂ©cule de dioxyde de carbone CO2 existe Ă l'Ă©tat gazeux dans l'atmosphĂšre terrestre. Une certaine quantitĂ© de ce CO2 se dissout dans les eaux ocĂ©aniques et continentales, et une partie du CO2 dissous rĂ©agit avec la molĂ©cule d'eau pour former de l'acide carbonique H2CO3 suivant la rĂ©action :H2O + CO2(dissous) â H2CO3.
Puis H2CO3 (dihydrogĂ©nocarbonate, ou acide carbonique), Ă©tant un diacide, cĂšde ses deux protons dans la mesure des constantes d'aciditĂ© des couples acido-basiques (H2CO3/HCO3â) et (HCO3â/CO32â) et de la composition initiale en solutĂ©s acido-basiques de l'eau selon les Ă©quations :H2CO3 + H2O â HCO3â (ion hydrogĂ©nocarbonate, ou bicarbonate) + H3O+ (ion hydronium, ou proton hydratĂ©)et :HCO3â + H2O â CO32â (ion carbonate) + H3O+.
Or il se trouve que dans l'eau de mer, ce systĂšme de carbonates est prĂ©sent en grandes quantitĂ©s et dans des proportions telles qu'il joue un rĂŽle tampon fondamental dans l'aciditĂ© de l'eau ocĂ©anique (pH 8,1-8,4) qu'il permet de rendre trĂšs stable. Ce taux de carbonates (et de borates, pour ĂȘtre exact) s'appelle l'alcalinitĂ© ou titre alcalimĂ©trique complet (TAC, mesurĂ© en degrĂ©s français, ou kH mesurĂ© en °allemands ; il existe d'autres unitĂ©s. Le mieux est de parler en ppm, ou parties par million). Ce pH a permis Ă des quantitĂ©s « gĂ©ologiques » de tests calcaires de protozoaires planctoniques de former des roches sĂ©dimentaires calcaires constituĂ©es essentiellement d'un cristal de carbonate de calcium et de magnĂ©sium (mĂ©lange qu'on appelle le calcaire) : la pierre de Paris, le marbre, etc. Toute cette chimie est traditionnellement incluse dans la chimie inorganique, c'est-Ă -dire minĂ©rale, bien qu'il y ait Ă©videmment de nombreux points sur lesquels cela ne se justifie pas. Ainsi, on pourra qualifier le carbone contenu dans le dioxyde de carbone, l'acide carbonique, l'hydrogĂ©nocarbonate et le carbonate, de carbone inorganique. C'est aussi valable pour le carbone diamant et les autres variĂ©tĂ©s allotropiques du cristal de carbone.
Dangers du carbone et de ses composés
Le carbone pur a une faible toxicitĂ© pour les humains et peut ĂȘtre manipulĂ© et mĂȘme ingĂ©rĂ© en toute sĂ©curitĂ© sous la forme de graphite ou de charbon de bois. Il est rĂ©sistant Ă la dissolution ou l'attaque chimique, mĂȘme dans le contenu acide du tractus digestif, par exemple. Le charbon de bois provenant des noix de coco est d'ailleurs utilisĂ© en mĂ©decine.
En revanche, le disulfure de carbone CS2, quoique de structure similaire au dioxyde de carbone, est un liquide hautement toxique utilisé comme solvant (vulcanisation du caoutchouc).
Les autres oxydes de carbone sont le monoxyde de carbone CO, et le suboxyde de carbone C3O2, moins commun. Le monoxyde de carbone est un gaz incolore et inodore, formĂ© par combustion incomplĂšte des composĂ©s organiques ou du carbone pur (charbon). Le monoxyde de carbone se lie plus fortement que l'oxygĂšne, Ă l'hĂ©moglobine sanguine pour former de la carboxyhĂ©moglobine, un composĂ© stable. Le rĂ©sultat de cette rĂ©action est l'empoisonnement des molĂ©cules d'hĂ©moglobine, ce qui peut ĂȘtre mortel (voir l'entrĂ©e en question).
L'ion cyanure CNâ a un comportement chimique similaire Ă un ion halogĂ©nure. Les sels contenant l'ion cyanure sont hautement toxiques. Le cyanogĂšne, un gaz de composition (CN)2 est Ă©galement proche des halogĂšnes.
Avec les mĂ©taux, le carbone forme des carbures C4â ou des acĂ©tylures C22â. Quoi qu'il arrive, avec une Ă©lectronĂ©gativitĂ© de 2,5, le carbone prĂ©fĂšre former des liaisons covalentes. Quelques carbures sont des treillis covalents, comme le carbure de silicium, SiC, qui ressemble au diamant, et est d'ailleurs utilisĂ© pour la taille de ceux-ci.
La toxicité des nouvelles formes allotropiques du carbone (fullerÚnes, nanotubes, graphÚne) est aujourd'hui trÚs étudiée. à l'état natif, ces nanostructures restent difficiles à filtrer dans l'air et pourraient constituer un danger qu'il est nécessaire d'évaluer[19]. à noter que dans le cadre de leur utilisation, ces composés se trouvent généralement dispersés dans un solvant, ou fixés sur un substrat solide.
Notes et références
Notes
- Voir Datation par le carbone 14.
- Le carbone n'Ă©tant liquide que dans des conditions difficiles Ă atteindre, et par ailleurs sans grand intĂ©rĂȘt pratique, l'expression fusion du carbone dĂ©signe gĂ©nĂ©ralement sa fusion nuclĂ©aire et non sa fusion au sens ordinaire du terme.
- Il existe des composés organiques qui ne contiennent pas de liaison C-H, par exemple l'urée ou l'hexachloroéthane.
Références
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- L' IUPAC Commission on Isotopic Abundances and Atomic Weights donne: min: 12,0096 max: 12,0116 moy: 12,0106 ± 0,001; valeur cohérente avec une teneur en isotope 13 de 1,0565 %
- (en) Beatriz Cordero, VerĂłnica GĂłmez, Ana E. Platero-Prats, Marc RevĂ©s, Jorge EcheverrĂa, Eduard Cremades, Flavia BarragĂĄn et Santiago Alvarez, « Covalent radii revisited », Dalton Transactions,â , p. 2832 - 2838 (DOI 10.1039/b801115j)
- Paul Arnaud, Brigitte Jamart, Jacques Bodiguel, Nicolas Brosse, Chimie Organique 1er cycle/Licence, PCEM, Pharmacie, Cours, QCM et applications, Dunod, , 710 p., Broché (ISBN 2100070355)
- "Ionization Energies of Atoms and Atomic Ions," in CRC Handbook of Chemistry and Physics, 91st Edition (Internet Version 2011), W. M. Haynes, ed., CRC Press/Taylor and Francis, Boca Raton, FL., p. 10-203
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- Base de données Chemical Abstracts interrogée via SciFinder Web le 15 décembre 2009 (résultats de la recherche)
- « Carbone » dans la base de données de produits chimiques Reptox de la CSST (organisme québécois responsable de la sécurité et de la santé au travail), consulté le 25 avril 2009
- Informations lexicographiques et Ă©tymologiques de « Carbone » (sens Ătymol. et Hist.) dans le TrĂ©sor de la langue française informatisĂ©, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales
- (en) M. E. Weeks, « The discovery of elements. I. Elements known to the ancient world », Journal of Chemical Education,â vol 9(1) 1932, p. 4-10
- Ancien Testament, Ex., 28:18; 39:11; Eze., 28:13
- R.-A. Ferchault de Réaumur "L'art de convertir le fer forgé en acier, et l'art d'adoucir le fer fondu, ou de faire des ouvrages de fer fondu aussi finis que le fer forgé" (1722)
- Méthode de nomenclature chimique proposée par MM. de Morveau, Lavoisier, Bertholet et de Fourcroy, 1787, p. 44.
- (en) Katharina Kaiser, Lorel M. Scriven, Fabian Schulz, Przemyslaw Gawel, Leo Gross et Harry L. Anderson, « An sp-hybridized molecular carbon allotrope, cyclo[18]carbon », Science, vol. 365, no 6459,â , p. 1299-1301 (DOI 10.1126/science.aay1914).
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- Chemistry of the elements, N.N. Greenwood (en) and A. Earnshaw, Pergamon press, 1994, p. 356. (ISBN 0-08-022057-6).
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- INRS, Myriam Ricaud, Dominique Lafon et Frédérique Roos, Les nanotubes de carbones : quels risques, quelle prévention ?, 2008.
Voir aussi
Bibliographie
- Patrick Bernier et Serge Lefrant, Le carbone dans tous ses Ă©tats, Taylor & Francis, , 584 p. (lire en ligne)
- GĂ©rard Borvon, Histoire du carbone et du CO2, Vuibert, 2013
- Bernadette Bensaude-Vincent, Sacha Loeve, Carbone. Ses vies, ses Ćuvres, Ăditions du Seuil, , 349 p. (lire en ligne)
Articles connexes
Liens externes
- Ressource relative à la santé :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- (en) « Technical data for Carbon » (consulté le ), avec en sous-pages les données connues pour chaque isotope
- (en) Los Alamos National Laboratory - Carbon
- (en) WebElements.com - Carbon
- (en) EnvironmentalChemistry.com - Carbon
- Lavoisier et la naissance du mot carbone
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1 | H | He | |||||||||||||||||||||||||||||||
2 | Li | Be | B | C | N | O | F | Ne | |||||||||||||||||||||||||
3 | Na | Mg | Al | Si | P | S | Cl | Ar | |||||||||||||||||||||||||
4 | K | Ca | Sc | Ti | V | Cr | Mn | Fe | Co | Ni | Cu | Zn | Ga | Ge | As | Se | Br | Kr | |||||||||||||||
5 | Rb | Sr | Y | Zr | Nb | Mo | Tc | Ru | Rh | Pd | Ag | Cd | In | Sn | Sb | Te | I | Xe | |||||||||||||||
6 | Cs | Ba | La | Ce | Pr | Nd | Pm | Sm | Eu | Gd | Tb | Dy | Ho | Er | Tm | Yb | Lu | Hf | Ta | W | Re | Os | Ir | Pt | Au | Hg | Tl | Pb | Bi | Po | At | Rn | |
7 | Fr | Ra | Ac | Th | Pa | U | Np | Pu | Am | Cm | Bk | Cf | Es | Fm | Md | No | Lr | Rf | Db | Sg | Bh | Hs | Mt | Ds | Rg | Cn | Nh | Fl | Mc | Lv | Ts | Og | |
8 | 119 | 120 | * | ||||||||||||||||||||||||||||||
* | 121 | 122 | 123 | 124 | 125 | 126 | 127 | 128 | 129 | 130 | 131 | 132 | 133 | 134 | 135 | 136 | 137 | 138 | 139 | 140 | 141 | 142 |