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Carbone

Le carbone est l'élément chimique de numéro atomique 6 et de symbole C. Il possÚde trois isotopes naturels :

Carbone
Image illustrative de l’article Carbone
Graphite (Ă  gauche) et diamant (Ă  droite), les deux allotropes du carbone les plus connus
Position dans le tableau périodique
Symbole C
Nom Carbone
Numéro atomique 6
Groupe 14
Période 2e période
Bloc Bloc p
Famille d'éléments Non-métal
Configuration Ă©lectronique [He] 2s2 2p2
Électrons par niveau d’énergie 2, 4
Propriétés atomiques de l'élément
Masse atomique 12,010 74 ± 0,000 8 u[1] - [2]
Rayon atomique (calc) 70 pm (67 pm)
Rayon de covalence sp3 76 ± 1 pm[3]

sp2 73 ± 2 pm[3]
sp 69 ± 1 pm[3]

Rayon de van der Waals 150 pm[4]
État d’oxydation -4, 0, +4, +2
ÉlectronĂ©gativitĂ© (Pauling) 2,55
Oxyde Acide faible
Énergies d’ionisation[5]
1re : 11,260 30 eV 2e : 24,383 3 eV
3e : 47,887 8 eV 4e : 64,493 9 eV
5e : 392,087 eV 6e : 489,993 34 eV
Isotopes les plus stables
Iso AN PĂ©riode MD Ed PD
MeV
12C98,93 %stable avec 6 neutrons
13C1,07 %stable avec 7 neutrons
14Ctrace5 730 ansÎČ–0,15614N
Propriétés physiques du corps simple
État ordinaire Solide diamagnĂ©tique
Allotrope Ă  l'Ă©tat standard Graphite
Autres allotropes Diamant, graphĂšne, nanotubes, fullerĂšnes, carbone amorphe
Masse volumique 1,8 à 2,1 g·cm-3 (amorphe),

1,9 à 2,3 g·cm-3 (graphite),
3,15 à 3,53 g·cm-3 (diamant),
3,513 g·cm-3 (diamant gemme, 25 °C)[1]

SystĂšme cristallin Hexagonal[6] (graphite)
Cubique diamant[7] (diamant)
Dureté (Mohs) 0,5
Couleur Noir (graphite)
Point d’ébullition 3 825 °C (sublimation)[1]
Énergie de vaporisation 355,8 kJ·mol-1
Point triple 4 489 °C, 10 800 kPa
Volume molaire 5,29×10-6 m3·mol-1
Vitesse du son 18 350 m·s-1 Ă  20 °C
Chaleur massique 710 J·kg-1·K-1
ConductivitĂ© Ă©lectrique 61×103 S·m-1
Conductivité thermique 129 W·m-1·K-1
Divers
No CAS 7440-44-0[8]
No ECHA 100.028.321
Précautions
SIMDUT[9]

Produit non contrÎlé

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

Le carbone est l'élément le plus léger du groupe 14 du tableau périodique. Le corps simple carbone présente plusieurs formes allotropiques dont principalement le graphite et le diamant. L'élément carbone forme divers composés inorganiques comme le dioxyde de carbone CO2, et une grande variété de composés organiques et de polymÚres. C'est l'élément de base de toutes les formes de vie connues.

Le carbone est le 4e élément le plus abondant dans l'univers et le 15e le plus abondant dans la croûte terrestre. Il est présent sur Terre à l'état de corps simple (charbon et diamants), de composés inorganiques (CO2) et de composés organiques (biomasse, pétrole et gaz naturel). De nombreuses structures basées sur le carbone ont également été synthétisées : charbon actif, noir de carbone, fibres, nanotubes, fullerÚnes et graphÚne.

La combustion du carbone sous toutes ses formes a été le fondement du développement technologique dÚs la préhistoire. Les matériaux à base de carbone ont des applications dans de nombreux autres domaines : matériaux composites, batteries lithium-ion, dépollution de l'air et de l'eau, électrodes pour les fours à arc ou la synthÚse de l'aluminium, etc.

Histoire et Ă©tymologie

Le nom carbone vient du latin carbo, carbƍnis (« charbon »)[10]. La fabrication de carbone sous forme de charbon de bois par pyrolyse du bois sous une couche de terre Ă©tait aussi connue des Romains[11]. Le carbone sous sa forme diamant est connu depuis l'antiquitĂ© en Asie, il est aussi mentionnĂ© dans l'ancien testament[12]. Son nom vient aussi du romain adĂĄmas, adĂĄmantis (« acier dur »).

La notion d'élément carbone apparaßt lorsque René-Antoine Ferchault de Réaumur étudie la formation d'acier à partir de fer, il constate que cette transformation correspond à l'absorption d'un élément par le fer[13]. En 1772, Antoine Lavoisier étudie ensuite la combustion de charbon et de diamants, il constate la formation notable de dioxyde de carbone mais ne détecte pas la formation d'eau. Il prouve ainsi que ces deux matériaux sont formés uniquement de carbone.

Le graphite naturel était connu depuis l'antiquité, mais sa nature n'était pas comprise car on le confondait avec la molybdénite et on croyait que c'était une forme de plomb[11]. En 1779, Carl Wilhelm Scheele démontre, lui aussi par oxydation du graphite, qu'il est composé principalement de carbone. En 1787, la Nomenclature chimique de Louis-Bernard Guyton-Morveau lui consacre un article en définissant le carbone comme la forme pure du charbon[14].

Le nom « carbone » n'apparaßt dans le dictionnaire de l'Académie française qu'à sa 6e édition (1832-5).

L'histoire est ensuite marquée par l'importance accrue du carbone, on peut citer par exemple :

ÉlĂ©ment

Formation

L'Ă©lĂ©ment carbone n'est pas directement issu du Big Bang (nuclĂ©osynthĂšse primordiale), car les conditions de sa formation n'Ă©taient pas rĂ©unies (la dilatation et le refroidissement de l'univers ont Ă©tĂ© trop rapides). Le carbone est en revanche produit en masse dans le cƓur des Ă©toiles trĂšs massives, dites de la branche horizontale, oĂč trois noyaux d'hĂ©lium fusionnent (rĂ©action triple alpha).

Le carbone est présent sur Terre depuis la formation de celle-ci. Il existe sous forme de sédiments, charbon, pétrole, et également sous sa forme pure graphite, diamant. Les diamants naturels pouvant se trouver dans la kimberlite des cheminées d'anciens volcans, notamment en Afrique du Sud et dans l'Arkansas. On peut parfois trouver des diamants microscopiques dans certaines météorites.

Isotopes et masse atomique

Le carbone possĂšde deux isotopes stables dans la nature :

  • 12C (abondance = 98,93 %) qui a Ă©tĂ© choisi comme nuclĂ©ide de rĂ©fĂ©rence unique pour la masse atomique 12, aprĂšs plusieurs propositions (anciennement l’hydrogĂšne, puis conjointement avec l’oxygĂšne pour les chimistes) ;
  • 13C (abondance = 1,07 %).

La masse atomique du carbone, 12,010 7, est lĂ©gĂšrement supĂ©rieure Ă  12 en raison de la prĂ©sence de l'isotope, 13C.

Le carbone possĂšde aussi deux radio-isotopes :

  • 14C : pĂ©riode radioactive de 5 730 ans couramment utilisĂ© pour la datation d'objets archĂ©ologiques jusqu'Ă  50 000 ans. Il ne sera d'aucune utilitĂ© pour les archĂ©ologues de demain, intĂ©ressĂ©s par les trĂ©sors de la civilisation actuelle, car les explosions thermonuclĂ©aires, rĂ©alisĂ©es dans l'atmosphĂšre Ă  partir des annĂ©es 1960, ont crĂ©Ă© des excĂšs considĂ©rables ;
  • 11C a une pĂ©riode de 20 minutes. Cette courte pĂ©riode et la relative facilitĂ© de substituer un atome de 11C Ă  un atome de carbone 12C (stable) en font un isotope utilisĂ© en mĂ©decine nuclĂ©aire, notamment en tomographie Ă  Ă©mission de positon. Les radiotraceurs les plus utilisĂ©s Ă  ce jour sont le 11C-Raclopride qui se fixe prĂ©fĂ©rentiellement sur les rĂ©cepteurs dopaminergiques D2, et le 11C-AcĂ©tate utilisĂ© en imagerie cardiaque.

Structure Ă©lectronique

Le carbone possédant six électrons adopte une configuration électronique à l'état fondamental 1s2 2s2 2p2. Il possÚde quatre électrons sur sa couche de valence, ce qui lui permet de former quatre liaisons covalentes, dont des liaisons de type (premiÚre liaison avec un atome) ou de type (seconde ou troisiÚme liaison). Les liaisons de type sont toujours accompagnées d'une liaison de type . Le recouvrement des fonctions électroniques dans une liaison est plus faible. Ces liaisons sont donc moins « solides ».

Allotropes

État solide

Huit formes du carbone : diamant, graphite, lonsdaléite, buckminsterfullerÚne et deux autres fullerÚnes, amorphe, et nanotube de carbone.
Le diamant et le graphite sont les deux formes allotropiques les plus répandues du carbone, elles diffÚrent par leur aspect (en haut) et leurs propriétés. Cette différence est due à leur structure (en bas).

Le carbone est présent dans la nature dans deux formes allotropiques principales :

  • le graphite, empilement de structures cristallines hexagonales et monoplanes (graphĂšne), et de couleur grise. C'est la forme stable Ă  tempĂ©rature et pression ambiante ;
  • le diamant, de structure cristalline tĂ©traĂ©drique (structure type « diamant ») est transparent. C'est la forme stable Ă  haute tempĂ©rature et haute pression, mĂ©tastable Ă  tempĂ©rature et pression ambiante.

Dans les conditions de pression normales, le carbone est sous la forme graphite, dans laquelle chaque atome est lié à trois autres dans une couche d'anneaux hexagonaux fusionnés, comme ceux des composés aromatiques hydrocarbonés. Grùce à la délocalisation des orbitales , le graphite conduit l'électricité. Le graphite est mou, car les liaisons chimiques entre les plans sont faibles (2 % de celles des plans) et les couches glissent donc facilement les unes par rapport aux autres.

Sous trĂšs haute pression, le carbone cristallise dans un systĂšme cubique Ă  face centrĂ©e nommĂ© diamant, dans lequel chaque atome est liĂ© Ă  quatre autres (distance interatomique de 136 pm). Le diamant, grĂące Ă  la rĂ©sistance des liaisons carbone-carbone, est, avec le nitrure de bore, la matiĂšre la plus dure Ă  rayer. À tempĂ©rature ambiante, la mĂ©tamorphose en graphite est si lente qu'elle est indĂ©celable. Sous certaines conditions, le carbone se cristallise en lonsdalĂ©ite, une forme similaire au diamant mais hexagonale. De toutes les pierres prĂ©cieuses, le diamant est la seule Ă  se consumer complĂštement.

En plus du graphite (pur sp2) et du diamant (pur sp3), le carbone existe sous forme amorphe et hautement désordonnée (a-C). Ces formes amorphes du carbone sont un mélange de sites à trois liaisons de type graphite ou à quatre liaisons de type diamant. De nombreuses méthodes sont utilisées pour fabriquer du a-C : pulvérisation, évaporation par faisceau d'électrons, dépÎt à l'arc électrique, ablation laser, etc. En 2019, la molécule cyclique C18 (pur sp1) a été synthétisée par élimination des groupes CO dans l'oxyde C24O6[15].

Les oignons de carbone sont des structures basées sur une structure de type fullerÚne, mais dont la paroi est constituée de plusieurs couches de carbone.

Les formes cylindriques du carbone sont appelĂ©es nanotubes (nanotube de carbone, abrĂ©viation : NTC). Elles ont Ă©tĂ© dĂ©couvertes dans le culot se formant Ă  la cathode de l'arc Ă©lectrique durant la synthĂšse de fullerĂšnes. Ces objets de diamĂštre nanomĂ©trique et de longueur atteignant parfois le millimĂštre se prĂ©sentent comme des plans de carbone d'Ă©paisseur monoatomique (ou graphĂšne) enroulĂ©s sur eux-mĂȘmes et formant un tube de diamĂštre nanomĂ©trique). Les nanotubes dont la paroi n'est constituĂ©e que d'un seul plan de carbone sont dits « monofeuillets ». Les nanotubes fabriquĂ©s par la mĂ©thode de l'arc Ă©lectrique sont presque tous « multifeuillets ».

Le graphĂšne est constituĂ© d'un plan unique de carbone d'Ă©paisseur monoatomique. Le graphĂšne peut ĂȘtre simplement obtenu en prĂ©levant un plan unique de carbone d'un cristal de graphite.

Conjointement Ă  ces structures, on observe un grand nombre de nanoparticules polyĂ©driques. À l'image des oignons et des nanotubes multifeuillets, les observations en microscopie Ă©lectronique en transmission haute rĂ©solution ((en) HRTEM : High-resolution Transmission Electron Microscopy) rĂ©vĂšlent que ces nanoparticules de carbone sont constituĂ©es de plusieurs couches de graphĂšne, fermĂ©es, laissant une cavitĂ© nanomĂ©trique en leur centre.

Liquide et gaz

À pression atmosphĂ©rique le carbone (graphite) se sublime Ă  4 100 K. Sous forme gazeuse, il se constitue habituellement en petites chaĂźnes d'atomes appelĂ©es carbynes. Refroidies trĂšs lentement, celles-ci fusionnent pour former les feuilles graphitiques irrĂ©guliĂšres et dĂ©formĂ©es qui composent la suie. Parmi ces derniĂšres, on trouve en particulier, la forme sphĂ©rique monofeuillet C60 appelĂ©e fullerĂšne, ou plus prĂ©cisĂ©ment buckminsterfullerĂšne, et ses variĂ©tĂ©s Cn (20 ≀ n ≀ 100), qui forment des structures extrĂȘmement rigides.

Le carbone liquide ne se forme qu'au-dessus de la pression et de la tempĂ©rature du point triple, et donc au-delĂ  de 10,8 Â± 0,2 MPa (environ 100 fois la pression atmosphĂ©rique) et 4 600 Â± 300 K[alpha 2].

Composés

Le carbone est le composant essentiel des composés organiques, qui contiennent fréquemment au moins une liaison carbone-hydrogÚne[alpha 3]. Cependant le carbone existe aussi dans la nature sous forme inorganique, principalement sous la forme de dioxyde de carbone, et sous forme minérale.

Carbone organique

La chimie du carbone est essentiellement covalente. Le carbone est à la base d'une multitude de composés pouvant contenir un grand nombre d'atomes, en association avec l'hydrogÚne, l'oxygÚne, l'azote, les halogÚnes, le phosphore, le soufre, et les métaux, par liaisons simples, doubles ou triples. L'étude et la synthÚse de ces composés constituent la chimie organique. Les principaux composés organiques du carbone sont les « hydrocarbures » des molécules associant carbone et hydrogÚne. On classe les hydrocarbures en trois familles :

Suivant le nombre d'atomes de carbone, on fait précéder le suffixe -ane, -Úne ou -yne :

  1. méth-
  2. Ă©th-
  3. prop-
  4. but-
  5. pent-
  6. hex-
  7. hept-
  8. oct-
  9. non-
  10. déc-

La rotation est libre autour des liaisons simples carbone-carbone. En revanche, les liaisons doubles ou triples sont rigides : la liaison double est planaire, les angles de liaison autour des atomes de carbone sont 120°. Cela conduit Ă  la formation de diastĂ©rĂ©omĂšres, c'est-Ă -dire de composĂ©s ayant la mĂȘme formule chimique mais une disposition diffĂ©rente des atomes dans l'espace. La liaison triple est linĂ©aire.

En outre, le carbone sp3 peut former des composĂ©s chiraux (du grec kheir (áŒŁ Ï‡Î”ÎŻÏ), la main). Le cas le plus simple est un composĂ© possĂ©dant 4 substituants diffĂ©rents autour d'un atome de carbone. Suivant la disposition dans l'espace de ces substituants, on obtient deux molĂ©cules qui sont diffĂ©rentes : elles ne sont pas superposables, il s'agit d'une paire d'Ă©nantiomĂšres. Les Ă©nantiomĂšres sont l'image l'un de l'autre dans un miroir (comme nos deux mains).

Dans les hydrocarbures aromatiques, les atomes de carbone forment des cycles ou noyaux stabilisĂ©s par des liaisons π dĂ©localisĂ©es.

Carbone inorganique

Ce type d'atomes de carbone est relativement rare en termes de variété par rapport aux carbones organique et minéral. Il se présente le plus souvent sous forme de complexes inorganiques ou organo-métalliques qui intÚgrent un atome de carbone nu ou une molécule de CO ou de CO2, dans leurs sphÚres de coordination. Par exemple :

  • C dans [Fe5C(CO)15 ] et [Ru6C(CO)17][17] ;
  • CO dans les nombreux complexes du type Ni(CO)4 ou Fe(CO)5 ;
  • CO2 dans le complexe [Ni(CO2){P(C6H11)3}2]0,75C6H5Me[18].

Carbone minéral

La molĂ©cule de dioxyde de carbone CO2 existe Ă  l'Ă©tat gazeux dans l'atmosphĂšre terrestre. Une certaine quantitĂ© de ce CO2 se dissout dans les eaux ocĂ©aniques et continentales, et une partie du CO2 dissous rĂ©agit avec la molĂ©cule d'eau pour former de l'acide carbonique H2CO3 suivant la rĂ©action :H2O + CO2(dissous) ⇔ H2CO3.

Puis H2CO3 (dihydrogĂ©nocarbonate, ou acide carbonique), Ă©tant un diacide, cĂšde ses deux protons dans la mesure des constantes d'aciditĂ© des couples acido-basiques (H2CO3/HCO3−) et (HCO3−/CO32−) et de la composition initiale en solutĂ©s acido-basiques de l'eau selon les Ă©quations :H2CO3 + H2O ⇔ HCO3− (ion hydrogĂ©nocarbonate, ou bicarbonate) + H3O+ (ion hydronium, ou proton hydratĂ©)et :HCO3− + H2O ⇔ CO32− (ion carbonate) + H3O+.

Or il se trouve que dans l'eau de mer, ce systĂšme de carbonates est prĂ©sent en grandes quantitĂ©s et dans des proportions telles qu'il joue un rĂŽle tampon fondamental dans l'aciditĂ© de l'eau ocĂ©anique (pH 8,1-8,4) qu'il permet de rendre trĂšs stable. Ce taux de carbonates (et de borates, pour ĂȘtre exact) s'appelle l'alcalinitĂ© ou titre alcalimĂ©trique complet (TAC, mesurĂ© en degrĂ©s français, ou kH mesurĂ© en °allemands ; il existe d'autres unitĂ©s. Le mieux est de parler en ppm, ou parties par million). Ce pH a permis Ă  des quantitĂ©s « gĂ©ologiques » de tests calcaires de protozoaires planctoniques de former des roches sĂ©dimentaires calcaires constituĂ©es essentiellement d'un cristal de carbonate de calcium et de magnĂ©sium (mĂ©lange qu'on appelle le calcaire) : la pierre de Paris, le marbre, etc. Toute cette chimie est traditionnellement incluse dans la chimie inorganique, c'est-Ă -dire minĂ©rale, bien qu'il y ait Ă©videmment de nombreux points sur lesquels cela ne se justifie pas. Ainsi, on pourra qualifier le carbone contenu dans le dioxyde de carbone, l'acide carbonique, l'hydrogĂ©nocarbonate et le carbonate, de carbone inorganique. C'est aussi valable pour le carbone diamant et les autres variĂ©tĂ©s allotropiques du cristal de carbone.

Dangers du carbone et de ses composés

Le carbone pur a une faible toxicitĂ© pour les humains et peut ĂȘtre manipulĂ© et mĂȘme ingĂ©rĂ© en toute sĂ©curitĂ© sous la forme de graphite ou de charbon de bois. Il est rĂ©sistant Ă  la dissolution ou l'attaque chimique, mĂȘme dans le contenu acide du tractus digestif, par exemple. Le charbon de bois provenant des noix de coco est d'ailleurs utilisĂ© en mĂ©decine.

En revanche, le disulfure de carbone CS2, quoique de structure similaire au dioxyde de carbone, est un liquide hautement toxique utilisé comme solvant (vulcanisation du caoutchouc).

Les autres oxydes de carbone sont le monoxyde de carbone CO, et le suboxyde de carbone C3O2, moins commun. Le monoxyde de carbone est un gaz incolore et inodore, formĂ© par combustion incomplĂšte des composĂ©s organiques ou du carbone pur (charbon). Le monoxyde de carbone se lie plus fortement que l'oxygĂšne, Ă  l'hĂ©moglobine sanguine pour former de la carboxyhĂ©moglobine, un composĂ© stable. Le rĂ©sultat de cette rĂ©action est l'empoisonnement des molĂ©cules d'hĂ©moglobine, ce qui peut ĂȘtre mortel (voir l'entrĂ©e en question).

L'ion cyanure CN− a un comportement chimique similaire Ă  un ion halogĂ©nure. Les sels contenant l'ion cyanure sont hautement toxiques. Le cyanogĂšne, un gaz de composition (CN)2 est Ă©galement proche des halogĂšnes.

Avec les mĂ©taux, le carbone forme des carbures C4− ou des acĂ©tylures C22−. Quoi qu'il arrive, avec une Ă©lectronĂ©gativitĂ© de 2,5, le carbone prĂ©fĂšre former des liaisons covalentes. Quelques carbures sont des treillis covalents, comme le carbure de silicium, SiC, qui ressemble au diamant, et est d'ailleurs utilisĂ© pour la taille de ceux-ci.

La toxicitĂ© des nouvelles formes allotropiques du carbone (fullerĂšnes, nanotubes, graphĂšne) est aujourd'hui trĂšs Ă©tudiĂ©e. À l'Ă©tat natif, ces nanostructures restent difficiles Ă  filtrer dans l'air et pourraient constituer un danger qu'il est nĂ©cessaire d'Ă©valuer[19]. À noter que dans le cadre de leur utilisation, ces composĂ©s se trouvent gĂ©nĂ©ralement dispersĂ©s dans un solvant, ou fixĂ©s sur un substrat solide.

Notes et références

Notes

  1. Voir Datation par le carbone 14.
  2. Le carbone n'Ă©tant liquide que dans des conditions difficiles Ă  atteindre, et par ailleurs sans grand intĂ©rĂȘt pratique, l'expression fusion du carbone dĂ©signe gĂ©nĂ©ralement sa fusion nuclĂ©aire et non sa fusion au sens ordinaire du terme.
  3. Il existe des composés organiques qui ne contiennent pas de liaison C-H, par exemple l'urée ou l'hexachloroéthane.

Références

  1. (en) David R. Lide, CRC Handbook of Chemistry and Physics, CRC Press Inc, , 90e éd., 2804 p., Relié (ISBN 978-1-420-09084-0)
  2. L' IUPAC Commission on Isotopic Abundances and Atomic Weights donne: min: 12,0096 max: 12,0116 moy: 12,0106 ± 0,001; valeur cohérente avec une teneur en isotope 13 de 1,0565 %
  3. (en) Beatriz Cordero, VerĂłnica GĂłmez, Ana E. Platero-Prats, Marc RevĂ©s, Jorge EcheverrĂ­a, Eduard Cremades, Flavia BarragĂĄn et Santiago Alvarez, « Covalent radii revisited », Dalton Transactions,‎ , p. 2832 - 2838 (DOI 10.1039/b801115j)
  4. Paul Arnaud, Brigitte Jamart, Jacques Bodiguel, Nicolas Brosse, Chimie Organique 1er cycle/Licence, PCEM, Pharmacie, Cours, QCM et applications, Dunod, , 710 p., Broché (ISBN 2100070355)
  5. "Ionization Energies of Atoms and Atomic Ions," in CRC Handbook of Chemistry and Physics, 91st Edition (Internet Version 2011), W. M. Haynes, ed., CRC Press/Taylor and Francis, Boca Raton, FL., p. 10-203
  6. (en) D. D. L. CHUNG, « Review Graphite », Journal of Materials Science (en), vol. 37,‎ , p. 1475 – 1489 (DOI 10.1023/A:1014915307738)
  7. (en) JenƑ Sólyom, Fundamentals of the physics of solids vol. 1 Structure and Dynamics, Springer, , 204 p.
  8. Base de données Chemical Abstracts interrogée via SciFinder Web le 15 décembre 2009 (résultats de la recherche)
  9. « Carbone » dans la base de données de produits chimiques Reptox de la CSST (organisme québécois responsable de la sécurité et de la santé au travail), consulté le 25 avril 2009
  10. Informations lexicographiques et Ă©tymologiques de « Carbone » (sens Étymol. et Hist.) dans le TrĂ©sor de la langue française informatisĂ©, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales
  11. (en) M. E. Weeks, « The discovery of elements. I. Elements known to the ancient world », Journal of Chemical Education,‎ vol 9(1) 1932, p. 4-10
  12. Ancien Testament, Ex., 28:18; 39:11; Eze., 28:13
  13. R.-A. Ferchault de Réaumur "L'art de convertir le fer forgé en acier, et l'art d'adoucir le fer fondu, ou de faire des ouvrages de fer fondu aussi finis que le fer forgé" (1722)
  14. Méthode de nomenclature chimique proposée par MM. de Morveau, Lavoisier, Bertholet et de Fourcroy, 1787, p. 44.
  15. (en) Katharina Kaiser, Lorel M. Scriven, Fabian Schulz, Przemyslaw Gawel, Leo Gross et Harry L. Anderson, « An sp-hybridized molecular carbon allotrope, cyclo[18]carbon », Science, vol. 365, no 6459,‎ , p. 1299-1301 (DOI 10.1126/science.aay1914).
  16. (en) J. M. Zazula, « On Graphite Transformations at High Temperature and Pressure Induced by Absorption of the LHC Beam » [PDF], sur CERN, (consulté en ).
  17. Chemistry of the elements, N.N. Greenwood (en) and A. Earnshaw, Pergamon press, 1994, p. 356. (ISBN 0-08-022057-6).
  18. Chemistry of the elements, N.N. Greenwood and A. Earnshaw, Pergamon press, 1994, p. 331. (ISBN 0-08-022057-6).
  19. INRS, Myriam Ricaud, Dominique Lafon et Frédérique Roos, Les nanotubes de carbones : quels risques, quelle prévention ?, 2008.

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes



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