AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Eau

L'eau est une substance chimique constituée de molécules H2O. Ce composé, trÚs stable, mais aussi trÚs réactif, est un excellent solvant à l'état liquide. Dans de nombreux contextes, le terme eau est employé au sens restreint d'eau à l'état liquide, ou pour désigner une solution aqueuse diluée (eau douce, eau potable, eau de mer, eau de chaux, etc.).

Eau
Image illustrative de l’article Eau
Identification
Nom UICPA eau
Synonymes

monoxyde de dihydrogÚne, oxyde d'hydrogÚne, hydrogénol, hydroxyde d'hydrogÚne, oxyde dihydrogéné, oxydane

No CAS 7732-18-5
No ECHA 100.028.902
No CE 231-791-2
PubChem 962
ChEBI 15377
SMILES
InChI
Apparence liquide incolore[alpha 1], inodore et insipide
Propriétés chimiques
Formule H2O [IsomĂšres]
Masse molaire[2] 18,015 3 ± 0,000 4 g/mol
H 11,19 %, O 88,81 %, 18,015 28 g mol−1
pKa pKe = 14,0
Moment dipolaire 1,8546 D
Indice d’iode gI2 100g−1
Indice d’acide mgKOH g−1
Indice de saponification mgKOH g−1
Propriétés physiques
T° fusion 0 °C Ă  1,013 25 bar
T° Ă©bullition 100 °C Ă  1,013 25 bar[3], 100,02 °C ± 0,04[4]
SolubilitĂ© g l−1
Masse volumique 1 000,00 kg m−3 Ă  4 °C
998,30 kg m−3 Ă  20 °C
958,13 kg m−3 Ă  100 °C (liquide)
726,69 kg m−3 Ă  300 °C - 15,5 MPa[3]
Pression de vapeur saturante 6,112 mbar (glace, 0 °C)[5]

12,4 mbar (10 °C)
23,4 mbar (20 °C)
42,5 mbar (30 °C)
73,8 mbar (40 °C)
123,5 mbar (50 °C)
199,4 mbar (60 °C)[6]

ViscositĂ© dynamique 1,002 Ă— 10−3 Pa s Ă  20 °C
0,547 Ă— 10−3 Pa s Ă  50 °C
0,281 8 Ă— 10−3 Pa s Ă  100 °C (liquide)
0,080 4 Ă— 10−3 Pa s Ă  300 °C - 15 MPa[3]
Point critique 374,15 °C, 22,12 MPa[3] - [4]
Point triple 0,01 °C, 611,2 Pa[3] - [4]
ConductivitĂ© thermique 0,604 W m−1 K−1 Ă  20 °C
Vitesse du son 1 497 m s−1 Ă  25 °C[8]
Thermochimie
S0gaz, 1 bar 188,7 J K−1 mol−1
S0liquide, 1 bar 69,9 J K−1 mol−1
S0solide J K−1 mol−1
ΔfH0gaz −241,818 kJ mol−1
ΔfH0liquide −285,83 kJ mol−1
ΔfH0solide −291,84 kJ mol−1
ΔfusH° 6,01 kJ mol−1
ΔvapH° 44,2 kJ mol−1 Ă  20 °C,
43,990 kJ mol−1 Ă  25 °C,
40,657 kJ mol−1 Ă  100 °C,
2,26 MJ kg−1 Ă  100 °C
Cp 4 185,5 J kg−1 K−1 Ă  15 °C et 101,325 kPa,
75,403 J mol−1 K−1 Ă  15 °C et 101,325 kPa,
75,366 J mol−1 K−1 Ă  20 °C et 101,325 kPa,
75,291 J mol−1 K−1 Ă  25 °C et 101,325 kPa
PCS kJ mol−1
PCI kJ mol−1
Propriétés optiques
Indice de réfraction 1,33
Constante de Verdet 4,10 rad T−1 m−1 Ă  480 nm[9]
Écotoxicologie
DL50 > 90 ml kg−1 (rat, oral)[10]

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

L'eau est ubiquitaire sur Terre et dans l'atmosphÚre, sous ses trois états, solide (glace), liquide et gazeux (vapeur d'eau). L'eau extraterrestre est également abondante, sous forme de vapeur d'eau dans l'espace et sous forme condensée (solide[alpha 2] ou liquide) à la surface, prÚs de la surface ou à l'intérieur d'un grand nombre d'objets célestes.

L'eau est un constituant biologique important, essentiel sous sa forme liquide pour tous les organismes vivants connus[alpha 3]. Compte tenu de son caractÚre vital, de son importance dans l'économie et de sa répartition inégale sur Terre, l'eau est une ressource naturelle dont la gestion est l'objet de forts enjeux géopolitiques.

Généralités

L'eau est présente sur Terre sous ses trois états : liquide, solide (glace) et gazeux (vapeur d'eau). La vapeur d'eau, invisible, est un composant de l'air. Les nuages sont des accumulations de gouttelettes d'eau dans l'air.

La formule chimique de l’eau pure est H2O. L’eau que l’on trouve sur Terre est rarement un composĂ© chimique pur, l’eau courante Ă©tant une solution d'eau, de sels minĂ©raux et d'autres impuretĂ©s. Les chimistes utilisent de l'eau distillĂ©e pour leurs solutions, mais cette eau n'est pure qu'Ă  99 % : il s'agit encore d'une solution aqueuse.

Majoritairement observable sur Terre à l'état liquide, elle possÚde les propriétés d'un puissant solvant : elle dissout facilement et solubilise rapidement de nombreux corps sous forme d'ions, ainsi que de nombreuses autres molécules gazeuses[alpha 4], et par exemple les composants de l'air, en particulier l'oxygÚne ou le dioxyde de carbone. L'expression « solvant universel »[11] est toutefois sujette à maintes précautions, beaucoup de matériaux naturels (roches, métaux, etc.) étant non solubles dans l'eau (dans la plupart des cas ou de maniÚre infime).

La surface de la Terre est recouverte Ă  71 % d’eau[12] (97 % d’eau salĂ©e et 3 % d’eau douce dans diffĂ©rents rĂ©servoirs) sous diffĂ©rentes formes :

La circulation de l’eau au sein des diffĂ©rents compartiments terrestres est dĂ©crite par le cycle de l'eau. En tant que composĂ© essentiel Ă  la vie, l’eau a une grande importance pour l'Homme[13] mais aussi pour toutes les espĂšces vĂ©gĂ©tales et animales. Source de vie et objet de culte depuis les origines de l'Homme, l'eau est conjointement, dans les sociĂ©tĂ©s d'abondance comme la France, un produit de l'Ă©conomie et un Ă©lĂ©ment majeur de l'environnement.

Le corps humain est composĂ© Ă  65 % d’eau pour un adulte, Ă  75 % chez les nourrissons et Ă  94 % chez les embryons de trois jours. Les cellules, quant Ă  elles, sont composĂ©es de 70 % Ă  95 % d'eau. Les animaux sont composĂ©s en moyenne de 60 % d'eau et les vĂ©gĂ©taux Ă  75 %. On trouve nĂ©anmoins des extrĂȘmes : la mĂ©duse (98 %) et la graine (10 %)[14]. L'eau de boisson passe la barriĂšre intestinale et est diffusĂ©e par les rĂ©seaux sanguins et lymphatiques. Dans les membranes cellulaires, des pores spĂ©ciaux dits aquaporines permettent le passage de l'eau de part et d'autre de la membrane, tout en empĂȘchant les ions de pĂ©nĂ©trer dans la cellule. En 2009, environ 500 aquaporines Ă©taient identifiĂ©es chez les plants et animaux, dont 13[15] chez l'humain. Ces pores protĂ©iques complexes « trient » les molĂ©cules ayant la mĂȘme taille que la molĂ©cule d’eau, et ne laissent passer que l'eau[16].

L'eau a la propriété particuliÚre de présenter une anomalie dilatométrique : sa phase solide est moins dense que sa phase liquide, ce qui fait que la glace flotte[17].

Étymologie et usage du mot

Le terme eau est un dĂ©rivĂ© trĂšs simplifiĂ© du latin aqua via les langues d'oĂŻl. Le terme aqua a Ă©tĂ© ensuite repris pour former quelques mots comme aquarium. Un mĂ©lange aqueux est une solution dont le solvant est l'eau. Le prĂ©fixe hydro dĂ©rive quant Ă  lui du grec ancien ᜕Ύωρ (hudĂŽr) et non pas de áœ•ÎŽÏÎżÏ‚ (hudros) lequel signifie « serpent Ă  eau » (d'oĂč l'hydre Ce lien renvoie vers une page d'homonymie).

Par « eau », on comprend souvent liquide incolore constitué en majorité d'eau, mais pas uniquement d'eau pure. Suivant sa composition chimique qui induit son origine ou son usage, on précise :

GĂ©ophysique : l'eau sur Terre et dans l'Univers

Cascades de Jonathan’s Run.
Bloc de glace sur une plage prÚs de Jökulsårlón, en Islande.
L’eau joue un rîle majeur dans les cycles du dioxygùne et du carbone, ainsi que dans le climat.

L'eau dans l'Univers

L'eau a été trouvée dans des nuages interstellaires dans notre galaxie, la Voie lactée. On pense que l'eau existe en abondance dans d'autres galaxies aussi, car ses composants, l'hydrogÚne et l'oxygÚne, sont parmi les plus abondants dans l'Univers.

Les nuages interstellaires se concentrent Ă©ventuellement dans des nĂ©buleuses solaires et des systĂšmes stellaires tels que le nĂŽtre. L'eau initiale peut alors ĂȘtre trouvĂ©e dans les comĂštes, les planĂštes, les planĂštes naines et leurs satellites.

La forme liquide de l'eau est seulement connue sur Terre, bien que des signes indiquent qu'elle soit (ou ait Ă©tĂ©) prĂ©sente sous la surface d'Encelade, l'un des satellites naturels de Saturne, sur Europe et Ă  la surface de Mars. Il semblerait qu'il y ait de l'eau sous forme de glace sur la Lune en certains endroits, mais cela reste Ă  confirmer. La raison logique de cette assertion est que de nombreuses comĂštes y sont tombĂ©es et qu'elles contiennent de la glace, d'oĂč la queue qu'on en voit (quand les vents solaires les touchent, laissant une traĂźnĂ©e de vapeur). Si l'on dĂ©couvre de l'eau en phase liquide sur une autre planĂšte, la Terre ne serait alors peut-ĂȘtre pas la seule planĂšte que l'on connaĂźt Ă  abriter la vie.

Origine de l'eau sur Terre

Les avis divergent sur l'origine de l’eau sur la Terre.

Formes de l'eau sur Terre

Le cycle de l'eau (connu scientifiquement sous le nom de cycle hydrologique) se rapporte à l'échange continu de l'eau entre l'hydrosphÚre, l'atmosphÚre, l'eau des sols, l'eau de surface, les nappes phréatiques et les plantes.

L'eau liquide est trouvée dans toutes sortes d'étendues d'eau, telles que les océans, les mers, les lacs, et de cours d'eau tels que les fleuves, les riviÚres, les torrents, les canaux ou les étangs. La majorité de l'eau sur Terre est de l'eau de mer. L'eau est également présente dans l'atmosphÚre en phase liquide et vapeur. Elle existe aussi dans les eaux souterraines (aquifÚres).

RĂ©partition de l'eau sur Terre

Volume d'eau contenu dans
les différents réservoirs[18]
RĂ©servoirsVolume
(106 km3)
Pourcentage
du total
OcĂ©ans 1 320 97,25
Calottes glaciaires et glaciers 29 2,05
Eau souterraine 9,5 0,68
Lacs 0,125 0,01
Humidité des sols 0,065 0,005
AtmosphĂšre 0,013 0,001
Fleuves et riviĂšres 0,0017 0,000 1
BiosphĂšre 0,000 6 0,000 04

Le volume approximatif de l'eau de la Terre (toutes les rĂ©serves d'eau du monde) est de 1 360 000 000 km3. Dans ce volume :

  • 1 320 000 000 km3 (97,2 %) se trouvent dans les ocĂ©ans ;
  • 25 000 000 km3 (1,8 %) se trouvent dans les glaciers et les calottes glaciaires ;
  • 13 000 000 km3 (0,9 %) sont des eaux souterraines ;
  • 250 000 km3 (0,02 %) sous forme d'eau douce dans les lacs, les mers intĂ©rieures et les fleuves ;
  • l'Ă©quivalent de 13 000 km3 (0,001 %) d'eau liquide sous forme de vapeur d'eau atmosphĂ©rique Ă  un moment donnĂ©.

Si la fraction d'eau sous forme gazeuse est marginale, la Terre a perdu au cours de son histoire un quart de son eau dans l'espace[19].

On sait depuis 2014 qu'une partie notable du manteau terrestre principalement constituĂ©e de ringwoodite, entre 525 et 660 km de profondeur, pourrait contenir jusqu'Ă  trois fois le volume d'eau des ocĂ©ans actuels (et en serait la source principale). La quantification n'est pas encore dĂ©finitive mais pourrait faire varier Ă©normĂ©ment le volume d'eau disponible sur Terre, mĂȘme si son exploitabilitĂ© et sa disponibilitĂ© spontanĂ©e sont douteuses[20] - [21].

RĂŽle de l'eau dans l'apparition de la vie

L'eau liquide semble avoir joué, et continue à jouer, un rÎle primordial dans l'apparition et la persistance de la vie sur Terre. La forme liquide, contrairement aux états gazeux ou solide, maximise les contacts entre atomes et molécules, augmentant de fait leurs interactions. L'eau est une molécule polaire et un bon solvant, capable de solubiliser de nombreuses molécules. Le cycle de l'eau joue un rÎle majeur, notamment par l'érosion des continents, qui permet d'apporter de grandes quantités de minéraux nécessaires à la vie dans les riviÚres, les lacs et les océans. Le gel de l'eau permet d'éclater les roches et augmente la disponibilité de ces minéraux[22].

L'eau durant l'« AnthropocÚne »

Durant l'« AnthropocÚne »[23], l'humanité a bouleversé le cycle de l'eau, par la surexploitation de certaines nappes, la déforestation, le dérÚglement climatique, la canalisation de grands cours d'eau, les grands barrages, l'irrigation à grande échelle[24]. Elle l'a fait à une vitesse et à une échelle qui ne sont pas comparables avec les événements historiques passés, et avec des effets qui dépassent ceux des grandes forces géologiques[24].

Propriétés

Propriétés physiques

Une main dans l'eau courante. La distorsion est due à la réfraction.

Générales

La température de vaporisation de l'eau dépend directement de la pression atmosphérique, comme le montrent ces formules empiriques :

  • pression normalisĂ©e dans la troposphĂšre (0–11 km) :

Son point d'ébullition est élevé par rapport à un liquide de poids moléculaire égal. Ceci est dû au fait qu'il faut rompre jusqu'à trois liaisons hydrogÚne avant que la molécule d'eau puisse s'évaporer. Par exemple, au sommet de l'Everest, l'eau bout à environ 68 °C, à comparer aux 100 °C au niveau de la mer. Réciproquement, les eaux profondes de l'océan prÚs des courants géothermiques (volcans sous-marins par exemple) peuvent atteindre des températures de centaines de degrés et rester liquides.

L'eau est sensible aux fortes différences de potentiel électrique. Il est ainsi possible de créer un pont d'eau liquide de quelques centimÚtres entre deux béchers d'eau distillée soumis à une forte différence de potentiel[25].

Un nouvel « Ă©tat quantique » de l’eau a Ă©tĂ© observĂ© quand les molĂ©cules d’eau sont alignĂ©es dans un nanotube de carbone de 1,6 nanomĂštre de diamĂštre et exposĂ©es Ă  une diffusion de neutrons. Les protons des atomes d’hydrogĂšne et d’oxygĂšne possĂšdent alors une Ă©nergie supĂ©rieure Ă  celle de l’eau libre, en raison d’un Ă©tat quantique singulier. Ceci pourrait expliquer le caractĂšre exceptionnellement conducteur de l’eau au travers des membranes cellulaires biologiques[26].

Radioactivité : elle dépend des métaux et minéraux et de leurs isotopes présent dans l'eau, et peut avoir une origine naturelle ou artificielle (retombées des essais nucléaires, pollution radioactive, fuites, etc.). En France, elle est suivie par l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), y compris pour l'eau du robinet[27].

L'eau comme fluide thermodynamique

L'eau est un fluide thermodynamique d'usage courant, efficace et Ă©conomique[3] :

  • l'eau est stable en tempĂ©rature jusqu'Ă  une valeur Ă©levĂ©e ;
  • l'eau a une masse volumique maximale de 1 000 kg/m3 (soit 1 kg/l Ă  l'origine la dĂ©finition du kilogramme ; exactement 999,975 kg/m3 Ă  3,98 °C) ;
  • l'eau a la capacitĂ© thermique Ă  pression constante la plus Ă©levĂ©e de tous les liquides (75,711 J mol−1 K−1 soit 4,202 6 kJ kg−1 K−1 Ă  20 °C). Les ocĂ©ans sont de bons accumulateurs de la chaleur ;
  • l'eau a une trĂšs faible conductivitĂ© thermique (0,604 W/(m⋅K) Ă  20 °C) ;
  • l'eau a la chaleur latente d'Ă©vaporation la plus Ă©levĂ©e de tous les liquides (44,22 kJ/mol soit 2 454,3 kJ/kg Ă  20 °C), d'oĂč l'efficacitĂ© de la transpiration comme moyen de rafraĂźchissement ;
  • l'eau a une chaleur latente de fusion Ă©levĂ©e (6,00 kJ/mol soit 333,0 kJ/kg) ;
  • l'eau a la tension superficielle la plus Ă©levĂ©e de tous les liquides (72 mN/m Ă  20 °C) Ă  l'exception du mercure ; dans l'air humide, la formation de gouttelettes est facilitĂ©e ; l'eau monte dans un tube capillaire, telle la sĂšve dans les arbres ;
  • l'eau est transparente Ă  la lumiĂšre visible, ainsi les organismes aquatiques peuvent vivre car la lumiĂšre du soleil peut les atteindre ; elle est cependant opaque au rayonnement infrarouge, absorbĂ© par l'hydrogĂšne, l'oxygĂšne et leur liaison ;
  • La couleur de l'eau est naturellement bleue en raison de sa vibration molĂ©culaire.

Radiolyse

La radiolyse de l'eau est la dissociation, par décomposition chimique de l'eau (H2O) (liquide ou de vapeur d'eau) en hydrogÚne et hydroxyle respectivement sous forme de radicaux H· et HO·, sous l'effet d'un rayonnement énergétique intense (rayonnement ionisant). Elle a été expérimentalement démontrée il y a environ un siÚcle. Elle se fait en passant par plusieurs stades physicochimiques et à des conditions particuliÚres de température et de pression, de concentration du soluté, de pH, de débit de dose, de type et énergie du rayonnement, de présence d'oxygÚne, de nature de la phase de l'eau (liquide, vapeur, glace). C'est un phénomÚne encore incomplÚtement compris et décrit qui pourrait, dans le domaine du nucléaire, des voyages dans l'espace ou pour d'autres domaines, avoir dans le futur des applications techniques nouvelles, entre autres pour la production d'hydrogÚne[28].

Référence massique

À l’origine, un dĂ©cimĂštre cube (litre) d’eau dĂ©finissait une masse de un kilogramme (kg). L’eau avait Ă©tĂ© choisie car elle est simple Ă  trouver et Ă  distiller. Dans notre systĂšme actuel de mesure – le SystĂšme international d'unitĂ©s (SI) – cette dĂ©finition de la masse n’est plus valable depuis 1889, date Ă  laquelle la premiĂšre ConfĂ©rence gĂ©nĂ©rale des poids et mesures dĂ©finit le kilogramme comme la masse d’un prototype de platine iridiĂ© conservĂ© Ă  SĂšvres. Aujourd’hui Ă  4 °C, la masse volumique est de 0,999 95 kg/L. Cette correspondance reste donc une excellente approximation pour tous les besoins de la vie courante.

Référence de température

  • Le systĂšme centigrade dĂ©fini par Celsius (lĂ©gĂšrement diffĂ©rent du degrĂ© Celsius actuel - voir ci-dessous) fixe le degrĂ© 0 sur la tempĂ©rature de la glace fondante et dĂ©finit comme degrĂ© 100 la tempĂ©rature de l’eau en Ă©bullition sous pression atmosphĂ©rique normale[alpha 5]. L’échelle est ensuite graduĂ©e de 0° Ă  100°. C’est ainsi que la tempĂ©rature normale du corps humain est en moyenne de 37 °C.
  • Le systĂšme Fahrenheit fixe originellement le point de solidification de l’eau Ă  32 °F et son point d’ébullition Ă  212 °F ; il est dĂ©sormais alignĂ© sur la tempĂ©rature Celsius selon la formule T[°F] = 1,8 T[°C] + 32, la diffĂ©rence avec la premiĂšre dĂ©finition Ă©tant extrĂȘmement faible.
  • Le systĂšme kelvin sert pour la mesure absolue de la tempĂ©rature thermodynamique ; son unitĂ© Ă©tait jusqu'en 2019 Ă©gale Ă  1/273,16 fois la tempĂ©rature absolue du point triple de l’eau (laquelle vaut donc, par rĂ©ciproque de la dĂ©finition, 0,01 °C).
  • Le systĂšme Celsius est dĂ©fini arbitrairement par une translation d'exactement 273,15 unitĂ©s par rapport au kelvin[alpha 6], pour se rapprocher au plus prĂšs du degrĂ© centigrade[alpha 7].

Forme

ModĂšles des liaisons hydrogĂšne de l'eau.
Exemples de type de cristaux de neige.

La molĂ©cule d'eau possĂšde une forme coudĂ©e due Ă  la prĂ©sence de deux doublets non-liants : les deux orbitales non-liantes et les deux orbitales liantes (liaisons O−H) se repoussent et s'approchent de la symĂ©trie tĂ©traĂ©drique (en) que rĂ©alisent les quatre orbitales liantes de la molĂ©cule CH4. Elle possĂšde donc une structure tĂ©traĂ©drique (type AX2E2 en mĂ©thode VSEPR) ; l'angle H-O-H est de 104,5°[alpha 8] et la distance interatomique dO-H vaut 95,7 pm soit 9,57 Ă— 10−11 m.

Polarité

L'eau étant une molécule coudée, sa forme joue un rÎle important dans sa polarité. En effet, du fait de sa forme coudée, les barycentres des charges partielles positives et négatives ne sont pas superposés. Cela entraßne une répartition inégale des charges ce qui donne à l'eau ses propriétés de molécules polaires[29].

De lĂ  il vient que :

  • l'Ă©lectronĂ©gativitĂ© de l'atome O Ă©tant plus haute que celle de H, il y a une polarisation de cette molĂ©cule, ce qui en fait un bon solvant. Elle possĂšde, en rĂšgle gĂ©nĂ©rale, un dipĂŽle Ă©lectrique permanent[alpha 9]. La polaritĂ© de la molĂ©cule H2O lui permet de rĂ©aliser des liaisons hydrogĂšne intermolĂ©culaires (+20 -25 kJ/mol). Les liaisons hydrogĂšne sont des liaisons faibles, donc trĂšs mobiles, qui donnent Ă  l'eau une structure ordonnĂ©e Ă  l'origine de ses propriĂ©tĂ©s particuliĂšres ;
  • on observe 2 charges partielles nĂ©gatives (ή−), sur les doublets non liants de l'oxygĂšne qui forment chacune une liaison hydrogĂšne avec un atome d’hydrogĂšne d'une autre molĂ©cule portant charge partielle positive (ÎŽ+) ;
  • et une charge partielle positive (ÎŽ+), sur chaque atome d'hydrogĂšne ce qui permet des liaisons hydrogĂšne avec un oxygĂšne d'une autre molĂ©cule portant une charge (ή−).

Ce qui explique, par exemple la forme particuliĂšrement ordonnĂ©e des cristaux de glace. À quantitĂ© Ă©gale, la glace flotte sur l'eau (sa densitĂ© solide est plus faible que celle liquide).

Solvant

L'eau est un composĂ© amphotĂšre, c'est-Ă -dire qu'elle peut ĂȘtre une base ou un acide. L'eau peut ĂȘtre protonĂ©e, c'est-Ă -dire capter un ion H+ (autrement dit un proton, d'oĂč le terme protonĂ©e) et devenir un ion H3O+ (voir Protonation). À l'inverse, elle peut ĂȘtre dĂ©protonĂ©e, c'est-Ă -dire qu'une autre molĂ©cule d'eau peut capter un ion H+ et la transformer en ion OH−. Cependant, ces rĂ©actions se produisent trĂšs rapidement et sont minimes.

2H2O → H3O+ + HO−

Les solvants protiques ou polaires y sont solubles (grĂące aux liaisons hydrogĂšne) et les solvants aprotiques ou non-polaires ne le sont pas.

Alimentation humaine

Robinet d'eau public avec pompe manuelle.
L’accĂšs Ă  l’eau est un besoin vital pour toutes les espĂšces connues mais nombreux sont les animaux qui n’apprĂ©cient pas son contact direct.

L’eau est le principal constituant du corps humain. La quantitĂ© moyenne d’eau contenue dans un organisme adulte est d'environ 65 %, ce qui correspond Ă  environ 45 litres d’eau pour une personne de 70 kilogrammes. Ce pourcentage peut nĂ©anmoins varier, plus une personne est maigre, plus la proportion d’eau de son organisme est importante. L'eau dĂ©pend Ă©galement de l’ñge : elle diminue avec les annĂ©es, car plus les tissus vieillissent, plus ils se dĂ©shydratent, l’eau Ă©tant remplacĂ©e par de la graisse.

Dans l’organisme la concentration en eau varie d'un organe à l’autre et selon les cellules[31] :

L'organisme humain a besoin d'environ 2,5 litres d'eau par jour (1,5 litre sous forme liquide et 1 litre acquis dans la nourriture absorbĂ©e), davantage en cas d'exercice physique ou de forte chaleur ; il ne faut pas attendre d'avoir soif pour en absorber, surtout pour les femmes enceintes et pour les personnes ĂągĂ©es chez qui la sensation de soif est retardĂ©e. Sans eau, la mort survient aprĂšs 2 Ă  5 jours, sans fournir aucun effort (40 jours sans nourriture en Ă©tant au repos).

Chaque jour l'organisme absorbe en moyenne[32] - [alpha 10] :

Chaque jour, l'organisme en rejette[33] - [alpha 10] :

  • 1 Ă  2 litres par l'urine (avec un minimum de 0,5 litre pour une personne correctement hydratĂ©e en conditions normales) ;
  • 0,45 litre par la perspiration et la transpiration (valeurs augmentĂ©es avec la chaleur et/ou Ă  l'activitĂ© physique) ;
  • 0,3 litre (± 20 %) Ă  0,55 litre (± 10 %) dans un contexte d'activitĂ© physique, par la respiration ;
  • 0,15 litre (± 10 %) par les selles.

On distingue huit types :

Les contrÎles de qualité y recherchent d'éventuels polluants et substances indésirables, dont depuis peu, des médicaments, résidus de médicaments ou perturbateurs endocriniens[34] pour limiter les risques environnementaux et sanitaires des résidus de médicaments sur les milieux aquatiques.

Production d'eau potable

Appareil de purification de l'eau au XIXe siĂšcle.

De l'eau relativement pure ou potable est nĂ©cessaire Ă  beaucoup d’applications industrielles et Ă  la consommation humaine.

En France, le nombre de paramĂštres qualitatifs de la potabilitĂ© est passĂ© entre 1989 et 2003 de 63 Ă  48 dont 2 paramĂštres microbiologiques, 26 paramĂštres chimiques, 18 paramĂštres indicateurs et 2 paramĂštres de radioactivitĂ©. RapportĂ© aux quelque 143 000 substances chimiques prĂ©sentes en Europe, le taux de contrĂŽle est donc de moins de 0,02 %[35].

Eau du robinet et eau en bouteille

La communication des acteurs de la chaßne de l'eau en France aborde souvent l'opposition entre consommation d'eau en bouteille ou du robinet, qui est source de quelques polémiques :

  • les producteurs d'eau en bouteille mettent en avant la qualitĂ© gustative de cette eau (absence de nitrate, entre autres) et l'absence de mĂ©taux lourds (plomb, etc.) parfois retrouvĂ©s dans l'eau du robinet en prĂ©sence de canalisations anciennes. Les enjeux Ă©conomiques relatifs Ă  la commercialisation de l'eau en bouteille ont parfois conduit Ă  distinguer le calcaire et le carbonate de calcium CaCO3 en rĂ©alitĂ© identiques ; le calcaire Ă©tant aussi composĂ© de carbonate de magnĂ©sium MgCO3, et tous deux indispensables Ă  l'organisme ;
  • les distributeurs d'eau du robinet mettent en avant le mauvais Ă©cobilan des bouteilles en plastique (pollution Ă  la production, libĂ©ration de produits chimiques lors de pĂ©riodes de chauffe) et de leur transport, etc., ainsi que le coĂ»t, plus Ă©levĂ©, de l'eau en bouteille.

En France, les deux types d'eau contiennent des polluants[36].

Par ailleurs, l'eau sert aussi Ă  nettoyer la nourriture et les vĂȘtements, Ă  se laver mais aussi pour remplir des piscines (et il faut 60 m3 d'eau pour remplir une piscine privĂ©e moyenne[37]).

PrélÚvements et consommation par secteur

En France, de 2008 Ă  2015 les distributeurs d'eau de France mĂ©tropolitaine fournissent environ 5,5 milliards de mĂštres cubes d’eau potable par an[38], soit, en moyenne, 85 m3 par habitant et par an[38], ou 234 litres d’eau par personne et par jour[38] dont un tiers vient des eaux de surface[38] (20 % de cette eau est perdue via les fuites du rĂ©seau de distribution[38]) ; et au total « plusieurs dizaines de milliards de m3 d’eau sont prĂ©levĂ©s chaque annĂ©e »[39] et utilisĂ©s comme eau potable (embouteillĂ©e ou non), mais aussi pour l'irrigation, l'industrie, l'Ă©nergie, les loisirs, le thermalisme, les canaux, l'entretien de voiries, la production de neige artificielle ou bien d'autres activitĂ©s, mais c'est la production d'Ă©nergie qui en utilise le plus (59 % de la consommation totale) devant la consommation humaine (18 %), l'agriculture (irrigation) (12 %) et l'industrie (10 %)[40]. Une banque nationale des prĂ©lĂšvements sur l'eau[41] (BNPE) est disponible en ligne pour le grand-public comme les experts depuis 2015. Elle doit permettre le suivi des prĂ©lĂšvements quantitatifs (par environ 85 000 ouvrages connus en 2015) et d'Ă©valuer la pression sur la ressource en eau (mĂ©tropole et outre-mer français), avec des donnĂ©es dĂ©taillĂ©es ou de synthĂšse tĂ©lĂ©chargeables (mais « encore Ă  consolider » en 2015)[42]).

D'un point de vue Ă©conomique, le secteur de l'eau est gĂ©nĂ©ralement considĂ©rĂ© comme partie prenante du secteur primaire car exploitant une ressource naturelle ; il est mĂȘme parfois agrĂ©gĂ© au secteur agricole[43].

Secteur agricole

L’agriculture est le premier secteur de consommation d’eau, notamment pour l’irrigation.

En France, l’agriculture absorbe plus de 70 % de l’eau consommĂ©e[44], ce qui peut s’expliquer par diffĂ©rentes raisons :

  • l’élevage dont le rĂ©gime alimentaire implique la mobilisation de grandes quantitĂ©s d’énergie et d’eau par ration produite ;
  • l’irrigation massive dans le but d’assurer des rendements maximaux pour des cultures nĂ©cessitant Ă©normĂ©ment d'eau[44] ;
  • l’accroissement de la population qui nĂ©cessite la production de plus grandes quantitĂ©s de denrĂ©es alimentaires ;
  • des rĂ©gimes alimentaires plus riches dus Ă  une orientation croissante du mode de vie « Ă  l’occidentale ».

De ce fait, au dĂ©but des annĂ©es 1960, les agriculteurs, pour accroĂźtre sensiblement leurs rendements, ont eu recours Ă  l’agriculture intensive (utilisation d’engrais chimiques, de pesticides et de produits phytosanitaires). Cette agriculture intensive a eu pour consĂ©quence de polluer les eaux des sols avec de fortes concentrations en azote, phosphore et molĂ©cules issues des produits phytosanitaires[44]. Aujourd’hui, les traitements pour Ă©liminer ces polluants sont complexes, onĂ©reux et souvent difficiles Ă  appliquer. Par consĂ©quent, on s’oriente vers d’autres pratiques agricoles plus respectueuses de l’Homme et de l’environnement comme l’agriculture « intĂ©grĂ©e » ou « biologique ». L'agroforesterie et les bocages sont des solutions pour construire des micro-climats et permettre la circulation de l'eau jusqu'Ă  l'intĂ©rieur des terres grĂące aux phĂ©nomĂšnes d'Ă©vapotranspiration des vĂ©gĂ©taux. Pour exemple un hectare de hĂȘtraie, qui consomme de 2 000 Ă  5 000 tonnes d’eau par an, en restitue 2 000 par Ă©vaporation[45].

Secteur industriel

L’eau est aussi utilisĂ©e dans nombre de processus industriels et de machines, telles que la turbine Ă  vapeur ou l’échangeur de chaleur. Dans l'industrie chimique, elle est utilisĂ©e comme solvant ou comme matiĂšre premiĂšre dans des procĂ©dĂ©s, par exemple sous forme de vapeur pour la production d'acide acrylique[46] - [47] - [48]. Dans l’industrie, les rejets d’eau usĂ©e non traitĂ©e provoquent des pollutions qui comprennent les rejets de solutions (pollution chimique) et les rejets d’eau de refroidissement (pollution thermique). L’industrie a besoin d’eau pure pour de multiples applications, elle utilise une grande variĂ©tĂ© de techniques de purification Ă  la fois pour l’apport et le rejet de l’eau.

L’industrie est ainsi grande consommatrice d’eau :

  • en Asie du Sud-Est et Pacifique, elle reprĂ©sente plus de 30 % des prĂ©lĂšvements d’eau[49]. Dans ces rĂ©gions l'industrie assure dĂ©sormais 48 % du PIB total et cette proportion est en augmentation constante. La pollution et les dĂ©chets industriels mettent en danger les ressources en eau parce qu'ils dĂ©gradent et dĂ©truisent des Ă©cosystĂšmes Ă  travers le monde. Ce phĂ©nomĂšne menace la sĂ©curitĂ© de l'eau[50] ;
  • les industries extractives consomment de plus en plus d'eau, et en particulier l'industrie pĂ©troliĂšre et gaziĂšre qui l'utilisent pour augmenter la pression dans les puits afin d'extraire plus d'hydrocarbures et plus rapidement, notamment avec la fracturation hydraulique. Une Ă©tude publiĂ©e en 2016 ayant portĂ© sur 129 pays a portĂ© sur l'empreinte eau de notre consommation Ă©nergĂ©tique : elle a montrĂ© d'importantes diffĂ©rences (selon les pays et les secteurs) en termes de dĂ©pendance aux ressources internationales en eau douce.
    Par exemple, si l'industrie pĂ©troliĂšre a une ampleur comparable en AmĂ©rique du Nord et en Chine elle consomme en AmĂ©rique du Nord trois fois plus d'eau douce internationale. De mĂȘme selon les donnĂ©es disponibles pour l'UE-28 avec, en moyenne, 86 % de la consommation d'eau douce associĂ©e au secteur pĂ©trolier se faisant hors du pays de consommation. Un pays comme la France ne menace pas ses propres ressources puisque son pĂ©trole est importĂ©. Il peut ĂȘtre tentĂ© d'accorder moins d'importance Ă  ce phĂ©nomĂšne que la Chine oĂč cette question relĂšve de la sĂ©curitĂ© intĂ©rieure. Les pressions exercĂ©es par des pays riches sur des pays pauvres peuvent conduire Ă  aggraver ou crĂ©er des pĂ©nuries d'eau et dĂ©stabiliser certains Ă©quilibres gĂ©ostratĂ©giques, au dĂ©triment de la paix, de la sĂ©curitĂ© de l'eau et de l'Ă©nergie[51]. Les agrocarburants ne sont pas de ce point de vue une solution, car quand ils sont issus de plantes cultivĂ©es, ou de cultures artificielles d'algues, ils consomment aussi beaucoup d'eau[51]. Le nuclĂ©aire consomme aussi de l'eau, qu'il rĂ©chauffe, ainsi en France, environ 60 % des prĂ©lĂšvements d’eau (industrie) servent au refroidissement des centrales nuclĂ©aires ;
  • en Suisse, la population s'est accrue depuis 1975 mais sa consommation totale d'eau a diminuĂ© : en 1981, 500 litres par habitant et par jour Ă©taient consommĂ©s ; en 2011, cette consommation est de 350 litres environ. Cette baisse est due notamment aux efforts de l'industrie[52]. Une bonne gestion de l’eau est donc possible avec une maĂźtrise des coĂ»ts[53]. Cependant, avec les canons Ă  neige, l'industrie des loisirs pour les sports d'hiver utilise de plus en plus d'eau en la dĂ©gradant[54] - [55].

Lutte contre les incendies

C’est parce que les combustibles se combinent avec l’oxygĂšne de l’air qu’ils brĂ»lent et dĂ©gagent de la chaleur. L’eau ne peut pas brĂ»ler puisqu’elle est dĂ©jĂ  le rĂ©sultat de la rĂ©action de l’hydrogĂšne avec l’oxygĂšne.

Elle aide Ă  Ă©teindre le feu pour deux raisons :

  • lorsqu’un objet est recouvert d’eau, l’oxygĂšne de l’air ne peut pas parvenir jusqu’à lui et activer sa combustion ;
  • la seconde est que l’eau peut absorber une grande quantitĂ© de chaleur lorsqu’elle se vaporise et, de ce fait, abaisser la tempĂ©rature de la matiĂšre en combustion au-dessous de son point d’ignition.

Le craquage de l'eau ayant lieu à partir de 850 °C, on évite d'utiliser de l'eau sans additif si la température du brasier dépasse cette température.

Eaux usées

L'assainissement et l'Ă©puration sont les activitĂ©s de collecte et traitement des eaux usĂ©es (industrielles, domestiques, ou autres) avant leur rejet dans la nature, afin d’éviter la pollution et les nuisances sur l’environnement. L'eau aprĂšs un premier traitement souvent est dĂ©sinfectĂ©e par ozonation, chloration ou traitement UV, ou encore par microfiltration (sans ajout de produit chimique dans ces derniers cas).

Politique et Ă©conomie

Le réservoir d'Itzelberg, sur la riviÚre Brenz (Allemagne).
Aux Pays-Bas, l'eau est un élément essentiel du paysage naturel.

La protection de ce bien commun qu'est la ressource en eau a motivé la création d'un programme de l'ONU (UN-Water), et d'une évaluation annuelle Global Annual Assessment of Sanitation and Drinking-Water (GLAAS)[56], coordonné par l'OMS.

La multiplicitĂ© de ses usages fait de l'eau une ressource fondamentale des activitĂ©s humaines. Sa gestion fait l’objet d'une surveillance permanente et affecte les relations entre les États.

Pour faire face Ă  ces questions, un conseil mondial de l'eau, dont le siĂšge est Ă  Marseille, a Ă©tĂ© fondĂ© en 1996, rĂ©unissant des ONG, des gouvernements et des organisations internationales. De maniĂšre rĂ©guliĂšre, un forum mondial de l'eau est organisĂ© pour dĂ©battre de ces sujets, mais pas toujours dans la mĂȘme ville. En parallĂšle au forum mondial de l'eau, un forum alternatif mondial de l'eau est organisĂ© par des mouvements alternatifs.

En France, les nombreux acteurs de l'eau et leurs missions diffĂšrent selon les dĂ©partements et les territoires. Il existait cinq polices de l'eau aujourd'hui coordonnĂ©es par les Missions interservice de l'eau[57] (MISE). Les Agences de l'eau sont des Ă©tablissements publics percevant des redevances qui financent des actions de collectivitĂ©s publiques, d'industriels, d'agriculteurs ou d'autres acteurs pour Ă©purer ou protĂ©ger la ressource en eau. La distribution d'eau potable est un service public gĂ©rĂ©e au niveau communal ou EPCI, soit directement en rĂ©gie, soit dĂ©lĂ©guĂ©e Ă  une sociĂ©tĂ© privĂ©e (affermage, concession). L'ONEMA remplace le conseil supĂ©rieur de la pĂȘche, avec des missions Ă©tendues.

La nouvelle « loi sur l'eau et les milieux aquatiques » (LEMA) de 2007 modifie en profondeur la précédente loi et traduit dans la législation française la « directive-cadre de l'eau » (DCE) européenne.

La gestion de l’eau couvre de nombreuses activitĂ©s :

La France est le pays des grandes entreprises de l'eau (Suez, Veolia, etc.). Celles-ci prennent une importance mondiale depuis les années 1990. Mais avec le Grenelle de l'Environnement et du grenelle de la mer, et sous l'égide de personnalités telles que Riccardo Petrella, la question de l'eau comme bien public reste posée.

En 2009, un colloque[58] a porté sur la régulation et une plus grande transparence des services d'eau en France.

Problématique de l'eau en montagne

Les montagnes couvrent une part importante de la Terre. En Europe (35,5 % du territoire en Europe, 90 % en Suisse et en NorvĂšge) et plus de 95 millions d’EuropĂ©ens y vivaient en 2006. Elles sont de vĂ©ritables chĂąteaux d’eau et jouent un rĂŽle capital dans la gestion des ressources aquifĂšres car elles concentrent une part importante des prĂ©cipitations et tous les grands fleuves et leurs principaux affluents y prennent leur source.

En montagne, l'eau est une richesse Ă©cologique mais aussi source d'hydroĂ©lectricitĂ© et de commerce (mise en bouteille d’eau minĂ©rale), et le support de sports et loisirs en eaux vives. En Europe, 37 grandes centrales hydrauliques sont implantĂ©es en montagne (sur 50, soit 74 %) auxquelles s’ajoutent 59 autres grandes centrales sur 312 (18,9 %).

Les montagnes prĂ©sentent des situations particuliĂšres, car elles sont tout d’abord des zones de risques :

  • avec la pente et le relief, conjuguĂ©s Ă  une vĂ©gĂ©tation souvent rase et fragile du fait d’un climat plus rude, elles sont des zones d’intenses Ă©rosions et de concentration rapide des eaux qui forment les crues et les inondations qui peuvent ĂȘtre ravageuses pour les parties basses des bassins et des plaines. Le phĂ©nomĂšne est accentuĂ© par le surpĂąturage et la dĂ©forestation, par l’impermĂ©abilisation du sol par les constructions, les aires de stationnement et les routes, en particulier dans les zones de fort dĂ©veloppement urbain et touristique ;
  • Ă  l’inverse, l’abandon des secteurs les plus difficiles par les populations qui pratiquent des activitĂ©s Ă©conomiques traditionnelles comme le pastoralisme, a pour consĂ©quences l’arrĂȘt de l’entretien et la destruction des ouvrages collectifs, des zones de terrasses et des systĂšmes de drainage.

Mais l’eau en montagne, est surtout une source de richesse et de dĂ©veloppement. Une meilleure valorisation de ce potentiel par l’amĂ©nagement du territoire peut ĂȘtre la source de nouvelles richesses pour l’économie des zones de montagne, mais dans le cadre d’un comportement Ă©conome et responsable. Avec le rĂ©chauffement climatique, les situations d’évĂšnements extrĂȘmes comme les sĂ©cheresses, les inondations et l’érosion accĂ©lĂ©rĂ©e, risquent de se multiplier et d’ĂȘtre, avec la pollution et le gaspillage, d’ici une gĂ©nĂ©ration un des principaux facteurs limitant le dĂ©veloppement Ă©conomique et social dans la plupart des pays du monde.

Selon les experts rĂ©unis Ă  MegĂšve en dans le cadre de l’« AnnĂ©e internationale de la montagne » avec la participation de la FAO, de l’UNESCO, du Partenariat mondial de l'eau et du RĂ©seau international des organismes de bassin, afin de tirer un diagnostic et de formuler les propositions prĂ©sentĂ©es au forum mondial de l'eau de Kyoto () : « La « solidaritĂ© amont-aval » reste trop faible : il vaut mieux aider les montagnes dans le cadre de politiques intĂ©grĂ©es de bassins, pour qu’ils assurent la gestion et l’équipement nĂ©cessaires des hauts bassins versants. [
] Il est impĂ©ratif en effet de conduire en montagne des actions particuliĂšres renforcĂ©es d’amĂ©nagement et de gestion pour mieux se protĂ©ger contre les inondations et l’érosion, lutter contre les pollutions et optimiser les ressources en eau disponibles pour les partager entre les usagers, tant en amont que dans les plaines en aval. »

Problématique de l'eau et l'urbanisme

Certains territoires connaissent un dĂ©veloppement important induit par la mise en service d’infrastructures routiĂšres nouvelles et un dynamisme Ă©conomique. En France, les documents d’urbanisme sont rĂ©visĂ©s frĂ©quemment pour permettre la construction d’espaces nouveaux. Or, l'extension des territoires urbanisĂ©s gĂ©nĂšre des impacts sur l’environnement : accroissement des prĂ©lĂšvements pour l’alimentation des populations en eau potable, augmentation des rejets (eaux pluviales et eaux usĂ©es), fragmentation des milieux naturels, etc. Ceux-ci ne sont pas toujours correctement apprĂ©hendĂ©s au niveau des documents d'urbanisme, qui structurent et planifient l'espace. Ces rĂ©flexions ont Ă©tĂ© au cƓur du Grenelle de l’Environnement en 2007.

Ces impacts doivent ĂȘtre pris en compte en amont, dĂšs la dĂ©finition des projets structurants Ă  l’échelle d’un territoire. Aussi convient-il de les intĂ©grer dans l’élaboration des documents de planification urbaine (plans locaux d’urbanisme, cartes communales, etc.).

Enjeu géopolitique

L'eau est un objet et un vecteur de confrontations importantes. À ce titre, cette ressource est analysĂ©e sous le prisme de la gĂ©opolitique afin de rendre compte de son rĂŽle dans le dĂ©clenchement de guerres[59].

Enjeu sanitaire et social

En 2017, sur 6,4 milliards d'ĂȘtres humains, 3,5 milliards de personnes boivent chaque jour de l’eau dangereuse ou de qualitĂ© douteuse[60]. De plus, 2,4 milliards ne disposent pas de systĂšme d'assainissement d'eau. En 2018, 2 milliards d'ĂȘtres humains dĂ©pendent de l'accĂšs Ă  un puits. Il faudrait mobiliser 37,6 milliards de dollars par an pour rĂ©pondre au dĂ©fi de l'eau potable pour tous, quand l'aide internationale est Ă  peine de trois milliards[60].

L'impossibilitĂ© d'accĂšs Ă  l'eau potable d'une grande partie de la population mondiale a des consĂ©quences sanitaires graves. Ainsi, un enfant meurt toutes les cinq secondes de maladies liĂ©es Ă  l’eau et Ă  un environnement insalubre[61] ; des millions de femmes s'Ă©puisent en corvĂ©es d’eau ; entre 40 et 80 millions de personnes ont Ă©tĂ© dĂ©placĂ©es Ă  cause des 47 455 barrages construits dans le monde, dont 22 000 en Chine[62]. Selon l’ONG SolidaritĂ©s International, 361 000 enfants de moins de cinq ans meurent chaque annĂ©e de diarrhĂ©e causĂ©e par un accĂšs inadĂ©quat Ă  l’Eau, l'HygiĂšne et l'Assainissement (EHA)[63]. Toutes causes confondues (diarrhĂ©es, cholĂ©ra, gastro-entĂ©rites infectieuses aigĂŒes et autres infections), ces maladies hydriques[64] reprĂ©sentent selon l'Unicef 1,8 million de victimes chez les moins de cinq ans[65]. Chaque annĂ©e, 272 millions de jours de scolaritĂ© sont perdus Ă  cause d'infections transmises par l'eau insalubre[60].

Symbolique

Pavillon islandais de l’Expo 2000 à Hanovre.
  • Dans la thĂ©orie des humeurs corporelles, l’eau Ă©tait associĂ©e au flegme, aussi dĂ©nommĂ©e pituite en physiologie antique.
  • Dans la symbolique occidentale, l’eau symbolise la purification, le renouveau : par exemple, l’eau coulante d’un fleuve.
  • L'eau est aussi un symbole de la tradition française dans la cĂ©lĂ©bration des 100 ans de mariage (mĂȘme si Ă  ce jour aucun couple n'a Ă©tĂ© recensĂ© comme ayant atteint ce stade).

L’eau a longtemps revĂȘtu plusieurs aspects dans les croyances et les religions des peuples. Ainsi, de la mythologie grĂ©co-romaine aux religions actuelles, l’eau est toujours prĂ©sente sous diffĂ©rents aspects : destructrice, purificatrice, source de vie, guĂ©risseuse, protectrice ou rĂ©gĂ©nĂ©ratrice.

L'eau dans les cultures, mythes et religions

Les sciences laissent penser que l’eau est indispensable Ă  la vie. La mythologie et certaines religions ont liĂ© l'eau Ă  la naissance, Ă  la fĂ©conditĂ©, Ă  la puretĂ© ou Ă  la purification.

  • L’eau est un des quatre Ă©lĂ©ments classiques mythiques avec le feu, la terre et l’air, et Ă©tait vue par EmpĂ©docle comme l’élĂ©ment de base de l’univers. Les caractĂ©ristiques de l’eau dans ce systĂšme sont le froid et l’humiditĂ©.
  • Plusieurs dieux et dĂ©esses romains et grecs sont issus des eaux : ainsi OcĂ©an, un Titan, le fleuve qui entoure le monde et son Ă©pouse TĂ©thys, une titanide, tous deux issus de l’eau, donnĂšrent naissance aux dieux fleuves et Ă  plus de trois mille OcĂ©anides, leurs filles. D’autres plus cĂ©lĂšbres ont leur vie liĂ©e Ă  l’eau, tels VĂ©nus (« celle qui sort de la mer ») issue de la mythologie romaine et Amphitrite (dĂ©esse de la mer), PosĂ©idon ou NĂ©rĂ©e (divinitĂ© marine), tous issus de la mythologie grecque.
  • Avant EmpĂ©docle, Bouddha considĂ©rait les quatre Ă©lĂ©ments comme base de l’univers. Les caractĂ©ristiques de l’eau dans ce systĂšme sont le lien, le transport, la transmission, la communication, la synthĂšse. Les molĂ©cules d'eau s'allient et se dĂ©lient des milliards de fois Ă  chaque seconde. Du point de vue de l'unitĂ© dans l'approche symbolique, les quatre Ă©lĂ©ments forment une unitĂ©, qui peut ĂȘtre perçue comme la quintessence des quatre Ă©lĂ©ments. Dans cette perception, la symbolique de la terre (le solide, la structure), du feu (la tempĂ©rature) et de l'air (le mouvement) peuvent ĂȘtre vus dans l'eau.
  • C’est aussi l’un des cinq Ă©lĂ©ments chinois avec la terre, le feu, le bois et le mĂ©tal, associĂ© au Nord et Ă  la couleur noire, et l’un des cinq Ă©lĂ©ments japonais.
  • Pour les chrĂ©tiens, l'eau reprĂ©sente un « Ă©lĂ©ment essentiel de purification et de vie », comme le rappelle le pape François dans son message pour la quatriĂšme journĂ©e mondiale de priĂšre pour la sauvegarde de la CrĂ©ation consacrĂ©e au thĂšme de l'eau. Il mentionne le baptĂȘme, sacrement de la renaissance, oĂč l'eau sanctifiĂ©e par l’Esprit est la matiĂšre par laquelle Dieu nous a vivifiĂ©s et renouvelĂ©s ; c’est la source bĂ©nie d’une vie qui ne meurt plus[66].

L'eau destructrice

L’eau revĂȘt cet aspect destructeur notamment lorsqu’on parle de fin du monde ou de genĂšse. Mais cela ne se limite pas aux religions monothĂ©istes. Ainsi, dans l’épopĂ©e de Gilgamesh, une tempĂȘte qui dura six jours et sept nuits Ă©tait Ă  l’origine des inondations et de la destruction de l’humanitĂ©. Les AztĂšques ont eux aussi cette reprĂ©sentation de l’eau puisque le monde du Soleil d’Eau placĂ© sous le signe de l’épouse de Tlaloc est dĂ©truit par un dĂ©luge qui rasera mĂȘme jusqu’aux montagnes. « Et l’Éternel dit : J’exterminerai de la face de la terre l’homme que j’ai crĂ©Ă©, depuis l’homme jusqu’au bĂ©tail, aux reptiles, et aux oiseaux du ciel ; car je me repens de les avoir faits. » : c’est par cela qu’est dĂ©signĂ©e la fin du monde dans la genĂšse judĂ©o-chrĂ©tienne, et d’ajouter : « Les eaux grossirent de plus en plus, et toutes les hautes montagnes qui sont sous le ciel entier furent couvertes »[67]. Le mythe des aborigĂšnes d’Australie est, quant Ă  lui, attachĂ© Ă  l’idĂ©e de punition et non pas de destruction, puisqu’une grenouille gĂ©ante aurait absorbĂ© toute l’eau et assĂ©chĂ© la terre mais aurait tout recrachĂ© en rigolant aux contorsions d’une anguille. Les marĂ©es contribuent lentement aux phĂ©nomĂšnes d'Ă©rosion et d'engraissement sur les littoraux mais ce sont les grandes inondations et tsunamis qui marquent pĂ©riodiquement les esprits. Depuis l'Ăšre industrielle, de nombreuses usines et autres facteurs de risques ont Ă©tĂ© concentrĂ©s dans les vallĂ©es et sur les littoraux, faisant que le risque technologique peut se combiner avec les risques liĂ©s aux manques ou excĂšs d'eau. Le Genpatsu shinsai est par exemple au Japon l'association du risque nuclĂ©aire au risque de tsunami, l'occurrence simultanĂ©e de deux Ă©vĂ©nements de ce type aggravant fortement leurs consĂ©quences respectives.

L'eau purificatrice

À proximitĂ© du tombeau de Daniel en OuzbĂ©kistan, de l'eau de source est bue et emportĂ©e par les pĂšlerins.

Cet aspect donne Ă  l’eau un caractĂšre presque sacrĂ© dans certaines croyances. En effet, outre la purification extĂ©rieure que confĂšre l’eau, il y a aussi cette facultĂ© d’effacer les difficultĂ©s et les pĂ©chĂ©s des croyants Ă  son contact et de laver le croyant de toute souillure. Les exemples sont nombreux, allant de la purification dans le Gange dans l’hindouisme (oĂč beaucoup de rituels sont exĂ©cutĂ©s au bord de l’eau tels que les funĂ©railles) ou les ablutions Ă  l’eau dans l’Islam jusqu’au baptĂȘme dans le christianisme ou l’initiation des prĂȘtres shintoĂŻstes.

L'eau guérisseuse et protectrice

Outre l’aspect purificateur, l’eau s’est Ă©toffĂ©e au cours des siĂšcles et des croyances d’une facultĂ© de guĂ©rison. Plusieurs signes de culte et d’adoration datant du NĂ©olithique ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s prĂšs de sources d’eau en Europe. Longtemps, des amulettes d’eau bĂ©nite ont Ă©tĂ© accrochĂ©es Ă  l’entrĂ©e des maisons pour protĂ©ger ses occupants du Mal. On considĂšre que le contact avec certaines eaux peut aller jusqu’à guĂ©rir de certaines maladies. L’exemple le plus proche est celui du pĂšlerinage Ă  Lourdes en France oĂč chaque annĂ©e des milliers de gens se rendent pour se baigner dans sa source. Parmi les cas de guĂ©rison par l’eau de Lourdes, 67 ont Ă©tĂ© reconnus par l’Église catholique. Les rituels thĂ©rapeutiques christianisĂ©s des bonnes fontaines en constituent une autre illustration[68]. Du point de vue de la science, les propriĂ©tĂ©s curatives ont Ă©tĂ© dĂ©montrĂ©es car aujourd’hui l’hydrothĂ©rapie est courante dans les soins de certaines maladies.

Le canular du monoxyde de dihydrogĂšne (DHMO)

Le canular du monoxyde de dihydrogĂšne, conçu par Eric Lechner, Lars Norpchen et Matthew Kaufman, consiste Ă  attribuer Ă  l’eau la dĂ©nomination scientifique de monoxyde de dihydrogĂšne (DHMO), inconnue des non-initiĂ©s, et Ă  tenir Ă  son sujet un discours solennellement scientifique de maniĂšre Ă  crĂ©er chez l’auditeur une inquiĂ©tude injustifiĂ©e.

Notes et références

Notes

  1. L'eau pure est légÚrement bleue, mais elle est si transparente que cette couleur n'est perceptible qu'à partir de plusieurs mÚtres d'épaisseur. Pour plus de détails, voir Couleur de l'eau[1].
  2. À grande profondeur dans les deux planĂštes gĂ©antes glacĂ©es du SystĂšme solaire, dans les satellites des deux planĂštes gĂ©antes gazeuses et dans les planĂštes naines, l'eau solide n'est pas de la glace ordinaire mais l'un de ses nombreux polymorphes.
  3. On ne sait pas quelles formes peut prendre la vie extraterrestre, mais il est probable que l'eau liquide lui soit Ă©galement indispensable.
  4. L’eau pure est parfois dĂ©signĂ©e sous le nom de « solvant universel ». D'oĂč la teneur en matiĂšre sĂšche ou gazeuse des eaux minĂ©rales. L'eau fortement minĂ©ralisĂ©e perd cette capacitĂ© de dissolution importante. Elle relargue parfois sa charge de matiĂšre transportĂ©e, par exemple sous forme de tartres ou roches chimiques dites Ă©vaporites.
  5. Au moment de la création de cette échelle, c'était le contraire : le 0 était sur l'eau en ébullition, et le 100 sur la glace fondante (Leduc et Gervais 1985, p. 26)(Parrochia 1997, p. 97-98)
  6. Par construction, un écart d'un degré Celsius est donc strictement égal à un écart d'un kelvin.
  7. La différence entre les deux échelles n'est que de quelques centiÚmes de degré de 0 à 100 °C.
  8. Dans la molécule CH4 les quatre doublets sont identiques et forment deux à deux des angles de 109,5° ; dans la molécule H2O les deux doublets liants se repoussent un peu moins que les autres couples de doublets, ce qui explique cet angle de 104,5°, un peu plus faible que celui de la symétrie tétraédrique (en).
  9. Une molécule d'eau peut cependant n'avoir aucun dipÎle électrostatique lorsque ses atomes d'hydrogÚne sont délocalisés par effet tunnel. C'est le cas pour une unique molécule d'eau piégée dans la structure cristalline d'un béryl à des températures de quelques kelvins[30].
  10. Pour un Américain moyen

Références

  1. Mathieu, « Dossier - pourquoi la couleur de l'océan est-elle bleue? », sur Podcast Science, (consulté le ).
  2. Masse molaire calculĂ©e d’aprĂšs « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  3. Properties of Water and Steam in SI-Units - 1969 Prepared by Ernst Schmidt, Springer, Verlag Berlin Heidelberg New York - R. Oldenburg MĂŒnchen
  4. (en) « eau », sur NIST/WebBook
  5. (en) Philip E. Ciddor, « Refractive index of air: new equations for the visible and near infrared », Applied Optics, vol. 35, no 9,‎ , p. 1566-1573 (DOI 10.1364/AO.35.001566).
  6. (en)Entrée water sur GESTIS.
  7. (en) T. E. Daubert et R. P. Danner, Physical And Thermodynamic Properties Of Pure Chemicals, Pennsylvania, Taylor & Francis, , 736 p. (ISBN 1-56032-270-5).
  8. (en) W. M Haynes, Handbook of chemistry and physics, CRC, 2010-2011, 91e Ă©d., 2610 p. (ISBN 9781439820773), p. 14-40
  9. (en) Marvin J. Weber, Handbook of optical materials, CRC Press, , 536 p. (ISBN 978-0-8493-3512-9, lire en ligne).
  10. « Substance Name: Water », sur ChemIDPlus
  11. « Decouvrir l'eau : proprietes », sur sagascience.cnrs.fr (consulté le ).
  12. (en) « World », sur The World Factbook, Central Intelligence Agency.
  13. Voir Géopolitique de l'eau pour plus de détails.
  14. Programme BCPST.
  15. Pierre Laszlo, « Les aquaporines » dans La Science au présent 2009. Ed. Encyclopaedia Universalis, 2009.
  16. Passage trans membranaire d'une molécule d'eau, via la protéine aquaporine, Animation produite par le NIH ("Center for Macromolecular Modeling and Bioinformatics")
  17. « Pourquoi la glace prend-elle plus de place que l'eau liquide ? », sur Futura, (consulté le ).
  18. (en) Chapter 8: Introduction to the Hydrosphere, sur PhysicalGeography.net (consulté le 25 mars 2015).
  19. (en) Sybille Hildebrandt, « The Earth has lost a quarter of its water », sur http://sciencenordic.com, (consulté le ).
  20. De gigantesques quantités d'eau enfouies sous nos pieds ?, Science et vie, 19 mars 2014.
  21. (en) Nathalie Bolfan-Casanova, « Water in the Earth's mantle », Mineralogical magazine, vol. 69, no 3,‎ , p. 229-257 (DOI 10.1180/0026461056930248).
  22. Francis Rocard, « SystĂšme solaire : la ruĂ©e vers l’eau », sur France Culture, (consultĂ© le ).
  23. (en) « Anthropocene », sur Encyclopedia of Earth (en) et Welcome to the anthropocene sur anthropocene.info.
  24. (en) IGBP ; international Geosphere Biosphere Program (2013), Visuation de données L'eau dans l'anthropocÚne ; document pédagogique produit par IGBP et Globaia illustrant la maniÚre dont l'humanité a bouleversé le cycle global de l'eau sur la planÚte durant l'anthropocÚne (animation de 3 min commandé par le Global Water System Project ; http://www.gwsp.org GWSP]) pour la conférence « open science » Water in the Anthropocene (L'eau dans l'AnthropocÚne de Bonn, en 2013)
  25. En vidéo : de l'eau sculptée avec des champs électriques, Futura-Sciences, 4 octobre 2007 (consulté le 27 avril 2012).
  26. La Recherche, no 451, avril 2011.
  27. « La qualité radiologique de l'eau du robinet en France » IRSN, 2008-2009, 43 p., février 2011.
  28. Christiane Ferradini, Jean-Paul Jay-Gerin, « La radiolyse de l'eau et des solutions aqueuses : historique et actualité », Revue canadienne de chimie, vol. 77, no 9, septembre 1999, résumé
  29. Jane Reece, Lisa Urry, Michael Cain, Steven Wassermann, Peter Minorsky, Robert Jackson, Biology, Campbell, , 1263 p. (ISBN 978-0-321-55823-7)
  30. (en) « Focus: Water Molecule Spreads Out When Caged », sur physics.aps.org,
  31. Site du CNRS, page sur l'eau dans l'organisme
  32. (en) 4 Water | Dietary Reference Intakes for Water, Potassium, Sodium, Chloride, and Sulfate | The National Academies Press (DOI 10.17226/10925, lire en ligne), p. 73-
  33. (en) 4 Water | Dietary Reference Intakes for Water, Potassium, Sodium, Chloride, and Sulfate | The National Academies Press (DOI 10.17226/10925, lire en ligne), p. 80-
  34. [PDF] « Campagne nationale d’occurrence des rĂ©sidus de mĂ©dicaments dans les eaux destinĂ©es Ă  la consommation humaine - Ressources en eaux brutes et eaux traitĂ©es »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?), rapport ANSES
  35. Benoßt Saint Girons, La qualité de l'eau, Paris, Médicis, , 218 p. (ISBN 978-2-85327-695-5), p. 26
  36. Sophie Landrin, « L’eau minĂ©rale n’est plus Ă©pargnĂ©e par la pollution », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  37. « 12 euros pour remplir sa piscine », le Ravi, mars 2013
  38. La France puise 5,5 milliards de mĂštres cubes d’eau par an, Journal Le Monde, 16.10.2015, citant une l’étude BIPE 2015 (15 octobre 2015) sur les services publics d’eau et d’assainissement.
  39. ONEMA, Communiqué 2015 en ligne : Ouverture de la banque nationale des prélÚvements en eau.
  40. Chiffres de la consommation d'eau en France par secteur sur le site Eaufrance
  41. Banque nationale des prélÚvements quantitatifs en eau
  42. voir p 2/4 chap : « Journée technique du 27 janvier 2015 Connaßtre et apprendre à utiliser la BNPE », synthÚse de journée technique sur la banque nationale des prélÚvements en eau (BNPE), dans la lettre Rés'eau Infos de l'ONEMA, no 12, mai 2015.
  43. « Enseignement agricole - Des débouchés principalement dans les métiers de l'aménagement paysager et de la production agricole », INSEE (consulté le ).
  44. Eau et agriculture, sur eaufrance.fr
  45. « Comprendre la forĂȘt », sur onf.fr
  46. (en) « The reaction network in propane oxidation over phase-pure MoVTeNb M1 oxide catalysts », Journal of Catalysis, vol. 311,‎ , p. 369-385. (lire en ligne)
  47. « Surface chemistry of phase-pure M1 MoVTeNb oxide during operation in selective oxidation of propane to acrylic acid », Journal of Catalysis, vol. 285,‎ , p. 48-60 (lire en ligne)
  48. (en) Kinetic studies of propane oxidation on Mo and V based mixed oxide catalysts, Berlin, (lire en ligne)
  49. Banque mondiale 2002 et UN-Water.
  50. L'eau, une responsabilité partagée, 2e rapport mondial des NU sur la mise en valeur des ressources en eau.
  51. Petroleum industry’s freshwater use puts pressure on areas with water scarcity issues, "Science for Environment Policy": European Commission DG Environment News Alert Service, edited by SCU, The University of the West of England, BristopubliĂ© 2016-03-10, consultĂ© 2016-03-13
  52. Indicateur Consommation d'eau - Industrie et artisanat, sur bafu.admin.ch (consulté le 27 avril 2012)
  53. Introduction aux thématiques de l'Eau, 19 novembre 2012, sur cms2.unige.ch
  54. Documentaire : La montagne, nouvel Ibiza, ZDF pour Arte, 2014, rediffusé en 2016 (90 min)]
  55. Felix Hahn, CIPRA-International L’enneigement artificiel dans l’arc alpin Rapport de synthĂšse, CIPRA, Alpmedia, PDF, 18 p, consultĂ© 2016-03-13
  56. GLASS, 2008
  57. « Mission inter-services de l’eau (MISE) - DREAL Centre-Val de Loire », sur www.centre.developpement-durable.gouv.fr (consultĂ© le )
  58. Colloque organisĂ© Ă  l’AssemblĂ©e nationale le 12 mars 2009, Ă  l’initiative de la Fondation France-LibertĂ©s, de la FĂ©dĂ©ration des distributeurs d’eau indĂ©pendants (FDEI) et des Entreprises publiques locales de l’eau, regroupĂ©es au sein de l’association Arpege (Propositions faites lors du colloque et programme)
  59. Patrice Gourdin, GĂ©opolitiques manuel pratique, Choiseul Ă©d, dl 2010 (ISBN 978-2-36159-000-0 et 2-36159-000-X, OCLC 690353450, lire en ligne)
  60. « BaromĂštre de l'eau 2018 », BaromĂštre de l'eau,‎ (lire en ligne [PDF]).
  61. « Le baromĂštre de l'eau, de l'hygiĂšne et de l'assainissement », Le baromĂštre de l'eau, de l'hygiĂšne et de l'assainissement,‎ (lire en ligne [PDF]).
  62. François Anctil, L'eau et ses enjeux, De Boeck Supérieur, , 264 p. (ISBN 9782807307049, lire en ligne).
  63. « L'Eau », sur solidarites.org
  64. « Combattre les maladies hydriques », sur solidarites.org.
  65. Suzanne Dionnet-Grivet, GĂ©opolitique de l'eau, Paris, Ellipses, , 253 p. (ISBN 978-2-7298-6404-0), p. 45
  66. Message pour la Journée Mondiale de PriÚre pour la Sauvegarde de la Création, 1er septembre 2018
  67. Livre de la GenĂšse, (VI, 7)/ (VII, 19)
  68. Les fontaines Ă  thĂ©rapie en France sont prĂ©sentĂ©es dans : Brigitte Caulier, « L'eau et le sacrĂ© - Les cultes thĂ©rapeutiques autour des fontaines en France du Moyen Âge Ă  nos jours », Beauchesne Ă©d., presses de l'universitĂ© Laval, 1990 (ISBN 2-7010-1214-7)

Voir aussi

Bibliographie

  • Écologie politique de l'eau, sous la direction de Jean-Philippe Pierron avec la collaboration de Claire Harpet, Hermann Éditeurs, 2017.
  • Olivier Hoedeman et Satoko Kishimoto (trad. de l'anglais), L’Eau, un bien public, Paris, Ă©ditions Charles LĂ©opold Mayer, , 322 p. (ISBN 978-2-84377-158-3, prĂ©sentation en ligne, lire en ligne)
  • Erik Orsenna, L'Avenir de l'eau, Paris, Fayard, , 411 p. (ISBN 978-2-213-63465-4)
  • (fr + pt + ar) Mohamed Larbi Bouguerra, Les Batailles de l'eau : pour un bien commun de l'humanitĂ©, Paris, Ă©ditions de l'Atelier (en coĂ©dition avec onze Ă©diteurs francophones de dix pays), , 240 p. (ISBN 2-7082-3692-X, prĂ©sentation en ligne)
  • Needham, Paul, « Water and the Development of the Concept of Chemical Substance », dans T. Tvedt, and T. Oestigaard, Ă©d., « A History of Water Vol. 4: The Ideas of Water from Antiquity to Modern Times », I.B. Tauris, Londres, 2010, texte intĂ©gral.
  • Vazken AndrĂ©assian et Jean Margat, RiviĂšres & rivaux : les frontiĂšres de l'eau, Versailles, Éditions Quae, , 134 p. (ISBN 978-2-7592-1706-9, lire en ligne)
  • Pierre-AndrĂ© Magnin et Mirko Saam, « Eaux-lĂ -lĂ ! - Tous liĂ©s par l'eau!? », Services cantonaux de l'Ă©nergie et de l'environnement, 2013. En 16 pages illustrĂ©es, cette brochure fait le tour de la problĂ©matique de l'eau, Ă©galement en liaison avec l'Ă©nergie. (http://www.energie-environnement.ch/fichiers/eau-la-la/brochure_fr.pdf)
  • Éditions Sonobook, « L'Eau dans le monde », livre audio d'aprĂšs l'ouvrage de La Petite EncyclopĂ©die Larousse, durĂ©e : 3 h 42 min, 1 CD MP3, www.sonobook.fr
  • Richard Leduc et Raymond Gervais, ConnaĂźtre la mĂ©tĂ©orologie, Presses Universitaires du QuĂ©bec, , 305 p. (ISBN 978-2-7605-2044-8, lire en ligne)
  • Daniel Parrochia, MĂ©tĂ©ores : Essai sur le ciel et la citĂ©, Editions Champ Vallon, , 250 p. (ISBN 978-2-87673-238-4, lire en ligne)
  • Ghislain de Marsily, L'eau, Flammarion, , 129 p.

Articles connexes

  • Tous les articles commençant par « Eau »
  • Toutes les pages avec « eau » dans le titre

Sciences

Dans le Wikilivre de Tribologie, on peut trouver des données concernant le frottement sur la glace.

Utilisations

Dans le monde

Gestion et réglementation

Art et culture

  • Eau dans l'art et la culture

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.