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Rayonnement ionisant

Un rayonnement ionisant est un rayonnement Ă©lectromagnĂ©tique ou corpusculaire capable de produire directement ou indirectement des ions[1] lors de son passage Ă  travers la matiĂšre[2]. Ces rayonnements peuvent ĂȘtre produits par la radioactivitĂ© d'atomes tels que l'uranium, ou par des appareils Ă©lectriques comme des scanners. Ils ont des applications notamment dans les domaines de la dĂ©fense, de la santĂ© et de la production d'Ă©lectricitĂ©.

Pouvoir de pénétration (exposition externe).
Le rayonnement alpha (constituĂ© de noyaux d'hĂ©lium) est arrĂȘtĂ© par une simple feuille de papier.
Le rayonnement bĂȘta (constituĂ© d'Ă©lectrons ou de positons) est arrĂȘtĂ© par une plaque d'aluminium.
Le rayonnement gamma, constituĂ© de photons trĂšs Ă©nergĂ©tiques, est attĂ©nuĂ© (et non arrĂȘtĂ©) quand il pĂ©nĂštre de la matiĂšre dense, ce qui le rend particuliĂšrement dangereux pour les organismes vivants.
Il existe d'autres types de rayonnements ionisants. Ces trois formes sont souvent associées à la radioactivité.
Nouveau pictogramme de risque contre les rayonnements ionisants, transféré le par l'AIEA à ISO. Il doit remplacer le pictogramme jaune classique, uniquement « dans certaines circonstances, spécifiques et limitées ».

Pour les organismes vivants, les rayonnements ionisants peuvent ĂȘtre nocifs, voire mortels en cas de dose Ă©levĂ©e. Les rayons ionisants sont de natures et de sources variĂ©es. Leurs propriĂ©tĂ©s dĂ©pendent de la nature des particules constitutives du rayonnement et de leur Ă©nergie.

Principaux rayonnements ionisants

Les rayonnements les plus Ă©nergĂ©tiques transfĂšrent assez d’énergie aux Ă©lectrons de la matiĂšre pour les arracher de leur atome. Les atomes ainsi privĂ©s de certains de leurs Ă©lectrons sont alors chargĂ©s positivement. Les atomes voisins qui accueillent les Ă©lectrons se chargent nĂ©gativement.

Les atomes chargés positivement ou négativement sont appelés « ions ». Les atomes qui ont perdu au moins un électron sont devenus des ions positifs (cations), tandis que les atomes qui ont reçu au moins un électron sont devenus des ions négatifs (anions). Les rayonnements capables de provoquer de telles réactions sont dits « ionisants ».

Par leur Ă©nergie, les rayonnements ionisants sont pĂ©nĂ©trants, c’est-Ă -dire qu’ils peuvent traverser la matiĂšre. Le pouvoir de pĂ©nĂ©tration dĂ©pend du type de rayonnement et du pouvoir d'arrĂȘt de la matiĂšre. Cela dĂ©finit des Ă©paisseurs diffĂ©rentes de matĂ©riaux pour s'en protĂ©ger, si nĂ©cessaire et si possible.

Particules alpha : noyaux d'hélium

PĂ©nĂ©tration faible. Les particules α sont Ă©mises Ă  une vitesse avoisinant les 16 000 km/s. Cependant Ă©tant lourdes et chargĂ©es Ă©lectriquement, elles sont arrĂȘtĂ©es trĂšs facilement et rapidement par les champs Ă©lectromagnĂ©tiques et les atomes composant la matiĂšre environnante. Une simple feuille de papier suffit Ă  arrĂȘter ces particules. Pour se protĂ©ger, il importe avant tout que le corps Ă©metteur du rayonnement alpha ne soit pas ingurgitĂ© ou inhalĂ©.

Particules ÎČ− : Ă©lectrons

PĂ©nĂ©tration moyenne. Les particules ÎČ− sont des Ă©lectrons. Ces derniers sont Ă©mis avec des Ă©nergies variant de quelques keV Ă  quelques MeV. Ils peuvent donc atteindre des vitesses Ă©levĂ©es souvent relativistes. Cependant, chargĂ©s Ă©lectriquement, ils vont ĂȘtre arrĂȘtĂ©s par la matiĂšre et les champs Ă©lectromagnĂ©tiques environnants. Une feuille d’aluminium de quelques millimĂštres peut arrĂȘter les Ă©lectrons. Un Ă©cran d'un centimĂštre de plexiglas arrĂȘte toutes les particules bĂȘta d'Ă©nergie infĂ©rieure Ă  2 MeV. Pour se protĂ©ger, il importe avant tout que le corps Ă©metteur du rayonnement bĂȘta ne soit pas ingurgitĂ©.

Particules ÎČ+ : positons

La pĂ©nĂ©tration est semblable Ă  celle des Ă©lectrons. Mais Ă  la fin de son parcours, un positon s’annihile avec un Ă©lectron rencontrĂ© sur son passage en formant deux photons gamma de 511 keV chacun, Ă©mis Ă  180° l'un de l'autre, ce qui ramĂšne le problĂšme au cas du rayonnement gamma.

Rayonnements X et gamma

PĂ©nĂ©tration trĂšs grande, fonction de l’énergie du rayonnement et de la nature du milieu traversĂ©.

Chaque matĂ©riau est ainsi caractĂ©risĂ© par une couche de demi-attĂ©nuation qui dĂ©pend de sa nature, du type de rayonnement et de l'Ă©nergie du rayonnement. La couche de demi-attĂ©nuation (ou Ă©paisseur moitiĂ©) est l'Ă©paisseur nĂ©cessaire pour rĂ©duire de moitiĂ© la valeur du dĂ©bit de dose de rayonnements X ou Îł. On dĂ©finit selon le mĂȘme principe une Ă©paisseur dixiĂšme, qui ne laisse passer que 10 % du dĂ©bit de dose.

Au-delĂ  de la dizaine de keV, l'air n'a plus d'absorption significative des rayonnements X et Îł. Le plomb est gĂ©nĂ©ralement utilisĂ© comme Ă©lĂ©ment de radioprotection dans le domaine mĂ©dical. En effet, il a une Ă©paisseur de demi-absorption de l'ordre de 100 Â”m Ă  100 keV. Une Ă©paisseur de mm de plomb rĂ©duit la dose d'un rayonnement X de 100 keV d'un facteur 1 000. L'Ă©paisseur de demi-absorption du plomb passe nĂ©anmoins Ă  mm vers 250 keV, ce qui signifie qu'une Ă©paisseur de 10 mm de plomb serait alors nĂ©cessaire pour rĂ©duire la dose d'un facteur Ă©quivalent. En consĂ©quence, dans les environnements industriels, oĂč l'Ă©nergie peut parfois atteindre plusieurs MeV, on utilise des murs en bĂ©ton (moins absorbants que le plomb, mais pratiquement plus Ă©pais) dans le contexte de la radioprotection. Dans certains cas, ceux-ci sont baritĂ©s (ajout d'une charge trĂšs dense) pour en augmenter l'efficacitĂ©.

À Ă©paisseur d'Ă©cran identique, le rayonnement gamma est attĂ©nuĂ© par : le plomb, l'acier, le bĂ©ton, l’eau (par ordre d'efficacitĂ© dĂ©croissante).

Neutrons

Le neutron n'Ă©tant pas chargĂ©, il ne produit pas directement d'ionisations en traversant la matiĂšre. En revanche, il peut avoir de nombreuses rĂ©actions avec les noyaux des atomes (capture radiative, diffusion inĂ©lastique, rĂ©actions produisant des particules α ou d'autres neutrons, fission du noyau, etc.), produisant chacune des rayonnements ionisants. À ce titre, les neutrons sont considĂ©rĂ©s comme un rayonnement ionisant.

Les neutrons sont surtout prĂ©sents dans les rĂ©acteurs nuclĂ©aires ; ils sont Ă©mis, par exemple, lors de la fission d’atomes d’uranium 235. Les neutrons sont aussi prĂ©sents aux altitudes de vol des avions long-courrier et subsoniques : ils participent Ă  30 % de la dose reçue par le personnel navigant.

Leur pénétration dépendant de leur énergie.

Le bore et le cadmium, neutrophages, absorbent (capturent) les neutrons.

Une forte Ă©paisseur d’eau ou de paraffine modĂšre (rĂ©duit la vitesse) les neutrons.

Source

Les rayonnements ionisants sont présents sur la Terre depuis sa création. Les progrÚs scientifiques ont amené à l'utilisation de rayonnements ionisants produits artificiellement. Ces rayonnements ont donc aujourd'hui des origines trÚs diverses.

Les rayonnements cosmiques sont des rayonnements ionisants d'origine naturelle. Ils peuvent provenir du Soleil mais également d'autres sources galactiques et extra-galactiques. Ils sont constitués de noyaux atomiques, de particules de haute énergie et de rayonnements électromagnétiques. Leur interaction dans l'atmosphÚre produit des éléments radioactifs, dits d'origine cosmogénique, ainsi que des pions se désintégrant en produisant des muons.

La radioactivitĂ© produit diffĂ©rents types de rayonnements ionisants : les particules α, les particules ÎČ (ÎČ− : Ă©lectrons, ÎČ+ : positons), les protons, les neutrons et les rayons Îł. Les radionuclĂ©ides responsables de cette radioactivitĂ© ont eux-mĂȘmes plusieurs origines :

  • les radionuclĂ©ides d'origine cosmogĂ©nique sont produits dans l'atmosphĂšre par les rayonnements cosmiques avant de retomber sur Terre. Parmi eux, on peut citer le carbone 14 (14C) ou encore le tritium (3H) ;
  • les radionuclĂ©ides d'origine tellurique sont prĂ©sents sur la Terre depuis sa formation. Certains, possĂ©dant une pĂ©riode radioactive courte par rapport Ă  l'Ăąge de la Terre ont pratiquement disparu. D'autres, ayant une longue pĂ©riode radioactive, sont les plus abondants mais ne prĂ©sentent pas une forte activitĂ©. Ce sont les radioĂ©lĂ©ments ayant une pĂ©riode radioactive de l'ordre de grandeur de l'Ăąge de la Terre qui sont responsables de la majeure partie de la radioactivitĂ© tellurique : le potassium 40 (40K), l'uranium 238 (238U) ;
  • les radioĂ©lĂ©ments d'origine artificielle sont souvent produits de maniĂšre contrĂŽlĂ©e dans des cyclotrons ou dans des rĂ©acteurs nuclĂ©aires. Elle est aujourd'hui prĂ©sente dans l'environnement essentiellement du fait des essais nuclĂ©aires atmosphĂ©riques, des catastrophes nuclĂ©aires et des diffĂ©rents rejets de radioĂ©lĂ©ments utilisĂ©s en mĂ©decine ou dans les centrales nuclĂ©aires. L'iode 131 (131I) et le cĂ©sium 137 (137Cs) sont des radioĂ©lĂ©ments d'origine artificielle.

Certains rayonnements Ă©lectromagnĂ©tiques sont Ă©galement des rayonnements ionisants. De maniĂšre classique, on considĂšre que c'est Ă  des longueurs d'onde infĂ©rieures Ă  0,1 Â”m qu'un rayonnement Ă©lectromagnĂ©tique est ionisant. Parmi le spectre Ă©lectromagnĂ©tique, sont donc considĂ©rĂ©s comme ionisants les rayons gamma, les rayons X et certains ultraviolets. Les rayons gamma sont issus de la dĂ©sexcitation nuclĂ©aire faisant suite Ă  une dĂ©sintĂ©gration radioactive. Les rayons X et les rayonnements ultraviolets sont issus des processus Ă©lectromagnĂ©tiques comme la transition Ă©lectronique ou le Bremsstrahlung. Ils font partie des rayonnements cosmiques mais sont aussi produits de maniĂšre artificielle pour servir dans divers domaines tels que la recherche scientifique, la radiologie mĂ©dicale ou l'industrie.

Certains rayonnements particulaires sont aussi considĂ©rĂ©s comme des rayonnements ionisants. Ils proviennent des diverses sources naturelles ci-dessus mais peuvent aussi ĂȘtre directement crĂ©Ă©s de façon artificielle et utilisĂ©s dans des accĂ©lĂ©rateurs de particules : Ă©lectrons, protons, ions.

Type de rayonnementRayonnement ionisantCharge élémentaireMasse (MeV/c2)
Rayonnements électromagnétiquesIndirectement ionisantRayonnement ultraviolet lointain00
Rayon X
Rayon gamma
Rayonnements particulairesNeutron0940
Directement ionisantÉlectron / particule ÎČ−−10,511
Positon / particule ÎČ++10,511
Muon−1106
Proton+1938
Ion 4He / particule α+23 730
Ion 12C+611 193
Autres ionsVariableVariable

Effets sur l'organisme

Un rayonnement qui pĂ©nĂštre dans la matiĂšre interagit avec les Ă©lĂ©ments du milieu et transfĂšre de l’énergie. Un rayonnement ionisant possĂšde assez d'Ă©nergie pour crĂ©er des dommages dans la matiĂšre qu'il traverse. Dans un organisme vivant, il peut endommager certains constituants cellulaires (ADN, organites notamment). Le corps est quotidiennement naturellement exposĂ© Ă  une faible dose de rayonnement, mais dans ces conditions, des mĂ©canismes intra-cellulaires rĂ©parent la plupart des lĂ©sions produites. En cas d'exposition Ă  de fortes doses, ces mĂ©canismes sont dĂ©passĂ©s et peut alors apparaĂźtre un dysfonctionnement de l'organisme, une pathologie, voire la mort.
C'est pourquoi, idéalement, l'exposition aux rayonnements ionisants, lorsqu'elle est nécessaire ou inévitable, doit rester la plus faible possible en vertu des principes de radioprotection.

La recherche sur les effets des rayonnements a connu un pic d'activité aprÚs les explosions des bombes de Nagasaki et d'Hiroshima, puis aprÚs la catastrophe de Tchernobyl. Et derniÚrement aprÚs l'accident de Fukushima, le Comité scientifique des Nations unies pour l'étude des effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) a publié un rapport 2013[3], plusieurs mises à jour[4] - [5] - [6], et un autre rapport de synthÚse des informations acquises de 2013 à 2019[7] - [4] - [8].

Exposition des humains aux rayonnements ionisants

Pour apprĂ©cier Ă  leur juste valeur les risques liĂ©s aux rayonnements ionisants, il est nĂ©cessaire de s'intĂ©resser Ă  ceux d'origine naturelle auxquels les humains ont toujours Ă©tĂ© exposĂ©. Tous les organismes vivants y sont adaptĂ©s et semblent capables de corriger, jusqu’à un certain degrĂ©, les dĂ©gĂąts dus Ă  cette irradiation naturelle.

En France, l’exposition annuelle moyenne de la population aux rayonnements ionisants est d’environ mSv. À cette radioactivitĂ© naturelle s'ajoutent des rayonnements de sources artificielles. Ces rayonnements sont du mĂȘme type que ceux Ă©mis par des sources naturelles et leurs effets sur la matiĂšre vivante sont, Ă  dose Ă©gale, identiques. Ce sont essentiellement les radiographies mĂ©dicales ou dentaires, et moindrement des rayonnements provenant de radionuclĂ©ides ingĂ©rĂ©s ou inhalĂ©s (avec la fumĂ©e de cigarette par exemple). En France, le SystĂšme d'information de la surveillance de l'exposition aux rayonnements ionisants (SISERI) collecte les donnĂ©es des mesures de radioprotection des travailleurs soumis aux rayonnements ionisants.

Seulement 1,5 % provient d’autres sources comme les retombĂ©es des essais aĂ©riens des armes nuclĂ©aires et les retombĂ©es de la catastrophe de Tchernobyl, mais leur effet peut ĂȘtre trĂšs aggravĂ© lorsque la contamination est interne, Ă  la suite d'une inhalation ou d'une absorption (cas les plus courants) de radionuclĂ©ides dans les aliments.

L'exposition Ă  la radioactivitĂ© naturelle reste largement infĂ©rieure Ă  une exposition directe aux rayonnements ionisants dus, par exemple, Ă  des accidents de centrales atomiques, oĂč l'on est confrontĂ© Ă  des valeurs de 100 Ă  plus de 10 000 mSv.

Modes d'exposition

Selon la maniùre dont les rayonnements atteignent l’organisme, on distingue deux modes d’exposition : externe ou interne.

Exposition externe

Elle a lieu lorsque le sujet se trouve exposĂ© Ă  des sources de rayonnements qui lui sont extĂ©rieures (substances radioactives sous forme de nuage ou de dĂ©pĂŽt sur le sol, sources Ă  usage industriel ou mĂ©dical
). Elle peut concerner tout l’organisme ou une partie seulement de celui-ci. Elle cesse dĂšs que l’on n’est plus sur la trajectoire des rayonnements (cas par exemple d’une radiographie du thorax).

Exposition interne (due Ă  une contamination interne)

Elle survient quand des substances radioactives (contenant des radionuclĂ©ides) se trouvent Ă  l’intĂ©rieur de l’organisme. Ces derniĂšres provoquent une irradiation interne.

Elles ont pu pĂ©nĂ©trer par inhalation, par ingestion, par une plaie ou par voie transcutanĂ©e, avant de se distribuer dans l’organisme dans des organes-cibles (ex. : la thyroĂŻde pour l'iode radioactif). On parle alors de « contamination interne ». Celle-ci ne cesse que lorsque les substances radioactives ont entiĂšrement disparu de l’organisme aprĂšs un temps plus ou moins long par Ă©limination naturelle, dĂ©croissance radioactive, et/ou traitement.

Valeurs de quelques périodes radioactives :

Tous les radioisotopes ne sont pas Ă©liminĂ©s naturellement (urines
) Ă  la mĂȘme vitesse. Certains peuvent s’accumuler dans des organes spĂ©cifiques (os, foie
) avant d’ĂȘtre Ă©vacuĂ©s du corps.

Pour chacun des éléments radioactifs, on définit, en plus de sa période radioactive, une période biologique.

Vocabulaire et définitions réglementaires

Une réglementation a défini depuis 2006 plusieurs modes d'exposition :

  • exposition externe sans contact (Ă  distance) : irradiation ;
  • exposition externe avec contact : contamination externe ;
  • exposition interne : contamination interne.

La contamination peut ĂȘtre surfacique, ou volumique (atmosphĂ©rique).

Exposition naturelle

On n'a pas dĂ©montrĂ© de consĂ©quences sanitaires au rayonnement naturel, sauf pour des sujets prĂ©sentant une hypersensibilitĂ© telle l'ataxie tĂ©langiectasie. Selon une hypothĂšse controversĂ©e (hormĂšse), il y aurait peut-ĂȘtre mĂȘme au contraire des effets bĂ©nĂ©fiques aux faibles doses d'irradiation. En effet, dans certaines rĂ©gions du monde (Ramsar (Iran), Kerala (Inde)), les doses reçues par les habitants dĂ©passent 240 fois les doses gĂ©nĂ©ralement conseillĂ©es par les normes internationales. De plus, certaines Ă©tudes montrent que ces populations ne sont pas plus affectĂ©es que celles des rĂ©gions avoisinantes, et il semble avoir plutĂŽt un effet positif[9]. D'autres Ă©tudes montrent par contre un nombre Ă©levĂ© d'aberrations gĂ©nĂ©tiques, des perturbations de l'immunitĂ© (taux Ă©levĂ© d'allergies) et une Ă©lĂ©vation de la stĂ©rilitĂ© chez les femmes.

Les rayonnements ionisants que nous recevons de sources naturelles ont des origines diverses et se répartissent en trois principaux types :

Rayonnements cosmiques

On appelle rayonnement cosmique un flux de particules (principalement des protons) dotĂ©es d’une Ă©nergie trĂšs Ă©levĂ©e, de l’ordre du gigaĂ©lectron-volt (GeV). Il est d’origine solaire ou galactique. Ces protons de haute Ă©nergie entrent en collision avec les noyaux des atomes de l’atmosphĂšre et crĂ©ent des fragments eux-mĂȘmes dotĂ©s d’une Ă©nergie Ă©levĂ©e (protons, neutrons, muons, neutrinos, mĂ©sons, etc.).

Le dĂ©bit d’équivalent de dose dĂ» aux rayonnements cosmiques est en moyenne de 0,3 mSv/an au niveau de la mer. Mais il varie considĂ©rablement en fonction de l’altitude et de la latitude (voir le tableau ci-dessous).

Variation du dĂ©bit d’équivalent de dose absorbĂ©e (mSv/an) en fonction de l’altitude et de la latitude
Altitude
(km)
0°
(Ă©quateur)
30° 50°
0 0,35 0,4 0,5
1 0,60 0,7 0,9
2 1,0 1,3 1,7
3 1,7 2,2 3,0
4 2,6 3,6 5,0
5 4,0 5,8 8,0
10 14,0 23,0 45,0
15 30,0 50,0 110,0
20 35,0 60,0 140,0

Cela a pour conséquence que certaines populations subissent une exposition plus importante que la moyenne. Le tableau ci-dessous donne les équivalents de dose reçus par les populations de villes situées en altitude.

DĂ©bit d’équivalent de dose des rayonnements cosmiques
dans des régions de haute altitude
Ville Altitude
(m)
Latitude
(°)
DDDE
(mSv/an)
Population
(hab)
La Paz (Bolivie) 3 630 16° S 2,7 1 800 000
Quito (Équateur) 2 850 0°S 1,6 2 600 000
Bogota (Colombie) 2 640 4° N 1,5 8 800 000
Cerro de Pasco (Pérou) 4 259 10° S 3,3 70 000
Lhassa (Tibet) 3 684 30° N 3,1 200 000

ÉlĂ©ments radioactifs contenus dans le sol

Nous sommes exposĂ©s aux rayonnements dus aux radioĂ©lĂ©ments prĂ©sents dans la croĂ»te terrestre. Il existe une cinquantaine de radioĂ©lĂ©ments naturels dont la plupart font partie des trois familles naturelles du thorium, de l’uranium et de l’actinium.

C’est le thorium qui existe en quantitĂ© la plus importante (10 ppm en moyenne). On trouve ensuite l’uranium (2 Ă  ppm), puis l’actinium.

Un autre radioĂ©lĂ©ment contribue de façon notable : le potassium 40 (40K), isotope naturel du potassium (0,01167 %). Sa concentration est de l’ordre de 100 Ă  1 000 Bq/kg de sol.

Le dĂ©bit de dose radioactive absorbĂ©e moyen dĂ» Ă  l’ensemble de ces isotopes est d’environ 0,3 mSv/an en France. Il varie cependant largement en fonction de la composition du sol. L’équivalent de dose reçu en Bretagne ou les Vosges est de deux Ă  trois fois supĂ©rieur Ă  celui reçu dans le Bassin parisien. Dans certaines rĂ©gions, comme l’État de Kerala sur la cĂŽte Sud-Ouest de l’Inde, il atteint 30 mSv/an.

La chaleur interne de la Terre provient, selon une proportion d'environ 80 %, de celle produite par la radioactivité naturelle du sol. Voir l'article Géothermie.

ÉlĂ©ments radioactifs naturels absorbĂ©s par inhalation ou ingestion

Des Ă©manations gazeuses de certains produits issus de la dĂ©sintĂ©gration de l’uranium contenu dans le sol tels que le radon, ou le potassium des aliments dont nous retenons une partie dans notre organisme (Ă©lĂ©ment dont nous maintenons en permanence un stock d'environ 165 g par personne), provoquent chez chacun d’entre nous, en moyenne, une irradiation de 1,55 mSv par an. La principale source d’irradiation naturelle est le 222Rn, gaz naturel radioactif. Elle reprĂ©sente environ un tiers de l’irradiation reçue et augmente dans les rĂ©gions granitiques.

Toutes les familles naturelles ont dans leur chaĂźne de dĂ©sintĂ©gration un isotope du radon (222Rn engendrĂ© par le 226Ra, et le 220Rn appelĂ© Ă©galement « thoron », engendrĂ© par le 224Ra). Ces gaz Ă©manent du sol, des eaux et des matĂ©riaux de construction. Les valeurs moyennes des concentrations ont Ă©tĂ© Ă©valuĂ©es Ă  Bq/m3 en plein air et 20 Bq/m3 dans les habitations pour le plus important d’entre eux : le 222Rn. Ces gaz et leurs descendants solides irradient les poumons.

Le potassium Ă©tant un Ă©lĂ©ment important de notre constitution et vital au bon fonctionnement de nos cellules (environ 165 g par personne), l’isotope 40K de cet Ă©lĂ©ment contribue Ă  une activitĂ© intĂ©rieure constante d'environ 5 000 Bq, auxquels viennent s'ajouter une part similaire due Ă  l'activitĂ© de l'ensemble des autres isotopes instables de notre corps.

Exemple : radioactivité de différents milieux naturels :

  • eau de pluie : 0,3 Ă  1 Bq/L ;
  • eau de riviĂšre : 0,07 Bq/L (226Ra et descendants) ; 0,07 Bq/L (40K) ; 11 Bq/L (3H) ;
  • eau de mer : 14 Bq/L (40K essentiellement) ;
  • eau minĂ©rale : 1 Ă  2 Bq/L (226Ra, 222Rn) ;
  • lait : 60 Bq/L ;
  • sol sĂ©dimentaire : 400 Bq/kg ;
  • sol granitique : 8 000 Bq/kg ;
  • corps humain : 8 000 Ă  10 000 Bq (dont 5 000 dus au 40K).

Le tableau suivant rĂ©sume la contribution des diverses composantes de la radioactivitĂ© naturelle. Il faut toutefois se souvenir que ce sont des valeurs moyennes susceptibles de variations importantes en fonction de l’altitude, de la latitude et de la composition du sous-sol.

Source naturelle Exposition (mSv/an)
Rayonnement cosmique 0,3
Rayonnement tellurique 0,32
Isotopes cosmiques 0,01
40K 0,17
222Rn + descendants 0,55
220Rn + descendants 0,15
Divers 0,06
Total 1,56

Exposition artificielle

Pour chaque habitant, l’exposition annuelle moyenne aux sources artificielles d’irradiation est d’environ mSv. Celles-ci sont principalement les irradiations mĂ©dicales et les applications industrielles des rayonnements.

Les centrales nuclĂ©aires, les usines de traitement du combustible nuclĂ©aire usĂ©, les retombĂ©es des anciens essais nuclĂ©aires atmosphĂ©riques et de la catastrophe de Tchernobyl, etc., exposent chaque personne en moyenne Ă  0,002 mSv par an.

Irradiations médicales

Il s’agit principalement des radiographies mĂ©dicales et dentaires qui provoquent une irradiation externe proche de mSv par an (moyenne en France).

L’essor du radiodiagnostic a Ă©tĂ© un des facteurs essentiels du progrĂšs mĂ©dical au cours du XXe siĂšcle. Les Ă©quivalents de dose dĂ©livrĂ©s par les diffĂ©rents types d’examens varient considĂ©rablement en fonction de la profondeur des organes Ă©tudiĂ©s et de la dimension du segment de l’organisme concernĂ©. À cĂŽtĂ© des appareils classiques, sont apparus progressivement des appareils plus perfectionnĂ©s (« scanners ») qui, associĂ©s Ă  des ordinateurs, permettent de rĂ©aliser des images en coupe (tomographies) de l’organisme.

Doses délivrées lors des examens les plus courants en radiodiagnostic
Examen médical Dose (mGy)
Radiographie pulmonaire 0,7
Radiographie du crĂąne 2
Radiographie de l’abdomen 3
Scanner du crĂąne 27
Urographie 20
Scanner du corps entier 160
Transit ƓsogastroduodĂ©nal 90

La radiothérapie externe est un des traitements de base des cancers. On utilise généralement des rayonnements de haute énergie émis par des sources de cobalt radioactif 60Co ou par des accélérateurs de particules.

Dans certains traitements dits de curiethĂ©rapie, un corps radioactif est placĂ©, soit au contact immĂ©diat des tissus Ă  irradier, soit implantĂ© sous forme d’aiguilles radioactives (iridium, cĂ©sium). Les doses classiquement administrĂ©es sont Ă©levĂ©es (40 Ă  80 Gy) et espacĂ©es dans le temps pour permettre aux tissus sains de se rĂ©gĂ©nĂ©rer. Les techniques d'implantation dĂ©finitive de grains radioactifs (iode, palladium) sont en expansion.

La mĂ©decine nuclĂ©aire utilise des isotopes radioactifs pour l’exploration de l’organisme humain. Elle consiste Ă  injecter un isotope radioactif qui se fixe dans la partie Ă  explorer et de rĂ©aliser une image Ă  l’aide d’une camĂ©ra Ă  scintillation (scintigraphie).

Les isotopes utilisĂ©s sont l'iode 131 (131I) pour l’exploration fonctionnelle de la thyroĂŻde et surtout le technĂ©tium 99m (99mTc) dont l’intĂ©rĂȘt est sa courte pĂ©riode radioactive (T = 6,02 h) ce qui minimise les Ă©quivalents de dose administrĂ©s. Il peut ĂȘtre obtenu Ă  partir de molybdĂšne 99mMo par un appareil Ă  Ă©lution.

L'exploration fonctionnelle d'organes tels que le cerveau utilise la tomographie à émission de positons. L'isotope utilisé est souvent le 18F (T = h), injecté sous une forme liée à un sucre : l'activité cérébrale consomme du glucose et les zones les plus actives lors d'une tùche cognitive seront visualisées par une gamma-caméra.

Équivalents de dose aprĂšs injection de 99mTc pour diffĂ©rentes explorations
Exploration Équivalent de dose (mSv par mCi de 99mTc injectĂ©)
Vessie 0,85
Estomac 0,51
Intestin 2,3
ThyroĂŻde 1,3
Ovaires 0,3
Testicules 0,09
Moelle osseuse 0,17
Corps entier 0,11

SynthĂšse

Voici une vue synthétique des principales sources d'exposition avec les équivalents de dose correspondants.

Il ne faut pas perdre de vue qu'il s'agit de valeurs moyennes et que certains groupes d'individus (tels les travailleurs de l'énergie nucléaire et les populations habitant dans certaines régions) sont exposés à des équivalents de dose plus importants.

Inventaire général des engagements de dose (mSv/an) pour un individu moyen
Radioactivité Exposition interne Exposition totale
Radioactivité naturelle 0,94 1,64
Irradiation à des fins médicales 0,015 0,8
Essais nucléaires 0,02 0,04
Énergie d’origine nuclĂ©aire 0,015 0,02
Total 0,99 2,5

Exemples d'usage

  • Les rayonnements ionisants sont utilisĂ©s pour les bombes radiologiques.
  • Les rayons X ont d'abord Ă©tĂ© utilisĂ©s pour la radiographie, et les UV pour traiter le rachitisme. Et la mĂ©decine nuclĂ©aire utilise de plus en plus l'ionisation externe et/ou interne de tissus par une source radioactive pour traiter certains cancers.
  • Depuis les annĂ©es 1980, l'industrie agroalimentaire utilise l'« ionisation alimentaire » (parfois aussi dĂ©nommĂ©e pasteurisation Ă  froid)[10], notamment dans certains pays (États-Unis, Australie, France, Belgique, RĂ©publique tchĂšque, Italie, Pays-Bas, Pologne, Royaume-Uni, etc.), principalement pour prĂ©venir les risques d'intoxication alimentaire et/ou de parasitose. La technique permet de stĂ©riliser dans leur masse la totalitĂ© du produit exposĂ© et d'allonger le temps de conservation de divers aliments. Les rayons gamma, le faisceau d'Ă©lectrons ou les rayons X sont aujourd'hui autorisĂ©s et utilisĂ©s dans plus de soixante pays pour traiter des graines, Ă©pices, fruits et lĂ©gumes (importĂ©s notamment), viandes rouges et blanches, Ɠufs en coquille, poissons, amphibiens (cuisses de grenouilles importĂ©es), crustacĂ©s, mollusques (huĂźtres par exemple) et des aliments industriels (ex. : nugget de poulet)[11]. BactĂ©ries et parasites y sont tuĂ©s en quelques secondes Ă  quelques dizaines de minutes par destruction de leur ADN et/ou ARN. L'irradiation en deçà d'une certaine dose dĂ©livrĂ©e est considĂ©rĂ©e comme sĂ»re, mais elle peut altĂ©rer le goĂ»t (rancissement), elle altĂšre la composition et la qualitĂ© des aliments gras (forte perte de vitamine E et de vitamine C notamment, et apparition de sous-produits issus de la radiolyse, dont divers hydrocarbones volatils[12] et des molĂ©cules de la famille des alkylcyclobutanones (ou 2-alkylcyclobutanones ou 2-ACB). On connait au moins 33 composĂ©s volatils (hydrocarbures, aldĂ©hydes, cĂ©tones) issus de la radiolyse des lipides. Leur teneur croĂźt avec la dose/durĂ©e d'irradiation, Ă  des degrĂ©s divers selon le composĂ©[12]. Parmi le plus importants de ces composĂ©s, figurent six molĂ©cules : tridĂ©cane, 1-tĂ©tradĂ©cĂšne, tĂ©tradĂ©cane, 1-pentadĂ©cĂšne, pentadĂ©cane et 2-DCB, qui toutes ont une concentration croissant linĂ©airement en fonction de la dose d'irradiation (cinĂ©tique d'ordre zĂ©ro, sauf pour le tridĂ©cane et le tĂ©tradĂ©cane issus de l'acide gras tripalmitine caractĂ©risĂ©, lui par un taux de croissance de premier ordre). Le traitement semble moins efficace contre les virus mais en 2011, mais l'EFSA considĂšre qu'il est utile pour diminuer la charge virale portĂ©e par certains aliments[13].
  • Le mĂȘme traitement sert Ă  supprimer la germination de tubercules (ex. : pomme de terre) et de bulbes (ex. : ail, oignons)[14].
    Comme l'irradiation de certains aliments évite (dérogatoirement) leur mise en quarantaine et certains contrÎles dans les ports ou aéroports, cette technique a été encouragée[11].

Notes et références

  1. Une ionisation consiste à créer des atomes ou des molécules de charge électrique positive ou négative.
  2. Glossaire de la radioprotection : Rayonnement ionisant.
  3. (en) UNSCEAR, Sources, Effects and Risks of Ionizing Radiation. Volume I: Report to the General Assembly and Scientific Annex A. UNSCEAR 2013 Report, United Nations sales publication E.14.IX.1, United Nations, New York, 2014.
  4. (en) « Report of the united nations scientific committee on the effects of atomic radiation to the general assembly », United Nations Scientific Committee on the Effects of Atomic Radiation (UNSCEAR) Reports,‎ (ISSN 2412-1428, DOI 10.18356/78a5ff52-en).
  5. UNSCEAR, Developments since the 2013 UNSCEAR Report on the Levels and Effects of Radiation Exposure due to the Nuclear Accident following the Great East-Japan Earthquake and Tsunami. A 2016 white paper to guide the Scientific Committee's future programme of work, United Nations, New York, 2016.
  6. UNSCEAR, Developments since the 2013 UNSCEAR Report on the Levels and Effects of Radiation Exposure due to the Nuclear Accident following the Great East-Japan Earthquake and Tsunami. A 2017 white paper to guide the Scientific Committee's future programme of work, United Nations, New York, 2017.
  7. UNSCEAR, Power calculations for epidemiological studies that underpin the commentary on health implications in the 2013 Fukushima Report (Attachment 1), février 2016.
  8. Sources, Effects and Risks of Ionizing Radiation, UNSCEAR 2020 Report, Annex B: Levels and effects of radiation exposure due to the accident at the Fukushima Daiichi Nuclear Power Station: implications of information published since the UNSCEAR 2013 Report (Advance Copy), février 2021.
  9. J. de KervasdouĂ©, Les prĂȘcheurs de l'apocalypse, p. 98.
  10. Beena Paradin Migotto, Atlas des Ă©pices, Flammarion, (ISBN 978-2-08-025054-4, lire en ligne), p. 6.
  11. Aliments irradiés, mauvaises ondes dans nos assiettes, documentaire (51 min) d'Aude Rouaux, 2015, diffusé sur France 5 le 15 mars 2015, sur YouTube [vidéo].
  12. (en) Mostafa Taghvaei, Bade Tonyali, Christopher Sommers et Olgica Ceric, « Formation kinetics of radiolytic lipid products in model food–lipid systems with gamma irradiation », J. Am. Oil Chem.' Soc., vol. 98, no 7,‎ , p. 737–746 (ISSN 1558-9331, DOI 10.1002/aocs.12513, lire en ligne, consultĂ© le ).
  13. « Scientific Opinion on the efficacy and microbiological safety of irradiation of food », EFSA Journal, vol. 9, no 4,‎ , p. 2103 (ISSN 1831-4732, DOI 10.2903/j.efsa.2011.2103).
  14. (en) Rayna Stefanova, Nikola V. Vasilev et Stefan L. Spassov, « Irradiation of Food, Current Legislation Framework, and Detection of Irradiated Foods », Food Analytical Methods, vol. 3, no 3,‎ , p. 225–252 (ISSN 1936-9751 et 1936-976X, DOI 10.1007/s12161-009-9118-8, lire en ligne, consultĂ© le ).

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Liens externes

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