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Uranium

L’uranium est l'Ă©lĂ©ment chimique de numĂ©ro atomique 92, de symbole U. Il fait partie de la famille des actinides.

Uranium
Image illustrative de l’article Uranium
Pastille d'uranium enrichi.
Position dans le tableau périodique
Symbole U
Nom Uranium
Numéro atomique 92
Groupe –
Période 7e période
Bloc Bloc f
Famille d'éléments Actinide
Configuration Ă©lectronique [Rn] 7s2 5f3 6d1
Électrons par niveau d’énergie 2, 8, 18, 32, 21, 9, 2
Propriétés atomiques de l'élément
Masse atomique 238,028 91 ± 0,000 03 u[1]
Rayon atomique (calc) 175 pm
Rayon de covalence 196 ± 7 pm[2]
Rayon de van der Waals 186 pm
État d’oxydation +3, +4, +5, +6
ÉlectronĂ©gativitĂ© (Pauling) 1,7
Oxyde Base faible
Énergies d’ionisation[3]
1re : 6,194 1 eV 2e : 10,6 eV
Isotopes les plus stables
Iso AN PĂ©riode MD Ed PD
MeV
232U{syn.}68,9 aα
FS
cluster
5,414
—
?
228Th
PF
Pb
233U{syn.}159,2 kaα
FS
cluster
4,909
—
?
229Th
PF
Pb
234U0,005 5 %245,5 kaα
FS
clusters
4,859
—
?
230Th
PF
Pb ; Hg
235U0,720 2 %703,8 Maα
FS
clusters
4,679
—
?
231Th
PF
Pb ; Hg
236U{syn.}23,42 Maα
FS
cluster
4,572
—
?
232Th
PF
206Hg
238U99,274 2 %4,468 8 Gaα
FS
4,270
—
234Th
PF
Propriétés physiques du corps simple
État ordinaire Solide
Masse volumique 19,1 g·cm-3[1]
SystĂšme cristallin Orthorhombique
Couleur Gris métallique argenté
Point de fusion 1 135 °C[1]
Point d’ébullition 4 131 °C[1]
Énergie de fusion 15,48 kJ·mol-1
Énergie de vaporisation 477 kJ·mol-1
Volume molaire 12,49×10-6 m3·mol-1
Pression de vapeur 1,63×10-8 Pa à 453,7 K
Vitesse du son 3 155 m·s-1 Ă  20 °C
Chaleur massique 120 J·kg-1·K-1
ConductivitĂ© Ă©lectrique 3,8×106 S·m-1
Conductivité thermique 27,6 W·m-1·K-1
Divers
No CAS 7440-61-1
No ECHA 100.028.336
No CE 231-170-6
Précautions
ÉlĂ©ment radioactif
Radioélément à activité notable
SGH[4]
État pulvĂ©rulent :
SGH06 : ToxiqueSGH08 : Sensibilisant, mutagÚne, cancérogÚne, reprotoxique
Danger
H300, H330, H373 et H413
SIMDUT[5]

Produit non classé

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

L'uranium est le 48e élément naturel le plus abondant dans la croûte terrestre, son abondance est supérieure à celle de l'argent, comparable à celle du molybdÚne ou de l'arsenic, mais quatre fois inférieure à celle du thorium. Il se trouve partout à l'état de traces, y compris dans l'eau de mer.

C'est un mĂ©tal lourd radioactif (Ă©metteur alpha) de pĂ©riode trĂšs longue (~ 4,468 8 milliards d'annĂ©es pour l'uranium 238 et ~ 703,8 millions pour l'uranium 235). Sa radioactivitĂ©, additionnĂ©e Ă  celle de ses descendants dans sa chaĂźne de dĂ©sintĂ©gration, dĂ©veloppe une puissance de 0,082 watt par tonne d'uranium, ce qui en fait, avec le thorium 232 (quatre fois plus abondant, mais trois fois moins radioactif) et le potassium 40, la principale source de chaleur qui tend Ă  maintenir les hautes tempĂ©ratures du manteau terrestre, en ralentissant de beaucoup son refroidissement.

L'isotope 235U est le seul isotope fissile naturel. Sa fission libÚre une énergie voisine de 202,8 MeV par atome fissionné dont 9,6 MeV d'énergie non récupérable, communiquée aux neutrinos produits lors de la fission. L'énergie récupérable est plus d'un million de fois supérieure à celle des combustibles fossiles pour une masse équivalente. De ce fait, l'uranium est devenu la principale matiÚre premiÚre utilisée par l'industrie nucléaire.

La production mondiale d'uranium s'est Ă©levĂ©e Ă  54 742 tonnes en 2019, rĂ©parties pour l'essentiel entre le Kazakhstan (41,7 %), le Canada (12,7 %), l'Australie (12,1 %), la Namibie (10 %), l'OuzbĂ©kistan (6,4 %), le Niger (5,4 %), la Russie (5,3 %) et la Chine (3,4 %). En 2020, la production a chutĂ© Ă  47 731 tonnes. Pour son utilisation dans les rĂ©acteurs nuclĂ©aires, les ressources rĂ©cupĂ©rables Ă  un coĂ»t infĂ©rieur Ă  130 dollars/kg d'uranium Ă©taient estimĂ©es en 2019 par l'AIEA Ă  6,15 millions de tonnes dans le monde, rĂ©parties essentiellement entre l'Australie (28 %), le Kazakhstan (15 %), le Canada (9 %), la Russie (8 %) et la Namibie (7 %).

Uranium naturel

Le minerai d'uranium exploité dans des gisements granitiques ou sédimentaires possÚde une teneur moyenne en uranium pouvant varier de 0,1 % à 2 %[6], pouvant exceptionnellement approcher les 20 %[7]. L'uranium est dit naturel quand il est constitué d'isotopes dans leur proportion d'origine (identique pour tous les minerais d'uranium) : soit 99,2743 % d'uranium 238 accompagné de 0,7202 % d'uranium 235 et d'une quantité infime d'isotope 234 (0,0055 %).

DĂ©couverte

L'uraninite, ou pechblende, est le minerai d'uranium le plus commun.
Minerai d'uranium.

L'uranium fut mis en Ă©vidence en 1789 par le chimiste prussien Martin Heinrich Klaproth Ă  partir de l'analyse d'un morceau de roche qu'on lui avait apportĂ© de la mine de Saint Joachimsthal[8]. Cette roche Ă©tait de la pechblende, un minerai d'uranium qui contient principalement de l'U3O8. Klaproth parvint en la chauffant Ă  en extraire un corps gris mĂ©tallique. Dans sa communication du Ă  l'AcadĂ©mie royale prussienne des sciences et intitulĂ©e « Ueber den Uranit, ein neues Halbmetall[n 1] », il proposa le nom d'« urane » ou « uranite » au composĂ© qu'il venait d'identifier (un oxyde d'uranium et non le corps pur), en rĂ©fĂ©rence Ă  la dĂ©couverte de la planĂšte Uranus faite par William Herschel en 1781[9]. Cet oxyde, rebaptisĂ© uranium en 1790, avait comme propriĂ©tĂ© de donner une fine fluorescence aux verres et une couleur jaune verdĂątre aux Ă©maux, si bien que la pechblende Ă©tait extraite de la mine de Joachimsthal et de mines d'Ă©tain en Cornouaille et des uranates alcalins utilisĂ©s (diuranate d'ammonium et de sodium) par les verriers de BohĂȘme et les cĂ©ramistes saxons[10].

Section polie de pechblende.
Papier photographique original irradié par le rayonnement de sel d'uranium (Expérience de Becquerel).

Ce n'est qu'en 1841 que le chimiste français EugÚne-Melchior Péligot put l'isoler à l'état de pureté en réduisant le tétrachlorure d'uranium (UCl4) par le potassium. Il établit que l'urane était composé de deux atomes d'oxygÚne et d'un métal qu'il isola. L'uranium entra dans la nomenclature de la chimie. Il estima alors[11] la masse volumique de l'uranium à 19 g/cm3.

Le Français Henri Becquerel ne dĂ©couvrit la radioactivitĂ© de l’uranium que beaucoup plus tard, le , lorsqu'il constata que des plaques photographiques placĂ©es Ă  cĂŽtĂ© de sels d'uranium (extraits d'un lot de pechblende de Joachimsthal) avaient Ă©tĂ© impressionnĂ©es sans avoir Ă©tĂ© exposĂ©es Ă  la lumiĂšre. Les plaques avaient Ă©tĂ© noircies par les rayonnements Ă©mis par les sels : c'Ă©tait la manifestation d'un phĂ©nomĂšne jusqu'alors inconnu, la radioactivitĂ© naturelle. Pierre et Marie Curie isolĂšrent deux Ă©lĂ©ments nouveaux naturellement radioactifs, le polonium et le radium.

Gisements et exploitation

Le minerai d'uranium est appelĂ© uraninite, ou pechblende. Les cinq plus gros producteurs au monde sont le Kazakhstan, le Canada, l'Australie, le Niger et la Namibie. À proximitĂ© des mines, l'uranium est concentrĂ© sous forme de yellowcake[12]. Il est nĂ©anmoins trop peu concentrĂ© en isotope fissile pour ĂȘtre utilisĂ© directement dans les centrales nuclĂ©aires de type Ă  eau pressurisĂ©e (PWR, pour pressurized water reactor). C'est la raison pour laquelle il est souvent enrichi en uranium 235 par diffusion gazeuse ou centrifugation. Les centrales de type CANDU utilisent l'uranium non enrichi mais exigent beaucoup d'eau lourde comme modĂ©rateur.

Un Centre de recherche sur la gĂ©ologie de l'uranium (Cregu) a Ă©tĂ© crĂ©Ă© dans les annĂ©es 1980, Ă  VandƓuvre-lĂšs-Nancy pour mieux connaitre la gĂ©ologie et la gĂ©ochimie de l'uranium et faciliter l'accĂšs des prospecteurs Ă  cette ressource[13], par exemple en le reliant aux discordances gĂ©ologiques connues ou Ă  dĂ©couvrir[14].

Au niveau mondial, l'uranium est extrait à 57%[15] au moyen du procédé de lixiviation in situ qui consiste à injecter une solution acide dans le gisement, puis à la pomper par un autre puits[16].

Abondance et répartition

L'uranium est répandu dans les profondeurs du globe terrestre. La désintégration d'uranium 238 et 235 et d'autres radionucléides[n 2] comme le thorium 232 et le potassium 40 entretient encore en énergie thermique le noyau terrestre, mais surtout[n 3] le manteau rocheux terrestre, et donc toute la géothermie.

L'uranium est le 48e élément naturel le plus abondant dans la croûte terrestre[17]. Il est plus abondant dans la nature que l'or ou l'argent[18].

Il est Ă©galement prĂ©sent dans toute l'Ă©corce terrestre, surtout dans les terrains granitiques et sĂ©dimentaires, Ă  des teneurs d'environ 2,7 g/t[19] (soit 2,7 ppm). Ainsi, le sous-sol d'un jardin sur un carrĂ© de 20 m de cĂŽtĂ© peut-il en contenir, sur une profondeur de 10 m, environ 24 kg, ce qui fait de l'ordre du millier de milliards de tonnes rien que pour l'Ă©corce terrestre, sans compter le manteau.

En termes de rĂ©serve mondiale, cependant, l'immense majoritĂ© de cette masse est inexploitable dans les conditions Ă©conomiques actuelles. La teneur du minerai varie beaucoup selon les roches, de 0,1 ppm dans les carbonates Ă  350 ppm dans les phosphates[20].

L'eau de mer contient environ 3,3 mg d'uranium par mĂštre cube selon le CEA et la COGEMA[21], soit 4,5 milliards de tonnes d'uranium dissous dans les ocĂ©ans.

Les eaux douces en contiennent souvent aussi en diverses concentrations. La concentration moyenne du RhĂŽne en uranium est de 0,5 ÎŒg/l (soit un demi-milligramme par mĂštre cube). La masse d’uranium transitant chaque jour dans le RhĂŽne peut ainsi ĂȘtre estimĂ©e Ă  environ 80 kg[22], soit prĂšs de trente tonnes par an, provenant essentiellement du ruissellement des roches uranifĂšres des Alpes.

Les ressources dites « identifiĂ©es » rĂ©cupĂ©rables Ă  un coĂ»t infĂ©rieur Ă  260 dollars/kg U Ă©taient Ă©valuĂ©es en 2019 Ă  8 070 kt, dont 4 724 kt de rĂ©serves « raisonnablement assurĂ©es » et 3 346 kt de rĂ©serves « prĂ©sumĂ©es » (en anglais : inferred). Les ressources rĂ©cupĂ©rables Ă  un coĂ»t infĂ©rieur Ă  130 dollars/kg U Ă©taient Ă©valuĂ©es Ă  6 148 kt[b 1], dont 27,5 % en Australie, 14,7 % au Kazakhstan, 9,2 % au Canada, 7,9 % en Russie, 7,3 % en Namibie, 5,2 % en Afrique du Sud, 4,5 % au BrĂ©sil, 4,5 % au Niger, 4 % en Chine, 2,3 % en Mongolie, 2,2 % en OuzbĂ©kistan, etc (seulement 0,8 % aux États-Unis)[b 2]. Des ressources additionnelles (« prĂ©sagĂ©es » et « spĂ©culatives ») sont estimĂ©es Ă  5 614 kt, dont 23 % en Mongolie, 12,5 % au Canada, 12 % en Afrique du Sud, 9,6 % en Russie, 9 % au BrĂ©sil, 6,7 % en Ukraine et 5,7 % au Vietnam[b 3].

Réserves mondiales prouvées récupérables d'uranium par pays
(en milliers de tonnes d'uranium)[23]
Rang Pays RĂ©serves 2007 % RĂ©serves 2013 % RĂ©serves 2019 %
1Drapeau de l'Australie Australie72522,01 706291 69328
2Drapeau du Kazakhstan Kazakhstan37811,56791290715
3Drapeau du Canada Canada32910,049485659
4Drapeau de la Russie Russie1725,250694868
5Drapeau de la Namibie Namibie1765,338364487
6Drapeau d'Afrique du Sud Afrique du Sud2848,633863215
7Drapeau du Brésil Brésil1574,82765276,84,5
8Drapeau du Niger Niger2437,44057276,44,5
9Drapeau de la RĂ©publique populaire de Chine Chinendnd19942494
10Drapeau de la Mongolie Mongoliendndndnd1432
...
16Drapeau des États-Unis États-Unis33410,3207,4447,91
Total monde3 3001005 9031006 148100
Production d'uranium par pays (en tonne d'uranium)[24]
Pays 2004 2014 Variation
2014/2004 (%)
% 2014 2019 Variation
2019/2014 (%)
% 2019 2020
1Drapeau du Kazakhstan Kazakhstan3 71923 127+52241,122 808-1,441,719 477
2Drapeau du Canada Canada11 5979 134−2116,26 938-2412,73 885
3Drapeau de l'Australie Australie8 9825 001−448,96 613+3212,16 203
4Drapeau de la Namibie Namibie3 0383 255+75,85 476+6810,05 413
5Drapeau de l'OuzbĂ©kistan OuzbĂ©kistan (est.)2 0162 400+194,33 500+466,43 500
6Drapeau du Niger Niger3 2824 057+247,22 983-265,42 991
7Drapeau de la Russie Russie3 2002 990−75,32 911-35,32 846
8Drapeau de la RĂ©publique populaire de Chine Chine (est.)7501 500+1002,71 885+263,41 885
9Drapeau de l'Ukraine Ukraine800926+161,7800-141,5400
10Drapeau d'Afrique du Sud Afrique du Sudnd5731,0346-400,6250
11Drapeau de l'Inde Inde (est.)nd3851,0308-200,6400
12Drapeau de l'Iran Iran (est.)nd5731,071-880,171
13Drapeau des États-Unis États-Unis8781 919+1193,458-970,16
Total mondial40 17856 041+4010054 742-2,310047 731

En 2017, la production mondiale est proche de 60 000 tonnes auxquels s'ajoutent 17 000 tonnes de ressources de « deuxiĂšme main » (combustible retraitĂ© MOX, militaire
), alors que la consommation d'uranium stagne autour de 65 000 tonnes/an ; le cours du minerai a Ă©tĂ© divisĂ© par deux en 2016 et les principaux producteurs rĂ©duisent fortement leur production[25].

La production industrielle a commencĂ© aprĂšs 1945 pour atteindre 10 000 t/an dĂšs 1953, 50 000 t en 1958, dĂ©croit jusqu'Ă  30 000 t en 1965, remonte jusqu’à un plateau de 65 000 en 1980, redescend jusqu’à 30 000 t dans les annĂ©es 1990 et remonte dans les annĂ©es 2000.

La production mondiale 2012 Ă©tait estimĂ©e par l'AIEA Ă  58 816 tonnes d'uranium, dont 36 % extraites du Kazakhstan, 15 % du Canada, 12 % de l'Australie, 8,2 % du Niger, 7,9 % de Namibie, 5 % de Russie, 4 % d'OuzbĂ©kistan et 3 % des États-Unis[26]. Des estimations plus rĂ©centes de l'Association nuclĂ©aire mondiale Ă©valuent la production 2015 Ă  60 514 tonnes U, dont 39 % du Kazakhstan, 22 % du Canada, 9 % de l'Australie, 7 % du Niger, 5 % de Russie, 5 % de Namibie, 4 % d'OuzbĂ©kistan, 3 % de Chine et 2 % des États-Unis[27].

Le Kazakhstan a connu une forte hausse de production dans les annĂ©es 2000, passant de 3 300 t en 2001 Ă  17 803 t en 2003. Cette hausse s'est poursuivie en faisant du pays le leader du marchĂ© avec 33 % de la production mondiale (soit 17 803 tonnes en 2010)[28] et d'importantes rĂ©serves miniĂšres (17 % de la rĂ©serve mondiale). Selon l'OCDE, l'intensification de la production de ce pays a permis une augmentation de plus de 25 % de la production mondiale de 2008 Ă  2010[29].

L'uranium est une ressource non renouvelable (comme tous les mĂ©taux). Les rĂ©serves facilement accessibles sont en lĂ©ger recul, mais il reste des rĂ©serves plus coĂ»teusement accessibles pour 135 ans selon l'OCDE et l'AIEA[b 4]. La quantitĂ© d'Ă©nergie extractible Ă  partir de l'uranium naturel pourrait thĂ©oriquement ĂȘtre multipliĂ©e jusqu'Ă  prĂšs de cent fois[30] grĂące Ă  la surgĂ©nĂ©ration et au retraitement, qui permettraient de fissionner l'uranium 238, beaucoup plus rĂ©pandu que l'uranium 235.

Dans l'eau de mer et les eaux naturelles

Les concentrations en uranium (l'élément chimique uranium) dans les eaux « naturelles » sont les suivantes[31] :

Dans les eaux de boisson :

Le seuil OMS pour les eaux de boisson était fixé jusqu'en 2011 à 15 ”g/L[34], puis en 2011 la quatriÚme édition des « Directives pour la qualité de l'eau de boisson » l'a fixé à 30 ”g/L[35].

Cinétique hydrogéologique

La solubilitĂ© de l’uranium est liĂ©e aux conditions d’oxydorĂ©duction du milieu. Dans des conditions oxydantes (augmentation de la concentration en oxygĂšne dissous), l’uranium devient plus facilement soluble (passage de la valence IV Ă  la valence VI). Les conditions oxydantes favorisent la complexation de l’uranium en solution avec certains ligands[20]. Les principaux ligands sont, par ordre d’affinitĂ© dĂ©croissante :

L’uranium prĂ©sente une trĂšs forte affinitĂ© pour les oxyhydroxydes de fer[20]. Cette adsorption peut s’effectuer trĂšs rapidement lors de changements des conditions d’oxydorĂ©duction, une diminution de la teneur en oxygĂšne (condition rĂ©ductrice) engendre une prĂ©cipitation rapide de l’uranium sous forme d’oxyde (UO2)[20]. C'est une telle prĂ©cipitation qui est par exemple Ă  l'origine du gisement d'Oklo.

SynthĂšse chimique des fluorures d'uranium (UFx)

Deux étapes sont nécessaires à la synthÚse :

  • le raffinage :
    1. Le minerai d'uranium pulvĂ©risĂ© « yellowcake » — est dissous dans l'acide nitrique, fournissant une solution de nitrate d'uranyle UO2(NO3)2,
    2. Éventuellement filtration,
    3. Le nitrate d'uranyle pur est obtenu par extraction par solvant, avec une solution de TBP,
  • cette Ă©tape permet d'obtenir un nitrate d'uranyle UO2(NO3)2 de grande puretĂ© (>99,95 %) ;
  • la conversion en elle-mĂȘme :
    1. Précipitation du nitrate d'uranyle par l'ammoniac gazeux pour obtenir du diuranate d'ammonium (NH4)2U2O7 (DUA),
    2. Calcination du diuranate d'ammonium, vers 400 °C, pour produire l'UO3,
    3. RĂ©duction de l'UO3 par l'hydrogĂšne pour obtenir de l'UO2,
    4. Hydrofluoration d'UO2 par l'acide fluorhydrique HF dans un four pour produire du tétrafluorure d'uranium UF4,
    5. Réduction de l'UF4 avec du calcium finalement pour obtenir du métal pur.
  • Yellowcake + nitrate d'uranyle.
    Yellowcake + nitrate d'uranyle.
  • + Diuranate.
    + Diuranate.
  • + Dioxyde d'uranium.
    + Dioxyde d'uranium.
  • Tetrafluorure d'uranium (UF4)
    Tetrafluorure d'uranium (UF4)
  • Uranium mĂ©tallique
    Uranium métallique

Propriétés

Propriétés radiologiques

L'uranium est un mĂ©tal lourd radioactif (Ă©metteur alpha) de pĂ©riode trĂšs longue (~ 4,468 8 milliards d'annĂ©es pour l'uranium 238 et ~ 703,8 millions pour l'uranium 235). Sa radioactivitĂ©, additionnĂ©e Ă  celle de ses descendants dans sa chaĂźne de dĂ©sintĂ©gration, dĂ©veloppe une puissance de 0,082 watt par tonne d'uranium, ce qui en fait, avec le thorium 232 (quatre fois plus abondant, mais trois fois moins radioactif) et le potassium 40, la principale source de chaleur qui tend Ă  maintenir les hautes tempĂ©ratures du manteau terrestre, en ralentissant de beaucoup son refroidissement[37].

Produit fissile naturel

L'uranium 235 est le seul nucléide naturel qui soit fissile (ou, trÚs rarement, fissible), autrement dit il peut, par capture de neutron, se scinder en deux noyaux fils avec émission de neutrons (fission nucléaire). Par suite, l'uranium enrichi en cet isotope est aujourd'hui utilisé comme combustible nucléaire dans les réacteurs nucléaires (voir Cycle du combustible nucléaire) ou encore dans les armes nucléaires, que ce soient les bombes atomiques, ou comme amorce dans les bombes H.

Au contraire de l'uranium 235, l'uranium 238, lorsqu'il capture un neutron, ne fissionne pas (sauf neutrons rapides). Il devient de l'uranium 239 instable qui, par dĂ©sintĂ©gration ÎČ−, va se transformer en neptunium 239. Or ce dernier est lui aussi radioactif ÎČ−, et va alors donner naissance Ă  un nouveau noyau, le plutonium 239. Ce radioisotope est fissile, comme l'uranium 235. L'uranium 238 est un isotope fertile, qui peut produire des produits fissiles.

L'uranium 234 n'est, lui, ni fissile, ni fertile, et provient de la décomposition radioactive de l'uranium 238 comme indiqué dans la précédente section.

La fission d'un atome d'uranium 235 libĂšre de l'ordre de 193,2 MeV[n 4] d'Ă©nergie rĂ©cupĂ©rable en rĂ©acteur (la valeur exacte dĂ©pendant des produits de fission) et 9,6 MeV communiquĂ©e aux neutrinos inutiles et quasiment indĂ©tectables. De mĂȘme, la fission d'un atome de plutonium 239 libĂšre de l'ordre de 198,6 MeV[n 4] d'Ă©nergie rĂ©cupĂ©rable et 8,6 MeV communiquĂ©e aux neutrinos. Ces valeurs sont Ă  comparer avec celles de la combustion de carburants fossiles, qui libĂšrent de l'ordre de 5 eV par molĂ©cule de CO2 produit[38] : l'ordre de grandeur des Ă©nergies libĂ©rĂ©es par les combustibles nuclĂ©aires est un million de fois plus importante que celle des Ă©nergies fossiles chimiques.

Le potentiel d'Ă©nergie de l'uranium n'est exploitĂ© que trĂšs partiellement dans les rĂ©acteurs actuels, mais la diffĂ©rence reste nette : 1 kg d'uranium naturel permet la production d'environ 500 000 MJ[n 5] dans un rĂ©acteur conventionnel, Ă  comparer avec les 49 MJ obtenus par kg de gaz naturel, 45 MJ pour kg de pĂ©trole, et 20 Ă  30 MJ pour le charbon[39].

Isotopes de l'uranium naturel

L'uranium possĂšde 26 isotopes connus, tous radioactifs, dont trois seulement sont prĂ©sents Ă  l'Ă©tat naturel : 238U, 235U et 234U. On trouve dans une tonne d'uranium naturel pur 7,2 kg d'uranium 235 et 56 g d'uranium 234, le reste Ă©tant de l'uranium 238.

Uranium 238 et uranium 235

Les isotopes 238U et 235U ont beaucoup d'applications, militaires notamment, mais aussi civiles, comme la datation de l'ùge de la Terre à partir de la datation radiométrique par l'uranium-plomb ou par l'uranium-thorium.

Quelles que soient les teneurs en uranium des milieux, les proportions entre les deux principaux isotopes formant l'uranium naturel sont pratiquement les mĂȘmes : 238U : 99,28 %, 235U : 0,72 %, 234U : 0,0056 %.

La proportion d'235U dĂ©croĂźt Ă  l'Ă©chelle des temps gĂ©ologiques. Leur rapport de formation dans une supernova est de 1 Ă  1,65[40], c'Ă©tait (approximativement) la proportion de l'uranium prĂ©sent sur Terre il y a ~4,5 milliards d'annĂ©es, ce qui est juste infĂ©rieur Ă  l'Ăąge de la formation de ces isotopes (voir Formation et Ă©volution du systĂšme solaire).

Il y a deux milliards d'années, lors de la période de fonctionnement du réacteur nucléaire naturel d'Oklo, la proportion d'235U était encore de prÚs de 4 %, ce qui a permis à ce gisement d'atteindre la criticité, lors de la précipitation des composés dissous formant le nouveau minerai.

Uranium 234

Le troisiÚme isotope, 234U, appartient à la chaßne de désintégration de l'238U.

L'isotope 234 est toujours prĂ©sent sur Terre, Ă  l'Ă©tat de traces, bien qu'il ait une demi-vie de seulement 245 500 ans ; car il est constamment crĂ©Ă© par dĂ©sintĂ©gration radioactive de l'isotope 238 (aprĂšs trois Ă©tapes : une transition α donnant 234Th, puis deux transitions ÎČ− donnant 234Pa, puis 234U). Quand il est Ă  l'Ă©quilibre sĂ©culaire, la proportion entre 238U et 234U est Ă©gale au rapport des demi-vies, soit 0,0056 %.

Cependant, les rapports isotopiques peuvent varier lĂ©gĂšrement d'un gisement Ă  l'autre, entre 0,005 % et 0,006 % pour l'234U[41], du fait d'une lĂ©gĂšre diffĂ©rence de comportement dans le changement U6+↔ U4+[42]. Le rapport isotopique 234U/238U peut ĂȘtre perturbĂ© par diffĂ©rents processus environnementaux, tandis que le rapport 235U/238U reste assez largement constant[18].

Autres isotopes

L'industrie nucléaire produit deux autres isotopes artificiels de l'uranium, relativement stables à échelle humaine :

  • l'isotope 236 est produit en rĂ©acteur par irradiation de l'isotope 235, qui dans prĂšs de 18 % des cas ne fissionne pas mais absorbe un neutron. Il tend Ă  s'accumuler dans l'uranium de recyclage, dont il augmente fortement la radioactivitĂ©, et dont (Ă©tant neutrophage) il diminue le potentiel Ă©nergĂ©tique. Bien qu'ayant une demi-vie de 23 millions d'annĂ©es, presque du centuple de celle de l'isotope 234, cet isotope a disparu depuis longtemps dans la nature. Son produit est du thorium 232, qui s'est « confondu » avec le thorium 232 « initial » et se trouve Ă  prĂ©sent majoritairement sous cette forme ainsi que des Ă©lĂ©ments de sa chaĂźne de dĂ©sintĂ©gration ;
  • l'isotope 233 est un Ă©lĂ©ment fissile produit en rĂ©acteur par irradiation du thorium. Il est Ă  la base du cycle du thorium. Sa demi-vie de 159 000 ans est largement supĂ©rieure Ă  celle du plutonium.

Activité massique

Spectre gamma d'un minerai d'uranium, permet d'identifier la prĂ©sence des radionuclĂ©ides 226Ra, 214Pb, 214Bi de la chaĂźne de dĂ©sintĂ©gration de 238U (lui-mĂȘme non Ă©metteur gamma).

L'uranium pur est radioactif, son activité massique dépendant à la fois de son enrichissement, et de la fraßcheur de sa purification chimique.

Si l'on considĂšre les isotopes purs de l'uranium, 238U a une activitĂ© massique de 12,4 Bq/mg, 235U de 80 Bq/mg, et 234U de 230 Bq/”g, soit 230 000 Bq/mg — quatre ordres de grandeur au-dessus des prĂ©cĂ©dents.

  • L'uranium naturel, quand il est chimiquement purifiĂ© (essentiellement composĂ© de 235U et de 238U en Ă©quilibre avec son descendant 234U), a une activitĂ© spĂ©cifique de l'ordre de 25 Bq/mg. En amont, Ă  poids Ă©gal d'uranium, la radioactivitĂ© d'un minerai, oĂč il est en Ă©quilibre avec tous les Ă©lĂ©ments radioactifs de sa chaĂźne de dĂ©sintĂ©gration, est naturellement 3 (si le radon peut s'Ă©chapper) Ă  7 fois plus importante.
  • L'uranium enrichi est plus actif, partiellement du fait de l'activitĂ© plus importante de 235U (6,33 fois plus radioactif que l'238U), mais surtout Ă  cause de la concentration diffĂ©rentielle en 234U (10 000 fois plus radioactif que 238U), toujours prĂ©sent Ă  l'Ă©tat de traces dans la chaĂźne de dĂ©sintĂ©gration de l'isotope 238. Elle atteint typiquement 2 500 Bq/mg pour un enrichissement de 90 % (uranium dit de qualitĂ© militaire). Pour les enrichissements de l'ordre de 3 %, destinĂ©s aux centrales nuclĂ©aires, l'activitĂ© spĂ©cifique est de l'ordre de 60 Bq/mg.
  • Inversement, l'uranium appauvri est presque entiĂšrement dĂ©barrassĂ© non seulement de sa fraction de l'isotope 235, mais Ă©galement de son descendant l'isotope 234. ImmĂ©diatement aprĂšs l'enrichissement, son activitĂ© massique tend Ă  se rapprocher de celle de 238U pur, c'est-Ă -dire de l'ordre de 12,5 Bq/mg (en pratique, un peu plus du fait de la prĂ©sence rĂ©siduelle d'235U). Cependant, l'Ă©quilibre entre 238U et ses deux premiers descendants (le thorium 234 de pĂ©riode 24 jours, et le protactinium 234) est atteint rapidement, en 2 mois. La radioactivitĂ© spĂ©cifique Ă  l'Ă©quilibre (avec ses deux premiers descendants) Ă©tant dĂ©jĂ  de 41,5 Bq/mg[43].

Sections efficaces

Aux neutrons thermiques, avec :
σa= section efficace d'absorption (= capture + fission le cas Ă©chĂ©ant)
σf= section efficace de fission

À 20 °C :
233U : σa = 585,9 barns ; σf = 532,8 barns
235U : σa = 676,1 barns ; σf = 568,4 barns
238U : σa = 2,72 barns

À 240 °C :
233U : σa = 587,3 barns ; σf = 534,9 barns
235U : σa = 647,0 barns ; σf = 543,1 barns
238U : σa = 2,60 barns

À 300 °C :
233U : σa = 588,9 barns ; σf = 536,1barns
235U : σa = 642,4 barns ; σf = 538,8 barns
238U : σa = 2,58 barns

Propriétés chimiques

Valences III (rouge), IV (vert), V (instable) et VI (jaune) de l'uranium.

De symbole U, l'uranium est le dernier Ă©lĂ©ment naturel du tableau pĂ©riodique. Chaque atome d'uranium possĂšde 92 protons et entre 125 et 150 neutrons.

À l'Ă©tat pur, l'uranium solide est un mĂ©tal radioactif gris Ă  blanc (voire argentĂ©), qui rappelle la couleur du nickel. Il est dur et trĂšs dense. De plus, l'uranium est l'atome le plus lourd (qui contient le plus de nuclĂ©ons) prĂ©sent naturellement sur la Terre.

En raison de son affinité pour l'oxygÚne, l'uranium s'enflamme spontanément dans l'air à température élevée, voire à température ambiante lorsqu'il se trouve sous forme de microparticules. Il est pyrophorique.

L’uranium a quatre valences possibles (+III Ă  +VI), les valences IV et VI Ă©tant les plus rĂ©pandues dans les minerais. Les conditions de passage de la valence IV Ă  la valence VI dĂ©pendent du potentiel d'oxydorĂ©duction du milieu[20].

Ainsi dans la nature, l'Ă©lĂ©ment uranium se retrouve toujours combinĂ© Ă  d’autres Ă©lĂ©ments, tels l'oxygĂšne, l'azote, le soufre, le carbone sous forme d'oxydes, de nitrates, de sulfates ou de carbonates. On le trouve, par exemple, combinĂ© Ă  l'oxygĂšne dans l'uraninite et la pechblende, deux des principaux minerais d'uranium, constituĂ©s d'oxyde uraneux (UO2).

Enfin, les ions uranyle UO22+ se dissolvent trĂšs bien dans la plupart des acides, comme dans l'acide nitrique HNO3 ou l'acide fluorhydrique HF en donnant des sels d'uranyle tels que le nitrate d'uranyle UO2(NO3)2. L'Ă©quation de la dissolution de l'ion uranyle en sel d'uranyle dans l'acide nitrique est la suivante :

UO22+ + 2 NO3− → UO2(NO3)2.

Dérivés organo-uraniens

Comme la plupart des métaux, l'uranium a une chimie organométallique et de nombreux complexes organométalliques, tels l'uranocÚne, sont connus.

Applications

Utilisations historiques

Plateau en ouraline fluorescent : sous de la lumiÚre noire, ce verre d'uranium absorbe le rayonnement ultraviolet et le restitue à une fréquence différente dans le visible, émettant de la fluorescence dans le vert.

Le minerai d'uranium a été utilisé comme pigment dans la verrerie, la céramique et la faïence, sous forme de diuranate de sodium ou d'ammonium[18]. Dans le verre, l'uranium est typiquement utilisé à des concentrations de 0,1 % à 2 % en masse pour produire de l'ouraline, solide d'un jaune fluorescent ou légÚrement vert facile à identifier[18]. Il a été utilisé pour colorer des céramiques dentaires à de trÚs faibles concentrations[18]. Il produit une pigmentation jaune à faibles concentrations, puis crÚme, orange, brune, verte, ou noire, quand la concentration augmente[18].

Il sert également de catalyseur dans certaines réactions chimiques spécialisées et dans des films photographiques[18].

L'uranium appauvri a également été utilisé pour ces emplois physico-chimiques[18]. Sous forme d'acétate d'uranyle et de zinc (réactif de BlanchetiÚre), il donne des cristaux jaune-vert fluorescents avec les ions sodium Na+. Il permet donc de caractériser facilement ce métal lors des analyses en chimie minérale.

En mĂ©tallurgie, il a Ă©tĂ© utilisĂ© comme Ă©lĂ©ment d’alliage dans la fabrication d'aciers rapides. D'apprĂ©ciables quantitĂ©s de ferrouranium ont Ă©tĂ© produites entre 1914 et 1916[44]. À la fin des annĂ©es 1950, l'apparition d'importants stocks d'uranium appauvri aux États-Unis relance la recherche sur la production et l'utilisation d'alliages d'acier contenant de l'uranium, mais aucun dĂ©bouchĂ© majeur n'est identifiĂ©[45].

Industrie nucléaire

Pastilles de combustible nucléaire d'uranium.

Historiquement, la premiÚre utilisation du minerai d'uranium par l'industrie nucléaire a été d'en extraire le radium, pour des applications médicales.

Le principal usage contemporain de l'uranium exploite ses propriétés nucléaires.

ContrÎle des matiÚres nucléaires

L'uranium est une matiÚre nucléaire dont la détention est réglementée (Article R1333-1 du code de la défense).

Uranium appauvri

L'uranium appauvri, un sous-produit de l'enrichissement de l'uranium, est remarquable par sa dureté et sa densité.

Usage militaire

L'uranium appauvri n'est pas employé pour son aspect radioactif mais pour ses propriétés mécaniques. Il est pyrophorique, employé comme arme antichar dotée d'un fort pouvoir à la fois pénétrant et incendiaire : à trÚs haute vitesse, il perfore aisément les blindages en s'enflammant lors de l'impact, provoquant un incendie qui fait exploser le véhicule touché. Ainsi, des munitions à base d'uranium appauvri (obus de 20 à 30 mm des avions ou hélicoptÚres chasseurs de chars) ont été utilisées lors des guerres du Golfe (guerre du Koweït et guerre en Irak) et du Kosovo. L'uranium appauvri est également utilisé pour faire des plaques de blindages[18].

Concernant sa toxicitĂ©, l'Organisation Mondiale de la SantĂ© prĂ©cise que "Dans les zones de conflit oĂč l’uranium appauvri a Ă©tĂ© utilisĂ©, il n’est pas nĂ©cessaire de soumettre les populations Ă  un dĂ©pistage ou Ă  un contrĂŽle gĂ©nĂ©ralisĂ© des effets Ă©ventuels sur leur santĂ©. Les personnes qui pensent avoir Ă©tĂ© exposĂ©es Ă  des doses excessives doivent aller consulter leur mĂ©decin qui les examinera, les traitera si elles ont des symptĂŽmes et assurera le suivi"[46]. Concernant les militaires, les Ă©tudes de suivi des vĂ©tĂ©rans blessĂ©s par des fragments d'uranium appauvri, encore inclus dans leur organisme, rĂ©vĂšlent des "concentrations dĂ©celables d’uranium appauvri dans leurs urines, mais sans effet indĂ©sirable apparent pour la santĂ©"[46]. Plus de 95% de l'uranium pĂ©nĂ©trant dans l'organisme n'est pas absorbĂ© et est Ă©liminĂ© via les selles et les urines (en 24 heures pour l'uranium sanguin)[46].

Usage civil

L'uranium appauvri constitue un combustible nuclĂ©aire appelĂ© « combustible MOX » lorsqu'il est complĂ©tĂ© par du plutonium. Il sert d'Ă©lĂ©ment fertile dans les rĂ©acteurs, oĂč l'238U se transforme par irradiation en 239Pu fissile. Le MOX contribue ainsi au recyclage du plutonium.

L'uranium appauvri a autrefois Ă©tĂ© utilisĂ© comme contrepoids en aviation, sur les premiers Boeing 747, les McDonnell Douglas DC-10, les Lockheed L-1011 TriStar par exemple[18], ce qui pose le problĂšme du recyclage de ces avions qui, pour beaucoup, arrivent en fin de vie. Dans cet emploi, il est progressivement remplacĂ© par le tungstĂšne[18]. La quille de certains voiliers de compĂ©tition a contenu de l'uranium appauvri avant que la rĂ©glementation n'interdise son usage. Il enfin utilisĂ© pour les Ă©crans de protection radiologique oĂč il est Ă©galement plus efficace que le plomb[18].

Concernant sa toxicitĂ©, « l’exposition excessive des professionnels Ă  l’uranium appauvri par ingestion est improbable lĂ  oĂč des mesures de sĂ©curitĂ© ont Ă©tĂ© prises pour le lieu de travail »[46]. « Les Ă©tudes Ă  long terme portant sur des professionnels exposĂ©s Ă  l’uranium ont signalĂ© certains troubles de la fonction rĂ©nale selon l’intensitĂ© de l’exposition. Il semblerait nĂ©anmoins d’aprĂšs certaines donnĂ©es que ces troubles puissent ĂȘtre transitoires et que la fonction rĂ©nale revienne Ă  la normale aprĂšs Ă©limination de la source d’une exposition excessive »[46].

Imprégnation des populations humaines

Elle est a priori plus Ă©levĂ©e dans les rĂ©gions de mines d'uranium et chez les travailleurs de l’industrie nuclĂ©aire (en particulier impliquĂ©s dans l'extraction, le raffinage, la production de combustible nuclĂ©aire et son retraitement). Certains militaires (exposĂ©s aux vapeurs ou particules de munitions Ă  uranium appauvri ont aussi Ă©tĂ© potentiellement exposĂ©s, sachant que par exemple 20 261 militaires français ont participĂ© aux opĂ©rations extĂ©rieures dans le Golfe Persique en 1990-1991), potentiellement susceptibles d'avoir dĂ©veloppĂ© un « syndrome de la guerre du Golfe »[47] ; dans les annĂ©es 1990-2000, les auteurs n’ont souvent pas particuliĂšrement retenu le rĂŽle de l’uranium appauvri dans ce syndrome [48] - [49] - [47]

Ces personnes sont plus exposĂ©s au risque d'incorporation d'uranium, principalement par inhalation, ingestion, ou Ă  la suite d'une blessure[50]. On cherche rĂ©trospectivement Ă  reconstituer[51] leur niveau d'exposition Ă  l'uranium pur, et/ou aux composĂ©s suivants : NU (Nitrate d'uranyle) ; UF6 (Hexafluorure d’uranium) ; UF4 (TĂ©trafluorure d'uranium) ; U – TBP (tributylphosphate d'uranium) ; DAU (Diuranate d'ammonium) ; UO2F2 (Fluorure d'uranyle) ; UO2 (Dioxyde d'uranium) ; UO3 (Trioxyde d'uranium) ; UO4 (TĂ©traoxyde d'uranium) ; UF6 (Hexafluorure d'uranium) ; Effluents uranifĂšres acides ; U3O8 (Sesquioxyde d'uranium) ; UO2F2 (Fluorure d'uranyle...)[52].

Au milieu des annĂ©es 2000-2010, si les effets de l’irradiation externe sont dĂ©jĂ  bien explorĂ©s via l'Ă©pidĂ©miologiques Ă  grande Ă©chelle[53], les effets (en termes de risque de cancer notamment)[54] - [55] de l'exposition interne induite par l’incorporation des particules d'uranium (et d'autres Ă©lĂ©ments Ă©metteurs alpha) sont encore mal Ă©valuĂ©s[56]. En France AREVA a dĂ©veloppĂ© en son sein le projet Alpha risk project dans cet esprit[57]. Le tabagisme et l'ingestion de boissons alcoolisĂ©es sont aussi des sources d'intĂ©gration d'uranium[54].

En 2018 en France le « Volet pĂ©rinatal » du programme national de biosurveillance a publiĂ© une Ă©valuation de l'imprĂ©gnation des femmes enceintes dont pour l'uranium (et douze autres mĂ©taux ou mĂ©talloĂŻdes ainsi que quelques polluants organiques). Le dosage de l'uranium a Ă©tĂ© fait dans les urines de 990 femmes enceintes au moment de leur arrivĂ©e Ă  la maternitĂ©. Elles faisaient toutes partie de la « Cohorte Elfe », un pannel ne comprenant que des femmes ayant accouchĂ© en France en 2011 hors Corse et TOM[58]. Seules 28 % de ces 990 femmes prĂ©sentaient une quantitĂ© dĂ©tectable d'uranium dans leurs urines (95e centile de la distribution : 20,8 ÎŒg/L, pour 29,5 ÎŒg/g de crĂ©atinine)[58]. Ces quantitĂ©s Ă©voquent les mĂȘmes ordres de grandeur que d'autres Ă©tudes faites en France et Ă  l’étranger chez les femmes adultes (Ă  cause du faible taux de quantification de cet Ă©lĂ©ment, l'Ă©tude de 2018 n'a pas recherchĂ© les dĂ©terminants d’imprĂ©gnation[58]).

Toxicité

Toxicité chimique

Elle est du mĂȘme ordre que celle du plomb (autre mĂ©tal lourd). La dose lĂ©tale pour l'homme semble ĂȘtre de quelques grammes[59].

Chez un humain adulte et en bonne santĂ©, le systĂšme digestif absorbe globalement entre 0,2 et 2 % de l’uranium prĂ©sent dans l'eau et les aliments.

Les composĂ©s solubles de ce mĂ©tal sont plus facilement absorbĂ©s que les composĂ©s insolubles[60]. Plus de 95 % de l'uranium ingĂ©rĂ© ne sont pas absorbĂ©s par la muqueuse intestinale, Ă©liminĂ©s dans les fĂšces. Puis environ 67 % de l'uranium passĂ© dans le sang sera filtrĂ© par les reins et excrĂ©tĂ© dans les urines (dans les 24 heures)[60]. Les deux tiers de l'uranium restant seront intĂ©grĂ© par l'organisme ; par accumulation dans les os et pour 16 % dans le foie, pour 8 % dans les reins et 10 % dans les autres tissus[60].

Selon l'OMS, le contenu attendu en uranium d'un corps humain en Ă©quilibre avec son environnement est d'environ 90 Ă  150 ÎŒg d'uranium[61]. Il rĂ©sulte d'un apport journalier de l'ordre de 1 Ă  2 ”g/jour par l'eau courante et l'alimentation.

Le rein est l'organe critique en termes de toxicitĂ© chimique. Le suivi de cohortes de professionnels exposĂ©s Ă  l'uranium a mis en Ă©vidence des troubles rĂ©naux (nĂ©phrites), avec une gravitĂ© dĂ©pendant de la dose[62].

À forte dose, l'uranium induit une nĂ©phropathie sĂ©vĂšre, due Ă  la dĂ©gradation des tubules proximaux, et Ă  l'atteinte des structures glomĂ©rulaires[63] - [64] - [65]. L'observation histologique et morphologique montre que l'architecture de l'Ă©pithĂ©lium des structures glomĂ©rulaires est altĂ©rĂ©e[64]. Puis l'Ă©pithĂ©lium tubulaire proximale se nĂ©crose[63]. Certaines donnĂ©es[60] - [63] ont un temps fait croire que ces troubles n'avaient qu'un caractĂšre transitoire, car une expĂ©rience sur l'animal a montrĂ© un retour Ă  une situation rĂ©nale apparemment normale aprĂšs Ă©limination de la source d’une exposition excessive. L'Ă©pithĂ©lium lĂ©sĂ© peut effectivement se rĂ©gĂ©nĂ©rer aprĂšs la disparition des apports en uranium, y compris aprĂšs plusieurs injections de fluorure d'uranyle UO2F2 (Ă  0,66 ou 1,32 mg U/kg de poids corporel (chez l'animal)[63] ; cependant l'observation histologique a montrĂ© (chez le rat) que les cellules mortes ou lĂ©sĂ©es sont remplacĂ©es par des cellules structurellement anormales, et dĂ©pourvues de certaines capacitĂ©s fonctionnelles[66].

Le seuil de toxicitĂ© chimique rĂ©nale est estimĂ© Ă  70 Â”g/kg de poids corporel ou 16 Â”g/g de rein (limite de ”g/g de rein pour la protection des travailleurs)[67]. La dose lĂ©tale 50 (DL50) par voie orale est de 204 mg/kg chez le rat de laboratoire (la souris s'y montre un peu plus rĂ©sistante avec de 242 mg/kg comme dose lĂ©tale (DL50) par voie orale. En 1959, la Commission Internationale de Protection Radiologique (CIPR) recommandait de ne pas dĂ©passer ÎŒg/g dans le rein, mais cette valeur-seuil est aujourd'hui controversĂ©e, car des doses bien infĂ©rieures suffisent Ă  induire des dĂ©gĂąts dans les tubules proximaux (avec protĂ©inurie et enzymurie, par exemple pour 0,7 Ă  1,4 ÎŒg d'uranium par gramme de rein[63].

Dans tous les cas, c'est la toxicitĂ© chimique rĂ©nale (nĂ©phrite tubulaire aiguĂ«) qui entraĂźne la mort de l'animal[68]. Le mĂ©canisme toxique est expliquĂ© comme suit : l'uranium non-excrĂ©tĂ© par le rein y est rĂ©absorbĂ© et s'y accumule, en se fixant sur les cellules tubulaires proximales[69] oĂč en raison de l'aciditĂ© du milieu, le complexe uranium-uranyle se dissocie pour Ă©ventuellement se combiner avec certains composants de la membrane luminale. Les ions uranyle peuvent alors pĂ©nĂ©trer la cellule. Ils s’accumulent notamment dans les lysosomes. Ils y forment des aiguilles de phosphate d’uranyle, ainsi que dans les mitochondries[69]. On a aussi montrĂ© in vitro que l'uranium Ă  haute dose peut induire l'apoptose (suicide cellulaire) en activant certains enzymes (caspases 3 et 9, protĂ©ases Ă  cystĂ©ine) via des signaux intrinsĂšques des mitochondries[70]. Les symptĂŽmes de la nĂ©phropatie sont accompagnĂ©s d'anomalies fonctionnelles (polyurie, enzymurie, protĂ©inurie, Ă©lĂ©vation sanguine de la crĂ©atinine et de l'urĂ©e[68] - [63] - [71] - [72]. Les lĂ©sions sont moindres et plus rĂ©versibles si le taux rĂ©nal d'uranium est bas et le temps d’exposition court.

Perturbation endocrinienne : des expériences récentes (sur modÚle animal) ont montré qu'une exposition chronique à de faibles doses d'uranium appauvri (ce n'est donc pas la radiotoxicité qui est ici en cause) se traduit par une diminution du taux de 1,24,25(OH)3D3 (ou 1,25-trihydroxyvitamine D3, une forme hormonalement active de la vitamine D)[62].

Cette diminution est accompagnĂ©e de modifications molĂ©culaires des enzymes de types cytochromes P450 (CYPs), enzymes protĂ©iques importantes pour le mĂ©tabolisme, prĂ©sente chez presque toutes les espĂšces animales, vĂ©gĂ©tales, fongiques, et qui jouent un rĂŽle important pour la dĂ©toxication de l'organisme. On observe aussi des modifications des rĂ©cepteurs nuclĂ©aires associĂ©s[62]. La mĂȘme Ă©tude que ci-dessus a montrĂ© que l'uranimum appauvri et – de la mĂȘme maniĂšre – l'uranium enrichi affectent l'expression de VDR (vitamin D receptor) et de RXR α (retinoic X receptor alpha), ce qui signifie que l'uranimum (enrichi ou non) peut perturber l'expression des gĂšnes cibles de la vitamine D (impliquĂ©s dans le transport du calcium au niveau rĂ©nal)[62].

Radiotoxicité

Contrairement Ă  la radioactivitĂ©, qui se mesure en becquerels, la radiotoxicitĂ© de l'uranium (c'est-Ă -dire l'effet de son rayonnement ionisant sur l'homme) se mesure en microsieverts (ÎŒSv).

Quel que soit son enrichissement, la radioactivitĂ© de l'uranium est toujours du type alpha, de l'ordre de 4,5 MeV. Sa radiotoxicitĂ© dĂ©pend donc de son activitĂ© massique et faiblement de sa composition. Elle est de l'ordre de 0,6 Â”Sv/Bq (F) Ă  ”Sv/Bq (S) en inhalation, 0,05 Â”Sv/Bq (F) Ă  0,008 Â”Sv/Bq (S) en ingestion, les poumons et les os Ă©tant alors les organes critiques[73].

La radiotoxicitĂ© de l'uranium serait du mĂȘme ordre de grandeur que celle de la toxicitĂ© chimique : elle l'emporte pour des enrichissements supĂ©rieurs Ă  6 %, la toxicitĂ© chimique Ă©tant sinon prĂ©pondĂ©rante[43].

Effets sur la reproduction

L'uranium est aussi reprotoxique via notamment un effet dĂ©lĂ©tĂšre sur les organes reproducteurs ; soit du fait de sa radioactivitĂ©, soit du fait de sa chimiotoxicitĂ©, et peut-ĂȘtre des deux.

L'uranium a chez l'animal des effets dĂ©montrĂ©s ; sur le systĂšme reproducteur : chez le rongeur de laboratoire, la barriĂšre hĂ©mato-testiculaire (ou BHT) qui Ă©tait rĂ©putĂ©e protĂ©ger le testicule peut en ĂȘtre franchie par le plutonium, l'amĂ©ricium et le polonium au moins grĂące Ă  la transferrine.

  • De l'uranium est significativement trouvĂ© dans les testicules de rats ayant reçu un implant d'uranium dans le muscle d'une des pattes. Les rĂ©cepteurs Ă  la transferrine prĂ©sent dans l'Ă©pithĂ©lium sĂ©minifĂšre humain pourrait donc expliquer la prĂ©sence d'uranium dans le sperme de soldats blessĂ©s par des munitions Ă  l'uranium appauvri.
  • Des rats ayant des implants sous-cutanĂ©s d'uranium, et des souris abreuvĂ©es d'eau contenant de l'uranium produisent des cellules de Leydig altĂ©rĂ©es, ce qui perturbe la production d'hormones stĂ©roĂŻdes et se traduit par un sperme dĂ©gradĂ© (spermatozoĂŻdes moins nombreux et moins mobiles), expliquant les observations faites dĂšs 1949 de diminution du nombre de portĂ©es et du nombre de petits par portĂ©e chez plusieurs espĂšces d'animaux ayant rĂ©guliĂšrement ingĂ©rĂ© de faibles doses de nitrate d'uranyle[74] - [75].

Effets sur le développement

  • Il induit une toxicitĂ© fƓtale et embryonnaire chez la souris chez laquelle un implant d'uranium a Ă©tĂ© posĂ© dans le muscle d'une patte.
  • Il est tĂ©ratogĂšne Ă  doses plus Ă©levĂ©es, avec mort de l'embryon exposĂ© Ă  une concentration 50 mg·kg-1·j-1 durant 9 jours, 20 % infĂ©rieure Ă  la dose lĂ©tale pour l'adulte.
  • Une souris gestante abreuvĂ©e avec une eau correspondant Ă  une ingestion de 25 mg d'uranium/kg et par jour produit moins de jeunes. Ceux-ci ont ensuite des problĂšmes de dĂ©veloppement et de survie[76].

La plupart des Ă©tudes et rĂ©glementations se fondent sur les effets sur l'animal, or les premiĂšres Ă©tudes ex vivo permises par les nouvelles techniques de cultures cellulaires laissent penser que les gonades humaines seraient plus sensibles Ă  l'uranium que ne le sont celles des rongeurs utilisĂ©s en laboratoire. Le testicule fƓtal humain pourrait aussi ĂȘtre plus sensible que ceux des rongeurs de laboratoire[77].

Normes

Il n'y a pas de consensus sur les normes ni la NOAEL (dose sans effet nocif observé) de l'uranium, certains estimant que les effets délétÚres de la radioactivité peuvent exister quelle que soit la dose.

Pour la potabilité de l'eau, l'OMS a fixé une teneur maximale de 1,4 mg·l-1[78], tout en recommandant dans ses lignes directrices une concentration en uranium cent fois plus faible, inférieure à 0,015 mg/l, pour les eaux de boisson courante[79]. Au Canada, l'eau potable possÚde une concentration maximale acceptable de 0,02 milligramme d'uranium par litre (mg/L)[80].

Prix

Prix « spot » mensuel de l'uranium en US$[81].

Le prix de l'uranium a baissé dans les années 1980 et 1990 pour plusieurs raisons :

  • les politiques d'Ă©conomie d'Ă©nergie ont permis de limiter la consommation d'Ă©lectricitĂ© ;
  • des gisements d'uranium Ă©conomiquement exploitable ont Ă©tĂ© dĂ©couverts ;
  • les stocks d'uranium militaire constituĂ©s dans le contexte de la guerre froide ont Ă©tĂ© convertis en stocks civils et utilisĂ©s dans les rĂ©acteurs nuclĂ©aires Ă  la suite de l'assouplissement des tensions amĂ©ricano-soviĂ©tiques.

Le prix de l'uranium a atteint un minimum en Ă  14,1 dollars par kilogramme de U3O8[82].

Le prix de l'uranium a progressivement augmentĂ© depuis 2001 pour atteindre un pic Ă  298 $/kg en . Ce pic s'explique par la diminution des stocks, la faible augmentation de production, et par des Ă©vĂ©nements ponctuels tels que l'inondation de la mine de Cigar Lake au Canada et l'incendie de la mine Olympic Dam en Australie[83].

L'uranium est redescendu Ă  102,5 $/kg en . En , il se situait Ă  environ 138,9 $/kg. Il est Ă  prĂ©voir une tendance Ă  la hausse en raison de l'Ă©puisement des stocks militaires prĂ©vu vers 2015[84].

En le cours de l'uranium est au plus bas : aux alentours de 52,9 $/kg de U3O8. Ceci s'explique par le faible coût de production des mines du Kazakhstan et par l'offre qui surpasse la demande[85].

Prix spot de l'uranium en dollars par livre

Le prix de revient du kWh est peu sensible au prix de l’uranium. Certes, le coĂ»t du cycle du combustible reprĂ©sente environ 20 % du prix de revient du kWh, mais ce cycle comprend toutes les transformations physiques et chimiques qu’il faut faire subir Ă  l’uranium naturel pour en faire un combustible utilisable. Le coĂ»t du combustible nuclĂ©aire constitue environ 5 % du prix final du kWh nuclĂ©aire en 2014[86]. Cependant, des Ă©tudes Ă©conomiques montrent que le prix de l'uranium commence Ă  avoir un effet significatif sur le coĂ»t du kWh d'Ă©lectricitĂ© nuclĂ©aire Ă  partir de 110 ou 220 euros par kilogramme de U3O8[87].

Commerce

La France importe plus que la consommation d'uranium qui lui est nĂ©cessaire et exporte ses surplus sous diffĂ©rentes formes, d'aprĂšs les douanes françaises. En 2014, le prix moyen Ă  la tonne Ă  l'export Ă©tait de 36 000 €[88].

Notes et références

Notes

  1. « Au sujet de l'uranite, un nouveau métalloïde ».
  2. Avant la découverte de la radioactivité, Lord Kelvin avait estimé l'ùge de la Terre à quelque 20 millions d'années, en supposant que la seule source d'énergie capable de s'opposer au refroidissement était la chaleur résiduelle, initialement produite lors de la formation de la Terre. Un ùge de seulement quelques dizaines de millions d'années fut considéré beaucoup trop court par les géologues, et un vif débat s'ensuivit entre géologues et physiciens. Celui-ci ne devait prendre fin qu'une vingtaine d'années aprÚs la découverte de la radioactivité, trop tard pour Kelvin de faire amende honorable. Plus tard, les physiciens ont pu apporter aux géologues des méthodes de datation absolue des roches qui se basent sur la radioactivité et les abondances actuelles de certains radioéléments et de leurs produits de désintégration (voir Radiochronologie).
  3. L'uranium est présent sur Terre essentiellement sous forme d'oxydes, donc incorporé dans les roches et trÚs peu dans le noyau métallique. Mais la chaleur dégagée dans le manteau retarde le refroidissement du noyau.
  4. Voir Fission nucléaire.
  5. « ThĂ©oriquement » la fission complĂšte d'kg d'uranium libĂšre une chaleur de 80 TJ. Mais dans un rĂ©acteur nuclĂ©aire, seulement environ 1 % (Ă  quelques %) de l'uranium initialement prĂ©sents subit rĂ©ellement la fission, avant d'ĂȘtre remplacĂ©.

Références

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Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes



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