Uranium
Lâuranium est l'Ă©lĂ©ment chimique de numĂ©ro atomique 92, de symbole U. Il fait partie de la famille des actinides.
L'uranium est le 48e élément naturel le plus abondant dans la croûte terrestre, son abondance est supérieure à celle de l'argent, comparable à celle du molybdÚne ou de l'arsenic, mais quatre fois inférieure à celle du thorium. Il se trouve partout à l'état de traces, y compris dans l'eau de mer.
C'est un métal lourd radioactif (émetteur alpha) de période trÚs longue (~ 4,468 8 milliards d'années pour l'uranium 238 et ~ 703,8 millions pour l'uranium 235). Sa radioactivité, additionnée à celle de ses descendants dans sa chaßne de désintégration, développe une puissance de 0,082 watt par tonne d'uranium, ce qui en fait, avec le thorium 232 (quatre fois plus abondant, mais trois fois moins radioactif) et le potassium 40, la principale source de chaleur qui tend à maintenir les hautes températures du manteau terrestre, en ralentissant de beaucoup son refroidissement.
L'isotope 235U est le seul isotope fissile naturel. Sa fission libÚre une énergie voisine de 202,8 MeV par atome fissionné dont 9,6 MeV d'énergie non récupérable, communiquée aux neutrinos produits lors de la fission. L'énergie récupérable est plus d'un million de fois supérieure à celle des combustibles fossiles pour une masse équivalente. De ce fait, l'uranium est devenu la principale matiÚre premiÚre utilisée par l'industrie nucléaire.
La production mondiale d'uranium s'est élevée à 54 742 tonnes en 2019, réparties pour l'essentiel entre le Kazakhstan (41,7 %), le Canada (12,7 %), l'Australie (12,1 %), la Namibie (10 %), l'Ouzbékistan (6,4 %), le Niger (5,4 %), la Russie (5,3 %) et la Chine (3,4 %). En 2020, la production a chuté à 47 731 tonnes. Pour son utilisation dans les réacteurs nucléaires, les ressources récupérables à un coût inférieur à 130 dollars/kg d'uranium étaient estimées en 2019 par l'AIEA à 6,15 millions de tonnes dans le monde, réparties essentiellement entre l'Australie (28 %), le Kazakhstan (15 %), le Canada (9 %), la Russie (8 %) et la Namibie (7 %).
Uranium naturel
Le minerai d'uranium exploité dans des gisements granitiques ou sédimentaires possÚde une teneur moyenne en uranium pouvant varier de 0,1 % à 2 %[6], pouvant exceptionnellement approcher les 20 %[7]. L'uranium est dit naturel quand il est constitué d'isotopes dans leur proportion d'origine (identique pour tous les minerais d'uranium) : soit 99,2743 % d'uranium 238 accompagné de 0,7202 % d'uranium 235 et d'une quantité infime d'isotope 234 (0,0055 %).
DĂ©couverte
L'uranium fut mis en Ă©vidence en 1789 par le chimiste prussien Martin Heinrich Klaproth Ă partir de l'analyse d'un morceau de roche qu'on lui avait apportĂ© de la mine de Saint Joachimsthal[8]. Cette roche Ă©tait de la pechblende, un minerai d'uranium qui contient principalement de l'U3O8. Klaproth parvint en la chauffant Ă en extraire un corps gris mĂ©tallique. Dans sa communication du Ă l'AcadĂ©mie royale prussienne des sciences et intitulĂ©e « Ueber den Uranit, ein neues Halbmetall[n 1] », il proposa le nom d'« urane » ou « uranite » au composĂ© qu'il venait d'identifier (un oxyde d'uranium et non le corps pur), en rĂ©fĂ©rence Ă la dĂ©couverte de la planĂšte Uranus faite par William Herschel en 1781[9]. Cet oxyde, rebaptisĂ© uranium en 1790, avait comme propriĂ©tĂ© de donner une fine fluorescence aux verres et une couleur jaune verdĂątre aux Ă©maux, si bien que la pechblende Ă©tait extraite de la mine de Joachimsthal et de mines d'Ă©tain en Cornouaille et des uranates alcalins utilisĂ©s (diuranate d'ammonium et de sodium) par les verriers de BohĂȘme et les cĂ©ramistes saxons[10].
Ce n'est qu'en 1841 que le chimiste français EugÚne-Melchior Péligot put l'isoler à l'état de pureté en réduisant le tétrachlorure d'uranium (UCl4) par le potassium. Il établit que l'urane était composé de deux atomes d'oxygÚne et d'un métal qu'il isola. L'uranium entra dans la nomenclature de la chimie. Il estima alors[11] la masse volumique de l'uranium à 19 g/cm3.
Le Français Henri Becquerel ne dĂ©couvrit la radioactivitĂ© de lâuranium que beaucoup plus tard, le , lorsqu'il constata que des plaques photographiques placĂ©es Ă cĂŽtĂ© de sels d'uranium (extraits d'un lot de pechblende de Joachimsthal) avaient Ă©tĂ© impressionnĂ©es sans avoir Ă©tĂ© exposĂ©es Ă la lumiĂšre. Les plaques avaient Ă©tĂ© noircies par les rayonnements Ă©mis par les sels : c'Ă©tait la manifestation d'un phĂ©nomĂšne jusqu'alors inconnu, la radioactivitĂ© naturelle. Pierre et Marie Curie isolĂšrent deux Ă©lĂ©ments nouveaux naturellement radioactifs, le polonium et le radium.
Gisements et exploitation
Le minerai d'uranium est appelĂ© uraninite, ou pechblende. Les cinq plus gros producteurs au monde sont le Kazakhstan, le Canada, l'Australie, le Niger et la Namibie. Ă proximitĂ© des mines, l'uranium est concentrĂ© sous forme de yellowcake[12]. Il est nĂ©anmoins trop peu concentrĂ© en isotope fissile pour ĂȘtre utilisĂ© directement dans les centrales nuclĂ©aires de type Ă eau pressurisĂ©e (PWR, pour pressurized water reactor). C'est la raison pour laquelle il est souvent enrichi en uranium 235 par diffusion gazeuse ou centrifugation. Les centrales de type CANDU utilisent l'uranium non enrichi mais exigent beaucoup d'eau lourde comme modĂ©rateur.
Un Centre de recherche sur la gĂ©ologie de l'uranium (Cregu) a Ă©tĂ© crĂ©Ă© dans les annĂ©es 1980, Ă VandĆuvre-lĂšs-Nancy pour mieux connaitre la gĂ©ologie et la gĂ©ochimie de l'uranium et faciliter l'accĂšs des prospecteurs Ă cette ressource[13], par exemple en le reliant aux discordances gĂ©ologiques connues ou Ă dĂ©couvrir[14].
Au niveau mondial, l'uranium est extrait à 57%[15] au moyen du procédé de lixiviation in situ qui consiste à injecter une solution acide dans le gisement, puis à la pomper par un autre puits[16].
Abondance et répartition
L'uranium est répandu dans les profondeurs du globe terrestre. La désintégration d'uranium 238 et 235 et d'autres radionucléides[n 2] comme le thorium 232 et le potassium 40 entretient encore en énergie thermique le noyau terrestre, mais surtout[n 3] le manteau rocheux terrestre, et donc toute la géothermie.
L'uranium est le 48e élément naturel le plus abondant dans la croûte terrestre[17]. Il est plus abondant dans la nature que l'or ou l'argent[18].
Il est également présent dans toute l'écorce terrestre, surtout dans les terrains granitiques et sédimentaires, à des teneurs d'environ 2,7 g/t[19] (soit 2,7 ppm). Ainsi, le sous-sol d'un jardin sur un carré de 20 m de cÎté peut-il en contenir, sur une profondeur de 10 m, environ 24 kg, ce qui fait de l'ordre du millier de milliards de tonnes rien que pour l'écorce terrestre, sans compter le manteau.
En termes de réserve mondiale, cependant, l'immense majorité de cette masse est inexploitable dans les conditions économiques actuelles. La teneur du minerai varie beaucoup selon les roches, de 0,1 ppm dans les carbonates à 350 ppm dans les phosphates[20].
L'eau de mer contient environ 3,3 mg d'uranium par mÚtre cube selon le CEA et la COGEMA[21], soit 4,5 milliards de tonnes d'uranium dissous dans les océans.
Les eaux douces en contiennent souvent aussi en diverses concentrations. La concentration moyenne du RhĂŽne en uranium est de 0,5 ÎŒg/l (soit un demi-milligramme par mĂštre cube). La masse dâuranium transitant chaque jour dans le RhĂŽne peut ainsi ĂȘtre estimĂ©e Ă environ 80 kg[22], soit prĂšs de trente tonnes par an, provenant essentiellement du ruissellement des roches uranifĂšres des Alpes.
Les ressources dites « identifiĂ©es » rĂ©cupĂ©rables Ă un coĂ»t infĂ©rieur Ă 260 dollars/kg U Ă©taient Ă©valuĂ©es en 2019 Ă 8 070 kt, dont 4 724 kt de rĂ©serves « raisonnablement assurĂ©es » et 3 346 kt de rĂ©serves « prĂ©sumĂ©es » (en anglais : inferred). Les ressources rĂ©cupĂ©rables Ă un coĂ»t infĂ©rieur Ă 130 dollars/kg U Ă©taient Ă©valuĂ©es Ă 6 148 kt[b 1], dont 27,5 % en Australie, 14,7 % au Kazakhstan, 9,2 % au Canada, 7,9 % en Russie, 7,3 % en Namibie, 5,2 % en Afrique du Sud, 4,5 % au BrĂ©sil, 4,5 % au Niger, 4 % en Chine, 2,3 % en Mongolie, 2,2 % en OuzbĂ©kistan, etc (seulement 0,8 % aux Ătats-Unis)[b 2]. Des ressources additionnelles (« prĂ©sagĂ©es » et « spĂ©culatives ») sont estimĂ©es Ă 5 614 kt, dont 23 % en Mongolie, 12,5 % au Canada, 12 % en Afrique du Sud, 9,6 % en Russie, 9 % au BrĂ©sil, 6,7 % en Ukraine et 5,7 % au Vietnam[b 3].
Rang | Pays | RĂ©serves 2007 | % | RĂ©serves 2013 | % | RĂ©serves 2019 | % |
1 | Australie | 725 | 22,0 | 1 706 | 29 | 1 693 | 28 |
2 | Kazakhstan | 378 | 11,5 | 679 | 12 | 907 | 15 |
3 | Canada | 329 | 10,0 | 494 | 8 | 565 | 9 |
4 | Russie | 172 | 5,2 | 506 | 9 | 486 | 8 |
5 | Namibie | 176 | 5,3 | 383 | 6 | 448 | 7 |
6 | Afrique du Sud | 284 | 8,6 | 338 | 6 | 321 | 5 |
7 | Brésil | 157 | 4,8 | 276 | 5 | 276,8 | 4,5 |
8 | Niger | 243 | 7,4 | 405 | 7 | 276,4 | 4,5 |
9 | Chine | nd | nd | 199 | 4 | 249 | 4 |
10 | Mongolie | nd | nd | nd | nd | 143 | 2 |
... | |||||||
16 | Ătats-Unis | 334 | 10,3 | 207,4 | 4 | 47,9 | 1 |
Total monde | 3 300 | 100 | 5 903 | 100 | 6 148 | 100 |
Pays | 2004 | 2014 | Variation 2014/2004 (%) |
% 2014 | 2019 | Variation 2019/2014 (%) |
% 2019 | 2020 | |
1 | Kazakhstan | 3 719 | 23 127 | +522 | 41,1 | 22 808 | -1,4 | 41,7 | 19 477 |
2 | Canada | 11 597 | 9 134 | â21 | 16,2 | 6 938 | -24 | 12,7 | 3 885 |
3 | Australie | 8 982 | 5 001 | â44 | 8,9 | 6 613 | +32 | 12,1 | 6 203 |
4 | Namibie | 3 038 | 3 255 | +7 | 5,8 | 5 476 | +68 | 10,0 | 5 413 |
5 | Ouzbékistan (est.) | 2 016 | 2 400 | +19 | 4,3 | 3 500 | +46 | 6,4 | 3 500 |
6 | Niger | 3 282 | 4 057 | +24 | 7,2 | 2 983 | -26 | 5,4 | 2 991 |
7 | Russie | 3 200 | 2 990 | â7 | 5,3 | 2 911 | -3 | 5,3 | 2 846 |
8 | Chine (est.) | 750 | 1 500 | +100 | 2,7 | 1 885 | +26 | 3,4 | 1 885 |
9 | Ukraine | 800 | 926 | +16 | 1,7 | 800 | -14 | 1,5 | 400 |
10 | Afrique du Sud | nd | 573 | 1,0 | 346 | -40 | 0,6 | 250 | |
11 | Inde (est.) | nd | 385 | 1,0 | 308 | -20 | 0,6 | 400 | |
12 | Iran (est.) | nd | 573 | 1,0 | 71 | -88 | 0,1 | 71 | |
13 | Ătats-Unis | 878 | 1 919 | +119 | 3,4 | 58 | -97 | 0,1 | 6 |
Total mondial | 40 178 | 56 041 | +40 | 100 | 54 742 | -2,3 | 100 | 47 731 |
En 2017, la production mondiale est proche de 60 000 tonnes auxquels s'ajoutent 17 000 tonnes de ressources de « deuxiĂšme main » (combustible retraitĂ© MOX, militaireâŠ), alors que la consommation d'uranium stagne autour de 65 000 tonnes/an ; le cours du minerai a Ă©tĂ© divisĂ© par deux en 2016 et les principaux producteurs rĂ©duisent fortement leur production[25].
La production industrielle a commencĂ© aprĂšs 1945 pour atteindre 10 000 t/an dĂšs 1953, 50 000 t en 1958, dĂ©croit jusqu'Ă 30 000 t en 1965, remonte jusquâĂ un plateau de 65 000 en 1980, redescend jusquâĂ 30 000 t dans les annĂ©es 1990 et remonte dans les annĂ©es 2000.
La production mondiale 2012 Ă©tait estimĂ©e par l'AIEA Ă 58 816 tonnes d'uranium, dont 36 % extraites du Kazakhstan, 15 % du Canada, 12 % de l'Australie, 8,2 % du Niger, 7,9 % de Namibie, 5 % de Russie, 4 % d'OuzbĂ©kistan et 3 % des Ătats-Unis[26]. Des estimations plus rĂ©centes de l'Association nuclĂ©aire mondiale Ă©valuent la production 2015 Ă 60 514 tonnes U, dont 39 % du Kazakhstan, 22 % du Canada, 9 % de l'Australie, 7 % du Niger, 5 % de Russie, 5 % de Namibie, 4 % d'OuzbĂ©kistan, 3 % de Chine et 2 % des Ătats-Unis[27].
Le Kazakhstan a connu une forte hausse de production dans les années 2000, passant de 3 300 t en 2001 à 17 803 t en 2003. Cette hausse s'est poursuivie en faisant du pays le leader du marché avec 33 % de la production mondiale (soit 17 803 tonnes en 2010)[28] et d'importantes réserves miniÚres (17 % de la réserve mondiale). Selon l'OCDE, l'intensification de la production de ce pays a permis une augmentation de plus de 25 % de la production mondiale de 2008 à 2010[29].
L'uranium est une ressource non renouvelable (comme tous les mĂ©taux). Les rĂ©serves facilement accessibles sont en lĂ©ger recul, mais il reste des rĂ©serves plus coĂ»teusement accessibles pour 135 ans selon l'OCDE et l'AIEA[b 4]. La quantitĂ© d'Ă©nergie extractible Ă partir de l'uranium naturel pourrait thĂ©oriquement ĂȘtre multipliĂ©e jusqu'Ă prĂšs de cent fois[30] grĂące Ă la surgĂ©nĂ©ration et au retraitement, qui permettraient de fissionner l'uranium 238, beaucoup plus rĂ©pandu que l'uranium 235.
Dans l'eau de mer et les eaux naturelles
Les concentrations en uranium (l'élément chimique uranium) dans les eaux « naturelles » sont les suivantes[31] :
- l'eau de mer : 3,3 ”g/L ;
- le RhĂŽne : 0,56 ”g/L (dĂ©bit annuel dâuranium = 29 t) ;
- l'Indus : 4,94 ”g/L ;
- le Gange : 7 ”g/L ;
- le fleuve Jaune : 7,5 ”g/L.
Dans les eaux de boisson :
- eau de Badoit : 58 ”g/L à la source, 5,45 ”g/L aprÚs traitement[32] ;
- eau de Vichy : 20 ”g/L[33].
Le seuil OMS pour les eaux de boisson était fixé jusqu'en 2011 à 15 ”g/L[34], puis en 2011 la quatriÚme édition des « Directives pour la qualité de l'eau de boisson » l'a fixé à 30 ”g/L[35].
Cinétique hydrogéologique
La solubilitĂ© de lâuranium est liĂ©e aux conditions dâoxydorĂ©duction du milieu. Dans des conditions oxydantes (augmentation de la concentration en oxygĂšne dissous), lâuranium devient plus facilement soluble (passage de la valence IV Ă la valence VI). Les conditions oxydantes favorisent la complexation de lâuranium en solution avec certains ligands[20]. Les principaux ligands sont, par ordre dâaffinitĂ© dĂ©croissante :
- les carbonates ;
- les groupes hydroxyle ;
- les nitrates[36] ;
- les phosphates.
Lâuranium prĂ©sente une trĂšs forte affinitĂ© pour les oxyhydroxydes de fer[20]. Cette adsorption peut sâeffectuer trĂšs rapidement lors de changements des conditions dâoxydorĂ©duction, une diminution de la teneur en oxygĂšne (condition rĂ©ductrice) engendre une prĂ©cipitation rapide de lâuranium sous forme dâoxyde (UO2)[20]. C'est une telle prĂ©cipitation qui est par exemple Ă l'origine du gisement d'Oklo.
SynthĂšse chimique des fluorures d'uranium (UFx)
Deux étapes sont nécessaires à la synthÚse :
- le raffinage :
- Le minerai d'uranium pulvĂ©risĂ© « yellowcake » â est dissous dans l'acide nitrique, fournissant une solution de nitrate d'uranyle UO2(NO3)2,
- Ăventuellement filtration,
- Le nitrate d'uranyle pur est obtenu par extraction par solvant, avec une solution de TBP,
- cette étape permet d'obtenir un nitrate d'uranyle UO2(NO3)2 de grande pureté (>99,95 %) ;
- la conversion en elle-mĂȘme :
- Précipitation du nitrate d'uranyle par l'ammoniac gazeux pour obtenir du diuranate d'ammonium (NH4)2U2O7 (DUA),
- Calcination du diuranate d'ammonium, vers 400 °C, pour produire l'UO3,
- RĂ©duction de l'UO3 par l'hydrogĂšne pour obtenir de l'UO2,
- Hydrofluoration d'UO2 par l'acide fluorhydrique HF dans un four pour produire du tétrafluorure d'uranium UF4,
- Réduction de l'UF4 avec du calcium finalement pour obtenir du métal pur.
- Yellowcake + nitrate d'uranyle.
- + Diuranate.
- + Dioxyde d'uranium.
- Tetrafluorure d'uranium (UF4)
- Uranium métallique
Propriétés
Propriétés radiologiques
L'uranium est un métal lourd radioactif (émetteur alpha) de période trÚs longue (~ 4,468 8 milliards d'années pour l'uranium 238 et ~ 703,8 millions pour l'uranium 235). Sa radioactivité, additionnée à celle de ses descendants dans sa chaßne de désintégration, développe une puissance de 0,082 watt par tonne d'uranium, ce qui en fait, avec le thorium 232 (quatre fois plus abondant, mais trois fois moins radioactif) et le potassium 40, la principale source de chaleur qui tend à maintenir les hautes températures du manteau terrestre, en ralentissant de beaucoup son refroidissement[37].
Produit fissile naturel
L'uranium 235 est le seul nucléide naturel qui soit fissile (ou, trÚs rarement, fissible), autrement dit il peut, par capture de neutron, se scinder en deux noyaux fils avec émission de neutrons (fission nucléaire). Par suite, l'uranium enrichi en cet isotope est aujourd'hui utilisé comme combustible nucléaire dans les réacteurs nucléaires (voir Cycle du combustible nucléaire) ou encore dans les armes nucléaires, que ce soient les bombes atomiques, ou comme amorce dans les bombes H.
Au contraire de l'uranium 235, l'uranium 238, lorsqu'il capture un neutron, ne fissionne pas (sauf neutrons rapides). Il devient de l'uranium 239 instable qui, par dĂ©sintĂ©gration ÎČâ, va se transformer en neptunium 239. Or ce dernier est lui aussi radioactif ÎČâ, et va alors donner naissance Ă un nouveau noyau, le plutonium 239. Ce radioisotope est fissile, comme l'uranium 235. L'uranium 238 est un isotope fertile, qui peut produire des produits fissiles.
L'uranium 234 n'est, lui, ni fissile, ni fertile, et provient de la décomposition radioactive de l'uranium 238 comme indiqué dans la précédente section.
La fission d'un atome d'uranium 235 libĂšre de l'ordre de 193,2 MeV[n 4] d'Ă©nergie rĂ©cupĂ©rable en rĂ©acteur (la valeur exacte dĂ©pendant des produits de fission) et 9,6 MeV communiquĂ©e aux neutrinos inutiles et quasiment indĂ©tectables. De mĂȘme, la fission d'un atome de plutonium 239 libĂšre de l'ordre de 198,6 MeV[n 4] d'Ă©nergie rĂ©cupĂ©rable et 8,6 MeV communiquĂ©e aux neutrinos. Ces valeurs sont Ă comparer avec celles de la combustion de carburants fossiles, qui libĂšrent de l'ordre de 5 eV par molĂ©cule de CO2 produit[38] : l'ordre de grandeur des Ă©nergies libĂ©rĂ©es par les combustibles nuclĂ©aires est un million de fois plus importante que celle des Ă©nergies fossiles chimiques.
Le potentiel d'énergie de l'uranium n'est exploité que trÚs partiellement dans les réacteurs actuels, mais la différence reste nette : 1 kg d'uranium naturel permet la production d'environ 500 000 MJ[n 5] dans un réacteur conventionnel, à comparer avec les 49 MJ obtenus par 1 kg de gaz naturel, 45 MJ pour 1 kg de pétrole, et 20 à 30 MJ pour le charbon[39].
Isotopes de l'uranium naturel
L'uranium possÚde 26 isotopes connus, tous radioactifs, dont trois seulement sont présents à l'état naturel : 238U, 235U et 234U. On trouve dans une tonne d'uranium naturel pur 7,2 kg d'uranium 235 et 56 g d'uranium 234, le reste étant de l'uranium 238.
- Uranium 238 et uranium 235
Les isotopes 238U et 235U ont beaucoup d'applications, militaires notamment, mais aussi civiles, comme la datation de l'ùge de la Terre à partir de la datation radiométrique par l'uranium-plomb ou par l'uranium-thorium.
Quelles que soient les teneurs en uranium des milieux, les proportions entre les deux principaux isotopes formant l'uranium naturel sont pratiquement les mĂȘmes : 238U : 99,28 %, 235U : 0,72 %, 234U : 0,0056 %.
La proportion d'235U décroßt à l'échelle des temps géologiques. Leur rapport de formation dans une supernova est de 1 à 1,65[40], c'était (approximativement) la proportion de l'uranium présent sur Terre il y a ~4,5 milliards d'années, ce qui est juste inférieur à l'ùge de la formation de ces isotopes (voir Formation et évolution du systÚme solaire).
Il y a deux milliards d'années, lors de la période de fonctionnement du réacteur nucléaire naturel d'Oklo, la proportion d'235U était encore de prÚs de 4 %, ce qui a permis à ce gisement d'atteindre la criticité, lors de la précipitation des composés dissous formant le nouveau minerai.
- Uranium 234
Le troisiÚme isotope, 234U, appartient à la chaßne de désintégration de l'238U.
L'isotope 234 est toujours prĂ©sent sur Terre, Ă l'Ă©tat de traces, bien qu'il ait une demi-vie de seulement 245 500 ans ; car il est constamment crĂ©Ă© par dĂ©sintĂ©gration radioactive de l'isotope 238 (aprĂšs trois Ă©tapes : une transition α donnant 234Th, puis deux transitions ÎČâ donnant 234Pa, puis 234U). Quand il est Ă l'Ă©quilibre sĂ©culaire, la proportion entre 238U et 234U est Ă©gale au rapport des demi-vies, soit 0,0056 %.
Cependant, les rapports isotopiques peuvent varier lĂ©gĂšrement d'un gisement Ă l'autre, entre 0,005 % et 0,006 % pour l'234U[41], du fait d'une lĂ©gĂšre diffĂ©rence de comportement dans le changement U6+â U4+[42]. Le rapport isotopique 234U/238U peut ĂȘtre perturbĂ© par diffĂ©rents processus environnementaux, tandis que le rapport 235U/238U reste assez largement constant[18].
- Autres isotopes
L'industrie nucléaire produit deux autres isotopes artificiels de l'uranium, relativement stables à échelle humaine :
- l'isotope 236 est produit en réacteur par irradiation de l'isotope 235, qui dans prÚs de 18 % des cas ne fissionne pas mais absorbe un neutron. Il tend à s'accumuler dans l'uranium de recyclage, dont il augmente fortement la radioactivité, et dont (étant neutrophage) il diminue le potentiel énergétique. Bien qu'ayant une demi-vie de 23 millions d'années, presque du centuple de celle de l'isotope 234, cet isotope a disparu depuis longtemps dans la nature. Son produit est du thorium 232, qui s'est « confondu » avec le thorium 232 « initial » et se trouve à présent majoritairement sous cette forme ainsi que des éléments de sa chaßne de désintégration ;
- l'isotope 233 est un élément fissile produit en réacteur par irradiation du thorium. Il est à la base du cycle du thorium. Sa demi-vie de 159 000 ans est largement supérieure à celle du plutonium.
Activité massique
L'uranium pur est radioactif, son activité massique dépendant à la fois de son enrichissement, et de la fraßcheur de sa purification chimique.
Si l'on considĂšre les isotopes purs de l'uranium, 238U a une activitĂ© massique de 12,4 Bq/mg, 235U de 80 Bq/mg, et 234U de 230 Bq/”g, soit 230 000 Bq/mg â quatre ordres de grandeur au-dessus des prĂ©cĂ©dents.
- L'uranium naturel, quand il est chimiquement purifiĂ© (essentiellement composĂ© de 235U et de 238U en Ă©quilibre avec son descendant 234U), a une activitĂ© spĂ©cifique de l'ordre de 25 Bq/mg. En amont, Ă poids Ă©gal d'uranium, la radioactivitĂ© d'un minerai, oĂč il est en Ă©quilibre avec tous les Ă©lĂ©ments radioactifs de sa chaĂźne de dĂ©sintĂ©gration, est naturellement 3 (si le radon peut s'Ă©chapper) Ă 7 fois plus importante.
- L'uranium enrichi est plus actif, partiellement du fait de l'activité plus importante de 235U (6,33 fois plus radioactif que l'238U), mais surtout à cause de la concentration différentielle en 234U (10 000 fois plus radioactif que 238U), toujours présent à l'état de traces dans la chaßne de désintégration de l'isotope 238. Elle atteint typiquement 2 500 Bq/mg pour un enrichissement de 90 % (uranium dit de qualité militaire). Pour les enrichissements de l'ordre de 3 %, destinés aux centrales nucléaires, l'activité spécifique est de l'ordre de 60 Bq/mg.
- Inversement, l'uranium appauvri est presque entiÚrement débarrassé non seulement de sa fraction de l'isotope 235, mais également de son descendant l'isotope 234. Immédiatement aprÚs l'enrichissement, son activité massique tend à se rapprocher de celle de 238U pur, c'est-à -dire de l'ordre de 12,5 Bq/mg (en pratique, un peu plus du fait de la présence résiduelle d'235U). Cependant, l'équilibre entre 238U et ses deux premiers descendants (le thorium 234 de période 24 jours, et le protactinium 234) est atteint rapidement, en 2 mois. La radioactivité spécifique à l'équilibre (avec ses deux premiers descendants) étant déjà de 41,5 Bq/mg[43].
Sections efficaces
Aux neutrons thermiques, avec :
Ïa= section efficace d'absorption (= capture + fission le cas Ă©chĂ©ant)
Ïf= section efficace de fission
à 20 °C :
233U : Ïa = 585,9 barns ; Ïf = 532,8 barns
235U : Ïa = 676,1 barns ; Ïf = 568,4 barns
238U : Ïa = 2,72 barns
à 240 °C :
233U : Ïa = 587,3 barns ; Ïf = 534,9 barns
235U : Ïa = 647,0 barns ; Ïf = 543,1 barns
238U : Ïa = 2,60 barns
à 300 °C :
233U : Ïa = 588,9 barns ; Ïf = 536,1barns
235U : Ïa = 642,4 barns ; Ïf = 538,8 barns
238U : Ïa = 2,58 barns
Propriétés chimiques
De symbole U, l'uranium est le dernier élément naturel du tableau périodique. Chaque atome d'uranium possÚde 92 protons et entre 125 et 150 neutrons.
à l'état pur, l'uranium solide est un métal radioactif gris à blanc (voire argenté), qui rappelle la couleur du nickel. Il est dur et trÚs dense. De plus, l'uranium est l'atome le plus lourd (qui contient le plus de nucléons) présent naturellement sur la Terre.
En raison de son affinité pour l'oxygÚne, l'uranium s'enflamme spontanément dans l'air à température élevée, voire à température ambiante lorsqu'il se trouve sous forme de microparticules. Il est pyrophorique.
Lâuranium a quatre valences possibles (+III Ă +VI), les valences IV et VI Ă©tant les plus rĂ©pandues dans les minerais. Les conditions de passage de la valence IV Ă la valence VI dĂ©pendent du potentiel d'oxydorĂ©duction du milieu[20].
Ainsi dans la nature, l'Ă©lĂ©ment uranium se retrouve toujours combinĂ© Ă dâautres Ă©lĂ©ments, tels l'oxygĂšne, l'azote, le soufre, le carbone sous forme d'oxydes, de nitrates, de sulfates ou de carbonates. On le trouve, par exemple, combinĂ© Ă l'oxygĂšne dans l'uraninite et la pechblende, deux des principaux minerais d'uranium, constituĂ©s d'oxyde uraneux (UO2).
Enfin, les ions uranyle UO22+ se dissolvent trĂšs bien dans la plupart des acides, comme dans l'acide nitrique HNO3 ou l'acide fluorhydrique HF en donnant des sels d'uranyle tels que le nitrate d'uranyle UO2(NO3)2. L'Ă©quation de la dissolution de l'ion uranyle en sel d'uranyle dans l'acide nitrique est la suivante :
Dérivés organo-uraniens
Comme la plupart des métaux, l'uranium a une chimie organométallique et de nombreux complexes organométalliques, tels l'uranocÚne, sont connus.
Applications
Utilisations historiques
Le minerai d'uranium a été utilisé comme pigment dans la verrerie, la céramique et la faïence, sous forme de diuranate de sodium ou d'ammonium[18]. Dans le verre, l'uranium est typiquement utilisé à des concentrations de 0,1 % à 2 % en masse pour produire de l'ouraline, solide d'un jaune fluorescent ou légÚrement vert facile à identifier[18]. Il a été utilisé pour colorer des céramiques dentaires à de trÚs faibles concentrations[18]. Il produit une pigmentation jaune à faibles concentrations, puis crÚme, orange, brune, verte, ou noire, quand la concentration augmente[18].
Il sert également de catalyseur dans certaines réactions chimiques spécialisées et dans des films photographiques[18].
L'uranium appauvri a également été utilisé pour ces emplois physico-chimiques[18]. Sous forme d'acétate d'uranyle et de zinc (réactif de BlanchetiÚre), il donne des cristaux jaune-vert fluorescents avec les ions sodium Na+. Il permet donc de caractériser facilement ce métal lors des analyses en chimie minérale.
En mĂ©tallurgie, il a Ă©tĂ© utilisĂ© comme Ă©lĂ©ment dâalliage dans la fabrication d'aciers rapides. D'apprĂ©ciables quantitĂ©s de ferrouranium ont Ă©tĂ© produites entre 1914 et 1916[44]. Ă la fin des annĂ©es 1950, l'apparition d'importants stocks d'uranium appauvri aux Ătats-Unis relance la recherche sur la production et l'utilisation d'alliages d'acier contenant de l'uranium, mais aucun dĂ©bouchĂ© majeur n'est identifiĂ©[45].
Industrie nucléaire
Historiquement, la premiÚre utilisation du minerai d'uranium par l'industrie nucléaire a été d'en extraire le radium, pour des applications médicales.
Le principal usage contemporain de l'uranium exploite ses propriétés nucléaires.
- L'uranium 235 est le seul isotope fissile naturel, ce qui permet l'exploitation de l'uranium dans les réacteurs nucléaires (aprÚs un éventuel enrichissement), ainsi que pour la fabrication d'armes nucléaires (aprÚs un fort enrichissement).
- L'uranium 238 est à la fois fissible dans les réacteurs à neutrons rapides, et fertile : par capture neutronique, il se transforme finalement en plutonium 239, fissile. Il est envisagé d'exploiter cette double possibilité dans le cycle du combustible nucléaire, pour des cycles fondés sur la combustion du plutonium.
- L'uranium 233, qui peut ĂȘtre artificiellement produit par irradiation du thorium, est Ă©galement fissile en neutrons thermiques. Cette possibilitĂ© est Ă la base d'un cycle surgĂ©nĂ©rateur fondĂ© sur le thorium.
ContrÎle des matiÚres nucléaires
L'uranium est une matiÚre nucléaire dont la détention est réglementée (Article R1333-1 du code de la défense).
Uranium appauvri
L'uranium appauvri, un sous-produit de l'enrichissement de l'uranium, est remarquable par sa dureté et sa densité.
Usage militaire
L'uranium appauvri n'est pas employé pour son aspect radioactif mais pour ses propriétés mécaniques. Il est pyrophorique, employé comme arme antichar dotée d'un fort pouvoir à la fois pénétrant et incendiaire : à trÚs haute vitesse, il perfore aisément les blindages en s'enflammant lors de l'impact, provoquant un incendie qui fait exploser le véhicule touché. Ainsi, des munitions à base d'uranium appauvri (obus de 20 à 30 mm des avions ou hélicoptÚres chasseurs de chars) ont été utilisées lors des guerres du Golfe (guerre du Koweït et guerre en Irak) et du Kosovo. L'uranium appauvri est également utilisé pour faire des plaques de blindages[18].
Concernant sa toxicitĂ©, l'Organisation Mondiale de la SantĂ© prĂ©cise que "Dans les zones de conflit oĂč lâuranium appauvri a Ă©tĂ© utilisĂ©, il nâest pas nĂ©cessaire de soumettre les populations Ă un dĂ©pistage ou Ă un contrĂŽle gĂ©nĂ©ralisĂ© des effets Ă©ventuels sur leur santĂ©. Les personnes qui pensent avoir Ă©tĂ© exposĂ©es Ă des doses excessives doivent aller consulter leur mĂ©decin qui les examinera, les traitera si elles ont des symptĂŽmes et assurera le suivi"[46]. Concernant les militaires, les Ă©tudes de suivi des vĂ©tĂ©rans blessĂ©s par des fragments d'uranium appauvri, encore inclus dans leur organisme, rĂ©vĂšlent des "concentrations dĂ©celables dâuranium appauvri dans leurs urines, mais sans effet indĂ©sirable apparent pour la santĂ©"[46]. Plus de 95% de l'uranium pĂ©nĂ©trant dans l'organisme n'est pas absorbĂ© et est Ă©liminĂ© via les selles et les urines (en 24 heures pour l'uranium sanguin)[46].
Usage civil
L'uranium appauvri constitue un combustible nuclĂ©aire appelĂ© « combustible MOX » lorsqu'il est complĂ©tĂ© par du plutonium. Il sert d'Ă©lĂ©ment fertile dans les rĂ©acteurs, oĂč l'238U se transforme par irradiation en 239Pu fissile. Le MOX contribue ainsi au recyclage du plutonium.
L'uranium appauvri a autrefois Ă©tĂ© utilisĂ© comme contrepoids en aviation, sur les premiers Boeing 747, les McDonnell Douglas DC-10, les Lockheed L-1011 TriStar par exemple[18], ce qui pose le problĂšme du recyclage de ces avions qui, pour beaucoup, arrivent en fin de vie. Dans cet emploi, il est progressivement remplacĂ© par le tungstĂšne[18]. La quille de certains voiliers de compĂ©tition a contenu de l'uranium appauvri avant que la rĂ©glementation n'interdise son usage. Il enfin utilisĂ© pour les Ă©crans de protection radiologique oĂč il est Ă©galement plus efficace que le plomb[18].
Concernant sa toxicitĂ©, « lâexposition excessive des professionnels Ă lâuranium appauvri par ingestion est improbable lĂ oĂč des mesures de sĂ©curitĂ© ont Ă©tĂ© prises pour le lieu de travail »[46]. « Les Ă©tudes Ă long terme portant sur des professionnels exposĂ©s Ă lâuranium ont signalĂ© certains troubles de la fonction rĂ©nale selon lâintensitĂ© de lâexposition. Il semblerait nĂ©anmoins dâaprĂšs certaines donnĂ©es que ces troubles puissent ĂȘtre transitoires et que la fonction rĂ©nale revienne Ă la normale aprĂšs Ă©limination de la source dâune exposition excessive »[46].
Imprégnation des populations humaines
Elle est a priori plus Ă©levĂ©e dans les rĂ©gions de mines d'uranium et chez les travailleurs de lâindustrie nuclĂ©aire (en particulier impliquĂ©s dans l'extraction, le raffinage, la production de combustible nuclĂ©aire et son retraitement). Certains militaires (exposĂ©s aux vapeurs ou particules de munitions Ă uranium appauvri ont aussi Ă©tĂ© potentiellement exposĂ©s, sachant que par exemple 20 261 militaires français ont participĂ© aux opĂ©rations extĂ©rieures dans le Golfe Persique en 1990-1991), potentiellement susceptibles d'avoir dĂ©veloppĂ© un « syndrome de la guerre du Golfe »[47] ; dans les annĂ©es 1990-2000, les auteurs nâont souvent pas particuliĂšrement retenu le rĂŽle de lâuranium appauvri dans ce syndrome [48] - [49] - [47]
Ces personnes sont plus exposĂ©s au risque d'incorporation d'uranium, principalement par inhalation, ingestion, ou Ă la suite d'une blessure[50]. On cherche rĂ©trospectivement Ă reconstituer[51] leur niveau d'exposition Ă l'uranium pur, et/ou aux composĂ©s suivants : NU (Nitrate d'uranyle) ; UF6 (Hexafluorure dâuranium) ; UF4 (TĂ©trafluorure d'uranium) ; U â TBP (tributylphosphate d'uranium) ; DAU (Diuranate d'ammonium) ; UO2F2 (Fluorure d'uranyle) ; UO2 (Dioxyde d'uranium) ; UO3 (Trioxyde d'uranium) ; UO4 (TĂ©traoxyde d'uranium) ; UF6 (Hexafluorure d'uranium) ; Effluents uranifĂšres acides ; U3O8 (Sesquioxyde d'uranium) ; UO2F2 (Fluorure d'uranyle...)[52].
Au milieu des annĂ©es 2000-2010, si les effets de lâirradiation externe sont dĂ©jĂ bien explorĂ©s via l'Ă©pidĂ©miologiques Ă grande Ă©chelle[53], les effets (en termes de risque de cancer notamment)[54] - [55] de l'exposition interne induite par lâincorporation des particules d'uranium (et d'autres Ă©lĂ©ments Ă©metteurs alpha) sont encore mal Ă©valuĂ©s[56]. En France AREVA a dĂ©veloppĂ© en son sein le projet Alpha risk project dans cet esprit[57]. Le tabagisme et l'ingestion de boissons alcoolisĂ©es sont aussi des sources d'intĂ©gration d'uranium[54].
En 2018 en France le « Volet pĂ©rinatal » du programme national de biosurveillance a publiĂ© une Ă©valuation de l'imprĂ©gnation des femmes enceintes dont pour l'uranium (et douze autres mĂ©taux ou mĂ©talloĂŻdes ainsi que quelques polluants organiques). Le dosage de l'uranium a Ă©tĂ© fait dans les urines de 990 femmes enceintes au moment de leur arrivĂ©e Ă la maternitĂ©. Elles faisaient toutes partie de la « Cohorte Elfe », un pannel ne comprenant que des femmes ayant accouchĂ© en France en 2011 hors Corse et TOM[58]. Seules 28 % de ces 990 femmes prĂ©sentaient une quantitĂ© dĂ©tectable d'uranium dans leurs urines (95e centile de la distribution : 20,8 ÎŒg/L, pour 29,5 ÎŒg/g de crĂ©atinine)[58]. Ces quantitĂ©s Ă©voquent les mĂȘmes ordres de grandeur que d'autres Ă©tudes faites en France et Ă lâĂ©tranger chez les femmes adultes (Ă cause du faible taux de quantification de cet Ă©lĂ©ment, l'Ă©tude de 2018 n'a pas recherchĂ© les dĂ©terminants dâimprĂ©gnation[58]).
Toxicité
Toxicité chimique
Elle est du mĂȘme ordre que celle du plomb (autre mĂ©tal lourd). La dose lĂ©tale pour l'homme semble ĂȘtre de quelques grammes[59].
Chez un humain adulte et en bonne santĂ©, le systĂšme digestif absorbe globalement entre 0,2 et 2 % de lâuranium prĂ©sent dans l'eau et les aliments.
Les composés solubles de ce métal sont plus facilement absorbés que les composés insolubles[60]. Plus de 95 % de l'uranium ingéré ne sont pas absorbés par la muqueuse intestinale, éliminés dans les fÚces. Puis environ 67 % de l'uranium passé dans le sang sera filtré par les reins et excrété dans les urines (dans les 24 heures)[60]. Les deux tiers de l'uranium restant seront intégré par l'organisme ; par accumulation dans les os et pour 16 % dans le foie, pour 8 % dans les reins et 10 % dans les autres tissus[60].
Selon l'OMS, le contenu attendu en uranium d'un corps humain en Ă©quilibre avec son environnement est d'environ 90 Ă 150 ÎŒg d'uranium[61]. Il rĂ©sulte d'un apport journalier de l'ordre de 1 Ă 2 ”g/jour par l'eau courante et l'alimentation.
Le rein est l'organe critique en termes de toxicité chimique. Le suivi de cohortes de professionnels exposés à l'uranium a mis en évidence des troubles rénaux (néphrites), avec une gravité dépendant de la dose[62].
Ă forte dose, l'uranium induit une nĂ©phropathie sĂ©vĂšre, due Ă la dĂ©gradation des tubules proximaux, et Ă l'atteinte des structures glomĂ©rulaires[63] - [64] - [65]. L'observation histologique et morphologique montre que l'architecture de l'Ă©pithĂ©lium des structures glomĂ©rulaires est altĂ©rĂ©e[64]. Puis l'Ă©pithĂ©lium tubulaire proximale se nĂ©crose[63]. Certaines donnĂ©es[60] - [63] ont un temps fait croire que ces troubles n'avaient qu'un caractĂšre transitoire, car une expĂ©rience sur l'animal a montrĂ© un retour Ă une situation rĂ©nale apparemment normale aprĂšs Ă©limination de la source dâune exposition excessive. L'Ă©pithĂ©lium lĂ©sĂ© peut effectivement se rĂ©gĂ©nĂ©rer aprĂšs la disparition des apports en uranium, y compris aprĂšs plusieurs injections de fluorure d'uranyle UO2F2 (Ă 0,66 ou 1,32 mg U/kg de poids corporel (chez l'animal)[63] ; cependant l'observation histologique a montrĂ© (chez le rat) que les cellules mortes ou lĂ©sĂ©es sont remplacĂ©es par des cellules structurellement anormales, et dĂ©pourvues de certaines capacitĂ©s fonctionnelles[66].
Le seuil de toxicitĂ© chimique rĂ©nale est estimĂ© Ă 70 ”g/kg de poids corporel ou 16 ”g/g de rein (limite de 3 ”g/g de rein pour la protection des travailleurs)[67]. La dose lĂ©tale 50 (DL50) par voie orale est de 204 mg/kg chez le rat de laboratoire (la souris s'y montre un peu plus rĂ©sistante avec de 242 mg/kg comme dose lĂ©tale (DL50) par voie orale. En 1959, la Commission Internationale de Protection Radiologique (CIPR) recommandait de ne pas dĂ©passer 3 ÎŒg/g dans le rein, mais cette valeur-seuil est aujourd'hui controversĂ©e, car des doses bien infĂ©rieures suffisent Ă induire des dĂ©gĂąts dans les tubules proximaux (avec protĂ©inurie et enzymurie, par exemple pour 0,7 Ă 1,4 ÎŒg d'uranium par gramme de rein[63].
Dans tous les cas, c'est la toxicitĂ© chimique rĂ©nale (nĂ©phrite tubulaire aiguĂ«) qui entraĂźne la mort de l'animal[68]. Le mĂ©canisme toxique est expliquĂ© comme suit : l'uranium non-excrĂ©tĂ© par le rein y est rĂ©absorbĂ© et s'y accumule, en se fixant sur les cellules tubulaires proximales[69] oĂč en raison de l'aciditĂ© du milieu, le complexe uranium-uranyle se dissocie pour Ă©ventuellement se combiner avec certains composants de la membrane luminale. Les ions uranyle peuvent alors pĂ©nĂ©trer la cellule. Ils sâaccumulent notamment dans les lysosomes. Ils y forment des aiguilles de phosphate dâuranyle, ainsi que dans les mitochondries[69]. On a aussi montrĂ© in vitro que l'uranium Ă haute dose peut induire l'apoptose (suicide cellulaire) en activant certains enzymes (caspases 3 et 9, protĂ©ases Ă cystĂ©ine) via des signaux intrinsĂšques des mitochondries[70]. Les symptĂŽmes de la nĂ©phropatie sont accompagnĂ©s d'anomalies fonctionnelles (polyurie, enzymurie, protĂ©inurie, Ă©lĂ©vation sanguine de la crĂ©atinine et de l'urĂ©e[68] - [63] - [71] - [72]. Les lĂ©sions sont moindres et plus rĂ©versibles si le taux rĂ©nal d'uranium est bas et le temps dâexposition court.
Perturbation endocrinienne : des expériences récentes (sur modÚle animal) ont montré qu'une exposition chronique à de faibles doses d'uranium appauvri (ce n'est donc pas la radiotoxicité qui est ici en cause) se traduit par une diminution du taux de 1,24,25(OH)3D3 (ou 1,25-trihydroxyvitamine D3, une forme hormonalement active de la vitamine D)[62].
Cette diminution est accompagnĂ©e de modifications molĂ©culaires des enzymes de types cytochromes P450 (CYPs), enzymes protĂ©iques importantes pour le mĂ©tabolisme, prĂ©sente chez presque toutes les espĂšces animales, vĂ©gĂ©tales, fongiques, et qui jouent un rĂŽle important pour la dĂ©toxication de l'organisme. On observe aussi des modifications des rĂ©cepteurs nuclĂ©aires associĂ©s[62]. La mĂȘme Ă©tude que ci-dessus a montrĂ© que l'uranimum appauvri et â de la mĂȘme maniĂšre â l'uranium enrichi affectent l'expression de VDR (vitamin D receptor) et de RXR α (retinoic X receptor alpha), ce qui signifie que l'uranimum (enrichi ou non) peut perturber l'expression des gĂšnes cibles de la vitamine D (impliquĂ©s dans le transport du calcium au niveau rĂ©nal)[62].
Radiotoxicité
Contrairement Ă la radioactivitĂ©, qui se mesure en becquerels, la radiotoxicitĂ© de l'uranium (c'est-Ă -dire l'effet de son rayonnement ionisant sur l'homme) se mesure en microsieverts (ÎŒSv).
Quel que soit son enrichissement, la radioactivité de l'uranium est toujours du type alpha, de l'ordre de 4,5 MeV. Sa radiotoxicité dépend donc de son activité massique et faiblement de sa composition. Elle est de l'ordre de 0,6 ”Sv/Bq (F) à 7 ”Sv/Bq (S) en inhalation, 0,05 ”Sv/Bq (F) à 0,008 ”Sv/Bq (S) en ingestion, les poumons et les os étant alors les organes critiques[73].
La radiotoxicitĂ© de l'uranium serait du mĂȘme ordre de grandeur que celle de la toxicitĂ© chimique : elle l'emporte pour des enrichissements supĂ©rieurs Ă 6 %, la toxicitĂ© chimique Ă©tant sinon prĂ©pondĂ©rante[43].
Effets sur la reproduction
L'uranium est aussi reprotoxique via notamment un effet dĂ©lĂ©tĂšre sur les organes reproducteurs ; soit du fait de sa radioactivitĂ©, soit du fait de sa chimiotoxicitĂ©, et peut-ĂȘtre des deux.
L'uranium a chez l'animal des effets dĂ©montrĂ©s ; sur le systĂšme reproducteur : chez le rongeur de laboratoire, la barriĂšre hĂ©mato-testiculaire (ou BHT) qui Ă©tait rĂ©putĂ©e protĂ©ger le testicule peut en ĂȘtre franchie par le plutonium, l'amĂ©ricium et le polonium au moins grĂące Ă la transferrine.
- De l'uranium est significativement trouvé dans les testicules de rats ayant reçu un implant d'uranium dans le muscle d'une des pattes. Les récepteurs à la transferrine présent dans l'épithélium séminifÚre humain pourrait donc expliquer la présence d'uranium dans le sperme de soldats blessés par des munitions à l'uranium appauvri.
- Des rats ayant des implants sous-cutanés d'uranium, et des souris abreuvées d'eau contenant de l'uranium produisent des cellules de Leydig altérées, ce qui perturbe la production d'hormones stéroïdes et se traduit par un sperme dégradé (spermatozoïdes moins nombreux et moins mobiles), expliquant les observations faites dÚs 1949 de diminution du nombre de portées et du nombre de petits par portée chez plusieurs espÚces d'animaux ayant réguliÚrement ingéré de faibles doses de nitrate d'uranyle[74] - [75].
Effets sur le développement
- Il induit une toxicitĂ© fĆtale et embryonnaire chez la souris chez laquelle un implant d'uranium a Ă©tĂ© posĂ© dans le muscle d'une patte.
- Il est tératogÚne à doses plus élevées, avec mort de l'embryon exposé à une concentration 50 mg·kg-1·j-1 durant 9 jours, 20 % inférieure à la dose létale pour l'adulte.
- Une souris gestante abreuvée avec une eau correspondant à une ingestion de 25 mg d'uranium/kg et par jour produit moins de jeunes. Ceux-ci ont ensuite des problÚmes de développement et de survie[76].
La plupart des Ă©tudes et rĂ©glementations se fondent sur les effets sur l'animal, or les premiĂšres Ă©tudes ex vivo permises par les nouvelles techniques de cultures cellulaires laissent penser que les gonades humaines seraient plus sensibles Ă l'uranium que ne le sont celles des rongeurs utilisĂ©s en laboratoire. Le testicule fĆtal humain pourrait aussi ĂȘtre plus sensible que ceux des rongeurs de laboratoire[77].
Normes
Il n'y a pas de consensus sur les normes ni la NOAEL (dose sans effet nocif observé) de l'uranium, certains estimant que les effets délétÚres de la radioactivité peuvent exister quelle que soit la dose.
Pour la potabilité de l'eau, l'OMS a fixé une teneur maximale de 1,4 mg·l-1[78], tout en recommandant dans ses lignes directrices une concentration en uranium cent fois plus faible, inférieure à 0,015 mg/l, pour les eaux de boisson courante[79]. Au Canada, l'eau potable possÚde une concentration maximale acceptable de 0,02 milligramme d'uranium par litre (mg/L)[80].
Prix
Le prix de l'uranium a baissé dans les années 1980 et 1990 pour plusieurs raisons :
- les politiques d'économie d'énergie ont permis de limiter la consommation d'électricité ;
- des gisements d'uranium économiquement exploitable ont été découverts ;
- les stocks d'uranium militaire constitués dans le contexte de la guerre froide ont été convertis en stocks civils et utilisés dans les réacteurs nucléaires à la suite de l'assouplissement des tensions américano-soviétiques.
Le prix de l'uranium a atteint un minimum en Ă 14,1 dollars par kilogramme de U3O8[82].
Le prix de l'uranium a progressivement augmenté depuis 2001 pour atteindre un pic à 298 $/kg en . Ce pic s'explique par la diminution des stocks, la faible augmentation de production, et par des événements ponctuels tels que l'inondation de la mine de Cigar Lake au Canada et l'incendie de la mine Olympic Dam en Australie[83].
L'uranium est redescendu à 102,5 $/kg en . En , il se situait à environ 138,9 $/kg. Il est à prévoir une tendance à la hausse en raison de l'épuisement des stocks militaires prévu vers 2015[84].
En le cours de l'uranium est au plus bas : aux alentours de 52,9 $/kg de U3O8. Ceci s'explique par le faible coût de production des mines du Kazakhstan et par l'offre qui surpasse la demande[85].
Le prix de revient du kWh est peu sensible au prix de lâuranium. Certes, le coĂ»t du cycle du combustible reprĂ©sente environ 20 % du prix de revient du kWh, mais ce cycle comprend toutes les transformations physiques et chimiques quâil faut faire subir Ă lâuranium naturel pour en faire un combustible utilisable. Le coĂ»t du combustible nuclĂ©aire constitue environ 5 % du prix final du kWh nuclĂ©aire en 2014[86]. Cependant, des Ă©tudes Ă©conomiques montrent que le prix de l'uranium commence Ă avoir un effet significatif sur le coĂ»t du kWh d'Ă©lectricitĂ© nuclĂ©aire Ă partir de 110 ou 220 euros par kilogramme de U3O8[87].
Commerce
La France importe plus que la consommation d'uranium qui lui est nĂ©cessaire et exporte ses surplus sous diffĂ©rentes formes, d'aprĂšs les douanes françaises. En 2014, le prix moyen Ă la tonne Ă l'export Ă©tait de 36 000 âŹ[88].
Notes et références
Notes
- « Au sujet de l'uranite, un nouveau métalloïde ».
- Avant la découverte de la radioactivité, Lord Kelvin avait estimé l'ùge de la Terre à quelque 20 millions d'années, en supposant que la seule source d'énergie capable de s'opposer au refroidissement était la chaleur résiduelle, initialement produite lors de la formation de la Terre. Un ùge de seulement quelques dizaines de millions d'années fut considéré beaucoup trop court par les géologues, et un vif débat s'ensuivit entre géologues et physiciens. Celui-ci ne devait prendre fin qu'une vingtaine d'années aprÚs la découverte de la radioactivité, trop tard pour Kelvin de faire amende honorable. Plus tard, les physiciens ont pu apporter aux géologues des méthodes de datation absolue des roches qui se basent sur la radioactivité et les abondances actuelles de certains radioéléments et de leurs produits de désintégration (voir Radiochronologie).
- L'uranium est présent sur Terre essentiellement sous forme d'oxydes, donc incorporé dans les roches et trÚs peu dans le noyau métallique. Mais la chaleur dégagée dans le manteau retarde le refroidissement du noyau.
- Voir Fission nucléaire.
- « ThĂ©oriquement » la fission complĂšte d'1 kg d'uranium libĂšre une chaleur de 80 TJ. Mais dans un rĂ©acteur nuclĂ©aire, seulement environ 1 % (Ă quelques %) de l'uranium initialement prĂ©sents subit rĂ©ellement la fission, avant d'ĂȘtre remplacĂ©.
Références
- (en) Uranium 2020: Resources, Production and Demand, p. 18-19, Agence pour l'énergie nucléaire (NEA-OCDE) et Agence internationale de l'énergie atomique, 23/12/2020.
- p. 15
- p. 18
- p. 32
- p. 14
- Autres références
- (en) David R. Lide, CRC Handbook of Chemistry and Physics, CRC Press Inc, , 90e éd., 2804 p., Relié (ISBN 978-1-420-09084-0)
- (en) Beatriz Cordero, VerĂłnica GĂłmez, Ana E. Platero-Prats, Marc RevĂ©s, Jorge EcheverrĂa, Eduard Cremades, Flavia BarragĂĄn et Santiago Alvarez, « Covalent radii revisited », Dalton Transactions,â , p. 2832 - 2838 (DOI 10.1039/b801115j)
- (en) David R. Lide, CRC Handbook of Chemistry and Physics, CRC, , 89e Ă©d., p. 10-203
- Entrée « Uranium, powder » dans la base de données de produits chimiques GESTIS de la IFA (organisme allemand responsable de la sécurité et de la santé au travail) (allemand, anglais), accÚs le 30 juin 2018 (JavaScript nécessaire)
- « Uranium » dans la base de données de produits chimiques Reptox de la CSST (organisme québécois responsable de la sécurité et de la santé au travail), consulté le 25 avril 2009
- RĂ©serves d'uranium naturel dans le monde, Connaissance des Ă©nergies, 17 avril 2014.
- Cigar Lake, nouvel Eldorado de lâuranium canadien, Connaissance des Ă©nergies, 18 avril 2014.
- Erwin Erasmus Koch (trad. André Pougetoux), Uranium, Paris, André Bonne Paris, coll. « L'homme et l'univers », , 225 p., p. 15
- Jean Talbot, Les éléments chimiques et les hommes, EDP Sciences, , p. 92
- Michel Dumoulin, Pierre Guillen et Maurice Vaïsse, L'énergie nucléaire en Europe, Lang, , p. 11
- Guide de la technique : l'Ă©nergie, Presses polytechniques et universitaires romandes, 1993.
- Courrier international, no 1168 du 21 au 27 mars 2013, p. 46.
- Quelques publications (avec openlibrary.org)
- Les gisements d'uranium liés spatialement aux discordances (mémoire), 1983, dans la série Géologie et géochimie de l'Uranium, document présenté à un séminaire du Centre de recherche sur la géologie de l'uranium (Cregu, 26 au 28 octobre 1982), mis en ligne par l'AIEA
- « In Situ Leach Mining (ISL) of Uranium - World Nuclear Association », sur www.world-nuclear.org (consulté le )
- I'MTech, « RĂ©cupĂ©rer lâuranium sans creuser : la lixiviation in situ », sur I'MTech, (consultĂ© le )
- (en) Argonne National Laboratory, Uranium Quick Facts
- Depleted Uranium: Sources, Exposure and Health Effects - Full Report WHO, Geneva 2001 (WHO/SDE/PHE/01.1)
- CNDP Commission particuliÚre du débat public Gestion des Déchets Radioactifs : Débat public sur les déchets radioactifs ; Réponses aux questions
- Ătude sur lâorigine du marquage par lâuranium dans la nappe alluviale de la plaine du Tricastin, IRSN, septembre 2010
- « Uranium : l'abondance au rendez-vous »(Archive.org ⹠Wikiwix ⹠Archive.is ⹠Google ⹠Que faire ?) (consulté le ) Les défis du CEA ; décembre-janvier 2002 no 94 p. 4-5 par Olivier Donnars.
- Ătude sur lâorigine du marquage par lâuranium dans la nappe alluviale de la plaine du Tricastin, IRSN, 2010.
- (en) Supply of Uranium - Uranium availability, World Nuclear Association, mis Ă jour en septembre 2021.
- (en) « Uranium production figures, 20011-2020 », World Nuclear Association, septembre 2021.
- Lâindustrie miniĂšre sâadapte aux niveaux bas des cours de lâuranium, Les Ăchos, 10 novembre 2017.
- (en) Uranium 2014: Resources, Production and Demand, p. 62, Agence pour l'énergie nucléaire (OCDE) et Agence internationale de l'énergie atomique, 2014.
- (en) World Uranium Mining Production, Association nucléaire mondiale, 19 mai 2016.
- (en) World Uranium mining, World Nuclear Association
- Communiqué OCDE, Des approvisionnements mondiaux en Uranium assurés à long terme ; Press Room NEA/COM(2012)5 Paris/Vienne, le 26 juillet 2012
- Superphénix, Connaissance des énergies (consulté le 5 juillet 2016).
- Lâuranium de lâeau de mer : vĂ©ritable ressource Ă©nergĂ©tique ou mythe ?, Revue des ingĂ©nieurs, janvier 2003.
- P. Doremus et J.-P. Pierre (IRSN), Retour dâexpĂ©rience des interventions de lâIRSN â PrĂ©sentation de quelques cas (chaufferie, industrie mĂ©tallurgique, industrie du verre, eaux minĂ©rales) [PDF]
- Eaux minérales gazeuses, trop chargées en uranium ?, Principes de santé, 3 mars 2010.
- (en) Directives pour la qualité de l'eau de boisson, 3e éd.
- (en) Directives pour la qualité de l'eau de boisson, 4e éd.
- Jason Nolan et Karrie A. Weber, « Natural Uranium Contamination in Major U.S. Aquifers Linked to Nitrate », Environ. Sci. Technol. Lett., 2015, 2, 215â220.
- (en) J. Korenaga, « Earth's heat budget: Clairvoyant geoneutrinos », Nature Geoscience, vol. 4, no 9,â , p. 581â582
- Données citées par la World Nuclear Association.
- (en) « The Strategic Importance of Australiaâs Uranium Resources »(Archive.org âą Wikiwix âą Archive.is âą Google âą Que faire ?) (consultĂ© le ), dĂ©bat parlementaire australien.
- The Cosmic Origins of Uranium, World nuclear association.
- Uranium isotopes, Globalsecurity.
- Mr Greg Brennecka, « Exploration of the mechanisms that cause uranium isotope fractionation and the implications for nuclear forensics »(Archive.org ⹠Wikiwix ⹠Archive.is ⹠Google ⹠Que faire ?), Arizona State University, (consulté le ).
- « l'Uranium, propriété et toxicité. »(Archive.org ⹠Wikiwix ⹠Archive.is ⹠Google ⹠Que faire ?) (consulté le )
- (en) Marshall Cavendish Corporation, How It Works : Science and Technology, Marshall Cavendish, , 2880 p. (ISBN 0-7614-7314-9, lire en ligne), p. 2548
- [PDF](en) James C. O. Harris, Mineral yearbook, (lire en ligne), p. 631-632
- Uranium appauvri: sources, exposition et effets sur la santé - Organisation Mondiale de la Santé
- Salamon R (2004) [Rhttps://hal-lara.archives-ouvertes.fr/hal-01571608/document Rapport de l'enquĂȘte française sur la guerre du Golfe et ses consĂ©quences sur la santĂ© ; RĂ©pondant Ă la lettre de mission du 6 juin 2001 adressĂ©e par le cabinet du Ministre du MinistĂšre de la DĂ©fense] ; [Rapport de recherche INSERM], 286 p., bibliographie p. 276-277, tableaux, graphiques. hal-01571608
- Gray GC, Kaiser KS, Hawksworth AW, Hall FW, Barrett-Connor E. Increased postwar symptoms and psychological morbidity among U.S. Navy Gulf War veterans. Am J Trop Med Hyg 1999;60(5):758-66.
- Kang HK, Mahan CM, Lee KY, Magee CA, Murphy FM. Illnesses among United States veterans of the Gulf War: a population-based survey of 30,000 veterans. J Occup Environ Med 2000;42(5):491-501.
- Guseva Canu, I. (2008). Etude épidémiologique des travailleurs exposés au risque d'incorporation d'uranium (Doctoral dissertation, Paris 6) (résumé).
- Boice JD, Leggett RW, Dupree Ellis ED, et al. A comprehensive dose reconstruction methodology for former rocketdyne/atomics international radiation workers. Health Phys 2006;90(5):409-30.
- IRSN (2007)Etude Ă©pidĂ©miologique des travailleurs exposĂ©s au risque dâincorporation d'uranium. Reconstitution de lâexposition Ă lâuranium et aux produits chimiques associĂ©s ; JournĂ©es des thĂšses IRSN, 1-5 octobre 2007 Irina GUSEVA CANU, 2Ăšme annĂ©e de thĂšse
- Cardis E, Vrijheid M, Blettner M, et al. Risk of cancer after low doses of ionising radiation: retrospective cohort study in 15 countries. Br Med J 2005;331(7508):77
- Guseva Canu I, Dupree Ellis E, Tirmarche M. Cancer risk in nuclear workers occupationally exposed to uranium. Emphasis on internal exposure. Health Phys 2007
- Guseva Canu I, Rogel A, Samson E, et al. Cancer mortality risk among biology research workers in France: first results of two retrospective cohort studies. Int Arch Occup Environ Health 2007
- Cardis E, Vrijheid M, Blettner M, et al. The 15-Country Collaborative Study of Cancer Risk Among Radiation Workers in the Nuclear Industry: Estimates of radiation Related Cancer Risk. Radiat Res 2007;167(4):396-416.
- Alpha risk project (AREVA): http://www.alpha-risk.org/.
- : mĂ©taux et mĂ©talloĂŻde des recherches de la cohorte Elfe ; DĂ©cembre 2016 ; SANTĂ PUBLIQUE France / ImprĂ©gnation des femmes enceintes par les polluants de lâenvironnement en France en 2011]. Volet pĂ©rinatal du programme national de biosurveillance|PDF, 224p|aussi disponible Ă partir de lâURL : www.santepubliquefrance.fr
- Health Physics, résumé : vol. 94(2), février 2008, p. 170-179
- Uranium appauvri : sources, exposition et effets sur la santé, OMS 2001
- « Aide-mémoire OMS »(Archive.org ⹠Wikiwix ⹠Archive.is ⹠Google ⹠Que faire ?) (consulté le ) sur l'uranium appauvri]
- Tissandie E., Ătude des effets des radionuclĂ©ides (uranium et cĂ©sium 137) sur le mĂ©tabolisme de la vitamine D chez le rat [PDF], thĂšse de doctorat (sciences de la vie et de la santĂ©), universitĂ© d'Auvergne, 8 novembre 2007
- Diamond G.L., Morrow P.E., Panner, B.J., Gelein R.M. et Baggs R.B. (1989), Reversible uranyl fluoride nephrotoxicity in the Long Evans, Rat. Fundam. Appl. Toxico. l13, 65- 78
- Kobayashi S., Nagase M., Honda N. et Hishida A. (1984), Glomerular alterations in uranyl acetate-induced acute renal failure in rabbits, Kidney Int. 26, 808-15
- Priest N.D. (2001), Toxicity of depleted uranium, Lancet 357, 244-6
- Wrenn, M.E., Durbin P.W., Howard B., Lipsztein J., Rundo J., Still E.T. et Willis D.L. (1985), Metabolism of in gested U and Ra, Health Phys. 48, 601-33
- Présentation de l'ISPN, « L'uranium, propriétés et toxicité »(Archive.org ⹠Wikiwix ⹠Archive.is ⹠Google ⹠Que faire ?) (consulté le )
- Domingo, J.L., Llobet, J.M., Tomas, J.M. et Corbella J. (1987), Acute toxicity of uranium in rats and mice, Bull. Environ. Contam. Toxico. l39, 168-74
- Leggett R.W. (1989), The behavior and chemical toxicity of U in the kidney: a reassessment, Health Phys. 57, 365-83
- Thiebault C., Carriere M., Milgram, S., Simon A., Avoscan L. et Gouget B. (2007), Uranium Induces Apoptosis and Is Genotoxic to Normal Rat Kidney (NRK- 52E) Proximal Cells, Toxicol. Sci. 98, 479-87
- Blantz, R.C. (1975), The mechanism of acute renal failure after uranyl nitrate, J. Clin. Invest. 55, 621-35
- Haley D.P. (1982), Morphologic changes in uranyl nitrate-induced acute renal failure in saline- and water-drinking rats, Lab. Invest. 46, 196â208
- Publication No 68 de la CIPR, citée par l'IPSN dans sa présentation.
- J.L. Domingo, 2001, Reprod Toxicol. 15, 603-9
- Arfsten D.P. et al., 2001, Toxicology in Health, 17 5610
- S. Barillet, M. CarriÚre, H. Coffigny, V. Rouiller Fabre, B. LefÚvre, R. Habert, Article de la Revue Biofutur, p. 35 du Dossier spécial Toxicologie nucléaire.
- S. Barillet, M. CarriÚre, H. Coffigny, V. Rouiller Fabre, B. LefÚvre, R. Habert, Article de la Revue Biofutur, in Conclusion p. 37 du Dossier spécial Toxicologie nucléaire.
- LENNTECH, « Comparaison de normes sur l'eau potable »(Archive.org ⹠Wikiwix ⹠Archive.is ⹠Google ⹠Que faire ?).
- Tableau des recommandations de l'OMS.
- « Parlons d'eau : L'uranium dans l'eau potable », sur hc-sc.gc.ca (consulté le ).
- NUEXCO Exchange Value (Monthly Uranium Spot)
- « Impact des cours de l'uranium sur les prix de l'électricité »(Archive.org ⹠Wikiwix ⹠Archive.is ⹠Google ⹠Que faire ?)
- « L'impact des cours de l'uranium sur les prix de l'électricité »(Archive.org ⹠Wikiwix ⹠Archive.is ⹠Google ⹠Que faire ?)
- « Production et consommation d'uranium dans le monde », sur natura-sciences.com (consulté le )
- « Areva ou la fin du rĂȘve nuclĂ©aire », JeuneAfrique.com,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- DâoĂč vient lâuranium naturel importĂ© en France ?, Connaissance des Ă©nergies, 12 mai 2014.
- Prix de l'uranium et coût de l'électricité nucléaire
- Douane française, Statistiques nationales du commerce extérieur
Voir aussi
Bibliographie
- (en) Tom Zoellner, Uranium : War, Energy, and the Rock that Shaped the World, New York, Penguin, , 354 p. (ISBN 978-0-14-311672-1, OCLC 430052044)
- (en) Richard Rhodes, The Making of the Atomic Bomb : 25th Anniversary Edition, New York, Simon & Schuster Paperbacks, (1re Ă©d. 1986), 838 p. (ISBN 978-1-4516-7761-4, OCLC 764385315, lire en ligne)
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives à la santé :
- (en) Medical Subject Headings
- (no + nn + nb) Store medisinske leksikon
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Note d'information. L'uranium et les risques associés [PDF], IRSN,
- (en) Uranium resources and nuclear energy [PDF] (Ressources d'uranium et énergie nucléaire)
- Tableau des données concernant l'uranium
- « Caractéristiques de l'uranium »(Archive.org ⹠Wikiwix ⹠Archive.is ⹠Google ⹠Que faire ?) (consulté le )
- (en) Toxicological Profile for Uranium, ATSDR, U.S. Department of Health and Human Services
- (en) « Technical data for Uranium » (consulté le ), avec en sous-pages les données connues pour chaque isotope
1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10 | 11 | 12 | 13 | 14 | 15 | 16 | 17 | 18 | ||||||||||||||||
1 | H | He | |||||||||||||||||||||||||||||||
2 | Li | Be | B | C | N | O | F | Ne | |||||||||||||||||||||||||
3 | Na | Mg | Al | Si | P | S | Cl | Ar | |||||||||||||||||||||||||
4 | K | Ca | Sc | Ti | V | Cr | Mn | Fe | Co | Ni | Cu | Zn | Ga | Ge | As | Se | Br | Kr | |||||||||||||||
5 | Rb | Sr | Y | Zr | Nb | Mo | Tc | Ru | Rh | Pd | Ag | Cd | In | Sn | Sb | Te | I | Xe | |||||||||||||||
6 | Cs | Ba | La | Ce | Pr | Nd | Pm | Sm | Eu | Gd | Tb | Dy | Ho | Er | Tm | Yb | Lu | Hf | Ta | W | Re | Os | Ir | Pt | Au | Hg | Tl | Pb | Bi | Po | At | Rn | |
7 | Fr | Ra | Ac | Th | Pa | U | Np | Pu | Am | Cm | Bk | Cf | Es | Fm | Md | No | Lr | Rf | Db | Sg | Bh | Hs | Mt | Ds | Rg | Cn | Nh | Fl | Mc | Lv | Ts | Og | |
8 | 119 | 120 | * | ||||||||||||||||||||||||||||||
* | 121 | 122 | 123 | 124 | 125 | 126 | 127 | 128 | 129 | 130 | 131 | 132 | 133 | 134 | 135 | 136 | 137 | 138 | 139 | 140 | 141 | 142 |