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CĂ©rium

Le cérium est un élément chimique, de symbole Ce et de numéro atomique 58. Il fait partie de la famille des lanthanides.

CĂ©rium
Image illustrative de l’article CĂ©rium
CĂ©rium sous argon.
Position dans le tableau périodique
Symbole Ce
Nom CĂ©rium
Numéro atomique 58
Groupe –
Période 6e période
Bloc Bloc f
Famille d'éléments Lanthanide
Configuration Ă©lectronique [Xe] 4f1 5d1 6s2
Électrons par niveau d’énergie 2, 8, 18, 19, 9, 2
Propriétés atomiques de l'élément
Masse atomique 140,116 ± 0,001 u[1]
Rayon atomique (calc) 185 pm
Rayon de covalence 204 ± 9 pm[2]
État d’oxydation 3,4
ÉlectronĂ©gativitĂ© (Pauling) 1,12
Oxyde Base
Énergies d’ionisation[3]
1re : 5,538 7 eV 2e : 10,85 eV
3e : 20,198 eV 4e : 36,758 eV
5e : 65,55 eV 6e : 77,6 eV
Isotopes les plus stables
Iso AN PĂ©riode MD Ed PD
MeV
134Ce{syn.}3,16 jΔ0,500134La
136Ce0,19 %stable avec 78 neutrons
138Ce0,25 %stable avec 80 neutrons
139Ce{syn.}137,640 jΔ0,278139La
140Ce88,48 %stable avec 82 neutrons
141Ce{syn.}32,501 jÎČ-0,581141Pr
142Ce11,08 %stable avec 84 neutrons
144Ce{syn.}284,893 jÎČ-0,319144Pr
Propriétés physiques du corps simple
État ordinaire solide
Masse volumique 6,770 g·cm-3 (25 °C)[1]
SystĂšme cristallin Hexagonal compact
Dureté (Mohs) 2,5
Couleur blanc argenté
Point de fusion 799 °C[1]
Point d’ébullition 3 443 °C[1]
Énergie de fusion 5,46 kJ·mol-1
Énergie de vaporisation 414 kJ·mol-1
Volume molaire 2,069×10-4 m3·mol-1
Vitesse du son 2 100 m·s-1 Ă  20 °C
Chaleur massique 190 J·kg-1·K-1
ConductivitĂ© Ă©lectrique 1,15×106 S·m-1
Conductivité thermique 11,4 W·m-1·K-1
Divers
No CAS 7440-45-1[4]
No ECHA 100.028.322
Précautions
SGH[5]
SGH02 : InflammableSGH07 : Toxique, irritant, sensibilisant, narcotique
Danger
H228, H302, H312, H315, H319, H332, H335, P210, P261, P280, P305, P338 et P351

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

Historique

DĂ©couvertes des terres rares.
Yttrium (1794)

Yttrium



Terbium (1843)



Erbium (1843)
Erbium

Erbium



Thulium (1879)



Holmium (1879)

Holmium



Dysprosium (1886)






Ytterbium (1878)

Ytterbium

Ytterbium



Lutécium (1907)




Scandium (1879)








CĂ©rium (1803)

CĂ©rium


Lanthane (1839)

Lanthane


Didyme (1839)
Didyme

NĂ©odyme (1885)



Praséodyme (1885)



Samarium (1879)

Samarium

Samarium



Europium (1901)





Gadolinium (1880)







Prométhium (1947)


Diagrammes des découvertes des terres rares. Les dates entre parenthÚses sont les dates d'annonces des découvertes[6]. Les branches représentent les séparations des éléments à partir d'un ancien (l'un des nouveaux éléments conservant le nom de l'ancien, sauf pour le didyme).

Le cĂ©rium[alpha 1] a Ă©tĂ© identifiĂ© en 1803 par Martin Heinrich Klaproth et pratiquement en mĂȘme temps par Jöns Jacob Berzelius et Wilhelm Hisinger. Son nom fait rĂ©fĂ©rence Ă  la planĂšte naine « CĂ©rĂšs » dĂ©couverte en janvier 1801[7]. En 1825, il a Ă©tĂ© obtenu par Carl Gustav Mosander pour la premiĂšre fois Ă  l'Ă©tat raisonnablement pur.

Isotopes

Le cérium naturel est composé de quatre isotopes : 136Ce, 138Ce, 140Ce et 142Ce.

Propriétés

CĂ©rium ultra-pur dans une atmosphĂšre d'argon.

Le cĂ©rium est un mĂ©tal gris , le plus abondant du groupe des terres rares (abondance dans la nature de 48 ppm[8]).

À tempĂ©rature ambiante, il est mallĂ©able et s'oxyde rapidement Ă  l'air.

Phases du cérium pur

Diagramme de phase du cérium pur

Utilisations

  • Pierre Ă  briquet : le cĂ©rium entre dans la composition du mischmĂ©tal, base des pierres Ă  briquet.
  • Polissage du verre : le dioxyde de cĂ©rium (CeO2) est l'une des meilleures poudres de polissage du verre.
  • Protection contre l'ionisation : les verres dopĂ©s Ă  l'oxyde de cĂ©rium sont protĂ©gĂ©s contre l'effet de solarisation du rayonnement ultraviolet et la radioactivitĂ© qui provoquent un effet d'ionisation et brise les liaisons pontantes Si-O.
  • Pots d'Ă©chappement : il est utilisĂ© afin de diminuer les Ă©missions nocives des moteurs Diesel (filtre Ă  particules).
  • Fours : il est utilisĂ© (oxyde) dans le revĂȘtement des fours « auto-nettoyants ».
  • Manchon Ă  incandescence : l'oxyde de cĂ©rium est imprĂ©gnĂ© dans une gaine de tissu combustible utilisĂ©e dans les lampes Ă  pĂ©trole sous pression, sous l'effet de la chaleur celui-ci brille fortement.
  • Autres utilisations : utilisĂ© comme colorant du verre, dans les luminophores pour tubes cathodiques et Ă©galement pour amĂ©liorer l'absorption des rayons X par la dalle des mĂȘmes tubes.

Usage médical

Le cĂ©rium est utilisĂ© sous forme de nitrate de cĂ©rium (en) (quelques pourcents) dans certaines crĂšmes[alpha 2] ou dans des pansements (associĂ© Ă  la sulfadiazine argentique) pour soigner les brĂ»lures graves[9]. En rĂ©action au cĂ©rium, l'organisme produit des calcifications superficielles qui diminuent les possibilitĂ©s de colonisation bactĂ©rienne et prĂ©viennent « la formation d’un tissu de granulation (limitation de la cicatrisation hypertrophique) dans les brĂ»lures »[9].

Inoculé dans l'organisme, comme d'autres substances étrangÚres non dégradables, il peut induire un granulome ou une sarcoïdose, plus ou moins marquée selon le statut immunitaire de l'individu[9].

Toxicité, écotoxicité

Elles sont mal connues (écotoxicité surtout),

  • l'IRSN a produit une fiche pĂ©dagogique sur le radioisotope[10].
  • Dans un cas au moins, une patiente soignĂ©e par un pansement contenant de l'argent et du cĂ©rium aprĂšs une brĂ»lure grave a prĂ©sentĂ© une granulomatose au cĂ©rium[9].
  • Les nanoparticules de dioxyde de cĂ©rium (NP CeO2) figurent dans la liste prioritaire des nanomatĂ©riaux manufacturĂ©s de l'OCDE devant faire l'objet d'une Ă©valuation Ă©cotoxicologique. Des larves de chironome (Chironomus riparius) ont Ă©tĂ© exposĂ©es Ă  des taux de 2,5, 25, 250 et 2500 mg de CeO2 NP/kg de sĂ©diments ; l'absorption du produit (larves vivant dans le sĂ©diment), le stress oxydatif, les effets gĂ©notoxiques in vivo et quelques autres paramĂštres biologiques ont Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©s : on n'a pas dĂ©tectĂ© de mortalitĂ© significative chez C. riparius ni de signes de stress oxydant mais elle a montrĂ© que la larve absorbe ce produit et qu'il est gĂ©notoxique (dĂšs avant 25 mg/kg de sĂ©diments, et de maniĂšre corrĂ©lĂ©e Ă  la concentration. Ce moustique n'est pas mis en danger aux doses environnementales attendues, mais « l'accumulation importante de NP de CeO2 par les larves de chironomidĂ©s peut prĂ©senter un risque par transfert trophique vers des organismes plus en amont de la chaĂźne alimentaire » concluent les auteurs [11]

Notes et références

Notes

  1. Un temps nommé bastium par Berzelius[7].
  2. ex : crÚme Flammacérium

Références

  1. (en) David R. Lide, CRC Handbook of Chemistry and Physics, CRC Press Inc, , 90e éd., 2804 p., Relié (ISBN 978-1-420-09084-0)
  2. (en) Beatriz Cordero, VerĂłnica GĂłmez, Ana E. Platero-Prats, Marc RevĂ©s, Jorge EcheverrĂ­a, Eduard Cremades, Flavia BarragĂĄn et Santiago Alvarez, « Covalent radii revisited », Dalton Transactions,‎ , p. 2832 - 2838 (DOI 10.1039/b801115j)
  3. (en) David R. Lide, CRC Handbook of Chemistry and Physics, CRC, , 89e Ă©d., p. 10-203
  4. Base de données Chemical Abstracts interrogée via SciFinder Web le 15 décembre 2009 (résultats de la recherche)
  5. SIGMA-ALDRICH
  6. (en) Episodes from the History of the Rare Earth Elements, Springer Netherlands, coll. « Chemists and Chemistry », (ISBN 9789401066143 et 9789400902879, DOI 10.1007/978-94-009-0287-9), xxi.
  7. (en) C. H. Evans, Episodes from the History of the Rare Earth Elements, Springer Netherlands, coll. « Chemists and Chemistry », (ISBN 9789401066143 et 9789400902879, DOI 10.1007/978-94-009-0287-9), « The Discovery Of Cerium - A Fascinating Story », p. 13–36.
  8. Concepcion Cascales, Pactrick Maestro, Pierre-Charles Porcher, Regino Saez Puche, « Lanthane et lanthanides : 2.État naturel », sur l’EncyclopĂŠdia Universalis (consultĂ© le ))
  9. T. Boye, J.-P. Terrier, C. Coillot, B. Guennoc, B. Fournier, F. Carsuzaa (2006) Granulomatose cutanée au cérium (chez une femme de 57 ans, gravement brûlée quatre ans auparavant); Annales de Dermatologie et de Vénéréologie, Volume 133, Issue 1, January 2006, Pages 50-52
  10. IRSN, Fiche pédagogique sur le 144Ce et l'environnement
  11. Dimitrija Savić‐Zdravković & al. (2019) A Multiparametric Approach to Cerium Oxide Nanoparticle Toxicity Assessment in Non‐Biting Midges ; 03 Oct. 2019 | Environ Toxicol Chem 2019; 39: 131-140 https://doi.org/10.1002/etc.4605.

Voir aussi

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