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Hassium

Le hassium (symbole Hs) est l'Ă©lĂ©ment chimique de numĂ©ro atomique 108. Il a Ă©tĂ© synthĂ©tisĂ© pour la premiĂšre fois en 1984 par la rĂ©action 208Pb (58Fe, n) 265Hs au Gesellschaft fĂŒr Schwerionenforschung (GSI) de Darmstadt, en Allemagne. L'IUPAC avait proposĂ© en 1994 de le nommer hahnium (Hn) en hommage Ă  Otto Hahn, mais la proposition initiale de l'Ă©quipe du GSI a finalement prĂ©valu, et cet Ă©lĂ©ment reçut son nom dĂ©finitif en 1997, en rĂ©fĂ©rence au nom latin du Land de Hesse, oĂč se trouve Darmstadt.

Il s'agit d'un transactinide trÚs radioactif, dont l'isotope connu le plus stable, le 270Hs, a une période radioactive d'environ 22 s[1]. Situé sous l'osmium dans le tableau périodique des éléments, il fait partie du bloc d et présente les propriétés chimiques d'un métal de transition.

Histoire

La synthĂšse de l'Ă©lĂ©ment 108 a Ă©tĂ© tentĂ©e dĂšs 1978 par un groupe de recherche soviĂ©tique menĂ© par Iouri Oganessian et Vladimir Utyonkov Ă  l'Institut unifiĂ© de recherches nuclĂ©aires (Joint Institute for Nuclear Research, JINR) Ă  Doubna. La synthĂšse visait la production du hassium 270 et du hassium 264. Les donnĂ©es sont cependant insuffisantes et l'Ă©quipe rĂ©alise une nouvelle tentative cinq ans plus tard, aboutissant Ă  la production de ces deux isotopes et du hassium 263. La synthĂšse du hassium 264 est reproduite et confirmĂ©e en 1984[5]. La synthĂšse du hassium est Ă©galement revendiquĂ©e en 1984 par un groupe allemand conduit par Peter Armbruster et Gottfried MĂŒnzenberg du Centre de recherche sur les ions lourds (Gesellschaft fĂŒr Schwerionenforschung, GSI) Ă  Darmstadt. L'Ă©quipe a bombardĂ© une cible de plomb 208 avec des noyaux accĂ©lĂ©rĂ©s de fer 58, produisant trois atomes d’hassium 265[6].

La dĂ©couverte du hassium Ă©tant revendiquĂ©e par les deux groupes, l'attribution de cette derniĂšre a Ă©tĂ© l'objet d'une controverse dans le cadre de la guerre des transfermiens. Le Transfermium Working Group (TWG) reconnait le groupe de chercheurs du GSI comme dĂ©couvreurs dans le rapport de 1992, considĂ©rant les donnĂ©es obtenues Ă  Darmstadt plus prĂ©cises mais ne rejetant pas la synthĂšse de l'Ă©lĂ©ment 108 Ă  Doubna[5] - [7]. Par consĂ©quent, le nom de l'Ă©lĂ©ment 108 est proposĂ© par les dĂ©couvreurs reconnus du GSI : le groupe propose hassium en 1992, du nom latin (Hassia) de la Hesse oĂč le GSI est localisĂ©[5] - [8]. En 1979, l'IUPAC avait recommandĂ© l'usage d'unniloctium (de symbole Uno) pour l'Ă©lĂ©ment 108 jusqu'Ă  dĂ©couverte et confirmation de l'Ă©lĂ©ment considĂ©rĂ©, dans le cadre de la dĂ©nomination systĂ©matique[9]. L'utilisation de la dĂ©nomination systĂ©matique ne s'est nĂ©anmoins pas largement rĂ©pandue parmi les scientifiques du domaine, qui faisaient rĂ©fĂ©rence Ă  l'Ă©lĂ©ment 108, de symbole (108) ou mĂȘme 108, ou utilisaient le nom proposĂ© (et non acceptĂ©) hassium[3]. En 1994, l'Union internationale de chimie pure et appliquĂ©e (UICPA) recommande que l'Ă©lĂ©ment 108 soit nommĂ© hahnium (de symbole Hn) d'aprĂšs Otto Hahn (aprĂšs avoir Ă©galement considĂ©rĂ©e ottohahnium de symbole Oh) et ainsi que les Ă©lĂ©ments nommĂ©s d'aprĂšs Hahn et Lise Meitner (meitnĂ©rium) se suivent dans la classification pĂ©riodique, honorant leur dĂ©couverte conjointe de la fission nuclĂ©aire[10], en dĂ©pit de la convention suivant laquelle le dĂ©couvreur devrait disposer du droit de nommer l'Ă©lĂ©ment qu'il a dĂ©couvert[11]. AprĂšs des protestations du GSI et de l'American Chemical Society, l'UICPA adopte finalement hassium (de symbole Hs) pour l'Ă©lĂ©ment 108, en 1997[5] - [12].

Isotopes

Douze radioisotopes sont connus, de 263Hs à 277Hs, ainsi que quatre isomÚres (dont deux non confirmés). L'isotope à la plus grande durée de vie connue est 270Hs.

Hassium 270

Le hassium 270 a Ă©tĂ© synthĂ©tisĂ© pour la premiĂšre fois, dĂ©but 2007 par une Ă©quipe internationale sous la direction de chimistes de l'UniversitĂ© Technique de Munich (Dr Alexander Yakushev, Chaire du Prof TĂŒrler Ă  l'Institut de radiochimie) et du Centre de recherche sur les ions lourds de Darmstadt. La synthĂšse du hassium 270 a rĂ©ussi en bombardant du curium 248 pendant plusieurs semaines avec des ions de magnĂ©sium 26.

Le hassium 270 comporte 162 neutrons ; sa période radioactive atteint trente secondes[13]. Les résultats de l'expérience de synthÚse sont publiés dans la revue Physical Review Letters.

Notes et références

  1. (en) « Ground and isomeric state information for 269Hs », Chart of Nuclides, sur National Nuclear Data Center, Laboratoire national de Brookhaven (consulté le ).
  2. (en) Andreas Östlin et Levente Vitos, « First-principles calculation of the structural stability of 6d transition metals », Physical Review B, vol. 84, no 11,‎ , article no 113104 (DOI 10.1103/PhysRevB.84.113104, Bibcode 2011PhRvB..84k3104O, lire en ligne)
  3. (en) Darleane C. Hoffman, Diana M. Lee et Valeria Pershina, The Chemistry of the Actinide and Transactinide Elements, Dordrecht, The Netherlands, Springer Science+Business Media, (ISBN 1-4020-3555-1), « Transactinides and the future elements ».
  4. Base de données Chemical Abstracts interrogée via SciFinder Web le 15 décembre 2009 (résultats de la recherche)
  5. (en) John Emsley, Nature's Building Blocks : An A-Z Guide to the Elements, New York, NY, Oxford University Press, , 699 p. (ISBN 978-0-19-960563-7, lire en ligne), p. 215–7.
  6. (en) G. MĂŒnzenberg, P. Armbruster, H. Folger, F. P. Heßberger, S. Hofmann, J. Keller, K. Poppensieker, W. Reisdorf, K.-H. Schmidt, H.-J. Schött, M. E. Leino et R. Hingmann, « The identification of element 108 », Zeitschrift fĂŒr Physik A, vol. 317, no 2,‎ , p. 235–236 (DOI 10.1007/BF01421260, Bibcode 1984ZPhyA.317..235M, lire en ligne, consultĂ© le ).
  7. (en) Barber, R. C., N. N. Greenwood, A. Z. Hrynkiewicz, Y. P. Jeannin, M. Lefort, M. Sakai, I. Ulehla, A. P. Wapstra et D. H. Wilkinson, « Discovery of the transfermium elements. Part II: Introduction to discovery profiles. Part III: Discovery profiles of the transfermium elements », Pure and Applied Chemistry, vol. 65, no 8,‎ , p. 1757 (DOI 10.1351/pac199365081757). Pour la partie I, voir (en) Wapstra, A. H., « Criteria that must be satisfied for the discovery of a new chemical element to be recognized », Pure Appl. Chem., vol. 63, no 6,‎ , p. 879–886 (DOI 10.1351/pac199163060879).
  8. (en) A. Ghiorso, Glenn T. Seaborg, Yu. Ts. Organessian, I. Zvara, P. Armbruster, F. P. Hessberger, S. Hofmann, M. Leino, G. Munzenberg, W. Reisdorf et K.-H. Schmidt, « Responses on 'Discovery of the transfermium elements' by Lawrence Berkeley Laboratory, California; Joint Institute for Nuclear Research, Dubna; and Gesellschaft fur Schwerionenforschung, Darmstadt followed by reply to responses by the Transfermium Working Group », Pure and Applied Chemistry, vol. 65, no 8,‎ , p. 1815–1824 (DOI 10.1351/pac199365081815).
  9. (en) Chatt, J., « Recommendations for the naming of elements of atomic numbers greater than 100 », Pure and Applied Chemistry, vol. 51, no 2,‎ , p. 381–384 (DOI 10.1351/pac197951020381)
  10. (en) Anon, « Names and symbols of transfermium elements (IUPAC Recommendations 1994) », Pure and Applied Chemistry, vol. 66, no 12,‎ , p. 2419 (DOI 10.1351/pac199466122419).
  11. (de) « IUPAC verabschiedet Namen fĂŒr schwere Elemente: GSI-VorschlĂ€ge fĂŒr die Elemente 107 bis 109 akzeptiert » [« IUPAC adopts names for heavy elements: GSI's suggestions for elements 107 to 109 accepted »], GSI-Nachrichten, Gesellschaft fĂŒr Schwerionenforschung, (consultĂ© le ).
  12. (en) Anon, « Names and symbols of transfermium elements (IUPAC Recommendations 1997) », Pure and Applied Chemistry, vol. 69, no 12,‎ , p. 2471 (DOI 10.1351/pac199769122471).
  13. (en) G. Audi, F. G. Kondev, M. Wang, B. Pfeiffer, X. Sun, J. Blachot et M. MacCormick, « The NUBASE2012 evaluation of nuclear properties », Chinese Physics C, vol. 36, no 12,‎ , p. 1157–1286. (DOI 10.1088/1674-1137/36/12/001, lire en ligne)

Voir aussi

Liens externes



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