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Tellure

Le tellure est l'élément chimique de numéro atomique 52, de symbole Te. Ce quatriÚme élément du groupe VI A est considéré comme un métalloïde du groupe des chalcogÚnes.

Tellure
Image illustrative de l’article Tellure
Disque de tellure de 3,5 cm de diamĂštre.
Position dans le tableau périodique
Symbole Te
Nom Tellure
Numéro atomique 52
Groupe 16
Période 5e période
Bloc Bloc p
Famille d'éléments Métalloïde
Configuration Ă©lectronique [Kr] 4d10 5s2 5p4
Électrons par niveau d’énergie 2, 8, 18, 18, 6
Propriétés atomiques de l'élément
Masse atomique 127,60 ± 0,03 u[1]
Rayon atomique (calc) 140 pm (123 pm)
Rayon de covalence 138 ± 4 pm[2]
Rayon de van der Waals 206
État d’oxydation ±2, 4, 6
ÉlectronĂ©gativitĂ© (Pauling) 2,1
Oxyde Acide faible
Énergies d’ionisation[3]
1re : 9,009 6 eV 2e : 18,6 eV
3e : 27,96 eV 4e : 37,41 eV
5e : 58,75 eV 6e : 70,7 eV
7e : 137 eV
Isotopes les plus stables
Iso AN PĂ©riode MD Ed PD
MeV
120Te0,096 %stable avec 68 neutrons
122Te2,603 %stable avec 70 neutrons
123Te0,908 %>10×1012 aΔ0,051123Sb
124Te4,816 %stable avec 72 neutrons
125Te7,139 %stable avec 73 neutrons
126Te18,952 %stable avec 74 neutrons
128Te31,687 %2,2×1024 a2ÎČ-0,867128Xe
130Te33,799 %790×1018 a2ÎČ-2,528130Xe
Propriétés physiques du corps simple
État ordinaire Solide diamagnĂ©tique
Allotrope à l'état standard Cristallisé
Autres allotropes Amorphe
Masse volumique 6,23 g·cm-3 (20 °C)[1]
SystĂšme cristallin Hexagonal
Dureté (Mohs) 2,25
Couleur Gris argenté
Point de fusion 449,51 °C[1]
Point d’ébullition 988 °C[1]
Énergie de fusion 17,49 kJ·mol-1
Énergie de vaporisation 114,1 kJ·mol-1 (1 atm, 988 °C)[1]
Volume molaire 20,46×10-3 m3·mol-1
Pression de vapeur 1,3 mbar (520 °C)[4]
Vitesse du son 2 610 m·s-1 Ă  20 °C
Chaleur massique 202 J·kg-1·K-1
Conductivité électrique 200 S·m-1
Conductivité thermique 2,35 W·m-1·K-1
Solubilité sol. dans HCl + bromate[5]
Divers
No CAS 13494-80-9[6]
No ECHA 100.033.452
No CE 236-813-4
Précautions
SGH[4]
SGH07 : Toxique, irritant, sensibilisant, narcotiqueSGH08 : Sensibilisant, mutagÚne, cancérogÚne, reprotoxique
Attention
H317, H332, H360, H412, P201, P261, P280 et P308+P313

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

Généralités et histoire

Tellure solide en flacon.
Lingotin de tellure (longueur : cm environ). Cristallisation macroscopique.

L'Ă©lĂ©ment tellure a Ă©tĂ© soupçonnĂ© plus que dĂ©couvert en 1782 par Franz-Joseph MĂŒller von Reichenstein dans des minerais d'or de Transylvanie, en particulier la sylvanite. GrĂące Ă  PĂĄl Kitaibel, qui a entretenu la flamme de la recherche, il a Ă©tĂ© isolĂ© par Martin Heinrich Klaproth qui a proposĂ© le nom latin tellurium en 1798. « Tellurium » est encore le nom anglais de l'Ă©lĂ©ment. Ce nom dĂ©rive du mot latin fĂ©minin tellus, telluris, signifiant la Terre, le globe terrestre et accessoirement en mythologie ancienne la dĂ©esse romaine de la Terre, Tellus.

Le tellurium a été découvert moins de deux décennies avant le sélénium, dont le nom fait référence à la Lune. Le Suédois Berzelius, spécialiste des occurrences et des impuretés du tellurium, a prouvé l'existence du corps simple et de l'élément sélénium dans les chambres de plomb du procédé menant à l'acide sulfurique. Le chimiste n'a publié qu'en 1818 aprÚs avoir assimilé les rudiments, quasi-analogues, de la chimie des corps simples et composés de ces deux éléments[7]. Il a de suite simplifié ces noms en leurs initiales Te et Se, devenus depuis leurs symboles chimiques. Se et Te font partie du groupe VI A, constitué des éléments O, S, Se, Te, Po et Lv. La chimie du S, du Se et du Te présente un grand nombre d'analogies, comme le reconnaissait déjà Berzélius. La plupart des composés de ces trois éléments sont isomorphes. De plus, dans la nature, ces trois éléments analogues sont souvent réunis.

L'adjectif « telluré » qualifie un corps chimique, un minéral ou une matiÚre qui contient du tellure en proportion notable. L'adjectif « tellurifÚre » indique plutÎt la présence non négligeable de matiÚre tellurée dans un assemblage connu ou inconnu.

Isotopes

Le tellure possĂšde 38 isotopes connus, de nombre de masse variant entre 105 et 142, et 17 isomĂšres nuclĂ©aires. Parmi ces isotopes, 6 sont stables, 120Te, 122Te, 123Te, 124Te, 125Te et 126Te et deux radioisotopes Ă  trĂšs longue demi-vie, 128Te et 130Te. Ces 8 isotopes constituent la totalitĂ© du tellure naturel, les deux radioisotopes Ă©tant les plus abondants (respectivement 31,7 % et 34,1 % du tellure naturel), suivi de 126Te (18,8 %). Le tellure partage ainsi cette caractĂ©ristique avec l'indium et le rhĂ©nium d'avoir des radioisotopes naturels plus abondants que ses isotopes stables. La masse atomique standard attribuĂ©e au tellure est de 127,60(3) u.

Occurrences dans les milieux naturels, minéralogie et géologie

Le clarke est 0,002 g/t. S'il est Ă  l'origine d'un corps simple naturel, il est surtout associĂ© Ă  des Ă©lĂ©ments chalcophiles, en particulier Au, Ag, Fe, Hg, Se, As, Sb.

Te corps simple d'aspect métallique.

Le tellure se caractérise par une grande diversité minéralogique : on connaßt 158 minéraux tellurés, ce qui est exceptionnel pour un élément aussi peu abondant dans la croûte terrestre. Les ions (poly)tellurites ou les tellurates, stables en milieu trÚs alcalin, sont toutefois trÚs rares dans la nature.

Il n'existe que trÚs peu de minéraux spécifiques du tellure. La tellurite TeO2, appelée autrefois tellurine, est un minéral rare. On connait aussi le tellure natif.

Gisements

Le tellure est aussi trouvé souvent en combinaison avec l'or Au, le plomb Pb, le bismuth Bi, l'antimoine Sb, etc.

Le gisement de tellure le plus profond connu est Ă  2 690 mĂštres sous terre dans le bouclier canadien. Il est associĂ© au bloc 123A et l'extraction aurait dĂ» dĂ©buter en 2012. Une confirmation est obtenue Ă  la suite de la dĂ©couverte de tellure Ă  2 990 mĂštres de profondeur dans une « carotte » de forage au diamant de calibre BQ. Sa qualitĂ© de plus grand gisement de tellure semble se dessiner avec la prĂ©sence de ces mĂȘmes tellures Ă  2 590 mĂštres. Le plus intĂ©ressant est que ces tellures, contrairement Ă  ceux de hautes teneurs en or, ne semblent pas bouger dans l'espace et sont donc beaucoup plus faciles Ă  cibler et Ă  extraire pour un ingĂ©nieur.

Un indice sous le niveau 311 (3 110 m de profondeur) montre de possibles tellurures carbonifĂšres. Soumis Ă  de fortes pressions, de possibles diamants bruts pourraient ainsi s'y retrouver, mĂȘme si on les retrouve habituellement entre 120-150 km de profondeur. Il se retrouve dans une matrice de porphyroblaste. Ce serait le premier gisement aurifĂšre-diamantifĂšre au monde.

Structure interne d'une boule de tellure.


Corps simples et corps composés chimiques

Le tellure peut ĂȘtre rapprochĂ© du sĂ©lĂ©nium. Plus lourd, il s'en distingue par un caractĂšre plus mĂ©tallique. Notez qu'il a Ă©tĂ©, Ă  l'instar du sĂ©lĂ©nium, trouvĂ© presque partout Ă  la Belle Époque dans les chambres Ă  plomb lors de l'ancienne fabrication de l'acide sulfurique, par exemple par le chimiste anglais Edward Divers expatriĂ© au Japon.

Le corps simple, ses propriétés et sa chimie de base

Structure cristalline du Te gris. Les chaĂźnes de Te forment des hĂ©lices de symĂ©trie 31 parallĂšles Ă  l'axe c. Les traits rouges continus reprĂ©sentent les liaisons covalentes de la chaĂźne, de longueur moyenne 284 pm. Les traits verts pointillĂ©s reprĂ©sentent des interactions stabilisantes secondaires de proximitĂ© 349 pm entre les chaĂźnes. Un octahĂšdre jaune souligne la sphĂšre de coordination octaĂ©drique dĂ©formĂ©e d'un atome (2+4 voisins proches). Une chaĂźne est dĂ©voilĂ©e en bleu avec trois atomes coloriĂ©s : bleu sombre Ă  c = 1/3, bleu Ă  c = 2/3 et bleu clair Ă  c = 0.

Le corps simple tellure polymorphe existe dans la nature essentiellement sous la forme grise, à savoir un corps d'aspect métallique, semi-conducteur cassant, blanc bleuùtre, parfois blanc gris, lamelleux et fragile. Ce corps cristallin de maille hexagonale, de densité moyenne 6,25 et fondant avant 500 °C est encore nommé tellure natif par les minéralogistes car il appartient la catégorie des éléments natifs[8]. Le tellure brun, amorphe et bien plus rare, se transforme à température ambiante en tellure gris métal hexagonal.

Tellure natif sur sylvanite.

Le tellure gris obtenu et purifiĂ© au laboratoire est le plus souvent un mĂ©talloĂŻde ou semi-mĂ©tal argentĂ©, parfois gris acier, cassant et facilement pulvĂ©risĂ© (poudre grise Ă  brunĂątre) Ă  odeur alliacĂ©e[9]. Sa masse volumique avoisine 6,23 g cm−3 Ă  20 °C.
En effet, en dĂ©pit de son Ă©clat ou aspect mĂ©tallique, ses propriĂ©tĂ©s de conduction de la chaleur et de l'Ă©lectricitĂ© sont mĂ©diocres. Il s'agit d'un semi-conducteur. L'Ă©nergie d'activation (apportĂ©e par le photon) est de l'ordre de 0,31 eV. La mobilitĂ© Ă©lectronique est de l'ordre de 1 100 cm2 V−1 s−1 dans la thĂ©orie des bandes.

Te cyclique Ă  8 atomes ou Te8 typique du tellure brun amorphe.

Son point de fusion est de l'ordre de 449,6 °C et son point d'ébullition dépasse 988 °C ou 987,85 °C. Le tellure se vaporise au rouge. Sa densité de vapeur est élevée.

Ce corps simple cristallin, formĂ© de longues chaĂźnes en hĂ©lice de Ten, se caractĂ©rise par des liaisons essentiellement covalentes, il est relativement stable. Toutefois, fortement chauffĂ©, le tellure s'enflamme Ă  l'air en donnant principalement de l'anhydride tellureux TeO2[10]. Sa combustion dans l'air produit une flamme bleue. Ses particules finement dispersĂ©es forment un aĂ©rosol explosif dans l'air. L'explosion peut ĂȘtre dĂ©clenchĂ©e par un Ă©quipement Ă©lectrique dĂ©fectueux ou par n'importe lequel d'un point chaud ; ses explosions de poudre, souvent secondaires, peuvent ĂȘtre dĂ©vastatrices.

Le tellure liquide attaque le fer, le cuivre et l'acier inoxydable, par exemple de type 10/18.

Insoluble dans l'eau et dans l'acide chlorhydrique, le tellure se dissout dans les acides oxydants, par exemple dans l'acide nitrique et dans l'eau régale, et dans les bases.

Il existe un test de détection chimique classique, en complément du test de flamme vert pùle. L'addition d'acide sulfurique concentré provoque une précipitation de sulfite de tellure rouge :

Te solide cristal + H2SO4 aq liquide fumant concentrĂ© → TeSO3 poudre de sulfite de Te rouge + H2O

Alliage

Les associations du tellure avec les métaux et l'hydrogÚne sont nommées par tradition tellurures. Le corps simple forme des alliages avec le fer, l'acier et la fonte, mais aussi le cuivre et le plomb, l'or et l'argent, le cadmium et le zinc.

Le tellure graphique est un tellurure naturel d'or et d'argent.

Chimie du tellure

Le tellure présente un caractÚre semi-métallique affirmé, son électronégativité de l'ordre de 2,1 est plus faible que celles du S (2,5) et du Se (2,4). La réactivité du Te est moyenne par rapport à ces derniers corps simples[11].

L'anion tellurure Te2− de rayon ionique 2,21 Ă… est beaucoup plus volumineux que l'anion sĂ©lĂ©niure correspondant ou encore l'anion sulfure.

Le tellure réagit avec l'oxygÚne, il brûle à l'air pour engendrer le dioxyde de tellure, solide trÚs peu à quasi-insoluble dans l'eau, caractérisé par un réseau ionique. Cet anhydride tellureux est attaqué par des acides oxydants. Il réagit avec les alcalis pour donner des tellurites neutres, des bitellurites et des tétratellurites.

Structure octaédrique de l'acide tellurique.

H2TeO3 n'existerait pas, mais l'ion tellurite TeO32− est observĂ© en prĂ©sence de bases fortes. Les structures analogues Ă  l'acide sulfurique H2SO4 ou sĂ©lĂ©nique H2SeO4 n'existent pas. Mais l'acide tellurique de formule Te(OH)6, est obtenu directement l'action d'oxydants puissants sur le corps simple solide Te ou le dioxyde de tellure. Cet acide, d'ailleurs faible (pK de l'ordre de 7), se caractĂ©rise par l'ion Te6+ de trĂšs faible rayon ionique 0,56 Ă… au centre d'un octaĂšdre rĂ©gulier dont les sommets sont occupĂ©s par des ions hydroxyles OH−. Le cation hexavalent reprĂ©sente l'Ă©tat le plus excitĂ© d'un point de vue quantique, il dĂ©montre une hybridation sp3 d2. Il s'agit d'un composĂ© covalent, assez volatil et oxydant, Ă  l'instar de TeF6 facilement hydrolysable par l'eau.

À l'instar de l'anhydride sĂ©lĂ©nieux, l'anhydride tellureux est dĂ©composĂ© par l'acide sulfureux et le gaz hydrogĂšne sulfurĂ©. Dans le premier cas, le corps simple tellure peut ĂȘtre obtenu directement, mais dans le second, le chimiste obtient des sulfures de tellure, du type TeS2 et TeS3, acides vis-Ă -vis des sulfures alcalins.

Il se combine avec l'hydrogÚne ou un grand nombre de métaux pour former au sens large des « dérivés telluriques », comme le tellurure d'hydrogÚne H2Te, un gaz nauséabond à température ambiante, plus acide et plus instable que H2Se, peu soluble dans l'eau et toxique, ou le nombre exceptionnel de tellurures métalliques, à commencer par le tellurure de sodium Na2Te et le tellurure de potassium.

H2Te se prépare comme H2Se. Il se dissocie sous l'influence de la chaleur en magnifiques cristaux de tellure, obtenus en général en dessous du point chaud de 500 °C. Le chimiste Alfred Ditte a montré que ce gaz réactif se décomposait à l'air, tout comme les tellurures alcalins.

Il n'existe pas de polytellurures d'hydrogĂšne stables.

Utilisation du corps simple et ses associations (alliages)

Combinaisons

Dioxyde de tellure.

Liste de tellurures :

Les tellurures désignaient autrefois les sels de l'acide tellurhydrique.

Il n'existe pas de polytellurures d'hydrogĂšne.

Autres combinaisons avec des non-métaux :

fluorures Te2F10, TeF4, TeF6
chlorures TeCl2, TeCl4
bromures TeBr2, TeBr4
iodures TeI4
monoxyde de Te TeO
TeO2 insoluble dans l'eau
TeO3
TeS2 rouge Ă  brun
TeS3

Notes sur les principaux oxydes TeO, TeO2, TeO3, les acides et les ions correspondants.

Les tellurites et les polytellurites dĂ©signent les sels acides ou neutres obtenus aprĂšs attaque des bases fortes sur l'anhydride tellureux TeO2. L'acide tellurique rarement observĂ© s'Ă©crirait H2TeO3 et l'ion tellurique correspond Ă  TeO32−.

Les tellurates, trÚs rares, désignaient les sels de l'anhydride tellurique TeO3.

Les halogénures peuvent s'hydrolyser, par exemple :

TeF6 gaz + 6 H2O eau liquide → 6 HF + H6TeO6 poudre humide qui par fort assĂ©chement, se dĂ©compose
H6TeO6 → TeO3 + 3 H2O vapeur

Ils peuvent former de nombreux complexes, par exemple TeCl62− avec l'ion chlorure apportĂ© par l'acide chlorhydrique :

TeCl4 gaz + HCl aq → H2[TeCl6] poudre humide qui par fort assĂ©chement, se dĂ©compose

Il est possible d'obtenir de maniùre similaire l'ion complexe TeBr62−.

Utilisation des composés

  • Le tellure, sous forme de composĂ© (par exemple d'oxyde de tellure), est utilisĂ© dans certains verres de chalcogĂ©nure[12] dĂ©diĂ©s Ă  l'optique infrarouge.
  • Vulcanisation du caoutchouc : le diĂ©thyldithiocarbamate de tellure. Il entre sous divers composĂ©s dans la formulation des principaux procĂ©dĂ©s de vulcanisation. Te[S2CN(C2H5O)2]4 est utilisĂ© comme catalyseur.
  • Colorants en cĂ©ramique
  • Identification bactĂ©riologique : les Staphylococcus aureus sont capables de rĂ©duire le tellurite en sels de tellure. Voir GĂ©lose Baird Parker.
  • Les composĂ©s de tellure sont largement utilisĂ©s en chimie organique synthĂ©tique pour la rĂ©duction et l'oxydation, le cyclofonctionnement, la dĂ©shalogĂ©nation, les rĂ©actions de gĂ©nĂ©ration de carbanion et l'Ă©limination des groupes protecteurs[13]. Les composĂ©s organomĂ©talliques sont des intermĂ©diaires dans la synthĂšse d'amines, de diols et de produits naturels[14] - [15].
  • Le tellure est un constituant clĂ© des catalyseurs Ă  base d'oxyde mixte Ă  haut rendement pour l'oxydation sĂ©lective du propane en acide acrylique[16] - [17] - [18] - [19].
  • Le tellure peut ĂȘtre utilisĂ© dans les dĂ©tecteurs d'ammoniac[20].
  • Les tellures d'alkyle sont parfois utilisĂ©s dans des fongicide, algicide, parasiticide, en usage dispersif. Le tellure est alors un oligo-Ă©lĂ©ment non essentiel : son rĂŽle biochimique n'est pas complĂštement compris[21].

Toxicité, écotoxicité, précautions

Corps simple

L'inhalation provoque une somnolence, des maux de tĂȘte et des nausĂ©es, associĂ©s Ă  une sĂ©cheresse de la bouche et un goĂ»t mĂ©tallique. L'inhalation d'une dose infime de tellure donne une haleine et une odeur corporelle ressemblant Ă  celle de l'ail[22].
Le contact avec l'Ɠil se traduit par un rougissement de l'Ɠil et des douleurs oculaires.
L'ingestion induit des douleurs abdominales, une constipation et des vomissements.

La valeur d'exposition admissible dans l'air est de 0,1 mg/m3 d'air (ACGIH 1999)[23] - [24].

Corps composés

La plupart de ses composés sont toxiques, avec des atteintes au foie et au systÚme nerveux central. Certains pays ont produit des normes spécifiques[25].

Production annuelle

La production mondiale s'Ă©lĂšverait entre 250 et 1 000 tonnes par an, principalement extraites, en mĂȘme temps que le sĂ©lĂ©nium, des rĂ©sidus de traitement du plomb et du cuivre.

Dans les annĂ©es 1990, la production de tellure Ă©tait contrĂŽlĂ©e par quatre pays principaux : les États-Unis, le Canada, le Japon et le PĂ©rou. La production annuelle, associĂ©e Ă  celle de sĂ©lĂ©nium, Ă©tait estimĂ©e de l'ordre de 1 000 tonnes, pour une valeur de 1 200 FF/t.

Les ingénieurs chimistes, à la suite d'Elias Anton Cappelen Smith, l'ont extrait des boues anodiques des minerais raffinés de cuivre.

Notes et références

  1. (en) David R. Lide, CRC Handbook of Chemistry and Physics, CRC Press Inc, , 90e éd., 2804 p., Relié (ISBN 978-1-420-09084-0)
  2. (en) Beatriz Cordero, VerĂłnica GĂłmez, Ana E. Platero-Prats, Marc RevĂ©s, Jorge EcheverrĂ­a, Eduard Cremades, Flavia BarragĂĄn et Santiago Alvarez, « Covalent radii revisited », Dalton Transactions,‎ , p. 2832 - 2838 (DOI 10.1039/b801115j)
  3. (en) David R. Lide, CRC Handbook of Chemistry and Physics, CRC, , 89e Ă©d., p. 10-203
  4. EntrĂ©e « Tellurium Â» dans la base de donnĂ©es de produits chimiques GESTIS de la IFA (organisme allemand responsable de la sĂ©curitĂ© et de la santĂ© au travail) (allemand, anglais), accĂšs le 21 aoĂ»t 2018 (JavaScript nĂ©cessaire)
  5. (en) Thomas R. Dulski, A manual for the chemical analysis of metals, vol. 25, ASTM International, , 251 p. (ISBN 0803120664, lire en ligne), p. 71
  6. Base de données Chemical Abstracts interrogée via SciFinder Web le 15 décembre 2009 (résultats de la recherche)
  7. Il est possible d'admettre au moins, pour expliquer la dénomination relative, la boutade suédoise : « Si ce n'est pas la Terre, c'est la Lune ! ».
  8. (en) « Tellurium », sur mindat.org. Il est souvent combiné avec l'or et l'argent.
  9. Il était autrefois obtenu par calcination du tellurure de bismuth avec un mélange de potasse (carbonate de potassium) et de charbon actif. Le tellurure de potassium ainsi formé était dissous dans l'eau. L'absorption de l'air ou d'oxygÚne, lente ou accélérée par barbotage, laissait finalement de la potasse (éventuellement caustique) et du tellure pulvérisé.
  10. Ce dioxyde est l'analogue du dioxyde de sélénieux, ou anhydride sélénieux. Ces corps composés pourraient engendrer en principe dans l'eau ou un solvant protique les acides correspondants, H2TeO3 et H2SeO3, analogue de l'acide sélénieux H2SO3.
  11. Cela sert souvent de mauvaise justification à une toxicité plus faible.
  12. E. B. AraĂșjo, E. Idalgo, A. P. A. Moraes et A. G. Souza Filho, « Crystallization kinetics and thermal properties of 20Li2O–80TeO2 glass », Materials Research Bulletin, vol. 44, no 7,‎ , p. 1596–1600 (DOI 10.1016/j.materresbull.2009.01.019, lire en ligne, consultĂ© le ).
  13. Nicola Petragnani et Lo Wai-Ling, « Organometallic Reagents for Synthetic Purposes: Tellurium », Journal of the Brazilian Chemical Society, vol. 9, no 5,‎ , p. 415–425 (ISSN 0103-5053, DOI 10.1590/S0103-50531998000500002, lire en ligne, consultĂ© le ).
  14. Fabricio Vargas, Fabiano T. Toledo et JoĂŁo V. Comasseto, « N-Functionalized organolithium compounds via tellurium/lithium exchange reaction », Journal of the Brazilian Chemical Society, vol. 21, no 11,‎ , p. 2072–2078 (ISSN 0103-5053, DOI 10.1590/S0103-50532010001100007, lire en ligne, consultĂ© le ).
  15. Renan S. Ferrarini, Jefferson L. Princival, JoĂŁo V. Comasseto et Dos Santos, « A concise enantioselective synthesis of (+)-endo-brevicomin accomplished by a tellurium/metal exchange reaction », Journal of the Brazilian Chemical Society, vol. 19, no 5,‎ , p. 811–812 (ISSN 0103-5053, DOI 10.1590/S0103-50532008000500002, lire en ligne, consultĂ© le ).
  16. Kinetic studies of propane oxidation on Mo and V based mixed oxide catalysts, (lire en ligne).
  17. (en) « Surface chemistry of phase-pure M1 MoVTeNb oxide during operation in selective oxidation of propane to acrylic acid », Journal of Catalysis,‎ , p. 48-60 (DOI 10.1016/j.jcat.2011.09.012, lire en ligne).
  18. (en) « Multifunctionality of Crystalline MoV(TeNb) M1 Oxide Catalysts in Selective Oxidation of Propane and Benzyl Alcohol », ACS Catalysis, vol. 3, no 6,‎ , p. 1103-1113 (DOI 10.1021/cs400010q, lire en ligne).
  19. (en) « The reaction network in propane oxidation over phase-pure MoVTeNb M1 oxide catalysts », Journal of Catalysis,‎ , p. 369-385 (DOI 10.1016/j.jcat.2013.12.008, lire en ligne).
  20. M. Bianchetti, E. Heredia, C. Oviedo et N. Walsöe de Reca, « A thin film sensor to detect ammonia at room temperature in humid media », Anales de la AsociaciĂłn QuĂ­mica Argentina, vol. 93, nos 1-3,‎ , p. 27–34 (ISSN 0365-0375, lire en ligne, consultĂ© le ).
  21. Rodrigo L. O. R. Cunha, Iuri E. Gouvea et Luiz Juliano, « A glimpse on biological activities of tellurium compounds », Anais da Academia Brasileira de CiĂȘncias, vol. 81, no 3,‎ , p. 393–407 (ISSN 0001-3765, DOI 10.1590/S0001-37652009000300006, lire en ligne, consultĂ© le ).
  22. Conseil national de recherche du Canada.
  23. Fiche NIOSH de sécurité
  24. Fiche IRSST (consultée le 7 novembre 2008).
  25. Exemples de normes pour la Belgique

Voir aussi

Bibliographie

  • Alain Foucault, Jean-François Raoult, Fabrizio Cecca et Bernard Platevoet, Dictionnaire de GĂ©ologie, 8e Ă©d., français/anglais, Ă©dition Dunod, 2014, 416 p. Avec la simple entrĂ©e « tellure » p. 348.
  • Bruce H. Mahan, Chimie, InterEdition, Paris, 1977, 832 p. (Traduction de University Chemistry, 2e Ă©d., Addison-Wesley Publishing Company, Massachusetts, 1969 (ISBN 978-2-7296-0065-5)), en particulier p. 631 et p. 640-41.
  • Paul Pascal, Nouveau traitĂ© de chimie minĂ©rale, Paris, Masson, (rĂ©impr. 1966), 32 vol.

« 13.1 & 13.2 OxygÚne, azote, oxydes, eau oxygénée, la combustion, soufre, sélénium, tellure, polonium »

Articles connexes

Liens externes



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