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Acide sulfurique

L’acide sulfurique, appelĂ© jadis huile de vitriol ou vitriol fumant, est un composĂ© chimique de formule H2SO4. C'est un acide minĂ©ral dont la force (pKa = –3,0) est seulement dĂ©passĂ©e par quelques superacides. Il est miscible Ă  l'eau en toutes proportions, oĂč il se dissocie en libĂ©rant des cations hydronium :

2 H2O + H2SO4 → 2 H3O+(aq) + SO42−(aq).
Acide sulfurique


Structure de l'acide sulfurique.
Identification
Nom UICPA acide sulfurique

sulfate d'hydrogĂšne

No CAS 7664-93-9
No ECHA 100.028.763
No CE 231-639-5
No RTECS WS5600000
PubChem 1118
ChEBI 26836
No E E513
SMILES
InChI
Apparence liquide hygroscopique, huileux, incolore, inodore[1]
Propriétés chimiques
Formule H2O4SH2SO4
Masse molaire[2] 98,078 ± 0,006 g/mol
H 2,06 %, O 65,25 %, S 32,69 %,
pKa –3,0 et 1,9
Moment dipolaire 2,72 D[3]
DiamÚtre moléculaire 0,487 nm[3]
Propriétés physiques
T° fusion 100 % : 10,31 °C

98 % : 3 °C
93 % : −32 °C
78 % : −38 °C
74 % : −44 °C
65 % : −64 °C[4]

T° ébullition (décomposition) : 337 °C[1]
ParamÚtre de solubilité Ύ 25,6 J1/2·cm-3/2 (25 °C)[3]
Miscibilité Miscible avec l'eau et l'alcool (réaction exothermique)[4]
Masse volumique 1,830 2 g·cm-3[4]
Thermochimie
S0liquide, 1 bar 19 J K−1 mol−1
ΔfH0liquide −814 kJ mol−1
Propriétés optiques
Indice de réfraction 1,4184[3]
Précautions
SGH[5] - [6]
SGH05 : Corrosif
Danger
H290, H314, P280, P309, P310, P301+P330+P331 et P305+P351+P338
SIMDUT[7]
D1A : MatiÚre trÚs toxique ayant des effets immédiats gravesE : MatiÚre corrosive
D1A, E,
NFPA 704
Transport[6]

Inhalation TrĂšs dangereux : les vapeurs
peuvent ĂȘtre mortelles.
Peau Provoque de graves brûlures.
Yeux Provoque de graves brûlures.
Ingestion Toxique : provoque de graves
brĂ»lures pouvant ĂȘtre mortelles.
Écotoxicologie
Seuil de l’odorat bas : 0,15 ppm[8]

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.
Effet de l'acide sulfurique sur une serviette en coton.
Cloques emplies de lymphe résultant d'une brûlure causée par exposition de la peau à de l'acide sulfurique (archives médicales militaires de l'US Army, seconde guerre mondiale).

L'acide sulfurique est un produit industriel de premiÚre importance, qui trouve de trÚs nombreuses applications, notamment dans les batteries au plomb pour les voitures et autres véhicules, le traitement des minerais, la fabrication des engrais, le raffinage du pétrole, le traitement des eaux usées et les synthÚses chimiques.

Issu de l'hydratation du trioxyde de soufre SO3, lui-mĂȘme rĂ©sultant de l'oxydation naturelle du dioxyde de soufre SO2 dans l'atmosphĂšre terrestre oĂč il est un polluant notoire, l'acide sulfurique est prĂ©sent dans les pluies acides.

Sa grande corrosivitĂ© et les dangers qu'il reprĂ©sente ne sont pas tant dus Ă  sa nature d'acide fort qu'Ă  son aviditĂ© pour l'eau qui en fait un agent utilisĂ© en dessication, capable de brĂ»ler gravement les tissus organiques. C'est la raison pour laquelle, au mĂȘme titre que la soude caustique, il est beaucoup plus dangereux que l'acide chlorhydrique qui est pourtant Ă©galement un acide fort.

Il est le composant principal des nuages de la planĂšte VĂ©nus.

Propriétés et réactions

Acide concentré et acide dilué

L'acide sulfurique pur est un liquide visqueux, incolore et inodore. Diverses impuretés le colorent souvent en jaune brun. Sa concentration est encore parfois exprimée en degrés Baumé (symbole « °Bé »), qui mesurent la densité du liquide, laquelle varie sensiblement en fonction de la teneur en acide sulfurique (voir tableau déroulant ci-dessous).

Il peut ĂȘtre produit avec une puretĂ© pratiquement Ă©gale Ă  100 %, mais il tend Ă  libĂ©rer du trioxyde de soufre en se rapprochant de son point d'Ă©bullition de 610 K (337 Â°C), oĂč il donne de l'acide Ă  98,3 % correspondant Ă  l'azĂ©otrope avec l'eau en vertu de l'Ă©quilibre :

H2SO4 H2O + SO3 : ΔH = 177 kJ mol−1.

Presque tout l'acide sulfurique s'est dĂ©composĂ© en eau et trioxyde de soufre Ă  450 °C. À tempĂ©rature plus Ă©levĂ©e, la dĂ©composition du trioxyde de soufre se poursuit en oxygĂšne et dioxyde de soufre :

2 SO3 → O2 + 2 SO2.

C'est Ă  la concentration de l'azĂ©otrope qu'il est le plus stable, et c'est entre 95 et 98 % (soit [H2SO4] ≈ 18 mol/l) que l'acide sulfurique dit « concentrĂ© » est distribuĂ© commercialement, avec une masse volumique de l'ordre de 1 830 kg/m3, soit 66 °BĂ©.

Lorsqu'il est destinĂ© Ă  ĂȘtre employĂ© comme Ă©lectrolyte pour batterie au plomb, l'acide est diluĂ© Ă  une concentration de 29 Ă  32 % (soit [H2SO4] ≈ 4,2 Ă  5 mol/l), avec une masse volumique de 1 250 Ă  1 280 kg/m3, soit environ 30 °BĂ©.

Oléum et acide disulfurique

À concentration Ă©levĂ©e, l'acide sulfurique est en Ă©quilibre avec son anhydride, l'acide disulfurique :

2 H2SO4 H2O + H2S2O7.

L'acide disulfurique, également appelé acide pyrosulfurique, est en équilibre avec l'acide sulfurique et le trioxyde de soufre dans l'oléum résultant de la dissolution de trioxyde de soufre dans de l'acide sulfurique :

H2SO4 + SO3 H2S2O7.

On exprime la teneur en SO3 dans l'oléum en pourcentage de SO3 ajouté ou en pourcentage de H2SO4 équivalent si on ajoutait la quantité d'eau nécessaire : les concentrations usuelles sont l'oléum à 40 % (correspondant à 109 % H2SO4) et l'oléum à 65 % (correspondant à 114,6 % H2SO4) ; H2S2O7 pur est un solide fondant à 35 °C.

Acidité

L'acide sulfurique est un diacide, dont la premiĂšre fonction acide est forte :

H2SO4 HSO4− + H+, pKa = –3,0.
HSO4− SO42− + H+, pKa = 1,9.

Seules quelques substances sont encore plus acides que l'acide sulfurique : on les appelle superacides. Ce sont essentiellement l'acide triflique HSO3CF3, l'acide magique HSO3F·SbF5 et surtout l'acide fluoroantimonique HSbF6.

Les sels de l'acide sulfurique sont des hydrogénosulfates tels que KHSO4 et NaHSO4, et des sulfates tels que CuSO4 et (NH4)2SO4.

Autoprotolyse

L'acide sulfurique anhydre est un liquide trÚs polaire avec une permittivité de l'ordre de 100. Il est trÚs conducteur en raison de sa forte ionisation par autoprotolyse :

2 H2SO4 H3SO4+ + HSO4−,

avec une constante d'équilibre valant à 25 °C :

Ke = [H3SO4+] × [HSO4−] = 2,7 × 10–4.

La viscositĂ© Ă©levĂ©e de l'acide sulfurique pur, qui devrait s'opposer Ă  la conductivitĂ© ionique du liquide, est ignorĂ©e par un mĂ©canisme d'Ă©change de proton intramolĂ©culaire analogue au mĂ©canisme de Grotthuss Ă  l'Ɠuvre dans l'eau.

Les espÚces en équilibre dans l'acide sulfurique à 100 % ne se limitent pas à celles indiquées plus haut, et s'étendent à l'ion hydronium et à l'acide disulfurique[10] :

  • 15,0 mmol kg−1 de HSO4− ;
  • 11,3 mmol kg−1 de H3SO4+ ;
  • 8,0 mmol kg−1 de H3O+ ;
  • 4,4 mmol kg−1 de HS2O7− ;
  • 3,6 mmol kg−1 de H2S2O7 ;
  • 0,1 mmol kg−1 de H2O ;

ces concentrations étant exprimées en kilogramme de solvant H2SO4.

RĂ©action avec l'eau

L'hydratation de l'acide sulfurique est trĂšs exothermique. On procĂšde en versant l'acide dans l'eau, et non l'inverse, afin de contrĂŽler la protonation de l'eau en utilisant l'acide comme facteur limitant :

H2SO4 + H2O → H3O+ + HSO4−
HSO4− + H2O → H3O+ + SO42−

En raison du caractÚre thermodynamiquement trÚs favorable de l'hydratation de l'acide sulfurique, celui-ci est utilisé industriellement comme agent de dessiccation, notamment dans l'agro-alimentaire pour produire des fruits secs. Cet effet est si marqué que l'acide sulfurique peut brûler les matiÚres organiques en ne laissant que le carbone, par exemple avec l'amidon :

(C6H10O5)n → 6n C + 5n H2O.

L'eau libĂ©rĂ©e par cette rĂ©action est absorbĂ©e par l'acide sulfurique, et il ne reste qu'un rĂ©sidu carbonĂ©. La cellulose du papier, lorsqu'elle est attaquĂ©e par de l'acide sulfurique, prend un aspect carbonisĂ© sous l'effet d'une rĂ©action similaire. Sur du coton, l'acide sulfurique, mĂȘme diluĂ©, a un effet moins spectaculaire mais qui conduit malgrĂ© tout Ă  la destruction du tissu.

Autres réactions

Comme tous les acides forts, l'acide sulfurique rĂ©agit vivement avec de nombreux produits organiques, les mĂ©taux en poudre, les carbures, les chlorates, les chromates, les nitrates, les permanganates, les fulminates, le fluosilicium et le bronze en poudre de façon trĂšs exothermique. La rĂ©action peut ĂȘtre explosive.

Avec les bases

L'acide sulfurique concentré réagit violemment avec les bases fortes anhydres ou en solutions concentrées. Cela conduit aux sulfates correspondants, tels que le sulfate de cuivre, un sel de couleur bleue couramment utilisé en galvanoplastie et comme fongicide, obtenu par réaction de l'acide sulfurique sur l'oxyde cuivrique :

H2SO4 (aq) + CuO(s) → CuSO4 (aq) + H2O (l).
Avec les sels

L'acide sulfurique peut Ă©galement ĂȘtre employĂ© pour dĂ©placer des acides plus faibles de leurs sels, ce qu'on observe par exemple lors de la formation d'hydrogĂ©nosulfate de sodium Ă  partir d'acĂ©tate de sodium en libĂ©rant l'acide acĂ©tique :

H2SO4 + CH3COONa → NaHSO4 + CH3COOH.

De façon similaire, on peut produire de l'acide nitrique en faisant rĂ©agir de l'acide sulfurique sur du salpĂȘtre et prĂ©cipiter l'hydrogĂ©nosulfate de potassium qui en rĂ©sulte :

H2SO4 + KNO3 → KHSO4 + HNO3.
Avec les roches calcaires
CaCO3 (calcaire) + H2SO4 → CaSO4 (gypse) + 2 HCO3− (soluble)

Il y a donc effervescence, avec dégagement de bulles de CO2 et « grignotage » de la roche.

Avec l'acide nitrique

L'acide sulfurique forme avec l'acide nitrique une substance agissant à la fois comme acide et comme agent de déshydratation, donnant naissance à l'ion nitronium NO2+ qui joue un rÎle important dans les nitrations par substitution électrophile aromatique. Ce type de réactions, dans lequel la protonation survient sur un atome d'oxygÚne, intervient dans beaucoup de réactions en chimie organique. Il est notamment employé pour fabriquer de nombreux explosifs, tels que le trinitrotoluÚne, la nitroglycérine et la nitrocellulose.

Avec les métaux

L'acide sulfurique attaque les principaux métaux usuels en donnant un sulfate métallique par libération d'hydrogÚne. L'acide dilué attaque le fer, l'aluminium, le zinc, le manganÚse, le magnésium et le nickel, mais seul l'acide concentré et chaud peut attaquer l'étain et le cuivre, tandis que le plomb et le tungstÚne ne sont pas attaqués. L'attaque de l'étain par l'acide sulfurique libÚre du dioxyde de soufre plutÎt que de l'hydrogÚne, contrairement à ce qu'il en est pour les autres métaux :

Fe(s) + H2SO4 (aq) → H2 (g) + FeSO4 (aq),
Sn(s) + 2 H2SO4 (aq) → SnSO4 (aq) + 2 H2O(l) + SO2 (g).

Ces deux schémas réactionnels sont emblématiques : l'acide sulfurique concentré et chauffé agit généralement comme un agent oxydant, tandis que l'acide dilué agit plutÎt comme un acide typique, ce qui explique que l'acide chaud concentré libÚre de l'eau et du dioxyde de soufre en formant des sels avec le cuivre, le zinc et l'étain, alors que l'acide dilué libÚre de l'hydrogÚne en formant le sel.

Avec le benzĂšne

Attaqué par l'acide sulfurique, le benzÚne subit une substitution électrophile aromatique conduisant à un acide sulfonique[11] :

Occurrence naturelle

Sur Terre

L'acide sulfurique n'existe pas sur Terre Ă  l'Ă©tat pur en raison de sa trĂšs forte hygroscopie. On le trouve cependant dans les pluies acides, oĂč il rĂ©sulte de l'oxydation de l'acide sulfureux H2SO3 issu de la dissolution du dioxyde de soufre SO2 dans les nuages, le dioxyde de soufre Ă©tant produit par les combustibles fossiles soufrĂ©s.

Il se forme également par oxydation de minéraux sulfurés, tels que la pyrite FeS2, et peut acidifier l'eau de ruissellement au point de former un drainage minier acide (DMA) riche en acide sulfurique :

4 FeS2 (s) + 15 O2 (g) + 30 H2O(l) → 4 Fe(OH)3 (s) + 8 (2 H3O+(aq) + SO42−(aq)).

Sur VĂ©nus

Le dioxyde de soufre SO2 libĂ©rĂ© notamment par le volcanisme de la planĂšte VĂ©nus est oxydĂ© en trioxyde de soufre SO3 par les radicaux oxygĂšne libĂ©rĂ©s par photodissociation du dioxyde de carbone CO2 sous l'effet du rayonnement ultraviolet de longueur d'onde infĂ©rieur Ă  169 nm ; ce trioxyde de soufre rĂ©agit ensuite avec les rares traces de vapeur d'eau prĂ©sentes dans l'atmosphĂšre de VĂ©nus pour former des gouttelettes d'acide sulfurique Ă  ~ 75 %, principalement dans les couches nuageuses s'Ă©tageant entre 52 et 58 km d'altitude, lĂ  oĂč la pression et la tempĂ©rature sont relativement proches de celles de la surface de la Terre :

CO2 + hÎœ → CO + O,
SO2 + O → SO3,
SO3 + H2O → H2SO4.

Ces nuages produisent des virgae, c'est-à-dire des précipitations qui se vaporisent sous l'effet de la chaleur croissante à mesure qu'on se rapproche du sol, typiquement à une altitude d'une trentaine de kilomÚtres, lorsque la température dépasse 300 °C. L'acide sulfurique se décompose en eau et trioxyde de soufre sous l'effet de la chaleur, puis le trioxyde de soufre se décompose à son tour en dioxyde de soufre et oxygÚne atomique à température encore plus élevée, l'oxygÚne atomique tendant alors à oxyder le monoxyde de carbone CO en dioxyde de carbone CO2.

Sur Mars

Si l'acide sulfurique est aujourd'hui a priori absent de la surface martienne, il aurait peut-ĂȘtre Ă©tĂ© abondant dans les Ă©tendues d'eau liquide existant encore sur la planĂšte Mars il y a prĂšs de 4 milliards d'annĂ©es, Ă  l'HespĂ©rien, Ă©poque marquĂ©e par un intense volcanisme Ă  l'origine de terrains gĂ©ologiques aujourd'hui riches en sulfates hydratĂ©s, notamment kiesĂ©rite MgSO4·H2O[12] et gypse CaSO4·2H2O[13], correspondant Ă  l'Ă©on stratigraphique appelĂ© Theiikien.

L'eau liquide martienne, sans doute abondante Ă  l'Ă©poque prĂ©cĂ©dente, le Noachien, aurait Ă©tĂ© chargĂ©e d'acide sulfurique Ă  la suite des Ă©ruptions volcaniques de l'HespĂ©rien, ce qui aurait Ă  la fois pour consĂ©quence d'abaisser sensiblement son point de congĂ©lation — l'eutectique du mĂ©lange H2SO4·2H2O – H2SO4·3H2O gĂšle ainsi un peu en dessous de −20 °C, et celui du mĂ©lange H2SO4·6,5H2O – H2O gĂšle autour de 210 K, tempĂ©rature lĂ©gĂšrement infĂ©rieure Ă  −60 °C[14], qui est la tempĂ©rature moyenne actuelle sur Mars — et de conduire Ă  la formation de sulfates plutĂŽt que de carbonates. Ainsi s'expliquerait pourquoi, alors que Mars possĂ©dait a priori une atmosphĂšre de CO2 et de grandes Ă©tendues d'eau liquide, on n'y trouve quasiment pas de carbonates, alors que les sulfates semblent, au contraire, particuliĂšrement abondants[15] - [16] : la formation des carbonates est inhibĂ©e par l'aciditĂ© — que la prĂ©sence de sulfates laisse supposer — (la sidĂ©rite FeCO3, a priori le carbonate le moins soluble, ne prĂ©cipite qu'Ă  pH > 5[17]) et la libĂ©ration continue de SO2 par l'activitĂ© volcanique Ă  l'HespĂ©rien aurait dĂ©placĂ© le CO2 des carbonates qui auraient pu s'ĂȘtre formĂ©s au Noachien pour les remplacer par des sulfates, comme cela se produit par exemple Ă  pH faible avec le magnĂ©sium :

MgCO3 + H2SO4 → MgSO4 + H2O + CO2.

Sur Europe

Les donnĂ©es obtenues par la sonde Galileo en spectroscopie infrarouge sur le satellite Europe de la planĂšte Jupiter prĂ©sentent des absorptions caractĂ©ristiques, interprĂ©tĂ©es comme provenant peut-ĂȘtre d'hydrates d'acide sulfurique. Dans la mesure oĂč la dilution d'acide sulfurique dans de l'eau provoque un abaissement significatif du point de congĂ©lation, jusqu'Ă  −60 °C pour certains mĂ©langes, cela renforcerait la probabilitĂ© d'existence d'une couche de solutions aqueuses d'acide sulfurique Ă  l'Ă©tat liquide sous l'Ă©corce gelĂ©e d'Europe. Cependant, l'absorption infrarouge observĂ©e par Galileo sur Europe pourrait Ă©galement provenir de minĂ©raux riches en ions sulfate[18].

Production

L'acide sulfurique est aujourd'hui essentiellement fabriquĂ© par le procĂ©dĂ© dit « de contact », faisant intervenir un catalyseur, mais d'autres procĂ©dĂ©s sont Ă©galement mis en Ɠuvre Ă  plus petite Ă©chelle.

En dehors des produits pétroliers, l'acide sulfurique est le produit le plus fabriqué par l'industrie chimique.

Hydratation du trioxyde de soufre

La maniĂšre intuitivement la plus simple de produire H2SO4 est de dissoudre SO3 dans H2O, mais cette rĂ©action est tellement exothermique qu'elle n'aboutit, lorsqu'elle est rĂ©alisĂ©e Ă  grande Ă©chelle sans ĂȘtre suffisamment maĂźtrisĂ©e, qu'Ă  produire de la vapeur d'eau et trĂšs peu d'acide.

La voie humide met en Ɠuvre cette rĂ©action en deux Ă©tapes. D'abord, de l'acide sulfurique est produit Ă  l'Ă©tat gazeux par hydratation du trioxyde de soufre :

SO3 + H2O → H2SO4 (g) : ΔH = −101 kJ mol−1.

Puis, l'acide est condensé à l'état liquide pour produire de l'acide sulfurique concentré à environ 98 % :

H2SO4 (g) → H2SO4 (l) : ΔH = −69 kJ mol−1.

Le SO3 utilisé dans cette réaction provient essentiellement de l'oxydation catalytique de SO2 (voir au paragraphe suivant), lequel peut provenir de la simple combustion du soufre dans l'oxygÚne ou de celle du sulfure d'hydrogÚne H2S, qui se déroule entiÚrement à l'état gazeux :

2 H2S + 3 O2 → 2 H2O + 2 SO2 : ΔH = −518 kJ mol−1.

Procédé de contact

C'est le procĂ©dĂ© industriel aujourd'hui le plus largement mis en Ɠuvre, appelĂ© « procĂ©dĂ© de contact » car il requiert le contact avec un catalyseur. Il se dĂ©compose en trois Ă©tapes :

  1. purification du soufre S et combustion du soufre Ă  l'air sec pour obtenir du dioxyde de soufre SO2 ou purification du SO2 s'il n'est pas obtenu Ă  partir de soufre ;
  2. oxydation du dioxyde de soufre en trioxyde de soufre SO3 Ă  l'aide de pentoxyde de vanadium V2O5 ;
  3. conversion du trioxyde de soufre en acide sulfurique H2SO4.

La purification du S ou du SO2 est nécessaire pour éviter l'empoisonnement du catalyseur de l'étape n° 2 par des impuretés. On utilisait autrefois du platine plutÎt que du vanadium, un peu moins efficace, mais le platine est plus cher et plus facilement inhibé par des impuretés[19]. Le mécanisme de la réaction d'oxydation catalysée est le suivant :

a) 2 SO2 + 4 V5+ + 2 O2− → 4 V4+ + 2 SO3 ;
b) 4 V4+ + O2 → 4 V5+ + 2 O2− ;

la réaction globale s'écrivant :

2 SO2 (g) + O2 (g) 2 SO3 (g) : ΔH = −197 kJ mol−1.

On atteint 96 % de rendement chimique avec V2O5 en maintenant une température de 450 °C et une pression de 100 à 200 kPa ; le catalyseur ne sert qu'à optimiser la cinétique de la réaction, mais n'en déplace pas l'équilibre.

Le trioxyde de soufre est ensuite refroidi dans un Ă©changeur thermique et recueilli dans une tour d'absorption oĂč il est dissous dans de l'acide sulfurique concentrĂ© afin de produire de l'olĂ©um :

H2SO4 (l) + SO3 (g) → H2S2O7 (l),

qui est ensuite hydraté pour libérer de l'acide sulfurique, avec un rendement moyen de 30 % :

H2S2O7 (l) + H2O(l) → 2 H2SO4 (l).

Procédé des chambres de plomb

C'est le procédé historique de production industrielle de l'acide sulfurique, largement supplanté au XXIe siÚcle par le procédé de contact. Il assurait néanmoins encore la moitié de la production d'acide sulfurique jusqu'au milieu du XXe siÚcle.

Le procédé des chambres de plomb, dans sa version la plus moderne (procédé Petersen), s'effectue par une réaction entre du dioxyde de soufre, de l'eau et de l'oxygÚne, qui se combinent pour donner l'acide sulfurique. Cette réaction est catalysée par des oxydes d'azote continuellement recyclés.

Introduit par John Roebuck en 1746, ce procédé fournit un acide sulfurique moins concentré et contenant plus d'impuretés, plutÎt destiné à la fabrication des superphosphates.

Préparation en laboratoire

L'acide sulfurique peut ĂȘtre prĂ©parĂ© en petite quantitĂ© en faisant brĂ»ler du soufre Ă©lĂ©mentaire pour produire du dioxyde de soufre SO2, qu'on dissout ensuite dans du peroxyde d'hydrogĂšne H2O2 :

SO2 + H2O2 → H2SO4.

Régénération d'acide sulfurique (RAS)

La demande publique et citoyenne est celle d'une Ă©conomie industrielle plus soutenable et moins Ă©mettrice de carbone. Dans le contexte (dĂ©but XXIe siĂšcle) qui voit encore croĂźtre d'une part la demande industrielle d'acide sulfurique, et d'autre part la quantitĂ© de dĂ©chet-acide sulfurique usagĂ© (dans les raffineries pĂ©tro-gaziĂšres surtout, qui l'utilisent comme catalyseur du procĂ©dĂ© d’alkylation) et qui doivent traiter des pĂ©troles de plus en plus sales), le recyclage, aprĂšs rĂ©gĂ©nĂ©ration, de cet acide semble ĂȘtre une activitĂ© devenue rentable. Cette rĂ©utilisation intĂ©resse le secteur du raffinage pĂ©trogazier, qui ainsi diminue ses couts de gestion des acides usagĂ©s, tout en affichant un effort en termes d'Ă©conomie circulaire[20].

Cet acide rĂ©gĂ©nĂ©rĂ© et Ă©ventuellement concentrĂ© et purifiĂ©[21] pourrait ĂȘtre utilisĂ© pour la fabrication de batteries, d’engrais, de fibres synthĂ©tiques, de produits cosmĂ©tiques et surtout pour le raffinage du pĂ©trole, mais il est moins pur (ou alors plus cher parce que mieux retraitĂ©). Il semble aujourd'hui (2022) revendu Ă  des dizaines de raffineries, ou destinĂ© Ă  la fabrication de savons, shampooings, lessives et autres dĂ©tergents, produits cosmĂ©tiques, notamment[20] ou pour la rĂ©gĂ©nĂ©ration d'huiles usagĂ©es[22] - [23] ou d'autres produits pĂ©troliers[24].

Veolia qui en 2016 a achetĂ© les actifs de la division « Produits sulfurĂ©s » de l'amĂ©ricain Chemoursse se prĂ©sente[20] comme leader pour le retraitement de l'acide sulfurique (Ă  partir de dĂ©chet de raffinerie) avec plus de 20 % du marchĂ©, trois unitĂ©s de rĂ©cupĂ©ration de l’acide sulfurique dans le Delaware, le New Jersey et au Texas ; un site de rĂ©cupĂ©ration de l’acide sulfurique et de produits sulfuriques Ă  Burnside, en Louisiane ; et quatre usines de production d’acide sulfurique sur la cĂŽte-Est.

Sécurité

L'acide concentrĂ© et l'olĂ©um rĂ©agissent avec l'eau en dĂ©gageant une grande chaleur. C'est pour cela qu'en milieu industriel, une dilution d'acide se fait toujours sous refroidissement. Il en est de mĂȘme au contact avec la peau ce qui peut provoquer de graves brĂ»lures. Il faut verser l'acide dans l'eau et non l'inverse : notamment parce que la densitĂ© de l'eau est moindre que celle de l'acide sulfurique, la faisant ainsi flotter au-dessus de l'acide et l'eau en plus grande quantitĂ© au dĂ©part de la dilution sert Ă  dissiper la chaleur. Dans l'autre sens, l'exothermie peut faire bouillir subitement l'eau versĂ©e sur l'acide, ce qui cause des projections d'eau et d'acide trĂšs dangereuses.

L'inhalation de fumées et brouillards d'acide peut causer des lésions à long terme. La réglementation américaine et française limite à 1 mg·m-3 la concentration moyenne admissible pendant un poste de travail.

L'acide sulfurique est ininflammable, mais à des concentrations inférieures à 75 %, il réagit avec l'acier carbone et d'autres métaux en dégageant du dihydrogÚne qui, lui, est combustible.

Les Ă©pandages d'acide sulfurique peuvent ĂȘtre diluĂ©s avec une grande quantitĂ© d'eau, tandis que ceux d'olĂ©um seront de prĂ©fĂ©rence traitĂ©s par un absorbant solide (argile).

L'acide sulfurique réagit avec des sulfures en libérant du sulfure d'hydrogÚne gazeux trÚs toxique.

En France, l'acide sulfurique fait l'objet de la fiche INRS no 30.

Utilisations

Appareil de Nordhausen.
Chambre de plomb.
Concentration avec des cornues.
Alambic de platine pour la concentration de l'acide sulfurique.

Parmi les utilisations de l'acide sulfurique, on peut citer :

Historique

En français, Ă  la fin du XIe siĂšcle, vedriol apparaĂźt pour dĂ©signer le sulfate de fer. On trouve, Ă  la mĂȘme Ă©poque, vitriolo, sans dĂ©finition chimique, mais avec la traduction arabe alzag[25]. Forme syncopĂ©e de vitri oleum (littĂ©ralement « huile de verre »), le mot vitriolum dĂ©signe au Moyen Âge et Ă  la Renaissance diverses substances d'aspect huileux ou vitreux, liquides ou solides, le futur acide sulfurique n'Ă©tant que l'une d'entre elles. Au XIIe siĂšcle, les tossafistes Rabbenou Tam et Rashbam parlent de vidriolo et de vidriol « qui est vert comme du verre, d'oĂč son nom »[26] - [27]. Au XVe siĂšcle, on obtenait l'acide sulfurique en distillant du sulfate ferreux hydratĂ©, ou vitriol de fer, avec du sable.

Cette technique plus ou moins secrĂšte sera rĂ©vĂ©lĂ©e Ă  la Renaissance avec l’arrivĂ©e de l’imprimerie. Conrad Gesner donne la description dans TrĂ©sor des remĂšdes secrets[28] (1552) p. 331-332 de la distillation du vitriol romain pour faire l’« huyle de vitriol ». Un siĂšcle plus tard, Nicolas LĂ©mery dans son Cours de chymie[29], ouvrage de synthĂšse des connaissances empiriques de chimie du siĂšcle, dĂ©crira les diffĂ©rentes Ă©tapes de la distillation du vitriol, permettant d’obtenir successivement l’esprit sulfureux du vitriol (SO2), l’esprit acide de vitriol (solution de acide sulfurique H2SO4) et ce qui reste dans la cucurbite, l'huile de vitriol (acide sulfurique concentrĂ©).

La fabrication du dihydrogĂšne par action de l'acide sulfurique sur du fer est connue depuis longtemps. L'alchimiste du XVIe siĂšcle, Paracelse, entrevoit le dihydrogĂšne qu'il produit par rĂ©action entre le vitriol et le fer. En 1603, ThĂ©odore de Mayerne enflamme le dihydrogĂšne obtenu par le mĂȘme moyen. À partir de 1783, date de leur invention, les ballons Ă  gaz utiliseront entre autres gaz, du dihydrogĂšne produit par rĂ©action de l'acide sulfurique sur des copeaux de fer[30].

Au XIXe siÚcle, Justus von Liebig découvrit que l'acide sulfurique répandu dans le sol augmentait la quantité de phosphore disponible pour les plantes.

Berkeley Pit est une fosse massive remplie d'eau chargĂ©e d'acide sulfurique et de mĂ©taux lourds Ă  des taux trĂšs dangereux, Ă  cause d'une ancienne mine fermĂ©e en 1982. En 1995, on y trouva 342 oies mortes aprĂšs leur atterrissage sur l'eau toxique.

Vitriol et alchimie

Le lion vert, symbole alchimique du vitriol (gravure de Théodore de Bry).

Le mot vitriolum se lit au XIIIe siĂšcle, dans le Grand Albert (Ă©crit par un Pseudo-Albert le Grand).

Selon EugÚne Canseliet, le vitriol a pour synonymes le « lion vert » (chez Ripley), « l'émeraude des sages ».

« Le vitriol ordinaire, c'est-Ă -dire le sulfate de fer ou couperose du commerce, ne doit pas ĂȘtre confondu avec le vitriol des philosophes, loirs mĂȘme que Basile Valentin en eĂ»t fourni le procĂ©dĂ© trĂšs simple de fabrication, qui consiste, sans plus, Ă  calciner deux parties Ă©gales de soufre et de fer en limaille, et Ă  mettre le sulfure obtenu en digestion, au sein de l'eau de pluie. Le Rosaire des philosophes — Rosarium Philosophorum — le premier, Ă©tablit la diffĂ©rence[31]. »

Les alchimistes donnent au terme « vitriol » une signification Ă©sotĂ©rique, en l’interprĂ©tant comme un acronyme de Visita Interiora Terrae Rectificandoque Invenies Occultum Lapidem qui peut se traduire par « Visite l'IntĂ©rieur de la Terre, et en Rectifiant tu Trouveras la Pierre CachĂ©e ».

Le premier Ă  le signaler est, semble-t-il, GĂ©rard Dorn, un disciple de Paracelse, dans Congeries paracelsicae chemiae de transmutationibus metallorum, 1581, p. 144. L'idĂ©e prend corps chez Basile Valentin ; des gravures en ce sens se trouvent dans l'Ă©dition 1653 de l' Azoth de Basile Valentin (paru en 1624). On trouve l'emblĂšme chez Johann Neithold Aureum Vellus; oder GĂŒldenes Vleiss, Frankfurt (1733), mais, avant, sur le frontispice de l'Ă©dition de 1613 de La Toyson d'Or par Salomon Trismosin[32] - [33]. Dans son Testament (1651), Basile Valentin Ă©crit ceci :

« Le Vitriol est un notable et important minĂ©ral auquel nul autre, dans la nature, ne saurait ĂȘtre comparĂ©, et cela parce que le Vitriol se familiarise avec tous les mĂ©taux plus que toutes les autres choses ; il leur est trĂšs prochainement alliĂ©, puisque, de tous les mĂ©taux, l’on peut faire un vitriol ou cristal ; car le vitriol et le cristal ne sont reconnus que pour une seule et mĂȘme chose
 Car, bien que tous les mĂ©taux et minĂ©raux soient douĂ©s de grandes vertus, celui-ci nĂ©anmoins, savoir le Vitriol, est seul suffisant pour en tirer et faire la bĂ©nite pierre [philosophale], ce que nul autre au monde ne pourrait accomplir seul Ă  son imitation. »

Pierre-Jean Fabre, médecin et alchimiste de Castelnaudary, dans son Abrégé des secrets chymioques (1636) lut dans « vitryol » l'anagramme « l'or y vit ».

Notes et références

  1. ACIDE SULFURIQUE, Fiches internationales de sécurité chimique
  2. Masse molaire calculĂ©e d’aprĂšs « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  3. (en) Yitzhak Marcus, The Properties of Solvents, vol. 4, Angleterre, John Wiley & Sons, , 239 p. (ISBN 0-471-98369-1)
  4. « Sulfuric Acid », sur Hazardous Substances Data Bank (consulté le )
  5. Numéro index 016-020-00-8 dans le tableau 3.1 de l'annexe VI du rÚglement CE N° 1272/2008 (16 décembre 2008)
  6. « Acide sulfurique » dans la base de données de produits chimiques Reptox de la CSST (organisme québécois responsable de la sécurité et de la santé au travail), consulté le 24 avril 2009
  7. « Sulfuric acid », sur hazmap.nlm.nih.gov (consulté le )
  8. (en) William M. Haynes, CRC Handbook of Chemistry and Physics, Boca Raton, CRC Press/Taylor & Francis, , 93e Ă©d., 2670 p. (ISBN 9781439880494), p. 5-123
  9. (en) Norman N. Greenwood et A. Earnshaw, Chemistry of the elements, Oxford Boston, Butterworth-Heinemann, , 2e Ă©d., 1341 p. (ISBN 978-1-591-24291-8, OCLC 49708420).
  10. (en) Université de Calgary Reactions of Arenes. Electrophilic Aromatic Substitution.
  11. (en) R. E. Arvidson, F. Poulet, J.-P. Bibring, M. Wolff, A. Gendrin, R. V. Morris, J. J. Freeman,1 Y. Langevin, N. Mangold et G. Bellucci, « Spectral Reflectance and Morphologic Correlations in Eastern Terra Meridiani, Mars », Science, vol. 307, no 5715,‎ , p. 1591-1594 (ISSN 0036-8075, DOI 10.1126/science.1109509, lire en ligne)
  12. Seventh International Conference on Mars – 2007 J.-P. Bibring, Y. Langevin, F. Poulet, B. Gondet, N. Mangold, J. Mustard, R. Arvidson, V. Chevrie, C. Sotin et l'Ă©quipe OMEGA, « Mars Climatic Change and Geological History, Derived from the OMEGA/MEX Data ».
  13. (en) J.S. Kargel et Giles M. Marion, Lunar and Planetary Science XXXV (2004), « Mars as a salt-, acid-, and gas-hydrate world ».
  14. (en) ESA Science & Technology – 18 dĂ©cembre 2008 « Mars Express reveals a link between ferric oxides and sulfates in equatorial regions of Mars. »
  15. (en) ESA Mars Express News – 19 janvier 2006 « Sulphate deposits in Juventae Chasma ».
  16. (en) David C. Catling, « A chemical model for evaporites on early Mars: Possible sedimentary tracers of the early climate and implications for exploration », Journal of Geophysical Research – Planets, vol. 104, no E7,‎ , p. 16453-16469 (ISSN 0148-0227, DOI 10.1029/1998JE001020, lire en ligne)
  17. (en) Thomas M. Orlando, Thomas B. McCord et Gregory A. Grieves, « The chemical nature of Europa surface material and the relation to a subsurface ocean », Icarus, vol. 177, no 2,‎ , p. 528-533 (DOI 10.1016/j.icarus.2005.05.009, lire en ligne)
  18. (en) ChemGuide – 2002, « The Contact Process ».
  19. « Quand l’acide sulfurique se rĂ©gĂ©nĂšre », sur Living Circular (consultĂ© le )
  20. Meniai A.H (2012)Etude expĂ©rimentale et modĂ©lisation de la purification de l’Acide Sulfurique. ThĂšse de doctorat en gĂ©nie des procĂ©dĂ©s ; Laboratoire de l’IngĂ©nierie des ProcĂ©dĂ©s et d’Environnement (LIPE) du dĂ©partement Chimie Industrielle de la FacultĂ© des Sciences de l’IngĂ©nieur UniversitĂ© Mentouri, Constantine.
  21. Mazouzi, R., Khelidj, B., Karas, A., & Kellaci, A. (2014). RĂ©gĂ©nĂ©ration des huiles lubrifiantes usagĂ©es par processus de traitement Ă  l’acide. Journal of Renewable Energies, 17(4), 631-637.
  22. RABHI, Z., & MAMOUNI, K. (2019). Etude de la possibilité du régénération des huiles moteur usagées par processus de traitement a l'acide (Doctoral dissertation, Université Ahmed Draia-ADRAR).
  23. VORONINA, V., TROFIMOVA, E. G., BURYAK, V., & TIKHONOV, V. (1983). Régénération à l'acide sulfurique des produits pétroliers obtenus à partir des boues de pétrole avec recirculation de la boue acide. Neftepererabotka i Neftehimija (Moskva), (11), 9-11.
  24. Aroukh, Ă  propos de "Ś§ŚœŚ§ŚœŚ ŚȘŚ•Ś".
  25. Tossefot "Ś§Ś Ś§Ś ŚȘŚ•Ś Ś—ŚšŚȘŚ Ś“ŚŚ•Ś©Ś›Ś€Ś™" sur Talmud de Babylone, traitĂ© Guitine 19a.
  26. Tossefot "Ś§Ś Ś§Ś ŚȘŚ•Ś" sur Talmud de Babylone, traitĂ© Erouvin 13a.
  27. Conrad Gesner, Tresor des remedes secretz par Euonyme Philiatre. Livre physic, medical, alchymic, et dispensatif de toutes substantiales liqueurs, et appareil de vins de diverses saveurs, Chez la veuve Balthazar Arnoullet, (lire en ligne)
  28. Jean-Dominique Bourzat, Lecture contemporaine du 'Cours de Chymie' de Nicolas LĂ©mery, Ă©ditions du Cosmogone,
  29. James Glaisher, Wilfrid de Fonvielle, Camille Flammarion, Gaston Tissandier en 1870. Voyages AĂ©riens. 1870 (Google Livres)
  30. EugÚne Canseliet, L'alchime expliquée sur ses textes classiques, Jean-Jacques Pauvert, , p. 180
  31. Google Recherche d'image
  32. la toyson d'or de Salomon Trismosin

Voir aussi

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