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Aluminium

L'aluminium est l'élément chimique de numéro atomique 13, de symbole Al. Il appartient au groupe 13 du tableau périodique ainsi qu'à la famille des métaux pauvres.

Aluminium
Image illustrative de l’article Aluminium
Morceau d'aluminium.
Position dans le tableau périodique
Symbole Al
Nom Aluminium
Numéro atomique 13
Groupe 13
Période 3e période
Bloc Bloc p
Famille d'éléments Métal pauvre
Configuration Ă©lectronique [Ne] 3s2 3p1
Électrons par niveau d’énergie 2, 8, 3
Propriétés atomiques de l'élément
Masse atomique 26,981 538 6 ± 8 u
Rayon atomique (calc) 125 pm (118 pm)
Rayon de covalence 121 ± 4 pm[1]
Rayon de van der Waals 205 pm
État d’oxydation +3
ÉlectronĂ©gativitĂ© (Pauling) 1,61
Oxyde amphotĂšre
Énergies d’ionisation[2]
1re : 5,985 768 eV 2e : 18,828 55 eV
3e : 28,447 65 eV 4e : 119,992 eV
5e : 153,825 eV 6e : 190,49 eV
7e : 241,76 eV 8e : 284,66 eV
9e : 330,13 eV 10e : 398,75 eV
11e : 442,00 eV 12e : 2 085,98 eV
13e : 2 304,141 0 eV
Isotopes les plus stables
Propriétés physiques du corps simple
État ordinaire solide
Masse volumique 2,698 9 g·cm-3[3]
SystÚme cristallin Cubique à faces centrées
Dureté (Mohs) 1,5
Couleur blanc lustre métallique
Point de fusion 660,323 °C (congélation)[4]
Point d’ébullition 2 519 °C[3]
Énergie de fusion 10,79 kJ·mol-1
Énergie de vaporisation 294 kJ·mol-1 (1 atm, 2 519 °C)[3]
Volume molaire 10,00×10-6 m3·mol-1
Pression de vapeur 2,42×10-6 Pa
Vitesse du son 6 400 m·s-1 Ă  20 °C
Chaleur massique 897 J·K-1·kg-1 (solide, à 298 K)[5]
ConductivitĂ© Ă©lectrique 37,7×106 S·m-1
Conductivité thermique 237 W·m-1·K-1
Solubilité sol. dans NaOH, KOH ou Na2CO3 aqueux[6],

HCl (catalysée par CuCl2, HgCl2 ou une goutte de Hg),
HCl + H2O2,
H2SO4 dilué (catalysée par les ions Hg (II))[7]

Divers
No CAS 7429-90-5[8]
No ECHA 100.028.248
No CE 231-072-3
Précautions
SGH[9] - [10]
Pyrophorique :
SGH02 : Inflammable
Danger
H250, H261, P210, P222, P280, P231+P232, P335+P334 et P422
Stabilisé :
SGH02 : Inflammable
Attention
H228, H261, P210, P370+P378 et P402+P404
SIMDUT[11]
B6 : MatiÚre réactive inflammable
B6,
Transport[9] - [10]
Pyrophorique :
Stabilisé :

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

Le corps simple aluminium est un mĂ©tal mallĂ©able, argentĂ©, peu altĂ©rable Ă  l'air [note 1] et peu dense. C'est le mĂ©tal le plus abondant de l'Ă©corce terrestre et le troisiĂšme Ă©lĂ©ment le plus abondant aprĂšs l'oxygĂšne et le silicium ; il reprĂ©sente en moyenne 8 % de la masse des matĂ©riaux de la surface solide de la planĂšte. Il est, en rĂšgle gĂ©nĂ©rale, trop rĂ©actif pour exister Ă  l'Ă©tat natif dans le milieu naturel [note 2] : on le trouve combinĂ© Ă  plus de 270 minĂ©raux diffĂ©rents. Son minerai principal est la bauxite : il y est prĂ©sent sous forme d’oxyde hydratĂ© dont on extrait l’alumine. Il peut aussi ĂȘtre extrait de la nĂ©phĂ©line, de la leucite, de la sillimanite, de l'andalousite et de la muscovite.

Le mĂ©tal mis Ă  nu s'auto-passive immĂ©diatement par oxydation, mĂȘme en condition dĂ©favorable : une couche d'alumine Al2O3 impermĂ©able Ă©paisse de quelques nanomĂštres le protĂšge de la corrosion (les conditions favorables sont essentiellement : environnement peu chaud, peu humide, peu polluĂ©, peu salĂ© ; alliage de qualitĂ© adaptĂ©e). L'oxydabilitĂ© de l'aluminium doit ĂȘtre techniquement contrĂŽlĂ©e dans les processus industriels ; elle est mise Ă  profit dans certains d'entre eux (les deux principaux sont l'oxydation rapide amplifiĂ©e forcĂ©e anodique Ă©lectrolytique et le colmatage rapide par hydratation Ă  chaud).

Sa lĂ©gĂšretĂ©, sa rĂ©sistance Ă  la corrosion, sa mise en forme variĂ©e et sa coloration durable en font un matĂ©riau important et trĂšs utilisĂ© dans l'industrie et l'artisanat, malgrĂ© la technicitĂ© de sa mise en Ɠuvre, sous forme pure ou alliĂ©e, notamment dans l'aĂ©ronautique, les transports et la construction. Sa nature rĂ©active en fait Ă©galement un catalyseur et un additif dans l'industrie chimique ; il est ainsi utilisĂ© pour accroĂźtre la puissance explosive du nitrate d'ammonium.

En 2010, 211 millions de tonnes de bauxite ont été extraites dans le monde[13], l'Australie en assurant 33,2 % devant la Chine (19,0 %), le Brésil (15,2 %), l'Inde (8,5 %) et la Guinée (8,2 %). La Guinée détient à elle seule plus du quart des réserves mondiales connues de bauxite, estimées fin 2010 à 28 milliards de tonnes. La production mondiale d'aluminium métallique s'est élevée à 41,4 millions de tonnes en 2010[14], dont la Chine a réalisé 40,6 % avec 16,8 millions de tonnes, loin devant la Russie (9,3 %) et le Canada (7,1 %). Ce n'est pas un oligoélément, et c'est un contaminant croissant de l'environnement et de l'alimentation[15].

Histoire

Coupe d'honneur en aluminium rehaussée d'or, offerte à Jules-Xavier Saguez de Breuvery, maire de Saint-Germain-en-Laye.
Échantillon d'aluminium.
Lingot d’aluminium.

En 1807, Humphry Davy, aprĂšs avoir dĂ©couvert que le sodium et le potassium entraient dans la composition de l’alun (substance astringente servant Ă  fixer les teintures), suppose qu’il s’y trouve aussi un autre mĂ©tal, qu’il baptise « aluminium » (en latin, « alun » se dit alumen)[16]. Pierre Berthier dĂ©couvre dans une mine prĂšs des Baux-de-Provence en 1821 un minerai contenant de 50 Ă  60 % d’oxyde d’aluminium. Ce minerai sera appelĂ© bauxite.

En 1825, le chimiste et physicien danois Hans Christian Ørsted réussit à produire une forme impure du métal.

En 1827, Friedrich Wöhler approfondit les travaux d'Ørsted. Il isole l’aluminium par action du potassium sur le chlorure d’aluminium, obtenant une poussiĂšre grise d’aluminium. Il est le premier Ă  mettre en Ă©vidence les propriĂ©tĂ©s chimiques et physiques de cet Ă©lĂ©ment, dont la plus notable est la lĂ©gĂšretĂ©.

Le chimiste français Henri Sainte-Claire Deville amĂ©liore en 1846 la mĂ©thode de Wöhler en rĂ©duisant le minerai par le sodium. En 1854, il prĂ©sente Ă  l'AcadĂ©mie des sciences le premier lingot d'aluminium obtenu, Ă  l'Ă©tat fondu, par voie chimique[17]. Il publie ses recherches dans un livre en 1856. Cette mĂ©thode est utilisĂ©e de façon industrielle Ă  travers toute l’Europe pour la fabrication de l’aluminium (notamment en 1859 par Henry Merle dans son usine de Salindres, berceau de la sociĂ©tĂ© Pechiney), mais elle reste extrĂȘmement coĂ»teuse, donnant un mĂ©tal dont le prix Ă©tait comparable Ă  celui de l'or (1 200 et 1 500 F or/kg et l'argent 210 F/kg seulement). Le mĂ©tal est alors rĂ©servĂ© pour fabriquer des bijoux de luxe[18] ou de l’orfĂšvrerie rĂ©servĂ©e Ă  une Ă©lite. Il en est ainsi pour les coupes d'honneur (rĂ©alisĂ©es notamment par Paul Morin et Cie)[19] et les objets d'art fabriquĂ©s pour la cour impĂ©riale de NapolĂ©on III[20]. Ce dernier reçoit ses hĂŽtes de marque avec des couverts en aluminium, les autres convives devant se contenter de couverts en vermeil[21] - [22].

Les progrĂšs de l'Ă©lectricitĂ© et la dĂ©couverte, en 1886, d'une production de l'aluminium par Ă©lectrolyse, permettent de baisser les coĂ»ts de maniĂšre importante. DĂšs lors, l'aluminium trouve de nouvelles applications dans les ustensiles de cuisine et, en alliage, dans l'industrie de l'aĂ©ronautique (alliage duralumin moins cassant crĂ©Ă© en 1909) et le cĂąblage Ă©lectrique (almelec crĂ©Ă© en 1921 et utilisĂ© comme conducteur Ă©lectrique). En 1888, Charles Martin Hall et Alfred Ephraim Hunt crĂ©ent la Pittsburgh Reduction Company, la future Alcoa. En 1901 naĂźt l’Aluminium Association (AA), cartel qui rĂ©unit les entreprises des quatre seuls pays producteurs au monde (France, États-Unis, Allemagne, Royaume-Uni) et qui maintient le prix de l'aluminium stable alors que le cours des mĂ©taux concurrents subissent de plus grandes fluctuations[23]. À la fin des annĂ©es 1970, la production d’aluminium se contracte et l'arrivĂ©e de nouveaux concurrents (Canada, Australie, Russie) fait Ă©clater le cartel qui ne contrĂŽle plus son prix qui dĂ©cline[24].

  • 1855 : les nouveaux mĂ©taux sont exposĂ©s Ă  l’Exposition universelle de Paris. La sociĂ©tĂ© Pechiney est crĂ©Ă©e en France.
  • Le premier site industriel producteur d’aluminium au monde s’installe Ă  Salindres dans le Gard, et commence son activitĂ© dĂšs 1860.
  • 1876 : William Frishmuth rĂ©alise la premiĂšre coulĂ©e d’aluminium. En 1884, il rĂ©alise la coiffe du Washington Monument dans ce mĂ©tal.
  • 1886 : de maniĂšre indĂ©pendante, Paul HĂ©roult et Charles Martin Hall, dĂ©couvrent la mĂ©thode de production de l’aluminium en remarquant qu’il est possible de dissoudre l’alumine et de dĂ©composer le mĂ©lange par Ă©lectrolyse (procĂ©dĂ© HĂ©roult-Hall brevetĂ©) pour donner le mĂ©tal brut en fusion. Pour cette dĂ©couverte, Hall obtient un brevet (400655) la mĂȘme annĂ©e. Ce procĂ©dĂ© permet d’obtenir de l’aluminium de maniĂšre relativement Ă©conomique. La mĂ©thode mise au point par HĂ©roult et Hall est toujours utilisĂ©e aujourd’hui.
  • 1887 : Karl Josef Bayer dĂ©crit une mĂ©thode connue sous le nom de procĂ©dĂ© Bayer pour obtenir de l’alumine Ă  partir de la bauxite, en la dissolvant avec de la soude. Cette dĂ©couverte permet de faire entrer l’aluminium dans l’ùre de la production de masse.
  • 1888 : les premiĂšres sociĂ©tĂ©s de production d’aluminium sont fondĂ©es en Suisse, France et aux États-Unis.
  • Les premiĂšres piĂšces de monnaie circulantes en aluminium apparaissent en 1907, via la Royal Mint. De 1941 Ă  1959, la France a frappĂ© des piĂšces de monnaie de 50 c, F, F et F en aluminium. Auparavant, pendant la PremiĂšre Guerre mondiale et dans les annĂ©es 1920, de trĂšs nombreuses monnaies de nĂ©cessitĂ© avaient dĂ©jĂ  Ă©tĂ© frappĂ©es en France et Ă  l'Ă©tranger.

Isotopes

L'aluminium possĂšde 22 isotopes connus, avec des nombres de masse entre 21 et 42, ainsi que quatre isomĂšres nuclĂ©aires. Seul 27Al est stable, ce qui fait de l'aluminium un Ă©lĂ©ment monoisotopique. De petites quantitĂ©s du radioisotope 26Al, de demi-vie 0,717 Ma, existent dans la nature mais l'abondance de 27Al est telle qu'on considĂšre l'aluminium comme mononuclĂ©idique ; on lui attribue une masse atomique standard de 26,981 538 6(8) u. Tous les autres isotopes de l'aluminium ont des demi-vies infĂ©rieures Ă  min, et la plupart des demi-vies infĂ©rieures Ă  la seconde.

Datation par l'aluminium 26

Corps simple

Propriétés physiques

L’aluminium a une densitĂ© de 2,7 c'est-Ă -dire environ trois fois plus faible que celle de l’acier ou du cuivre.

L'aluminium pur est malléable (le second parmi les métaux) et ductile (le sixiÚme parmi les métaux). Les alliages d'aluminium pour corroyage et pour fonderie ont des propriétés mécaniques améliorées par rapport à l'aluminium pur, tout en restant facilement usinables et moulables.

Les produits en aluminium, lorsqu'ils ne sont pas traitĂ©s en surface, ont un aspect visuel argent-gris. Cette coloration est en partie due Ă  une mince couche d’oxyde (alumine) de cinq Ă  dix nanomĂštres qui se forme spontanĂ©ment et rapidement dans un milieu oxydant comme l’oxygĂšne de l’air. Dans des conditions normales d’exposition chimique, cette couche protectrice limite les diffĂ©rentes formes de corrosion (corrosion par piqĂ»res, filiforme, feuilletante, galvanique, corrosion sous contrainte[26]). Il est possible d’augmenter artificiellement l’épaisseur de cette couche d’oxydation — tout en donnant une teinte colorĂ©e — par anodisation, ou d'amĂ©liorer la rĂ©sistance Ă  la corrosion Ă  l'aide d'autres traitements de surface (e.g. thermolaquage[26]).

L’aluminium est un trĂšs bon conducteur Ă©lectrique et thermique, contrairement Ă  son oxyde qui est un excellent isolant. Il est paramagnĂ©tique et ne provoque pas d’étincelles.

L'aluminium est transparent aux neutrons[27], et devient transparent aux rayons ultraviolets extrĂȘmes lorsqu'il est bombardĂ© par un laser Ă  Ă©lectrons libres[28].

Propriétés chimiques

En solution, l’aluminium se trouve le plus gĂ©nĂ©ralement sous la forme d’ions Al3+. Il s’oxyde lentement Ă  froid et rapidement Ă  chaud pour former l’alumine Al2O3. L’action des acides sur l’aluminium produit l’ion citĂ© plus haut.

La rĂ©action de l'aluminium avec une solution aqueuse d'hydroxyde de sodium (soude) produit de l’aluminate de sodium et de l'hydrogĂšne gazeux, selon une rĂ©action exothermique d’équation :

2 Al + 2 (Na+, OH−) + 6 H2O ⟶ 2 (Na+, Al(OH)4−) + 3 H2.

Les hydroxydes d’aluminium s’obtiennent en gĂ©nĂ©ral en prĂ©cipitant une solution contenant des cations Al3+ Ă  l’aide d’une base. Cette mĂ©thode permet de former selon les conditions de prĂ©cipitation diffĂ©rentes phases cristallographiques telles que la bayĂ©rite, la boehmite, la gibbsite.

L’aluminium est aussi utilisĂ© en tant que rĂ©ducteur fort, notamment pour l’aluminothermie et en pyrotechnie dans les feux d'artifice, oĂč il joue un rĂŽle similaire au magnĂ©sium, Ă  moindre coĂ»t et avec une puissance plus grande.

Propriétés biologiques

Teneur de l'organisme humain en aluminium

L'organisme d'un sujet contemporain de pays industriel contient de 30 Ă  50 mg d'aluminium selon l'ATSDR en 1999, ou 50 Ă  150 mg selon le Römpp Lexikon Chemie en 2013[29]. L'ATSDR en 1999 l'estimait surtout prĂ©sent dans l’os (environ 50 %), le poumon (environ 25 %) et le foie (20 Ă  25 %), le reste Ă©tant partagĂ© dans d'autres organes, dont le systĂšme nerveux central et la rate. Une source plus rĂ©cente l'estime prĂ©sent Ă  environ 50 % dans les tissus pulmonaires, 25 % dans les tissus mous et 25 % dans les os. Les taux tissulaires (dont dans le poumon et le cerveau) augmentent avec l'Ăąge (environ 35 Ă  50 mg d'aluminium s'accumuleraient ainsi dans le corps durant la vie)[30] - [31] - [32].

Cependant, comme pour d'autres mĂ©taux toxiques, chez l'homme et chez d'autres espĂšces de mammifĂšres testĂ©es, pour une mĂȘme dose standardisĂ©e ingĂ©rĂ©e, les valeurs d'absorption corporelle de l'aluminium varient significativement selon les individus (selon l'Ăąge, l'Ă©tat des reins, et selon la gĂ©nĂ©tiques qui influe sur le niveau d'absorption gastro-intestinale de l'aluminium).
AprĂšs ingestion, le pic dans le plasma peut varier du simple au triple selon l'individu[33] - [34] - [35] - [36] - [37].

Pour l'aluminium injecté

Le traçage isotopique (isotope radioactif 26Al) dĂ©montre que 24 heures aprĂšs l’injection, 99 % de l’aluminium sanguin est passĂ© dans la fraction plasmatique. Peu Ă  peu, le taux intra-Ă©rythrocytaire augmente pour atteindre 14 %. L'aluminium se lie, dans le plasma, prĂ©fĂ©rentiellement Ă  la transferrine (80 %), et Ă  l'albumine Ă  hauteur de 10 %, les 10 % restants sont transportĂ©s par des protĂ©ines de bas poids molĂ©culaire (LMW). L'Al-transferrine se dĂ©pose surtout dans la rate et le foie (riches en rĂ©cepteurs-transferrine), pendant que l'Al-LMW se fixe dans l’os (qui ne contient pas de rĂ©cepteurs-transferrine)[38].

Pour l'aluminium ingéré

L'aluminium prĂ©sent dans les aliments (10 Ă  40 mg par jour, voire plus) est Ă  99 Ă  99,9 normalement Ă©liminĂ© dans les fĂšces, sans ĂȘtre absorbĂ© dans le tractus gastro-intestinal. Mais ce taux varie selon le composĂ© chimique, sa solubilitĂ©, le pH du bol alimentaire et la prĂ©sence Ă©ventuelle d'agents complexants chĂ©lateurs (tels que l'acide citrique du jus de citron peuvent augmenter l'absorption Ă  2 Ă  3 %). On estime que 1 ‰ et 3 ‰ de l'aluminium provenant de la nourriture et de l'eau potable sont absorbĂ©s dans le tractus gastro-intestinal[39], et plus chez des personnes dont la permĂ©abilitĂ© intestinale est anormalement Ă©levĂ©e (Cf. maladie cƓliaque)[40].

Chez une personne en bonne santĂ©, 83 % de cet aluminium ayant traversĂ© la barriĂšre intestinale sera ensuite peu Ă  peu Ă©liminĂ©, essentiellement via les reins (un rein en bon Ă©tat Ă©limine de 3 Ă  20 ”g l−1 d'urine)[41] - [42] - [43] - [44]. Des chĂ©lateurs (EDTA, dĂ©fĂ©roxamine, etc.) accĂ©lĂšrent cette Ă©limination.

Demi-vie dans l'organisme

La demi-vie dans l'organisme varie selon l'importance et la durĂ©e d’exposition et selon la durĂ©e de la redistribution de l’aluminium Ă  partir des organes qui l'ont stockĂ©. Elle peut durer plusieurs annĂ©es.

Elle est triphasique : en phase 1, la moitié de l'aluminium est éliminé en quelques heures, en phase deux, 50 % de ce qui reste est éliminé en quelques semaines, et il faut habituellement plus d'un an pour éliminer la moitié du reste[45].

Dans le compartiment osseux

Le systÚme osseux est l'un des réceptacles de l'aluminium[40]. On peut l'y détecter en colorant la matrice osseuse non décalcifiée par l'azurine solochrome (colorant permettant la détection de l'aluminium atomique à des taux de 0,03 %[40].

L'« encĂ©phalopathie aluminique » autrefois souvent associĂ©e Ă  l'ostĂ©omalacie[46] - [47] chez les personnes dialysĂ©es pour insuffisance rĂ©nale chronique a presque disparu aprĂšs Ă©limination de l'aluminium du dialysat, mais on retrouve parfois ensuite une partie de cet aluminium dans les os oĂč il est associĂ© Ă  l'hydroxyapatite[40]. Il a aussi Ă©tĂ© associĂ© Ă  l'exostose, une tumeur osseuse bĂ©nigne frĂ©quente[40].

Le taux d'aluminium augmente aussi dans l'os chez chez les personnes prenant rĂ©guliĂšrement des mĂ©dicaments anti-acides aluminiques et/ou ayant une permĂ©abilitĂ© intestinale anormalement Ă©levĂ©e (Cf. maladie cƓliaque)[40].

Dans les cas d'hémochromatose et de drépanocytose, l'aluminium est colocalisé avec le fer, pour une raison encore à préciser au milieu des années 2010ref name=Chappard2016/>.

La corrosion des implants prothétiques composés de titane grade V (TA6V est un alliage contenant 6% d'aluminium et 4% de vanadium) a également été observée dans une série de reprises de hanche ou de genouref name=Chappard2016/>.

Dans le cerveau

Des expĂ©riences indĂ©pendamment conduites aux États-Unis en Australie et en France ont clairement montrĂ© que de l'Al radiomarquĂ© est dĂ©tectĂ© dans le cerveau d'animaux de laboratoire 15 jour aprĂšs qu'ils ont consommĂ© une dose d'aluminium Ă©quivalente Ă  celle consommĂ©e par des humains buvant un unique verre d'eau traitĂ©e Ă  l'alun[48] - [49] - [50].
La demi-vie dans le sang est normalement d'environ 8 heures, mais si la fonction rénale est altérée, cette durée s'allonge, avec un risque accru d'accumulation délétÚre dans le corps (cerveau et os en particulier, par ex chez les dialysés)[31].

Voies d'exposition à l'aluminium et à ses divers composés

Les principales voies d'exposition sont les boissons et denrĂ©es alimentaires[51]. En particulier, les additifs alimentaires sont une source croissante d'exposition (chlorure d'aluminium, citrate d'aluminium, maltolate d'aluminium et autres complexes aluminium-acide alimentaire, phosphate d'aluminium, silicate d'aluminium, sulfate d'aluminium et autres espĂšces d'aluminium). Les additifs sont utilisĂ©s comme colorant de goĂ»ters et de desserts tels que croustilles de maĂŻs, glaces, gĂąteaux, ou encore des bonbons et confitures[51]. On en retrouve dans l'enrobage de comprimĂ©s de vitamines et de mĂ©dicaments et gĂ©lules para-mĂ©dicales[51]. C'est aussi un anti-agglomĂ©rant ajoutĂ© au sel, au cacao en poudre ou au lait en poudre, ou encore un Ă©mulseur qui accroĂźt la fondabilitĂ© des fromages, ou un agent levant des pains, gĂąteaux et d'autres produits de boulangerie industrielle. Il Ă©paissit des crĂšmes ou sauces et sert de liant des viandes dans les saucisses et la charcuterie. Il sert d'agent stabilisant, tampon, neutralisant, texturant et durcisseur pour les lĂ©gumes marinĂ©s ou les fruits confits[51]. Le fromage fondu de type prĂ©-coupĂ©, emballĂ© individuellement en contient une quantitĂ© importante (jusqu'Ă  50 mg par tranche sont autorisĂ©s aux États-Unis et au Canada)[52], et de nouveaux produits alimentaires Ă  base d'aluminium sont rĂ©guliĂšrement mis sur le marchĂ©[51].

D'autres sources sont certains matériaux en contact avec les aliments, et divers produits cosmétiques (en vente libre) et pharmaceutiques ou chirurgicaux[15]. L'aluminium est aussi absorbé par la peau, lors d'applications topiques à base d'aluminium (dont via des écrans solaires et des déodorants, y compris à base d'alun)[51]. Il est enfin injecté dans le muscle dans le cas de nombreux vaccins injectables (à adjuvant vaccinal aluminique).

Les employés de l'industrie de l'aluminium (fonderie en particulier), de l'impression et de l'automobile y sont en outre professionnellement exposés[53].

Les usines de potabilisation d'eaux de surface et les stations d'Ă©puration utilisent du sulfate d'alumine comme floculant et clarifiant[54] - [51]. Une directive europĂ©enne[55] a fixĂ© un seuil de prĂ©caution de 200 ”g/l Ă  ne pas dĂ©passer dans l'eau du robinet et les eaux de consommation[54]. En France en 2007, ce seuil Ă©tait respectĂ© dans plus de 97 % de 381 contrĂŽles. Dans ce pays selon l'AFSSA, « la part de l'exposition Ă  l'aluminium par l'eau de boisson constitue probablement moins de 5 % des apports quotidiens d'aluminium par voie alimentaire de la population »[56]. « Pour les eaux de dialyse, la limite de qualitĂ© fixĂ©e par la pharmacopĂ©e europĂ©enne et par la pharmacopĂ©e française est de 30 Â”g/l »[54].

Biodisponibilité pour l'organisme humain

Sa biodisponibilité et son taux d'absorption intestinale dépendent de divers facteurs :

  • forme de l'aluminium : mĂ©tal, vapeur, poudre ou nanoparticules (notamment Ă©voquĂ©es depuis les annĂ©es 2000 pour un usage potentiel comme agent clarificateur des eaux Ă  potabiliser[57], dont lors de la dĂ©salinisation solaire[58]), composĂ© organique, minĂ©ral ou organominĂ©ral, etc. ;
  • type d'acquisition : par ingestion[59] (aliments ou boissons contaminĂ©s tels que cacao et produits Ă  base de cacao (33 Â”g/g dans les annĂ©es 1980 en Allemagne), les Ă©pices (145 Â”g/g) et les feuilles de thĂ© noir (899 Â”g/g), la contamination augmentant en gĂ©nĂ©ral (dans les aliments frĂ©quemment consommĂ©s sur le marchĂ© allemand) selon l'ordre suivant : boissons > aliments d'origine animale > aliments d'origine vĂ©gĂ©tale ; toujours Ă  des taux rĂ©putĂ©s sans danger pour des personnes en bonne santĂ©[60], Ă©ventuellement par de l'aluminium provenant de couverts, d'emballages, ustensiles et contenants[61] - [62]), par inhalation ou percutanĂ©e) ;
  • pH : l'aciditĂ©, mĂȘme lĂ©gĂšre favorise sa dissolution et son assimilation, par ex en prĂ©sence d'acide citrique, de citrates[63] ou d'anions inorganiques) aini, Ă©ventuellement, que de la matrice (eau, aliments, mĂ©dicament ou produit de soin, etc.). Ainsi dans l'eau de boisson, le taux d'« aluminium libre » dans une solution d'hydroxyde d'aluminium est mille fois plus Ă©levĂ© Ă  pH 4,2 qu'Ă  pH lĂ©gĂšrement alcalin 7,4.
    Au dĂ©but des annĂ©es 2000, l'eau du robinet, eau minĂ©rale plate et eau minĂ©rale gazeuse), des jus de fruits et de boissons gazeuses en Espagne en contenaient de 4,2 Ă  165,3 ”g/l dans l'eau potable (n = 41) ; de 49,3 Ă  1 144,6 ”g/l dans les jus de fruits (n = 47) et de 44,6 Ă  1 053,3 ”g/l dans les boissons gazeuses (n = 88)[64]. Le matĂ©riau du contenant (bouteille de verre ou canette mĂ©tallique) influait aussi sur ces teneurs (le verre Ă©tant moins contaminant)[64]. Au vu de la consommation individuelle quotidienne moyenne de ces boissons en Espagne, l'apport alimentaire quotidien en Al ainsi fourni est d’environ 156 Â”g/personne et par jour[64].
    Une expĂ©rience a consistĂ© Ă  cuire dans une casserole en aluminium (telle qu'on en utilise frĂ©quemment en milieu rural dans le monde) du chou rouge avec diffĂ©rents produits alimentaire acides (jus de citron Ă  pH 2,6, vinaigre de vin et vinaigre de pomme Ă  cidre)[60]. RĂ©sultat : mĂȘme une faible aciditĂ© augmente la lixiviation de l'aluminium. Le jus de citron fait monter Ă  5,1 mg/100 g la teneur du chou rouge en Al[60]. La cuisson d'une sauce tomate (avec et sans sucre) fait respectivement grimper la teneur du chou en aluminium Ă  2,7±0,2 et 4,9±0,2 mg d'Al/100 g de sauce tomate[60] ; aprĂšs 48 h en rĂ©cipients d'aluminium au rĂ©frigĂ©rateur, ces Ă©chantillons montent respectivement Ă  2,8±0,2 et 5,0±0,2 mg d'aluminium par 100 g de sauce tomate[60].
    Ceci contribue Ă  expliquer que l'absorption intestinale de l'aluminium soit supĂ©rieure dans le dĂ©but du duodĂ©num (lĂ  oĂč le bol alimentaire est le plus acide), par rapport au reste de l'intestin[65] ;
  • prĂ©sence ou absence de chĂ©lateurs naturels dans l'alimentation[66] - [67].

Écotoxicologie

Phytotoxicité

Dans le monde, environ 50 % des terres arables sont naturellement acides et plus ou moins riches en aluminium natif (latĂ©rite, argiles, etc.). Quand le pH est infĂ©rieur Ă  5,0, l'aluminium devient biodisponible pour les plantes : leurs racines absorbent alors des ions Al3+ phytotoxiques (hormis pour des espĂšces tolĂ©rante Ă  l'aluminium) et Ă  partir de 4,5, il commence Ă  ĂȘtre mobile et biodisponible. L'aluminium perturbe le fonctionnement de nombreuses enzymes et protĂ©ines vĂ©gĂ©tales, allant jusqu'Ă  empoisonner la plante, par des mĂ©canismes encore mal compris.

Dans les années 1960-1970 le phénomÚne de pluies acides a aggravés cette situation, dont en suracidifiant les eaux de surfaces et les lacs (d'Europe du nord notamment), provoquant la dissolution et la destruction d'un plus grand nombre d'ions Al3+, affectant les plantes aquatiques et palustres. En SuÚde[68] et NorvÚge[69], ce lien a été scientifiquement établi dÚs les années 1970. L'acide sulfurique (alors principalement issu de la combustion de charbons et fuels non désoufrés) en se combinant avec le soufre produisait de l'hydroxysulfate d'aluminium phytotoxique[68] selon la réaction suivante :

Al(OH)3 + H2SO4 ⟶ Al(OH)SO4 + 2 H2O.

Dans ces contextes l'aluminium est un « facteur limitant majeur de la productivitĂ© des plantes dans les sols acides »[70]. Dans la cellule vĂ©gĂ©tale, il interagit nĂ©gativement aussi avec l'adĂ©nosine triphosphate (ATP) synthase, de mĂȘme qu'avec des protĂ©ines liĂ©es Ă  la paroi cellulaire ; et la glutathion S-transfĂ©rase (GST6) et la glutathion S-transfĂ©rase tau 19 (ATGSTU19) peuvent contribuer cette phytotoxicitĂ©.

L'antidote est un apport de calcium exogÚne. DÚs que le pH remonte au-dessus de 5,0 l'aluminium se lie à la surface des silicates (sous forme de cation hydroxy polymÚre). Dans la plante, le calcium atténue en outre l'inhibition de la croissance végétale induite par l'Al et il diminue l'accumulation du métal dans la plante, via un processus lié à des protéines impliquées dans le cycle de l'acide tricarboxylique (dit TCA)[70]

Des variétés plus tolérantes à l'aluminium ont été sélectionnées par les agriculteurs traditionnels, et on a récemment produit des plantes transgéniques (ex. : Arabidopsis) rendues plus tolérantes à l'aluminium[71] - [72] - [73] - [74].

Toxicologie

Dans les années 1980, chercheurs et médecins s'inquiÚtent du risque sanitaire de l'aluminium[75] - [76], notamment dans les groupes vulnérables tels que les enfants[77], les personnes ùgées et les personnes atteintes d'une néphropathie[78]. Ce métal est depuis les années 1990 considéré comme neurotoxique[79] - [80]

Mécanismes de toxicité

L'ion aluminium Al3+ est un pro-oxydant assez réactif :

  • il induit des dommages oxydatifs seul (ou en synergie avec le fer, en crĂ©ant des dommages peroxydants et un stress oxydatif, Ă  la suite de l'augmentation du peroxyde intracellulaire[81]) ;
  • il se combine Ă  l'ion superoxyde en gĂ©nĂ©rant du superoxyde d'aluminium, une espĂšce plus rĂ©active que le radical superoxyde[81] ;
  • il stabilise l'ion ferreux (Fe2+), empĂȘchant son oxydation en Fe3+[82], or Fe2+ induit une rĂ©action de Fenton trĂšs cytotoxique[81] ;
  • il interfĂšre nĂ©gativement avec l'Ă©lectrophysiologie cĂ©rĂ©brale[83] ;
  • On sait que chez les ions de mĂ©taux toxiques, la similitude de taille est plus importante que la similitude de charge pour expliquer les mĂ©canismes de substitution[84]. Or Al3+ est un petit ion Ă  charge fixe Ă©levĂ©e, dont la taille (Cf. rayon ionique efficace) permet qu'il se substitue au fer ferrique (Fe3+) et au magnĂ©sium (Mg2+), par exemple dans les enzymes et les protĂ©ines structurales qui intĂšgrent des mĂ©taux essentiels tels que le magnĂ©sium (Mg2+) et le fer ferrique (Fe3+)[84].
    On a ainsi montré que la substitution par Al3+ du Mg2+ dans les ATPases et d'autres des trois cents protéines dépendantes du Mg2+ modifie leur activité[85] - [86] - [87].
    Ceci explique que dans le systÚme circulatoire c'est une protéine de transport du fer qui transporte aussi 80 à 90 % d'aluminium plasmatique (le reste circulant sous une forme liée à l'albumine plasmatique, ou à des molécules de faible poids moléculaire tels que les citrates[88].
    Tant qu'il est lié à ces protéines, Al3+ n'est plus filtré par le rein. De plus la transferrine l'aide à traverser la barriÚre hémato-encéphalique et à pénétrer les cellules dotées de récepteurs à cette protéine[89]. C'est ainsi que l'Al3+ perturbe le métabolisme intracellulaire du fer et du magnésium dans le cerveau[90] - [91] ;
  • Al3+ dĂ©grade aussi le mĂ©tabolisme du calcium (Ca2+) en interfĂ©rant nĂ©gativement avec les voies de signalisation du Ca2+, en bloquant les canaux du Ca2+. Et il entre en rivalitĂ© avec ce cation pour les petits ligant tels que les phosphates[92] ;
  • son rapport charge/taille presque maximal implique que l'Al3+ se dissocie des ligands cellulaires 104 fois moins vite que Mg2+ et 108 fois moins vite que Ca2+[84] ;
  • l'aluminium alkylĂ© catalyse des polymĂ©risation (Ă  pression et tempĂ©rature ambiante)[93], en produisant par exemple du polyĂ©thylĂšne Ă  partir d'Ă©thylĂšne, comme l'a montrĂ© Karl Ziegler (rĂ©compensĂ© par un prix Nobel de chimie en 1963), ce qui fait Ă©voquer un rĂŽle possible Dans la Maladie d'Alzheimer, oĂč l'aluminium intracellulaire se lie aux peptides-tau et amyloĂŻde (A) qui polymĂ©risent pour former des filaments hĂ©licoĂŻdaux appariĂ©s Ă  chaĂźne droite (PHF) et des filaments A, respectivement. Toutefois, les polyadditions Ă©tudiĂ©es par Ziegler sont trĂšs distinctes de la formation des liaisons peptides rencontrĂ©es dans les protĂ©ines, si bien qu'il reste, selon Walton (2014), « Ă  dĂ©terminer si l'aluminium catalyse Ă©galement la polymĂ©risation dans les systĂšmes biologiques »[51].

Conséquences chez l'Humain

Une accumulation trop Ă©levĂ©e d’aluminium dans l’organisme (et il tend Ă  s'accumuler dans le cerveau avec l'Ăąge) peut jouer un rĂŽle dans divers maux comme :

  • certaines encĂ©phalopathie, dont l'« encĂ©phalopathie des dialysĂ©s » (ou « dĂ©mence des dialysĂ©s »)[94] observĂ©e dĂšs 1972, qui a pu ĂȘtre attribuĂ©e en 1978 Ă  l'aluminium contenu dans le dialysat (qui s'ajoute Ă  un apport oral d'hydroxyde d'aluminium visant Ă  contrĂŽler l'hyperphosphorĂ©mie du patient)[95]. La rĂ©glementation europĂ©enne impose maintenant aux centres de dialyse de mieux contrĂŽler l'exposition des dialysĂ©s Ă  l'aluminium, ce qui s'est traduit par une diminution de leurs taux sĂ©riques moyens, avec une diminution de 61,8 ± 47,5 ÎŒg·l-1 en 1988 Ă  25,78 ± 22,2 ÎŒg·l-1 en 1996[95] - [96]. L'une de complications au niveau du systĂšme nerveux central peut ĂȘtre la myofasciite Ă  macrophages[97] ;
  • l’épilepsie[98], y compris (chez le chat en laboratoire) via une exposition externe (telle qu'une crĂšme riche en aluminium)[99] ;
  • des troubles de mĂ©moire[100] et de l'apprentissage (selon le modĂšle animal[65]) ;
  • le psoriasis ;
  • les insuffisances hĂ©patorĂ©nales chroniques ; le foie de rats nourris 1 mois avec des aliments contenant chaque jour 34 ou 50 mg de chlorure d'alumine (AlCl3) par kg de poids corporel prĂ©sentent des altĂ©rations (« dommages pathologiques graves tels que : dilatation sinusoĂŻdale, congestion de la Veine centrolobulaire, accumulation de lipides et infiltration lymphocytaire ») et une augmentation significative des MNHEP, de la phosphatase alcaline, des transaminases (AST et ALT) et de la lactate dĂ©shydrogĂ©nase (LDH)[101]. Selon cette Ă©tude la propolis peut « antagoniser » la toxicitĂ© d'AlCl3[101] ;
  • l’anĂ©mie (en interfĂ©rant avec le mĂ©tabolisme du fer) [102] ;
  • l’ostĂ©omalacie (os cassants ou mous) [47] - [102] ;
  • des troubles du mĂ©tabolisme du glucose dans le cerveau[103] ;
  • l'intolĂ©rance au glucose ;
  • certaines pathologies cardiaques. Selon Novaes et al. (2018), l'aluminium bioaccumulĂ© dans l'organisme est cardiotoxique ; avec des lĂ©sions cardiaques dose-dĂ©pendantes)[104]. Chez le rat l'exposition chronique Ă  l'aluminium peut notamment induire une myocardite, une fibrose du cƓur et un dĂ©pĂŽt de glycoconjuguĂ©s. L'aluminium induit un dĂ©sĂ©quilibre microminĂ©ral intense ainsi qu'une oxydation de l'ADN gĂ©nomique, au sein du tissu cardiaque, de mĂȘme qu'une dĂ©gĂ©nĂ©rescence Ă©tendue des organites dans les cardiomyocytes[104]. Ces anomalies (structurelles et ultrastructurales) du tissu cardiaque entraĂźnant une large perte de parenchyme (qui induit en rĂ©action une expansion stromale compensatoire), un infiltrat inflammatoire diffus, un dĂ©pĂŽt anormal de glycoconjuguĂ© et de collagĂšne, une subversion et un effondrement du rĂ©seau de collagĂšne, des signes de vascularisation rĂ©duite du cƓur, un gonflement mitochondrial, une dĂ©sorganisation des sarcomĂšres, une dissociation des myofilaments et une fragmentation dans les cardiomyocytes[104]. Ce remodelage pathologique continu du cƓur exposĂ© chroniquement Ă  l'aluminium pourrait ĂȘtre associĂ© Ă  des effets pro-inflammatoires et pro-oxydants induits par ce mĂ©tal, selon des mĂ©canismes encore Ă  prĂ©ciser[104] mais pouvant conduire Ă  l' arrĂȘt cardiaque.

Ce métal commun est depuis plusieurs décennies soupçonné de jouer un rÎle dans la maladie d'Alzheimer pour les patients soumis à une exposition chronique à ce métal[105] - [80]. AprÚs 40 ans de recherche, en 2018, il n'y a pas de preuve d'association entre la maladie et ce métal[106] - [107].

Alimentation

Les apports quotidiens en aluminium varient considĂ©rablement selon l'Ăąge et le type et la quantitĂ© d'aliments ingĂ©rĂ©s. La FDA a estimĂ© qu'au dĂ©but du XXIe siĂšcle, un humain en ingĂšre de 2 Ă  14 mg par jour (selon l'Ăąge, le sexe et le type de rĂ©gime alimentaire). À titre d'exemple, selon des estimations rĂ©centes :

  • en Europe, un Allemand moyen subit un apport alimentaire Ă©gal Ă  environ 50 % de l'apport hebdomadaire tolĂ©rable (AHT, Ă©tabli Ă  mg/kg de poids corporel/semaine pour une personne en bonne santĂ© par l'Agence europĂ©enne de sĂ©curitĂ© des aliments, l'EFSA)[15]. Les nourrissons et jeunes enfants peuvent lĂ©gĂšrement dĂ©passer cet AHT, notamment les nourrissons qui ne sont pas exclusivement allaitĂ©s au sein et les jeunes enfants soumis Ă  un rĂ©gime alimentaire riche en soja, sans lactose, ou hypoallergĂ©nique)[15]. En ajoutant l'aluminium issu des produits cosmĂ©tiques et pharmaceutiques et des matĂ©riaux de contact alimentaire composĂ©s d'aluminium non revĂȘtu, un dĂ©passement significatif de l'AHT fixĂ© par l'EFSA (et mĂȘme du taux provisionnel de mg/kg de poids corporel/semaine proposĂ© par un comitĂ© d'experts FAO/OMS sur les additifs alimentaires) peut se produire mĂȘme chez l'adulte. Des taux Ă©levĂ©s d'aluminium ont Ă©tĂ© constatĂ©s chez les adolescents (11-14 ans). Les auteurs de l'Ă©tude jugent ces chiffres reprĂ©sentatifs des consommateurs europĂ©ens et d'autres pays dans le monde (dont en Belgique[108]). Ils rappellent qu'il est toxicologiquement souhaitable de ne pas rĂ©guliĂšrement dĂ©passer l'apport tolĂ©rable Ă  vie ; il faut donc rĂ©duire l'exposition globale de la population gĂ©nĂ©rale Ă  l'aluminium[15] ;
  • aux États-Unis, au dĂ©but des annĂ©es 1990 selon le modĂšle d'exposition alimentaire de la Food and Drug Administration (FDA) Total Diet Study, l'apport journalier d'aluminium variait de 0,7 mg/j pour les nourrissons de 6 Ă  11 mois, Ă  11,5 mg/j pour les hommes de 14–16 ans. Et un homme adulte moyen en ingĂ©rait 8 Ă  9 mg/j, alors qu'une femme en ingĂ©rait un peu moins (mg/j). L'apport provenait surtout des aliments prĂ©parĂ©s avec des additifs alimentaires Ă  base d'aluminium (produits cĂ©rĂ©aliers et les fromages fondus en particulier)[109]. Au dĂ©but des annĂ©es 1990 toujours, selon Greger[110] : 1 Ă  10 mg/j proviendraient d'aliments frais (fruits, lĂ©gumes, viande et poisson non transformĂ©s), et 50 % des AmĂ©ricains ingĂ©reraient en outre jusqu'Ă  24 mg/j d'aluminium sous forme d'additifs ; 45 % ingĂ©reraient de 24 Ă  95 mg/j et environ 5 % en ingĂšreraient plus de 95 mg/j ; cette estimation Ă©tant alors la premiĂšre[111] Ă  tenir compte des taux d'aluminium dĂ©clarĂ©s ajoutĂ©s aux aliments par les fabricants eux-mĂȘmes Ă  la fin des annĂ©es 1970[112] ;
  • un Japonais moyen (en 2006-2010) ingĂšre 41,1 Â”g/kg et par jour d'aluminium, soit respectivement 2 363 Â”g/personne et par jour, Ă  comparer Ă  2,31 Â”g/kg de poids corporel/jour d'arsenic total, soit 138 Â”g/kg par personne/jour ; ou 0,260 Â”g/kg et par jour d'arsenic inorganique, soit 15,3 Â”g/kg par personne/jour ; ou 0,092 8 Â”g/kg et par jour de plomb, soit 5,40 Â”g/kg par personne/jour[113].
    L'apport journalier variant selon le sexe (TA, Pb et Al) principalement en raison de la quantité d'aliments ingérés[113] ;
  • au dĂ©but du XXIe siĂšcle, 30 % des Chinois absorbaient trop d'aluminium, dĂ©passant la ration hebdomadaire tolĂ©rable provisoire (PTWI)[114] ;
    À Hong Kong, l'analyse de 256 Ă©chantillons de nourriture de plats prĂ©parĂ©s ou de boulangerie prĂ©sentaient des taux Ă©levĂ©s d'aluminium (pain / petit pain / gĂąteau cuit Ă  la vapeur en contenaient en moyenne 100–320 mg/kg), et les muffins, crĂȘpes / gaufres, tarte Ă  la noix de coco et gĂąteaux en moyenne : 250, 160, 120 et 91 mg/kg respectivement ; les mĂ©duses (en plat prĂ©parĂ©) en contenaient en moyenne 1 200 mg/kg. Des additifs alimentaires contenant de l'aluminium Ă©taient souvent trĂšs utilisĂ©s dans ces produits. À ces sources s'ajoutent les sources alimentaires naturelles, les matĂ©riaux en contact avec les aliments ou d'autres tels que la boisson. Les auteurs ont conclu qu'« un risque pour certaines populations consommant rĂ©guliĂšrement des aliments contenant des additifs alimentaires contenant de l'aluminium ne peut ĂȘtre exclu »[115].

On sait au moins depuis les années 1990 que la cuisson d'aliments acides en contact avec une feuille d'aluminium (en papillote
) ou le contact de marinades ou sauces acides (sauce tomate par ex.) avec ces feuilles est l'une des principales sources de contamination de nos aliments en aluminium[116] - [117] - [118] - [119] - [78].

L'aluminium est aussi abondamment utilisé comme additif et colorant (colorant alimentaire), son numéro SIN est E173[120] - [121].

Respiratoire

L'aluminium n'est pas classé comme substance cancerigÚne par le CIRC. Cependant, La production d'aluminium est classée comme cancérigÚne du groupe 1 (cancérigÚne avéré pour l'Homme) (c'est à dire pour les travailleurs réalisant la production d'aluminium et exposés à des fortes doses de maniÚre chronique) [122].

Cosmétiques

On dĂ©nombre plus de 25 substances composĂ©es d'aluminium susceptibles d'ĂȘtre prĂ©sentes dans des produits cosmĂ©tiques, notamment dans les dĂ©odorants (sous forme de sels d'aluminium). Parmi celles-ci, le chlorohydrate d’aluminium est l’une des plus utilisĂ©es pour ses propriĂ©tĂ©s antitranspirantes[102].

Rapport d'expertise de l'Afssaps (2011)

Un rapport de l'Afssaps publiĂ© en 2011 souligne le manque de donnĂ©es pertinentes quant au risque que reprĂ©sente l’absorption cutanĂ©e de l’aluminium contenu dans les produits cosmĂ©tiques. Il dĂ©plore la « qualitĂ© insuffisante des Ă©tudes publiĂ©es » et le fait que celles-ci ne rĂ©pondent pas aux exigences actuelles[102]. Un autre rapport de la Commission europĂ©enne datant de 2014 va Ă©galement dans de sens[123].

Cependant, sur la base de données chez l'Homme, le rapport de l'Afssaps détermine à 1,2 % la concentration maximale en aluminium ne présentant pas de risque osseux ou neurotoxique, pour une application quotidienne à long terme de produit cosmétique[102].

Il ajoute que les données épidémiologiques ne permettent pas d'établir un lien concluant entre exposition cutanée et orale à l'aluminium et l'apparition d'un cancer[102].

L'Afssaps recommande finalement :

  • aux producteurs de cosmĂ©tiques, de limiter la concentration d'aluminium dans les produits dĂ©odorants et anti-transpiration Ă  0,6 % (la limite lĂ©gale, concernant uniquement le chlorhydrate d'aluminium et le zirconium anhydre, est de 20 %)[102] ;
  • aux consommateurs, d'Ă©viter par prĂ©caution d'utiliser des cosmĂ©tiques contenant de l'aluminium sur des peaux lĂ©sĂ©es ou irritĂ©es (par exemple aprĂšs le rasage, ou toute autre lĂ©sion cutanĂ©e de type micro-coupures). Le rapport prĂ©conise Ă©galement que cette recommandation figure sur les conditionnements des produits concernĂ©s[102].
Dosage dans les emballages et substrats destinés au contact alimentaire

Pour ces produits, notamment quand ils sont destinés au contact alimentaire, le BFR allemand a récemment (mai 2021) proposé une méthode d'analyse de l'extrait à l'eau ultrapure (froide ou chaude, dans des récipients de verre préalablement plusieurs fois nettoyés à l'acide nitrique et plusieurs fois bien rincés à l'eau ultra pure) de résidus d'aluminium pour ces sources possible de contamination de l'alimentation ou de la peau humaine ; le BRF a aussi publié des conseils pour le traitement ultérieur des échantillons et demande que les produits analysés soient « utilisés en totalité ou dans une proportion représentative »[124].

Autres Ă©tudes

Une Ă©tude parue en dans la revue scientifique Journal of Applied Toxicology publiant des articles de recherches originales concernant la toxicologie montre in vitro les effets nĂ©fastes des sels d’aluminium (chlorhydrate d’aluminium et chlorure d'aluminium) sur les cellules Ă©pithĂ©liales mammaires humaines[125].

Vaccins et dispositifs médicaux

Des cas particuliers sont certains adjuvants de vaccins, et l’eau pour la dilution des concentrĂ©s pour hĂ©modialyse, lorsqu’elle provient d’une station de production inefficace, ainsi que les poches de nutrition parentĂ©rale. Dans ces derniers cas, l'aluminium est directement injectĂ© dans le systĂšme sanguin ou dans le muscle (autrefois la vaccination pouvait ĂȘtre sous-cutanĂ©e, mais elle est devenue intramusculaire)[126].

La campagne massive de vaccination à la suite de la grippe A (H1N1) de 2009-2010 a relancé la polémique sur les risques de santé liés à cet élément, car 47 % des vaccins commercialisés contiennent comme adjuvant de l'aluminium[127].

En 2004, aprÚs une étude épidémiologique, le Conseil de l'AFSSAPS[128] conclut qu'en l'état actuel des connaissances, aucun syndrome clinique spécifique n'est retrouvé associé à la vaccination avec des vaccins contenant des adjuvants aluminiques.

En 2013, selon un rapport « Aluminium et vaccins » du Haut Conseil de la santĂ© publique (HCSP), les donnĂ©es scientifiques disponibles ne permettent pas de remettre en cause la sĂ©curitĂ© des vaccins contenant de l’aluminium. Le HCSP met en garde contre « les consĂ©quences, en matiĂšre de rĂ©apparition de maladies infectieuses, [
] rĂ©sultant d’une remise en cause des vaccins contenant de l’aluminium en l’absence de justification scientifique[129] ».

En 2016, l'Académie de pharmacie a produit un rapport sur les adjuvants aluminiques de vaccins. Elle constate aussi que le lien de cause à effet entre la présence persistante de l'aluminium au niveau du site d'injection du vaccin et son incorporation du métal dans les macrophages, et la MFM n'est pas démontré[130].

Lors de certaines opĂ©rations chirurgicales ou mĂ©dicales, des appareils rĂ©chauffent des fluides ou du sang Ă  perfuser aux patients. Certains matĂ©riels (ex en 2019 : enFlow IV fabriquĂ© par Vyaire Medical utilisent de plaques d'aluminium non revĂȘtues ; Ă  n'utiliser « que si aucune alternative n'est disponible en raison du risque de toxicitĂ© de l'aluminium, a averti l'agence britannique des dispositifs mĂ©dicaux » ; ces plaques libĂšrent dans les solutions d'Ă©lectrolyte Ă©quilibrĂ©es qui entrent en contact avec elles des taux d'aluminium potentiellement nocifs pour le patient[131].

The Keele Meetings on Aluminium

En Grande-Bretagne, à l'université de Keele, The Birchall Centre abrite, depuis 1992, The Bioinorganic Chemistry of Aluminium and Silicon research qui étudie les effets de l'aluminium sur la santé humaine, et organise, depuis 2005, un colloque annuel, le Keele meeting qui fait le point sur ses découvertes[132].

En 2015, le 11e Keele Meeting[133], tenu du au , Ă  l'universitĂ© de Lille, « alerte sur les risques croissant de l’aluminium sur la santĂ© humaine. Les suspicions de toxicitĂ© deviennent des certitudes » :

« Il est essentiel que nous levions le sujet de l'Ă©cotoxicitĂ© de l'aluminium et de son rĂŽle dans les maladies humaines et plus particuliĂšrement celles du systĂšme nerveux central dont la maladie d'Alzheimer. Il est Ă©vident que nous sommes confrontĂ©s quotidiennement Ă  l'aluminium dans des domaines oĂč son innocuitĂ© n'a jamais Ă©tĂ© testĂ©e et encore moins dĂ©montrĂ©e comme la vaccination, l'immunothĂ©rapie et les cosmĂ©tiques »

— Christopher Exley (en), professeur en chimie bioinorganique Ă  l'universitĂ© de Keele et directeur scientifique du colloque)[134].

État des connaissances toxicologiques

  • Le groupe Nerf-Muscle du dĂ©partement de pathologie de l'hĂŽpital Henri-Mondor de CrĂ©teil, et le groupe d’études et de recherche sur les maladies musculaires acquises et dysimmunitaires (GERMMAD) de l’Association française contre les myopathies dĂ©cĂšlent un syndrome qu'ils appellent « myofasciite Ă  macrophages » (MFM), qui sera histologiquement dĂ©fini en 1998 puis mĂ©dicalement dĂ©fini en 2003[135].
  • , la direction gĂ©nĂ©rale de la SantĂ© (DGS, ministĂšre de la SantĂ©) saisit les agences de sĂ©curitĂ© sanitaire (Afssaps/Afssa/InVS) Ă  propos des risques de l’aluminium pour la population (notamment concernant la maladie d'Alzheimer).
  • Fin 2000, l’Agence nationale de sĂ©curitĂ© du mĂ©dicament et des produits de santĂ© (Afssaps) dĂ©cide de faire un point sur l'aluminium dans les produits de santĂ© (voir rendu du rapport en 2003)
  • En 2001, des indices forts penchent en faveur d'une hypothĂšse associant l'aluminium contenu dans les vaccins Ă  la myofasciite Ă  macrophages car il est retrouvĂ© dans des biopsies musculaires[136].
  • En 2003, dans le rapport « Évaluation des risques sanitaires liĂ©s Ă  l’exposition de la population française Ă  l’aluminium » (Afssaps/Afssa/InVS 2003), l'agence conclut qu'on manque encore de donnĂ©es pertinentes quant Ă  l’absorption cutanĂ©e de l’aluminium contenu dans les produits cosmĂ©tiques. L'Afssaps dĂ©cide de s'auto-saisir du sujet. L'InVS concluait Ă  un manque de donnĂ©es suffisantes pour confirmer ou infirmer les consĂ©quences de l’aluminium sur la santĂ©. Par exemple, la qualitĂ© des eaux de boisson est trĂšs suivie, mais non les effets des emballages en aluminium[137].
  • En 2004, une Ă©tude de Darbre et al. (2003) Ă©voque un risque de cancĂ©rogĂ©nicitĂ© pour le sein chez les femmes utilisant des antitranspirants Ă  base d’aluminium. La DGS interroge l'Afssaps Ă  ce sujet.
  • En , l'Afssaps, via un rapport[138] sur l'« Évaluation du risque liĂ© Ă  l'utilisation de l'aluminium dans les produits cosmĂ©tiques » demande aux fabricants de dĂ©odorants et d'antiperspirants de diminuer la teneur de ces produits en composĂ©s d'aluminium (l'industrie des cosmĂ©tiques est susceptible d'utiliser au moins vingt-cinq composĂ©s de l’aluminium, dont principalement le chlorohydrate d'aluminium comme antitranspirant. L'aluminium provoque une rĂ©traction des pores et a une action bactĂ©ricide) ou de le remplacer par des alternatives. Selon l'Afssaps, 18 % des sels d’aluminium d'un dĂ©odorant traversent la peau blessĂ©e ou irritĂ©e (aprĂšs rasage ou Ă©pilation par exemple). L'Agence demande qu'un avertissement figure sur les boites, et demande aux fabricants de ne pas dĂ©passer 0,6 % du produit alors que certains dĂ©odorants contiennent jusqu'Ă  plus de 20 % d'aluminium. En 2012, aucune de ces recommandations n'avait Ă©tĂ© suivie par les grands industriels de la cosmĂ©tique. L'Afssaps a intĂ©grĂ© pour former son nouvel avis la « rĂ©cente Ă©tude d’absorption cutanĂ©e fournie par les industriels du secteur cosmĂ©tique, donnĂ©e manquante dans le rapport de 2003 », et « une synthĂšse des donnĂ©es toxicologiques, en partie basĂ©e sur le rĂ©cent avis Ă©mis par l'AutoritĂ© europĂ©enne de sĂ©curitĂ© des aliments » (EFSA)[139] - [140].
  • En , France 5 diffuse un documentaire, Aluminium, notre poison quotidien[141], qui fait le point sur l'exposition des populations aux sels d'aluminium solubles. À cette occasion, une association de mĂ©decins, l'Association SantĂ© Environnement France, alerte sur l'importance de sensibiliser sur la toxicitĂ© de ce mĂ©tal.
  • Le , TF1 diffuse lors du Journal de 20 heures un reportage[142] qui indique que le Dr Olivier Guillard et le Pr Alain Pineau ont prouvĂ© que les sels d'aluminium (chlorhydrate d’aluminium et chlorure d'aluminium) contenus dans les dĂ©odorants et antitranspirants passent dans le sang et ce d'autant plus facilement quand la peau est lĂ©sĂ©e, Ă©pilĂ©e ou rasĂ©e. Cette dĂ©couverte a fait l'objet de plusieurs publication dans des revues scientifiques : Toxicology Mechanisms and Methods[143] et dans Journal of Inorganic Biochemistry[144] Selon ce mĂȘme reportage, les industriels du cosmĂ©tique quant Ă  eux considĂšrent qu'il n'y a aucune raison de remettre en cause leurs pratiques.
  • En mars 2013, la chaĂźne Arte consacre une soirĂ©e Thema Ă  la toxicitĂ© de l'aluminium[145] : effet des excipients dus Ă  l'aluminium ; industrie des produits dĂ©rivĂ©s ; prĂ©sence dans l'eau du rĂ©seau de ville ; effet sur les maladies du cerveau. Le film documentaire Planet Alu de Bert Ehgartner (en) est diffusĂ©.

Alliages remarquables et utilisations

Une des premiĂšres statues coulĂ©es en aluminium (1893), L’Ange de la charitĂ© chrĂ©tienne souvent appelĂ© Eros trĂŽnant sur le Shaftesbury Memorial situĂ© Ă  Piccadilly Circus, Ă  Londres.

En tonnage et en valeur, l’aluminium est le mĂ©tal le plus utilisĂ© aprĂšs le fer, grĂące Ă  sa lĂ©gĂšretĂ© et sa bonne conductivitĂ© Ă©lectrique et thermique. L’aluminium pur est mou et fragile et donc facilement dĂ©formable, mais avec des petites quantitĂ©s de cuivre, magnĂ©sium, manganĂšse, silicium et d’autres Ă©lĂ©ments, il peut former des alliages aux propriĂ©tĂ©s variĂ©es. On distingue deux grandes catĂ©gories : les alliages d'aluminium pour corroyage et les alliages d'aluminium de fonderie.

Parmi les secteurs utilisant l’aluminium mĂ©tal, on peut citer :

Production

Gisements

L’aluminium est le troisiĂšme Ă©lĂ©ment le plus abondant dans la croĂ»te terrestre (8 % de la masse) aprĂšs l’oxygĂšne et le silicium[148]. Il se trouve dans la plupart des roches classiques sous forme d'oxyde[note 3], et non sous forme mĂ©tallique[148]. Le principal minerai de l'aluminium est la bauxite, qui contient environ 52 % d'alumine[148].

Extraction

Production mondiale d’aluminium.
Production mondiale d’aluminium primaire[149].

La premiÚre étape consiste à extraire l'alumine (Al2O3) d'un minerai (habituellement la bauxite) selon le procédé Bayer ou le procédé Orbite. Dans le cas du procédé Bayer, la bauxite est traitée par une solution de soude.

On obtient un prĂ©cipitĂ© de Al(OH)3 qui donne de l’alumine par chauffage.

L’aluminium est extrait par Ă©lectrolyse : l’alumine est introduite dans des cuves d’électrolyse avec des additifs comme la cryolithe (Na3AlF6), le fluorure de calcium (CaF2), le fluorure de lithium et d’aluminium (Li3AlF6) et le fluorure d’aluminium (AlF3) afin d’abaisser le point de fusion de 2 040 °C Ă  960 °C.

La production d’une tonne d’aluminium nĂ©cessite de quatre Ă  cinq tonnes de bauxite. Elle nĂ©cessite entre 13 000 et 17 000 kWh (entre 47 et 61 GJ). Lors de l’électrolyse, sont Ă©mis des gaz tels que du dioxyde de carbone (CO2), du monoxyde de carbone (CO), des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), et des fluorures gazeux. Dans les meilleures usines, le CO et les HAP sont brĂ»lĂ©s ou recyclĂ©s comme source de carbone, et les fluorures sont retournĂ©s dans le bain d’électrolyse.

Statistiques de production

Production d’aluminium primaire en milliers de tonnes[150]
Année Afrique Amérique
du Nord
Amérique
latine
Asie
hors Chine
Chine Europe
Ouest et Est
Divers Total mondial

moins la Chine

Total

mondial

1973 249 5 039 229 1 439 ND 2 757 2 304 12 017
1980 437 5 726 821 1 567 ND 3 595 3 244 15 390
1990 602 5 617 1 790 1 118 ND 3 561 6 826 19 514
2000 1 178 6 041 2 167 2 221 2 794

(11,3 %)

7 490 2 766 21 863

(88,7 %)

24 657
2005 1 753 5 382 2 391 3 139 7 806

(24,5 %)

8 546 2 888 24 099

(75,5 %)

31 905
2010 1 742 4 689 2 305 2 500 17 331

(40,9 %)

8 053 5 733 25 022

(59,1 %)

42 353
2014 27 517

(51,9 %)

25 523

(48,1 %)

53 040
2015 1 687 4 469 1 325 3 001 31 672

(54,7 %)

7 574 8 162 26 218

(45,3 %)

57 890
2016 31 873

(54,2 %)

26 927

(45,8 %)

58 800
2017 32 600

(54,3 %)

27 400

(45,7 %)

60 000
2018 36 485

(56,7 %)

27 851

(43,3 %)

64 336

À la production primaire, il faut ajouter la production secondaire Ă  partir de dĂ©chets recyclĂ©s (7,6 Mt en 2005).

Production d'aluminium primaire des principaux pays en 2014, en milliers de tonnes[151]

Pays Production % mondial
1 Drapeau de la RĂ©publique populaire de Chine Chine 27 517 51,9
2 Drapeau de la Russie Russie 3 488 6,6
3 Drapeau du Canada Canada 2 858 5,4
4 Drapeau des Émirats arabes unis Émirats arabes unis 2 296 4,3
5 Drapeau de l'Inde Inde 1 767 3,3
6 Drapeau des États-Unis États-Unis 1 710 3,2
7 Drapeau de l'Australie Australie 1 704 3,2
8 Drapeau de la NorvĂšge NorvĂšge 1 195 2,3
9 Drapeau du Brésil Brésil 962 1,8
10 Drapeau de BahreĂŻn BahreĂŻn 913 1,7
11 Drapeau de l'Islande Islande 749 1,4
12 Drapeau d'Afrique du Sud Afrique du Sud 745 1,4
13 Drapeau de l'Arabie saoudite Arabie saoudite 665 1,3
14 Drapeau du Qatar Qatar 612 1,2
15 Drapeau du Mozambique Mozambique 567 1,1
Total monde 53 040 100

D'aprĂšs mineralinfo.fr[152]

En 2022, la production d'aluminium primaire est arrĂȘtĂ©e dans certaines usines europĂ©ennes, notamment en Slovaquie, en raison de l'augmentation du coĂ»t de l'Ă©nergie[153].

Recyclage

L’aluminium a une excellente recyclabilitĂ©. Il nĂ©cessite 95 % d’énergie en moins, et 1 tonne d’aluminium recyclĂ© permet d’économiser 4 tonnes de bauxite (l’électrolyse de sĂ©paration rĂ©clame en effet beaucoup d’énergie). L’aluminium est quasiment recyclable Ă  l’infini sans perdre ses qualitĂ©s, mais Ă  une condition, ne pas fondre dans un mĂȘme bain des alliages de composition diffĂ©rente. Les producteurs refusent souvent une partie significative de l’aluminium de collecte dans les dĂ©chets mĂ©nagers.

Il y a donc une certaine spĂ©cialisation des alliages en fonction des domaines d’application. Le recyclage de l’aluminium a commencĂ© Ă  ĂȘtre pratiquĂ© dans les annĂ©es 1900 et a rĂ©guliĂšrement progressĂ© : dans la consommation d’aluminium en Europe, la part d’origine recyclage est passĂ©e de 50 % en 1980 Ă  plus de 70 % en 2000. Il existe diffĂ©rentes filiĂšres industrielles de rĂ©cupĂ©ration de l’aluminium.
AprĂšs la Seconde Guerre mondiale, une pĂ©nurie et les besoins de la reconstruction ont conduit Ă  refondre des alliages d’aluminium pour en faire des piĂšces n’exigeant pas de caractĂ©ristiques mĂ©caniques prĂ©cises, et en particulier des ustensiles de cuisine. La composition des alliages obtenus n’était pas apprĂ©ciĂ©e des fondeurs qui les qualifiaient de « cochonium ». Les casseroles et couverts ainsi rĂ©alisĂ©es se piquaient rapidement (corrosion par piqĂ»re), sous l’effet de l’aciditĂ© de certains aliments.

Recyclage en France

En France, l’aluminium des dĂ©charges, des dĂ©chets industriels et assimilĂ©s est rĂ©cupĂ©rĂ© et broyĂ© puis refondu par des affineurs d’aluminium pour produire l’« aluminium de seconde fusion ». Ce dernier est essentiellement utilisĂ© pour fabriquer des piĂšces de fonderie pour l’automobile (blocs moteur, culasses, pistons, etc.). L’aluminium « mĂ©nager » est rĂ©cupĂ©rĂ© avec les emballages dans le cadre du tri sĂ©lectif. Dans les centres de tri (en France et dans le monde), l’aluminium est triĂ© manuellement ou plus couramment grĂące Ă  des machines de tri par courants de Foucault inventĂ©es en 1984 par le thermodynamicien Hubert Juillet[154] - [155] - [156].

En 2009, en France, 32 % des emballages en aluminium ont Ă©tĂ© recyclĂ©s. Les petites canettes mĂ©talliques, les canettes Ă©crasĂ©es, les feuilles d’aluminium froissĂ©es, les capsules de cafĂ©, etc. Ă©taient rejetĂ©es par le processus de tri du fait de leur taille, de mĂȘme que le papier aluminium et divers composĂ©s contenant de l’aluminium (environ 50 000 t/an, rien que pour la France).

Afin d'amĂ©liorer le recyclage de ces emballages en aluminium, des industriels ont crĂ©Ă© le Club de l’emballage lĂ©ger en aluminium et en acier (CELAA)[157]. Ce dernier a rĂ©alisĂ© des expĂ©rimentations dans quatre dĂ©partements (Hauts-de-Seine, Var, Alpes-Maritimes et Lot) qui ont dĂ©montrĂ© qu'il Ă©tait tout Ă  fait possible de recycler des produits tels que les capsules de machines Ă  cafĂ©, les feuilles d’aluminium, les bouchons et couvercles. Les rĂ©sultats obtenus montrent qu'on peut ainsi aller jusqu'Ă  doubler les taux de recyclage de l'aluminium et augmenter le recyclage de l'acier de 10 %.

À la suite de ces expĂ©rimentations a Ă©tĂ© crĂ©Ă©, en partenariat avec Eco-Emballages et l'Association des Maires de France, le projet MĂ©tal qui vise Ă  amĂ©liorer le recyclage des emballages mĂ©talliques en fournissant des outils techniques et financiers aux centres de tri[158]. L'entreprise Nespresso accompagne ce projet avec la crĂ©ation du Fonds de dotation pour le recyclage des petits emballages mĂ©talliques qui apporte des soutiens financiers complĂ©mentaires pour recycler ces petits emballages. Plus de cinq cents collectivitĂ©s et trois millions d'habitants participent d'ores et dĂ©jĂ  Ă  ce projet et peuvent ainsi recycler l'ensemble de leurs emballages mĂ©talliques. Depuis 2015, les centres de recyclage Ă©quipĂ©s peuvent recycler les canettes[159].

Autres pays

Dans certains pays en voie de dĂ©veloppement, le recyclage non contrĂŽlĂ© de matiĂšres Ă  base d’aluminium conduit encore de nos jours Ă  rĂ©aliser des ustensiles alimentaires avec des teneurs en Ă©lĂ©ments nocifs (nickel, cuivre, etc.). NĂ©anmoins, le recyclage des alliages d’aluminium, effectuĂ© sĂ©rieusement, avec un contrĂŽle prĂ©cis de la composition, donne d’excellents rĂ©sultats[160].

Le recyclage de l’aluminium est une opportunitĂ© socio-Ă©conomique, notamment celles des pays en voie de dĂ©veloppement[161].

Les cinq premiers producteurs mondiaux

En 2006, les principaux producteurs d'aluminium primaire dans le monde sont : Rio Tinto, Rusal, Alcoa, Norsk Hydro et Chalco[162]. En 2018, Norsk Hydro sort de la liste des cinq principaux producteurs, qui devient, dans l'ordre : Chalco, Alcoa, Rio Tinto, Rusal et Xinfa[163].

Prix

Au , la tonne d'aluminium s'Ă©change au London Metal Exchange (LME) Ă  1 465 USD, soit 1 345 €, d'oĂč un prix au kilogramme de 1,35 €[164].

Au , la tonne d'aluminium s'Ă©change au LME Ă  3 405 USD, soit 3,08 €/kg.

Dangers de la production d'aluminium

Pollutions dues au processus de production

Trois types de pollutions directes sont engendrĂ©es par la production de l’aluminium[165] :

  • une pollution par les rejets de production d'alumine Ă  partir de la bauxite, dites boues rouges stockĂ©es dans des aires protĂ©gĂ©es par des digues ; ces boues sont caustiques (soude) et contiennent divers mĂ©taux ;
  • une pollution fluorĂ©e lors de la transformation de l’alumine en aluminium ;
  • des rejets gazeux au-dessus des cuves d’électrolyse, qui doivent ĂȘtre captĂ©s.

La production d'aluminium aussi nĂ©cessite de grandes quantitĂ©s d’électricitĂ© (deux fois plus que pour la production d'acier), produite souvent par des centrales polluantes. En Islande cette Ă©nergie est produite par la gĂ©othermie, mais le minerai doit ĂȘtre transportĂ© car l'Islande ne possĂšde pas de gisement de bauxite.

Alcoa et Rio Tinto ont annoncé le avoir mis au point, avec le soutien des autorités canadiennes et québécoises ainsi que d'Apple, un nouveau procédé « zéro émission » pour la production d'aluminium, qu'ils comptent utiliser à partir de 2024 dans une nouvelle usine au Québec ; alors que le procédé d'électrolyse classique utilise des électrodes à base de carbone, provoquant les émissions de gaz à effet de serre, les deux partenaires ont remplacé ce carbone par de nouveaux matériaux brevetés par Alcoa, dont le seul sous-produit est de l'oxygÚne pur ; pour développer ce nouveau procédé, ils ont créé une coentreprise baptisée « Elysis ». Selon leurs calculs, cette technologie permettrait d'éliminer 6,5 millions de tonnes de gaz à effet de serre si elle était implantée dans toutes les usines d'aluminium du Canada, soit l'équivalent de 1,8 million de voitures sur la route. Les émissions de CO2 lors de la production d'électricité subsisteront, mais au Canada la majeure partie est issue de l'hydroélectricité[166] - [167].

Incidents graves liés à l'industrie de l'aluminium

Le , un rĂ©servoir de l’usine de production de bauxite-aluminium, Ajkai Timfoldgyar Zrt, situĂ©e Ă  Ajka, Ă  160 kilomĂštres de Budapest, s’est rompu dĂ©versant entre 600 000 et 700 000 m3 de boue rouge toxique composĂ©e d’élĂ©ments nocifs et trĂšs corrosifs qui ont inondĂ© trois villages dans un rayon de 40 km2 avant d’atteindre le Danube, menaçant l’écosystĂšme du grand fleuve avec un taux alcalin lĂ©gĂšrement au-dessus de la normale[168] - [169] - [170].

Le bilan des pertes humaines s’élĂšve Ă  9 morts et plus de 150 blessĂ©s, l’écosystĂšme Ă  proximitĂ© de l’usine a Ă©tĂ© entiĂšrement dĂ©truit, la marĂ©e rouge a emportĂ© avec elle le bĂ©tail et les animaux de fermes, des milliers de poissons ont pĂ©ri. Le gouvernement hongrois a dĂ©crĂ©tĂ© l’état d’urgence[171]. La rĂ©gion demeure sous le risque d’une deuxiĂšme inondation semblable aprĂšs que plusieurs fissures ont Ă©tĂ© remarquĂ©es sur le rĂ©servoir nord menaçant de dĂ©verser 500 000 mĂštres cubes de boue rouge de plus[172] - [173].

Notes et références

Notes

  1. En fait il est recouvert d'une mince couche d'oxyde d'aluminium trÚs dur, et stable (cf. Propriétés physiques) qui le protÚge.
  2. De l'aluminium natif a néanmoins été identifié en plusieurs endroits, notamment dans des sédiments en mer de Chine méridionale[12].
  3. Photo d’un fragment naturel de roche contenant de l’aluminium

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  19. Voir la coupe offerte par les habitants de Saint-Germain-en-Laye Ă  leur maire Jules-Xavier Saguez de Breuvery.
  20. Comme le « surtout aux putti » offert Ă  NapolĂ©on III par Christofle en 1858, ou l'aiguiĂšre de l'ImpĂ©ratrice EugĂ©nie en porcelaine de SĂšvres Ă  monture d'aluminium dorĂ© en 1859 et qui est alors l'objet le plus cher de la manufacture : 6 975 F, La Gazette Drouot, no 1622, 3 juin 2016, p. 24-25.
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Voir aussi

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