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ArrĂȘt cardiorespiratoire

L'arrĂȘt cardiorespiratoire (ACR) est l'arrĂȘt de la circulation du sang et de la respiration chez un individu. Actuellement, le terme utilisĂ© est plutĂŽt arrĂȘt cardiaque[1] ou arrĂȘt circulatoire.

RĂ©animation cƓur-poumon sur un mannequin, durant des entraĂźnements.

L'arrĂȘt cardiaque a un pronostic catastrophique mais l'amĂ©lioration de celui-ci est principalement dĂ©pendant de la mise en place d'une chaĂźne de soins adaptĂ©s (appel des secours via par exemple le 15, le 112 ou le 911) et surtout de la rĂ©alisation immĂ©diate par les premiers tĂ©moins d'une rĂ©animation adaptĂ©e par compressions thoraciques (massage cardiaque) et de la mise en place d'un dĂ©fibrillateur automatique externe (DAE).

ÉpidĂ©miologie

On distingue les arrĂȘts cardiaques extrahospitaliers et intrahospitaliers par leurs diffĂ©rences de mortalitĂ©.

En Europe, on recense 55 Ă  113 cas de mort subite pour 100 000 personnes par an, soit environ 350 000 Ă  700 000 habitants par an.

Son incidence annuelle, en dehors du milieu hospitalier, est proche de 5 cas pour 10 000 habitants en AmĂ©rique du Nord (dont plus de la moitiĂ© ont bĂ©nĂ©ficiĂ© d'une tentative de rĂ©animation en 2007)[2].

Signes d'un arrĂȘt circulatoire

Il se manifeste par un Ă©tat de mort apparente et est reconnu par deux signes principaux :

  • l'absence de conscience : la personne est totalement inconsciente, elle ne bouge pas spontanĂ©ment, ne rĂ©agit ni Ă  la parole, ni au toucher, ni Ă  la stimulation douloureuse, ni Ă  la lumiĂšre ; elle est complĂštement hypotonique (n'est pas « crispĂ©e ») ;
  • l'absence de respiration normale (une respiration anormale appelĂ©e « gasp » peut ĂȘtre prĂ©sente et faire croire Ă  la prĂ©sence d'une respiration efficace).

Il faudrait rapidement confirmer le diagnostic :

  • la recherche de l'absence de pouls n'est pas recommandĂ©e pour la reconnaissance d'un arrĂȘt cardiaque. La technique de palpation est parfois difficile selon les circonstances, avec de possibles erreurs de diagnostics[3] ;
  • une pĂąleur ou cyanose (couleur bleuĂątre secondaire au manque d'oxygĂ©nation des tissus) ;
  • les pupilles se mettent en mydriase (elle se dilatent).

Le tableau peut cependant ĂȘtre plus trompeur :

  • le patient perd connaissance et peut convulser (mouvements involontaires brusques et saccadĂ©s) dans un premier temps, en pratique cela ne dure souvent qu'une dizaine de secondes ;
  • le patient peut avoir une respiration anormale ou bruyante (respiration d'agonie dite « stertoreuse », ou gasp) pendant quelques dizaines de secondes[4].

Il ne faut pas confondre cette respiration d'agonie ou ces convulsions avec :

  • une syncope sans arrĂȘt cardioventilatoire (rĂ©cupĂ©ration rapide, respiration prĂ©sente et pouls possiblement perçu) ;
  • une crise convulsive dans le cadre d'une Ă©pilepsie, plus prolongĂ©e, avec un pouls et une respiration prĂ©sentes ;
  • un Ă©tat de choc : la pression artĂ©rielle devenant trĂšs basse empĂȘche toute perception d'un pouls.

Causes

Elles sont parfois Ă©videntes : traumatisme, Ă©lectrocution, noyade, asphyxie, intoxication, strangulation, hypothermie grave


Il faut systĂ©matiquement penser Ă  une fausse route (passage d'un aliment dans le systĂšme respiratoire au lieu de l'Ɠsophage). Dans ce cas, enlever le corps Ă©tranger si facilement accessible, sinon ce sont les compressions thoraciques qui permettront d'expulser le corps Ă©tranger. Il faut alors inspecter la bouche aprĂšs les compressions thoraciques pour rĂ©cupĂ©rer le corps Ă©tranger que l'on aurait rĂ©ussi Ă  expulser.

Si l'arrĂȘt paraĂźt isolĂ© (pas de traumatisme, d'hĂ©morragie, d'Ă©lectrocution, d'Ă©touffement...), une cause cardiaque doit ĂȘtre systĂ©matiquement Ă©voquĂ©e (80 % des cas en France). Elle est plus frĂ©quente chez l'adulte de plus de 35 ans, les causes non cardiaques (respiratoire) prĂ©dominant chez les plus jeunes[5].
Dans ces cas, le mĂ©canisme de l'arrĂȘt peut ĂȘtre :

Conduite Ă  tenir

Il faut d'abord rechercher l'absence de conscience en posant des questions simples : « serrez-moi la main », « ouvrez les yeux ».

Il faut ensuite rechercher l'absence de respiration normale (poitrine qui se soulĂšve et/ou souffle ressenti sur la joue) ; la libĂ©ration des voies aĂ©riennes par mise en extension de la tĂȘte (bascule en arriĂšre de la tĂȘte) et la recherche visuelle (et le retrait si possible) d'un corps Ă©tranger dans la bouche sera rĂ©alisĂ©e dans le mĂȘme temps.

Ces 2 seuls signes permettent de faire le diagnostic d'arrĂȘt cardiaque et doivent faire rĂ©aliser une rĂ©animation cardiopulmonaire immĂ©diate.

DĂšs la reconnaissance d'un arrĂȘt cardiaque (absence de conscience et absence de respiration normale), il faut dĂ©buter les compressions thoraciques (appui au milieu du thorax), 100 fois par minute, et demander Ă  quelqu'un d'aller chercher puis poser un dĂ©fibrillateur automatique externe (DAE), prĂ©sents dans la majoritĂ© des lieux publics. Tous les arrĂȘts cardiaques ne nĂ©cessitent pas de choc Ă©lectrique. Le dĂ©fibrillateur saura les reconnaitre. Il ne s'agit donc pas d'un dĂ©faut de la machine. Il faudra continuer Ă  suivre les instructions qu'elle dĂ©livre[6].

Elle reste possible en prĂ©sence de 2 tĂ©moins, formĂ©s Ă  la rĂ©animation cardiopulmonaire. Le rythme des compressions thoraciques est alors de 30 compressions puis 2 insufflations, Ă  renouveler jusqu'Ă  l'arrivĂ©e des secours.

L'arrĂȘt des compressions thoraciques se fera lors de la rĂ©cupĂ©ration d'une conscience et/ou d'une respiration normale par la victime. En cas de doute, poursuivre la rĂ©animation jusqu'Ă  l'arrivĂ©e des secours spĂ©cialisĂ©s.

Chez l'enfant, la rĂ©alisation prĂ©alable de 5 insufflations est nĂ©cessaire avant de dĂ©buter les compressions thoraciques, la cause principale de l'arrĂȘt cardiaque Ă©tant hypoxique[7].

Pronostic

Le risque principal est celui du dĂ©cĂšs, qu'il soit immĂ©diat (par inefficacitĂ© des manƓuvres de rĂ©animation) ou plus tardif (rĂ©cupĂ©ration d'un rythme cardiaque permettant une hospitalisation mais dĂ©cĂšs Ă  la suite). Le risque est Ă©galement celui d'avoir des sĂ©quelles neurologiques, souvent lourdes.

La survie d'un arrĂȘt cardiaque extrahospitalier est infĂ©rieure Ă  10 % mĂȘme si le chiffre tend Ă  augmenter. Si l'arrĂȘt cardiorespiratoire survient en prĂ©sence de quelqu'un (ce qui permet de prendre en charge quasi immĂ©diatement l'arrĂȘt), il atteint un peu moins de 30 %[8]. Si l'arrĂȘt cardiaque survient en milieu hospitalier, les chiffres de survie sont du mĂȘme ordre, avec un peu moins d'un tiers de cas de sĂ©quelles neurologiques lourdes[9].

Notes et références

    1. « FEDECARDIO | Qu'est-ce qu'un arrĂȘt cardiaque ? », sur https://www.fedecardio.org, (consultĂ© le )
    2. (en) Nichol G, Thomas E, Callaway CW et al. « Regional variation in out-of-hospital cardiac arrest incidence and outcome » JAMA, 2008;300:1423-1431
    3. (en) Eberle B, Dick WF, Schneider T et al. « Checking the carotid pulse check: Diagnostic accuracy of first responders in patients with and without a pulse » Resuscitation, 1996;33:107–116.
    4. (en) Bobrow BJ, Zuercher M, Ewy GA et al. « Gasping during cardiac arrest in humans is frequent and associated with improved survival » Circulation, 2008;118:2550-4.
    5. (en) Herlitz J, Svensson L, Engdahl J et al. « Characteristics of cardiac arrest and resuscitation by age group: An analysis from the Swedish cardiac arrest registry » Am J Emerg Med, 2007;25:1025-31.
    6. Décret n° 2018-1186 du 19 décembre 2018 relatif aux défibrillateurs automatisés externes, (lire en ligne)
    7. Direction Générale de la Sécurité Civile et de la Gestion des Crises, Recommandation relatives aux Premiers Secours, MinistÚre de l'intérieur, , 456 p. (ISBN 978-2-11-139309-7, lire en ligne [PDF]), p. 55-58
    8. (en) Hinchey PR, Myers JB, Lewis R et al. « Improved out-of-hospital cardiac arrest survival after the sequential implementation of 2005 AHA guidelines for compressions, ventilations, and induced hypothermia: the Wake County experience » Ann Emerg Med, 2010;56:348-57.
    9. (en) Girotra S, Nallamothu BK, Spertus JA et al. « Trends in survival after in-hospital cardiac arrest » N Engl J Med, 2012;367:1912-20.

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

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