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Osmium

L'osmium est l'élément chimique de numéro atomique 76, de symbole Os. Son corps simple est un métal platinoïde lourd, de couleur grise, dur et cassant.

Osmium
Image illustrative de l’article Osmium
Cristaux d’osmium artificiels.
Position dans le tableau périodique
Symbole Os
Nom Osmium
Numéro atomique 76
Groupe 8
Période 6e période
Bloc Bloc d
Famille d'éléments Métal de transition
Configuration Ă©lectronique [Xe] 4f14 5d6 6s2
Électrons par niveau d’énergie 2, 8, 18, 32, 14, 2
Propriétés atomiques de l'élément
Masse atomique 190,23 ± 0,03 u[1]
Rayon atomique (calc) 130 pm (185 pm)
Rayon de covalence 144 ± 4 pm[2]
État d’oxydation ± 0,7
ÉlectronĂ©gativitĂ© (Pauling) 2,2
Oxyde Acide
Énergies d’ionisation[3]
1re : 8,438 23 eV
Isotopes les plus stables
Iso AN PĂ©riode MD Ed PD
MeV
184Os0,02 %>5,6×1013 aα 180W
186Os1,59 %>2,0×1015 aα2,822182W
187Os1,96 %stable avec 111 neutrons
188Os13,24 %stable avec 112 neutrons
189Os16,15 %stable avec 113 neutrons
190Os26,26 %stable avec 114 neutrons
192Os40,78 %stable avec 116 neutrons
194Os{syn.}6 aÎČ-0,097194Ir
Propriétés physiques du corps simple
État ordinaire solide
Masse volumique 22,587 g·cm-3[1]
SystĂšme cristallin Hexagonal compact
Dureté (Mohs) 7
Couleur bleu-gris
Point de fusion 3 033 °C[1]
Point d’ébullition 5 012 °C[1]
Énergie de fusion 31,8 kJ·mol-1
Énergie de vaporisation 627,6 kJ·mol-1
Volume molaire 8,42×10-6 m3·mol-1
Pression de vapeur 2,52 Pa (3 300 K)
Vitesse du son 4 940 m·s-1 (20 °C)
Chaleur massique 130 J·kg-1·K-1
ConductivitĂ© Ă©lectrique 10,9×106 S·m-1
Conductivité thermique 87,6 W·m-1·K-1
Divers
No CAS 7440-04-2
No ECHA 100.028.285
No CE 231-114-0
Précautions
SGH[4]
État pulvĂ©rulent :
SGH02 : InflammableSGH07 : Toxique, irritant, sensibilisant, narcotique
Danger
H228, H315, H319, H335, P210, P261, P280, P302+P352 et P305+P351+P338
Transport[4]

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

DĂ©couverte

Du grec osme qui signifie « odeur », l'osmium a été découvert en 1803 par Smithson Tennant à Londres, avec l'iridium dans les résidus de la dissolution du platine dans de l'eau régale. Ce premier résidu de fabrication industrielle est principalement de l'osmiure d'iridium, un corps dur inaltéré dans l'attaque du minerai de platine par l'eau régale. Les chimistes français Antoine-François Fourcroy et Louis-Nicolas Vauquelin l'identifient également dans des résidus de platine qu'ils nomment ptÚne[5].

Description

C'est un mĂ©tal de transition appartenant au groupe du platine. Il est l'Ă©lĂ©ment naturel le plus dense sur Terre. Il est le plus souvent trouvĂ© nativement en alliage avec le platine ou l'iridium. Les alliages d'osmium sont employĂ©s notamment dans les pointes de stylo-plume, les contacts Ă©lectriques et dans d'autres applications oĂč sa duretĂ© et sa rĂ©sistance extrĂȘmes sont requises.

Ce platinoïde fait partie du sous-groupe de l'osmium ou couple Osmium (lourd) / Ruthénium (léger), et dans un sens plus large du « groupe du fer » ou groupe 8, parfois qualifié de triade du fer.

Il est possible de le purifier par fusion avec au moins une masse 8 fois supérieure de poudre métallique de zinc, l'ensemble étant dans un creuset de charbon des cornues, chauffé à hautes températures. Il s'agit d'un procédé mis au point au laboratoire de chimie par Henri Sainte-Claire Deville et Henri Debray. Plus la température se maintient et augmente progressivement, plus le métal solvant zinc se volatilise avec diverses impuretés volatiles. L'osmiure d'iridium purifié est récupéré pulvérulent, il est alors mis à chauffer au rouge avec trois parties en masse d'oxyde de baryum et une partie de nitrate de baryum sec. La masse pulvérisée chaude est ensuite traitée par l'eau régale à ébullition, l'ensemble est à l'origine placé dans une cornue à col étanche, puis additionné d'ammoniaque, l'essentiel de l'osmium s'évacue du récipient sous forme d'une vapeur condensée d'acide osmique ou de tétraoxyde d'osmium, dont les odeurs fortes et déjà caractéristiques du premier résidu semblent à l'origine de la dénomination. L'évaporation est conduite jusqu'à sec, le résidu est repris avec de l'eau chaude, il se forme une liqueur jaune recelant les autres composés platinoïdes à base d'iridium, et accessoirement de rhodium et de ruthénium.

Isotopes

L'osmium a sept isotopes naturels, dont cinq sont stables : 187Os, 188Os, 189Os, 190Os et 192Os (le plus abondant). 184Os et 186Os sont radioactifs mais de demi-vies extrĂȘmement longues, et peuvent en pratique ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme stables.

Datation Re-Os

L'osmium 187 est le fils du rhĂ©nium 187 (demi-vie de 41,22 Ga). La mesure des rapports isotopiques 187Os/188Os et 187Re/188Os permet d'appliquer la mĂ©thode isochrone de datation.

La datation Re-Os a été utilisée pour dater des terrains anciens ou des météorites. Toutefois, l'application la plus notable a été, en conjonction avec l'iridium, pour analyser la couche de quartz choqué de la limite K-T qui marque l'extinction des dinosaures il y a 66 millions d'années.

Le couple Re-Os a aussi été utilisé par l'équipe de Claude AllÚgre dans les années 1970 pour dater l'ùge de l'agrégation de la Terre à 4,6 milliards d'années.

Occurrence naturelle

L'osmium est un platinoĂŻde trĂšs rare : son clarke est de l'ordre du milliĂšme de ppm.

Ce métal de transition est naturellement trouvé dans l'iridiosmium, un alliage naturel d'iridium et d'osmium, et dans les sables contenant du platine que l'on trouve dans les riviÚres des montagnes de l'Oural en Russie, mais aussi au nord et au sud de l'Amérique. L'érosion des sols est une faible source (pour partie naturelle et pour partie anthropique) d'osmium dans l'air. On en trouve aussi dans le minerai de nickel et mélangé à d'autres métaux de la famille des platines, par exemple à Sudbury, dans la province canadienne de l'Ontario. La quantité de ces métaux trouvée dans ces minerais est faible, mais le grand volume de minerai rend son exploitation économiquement rentable.

Corps simple, chimie de l'élément Os et ses combinaisons

Le corps simple se présente sous la forme d'un métal gris bleuté et brillant, dur et cassant.

Caractéristiques du corps simple

Petite bille d'osmium métallique obtenue aprÚs solidification du liquide

L'osmium pur sous sa forme mĂ©tallique est extrĂȘmement dense, cassant, et d'un gris bleutĂ© brillant, mĂȘme Ă  haute tempĂ©rature, mais se rĂ©vĂšle trĂšs difficile Ă  produire. La poudre d'osmium est plus facile Ă  obtenir, mais celle-ci forme au contact de l'air du tĂ©troxyde d'osmium OsO4, un agent oxydant puissant et trĂšs toxique.

La densité de l'osmium (22,61) en fait le corps simple naturel le plus dense, devançant de peu l'iridium[6]. Il est moins fusible que l'iridium.

Enfin, ce métal a la plus haute température de fusion et la plus faible pression de vapeur des métaux du groupe du platine.

Chimie et composés typiques de combinaison

Ses états d'oxydation sont le plus souvent +4 et +3, mais les états allant de +1 à +8 ont été observés.

Le tétroxyde d'osmium ou tétraoxyde d'osmium, de formule OsO4, se forme facilement par chauffage à 200 °C sous balayage de gaz oxygÚne. Il s'agit d'un corps chimique trÚs oxydant, trÚs toxique qui attaque facilement les yeux et le systÚme respiratoire.

Os solide cristal chauffĂ© vers 200 °C et au-delĂ  au rouge vif + 2 O2 gaz purifiĂ© ou courant d'air → OsO4 gaz Ă  chaud mais liquide volatil trĂšs oxydant, anhydride sublimable Ă  tempĂ©rature ambiante fraĂźche, solidifiĂ©e en longues aiguilles blanches

La réduction trÚs facile, parfois concomitante ou involontaire par des poussiÚres ou des corps gras, du tétraoxyde d'osmium.

OsO4 gaz ou liquide + C noir de carbone(rĂ©ducteur modĂšle) → OsO2 gaz Ă  chaud mais solide Ă  tempĂ©rature ambiante + CO2 gaz carbonique

Il est possible de réduire plus drastiquement le tétraoxyde d'osmium ou le dioxyde d'osmium par le gaz hydrogÚne en osmium pulvérulent et métallique. Partons de l'acide osmique, dérivé plus stable du tétraoxyde d'osmium :

H2OsO4 liquide + 4 H2gaz → Os mĂ©tal Ă  l'Ă©tat pulvĂ©rulent + 3 H2Ovapeur d'eau

L'ancien procédé mis au point par Deville et Debray permet l'obtention du métal osmium compact, via le disulfure d'osmium. Il s'agit de porter à ébullition une dissolution d'acide osmique dans l'ammoniaque, puis de précipiter l'acide osmique par le sulfhydrate d'ammoniaque. Le sulfure d'osmium est mis à sécher à l'air libre. Il est ensuite placé dans un creuset en charbon des cornues, mis au four d'abord chauffé lentement puis trÚs fort.

L'osmium est attaqué par le corps simple soufre, ainsi que de nombreux semi-métaux P, As, Sb, Se, Te... Par exemple :

Os solide cristal + Scorps simple soufre → OsS2 solide

Notons encore le séléniure d'osmium OsSe2 et le tellurure d'osmium OsTe2.

L'osmium est facilement attaqué par les halogÚnes à chaud. Il existe ainsi différents composés fluorés, du trifluorure à l'heptafluorure d'osmium, soient OsF3 à OsF7 (la valence IV à VI étant les plus communes), différents composés chlorés, le trichlorure d'osmium OsCl3 (et ses variantes hydratées), le tétrachlorure d'osmium OsCl4 et le pentafluorure d'osmium OsCl5, et différents bromures d'osmium, OsBr3 et OsBr4, différents iodures OsI, OsI2 et OsI3. Le niveau de valence tend à s'abaisser avec l'accroissement de la polarisabilité de l'ion halogénure et surtout la diminution d'électronégativité de l'halogÚne.

Il existe différents complexes, par exemple avec le cyclopentadiÚne, le monoxyde de carbone (osmium carbonyle)...

Applications

À cause de l'extrĂȘme toxicitĂ© de son oxyde, l'osmium est rarement utilisĂ© dans son Ă©tat pur mais sous forme d'alliage avec d'autres mĂ©taux. Ceux-ci sont trĂšs durs et, avec les autres mĂ©taux du groupe du platine, sont employĂ©s dans les pointes de stylos plume, les aiguilles de phonographe, les pivots d'instruments et les contacts Ă©lectriques[7].

L'alliage de 10 % d'osmium et de 90 % de platine est utilisé pour les implants chirurgicaux comme les stimulateurs cardiaques et les remplacements de valves cardiaques.

Le tétroxyde d'osmium a été utilisé entre autres dans la détection des empreintes digitales. Il sert aussi de catalyseur en chimie organique.

Coûts

C'est un mĂ©tal dont le coĂ»t varie fortement[8] - [9], cependant, en 2014, le prix de l'osmium Ă©tait (sous sa forme pure Ă  99 %) de 86,4 â‚Ź/g.

Utilisation commerciale

La marque horlogĂšre Hublot a prĂ©sentĂ© lors du salon Baselworld en 2014 une montre Fusion Tourbillon Firmament avec un cadran en cristaux d'osmium[10]. La poudre d'osmium est cristallisĂ©e sous atmosphĂšre de chlore sous dĂ©pĂŽt chimique en phase vapeur afin d'atteindre le point de fusion de 3 033 °C et de modifier sa structure cristallographique[11]. Les cristaux ainsi obtenus de quelques millimĂštres au maximum prĂ©sentent des reflets bleutĂ©s et sont inaltĂ©rables Ă  l'air. Des piĂšces de bijouterie sont Ă©galement disponibles[12].

Toxicologie et pollution de l'environnement, écotoxicité, risques

L'osmium sous forme mĂ©tallique est une matiĂšre non toxique pour l'ĂȘtre humain[13]. Cependant, la poudre d'osmium mĂ©tallique est pyrophorique[14] et rĂ©agit avec l'oxygĂšne Ă  la tempĂ©rature ambiante, formant du tĂ©troxyde d'osmium volatil qui lui est extrĂȘmement toxique. Certains composĂ©s de l'osmium sont Ă©galement convertis en tĂ©troxyde si de l'oxygĂšne est prĂ©sent. Cela fait du tĂ©troxyde d'osmium la principale source de contact avec l'environnement. Des concentrations dans l'air de 10−7 g/m3 peuvent provoquer des atteintes graves au systĂšme respiratoire et des dommages sur la peau et aux yeux[15].

La prĂ©sence de l'osmium dans l'environnement augmente Ă  la suite de l'utilisation de minerai en contenant. L'osmium fait partie des dĂ©chets Ă  risques ou produits susceptibles de faire l'objet d'un trafic illicite. À titre d'exemple : en , six trafiquants ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©es Ă  Istanbul en possession de 64 tubes de verre contenant de l'osmium 187 (utilisĂ© dans le domaine nuclĂ©aire). La police a, Ă  cette occasion, dĂ©mantelĂ© un rĂ©seau de trafic de produits radioactifs[16].

Les structures internes des pots catalytiques sont soumis à une érosion due à la corrosion, aux vibrations et aux chocs thermiques, qui font qu'une part des métaux catalytiques sont peu à peu arrachés de leur support et expulsés avec les gaz d'échappement.

Ces mĂ©taux circulent de maniĂšre aĂ©roportĂ©e, jusque dans les glaces de l'Arctique et dans l'air des grandes villes[17]. Le platine Ă©tait jusqu'en 1998 plus prĂ©sent que le rhodium, et sa prĂ©sence a augmentĂ© plus vite en Allemagne dans l'air ambiant et dans les poussiĂšres que celle du rhodium. Depuis l'apparition des pots catalytiques automobiles en 1988, les analyses ont montrĂ© une augmentation rĂ©guliĂšre des teneurs ambiantes de ces mĂ©taux sur 10 ans (de 1988 Ă  1998).

L'osmium est une impuretĂ© faiblement prĂ©sente dans les platinoĂŻdes catalytiques ; Ă  raison de 600 Ă  700 ppt pour les pots catalytiques anciens et beaucoup moins probablement pour les nouveaux modĂšles[18]. Un faible pourcentage de cet osmium est perdu sous forme particulaire (expulsĂ© avec les gaz d'Ă©chappement, dĂ©posĂ© sur les routes et Ă©ventuellement lessivĂ© par les pluies). Une autre partie, probablement de loin la plus importante et la plus prĂ©occupante est perdue sous forme gazeuse[18]. En effet, en laboratoire, la volatilitĂ© de l'osmium sous forme de tĂ©troxyde d'osmium OsO4 se montre Ă©levĂ©e ; assez pour que prĂšs de 95 % de l'osmium des pots catalytiques soit vaporisĂ© et dispersĂ© dans l'air, faisant des automobiles contemporaines (des annĂ©es 2000-2009) la premiĂšre source majeure et planĂ©taire de pollution en osmium non radiogĂ©nique. Ce sont de 3 picogrammes d'osmium/m2 Ă  126 picogrammes/m2 (qui peuvent ĂȘtre Ă©mis dans de grandes agglomĂ©rations telles que New York) qui pourraient ainsi ĂȘtre dĂ©posĂ©s annuellement, surtout aux abords des rĂ©seaux routiers les plus circulants[18]. Ces dĂ©pĂŽts sont importants si on les compare par exemple aux 1 pg d'osmium/m2/an dĂ©posĂ© via les poussiĂšres d'origine naturelle (Ă©rosion du sol, volcanisme, mĂ©tĂ©orites...)[19]. Cet osmium n'est pas biodĂ©gradable, et s'ajoute Ă  celui provenant des rares autres sources anthropiques dĂ©jĂ  inventoriĂ©es, et on en trouve dĂ©jĂ  des quantitĂ©s significatives dans les eaux et sĂ©diments.

On ignore son temps moyen de vie dans l'air ou l'eau, mais comme c'est une molécule trÚs réactive (hyperoxydant), on suppose que sa forme vapeur (la plus toxique) a une relativement faible durée de vie[20]. On ne connait pas son cycle dans les compartiments vivants des écosystÚmes (chaßne alimentaire), mais on mesure déjà une accumulation dans les sédiments. Par exemple, les métaux sédimentés dans le Saanich Inlet, un fjord anoxique de la cÎte Ouest du Canada, ont été étudiés pour fabriquer la courbe en 1870s/1880s caractérisant certains évÚnements géotectoniques et climatiques des paléo-océans (du Cénozoïque, et pour partie du Mésozoïque). Les quantités d'osmium y sont faibles, probablement en raison de la faiblesse de l'enrichissement du fjord en osmium marin, mais on s'est aperçu que les couches récentes de sédiments contiennent une faible quantité d'osmium (55-60 ppt dont la composition isotopique ne reflÚte pas celle de l'océan actuel, mais évoque un apport local en osmium non-radiogénique (détritique et/ou dissous). La comparaison qualitative (isotopique) et quantitative de cet osmium avec celui qui est conservé dans les couches stratigraphiques plus anciennes et préanthropiques laisse penser que cet osmium non-radiogénique est d'origine humaine, et plus particuliÚrement automobile, car on trouve aussi dans les sédiments superficiels de ce fjord du plomb tétra-éthyl issu des carburants automobiles (des années 1930 à 1980). La signature isotopique de ce plomb démontre que ce fjord est fortement affecté par les retombées de plomb atmosphérique originaire du parc automobile nord-américain)[18].

L'osmium des catalyseurs passe en phase vapeur aux tempĂ©ratures de fonctionnement des pots d'Ă©chappement. Une expĂ©rience a consistĂ© Ă  chauffer l'Ă©lĂ©ment catalytique d'un pot d'Ă©chappement dans un four durant 330 h (dĂ©lai correspondant Ă  environ un an d'utilisation Ă  raison d'une heure/jour, Ă  400 °C, soit la tempĂ©rature la plus basse pour que le catalyseur fonctionne). À cette tempĂ©rature, 75 % Ă  95 % de l'osmium quitte le substrat catalytique pour passer dans l'air sous forme gazeuse (OsO4). Or la tempĂ©rature dans un pot catalytique dĂ©passe souvent 500 °C et peut atteindre 1 100 °C[21]. L'auteur suppose donc qu'en usage normal, prĂšs de 100 % de l'osmium prĂ©sent dans le catalyseur pourrait ĂȘtre perdu dans l'air.

Une étude isotopique récente a montré que cette contamination était déjà largement planétaire pour les neiges et eaux de pluies, mais aussi des eaux marines superficielles par de l'osmium anthropogénique[22].

Notes et références

  1. (en) David R. Lide, CRC Handbook of Chemistry and Physics, CRC Press Inc, , 90e éd., 2804 p., Relié (ISBN 978-1-420-09084-0)
  2. (en) Beatriz Cordero, VerĂłnica GĂłmez, Ana E. Platero-Prats, Marc RevĂ©s, Jorge EcheverrĂ­a, Eduard Cremades, Flavia BarragĂĄn et Santiago Alvarez, « Covalent radii revisited », Dalton Transactions,‎ , p. 2832 - 2838 (DOI 10.1039/b801115j)
  3. (en) David R. Lide, CRC Handbook of Chemistry and Physics, CRC, , 89e Ă©d., p. 10-203
  4. EntrĂ©e « Osmium, powder Â» dans la base de donnĂ©es de produits chimiques GESTIS de la IFA (organisme allemand responsable de la sĂ©curitĂ© et de la santĂ© au travail) (allemand, anglais), accĂšs le 30 juin 2018 (JavaScript nĂ©cessaire)
  5. Rolf Haubrichs et Pierre-LĂ©onard Zaffalon, « Osmium vs. ‘PtĂšne’: The Naming of the Densest Metal », Johnson Matthey Technology. Review, vol. 61,‎ (DOI 10.1595/205651317x695631, lire en ligne)
  6. Les chimistes français Sainte-Claire Deville et Debray avaient mesuré une densité avoisinant 22,447. Pour montrer leur défiance et leur précaution d'homme de l'art envers cette matiÚre potentiellement toxique, il la considérait comme un analogue trÚs dur de l'arsenic.
  7. (en) Nic Haygarth, On the Ossie : Tasmanian osmiridium and the fountain pen industry, Forty South Publishing, , 277 p. (ISBN 978-0-648-10637-1)
  8. À propos du cours des mĂ©taux, dont Osmium
  9. Quelques informations sur les cours de l'Osmium
  10. « Classic Fusion Tourbillon », sur WorldTempus, (consulté le )
  11. Vincent Daveau, « MatĂ©riaux innovants:vers de nouveaux classiques », Journal Suisse de l'Horlogerie,‎
  12. Serge Maillard, « EPHJ: les nouveaux matériaux...en avant-premiÚre », sur www.europastar.ch,
  13. A. I. G. McLaughlin, R. Milton et Kenneth M. A. Perry, « Toxic Manifestations of Osmium Tetroxide », British Journal of Industrial Medicine, vol. 3, no 3,‎ , p. 183–186 (ISSN 0007-1072, PMID 20991177, PMCID PMC1035752, lire en ligne, consultĂ© le )
  14. Ivan C. Smith, Bonnie L. Carson et Thomas L. Ferguson, « Osmium: An Appraisal of Environmental Exposure », Environmental Health Perspectives, vol. 8,‎ , p. 201–213 (ISSN 0091-6765, PMID 4470919, PMCID PMC1474945, lire en ligne, consultĂ© le )
  15. « Periodic Table of Elements: Los Alamos National Laboratory », sur periodic.lanl.gov (consulté le )
  16. Source :BrÚve « Copie archivée » (version du 18 février 2010 sur Internet Archive) (NouvelObs et Science et Avenir), consultée 2009/07/17
  17. Platinum and Rhodium Concentrations in Airborne Particulate Matter in Germany from 1988 to 1998, Fathi Zereini, Clare Wiseman, Friedrich Alt, JĂŒrgen Messerschmidt, JĂŒrgen MĂŒller, and Hans Urban, Environ. Sci. Technol., 2001, 35, (10), p. 1996–2000. RĂ©sumĂ©
  18. http://theses.uqac.ca/resume_these.php?idnotice=24607786 résumé en français] de la ThÚse d'André Poirier ; « Géochimie isotopique Re-Os et Pb-Pb : approches environnementale et météoritique » : Ed : Université du Québec à Chicoutimi. Université du Québec à Montréal, 2005
  19. Williams, G.A. and Turekian, K.K. (2002) Atmospheric supply of osmium to the oceans, Geochimica Cosmochimica Acta, v. 66 n. 21, 3789-3791.
  20. Smith I. C, Carson B. L., and Ferguson T.L. (1974) Osmium : An Appraisal of Environmental Exposure. Environ. Health Perspectives 8, 201-213.
  21. Farrauto R. and Heck R. (1999) Catalytic converters: state of the art and perspectives. Catalysis Today 51, 351-360.
  22. Cynthia Chena, Peter N. Sedwickb and Mukul Sharmaa ; Anthropogenic osmium in rain and snow reveals global-scale atmospheric contamination ; Ed : Karl K. Turekian, Yale University, New Haven ; April 24, 2009, doi:0.1073/pnas.0811803106

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes



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