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Californium

Le californium (symbole Cf) est l'élément chimique de numéro atomique 98. C'est un élément transuranien de la famille des actinides, radioactif et synthétique. Le corps simple est un métal dans les conditions normales de température et de pression.

Californium
Image illustrative de l’article Californium
Disque de 10 mg de californium 249.
Position dans le tableau périodique
Symbole Cf
Nom Californium
Numéro atomique 98
Groupe –
Période 7e période
Bloc Bloc f
Famille d'éléments Actinide
Configuration Ă©lectronique [Rn] 5f10 7s2
Électrons par niveau d’énergie 2, 8, 18, 32, 28, 8, 2
Propriétés atomiques de l'élément
Masse atomique 251 u
Rayon atomique (calc) 186 ± 2 pm
Rayon de covalence 225 pm
État d’oxydation 2, 3, 4
ÉlectronĂ©gativitĂ© (Pauling) 1.3
Énergies d’ionisation[1]
1re : 6,281 7 eV 2e : 11,8 eV
Isotopes les plus stables
Iso AN PĂ©riode MD Ed PD
MeV
248Cf{syn.}333,5 jα
FS
6,361
—
244Cm
PF
249Cf{syn.}351 aα
FS
6,295
—
245Cm
PF
250Cf{syn.}13,08 aα
FS
6,128
—
246Cm
PF
251Cf{syn.}898 aα6,176247Cm
252Cf{syn.}2,645 aα
FS
6,217
—
248Cm
PF
253Cf{syn.}17,81 jÎČ-
α
0,285
6,124
253Es
249Cm
254Cf{syn.}60,5 jα
FS
5,926
—
250Cm
PF
Propriétés physiques du corps simple
État ordinaire Solide
Masse volumique 15,1 g·cm-3[2]
SystĂšme cristallin Hexagonal compact
Couleur Argentée
Point de fusion 900 °C[2]
Point d’ébullition 1 469,85 °C, 1 743
Divers
No CAS 7440-71-3[3]
Précautions
ÉlĂ©ment radioactif
Radioélément à activité notable

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

Le californium trouve des applications comme amorce des réactions de fission dans les réacteurs nucléaires, dans le pilotage des centrales thermiques et des cimenteries en intervenant dans les sondes de contrÎle de production, dans certaines radiothérapies, ainsi que dans l'exploration pétroliÚre.

Le californium est le sixiĂšme transuranien Ă  avoir Ă©tĂ© synthĂ©tisĂ©. Il a Ă©tĂ© produit pour la premiĂšre fois en 1950 par Stanley G. Thompson, Glenn T. Seaborg, Kenneth Street, Jr. (en), et Albert Ghiorso Ă  Berkeley, en Californie, d'oĂč son nom : il avait alors Ă©tĂ© obtenu en bombardant une cible de curium 242 avec un faisceau de particules Î± pour produire du 245Cf par une rĂ©action (α,n) :

242
96
Cm
+ 4
2
He
→ 246
98
Cf*
→ 245
98
Cf
+ 1
0
n
.

Occurrence

L'élément n'existe pas à l'état naturel sur Terre, en raison de sa demi-vie faible (900 ans ou moins selon les isotopes) par rapport à l'ùge de la planÚte, tous les atomes qui pouvaient se trouver présents lors de la formation de la Terre se seraient désintégrés, et ne faisant pas partie des chaßnes de désintégration naturelles il n'est pas renouvelé naturellement. Tous les atomes de californium présents sur Terre sont donc d'origine humaine.

Des traces de californium peuvent ĂȘtre trouvĂ©es Ă  proximitĂ© d'installations utilisant l'Ă©lĂ©ment en prospection miniĂšre et en mĂ©decine[4]. L'Ă©lĂ©ment est difficilement soluble dans l'eau mais il adhĂšre bien Ă  un sol ordinaire (les concentrations de californium dans le sol peuvent ĂȘtre 500 fois plus importantes que dans l'eau entourant les particules de ce sol)[5].

Les retombées radioactives issues d'essais nucléaires atmosphériques antérieurs à 1980 sont à l'origine de la présence d'une petite quantité de californium dans l'environnement[5]. Les isotopes du californium de nombres de masse 249, 252, 253 et 254 ont été observés dans la poussiÚre radioactive récoltée dans l'air aprÚs une explosion nucléaire[6].

Il a été supposé que le californium était produit par des supernovae, leurs désintégrations concordant avec la demi-vie de 60 jours de 254Cf[7]. Cependant, des études ultérieures ont échoué à montrer tout spectre du californium[8] et les courbes de lumiÚre des supernovae sont maintenant présumées suivre la désintégration du nickel 56[9].

Formation

Le californium se forme dans les rĂ©acteurs nuclĂ©aires par captures neutroniques successives Ă  partir d'uranium 238. L'Ă©tape intermĂ©diaire est le berkĂ©lium 97Bk, qui peut donner du californium autant par capture neutronique que par dĂ©sintĂ©gration ÎČ (Ă  partir de l'isotope 249Bk).

L'isotope 251Cf a une section efficace de fission de 4 800 barn pour les neutrons thermiques, ce qui fait que la plupart des atomes fissionnent avant de capturer des neutrons supplĂ©mentaires, mais il en demeure nĂ©anmoins suffisamment pour que se forme du 252Cf dans le matĂ©riau nuclĂ©aire ; ce 252Cf se dĂ©sintĂšgre rapidement en une sĂ©rie d'isotopes du curium, lesquels sont susceptibles de redonner Ă  leur tour du californium par capture neutronique.

Isotopes

L'isotope Ă  la plus grande demi-vie est 251Cf avec une demi-vie d'environ 900 ans.

Propriétés

L'isotope 252Cf est un puissant Ă©metteur de neutrons, ce qui le rend particuliĂšrement dangereux. Chaque microgramme de 252Cf Ă©met spontanĂ©ment 2 314 000 neutrons par seconde[10], tandis qu'un gramme dĂ©gage 39 W de chaleur somme de la chaleur des dĂ©sintĂ©grations alpha et de celle Ă©mise par les fissions spontanĂ©es[11]. Le taux de fissions spontanĂ©es par dĂ©sintĂ©gration alpha est de 3,09 %; le nombre de neutrons Ă©mis est de 3,73 en moyenne par fission.

L'isotope 251Cf est connu pour sa faible masse critique, infĂ©rieure Ă  kg et mĂȘme Ă  peine kg avec un rĂ©flecteur de neutrons comme l’acier[12]. Il serait en thĂ©orie possible de fabriquer une bombe atomique trĂšs compacte Ă  base de cet isotope.

Notes et références

  1. (en) David R. Lide, CRC Handbook of Chemistry and Physics, CRC, , 89e Ă©d., p. 10-203
  2. (en) David R. Lide, CRC Handbook of Chemistry and Physics, CRC Press Inc, , 90e éd., 2804 p., Relié (ISBN 978-1-420-09084-0)
  3. Base de données Chemical Abstracts interrogée via SciFinder Web le 15 décembre 2009 (résultats de la recherche)
  4. Emsley 2001, p. 90.
  5. (en) ANL contributors, « Human Health Fact Sheet: Californium » [PDF], Argonne National Laboratory,
  6. (en) P. R. Fields, M. Studier, H. Diamond, J. Mech, M. Inghram, G. Pyle, C. Stevens, S. Fried et W. Manning, « Transplutonium Elements in Thermonuclear Test Debris », Physical Review, vol. 102, no 1,‎ , p. 180–182 (DOI 10.1103/PhysRev.102.180, Bibcode 1956PhRv..102..180F)
  7. (en) W. Baade, Burbidge, G. R., Hoyle, F., Burbidge, E. M., Christy, R. F. et Fowler, W. A., « Supernovae and Californium 254 », Publications of the Astronomical Society of the Pacific, vol. 68, no 403,‎ , p. 296–300 (DOI 10.1086/126941, Bibcode 1956PASP...68..296B, lire en ligne, consultĂ© le )
  8. (en) J. G. Conway, Hulet, E.K. et Morrow, R.J., « Emission Spectrum of Californium », Journal of the Optical Society of America, vol. 52,‎ (DOI 10.1364/josa.52.000222, lire en ligne, consultĂ© le )
  9. Ruiz-Lapuente1996, p. 274.
  10. (en) R. C. Martin, J. B. Knauer, P. A. Balo, « Production, Distribution, and Applications of Californium-252 Neutron Sources », Applied Radiation and Isotopes, vol. 53, nos 4–5,‎ , p. 785–792 (DOI 10.1016/S0969-8043(00)00214-1, lire en ligne)
  11. Encyclopédia Britannica Transuranium Element – Nuclear Properties.
  12. Site de l'IRSN (Institut de Radioprotection et de Sureté Nucléaire)

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) John Emsley, Nature's Building Blocks : An A-Z Guide to the Elements, Oxford University Press, , 538 p. (ISBN 978-0-19-850340-8, lire en ligne), « Californium »
  • (en) P. Ruiz-Lapuente, R. Canal et J. Isern, Thermonuclear Supernovae, Springer Science+Business Media, , 890 p. (ISBN 978-0-7923-4359-2, lire en ligne)

Liens externes



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