AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Neptunium

Le neptunium est un élément chimique de synthÚse de symbole Np et de numéro atomique 93.

Neptunium
Position dans le tableau périodique
Symbole Np
Nom Neptunium
Numéro atomique 93
Groupe –
Période 7e période
Bloc Bloc f
Famille d'éléments Actinide
Configuration Ă©lectronique [Rn] 5f4 6d1 7s2
Électrons par niveau d’énergie 2, 8, 18, 32, 22, 9, 2
Propriétés atomiques de l'élément
Masse atomique 237 u
Rayon atomique (calc) 155 pm
Rayon de covalence 190 ± 1 pm[1]
État d’oxydation 6, 5, 4, 3
ÉlectronĂ©gativitĂ© (Pauling) 1,36
Oxyde AmphotĂšre
Énergies d’ionisation[2]
1re : 6,265 7 eV
Isotopes les plus stables
Iso AN PĂ©riode MD Ed PD
MeV
235Np{syn.}396,1 jα
Δ
5,192
0,124
231Pa
235U
236Np{syn.}154 000 aα
ÎČ–
Δ
5,020
0,940
0,940
232Pa
236Pu
236U
237Np{syn.}2,144×106 aα
FS
4,959
—
233Pa
PF
Propriétés physiques du corps simple
État ordinaire solide
Masse volumique 20,25 g·cm-3 (20 °C)[3]
SystĂšme cristallin Orthorhombique
Couleur Métallique argentée
Point de fusion 644 °C[3]
Point d’ébullition 3 999,85 °C
Énergie de fusion 5,19 kJ·mol-1
Énergie de vaporisation 336 kJ·mol-1
Volume molaire 11,59×10-6 m3·mol-1
Chaleur massique 29,46 J·kg-1·K-1
ConductivitĂ© Ă©lectrique 0,822×106 S·m-1
Conductivité thermique 6,3 W·m-1·K-1
Divers
No CAS 7439-99-8
No ECHA 100.028.280
Précautions
ÉlĂ©ment radioactif
Radioélément à activité notable

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

ÉlĂ©ment mĂ©tallique radioactif, le neptunium est le premier des transuraniens et appartient Ă  la famille des actinides. Son isotope le plus stable, le neptunium 237, est produit dans les rĂ©acteurs nuclĂ©aires. On le trouve aussi sous forme de traces dans le minerai d'uranium.

Il fut découvert en 1940 à l'Université de Californie. Comme il vient aprÚs l'uranium dans le tableau périodique, il fut baptisé en référence à la planÚte Neptune, qui vient aprÚs Uranus dans le systÚme solaire.

Historique

Le neptunium fut dĂ©couvert par Edwin McMillan et Philip Abelson en 1940. La dĂ©couverte a Ă©tĂ© faite au Berkeley Radiation Laboratory de l'universitĂ© de Californie Ă  Berkeley, oĂč l'Ă©quipe produisit l'isotope 239 du neptunium, d'une demi-vie de 2,4 jours, en bombardant de l'uranium 238 avec des neutrons. C'est l'Ă©tape intermĂ©diaire menant Ă  la production du plutonium 239.

Il est baptisé en référence à la planÚte Neptune, possédant des propriétés chimiques analogues à celles de l'uranium, précédemment baptisé du nom de la planÚte Uranus qui précÚde Neptune dans le SystÚme solaire[4] - [5].

Propriétés chimiques

Cinq tubes Ă  essais contenant du neptunium sous diffĂ©rents degrĂ©s d’oxydation.
Neptunium sous différents degrés d'oxydation.

Le neptunium est prĂ©parĂ© sous sa forme mĂ©tallique par rĂ©duction du composĂ© NpF3 dans des vapeurs de lithium ou de baryum Ă  1 200 °C. D'apparence argentĂ©e, le mĂ©tal est chimiquement assez rĂ©actif, et il prĂ©sente au moins 3 structures allotropiques :

  • L'alpha-neptunium (Ă  tempĂ©rature ambiante), orthorhombique, densitĂ© : 20,25 ;
  • Le bĂȘta-neptunium (au-dessus de 280 °C), tĂ©tragonal, densitĂ© (Ă  313 °C) : 19,36 ;
  • Le gamma-neptunium (au-dessus de 577 °C), cubique, densitĂ© (Ă  600 °C) : 18,00.

Le neptunium forme des composés halogénures tels que NpF3, NpF4, NpCl4, NpBr3, NpI3. Il forme également des oxydes de valences similaires aux oxydes d'uranium, en particulier Np3O8 et NpO2.

En milieu aqueux, cet élément peut se trouver sous quatre degrés d'oxydation :

  • Np3+ : n.o. = +3 (pourpre pĂąle), analogue Ă  l'ion rare Pm3+ ;
  • Np4+ : n.o. = +4 (jaune-vert) ;
  • NpO2+ : n.o. = +5 (bleu-vert) ;
  • NpO22+ : n.o. = +6 (rose pĂąle).

Isotopes

20 radioisotopes du neptunium ont Ă©tĂ© identifiĂ©s. Le plus stable est le 237Np avec une demi-vie de 2,14 millions d'annĂ©es, tandis que le 236Np a une demi-vie de 154 000 ans, et le 235Np de 396,1 jours. La demi-vie de tous les autres isotopes est infĂ©rieure Ă  4,5 jours, et dans la majoritĂ© des cas infĂ©rieure Ă  50 minutes.

Le poids atomique des isotopes du neptunium, va de 225,0339 u pour le 225Np jusqu'Ă  244,068 u pour le 244Np.

Applications militaires

SphÚre de neptunium plaquée de nickel ayant été utilisée pour déterminer la masse critique du neptunium au laboratoire de Los Alamos.

Le neptunium 236 est fissile en neutron thermique, la section efficace de fission est voisine de 2 800 barns (suivant le HBPC) soit donc une valeur assez Ă©levĂ©e.

Le neptunium 237 est faiblement fissile en neutrons thermiques, la section efficace de fission est de 19 millibarns suivant le HBPC ; la section efficace de fission en neutrons de forte Ă©nergie est sans doute plus Ă©levĂ©e. Le neptunium 237 peut donc thĂ©oriquement ĂȘtre utilisĂ© comme combustible dans un rĂ©acteur ou pour fabriquer un systĂšme d'arme Ă  fission. Cette information a Ă©tĂ© rendue publique par l'US DOE en 1992[6]. L'utilisation effective de neptunium pour rĂ©aliser une arme n'est cependant pas Ă©tablie Ă  ce jour.

En , des chercheurs de l'Université de Californie (Laboratoire National de Los Alamos) travaillant pour un projet d'armes de destruction massive américaines, ont indiqué qu'un mélange de neptunium 237 et d'uranium enrichi pouvait permettre la fabrication d'une arme à fission avec une quantité moindre de neptunium 237 qu'antérieurement imaginé. On peut noter que l'uranium 233 (fissile) a 4 nucléons de moins que le neptunium 237.

Il s'agit là de la premiÚre masse critique nucléaire fondée sur l'usage du neptunium 237, mélangé à de l'uranium enrichi, plutÎt que du plutonium ou de l'uranium.

Le neptunium 237 est considéré comme pouvant potentiellement contribuer à la prolifération des armes nucléaires et la protection des matiÚres séparée est renforcée.

Le neptunium 237 est l'actinide mineur prépondérant produit par les réacteurs à eau légÚre (présent à raison de 45 % des noyaux d'actinides mineurs dans le combustible irradié).

Notes et références

  1. (en) Beatriz Cordero, VerĂłnica GĂłmez, Ana E. Platero-Prats, Marc RevĂ©s, Jorge EcheverrĂ­a, Eduard Cremades, Flavia BarragĂĄn et Santiago Alvarez, « Covalent radii revisited », Dalton Transactions,‎ , p. 2832 - 2838 (DOI 10.1039/b801115j)
  2. (en) David R. Lide, CRC Handbook of Chemistry and Physics, CRC, , 89e Ă©d., p. 10-203
  3. (en) David R. Lide, CRC Handbook of Chemistry and Physics, CRC Press Inc, , 90e éd., 2804 p., Relié (ISBN 978-1-420-09084-0)
  4. Pierre Radvanyi et Monique Bordry, La radioactivité artificielle et son histoire, Seuil, , 241 p. (ISBN 9782020068352, lire en ligne), p. 158.
  5. Monique PAGÈS : directeur de recherche au C.N.R.S., directeur du laboratoire Curie, « Neptunium », sur Encyclopaedia Universalis
  6. (en) Restricted data declassification decisions 1946 to the present.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes



Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.