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Astate

L'astate est un radioĂ©lĂ©ment, de symbole At et de numĂ©ro atomique 85. C'est le plus rare des Ă©lĂ©ments chimiques hors transuraniens trouvĂ©s naturellement dans la croĂ»te terrestre, oĂč il est produit par dĂ©croissance radioactive d'Ă©lĂ©ments plus lourds. Tous les isotopes de l'astate ont des demi-vies courtes, le moins instable est l'astate 210 avec une pĂ©riode radioactive de 8,1 heures. Un Ă©chantillon visible de l'Ă©lĂ©ment pur n'a jamais Ă©tĂ© produit mais tout spĂ©cimen macroscopique serait rapidement vaporisĂ© par la chaleur rĂ©sultant de sa propre radioactivitĂ©.

Les propriĂ©tĂ©s de l'astate en tant que matĂ©riau ne sont donc pas connues avec certitude. Nombre d'entre elles ont Ă©tĂ© estimĂ©es Ă  partir de la position de l'Ă©lĂ©ment dans la table pĂ©riodique, l'astate Ă©tant vu comme un analogue chimique plus lourd de l'iode, et un membre du groupe des halogĂšnes. Un Ă©chantillon d'astate serait probablement sombre et pourrait ĂȘtre un semi-conducteur, ou peut-ĂȘtre un mĂ©tal ; il aurait probablement une tempĂ©rature de fusion plus Ă©levĂ©e que l'iode. Chimiquement, plusieurs espĂšces anioniques de l'astate sont connues et la plupart de ces composĂ©s ressemblent Ă  ceux de l'iode. L'Ă©lĂ©ment se comporte Ă©galement Ă  plusieurs points de vue comme un mĂ©tal, il est notamment capable de former un cation monoatomique stable en solution aqueuse (contrairement aux halogĂšnes plus lĂ©gers).

L'Ă©lĂ©ment a Ă©tĂ© dĂ©couvert lors de sa premiĂšre synthĂšse, effectuĂ©e en 1940 par Dale R. Corson, Kenneth Ross MacKenzie et Emilio G. SegrĂš, Ă  l'universitĂ© de Californie Ă  Berkeley. L'Ă©quipe a suggĂ©rĂ© de le nommer astatine en anglais, du grec ÎŹÏƒÏ„Î±Ï„ÎżÏ‚ / ĂĄstatos, « instable ». Quatre isotopes de l'astate ont depuis Ă©tĂ© identifiĂ©s dans la nature mais dans des quantitĂ©s si faibles qu'il ne s'en trouve que de l'ordre du gramme dans la croĂ»te terrestre Ă  chaque instant. Ni l'isotope avec la demi-vie la plus longue, l'astate 210, ni l'isotope le plus mĂ©dicalement prometteur, l'astate 211, ne se trouvent dans la nature ; ils sont synthĂ©tisĂ©s en cyclotron, gĂ©nĂ©ralement en bombardant de particules alpha une cible de bismuth 209.

Caractéristiques

L'astate est un Ă©lĂ©ment extrĂȘmement radioactif ; tous ses isotopes connus ont des demi-vies de 8,1 heures ou moins et se dĂ©sintĂ©grent en autres isotopes de l'astate, en bismuth, en polonium ou en radon. La plupart de ses isotopes sont trĂšs instables, avec des demi-vies de moins d'une seconde. Des 101 premiers Ă©lĂ©ments de la classification pĂ©riodique, seul le francium est plus radioactif[note 1], et tous les isotopes de l'astate moins radioactifs que le francium sont artificiels et ne se trouvent pas dans la nature[6].

Les propriĂ©tĂ©s macroscopiques de l'astate ne sont pas connues avec certitude[7]. Les recherches sont limitĂ©es par sa courte demi-vie, qui empĂȘche la crĂ©ation de quantitĂ©s significatives[8] (0,5 Â”g d'astate serait dĂ©jĂ  plus radioactif qu'un gramme de radium). Une quantitĂ© d'astate visible Ă  l’Ɠil nu se vaporiserait rapidement en raison de la chaleur intense dĂ©gagĂ©e par sa forte radioactivitĂ©[9]. Il reste Ă  voir s'il serait possible, avec des moyens de refroidissement adĂ©quats, de dĂ©poser une quantitĂ© macroscopique d'astate sous forme de couche mince[10]. Cet Ă©lĂ©ment chimique est gĂ©nĂ©ralement classĂ© parmi les non-mĂ©taux ou les mĂ©talloĂŻdes[11] - [12] ; la formation d'une phase mĂ©tallique a nĂ©anmoins Ă©tĂ© prĂ©dite[10] - [13].

Propriétés physiques

La plupart des propriĂ©tĂ©s physiques de l'astate ont Ă©tĂ© estimĂ©es (par interpolation ou extrapolation) Ă  l'aide de mĂ©thodes thĂ©oriques ou semi-empiriques[14]. Par exemple, les halogĂšnes sont d'autant plus sombres qu'ils sont lourds : le fluor est presque incolore, le chlore vert-jaune, le brome brun-rouge, et l'iode d'un violet-gris sombre. L'astate est donc parfois dĂ©crit comme probablement un solide noir (Ă  supposer qu'il suive cette tendance), ou ayant une apparence mĂ©tallique (si c'est un mĂ©talloĂŻde ou un mĂ©tal)[15] - [16] - [17]. On s'attend Ă  ce que les points de fusion et d'Ă©bullition de l'astate suivent Ă©galement la tendance de la sĂ©rie des halogĂšnes, parmi lesquels ils augmentent avec le numĂ©ro atomique. Suivant cette hypothĂšse, ils sont respectivement estimĂ©s Ă  575 et 610 K (302 et 337 °C)[18]. Certains rĂ©sultats expĂ©rimentaux suggĂšrent nĂ©anmoins des valeurs moins Ă©levĂ©es, avec 503 K comme tempĂ©rature d’ébullition pour l’astate diatomique[19]. Il se sublime moins facilement que l'iode, ayant une pression de vapeur plus faible[8]. MĂȘme ainsi, la moitiĂ© d'une quantitĂ© donnĂ©e d'astate se vaporiserait en l'espace d'une heure environ si elle Ă©tait dĂ©posĂ©e sur une surface de verre propre Ă  tempĂ©rature ambiante[note 2]. Son spectre d'absorption dans la rĂ©gion des ultraviolets moyens possĂšde des raies Ă  224,401 et 216,225 nm, ce qui tend Ă  indiquer des transitions Ă©lectroniques 6p Ă  7s[21] - [22].

La structure de l'astate solide est inconnue[23]. En tant qu'halogĂšne et analogue de l'iode, il pourrait avoir une structure cristalline orthorhombique composĂ©e de molĂ©cules d'astate diatomique, et se montrer semi-conducteur (avec un gap de 0,7 eV)[24]. Si l'astate sous forme condensĂ©e se comporte davantage comme un mĂ©tal, en revanche, il pourrait cristalliser dans un systĂšme cubique Ă  faces centrĂ©es, et pourrait mĂȘme se rĂ©vĂ©ler dans cette hypothĂšse supraconducteur, comme l'iode qui sous haute pression forme ce type de phase[10]. Les rĂ©sultats expĂ©rimentaux concernant l'existence ou l'inexistence d'astate diatomique (At2) sont rares et non concluants[25] - [26] - [27] - [28] - [29]. Certaines sources affirment que cette forme n'existe pas ou du moins n'a jamais Ă©tĂ© observĂ©e[30] - [31], d'autres soutiennent ou impliquent le contraire[19] - [32] - [33]. En dĂ©pit de cette controverse, de nombreuses propriĂ©tĂ©s de l'astate diatomique ont Ă©tĂ© prĂ©dites[34] : par exemple, la longueur de la liaison serait de 300 Â± 10 pm, son Ă©nergie de dissociation[35] de 83,7 Â± 12,5 kJ mol−1, et sa chaleur latente de vaporisation[36] (∆Hvap) de 54,39 kJ mol−1. Cette derniĂšre valeur implique que l'astate pourrait ĂȘtre mĂ©tallique, au moins sous sa forme liquide, considĂ©rant que tous les Ă©lĂ©ments avec une chaleur latente de vaporisation supĂ©rieure Ă  environ 42 kJ mol−1 sont mĂ©talliques Ă  l'Ă©tat liquide[37] ; l'iode diatomique, avec une valeur de 41,71 kJ mol−1, se situe juste en dessous de cette valeur seuil[38] - [note 3].

Propriétés chimiques

Sa chimie est « obscurcie par les concentrations extrĂȘmement basses auxquelles les expĂ©riences sur l'astate ont Ă©tĂ© menĂ©es, et par la possibilitĂ© de rĂ©actions avec des impuretĂ©s, avec les parois ou les filtres, ou avec des sous-produits radioactifs, et par d'autres interactions parasites Ă  l'Ă©chelle nanoscopique »[note 4]. Nombre de ses propriĂ©tĂ©s chimiques apparentes ont Ă©tĂ© observĂ©es au cours d'expĂ©riences oĂč l'astate se trouve en ultratrace, en solution extrĂȘmement diluĂ©e[33] - [41], typiquement moins[42] de 10−10 mol L−1 (ce qui correspond dĂ©jĂ  en activitĂ© Ă  environ 1,6 GBq L−1). Certaines propriĂ©tĂ©s, telle que la formation d'anions, se retrouvent chez les autres halogĂšnes[8]. Il a certaines caractĂ©ristiques d'un mĂ©tal, telle que le fait de se dĂ©poser sur une cathode[note 5], de coprĂ©cipiter avec d'autres sulfures mĂ©talliques dans l'acide chlorhydrique[44], et de former un cation monoatomique stable en solution aqueuse[44] - [45]. Il forme des complexes avec l'EDTA, un agent chĂ©latant[46], et il se montre capable de rĂ©agir comme un mĂ©tal lors du marquage d'anticorps ; sous certains aspects l'astate Ă  son degrĂ© d'oxydation +I se comporte comme l'argent dans le mĂȘme Ă©tat. L'essentiel de la chimie organique de l'astate est nĂ©anmoins analogue Ă  celle de l'iode[47] : il est notamment susceptible de former une liaison halogĂšne, plus aisĂ©ment encore que l'iode[48].

L'astate a une Ă©lectronĂ©gativitĂ© de 2,2 sur l'Ă©chelle rĂ©visĂ©e de Pauling, plus basse que celle de l'iode et la mĂȘme que l'hydrogĂšne. Dans l'astature d'hydrogĂšne (HAt), la charge nĂ©gative est supposĂ©ment portĂ©e par l'atome d'hydrogĂšne, ce qui implique que ce composĂ© devrait plutĂŽt s'appeler hydrogĂ©nure d'astate[49] - [50] - [51] - [52]. Une telle observation serait cohĂ©rente avec la valeur de l'Ă©lectronĂ©gativitĂ© sur l'Ă©chelle d'Allred-Rochow, (1,9), moindre que celle de l'hydrogĂšne (2,2)[53] - [note 6]. Il a Ă©tĂ© prĂ©dit en 2011 que l'affinitĂ© Ă©lectronique de l'astate serait infĂ©rieure d'un tiers Ă  celle du chlore (qui, parmi les halogĂšnes, possĂšde la plus grande) en raison des interactions spin-orbite[42], cette affinitĂ© a Ă©tĂ© confirmĂ©e en 2020 Ă©gale[55] Ă  233 kJ·mol-1[note 7].

Composés

L'astate est moins rĂ©actif que l'iode, qui est lui-mĂȘme le moins rĂ©actif des autres halogĂšnes[56]. Ses composĂ©s ont Ă©tĂ© synthĂ©tisĂ©s en infimes quantitĂ©s et Ă©tudiĂ©s autant que possible avant leur dĂ©sintĂ©gration radioactive. Les rĂ©actions impliquĂ©es ont principalement Ă©tĂ© testĂ©es avec des solutions diluĂ©es d'astate mĂ©langĂ©es Ă  de plus grandes quantitĂ©s d'iode. L'iode permet de s'assurer de la prĂ©sence d'une quantitĂ© de matiĂšre suffisante pour le bon fonctionnement des techniques de laboratoire habituelles, comme la filtration ou la prĂ©cipitation[57] - [58] - [note 8]. Comme l'iode, l'astate peut adopter des degrĂ©s d’oxydation impairs de -1 Ă  +7.

Les composés connus formés avec des métaux sont rares. Sont attestés l'astature de sodium[9], de palladium, d'argent, de thallium et de plomb[61]. Certaines caractéristiques des astatures d'argent et de sodium, ainsi que des astatures d'autres alcalins et alcalino-terreux, ont été estimées par extrapolation à partir des halogénures d'autres métaux[62].

Les pionniers de la chimie de l'astate ont remarquĂ© la formation d'un composĂ© d'astate et d'hydrogĂšne gĂ©nĂ©ralement appelĂ© astature d’hydrogĂšne[63], bien que « hydrure d'astate » soit un nom plus appropriĂ©. Ce composĂ© est facilement oxydĂ© ; l'acidification par de l'acide nitrique diluĂ© donne les formes At0 ou At+, et l'ajout subsĂ©quent d'argent(I) ne peut prĂ©cipiter au mieux que partiellement l'astate sous forme d'astature d'argent(I) (AgAt). Au contraire, l'iode n'est pas oxydĂ© et forme facilement un prĂ©cipitĂ© d'iodure d'argent(I)[8] - [64].

L'astate peut former une liaison avec le bore[65], le carbone et l'azote[66]. DiffĂ©rents complexes du bore ont Ă©tĂ© prĂ©parĂ©s avec des liaisons At–B, celle-ci Ă©tant plus stables que les liaisons At–C[67]. L'astate peut remplacer un hydrogĂšne dans un cycle benzĂ©nique pour former de l'astatobenzĂšne, C6H5At ; celui-ci peut ĂȘtre oxydĂ© en C6H5AtCl2 par du chlore. En traitant ce composĂ© par une solution basique d'hypochlorite, on peut produire C6H5AtO2 [68]. Dans le perchlorate de dipyridine-astate(I) [At(C5H5N)2][ClO4] et son analogue nitrate, l'atome d'astate est liĂ© Ă  chacun des azotes des deux anneaux pyridine[66].

Comme composĂ©s avec l'oxygĂšne, les ions AtO− et AtO+ ont Ă©tĂ© mis en Ă©vidence en solution aqueuse, formĂ©s par la rĂ©action de l'astate avec un oxydant tel que le brome Ă©lĂ©mentaire ou (pour AtO+) du persulfate de sodium dans une solution d'acide perchlorique[8] - [69]. L'espĂšce prĂ©cĂ©demment identifiĂ©e comme Ă©tant AtO2− s'est depuis rĂ©vĂ©lĂ©e ĂȘtre AtO(OH)2−, un produit de l'hydrolyse de AtO+ (comme l'est AtOOH)[70]. L'anion AtO3−, bien caractĂ©risĂ©, peut ĂȘtre obtenu entre autres par oxydation de l'astate par de l'hypochlorite de potassium dans une solution d'hydroxyde de potassium[68] - [71]. Le triastatate de lanthane La(AtO3)3 a Ă©tĂ© prĂ©parĂ© par oxydation de l'astate dans une solution chaude de Na2S2O8[72]. Une oxydation supplĂ©mentaire de AtO3−, par exemple par du difluorure de xĂ©non (en solution basique Ă  chaud) ou du periodate (en solution neutre ou basique), aboutit Ă  l'ion perastatate AtO4−, qui n'est stable qu'Ă  pH supĂ©rieur ou Ă©gal Ă  7[73]. On pense que l'astate est Ă©galement capable de former des cations dans des sels avec des oxyanions, comme l'iodate ou le dichromate, car on observe en solution acide la coprĂ©cipitation de l'astate dans un Ă©tat d'oxydation positif monovalent ou intermĂ©diaire avec des sels insolubles de cations mĂ©talliques tels que l'iodate d'argent(I) ou le dichromate de thallium(I)[68] - [74].

L'astate peut former des composĂ©s avec les autres chalcogĂšnes, par exemple S7At+ et At(CSN)2− avec le soufre, un composĂ© de coordination sĂ©lĂ©nourĂ©e avec le sĂ©lĂ©nium, et un colloĂŻde d'astate-tellure avec le tellure[75].

Image représentant deux sphÚres partiellement emboßtées, l'une un peu plus petite qui est l'iode, formant un modÚle compact de l'iodure d'astate.
Structure de l'iodure d'astate, l'un des interhalogĂšnes de l'astate et le plus lourd des interhalogĂšnes diatomiques connus.

L'astate est connu pour rĂ©agir avec ses homologues plus lĂ©gers que sont l'iode, le brome et le chlore Ă  l'Ă©tat gazeux ; ces rĂ©actions produisent des composĂ©s interhalogĂšnes de formules AtI, AtBr, et AtCl[59]. Les deux premiers de ces composĂ©s peuvent Ă©galement ĂȘtre produits dans l'eau – l'astate rĂ©agit avec une solution d'iode/iodure pour former AtI, tandis que la formation d'AtBr requiert (outre l'astate) une solution d'iode/monobromure d'iode/bromure. L'excĂšs d'iodure ou de bromure peut conduire Ă  la formation d'ions[59] AtBr2− et AtI2−, ou dans une solution de chlorure, ils peuvent produire des espĂšces comme AtCl2− ou AtBrCl− via des rĂ©actions d'Ă©quilibre avec les chlorures[60]. L'oxydation de l'Ă©lĂ©ment par du dichromate (en solution d'acide nitrique) montre qu'ajouter des chlorures transforme l'astate en une molĂ©cule Ă  l'identification incertaine, probablement AtCl ou AtOCl. De mĂȘme, on peut produire AtOCl2− ou AtCl2− [59]. Les polyhalogĂ©nures PdAtI2, CsAtI2, TlAtI2, [76] - [77] - [78] et PbAtI[79] sont connus pour avoir Ă©tĂ© prĂ©cipitĂ©s (ou prĂ©sumĂ©s l'avoir Ă©tĂ©). Dans un spectromĂštre de masse Ă  plasma (comme source d'ions), les ions [AtI]+, [AtBr]+, et [AtCl]+ ont Ă©tĂ© formĂ©s en introduisant les vapeurs des halogĂšnes plus lĂ©gers dans la cellule remplie d'hĂ©lium contenant l'astate, ce qui est un indice en faveur de l'existence de molĂ©cules neutres stables dans le plasma ionisĂ©[59]. Aucun fluorure d'astate n'a encore Ă©tĂ© dĂ©couvert. Leur absence a Ă©tĂ© attribuĂ©e, possiblement, Ă  l'extrĂȘme rĂ©activitĂ© de tels composĂ©s, qui inclurait la rĂ©action d'un composĂ© fluorĂ© initialement formĂ© avec les parois en verre du rĂ©cipient pour former un produit non-volatil[note 9]. C'est pourquoi, bien que la synthĂšse d'un fluorure d'astate ne soit pas exclue, elle pourrait requĂ©rir un solvant liquide de fluorure d'halogĂšne, comme il en a Ă©tĂ© utilisĂ© pour la caractĂ©risation du fluorure de radon[59] - [73].

Histoire

Tableau périodique de Mendeleïev datant de 1871 avec un vide à la position de l'élément 85.
Tableau périodique de Mendeleïev (1871), avec l'astate manquant en dessous de l'iode (« J »).

En 1869, lorsque Dimitri MendeleĂŻev publie son tableau pĂ©riodique des Ă©lĂ©ments, l'espace situĂ© sous l'iode est vide. Une fois les bases physiques de la classification des Ă©lĂ©ments Ă©tablies par Niels Bohr, cet emplacement semble devoir ĂȘtre occupĂ© par le cinquiĂšme halogĂšne. Avant la reconnaissance officielle de sa dĂ©couverte, cet Ă©lĂ©ment hypothĂ©tique est appelĂ© Ă©ka-iode (eka-iodine en anglais, du sanskrit à€à€•, Ă©ka pour « un ») pour reflĂ©ter sa position un rang en dessous de l'iode[83] (comme l'Ă©ka-bore, l'Ă©ka-cĂ©sium, ou d'autres). Étant donnĂ© son extrĂȘme raretĂ©, de nombreuses fausses dĂ©couvertes sont annoncĂ©es au fil du temps[84].

La premiĂšre revendication de dĂ©couverte de l'Ă©ka-iode est faite en 1931 par l'AmĂ©ricain Fred Allison et ses collĂšgues de l'Institut polytechnique d'Alabama (aujourd'hui universitĂ© d'Auburn), qui utilisent 45 kg de monazite du BrĂ©sil pour isoler l'Ă©lĂ©ment. Ils lui donnent le nom d’alabame (alabamine en anglais) d'aprĂšs l'Alabama et le symbole Am, ensuite modifiĂ© en Ab, qui reste utilisĂ© pendant quelques annĂ©es[85] - [86] - [87] - [88]. La mĂ©thode d'Allison et sa dĂ©couverte sont invalidĂ©es en 1934 par Herbert G. MacPherson (en) de l'universitĂ© de Californie Ă  Berkeley[89].

En 1937, le chimiste indien Rajendralal De annonce la dĂ©couverte de l'Ă©lĂ©ment 85 Ă  partir de monazite. Il le baptise dakin, probablement d'aprĂšs la ville de Dacca[90] oĂč il travaille, puis dekhine. Il dĂ©clare l'avoir isolĂ© de la chaĂźne de dĂ©sintĂ©gration du thorium, oĂč il aurait la mĂȘme place vis-Ă -vis du thorium que le radium F (polonium 210) dans la sĂ©rie du radium. Cependant, les propriĂ©tĂ©s du dakin ne correspondent pas Ă  celles de l'astate, et il n'existe en rĂ©alitĂ© pas d'isotope de l'astate dans la chaĂźne de dĂ©sintĂ©gration du thorium, mĂȘme dans les voies de dĂ©sintĂ©gration minoritaires[91]. La vĂ©ritable identitĂ© du dakin reste donc inconnue[92] - [93].

En 1936, le Roumain Horia Hulubei et la Française Yvette Cauchois revendiquent la dĂ©couverte de l'Ă©lĂ©ment 85 par spectroscopie des rayons X. Ils publient un article en 1939 qui confirme et complĂšte leurs donnĂ©es de 1936. Hulubei publie un rĂ©sumĂ© de ces donnĂ©es en 1944 et affirme que le travail d'autres chercheurs les confirme. Il nomme cet Ă©lĂ©ment dor, du roumain pour « dĂ©sir, nostalgie »[94]. Sa dĂ©couverte est rĂ©futĂ©e en 1947 par l'Autrichien Friedrich Paneth. En effet, mĂȘme si les Ă©chantillons d'Hulubei contenaient de l'astate, ses moyens pour le dĂ©tecter Ă©taient trop faibles selon les normes contemporaines pour qu'il ait effectivement pu l'identifier[90]. Hulubei est Ă©galement Ă  l'origine d'une annonce de dĂ©couverte erronĂ©e du francium, ce qui a pu conduire d'autres chercheurs Ă  considĂ©rer ses travaux avec scepticisme[95].

Une photographie type portrait de trois quarts, en noir et blanc, d'un homme blanc d'une quarantaine d'années environ, Emilio SegrÚ.
Emilio SegrÚ, un des découvreurs de l'astate.

En 1940, le Suisse Walter Minder annonce la dĂ©couverte de l'Ă©lĂ©ment 85 dans les produits de dĂ©sintĂ©gration bĂȘta du radium A (polonium 218)[note 10] et le nomme helvetium, d'aprĂšs la Suisse[90]. Berta Karlik et Traude Bernert ne parviennent pas Ă  reproduire son expĂ©rience et attribuent ses rĂ©sultats Ă  une contamination du flux de radon (le radon 222 est l'isotope parent du polonium 218)[97]. Avec la Britannique Alice Leigh-Smith, Minder annonce la dĂ©couverte d'un autre isotope de l'Ă©lĂ©ment 85 en 1942, vraisemblablement un produit de dĂ©sintĂ©gration bĂȘta du thorium A (polonium 216). Les deux chercheurs le baptisent anglo-helvetium[98] - [99] en rĂ©fĂ©rence Ă  leurs pays respectifs[90]. Cependant, Karlik et Bernert sont encore une fois incapables de reproduire ces rĂ©sultats[57].

L'élément est finalement isolé en 1940 par Dale R. Corson, K. R. MacKenzie et Emilio SegrÚ de l'université de Californie à Berkeley. Au lieu de le chercher dans la nature, ils le synthétisent en bombardant du bismuth 209 avec des particules alpha dans un cyclotron[100] - [101]. La réaction s'accompagne de l'émission de deux neutrons et aboutit à l'astate 211, premier isotope formellement identifié. Les découvreurs ne proposent pas immédiatement un nom pour ce nouvel élément en raison de leur méthode : à l'époque, l'identification d'un élément pas encore découvert dans la nature, mais créé par synthÚse en quantités invisibles, n'est pas considérée comme valide. De plus, les chimistes hésitent à considérer les radioisotopes comme aussi légitimes que les isotopes stables[102]. En 1943, Berta Karlik et Traude Bernert découvrent l'astate dans deux chaßnes de désintégration naturelle, d'abord dans celle de l'uranium 238, puis dans celle de l'uranium 235[103] - [104]. Par la suite, l'astate est également découvert[105] dans la chaßne principale de désintégration du neptunium 237[106], mais le neptunium est trÚs rare à l'état naturel, étant produit par capture neutronique dans les minerais d'uranium.

En 1946, Friedrich Paneth appelle Ă  reconnaĂźtre enfin les Ă©lĂ©ments synthĂ©tiques, citant notamment parmi ses arguments la rĂ©cente confirmation de leur occurrence naturelle, et il propose que les dĂ©couvreurs de ces nouveaux Ă©lĂ©ments soient ceux qui les nomment. DĂ©but 1947, Nature publie les suggestions des dĂ©couvreurs : une lettre de Corson, MacKenzie et SegrĂš propose le nom anglais d’astatine[102], venant du grec ÎŹÏƒÏ„Î±Ï„ÎżÏ‚ / ĂĄstatos, « instable », en raison de sa tendance Ă  se dĂ©sintĂ©grer, avec la terminaison « -ine » qui en anglais est caractĂ©ristique des halogĂšnes. Ce nom permet Ă©galement de perpĂ©tuer la tradition consistant Ă  baptiser les halogĂšnes d'aprĂšs l'une de leurs propriĂ©tĂ©s[107]. Il est acceptĂ© par l’Union internationale de chimie pure et appliquĂ©e en 1949[108] - [109].

Corson et ses collÚgues classent l'astate comme un métal en se fondant sur sa chimie analytique[110]. Des études plus poussées mettent en évidence un comportement similaire à l'iode[111] - [112], cationique[113] - [114] ou amphotérique[115] - [116]. Lors d'une rétrospective, en 2003, Corson a écrit que « certaines des propriétés [de l'astate] sont similaires à celles de l'iode » et que l'élément « présente également des propriétés métalliques, plus proches de celles du polonium et du bismuth, ses voisins métalliques »[note 11].

Isotopes

Il y a 41 isotopes connus de l'astate, avec des nombres de masse compris entre 188 et 229 (l'isotope 189At n'ayant pas encore été synthétisé)[117] - [118]. La modélisation théorique suggÚre l'existence possible de 35 isotopes supplémentaires[108]. Aucun isotope stable ou à longue demi-vie n'a été observé, et on ne s'attend pas à ce qu'il en existe[119].

Données de désintégration alpha pour quelques isotopes[note 12]
Nombre

de
masse

ExcĂšs de
masse
[6]
Demi-vie[6] Énergie

moyenne

Probabilité[6]
207 -13,243 MeV 1,80 h 5,873 MeV 8,6 %
208 -12,491 MeV 1,63 h 5,752 MeV 0,55 %
209 -12,880 MeV 5,41 h 5,758 MeV 4,1 %
210 -11,972 MeV 8,1 h 5,632 MeV 0,175 %
211 -11,647 MeV 7,21 h 5,983 MeV 41,8 %
212 -8,621 MeV 0,31 s 7,825 MeV ≈ 100 %
213 -6,579 MeV 125 ns 9,255 MeV 100 %
214 -3,380 MeV 558 ns 8,986 MeV 100 %
219 10,397 MeV 56 s 6,324 MeV 97 %
220 14,350 MeV 3,71 min 6,052 MeV 8 %

Les Ă©nergies de dĂ©sintĂ©gration des dĂ©sintĂ©grations alpha de l'astate suivent la mĂȘme tendance que pour d'autres Ă©lĂ©ments lourds[119]. Les isotopes les plus lĂ©gers ont des Ă©nergies alpha de dĂ©sintĂ©gration relativement Ă©levĂ©es, qui dĂ©croissent lorsque les isotopes sont plus lourds. L'astate 211 a une Ă©nergie significativement plus grande que l'isotope prĂ©cĂ©dent, parce qu'il a un noyau Ă  126 neutrons, ce qui correspond Ă  un nombre magique et donc Ă  une couche de neutrons remplie. Bien que sa demi-vie soit comparable Ă  l'isotope prĂ©cĂ©dent (7,2 h pour 211At, 8,1 h pour 210At), sa probabilitĂ© de dĂ©sintĂ©gration par voie alpha est bien plus grande : 41,81 % contre seulement 0,18 %[6]. Les deux isotopes suivants dĂ©gagent encore plus d'Ă©nergie, avec notamment l'astate 213, qui libĂšre le plus d'Ă©nergie. Pour cette raison, c'est aussi l'isotope connu qui a la plus courte demi-vie[119]. Bien que les isotopes plus lourds libĂšrent moins d'Ă©nergie, il n'existe aucun isotope Ă  longue demi-vie, en raison du rĂŽle croissant de la dĂ©sintĂ©gration bĂȘta (Ă©mission d'Ă©lectron)[119]. Ce mode de dĂ©sintĂ©gration est particuliĂšrement important pour l'astate ; dĂšs 1950 des scientifiques postulent que tous les isotopes de cet Ă©lĂ©ment se dĂ©sintĂ©greraient par voie bĂȘta[120]. Des modes de dĂ©sintĂ©gration bĂȘta ont Ă©tĂ© trouvĂ©s pour tous les nuclĂ©ides connus de l'astate sauf 213At, 214At, 215At et 216mAt[6]. L'astate 210 et les isotopes plus lĂ©gers peuvent se dĂ©sintĂ©grer selon le mode ÎČ+ (Ă©mission de positron), l'astate 216 et les isotopes plus lourds se dĂ©sintĂšgrent sur le mode ÎČ−, et l'astate 212 peut se dĂ©sintĂ©grer suivant les deux modes, tandis que l'astate 211 peut subir une capture Ă©lectronique[6].

Le moins radioactif des isotopes est l'astate 210, avec une demi-vie de 8,1 h. Son mode de dĂ©sintĂ©gration principal est ÎČ+, vers le polonium 210, lui-mĂȘme Ă©metteur alpha, qui a une demi-vie plus longue, Ă©gale Ă  138 j. Au total, seuls cinq isotopes connus ont une demi-vie supĂ©rieure Ă  une heure (de 207At Ă  211At). L'isotope le plus radioactif Ă  l'Ă©tat fondamental connu est l'astate 213, avec une demi-vie de 125 ns. Il se dĂ©sintĂšgre par voie alpha vers le bismuth 209, quasi stable[6].

On connaĂźt Ă  l'astate 24 isomĂšres nuclĂ©aires, qui sont des noyaux avec un ou plusieurs nuclĂ©ons dans un Ă©tat excitĂ©. Un isomĂšre nuclĂ©aire est parfois appelĂ© mĂ©tastable, ce qui signifie que le systĂšme a une Ă©nergie interne plus Ă©levĂ©e que l'Ă©tat fondamental (l'Ă©tat d'Ă©nergie minimale), et donc que l'isomĂšre nuclĂ©aire a tendance Ă  retourner Ă  l'Ă©tat fondamental. Il peut y avoir plus d'un isomĂšre nuclĂ©aire par isotope. Le moins radioactif d'entre eux est l'astate 202m1[note 13], qui a une demi-vie d'environ 3 minutes. Le plus radioactif est l'astate 214m1, d'une demi-vie de 265 nanosecondes (plus courte que celle de tous les nuclĂ©ides connus sauf 213At)[6] - [108].


Abondance

Une représentation de la chaßne de désintégration du neptunium 237.
ChaĂźne de dĂ©sintĂ©gration de 237Np, dont l’un des produits est 217At.

Parmi les Ă©lĂ©ments prĂ©sents dans la nature, les seuls Ă©lĂ©ments moins abondants que l’astate sont des transuraniens, raison pour laquelle il y est gĂ©nĂ©ralement considĂ©rĂ© comme l'Ă©lĂ©ment le plus rare[121]. La quantitĂ© totale de cet Ă©lĂ©ment dans la croĂ»te terrestre (masse de 2,36 Ă— 1025 grammes)[122] est estimĂ©e comprise entre le dixiĂšme et la trentaine de grammes Ă  un instant donnĂ©[123] - [8].

Tout atome d’astate prĂ©sent Ă  la formation de la Terre s’est dĂ©sintĂ©grĂ©. Les quatre isotopes prĂ©sents dans la nature (215At, 217At, 218At et 219At[124]) sont continuellement renouvelĂ©s en tant que produits des dĂ©sintĂ©grations des isotopes primordiaux du thorium, de l’uranium et de traces de neptunium 237 radiogĂ©nique. Les seize premiers kilomĂštres en profondeur de l’ensemble du continent amĂ©ricain contiennent de l’ordre de 1012 atomes d’astate 215 Ă  un instant considĂ©rĂ© (de l’ordre de 3,5 Ă— 10−10 grammes)[125]. L’astate 217 est produit lors de la dĂ©sintĂ©gration du neptunium 237 (voir figure ci-contre), prĂ©sent Ă  l’état de traces dans les minerais d’uranium oĂč il est produit par transmutation[126]. L’astate 218 est le premier isotope dĂ©couvert dans la nature[127] quand l’astate 219, avec une demi-vie d’environ 56 secondes, est l’isotope prĂ©sent dans le milieu naturel ayant la plus longue pĂ©riode radioactive[6].

Certains isotopes de l’astate ne sont pas toujours considĂ©rĂ©s comme prĂ©sents naturellement dans l’environnement, par mĂ©connaissance[115] - [128] ou dĂ©saccords dans la littĂ©rature. Ainsi, la prĂ©sence de l’astate 216 dans la nature a Ă©tĂ© rapportĂ©e[129] mais son signalement est controversĂ© et non confirmĂ©[130].

SynthĂšse

Formation

RĂ©actions possibles aprĂšs bombardement alpha de bismuth 209
RĂ©action Énergie des particules α
209
83
Bi + 4
2
He → 211
85
At + 2 1
0
n
26 MeV[57]
209
83
Bi + 4
2
He → 210
85
At + 3 1
0
n
40 MeV[57]
209
83
Bi + 4
2
He → 209
85
At + 4 1
0
n
60 MeV[131]

L'astate a Ă©tĂ© produit pour la premiĂšre fois en bombardant une cible de bismuth 209 avec des particules alpha Ă©nergĂ©tiques, et cette voie de synthĂšse reste la plus utilisĂ©e pour produire les isotopes Ă  relativement longue demi-vie 209At, 210At et 211At. L'astate n'est produit qu'en trĂšs faibles quantitĂ©s, les techniques modernes permettant de monter jusqu'Ă  6,6 GBq[132] produits en une fois (Ă  peu prĂšs 86 ng, soit 2,47 × 1014 atomes). La synthĂšse de quantitĂ©s plus importantes d'astate en utilisant cette mĂ©thode est limitĂ©e par la faible disponibilitĂ© de cyclotrons adĂ©quats et par la perspective de fondre la cible[132] - [133] - [note 14]. La radiolyse du solvant en raison de l'effet cumulatif de la dĂ©sintĂ©gration de l'astate[135] pose Ă©galement problĂšme. Avec des techniques cryoscopiques, il est possible que l'on puisse atteindre le microgramme d'astate produit, par irradiation de proton d'une cible de thorium ou d'uranium, gĂ©nĂ©rant du radon 211 qui dĂ©croĂźt en astate 211. On s'attend nĂ©anmoins Ă  ce que cette mĂ©thode rĂ©sulte en une contamination de l'isotope produit par de l'astate 210[136].

L'isotope le plus important est l'astate 211, le seul qui ait un usage commercial. Pour produire la cible de bismuth, le mĂ©tal est dĂ©posĂ© par pulvĂ©risation cathodique sur une surface d'or, de cuivre ou d'aluminium, Ă  raison de 50 Ă  100 mg cm−2. L'oxyde de bismuth peut ĂȘtre utilisĂ© Ă  la place ; il est alors soudĂ© Ă  une plaque de cuivre[137]. La cible est gardĂ©e sous atmosphĂšre inerte d'azote[138], et elle est refroidie Ă  l'eau pour Ă©viter la vaporisation prĂ©maturĂ©e de l'astate[137]. Dans un accĂ©lĂ©rateur de particules, comme un cyclotron[139], les particules alpha entrent en collision avec le bismuth. Bien qu'un seul isotope du bismuth soit utilisĂ© (le bismuth 209), la rĂ©action peut se produire de trois façons diffĂ©rentes en fonction de l'Ă©nergie des particules alpha, produisant 209At, 210At ou 211At. Pour Ă©viter de produire les nuclĂ©ides non souhaitĂ©s, l'Ă©nergie maximum de l'accĂ©lĂ©rateur de particules est fixĂ©e Ă  une valeur (idĂ©alement 29,17 MeV)[140] supĂ©rieure Ă  celle nĂ©cessaire pour produire l'astate 211 (pour bien produire l'isotope voulu) mais infĂ©rieure Ă  celle qui aboutirait Ă  l'astate 210 (pour Ă©viter de produire des isotopes indĂ©sirables)[137].

Méthodes de séparation

Dans la mesure oĂč l'astate est le produit principal de la synthĂšse, aprĂšs sa formation il doit seulement ĂȘtre isolĂ© de la cible et de toute contamination. Plusieurs mĂ©thodes sont possibles Ă  cet effet, « mais elles suivent gĂ©nĂ©ralement l'une de deux approches — distillation sĂšche ou traitement en solution acide de la cible suivi d'une extraction par solvant »[note 15]. Les mĂ©thodes abordĂ©es ci-aprĂšs sont des adaptions modernes de procĂ©dures plus anciennes, telles que revues par Kugler et Keller[141] - [note 16]. Les techniques d'avant 1985 incluaient souvent l'Ă©limination du polonium 210, qui Ă©tait alors co-produit lors de l'irradiation, mais cette mesure est moins nĂ©cessaire en veillant Ă  ce que l'Ă©nergie de la ligne d'irradiation du cyclotron ne dĂ©passe pas une valeur seuil[132].

Par voie sĂšche

La cible irradiĂ©e contenant maintenant de l'astate est chauffĂ©e Ă  environ 650 °C. L'astate se volatilise, puis est condensĂ©e (typiquement dans un piĂšge Ă  froid). Des tempĂ©ratures plus Ă©levĂ©es (jusqu'Ă  850 °C) peuvent accroĂźtre le rendement, au risque de contaminer l'Ă©chantillon via la co-volatilisation du bismuth. Il peut ĂȘtre nĂ©cessaire de redistiller le condensat pour limiter la prĂ©sence de bismuth[142] (car le bismuth peut interfĂ©rer avec les rĂ©actions de marquage de l'astate). L'astate est rĂ©cupĂ©rĂ© Ă  partir du piĂšge en utilisant de la soude diluĂ©e, du mĂ©thanol ou du chloroforme. Des rendements approchant les 80 % peuvent ĂȘtre atteints. La voie sĂšche est la mĂ©thode la plus utilisĂ©e pour produire une forme chimiquement utilisable d'astate[133] - [143].

Par voie humide

La cible de bismuth (parfois de trioxyde de bismuth) est dissoute dans de l'acide concentré (généralement nitrique ou perchlorique). L'astate est extrait à l'aide d'un solvant organique tel que de l'éther de butyle ou d'isopropyle, ou du thiosemicarbazide. Un rendement de séparation de 93 % à l'acide nitrique a été publié, chutant à 72 % à la fin des opérations de purification (distillation de l'acide nitrique, purge des oxydes d'azote résiduels, et resolvatation du nitrate de bismuth pour permettre l'extraction liquide-liquide)[144]. Les méthodes par voie humide impliquent « plusieurs étapes demandant la manipulation de produits radioactifs »[note 17] et ne conviennent pas vraiment à l'isolation de grandes quantités d'astate. Elles peuvent néanmoins permettre la production d'astate à un degré d'oxydation spécifique et peuvent donc trouver plus d'applications dans le domaine de la radiochimie expérimentale[132].

Utilisations et précautions

« [L'astate est] une plaie à produire et un enfer à manipuler[note 18]. »

— P. Durbin, Human Radiation Studies: Remembering the Early Years, 1995

Quelques composés d'astate 211 et leurs utilisations[146]
Agent Applications
ColloĂŻdes d'astate-tellure Tumeurs compartimentales
Diphosphate de 6-astato-2-méthyl-1,4-naphtaquinole Adénocarcinome
Bleu de méthylÚne radiomarqué Mélanomes
Guanidine de méta-astatobenzyl Tumeurs neuro-endocrines
5-astato-2'-déoxyuridine Diverses
Composés de biotine radiomarqués Diverses de pré-ciblage
Octréotide radiomarqué Récepteurs de la somatostatine
Anticorps monoclonaux et fragments radiomarqués Diverses
Biphosphonates radiomarqués Métastases osseuses

L'astate 211 est l'objet de recherches actives dans le domaine de la mĂ©decine nuclĂ©aire[146]. L'isotope doit ĂȘtre utilisĂ© rapidement aprĂšs sa synthĂšse Ă©tant donnĂ© sa demi-vie de 7,2 h ; cette pĂ©riode est nĂ©anmoins suffisante pour permettre des stratĂ©gies de marquage en plusieurs Ă©tapes. L'astate 211 a un potentiel pour ĂȘtre utilisĂ© dans des traitements d'alpha-immunothĂ©rapie, puisqu'il se dĂ©sintĂšgre soit en mode alpha[147] (vers le bismuth 207), soit par capture Ă©lectronique (vers le polonium 211, Ă  trĂšs courte demi-vie et lui-mĂȘme Ă©metteur alpha). Les rayons X Ă©mis par le polonium 211, entre environ 77 et 92 keV, permettent le suivi de l'astate dans les animaux et les patients[146]. Bien que l'astate 210, avec une demi-vie lĂ©gĂšrement plus longue que l'astate 211, puisse paraĂźtre plus intĂ©ressant pour la mĂȘme application, cet isotope est totalement impropre Ă  l'usage mĂ©dical car il se dĂ©sintĂšgre en polonium 210, extrĂȘmement toxique, notamment pour la moelle osseuse, et avec une demi-vie plus longue[148] - [132].

La diffĂ©rence principale dans le milieu mĂ©dical entre l'astate 211 et l'iode 131 (un isotope de l'iode utilisĂ© en mĂ©decine nuclĂ©aire) rĂ©side dans l'Ă©mission de rayonnements bĂȘta Ă  hautes Ă©nergies par 131I contrairement Ă  211At. Le rayonnement bĂȘta a un pouvoir pĂ©nĂ©trant dans les tissus plus important que le rayonnement alpha : une particule alpha d'Ă©nergie moyenne Ă©mise par 211At peut traverser 70 Â”m dans les tissus environnants quand une particule bĂȘta d'Ă©nergie moyenne issue d'131I peut parvenir presque trente fois plus loin, traversant environ mm[137]. Une courte demi-vie associĂ©e au pouvoir pĂ©nĂ©trant limitĂ© du rayonnement alpha dans les tissus est un avantage lorsque la « charge tumorale est faible et/ou les populations de cellules malignes sont situĂ©es Ă  proximitĂ© immĂ©diate de tissus normaux sains »[note 19]. Une mortalitĂ© cellulaire significative dans des cultures de cellules reproduisant des cancers humains a ainsi Ă©tĂ© atteinte avec un Ă  dix atomes d'astate 211 liĂ©s par cellule[149].

Un scientifique manipule un Ă©chantillon radioactif dans une boite Ă  gants.
La manipulation de quantités d'astate conséquentes nécessite l'usage d'une boßte à gants, éventuellement blindée de plomb.

Le dĂ©veloppement de mĂ©dicaments Ă  base d'astate pour la lutte contre le cancer s'est heurtĂ© Ă  plusieurs obstacles. La Seconde Guerre mondiale a retardĂ© les recherches de prĂšs d’une dĂ©cennie. Les rĂ©sultats d'essais prĂ©liminaires indiquaient qu'un agent de transport sĂ©lectif pour le cancer aurait besoin d'ĂȘtre dĂ©veloppĂ©, et ce n'est que dans les annĂ©es 1970 que des anticorps monoclonaux pouvant jouer ce rĂŽle arrivĂšrent sur le marchĂ©[136]. Contrairement Ă  l'iode, l'astate a tendance Ă  casser sa liaison avec de telles molĂ©cules, surtout avec les carbones hybridĂ©s sp3[note 20] (moins pour ceux hybridĂ©s sp2). Étant donnĂ© la toxicitĂ© de l'astate, qui a tendance Ă  s'accumuler dans le corps lorsque le radioisotope est libre d'y circuler, il est vital de s'assurer qu'il reste attachĂ© Ă  sa molĂ©cule-hĂŽte. Si l'efficacitĂ© des molĂ©cules de transport qui sont lentement mĂ©tabolisĂ©es peut ĂȘtre Ă©valuĂ©e, les molĂ©cules plus rapidement mĂ©tabolisĂ©es demeurent un obstacle non nĂ©gligeable Ă  l'Ă©valuation de l'astate en tant que traitement mĂ©dical. AttĂ©nuer la radiolyse (due Ă  l'astate) des molĂ©cules porteuses est une autre voie possible de dĂ©veloppement. Une application pratique de l'astate comme traitement anticancĂ©reux pourrait potentiellement profiter Ă  un nombre « effarant » de patients ; la production d'astate dans des quantitĂ©s qui seraient alors nĂ©cessaires reste un problĂšme[136] - [150] - [note 21].

Des Ă©tudes chez l'animal montrent que l'astate, comme l'iode quoiqu'Ă  un moindre degrĂ©, est surtout concentrĂ© dans la thyroĂŻde. Contrairement Ă  l'iode, l'astate fait Ă©galement preuve d'une tendance Ă  s'accumuler dans les poumons et la rate, peut-ĂȘtre en raison de l'oxydation in vivo de At− vers At+[47]. Lorsque l'astate est administrĂ© sous la forme d'un radiocolloĂŻde, il a tendance Ă  se concentrer dans le foie. Des expĂ©riences chez les rats et les singes suggĂšrent que l'astate 211 cause de bien plus graves dĂ©gĂąts Ă  la thyroĂŻde que n'en fait l'iode 131. Des injections rĂ©pĂ©tĂ©es du nuclĂ©ide rĂ©sultent ainsi en une nĂ©crose et de la dysplasie cellulaire dans la glande thyroĂŻde[151]. Des Ă©tudes prĂ©liminaires suggĂšrent que l'injection d'astate 211 chez des rongeurs femelles provoque des modifications morphologiques du tissu mammaire[152] ; cette conclusion est restĂ©e controversĂ©e pendant des annĂ©es. Le consensus qui a Ă©tĂ© atteint par la suite est que cet effet Ă©tait probablement causĂ© par l'irradiation des tissus de la poitrine, combinĂ© aux modifications hormonales dues Ă  l'irradiation des ovaires[145]. D'infimes quantitĂ©s d'astate peuvent ĂȘtre manipulĂ©es sans danger sous sorbonne si la hotte est bien aspirante ; l'introduction de l'Ă©lĂ©ment dans l'organisme doit cependant ĂȘtre Ă©vitĂ©e[153].

Notes et références

Notes

  1. C'est-Ă -dire que l'isotope le plus stable (Ă  plus longue demi-vie) du francium, le francium 223, a une demi-vie de 22 minutes, plus courte que celle de l'isotope le plus stable de l'astate.
  2. Cette durĂ©e de demi-vaporisation monterait Ă  16 heures si le dĂ©pĂŽt Ă©tait rĂ©alisĂ© sur une surface d'or ou de platine, peut-ĂȘtre en raison des interactions encore mal comprises entre l'astate et ces mĂ©taux nobles[20].
  3. La rĂ©fractivitĂ© molaire de l'astate diatomique a Ă©tĂ© extrapolĂ©e Ă  41,4 cm3 en utilisant la mĂ©thode donnĂ©e par Johnson[39] (c'est-Ă -dire Ă  partir du graphe des valeurs connues pour F, Cl, Br et I tracĂ©es en fonction du cube de leur rayon de covalence). Cette valeur indique que l'astate peut ĂȘtre un mĂ©tal dans son Ă©tat condensĂ©, si l'on se fonde sur le critĂšre de Goldhammer-Herzfeld, qui prĂ©dit un comportement mĂ©tallique si le rapport de la rĂ©fractivitĂ© molaire sur le volume molaire est supĂ©rieur ou Ă©gal Ă  1[40].
  4. « The foregoing description is however clouded by the extremely low concentrations at which astatine experiments have been conducted, and the possibility of reactions with impurities, walls and filters, or radioactivity by-products, and other unwanted nano-scale interactions »[24].
  5. Il est également possible qu'il s'agisse de sorption sur une cathode plutÎt que d'électrodéposition[43].
  6. L'algorithme utilisĂ© pour gĂ©nĂ©rer l'Ă©chelle d'Allred-Rochow ne fonctionne pas pour l'hydrogĂšne, il gĂ©nĂšre une valeur proche de celle de l'oxygĂšne (3,5). À la place, on assigne Ă  l'hydrogĂšne une valeur de 2,2. En dĂ©pit de ses dĂ©fauts, l'Ă©chelle d'Allred-Rochow est assez largement reconnue et utilisĂ©e[54].
  7. 2,41578(7) eV d'aprùs l'article, valeur convertie dans le systùme SI
  8. L'iode peut remplir ce rĂŽle en dĂ©pit de ses rĂ©actions avec l'astate en solution aqueuse, parce que ces rĂ©actions nĂ©cessitent l'ion iodure (I−), pas le diode I2 (ou du moins pas seulement)[59] - [60].
  9. Une premiÚre tentative de fluorer l'astate en utilisant du trifluorure de chlore a conduit à la formation d'un produit de réaction qui est resté « collé » à la paroi en verre. Du monofluorure de chlore, du chlore et du tétrafluorosilane se sont formés. Les auteurs de l'expériences l'ont qualifiée de « troublante » et ont admis qu'ils s'attendaient à la formation d'un fluorure volatil[80]. Dix ans plus tard, ce composé a été prédit comme étant non-volatil, contrairement aux autres halogÚnes mais comme le difluorure de radon[81] ; on avait alors déterminé que celui-ci était ionique[82].
  10. L'astate 218 est bien l'isotope-fils du polonium 218 par dĂ©sintĂ©gration bĂȘta[96], qui est une voie minoritaire (0,02 % des dĂ©sintĂ©grations).
  11. « Some of the properties [of astatine] are similar to iodine, its lower homolog. It also exhibits metallic properties, more like its metallic neighbors Po and Bi »[107].
  12. Dans cette table, sous les mots « excÚs de masse », les équivalents en énergie sont donnés plutÎt que les valeurs en masse.
  13. « m1 » signifie qu'il s'agit du premier état excité au-dessus de l'état fondamental. « m2 » et autres indications similaires indiquent les états d'énergie plus élevée. Le nombre est parfois omis si l'isomÚre nucléaire en question est le seul bien établit, comme pour l'astate 216m.
  14. Voir néanmoins Nagatsu et al.[134], qui encapsulent la cible de bismuth dans un fin film d'aluminium et le place dans un portoir en niobium capable de retenir du bismuth fondu.
  15. « A variety of methods have been reported for 211At recovery but they generally follow one of two approaches – dry distillation or acid treatment of the target followed by solvent extraction »[132].
  16. Voir aussi Lavrukhina et Pozdnyakov 1970, p. 243–253.
  17. « multiple radioactivity handling steps »[132].
  18. « [Astatine is] miserable to make and hell to work with »[145].
  19. « in clinical settings where tumor burden is low and/or malignant cell populations are located in close proximity to essential normal tissue structures »[132].
  20. En d'autres termes, lĂ  oĂč l'orbitale atomique s d'un carbone et trois orbitales p s'hybrident pour donner quatre orbitales, dont la forme est intermĂ©diaire entre l'orbitale s originelle et les orbitales p.
  21. « Unfortunately, the conundrum confronting the 211At field is that commercial supply of 211At awaits the demonstration of clinical efficacy; however, the demonstration of clinical efficacy requires a reliable supply of 211At[132]. »
    « Malheureusement, le dilemme auquel est confronté le domaine d'étude de l'astate 211 est que le développement commercial de la production d'astate 211 attend qu'il soit fait la preuve de son efficacité clinique ; cependant, cette démonstration d'efficacité nécessite l'existence d'une source fiable d'astate 211. »

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Voir aussi

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