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Acide chlorhydrique

L'acide chlorhydrique (aussi anciennement appelĂ© acide muriatique) est une solution de chlorure d'hydrogĂšne dans l'eau. Le chlorure d'hydrogĂšne, un acide fort, est un gaz diatomique de formule chimique HCl qui s'ionise totalement en solution aqueuse pour donner toute une variĂ©tĂ© d'espĂšces chimiques, notamment des anions chlorure Cl− et des cations hydronium H3O+, ces derniers Ă©tant en moyenne solvatĂ©s par cinq molĂ©cules d'eau ; diverses variĂ©tĂ©s d'ions oxonium sont Ă©galement prĂ©sents parmi les solutĂ©s. Il se prĂ©sente sous la forme d'un liquide incolore d'aspect aqueux Ă  l'odeur piquante trĂšs reconnaissable. L'acide concentrĂ© est trĂšs corrosif, avec des Ă©manations ou « fumĂ©es » toxiques, et il doit ĂȘtre maniĂ© avec prĂ©caution[5] ; il peut avoir un pH infĂ©rieur Ă  -1[6].

Acide chlorhydrique
Image illustrative de l’article Acide chlorhydrique
Ion hydronium et chlorure constituant l'acide chlorhydrique
Identification
Nom UICPA acide chlorhydrique
Synonymes

solution de chlorure d'hydrogĂšne, autrefois acide muriatique, esprit de sel

No CAS 7647-01-0
No ECHA 100.210.665
No CE 231-595-7
No RTECS MW4025000
Code ATC B05XA13
No E E507
Apparence transparent, trÚs légÚrement jaunùtre
Propriétés chimiques
Formule HCl [IsomĂšres]
Masse molaire[1] 36,461 ± 0,002 g/mol
H 2,76 %, Cl 97,23 %,
pKa −6,3[2]
Moment dipolaire D
DiamÚtre moléculaire nm
Propriétés physiques
T° fusion −30 °C[3], solution à 37 %
T° ébullition 48 °C, 38 % HCl
SolubilitĂ© 700 g l−1 (eau)
Masse volumique environ 1,19 g cm−3[3] Ă  20 °C (solution Ă  37 %)
T° d'auto-inflammation N/A
ViscositĂ© dynamique 1,53 mPa s Ă  25 °C
ConductivitĂ© thermique W m−1 K−1
Vitesse du son m s−1
Thermochimie
S0gaz, 1 bar 186,9 J K−1 mol−1
S0liquide, 1 bar J K−1 mol−1
S0solide J K−1 mol−1
ΔfH0gaz −92,31 kJ mol−1
ΔfH0liquide kJ mol−1
ΔfH0solide kJ mol−1
Cp J K−1 mol−1
Propriétés optiques
Transparence oui
Précautions
SGH[3]
SGH05 : CorrosifSGH07 : Toxique, irritant, sensibilisant, narcotique
Danger
H290, H314, H335, P260, P280, P303+P361+P353, P304+P340+P310 et P305+P351+P338
Transport[3]
Classification du CIRC
Groupe 3 : Inclassable quant à sa cancérogénicité pour l'Homme[4]
Inhalation Les vapeurs peuvent ĂȘtre mortelles
Peau Peut provoquer de graves blessures
Yeux TrĂšs dangereux
Ingestion Toxique, parfois mortelle

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

L'acide chlorhydrique est le principal constituant des acides gastriques. Cet acide minéral est couramment utilisé comme réactif dans l'industrie chimique. Il est essentiellement produit comme précurseur du chlorure de vinyle destiné à la fabrication du PVC. Dans l'industrie agroalimentaire, il est utilisé comme additif alimentaire et pour la production de gélatine. Son utilisation domestique, sous forme diluée, se résume à l'entretien des installations sanitaires afin d'en éliminer les dépÎts de calcaire.

L'acide chlorhydrique Ă©tait connu jadis sous le nom d’acide muriatique ou d’esprit de sel, bien avant la dĂ©couverte du chlore, car il Ă©tait produit au XVe siĂšcle par Basile Valentin Ă  partir de sel gemme NaCl et de sulfate de fer(II) FeSO4 (le « vitriol vert »), et au XVIIe siĂšcle par l'Allemand Johann Rudolf Glauber Ă  partir de sel de table et d'acide sulfurique H2SO4. Il aurait Ă©tĂ© dĂ©couvert par l'alchimiste Jabir Ibn Hayyan aux alentours de l'an 800. L'acide muriatique est une espĂšce chimique qui a Ă©tĂ© frĂ©quemment utilisĂ©e depuis les dĂ©buts de la chimie. Au Moyen Âge, sous le nom d'« esprit de sel » qui dĂ©note la proximitĂ© avec le sel marin NaCl, il Ă©tait utilisĂ© par les alchimistes dans leur quĂȘte de la pierre philosophale[7] (ou acidum salis). AprĂšs Glauber, il fut ensuite encore plus communĂ©ment utilisĂ© au laboratoire de chimie, notamment au tournant du XVIIIe siĂšcle et XIXe siĂšcle par des scientifiques tels que Priestley ou Davy qui contribuĂšrent Ă  Ă©tablir la chimie moderne.

Histoire

Jabir ibn Hayyan, manuscrit du XVe siĂšcle.

L'acide chlorhydrique a été découvert au voisinage de l'an 800 par l'alchimiste Jabir Ibn Hayyan, qui l'obtint en mélangeant du sel (chlorure de sodium, NaCl) et du vitriol (acide sulfurique, H2SO4) en solution[8].

Au Moyen Âge, les alchimistes europĂ©ens connaissaient l'acide chlorhydrique sous le nom d’esprit de sel ou acidum salis. La vapeur, le chlorure d'hydrogĂšne, est le gaz acide marin[9]. L'ancien nom acide muriatique possĂšde la mĂȘme origine : muriatique signifie « appartenant au sel ou Ă  l'eau de mer », et le nom est parfois encore utilisĂ©. Basilius Valentinus, l'abbĂ©-alchimiste de l'abbaye d'Erfurt (Allemagne), en produisit une quantitĂ© importante au XVe siĂšcle.

Au XVIIe siĂšcle, Johann Rudolf Glauber de Karlstadt am Main (Allemagne) utilise du sel, NaCl, et de l’acide sulfurique pour prĂ©parer du sulfate de sodium (Na2SO4), produisant ainsi du chlorure d’hydrogĂšne gazeux, HCl[9]. Joseph Priestley de Leeds prĂ©pare du chlorure d’hydrogĂšne pur en 1772, et en 1818 Humphry Davy de Penzance (Royaume-Uni) dĂ©montre que ce produit chimique est constituĂ© d'hydrogĂšne et de chlore[9].

Au cours de la rĂ©volution industrielle, la demande de substances alcalines, et notamment de carbonate de sodium, augmente fortement en Europe, et le procĂ©dĂ© industriel mis au point par Nicolas Leblanc permet une production bon marchĂ© Ă  grande Ă©chelle en tant que produit secondaire. Dans le procĂ©dĂ© Leblanc, du sel est transformĂ© en carbonate de sodium, en utilisant comme rĂ©actifs de l’acide sulfurique, de la craie et du charbon, avec Ă©galement une production secondaire de chlorure d'hydrogĂšne gazeux. Jusqu'Ă  ce que la promulgation en 1863 de l'Alkali Act l'interdise au Royaume-Uni, le chlorure d'hydrogĂšne est relĂąchĂ© dans l'air[9]. À la suite de cette interdiction, les producteurs de carbonate de sodium sont contraints de dissoudre le gaz dans l'eau, produisant ainsi de l'acide chlorhydrique Ă  l'Ă©chelle industrielle[9].

Lorsque le procĂ©dĂ© Leblanc est remplacĂ© au dĂ©but du XXe siĂšcle par le procĂ©dĂ© Solvay, sans production secondaire d'acide chlorhydrique, celui-ci s'Ă©tait d'ores et dĂ©jĂ  imposĂ© comme un rĂ©actif chimique important pour un grand nombre d'applications. Son intĂ©rĂȘt commercial contribua Ă  l'Ă©mergence d'autres techniques de production, qui sont toujours utilisĂ©es Ă  l'heure actuelle (voir dans la suite).

L'acide chlorhydrique est cité comme un précurseur dans la Table 2 de la convention de 1988 contre le trafic de drogues, du fait de son utilisation dans la synthÚse d'héroïne et de cocaïne.

Chimie

ModÚle moléculaire du chlorure d'hydrogÚne.

Le chlorure d'hydrogĂšne (HCl(g)), sous forme gazeuse, est un monoacide qui se dissocie (s'ionise) dans l'eau pour donner un ion H+ (un proton). L'autre ion formĂ© lors de la dissociation est l'ion chlorure Cl−. En solution aqueuse, l'ion H+ se lie Ă  une molĂ©cule d'eau pour former un ion oxonium H3O+. En effet, la molĂ©cule d’eau est sensiblement polarisĂ©e et peut former une liaison faible avec le noyau hydrogĂšne de la seconde molĂ©cule fortement polarisĂ©e, laquelle libĂšre alors l’ion chlorure qui conserve l’électron issu de l’hydrogĂšne :

HCl(g) + H2O(l) → H3O+
(aq)
+ Cl−
(aq)
.

L'acide chlorhydrique peut donc ĂȘtre utilisĂ© pour prĂ©parer des sels dits chlorures, par exemple le chlorure de sodium NaCl(s). L'acide chlorhydrique est un acide fort : il est totalement dissociĂ© dans l'eau.

Des deux ions H3O+ et Cl− rĂ©sultants de cette hydratation du chlorure d'hydrogĂšne, l’ion chlorure n'est plus polarisĂ© spatialement (mais reste lĂ©gĂšrement rĂ©actif face Ă  un autre composĂ© rĂ©ductible prĂ©sent dans la solution), alors que l’ion oxonium distribue Ă©quitablement les deux Ă©lectrons issus des atomes hydrogĂšne de l'eau autour des trois noyaux d'hydrogĂšne de l'ion oxonium, dans une configuration faiblement polarisĂ©e spatialement (et beaucoup plus stable que celle du chlorure d’hydrogĂšne). Cette faible polarisation spatiale de l'ion oxonium peut toutefois encore former une liaison faible avec une autre molĂ©cule d'eau Ă  son voisinage, en phase liquide ou dans un cristal (glace d'acide chlorhydrique). Ces liaisons faibles opportunes font apparaĂźtre, temporairement en phase liquide, des complexes quasi-quadrivalents mais trĂšs instables autour du noyau d'oxygĂšne, en formant avec l'eau ou ses rares ions hydrogĂšne des liaisons plus fiables que celles liant deux molĂ©cules d'eau en phase liquide ; ces complexes sont capables de libĂ©rer alors trĂšs facilement n'importe lequel des 4 noyaux d’hydrogĂšne rĂ©sultant de cette association, ce qui lui confĂšre son caractĂšre de solution acide trĂšs rĂ©active, notamment sur un mĂ©tal ou un composĂ© organique).

Un autre impact de la prĂ©sence accrue des ions oxonium dans la solution (en phase liquide) est que leur hydratation opportune et instable entraĂźne une augmentation de la viscositĂ© (1,53 mPa s Ă  25 °C) de la solution par rapport Ă  l'eau pure (proche de 1,00 mPa s Ă  la mĂȘme tempĂ©rature), dont les chaines de liaison faibles entre molĂ©cules d'eau sont facilement perturbĂ©es et cassĂ©es de façon plus alĂ©atoire, ce qui augmente aussi la capacitĂ© de l'eau fluidifiĂ©e Ă  traverser des membranes poreuses (plus vite que l'acide chlorhydrique moins fluide, dont les ions oxonium trĂšs rĂ©actifs rĂ©agiront au contraire plus facilement avec la membrane qu'ils peuvent dĂ©truire en augmentant la porositĂ©, ce qui facilite ensuite le passage de l'acide), cette eau liquide au voisinage immĂ©diat de l'acide forme des chaines molĂ©culaires plus courtes. Les solutions d'acide chlorhydriques sont donc trĂšs pĂ©nĂ©trantes.

Les glaces d'acide chlorhydrique forment Ă©galement des cristaux plus fins et plus facilement fragmentĂ©s que ceux de la glace d'eau pure (Ă  conditions de glaciation Ă©gales) et seront les premiĂšres Ă  fondre (Ă  une tempĂ©rature lĂ©gĂšrement plus basse) ; la tempĂ©rature de glaciation de l'acide chlorhydrique et la quantitĂ© relative de glace formĂ©e dĂ©pend de la concentration en acide de la solution, mais cette diffĂ©rence n'est pas notable pour les solutions usuelles ou les solutions gastriques (insuffisamment concentrĂ©es en dĂ©pit du pH fortement acide). Cependant c'est l'eau pure de la solution qui gĂšlera la premiĂšre (Ă  0 °C et non Ă  −30 °C pour la solution d'acide chlorhydrique en concentration molaire), ce qui peut alors dĂ©gager le chlorure d'hydrogĂšne gazeux qui se rĂ©hydrate dans la fraction non gelĂ©e de l'eau surnageante (sauf en cas de surgĂ©lation brutale Ă  tempĂ©rature trĂšs froide pour bloquer les recombinaisons et exfiltrations de solutĂ© Ă  travers les glaces en formation), dont la concentration en acide augmente par consĂ©quent. Cette particularitĂ© permet aussi Ă  certaines bactĂ©ries acidophiles de rĂ©sister Ă  des tempĂ©ratures trĂšs basses oĂč elles devraient geler assez brutalement et exploser (par exemple lors de la congĂ©lation qui ne dĂ©truit pas les bactĂ©ries prĂ©sentes dans les sucs gastriques, qui doivent absolument ĂȘtre Ă©liminĂ©s des aliments par lavage avant congĂ©lation, car ces bactĂ©ries peuvent rester actives et encore se multiplier dans l'aliment pourtant gelĂ©).

Titrage acide-base.

Les monoacides possĂšdent une seule constante de dissociation acide, Ka, qui est liĂ©e au taux de dissociation de l'acide dans l'eau. Pour un acide fort comme HCl, le Ka est trĂšs Ă©levĂ© (> 1). Des tentatives ont Ă©tĂ© faites pour assigner une constante Ka Ă  HCl. Lorsqu'un sel de chlorure comme NaCl(s) est ajoutĂ© Ă  HCl aqueux, il n'a pratiquement aucun effet sur le pH, ce qui indique que l'ion Cl− est une base conjuguĂ©e extrĂȘmement faible et que HCl est totalement dissociĂ© en solution aqueuse. Pour des solutions d'acide chlorhydrique concentrĂ©es ou intermĂ©diaires, l'hypothĂšse que la molaritĂ© des ions H+ (pratiquement tous hydratĂ©s) est Ă©gale Ă  la molaritĂ© d'HCl avant sa solution est excellente, avec un accord de quatre chiffres significatifs.

Parmi les acides forts courants en chimie, tous inorganiques, l'acide chlorhydrique est le monoacide le moins susceptible de subir une réaction d'oxydoréduction parasite. Il est l'un des acides les moins dangereux à manipuler : en dépit de son acidité, il produit des ions chlorure trÚs peu réactifs et non toxiques. Les solutions d'acide chlorhydrique moyennement concentrées sont stables et leur concentration ne varie pas dans le temps. Ces propriétés, alliées au fait qu'il est disponible comme réactif pur, font de l'acide chlorhydrique un trÚs bon réactif acide ou un trÚs bon acide pour le titrage de solutions basiques de concentrations inconnues. Les acides forts sont utiles pour le titrage parce qu'ils donnent des points d'équivalence plus marqués, rendant les résultats plus précis. L'acide chlorhydrique est fréquemment utilisé en analyse chimique ou pour dissoudre des échantillons en vue d'analyse. Les solutions d'acide chlorhydrique concentrées peuvent dissoudre certains métaux en formant des chlorures d'oxydes métalliques et du dihydrogÚne gazeux. Il est également utilisé comme catalyseur acide dans certaines réactions chimiques.

Au cours de la révolution industrielle, l'acide chlorhydrique devint un réactif chimique industriel important utilisé dans de nombreuses applications, notamment pour la production à grande échelle de composés organiques comme le chlorure de vinyle pour le PVC, ou comme le 4,4'-MDI/Diisocyanate de toluÚne pour le polyuréthane, ainsi que pour des applications à plus petite échelle comme la production de gélatine ou le traitement du cuir. La production d'acide chlorhydrique avoisine à l'heure actuelle les vingt millions de tonnes par an (estimation en légÚre augmentation).

Propriétés physiques

Les propriétés physiques de l'acide chlorhydrique, telles que les points d'ébullition ou de fusion, dépendent de la concentration ou de la molarité d'HCl en solution aqueuse. Elles varient depuis les propriétés physiques de l'eau pour 0 % de HCl jusqu'à celles de l'acide chlorhydrique fumant pour des fractions supérieures à 40 % de HCl.

Pourcentage massique d'HCl
(% massique)
Concentration massique
(kg d'HCl/m3 de solution)
Masse volumique de la solution
(kg/L)
Molarité (mol/L) pH Viscosité
(mPa s)
Chaleur spécifique
(kJ kg−1 K−1)
Pression de vapeur
(kPa)
Point d'Ă©bullition
(°C)
Point de fusion
(°C)
10 104,801,0482,87–0,51,163,471,95103–18
20 219,601,0986,02–0,81,372,991,40108–59
30 344,701,1499,45–1,01,702,602,1390–52
32 370,881,15910,17–1,01,802,553,7384–43
34 397,461,16910,90–1,01,902,507,2471–36
36 424,441,17911,64–1,11,992,4614,561–30
38 451,821,18912,39–1,12,102,4323,848–26
Les tempĂ©rature et pression de rĂ©fĂ©rence pour les valeurs donnĂ©es dans la table sont 20 °C et 1 atm (101 kPa).

L'acide chlorhydrique en tant que mélange binaire de HCl et H2O possÚde un azéotrope en ébullition à 108,6 °C pour une fraction de 20,2 % HCl. En cristallisation, il possÚde quatre eutectiques pour former les cristaux de HCl·H2O (68 % HCl), HCl·2H2O (51 % HCl), HCl·3H2O (41 % HCl) et HCl·6H2O (25 % HCl) et de glace (0 % HCl).

RĂ©action entre le dichlore et le dihydrogĂšne

Le dichlore gazeux réagit avec le dihydrogÚne pour produire du chlorure d'hydrogÚne gazeux. Ce dernier est ensuite absorbé dans l'eau.

Cl2 (g) + H2 (g) → 2 HCl(g).

La rĂ©action a lieu dans un brĂ»leur : les deux gaz sont acheminĂ©s dans une chambre de combustion oĂč ils rĂ©agissent en prĂ©sence d'une flamme qui permet une tempĂ©rature supĂ©rieure Ă  2 000 °C[9]. L'absence d'humiditĂ© dans les rĂ©actifs est primordiale, car la vapeur d'eau permet au chlorure d'hydrogĂšne formĂ© de corroder l'installation. Pour Ă©viter cette corrosion, une installation en silice ou en graphite est nĂ©cessaire[9]. Le mĂ©lange hydrogĂšne et chlore Ă©tant explosif, il faut s'assurer que la rĂ©action est complĂšte. Pour ce faire un lĂ©ger excĂšs d'hydrogĂšne (1-2 %) est utilisĂ©, ce qui assure un produit exempt de toute trace de chlore[9].

D'autres procĂ©dĂ©s basĂ©s sur le mĂȘme principe « brĂ»lent » du carbone (coke) ou du dioxyde de soufre en prĂ©sence de chlore et de vapeur d'eau[9].

2 Cl2 + 2 H2O + C → 4 HCl + CO2 ;
Cl2 + 2 H2O + SO2 → 2 HCl + H2SO4.

RĂ©action entre chlorures et acide sulfurique

Cette voie de synthÚse appelée aussi procédé au sulfate est un grand consommateur d'énergie et son importance diminue actuellement dans la production du chlorure d'hydrogÚne. L'acide sulfurique réagit en deux étapes avec le sel contenant le chlorure :

MCl + H2SO4 → MHSO4 + HCl ;
MCl + MHSO4 → M2SO4 + HCl.

La premiÚre réaction a lieu à 150 à 300 °C, alors que la deuxiÚme étape nécessite une température d'environ 550 à 600 °C et un excÚs de sel[9].

Le procédé Mannheim et le procédé Berlin sont deux exemples de production utilisant cette voie de synthÚse[9].

Coproduit de la chloration et de la fluoration

La majeure partie de la production d'acide chlorhydrique est liĂ©e Ă  la chloration de composĂ©s organiques notamment la production de chlorure de vinyle Ă  partir de 1,2-dichloroĂ©thane[9]. Il s'agit souvent d'une production intĂ©grĂ©e, c'est-Ă -dire que le flux gazeux de chlorure d'hydrogĂšne quitte l'installation de chloration pour ĂȘtre utilisĂ© dans une autre installation chimique. Il s'agit d'une rĂ©action de substitution d'un atome d'hydrogĂšne par un atome de chlore provenant du dichlore. L'atome d'hydrogĂšne ainsi libĂ©rĂ© se recombine pour former le chlorure d'hydrogĂšne.

R–H + Cl2 → R–Cl + HCl.

La récupération de l'acide s'effectue par condensation des composés chlorés, par distillation fractionnée des produits issus de la chloration aprÚs liquéfaction ou par absorption dans l'eau du chlorure d'hydrogÚne[9].

Une voie de synthÚse de la fluoration permet la production de d'acide chlorhydrique. La réaction est semblable à la chloration, mais cette fois c'est un atome de chlore préalablement fixé sur le substrat qui est substitué par un atome de fluor. Cette réaction est notamment utilisée pour la fluoration de chlorofluoroalcanes, de composés aromatiques et d'hétérocycles[9].

R–Cl + HF → R–F + HCl.

L'utilisation de catalyseurs est souvent nécessaire pour les cas de multifluoration : les halogénures d'antimoine sont les plus usités en phase liquide alors qu'en phase gazeuse ce sont les sels de fluor tels le fluorure d'aluminium ou le fluorure de chrome[10].

Le chlorure d'hydrogÚne gazeux obtenu est soit réutilisé directement, soit dissous dans de l'eau pour former de l'acide chlorhydrique.

Incinération de déchets chlorés

Les composĂ©s organiques chlorĂ©s correspondent Ă  une classe de dĂ©chets toxiques notamment liĂ©s Ă  une faible biodĂ©gradabilitĂ©. L'incinĂ©ration est la mĂ©thode la plus utilisĂ©e pour neutraliser de telles substances. La combustion a lieu Ă  des tempĂ©ratures supĂ©rieures Ă  1 000 °C dans des installations rĂ©fractaires en prĂ©sence d'excĂšs d'oxygĂšne. Les gaz de combustion contenant de l'eau, du gaz carbonique et du chlorure d'hydrogĂšne sont refroidis via un refroidissement Ă  l'eau par contact direct. L'acide est rĂ©cupĂ©rĂ© par absorption dans l'eau[9].

Marché industriel

L'acide chlorhydrique est produit en solution jusqu'à des concentrations de 38 % HCl. Des concentrations plus élevées sont possibles d'un point de vue chimique, mais l'évaporation est alors importante et tant le stockage que la manipulation demandent des précautions supplémentaires, telles des températures basses ou une mise sous pression. Les solutions produites pour l'industrie ont donc des concentrations voisines de 30 % à 34 % HCl, optimisées pour le transport de maniÚre à limiter les pertes par évaporation. Les solutions pour un usage domestique (principalement dans les produits d'entretien) ont généralement des concentrations de l'ordre de 10 % à 12 % HCl, pour lesquelles il est toutefois recommandé de diluer de nouveau avant utilisation.

Les principaux fabricants d'acide chlorhydrique dans le monde sont notamment Dow Chemical avec 2 millions de tonnes par an[11], ainsi que Formosa plastics, Georgia gulf corporation, Tosoh corporation, AkzoNobel et Tessenderlo avec des productions comprises entre 0,5 et 1,5 million de tonnes par an[11]. La production mondiale totale est estimĂ©e Ă  20 millions de tonnes par an, dont environ 3 millions de tonnes par synthĂšse directe et le complĂ©ment comme produit secondaire de rĂ©actions organiques[11]. La plus grande partie de la production est utilisĂ©e directement par le producteur : le marchĂ© mondial « externe » est estimĂ© Ă  5 millions de tonnes par an[11].

Utilisations

L'acide chlorhydrique est un acide inorganique trÚs fort, utilisé dans un grand nombre de procédés industriels. La qualité du produit utilisé dépend généralement de l'application envisagée. Cet acide sert à la fabrication d'engrais, de chlorures et de sels métalliques divers. De plus, on l'utilise pour le décapage et le détartrage des métaux.

Productions de composés organiques

La majeure partie de l'acide chlorhydrique est utilisée pour la production de composés organiques tels que le chlorure de vinyle pour le PVC ou le 4,4'-MDI/Diisocyanate de toluÚne pour le polyuréthane. Cette utilisation fonctionne fréquemment sur un mode captif, c'est-à-dire avec une utilisation d'acide chlorhydrique fabriqué localement. Parmi les autres composés organiques dont la fabrication nécessite de l'acide chlorhydrique, on peut citer le bisphénol A pour les polycarbonates, le charbon actif et l'acide ascorbique (vitamine C), ainsi que de nombreux produits pharmaceutiques.

Régénération d'échangeurs d'ions

Une utilisation importante de l'acide chlorhydrique de haute qualité est la régénération de résines échangeuses d'ions. L'échange de cations est couramment utilisé pour retirer des ions dont notamment Na+ ou Ca2+ de solutions aqueuses pour produire de l'eau déminéralisée :

  • Na+ est remplacĂ© par H3O+
  • Ca2+ est remplacĂ© par 2 H3O+

Les résines échangeuses d'ions et l'eau déminéralisée ainsi obtenue sont trÚs utilisées dans l'industrie chimique, la production d'eau potable ou l'industrie agroalimentaire.

Neutralisation et contrĂŽle du pH

L'acide chlorhydrique est couramment utilisé pour réguler l'acidité (pH) de solutions :

H3O+
(aq)
+ OH−
(aq)
2 H2O(aq).

Dans les industries nécessitant une pureté élevée (industrie pharmaceutique, agroalimentaire, ou de production d'eau potable), le contrÎle du pH de l'eau utilisée dans les procédés est effectué avec de l'acide chlorhydrique de haute qualité. Dans les industries moins sensibles, de l'acide chlorhydrique de qualité technique est utilisé pour neutraliser l'eau rejetée, ou pour les traitements de piscines.

DĂ©capage des aciers

Le décapage est une étape essentielle dans le traitement de surface d'un métal, le plus souvent du fer ou de l'acier, pour retirer la couche d'oxyde avant de lui faire subir une extrusion, une galvanisation ou tout autre procédé. Le réactif le plus couramment utilisé pour le décapage des aciers carbone est l'acide chlorhydrique de qualité technique, de concentration généralement voisine de 18 % HCl.

Le produit de la réaction a longtemps été réutilisé en tant que solution de chlorure de fer(II), mais les concentrations importantes de métaux lourds tendent à faire disparaßtre cette utilisation.

L'industrie métallurgique a développé dans les derniÚres années un procédé de régénération de l'acide chlorhydrique permettant de récupérer l'acide utilisé lors du décapage. L'un des procédés de régénération les plus courants est le procédé Dependeg :

De cette maniÚre, l'acide chlorhydrique est utilisé en circuit fermé. L'oxyde de fer produit par le procédé de régénération constitue par ailleurs un produit secondaire valorisable dans l'industrie.

L'acide chlorhydrique n'est pas un réactif de décapage couramment utilisé dans le cas des aciers inoxydables (on utilise plutÎt des solutions à base d'acide fluorhydrique).

Production de composés inorganiques

L'acide chlorhydrique peut ĂȘtre utilisĂ© pour produire un grand nombre de composĂ©s inorganiques au cours de rĂ©actions de type acido-basique, notamment des produits de traitement de l'eau tels que le chlorure de fer(III) ou le chlorure d'aluminium.

Le chlorure de fer(III) et le chlorure d'aluminium sont utilisés comme agents coagulants ou floculants dans des traitements d'effluents, la production d'eau potable ou la production de papier.

Parmi d'autres composés inorganiques produits avec de l'acide chlorhydrique, on peut citer le chlorure de calcium (CaCl2) pour le salage des routes, le chlorure de nickel(II) (NiCl2) pour l'électrodéposition, ou le chlorure de zinc (ZnCl2) pour la galvanisation ou la production de batteries.

Autres utilisations

L'acide chlorhydrique est un produit chimique fondamental utilisĂ© Ă©galement dans un grand nombre d'applications Ă  petite Ă©chelle, telles que le traitement du cuir ou la construction, ou en tant que nettoyant domestique. De plus, la production de pĂ©trole peut ĂȘtre facilitĂ©e en injectant de l'acide chlorhydrique dans les formations rocheuses constituant le puits de pĂ©trole, ce qui permet de dissoudre une partie de la roche et de former une structure poreuse. L'acidification est un procĂ©dĂ© couramment utilisĂ© pour la production pĂ©troliĂšre en mer du Nord.

L'acide chlorhydrique est utilisé à des fins de détartrant en dissolvant le calcaire (majoritairement fait de carbonate de calcium CaCO3) présent sur la surface de piÚces fréquemment au contact de l'eau (toilette, éviers, etc.), selon la réaction suivante :

CaCO3 + 2 HCl → CO2 + H2O + CaCl2.

De nombreuses transformations chimiques mettant en Ɠuvre de l'acide chlorhydrique sont Ă©galement utilisĂ©es pour la production d'ingrĂ©dients alimentaires ou d'additifs alimentaires. On peut notamment citer l'aspartame, le fructose, l'acide citrique, la lysine, les protĂ©ines hydrolysĂ©es et la gĂ©latine. L'acide chlorhydrique utilisĂ© est alors de qualitĂ© extra-pure. En tant qu'additif, il correspond au code europĂ©en E507.

L’acide chlorhydrique est Ă©galement utilisĂ© dans les systĂšmes de refroidissement atmosphĂ©rique de certaines centrales nuclĂ©aires.

Enfin, il est utilisé pour nettoyer des minéraux tels que les quartz, l'acide dissolvant les salissures (fer
) qui voilent les cristaux.

L'acide chlorhydrique et les organismes vivants

Physiologie

L'acide chlorhydrique est le principal constituant des acides gastriques. Il est donc prĂ©sent dans l'estomac oĂč il contribue Ă  la digestion des aliments. Il est sĂ©crĂ©tĂ© par les cellules pariĂ©tales (Ă©galement connues sous le nom de cellules oxyntiques) au cours d'un mĂ©canisme complexe mettant en jeu une importante quantitĂ© d'Ă©nergie. Ces cellules contiennent un rĂ©seau de sĂ©crĂ©tion important (appelĂ© canaliculi), depuis lequel l'acide chlorhydrique est sĂ©crĂ©tĂ© dans l'estomac. Elles font partie des glandes Ă©pithĂ©liales de l'estomac.

Pathophysiologie et pathologie

Les mécanismes qui préviennent les dommages de l'épithélium digestif par l'acide chlorhydrique sont les suivants :

  • une rĂ©troaction nĂ©gative des sĂ©crĂ©tions d'acide ;
  • une fine couche de mucus couvrant l'Ă©pithĂ©lium gastrique ;
  • la sĂ©crĂ©tion de bicarbonate de sodium par les cellules Ă©pithĂ©liales de l'estomac et du pancrĂ©as ;
  • la structure mĂȘme de l'Ă©pithĂ©lium gastrique ;
  • un afflux sanguin adĂ©quat ;
  • les prostaglandines (elles stimulent les sĂ©crĂ©tions de mucus et de bicarbonate, maintiennent l'intĂ©gritĂ© de la barriĂšre Ă©pithĂ©liale, permettent l'afflux sanguin adĂ©quat et stimulent la rĂ©paration des membranes muqueuses endommagĂ©es).

Lorsque ces mĂ©canismes de protections ne fonctionnent pas, il peut se dĂ©velopper des brĂ»lures d'estomac (ou ulcĂšre). Des mĂ©dicaments appelĂ©s inhibiteurs de la pompe Ă  protons permettent d'empĂȘcher la production excessive d'acide dans l'estomac, tandis que des antiacides permettent de neutraliser les acides prĂ©sents.

Dans certains cas, la production d'acide chlorhydrique dans l'estomac peut ĂȘtre insuffisante. Cet Ă©tat pathologique est connu sous le nom d'achlorhydrie (ou hypochlorhydrie). Il peut potentiellement conduire Ă  des gastro-entĂ©rites.

Armes chimiques

Au cours de la PremiĂšre Guerre mondiale, le phosgĂšne (COCl2), synthĂ©tisĂ© Ă  partir de monoxyde de carbone et de chlore pur, Ă©tait une arme chimique couramment utilisĂ©e. Le principal effet du phosgĂšne rĂ©sulte de la dissolution du gaz dans les membranes muqueuses des poumons oĂč il est converti par hydrolyse en acide carbonique et en acide chlorhydrique. Celui-ci contribue Ă  rompre les membranes alvĂ©olaires et les poumons se remplissent de fluide (ƓdĂšme pulmonaire).

L'acide chlorhydrique est également en partie responsable des effets du gaz moutarde. En présence d'eau, par exemple à la surface des yeux ou dans les poumons, le gaz moutarde réagit en formant de l'acide chlorhydrique.

Sécurité

L'acide chlorhydrique fortement concentrĂ© forme des vapeurs acides. Ces derniĂšres et la solution d'acide ont toutes deux un effet corrosif sur les tissus humains, et peuvent endommager les organes respiratoires, les yeux, la peau et les intestins. Le dichlore, un gaz trĂšs toxique, est produit lorsque l'acide chlorhydrique est mĂ©langĂ© avec des produits chimiques oxydants courants tels que l'eau de Javel (Na+(aq) + ClO−(aq)) ou le permanganate de potassium (KMnO4). Pour minimiser les risques lors de l'utilisation d'acide chlorhydrique, il convient de prendre les prĂ©cautions appropriĂ©es. Par exemple, il ne faut jamais ajouter de l'eau dans l'acide : pour Ă©viter les projections de gouttelettes acides, il convient d'ajouter l'acide dans l'eau. Il est Ă©galement recommandĂ© de toujours porter des lunettes de sĂ©curitĂ© et des gants[12].

L'ingestion d'acide chlorhydrique peut entraüner une perforation de l'estomac ou de l’Ɠsophage, quelques jours aprùs l'ingestion[13].

Certains produits anticalcaires, utilisés notamment pour le nettoyage des WC, contiennent de l'acide chlorhydrique. L'acide chlorhydrique, s'il est rejeté dans l'environnement, participe à l'acidification des sols[14].

Notes et références

  1. Masse molaire calculĂ©e d’aprĂšs « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  2. William L. Jolly, Modern Inorganic Chemistry, McGraw-Hill, 1984, p. 177
  3. EntrĂ©e « Hydrochloric acid solution Â» dans la base de donnĂ©es de produits chimiques GESTIS de la IFA (organisme allemand responsable de la sĂ©curitĂ© et de la santĂ© au travail) (allemand, anglais), accĂšs le 8 juillet 2018 (JavaScript nĂ©cessaire)
  4. IARC Working Group on the Evaluation of Carcinogenic Risks to Humans, « Evaluations Globales de la Cancérogénicité pour l'Homme, Groupe 3 : Inclassables quant à leur cancérogénicité pour l'Homme », sur http://monographs.iarc.fr, CIRC, (consulté le )
  5. Présentation de HCl par le centre antipoison de Lille
  6. Kieran F. Lim, « Negative pH Does Exist », Journal of Chemical Education, vol. 83,‎ (DOI 10.1021/ed083p1465, lire en ligne)
  7. Esprit de sel, dans le Dictionnaire de l'Académie française, 1re éd., 1694
  8. Jùbir Ibn Hayyùn - Un grand chimiste (consulté le )
  9. (en) Severin Austin et Arndt Glowacki, Hydrochloric Acid, Wiley-VCH Verlag, coll. « Ullmann's Encyclopedia of Industrial Chemistry », (DOI 10.1002/14356007.a13_283, présentation en ligne)
  10. (en) GĂŒnter Siegemund, Werner Schwertfeger, Andrew Feiring, Bruce Smart, Fred Behr, Herward Vogel et Blaine McKusick, Fluorine Compounds, Organic, Wiley-VCH Verlag, coll. « Ullmann's Encyclopedia of Industrial Chemistry », (DOI 10.1002/14356007.a11_349, prĂ©sentation en ligne)
  11. Chemicals Economics Handbook, Hydrochloric Acid, SRI International, 2001, p. 733, 4000A-733.3003F
  12. « Fiche toxicologique : Chlorure d'hydrogÚne et solutions aqueuses », sur www.inrs.fr (consulté le )
  13. « Acide chlorhydrique ou Chlorure d'hydrogÚne », sur ministÚre du Travail, (consulté le )
  14. « La pollution acide [L'essentiel sur
, Environnement, Pollution de l'air extĂ©rieur] : Observation et statistiques », sur www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr (consultĂ© le )

Bibliographie

  • Chemicals Economics Handbook, Hydrochloric Acid, SRI International, 2001.4000A-733.3003F.
  • Van Dorst, W.C.A. et al., Technical product brochure Hydrochloric Acid, AkzoNobel Base Chemicals, 2004.
  • Van Dorst, W.C.A., Various technical papers, AkzoNobel Base Chemicals, 1996-2002.
  • Lide, David, NIST, CRC Handbook of Chemistry and Physics, CRC Press, 61e Ă©d., 1980-1981.
  • Aspen Technology, Aspen Properties, binary mixtures modelling software, calculations by AkzoNobel Engineering, 2002-2003.
  • Evison D., Hinsley D., Rice P., Chemical weapons, 2002, 324(7333):332-5, PMID 11834561.
  • Arthur C., M.D. Guyton, John E. Hall, Textbook of Medical Physiology, W.B. Saunders Company, 10e Ă©d., (ISBN 978-0-7216-8677-6).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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