Dioxyde de soufre
Le dioxyde de soufre, Ă©galement appelĂ© anhydride sulfureux (nom qui nâest plus employĂ© en chimie), est un composĂ© chimique de formule SO2. Il s'agit d'un gaz incolore, dense et toxique, dont l'inhalation est fortement irritante. Il est libĂ©rĂ© dans l'atmosphĂšre terrestre par les volcans et par de nombreux procĂ©dĂ©s industriels, ainsi que par la combustion de certains charbons, pĂ©troles et gaz naturels non dĂ©sulfurĂ©s. L'oxydation du dioxyde de soufre, le plus souvent en prĂ©sence de catalyseurs tels que le dioxyde d'azote NO2, conduit au trioxyde de soufre SO3 et Ă l'acide sulfurique H2SO4, d'oĂč la formation de pluies acides[15]. Elle a pour consĂ©quence une inflammation de l'appareil respiratoire.
Dioxyde de soufre | |
Structure du dioxyde de soufre. |
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Identification | |
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Nom UICPA | dioxyde de soufre |
Synonymes |
oxyde sulfureux, |
No CAS | |
No ECHA | 100.028.359 |
No CE | 231-195-2 |
No RTECS | WS4550000 |
PubChem | 1119 |
ChEBI | 18422 |
No E | E220 |
FEMA | 3039 |
SMILES | |
InChI | |
Apparence | gaz incolore ou gaz comprimé liquéfié, d'odeur ùcre[1] |
Propriétés chimiques | |
Formule | SO2 |
Masse molaire[2] | 64,064 ± 0,006 g/mol O 49,95 %, S 50,05 %, |
Moment dipolaire | 1,633 05 D[3] |
DiamÚtre moléculaire | 0,382 nm[4] |
Propriétés physiques | |
T° fusion | â75,5 °C[1] |
T° Ă©bullition | â10 °C[1] |
Solubilité | dans l'eau à 25 °C : 85 ml·l-1[1] |
ParamÚtre de solubilité Ύ | 12,3 J1/2·cm-3/2 (25 °C)[4] |
Masse volumique | 1,354 g·cm-3 Ă â30 °C 1,434 g·cm-3 Ă 0 °C 1,25 g·ml-1 Ă 25 °C 2,26 Ă 21 °C par rapport Ă l'air |
T° d'auto-inflammation | ininflammable |
Point dâĂ©clair | ininflammable |
Limites dâexplosivitĂ© dans lâair | non-explosif |
Pression de vapeur saturante | â10 °C : 1,013 bar 20 °C : 3,3 bar 40 °C : 4,4 bar |
Point critique | 78,9 bar, 157,45 °C[6] |
Vitesse du son | 213 m·s-1 (0 °C,1 atm)[7] |
Thermochimie | |
S0gaz, 1 bar | 248,21 J/mol·K |
ÎfH0gaz | â296,84 kJ·mol-1[8] |
ÎvapH° | 24,94 kJ·mol-1 (1 atm, â10,05 °C); 22,92 kJ·mol-1 (1 atm, 25 °C)[9] |
Cp | |
Propriétés électroniques | |
1re énergie d'ionisation | 12,349 ± 0,001 eV (gaz)[10] |
Propriétés optiques | |
Indice de réfraction | 1,357[4] |
Précautions | |
SGH[11] | |
Danger |
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SIMDUT[12] | |
A, D1A, E, |
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NFPA 704 | |
Transport | |
Classification du CIRC | |
Groupe 3 : inclassable quant à sa cancérogénicité pour l'humain[13] | |
Inhalation | TrĂšs toxique, mort, produit de l'acide sulfureux dans les poumons. |
Peau | Dangereux, corrosif, formation d'acide au contact de surfaces humides. |
Yeux | Dangereux, corrosif, formation d'acide au contact de surfaces humides. |
Ingestion | Toxicité relativement faible, effets à long terme inconnus. |
Ăcotoxicologie | |
CL50 | 3 000 ppm pendant 30 min (souris, inhalation) |
Seuil de lâodorat | bas : 0,33 ppm haut : 5 ppm[14] |
Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire. | |
Le dioxyde de soufre est utilisé comme désinfectant, antiseptique, antibactérien, gaz réfrigérant, agent de blanchiment, gaz catalyseur pour les noyaux de fonderie dans le procédé Ashland et comme conservateur de produits alimentaires, notamment pour les fruits secs, dans la production de boissons alcoolisées et dans l'élaboration du vin.
Structure de la molécule
En rose, les doublets non liants ou hybridation s.
En vert, les orbitales des Ă©lectrons liants (liaison Ïy).
SO2 est une molécule coudée dans laquelle l'atome de soufre est à l'état d'oxydation +4. Du point de vue de la théorie des orbitales moléculaires, la plupart des électrons de valence sont engagés dans une liaison S=O.
La longueur des liaisons S=O du SO2 est de 143,1 pm, inférieure à celle de cette liaison dans le monoxyde de soufre SO (148,1 pm).
Par analogie, les liaisons O-O dans l'ozone O3 (127,8 pm) sont plus longues que dans le dioxygĂšne O2 (120,7 pm).
De mĂȘme, l'Ă©nergie de liaison moyenne est plus Ă©levĂ©e dans SO2 (548 kJ molâ1) que dans SO (524 kJ molâ1), alors qu'elle est plus faible dans O3 (297 kJ molâ1) que dans O2 (490 kJ molâ1).
Ces considérations ont conduit les chimistes à conclure que les liaisons S=O du dioxyde de soufre ont un ordre de liaison au moins égal à 2, contrairement aux liaisons O-O de l'ozone, qui sont d'ordre 1,5[16].
Production
Le dioxyde de soufre peut ĂȘtre prĂ©parĂ© :
- par combustion du soufre élémentaire :
- par combustion de sulfure d'hydrogÚne ou de composés organosulfurés :
- par grillage des minéraux sulfurés comme la pyrite, la sphalérite ou le cinabre :
- 4 FeS2 (s) + 11 O2 (g) â 2 Fe2O3 (s) + 8 SO2 (g),
- 2 ZnS (s) + 3 O2 (g) â 2 ZnO (s) + 2 SO2 (g),
- HgS (s) + O2 (g) â Hg (g) + SO2 (g) ;
- comme produit résiduel de la fabrication du ciment : CaSiO3 et CaSO4 sont chauffés avec du coke et du sable (dioxyde de silicium) :
- 2 CaSO4 (s) + 2 SiO2 (s) + C (s) â 2 CaSiO3 (s) + 2 SO2 (g) + CO2 (g) ;
- par acide sulfurique chaud sur de la limaille de cuivre
- Cu(s) + 2 H2SO4 (aq) â CuSO4 (aq) + SO2 (g) + 2 H2O (l).
Le dioxyde de soufre dissous dans l'eau est un acide bifonctionnel, et se divise en trois fractions en fonction des Ă©quilibres suivants :
- H2O + SO2 H+ + HSO3â 2 H+ + SO32â.
Ces fractions dépendent de constantes thermodynamiques et du pH du vin.
On obtient également un dégagement de SO2 en mélangeant du métabisulfite de sodium Na2S2O5 avec de l'acide tartrique dans de l'eau, expérience proposée par certains coffrets d'initiation aux expériences de chimie.
Propriétés physiques
Pression de vapeur saturante[17] :
TempĂ©rature | â103,15 °C | â98,15 °C | â93,15 °C | â88,15 °C | â83,15 °C | â78,15 °C | â73,15 °C |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Pression | 0,1 kPa | 0,2 kPa | 0,3 kPa | 0,5 kPa | 0,8 kPa | 1,3 kPa | 2,0 kPa |
TempĂ©rature | â68,15 °C | â63,15 °C | â58,15 °C | â53,15 °C | â48,15 °C | â43,15 °C | â38,15 °C |
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Pression | 3,0 kPa | 4,4 kPa | 6,3 kPa | 9,0 kPa | 12,6 kPa | 17,3 kPa | 23,3 kPa |
TempĂ©rature | â33,15 °C | â28,15 °C | â23,15 °C | â18,15 °C | â13,15 °C | â8,15 °C | â3,15 °C |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Pression | 31,1 kPa | 40,9 kPa | 53,2 kPa | 68,3 kPa | 86,7 kPa | 109 kPa | 136 kPa |
Température | 1,85 °C | 6,85 °C | 11,85 °C | 16,85 °C | 21,85 °C | 26,85 °C |
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Pression | 168 kPa | 205 kPa | 249 kPa | 300 kPa | 359 kPa | 426 kPa |
Dans l'industrie
Dans l'industrie, le dioxyde de soufre sert surtout pour la production d'acide sulfurique. Ce dernier possÚde d'innombrables applications et est le produit chimique le plus utilisé seul ou combiné avec d'autres substances, comme le chlorure de thionyle SOCl2. Le dioxyde de soufre est obtenu par combustion de soufre ou de pyrites, puis transformé en trioxyde de soufre (SO3) trÚs pur par oxydation avec de l'air, catalysée par le platine ou du pentoxyde de vanadium. Le SO3 ainsi obtenu permet la fabrication directe d'acide sulfurique trÚs concentré par simple hydratation.
La pollution atmosphérique en dioxyde de soufre issue de l'industrie provient principalement de la consommation de combustibles fossiles. En effet, du soufre est naturellement contenu dans ces combustibles, et leur combustion génÚre du SO2. Il peut aussi provenir de l'industrie métallurgique, des procédés de fabrication d'acide sulfurique, de la conversion de la pulpe de bois en papier, de l'incinération des ordures et de la production de soufre élémentaire.
La combustion du charbon est la source synthétique la plus importante et représente environ 50 % des émissions globales annuelles. Celle du pétrole représente encore 25 à 30 %.
Les rejets industriels de dioxyde de soufre peuvent ĂȘtre rĂ©duits grĂące Ă la mise en place de procĂ©dĂ©s de dĂ©sulfuration.
Dans l'environnement
Le dioxyde de soufre naturel est produit par les volcans.
Le SO2 joue un rĂŽle refroidissant pour la planĂšte, car il sert de noyau de nuclĂ©ation Ă des aĂ©rosols dont l'albĂ©do est assez Ă©levĂ©, c'est-Ă -dire rĂ©flĂ©chissant les rayons du Soleil sans les absorber, mais cet effet ne dure que quelques annĂ©es, lĂ oĂč celui du CO2 atteint le siĂšcle.
La derniĂšre Ă©ruption majeure du Pinatubo a relĂąchĂ© jusqu'Ă 5 000 t de SO2 dans l'air (17 Mt au total, la quantitĂ© la plus importante jamais mesurĂ©e par des instruments modernes[18]), ce qui a affectĂ© la couche d'ozone et modifiĂ© la mĂ©tĂ©o en refroidissant significativement la planĂšte et en modifiant la pluviomĂ©trie durant au moins deux ans. Ă noter toutefois qu'en 1986, les Ă©missions anthropiques des seuls Ătats-Unis (17,1 Mt) Ă©taient comparables Ă cette Ă©mission-record du Pinatubo.
La géoingénierie solaire étudie l'utilisation du SO2 comme moyen d'enrayer le réchauffement climatique. Les modÚles récents montrent que les aérosols issus de l'injection de SO2 dans la stratosphÚre basse pourraient compenser entiÚrement la monté des températures dans l'ensemble du systÚme terrestre[19], en réfléchissant une partie du rayonnement solaire en dehors de l'atmosphÚre. Des incertitudes persistent sur l'impact local d'un tel procédé, notamment sur les modifications sur le cycle de l'eau. Par ailleurs, l'utilisation d'aérosols dans ce cadre ne permettrait pas de régler le problÚme d'acidification des océans[20].
Polluant atmosphérique
Le dioxyde de soufre est l'un des polluants majeurs de l'atmosphÚre depuis le début de la révolution industrielle, en raison des grandes quantités de charbon, puis de pétrole et de gaz brûlés par les humains, essentiellement dans l'hémisphÚre nord. Il a des effets significatifs sur la santé publique[21].
En outre, la concentration de dioxyde de soufre dans l'air dégrade les écosystÚmes : c'est un acidifiant chronique des pluies et l'acidification des sols et des sédiments favorisent la libération de métaux toxiques (métaux lourds, métalloïdes, radionucléides, etc.) ainsi que leur biodisponibilité[22].
Les Ă©missions de dioxyde de soufre sont (avec les nitrates) des prĂ©curseurs des pluies acides mais elles contribuent aussi Ă la formation d'aĂ©rosols atmosphĂ©riques qui modifient significativement le climat. En grande partie grĂące au programme Acid Rain Program (en) de l'Environmental Protection Agency, les Ătats-Unis qui comptaient parmi les plus gros Ă©metteurs ont enregistrĂ© une diminution de 33 % des Ă©missions de 1983 Ă 2002. Cette amĂ©lioration rĂ©sulte essentiellement de la dĂ©sulfuration des gaz de combustion, une technologie qui permet de rĂ©cupĂ©rer du soufre dans les gaz de combustion des centrales au charbon et au pĂ©trole en particulier en le faisant rĂ©agir avec de la chaux pour former du sulfite de calcium :
- CaO + SO2 â CaSO3
L'oxydation aérobie du CaSO3 donne du CaSO4, anhydrite.
La plus grande partie du gypse vendu en Europe provient maintenant de la désulfuration des gaz de combustion.
Dans une chaudiĂšre industrielle Ă lit fluidisĂ©, le soufre peut ĂȘtre ĂŽtĂ© du charbon au moment de sa combustion en ajoutant du calcaire comme matĂ©riau dans le lit. On parle de « combustion Ă lit fluidisĂ© »[23].
Le soufre peut aussi ĂȘtre Ă©liminĂ© de certains combustibles (pĂ©trole, gaz) avant mĂȘme la combustion, ce qui empĂȘche la formation de SO2 lorsque le combustible est brĂ»lĂ© et protĂšge les installations des effets corrosifs du soufre. Le procĂ©dĂ© Claus est utilisĂ© dans les raffineries pour produire du soufre en tant que sous-produit. Le procĂ©dĂ© de Stretford a aussi Ă©tĂ© utilisĂ© pour Ă©liminer le soufre du carburant. Les procĂ©dĂ©s reposant sur une rĂ©action d'oxydorĂ©duction Ă base d'oxydes de fer peuvent enfin ĂȘtre utilisĂ©s, par exemple, le procĂ©dĂ© « Lo-Cat »[24] - [25].
L'utilisation obligatoire de carburants dĂ©soufrĂ©s pour certains usages a permis de diminuer les quantitĂ©s Ă©mises dans l'air Ă partir des annĂ©es 1970, mais des dĂ©rogations accordĂ©es au transport maritime et Ă certaines industries expliquent des Ă©missions qui restent importantes. Par ailleurs au dĂ©but du XXIe siĂšcle, la Chine et l'Inde, en brĂ»lant de grandes quantitĂ©s de charbon, restent des Ă©metteurs majeurs de gaz soufrĂ©s. Certains additifs pour carburants (ex Ă base de calcium et de carboxylate de magnĂ©sium) peuvent ĂȘtre utilisĂ©s dans les moteurs marins pour rĂ©duire les Ă©missions de dioxyde de soufre dans l'atmosphĂšre[26].
En 2006, la Chine Ă©tait le plus grand pollueur au dioxyde de soufre au monde, en grande partie pour produire des biens de consommation utilisĂ©s dans d'autres pays (« Ă©missions grises »). En 2005, les Ă©missions chinoises Ă©taient estimĂ©es Ă 23,1 Mt, presque comparables Ă celles des Ătats-Unis en 1980, et Ă©taient en forte augmentation (croissance de plus de 27 % en cinq ans de 2000 Ă 2005)[27]. Pour moins subir les retombĂ©es acides de la Chine, le Japon a dĂ©cidĂ© en 2007 de l'aider Ă dĂ©velopper les Ă©nergies propres[28].
Dans l'agroalimentaire
Il est largement utilisé dans l'agroalimentaire et l'agro-industrie et est principalement présent dans :
- les vins, essentiellement rosés et blancs qui présentent moins de tannins que les vins rouges et subissent donc une plus forte oxydation. Le dioxyde de soufre permet de réduire celle-ci ;
- les vinaigres ;
- les fruits secs ;
- les viandes, les gelées utilisées en charcuterie, les biÚres et autres boissons fermentées ;
- confiseries, confitures, fruits confits, gelées, marmelades, sirops, etc.
En vinification
Dans le vin, le dioxyde de soufre est présent sous forme libre hydratée : H2SO3 ou acide sulfureux, qui se combine aux 2/3 à des constituants du vin. On a ainsi SO2 total = SO2 libre + SO2 combiné.
Une partie de la portion libre assure le rĂŽle de protecteur du vin vis-Ă -vis des microorganismes d'altĂ©ration. Cette portion est appelĂ©e SO2 actif ou encore SO2 molĂ©culaire. Le SO2 peut ĂȘtre sous forme combinĂ©e avec les aldĂ©hydes (Ă©thanal), les cĂ©tones (acide alpha-cĂ©toglutarique) et certains sucres pour donner un composĂ© stable. Le corps formĂ© par combinaison entre lâanhydride sulfureux et lâĂ©thanal est lâacide aldĂ©hyde-sulfureux ou acide Ă©thanolsulfonique, qui est un acide fort, selon la rĂ©action suivante :
- CH3CHO + NaH SO3 â CH3CHOH-O-SO2Na
Selon la dose, le dioxyde de soufre inhibe ou arrĂȘte le dĂ©veloppement des levures et bactĂ©ries, ce qui peut ĂȘtre mis Ă profit pour le mutage des vins moelleux ou liquoreux, ou simplement pour assurer la conservation du vin. Lors de la vinification, l'introduction de dioxyde de soufre permet de sĂ©lectionner les levures de l'espĂšce Saccharomyces cerevisiae qui sont plus rĂ©sistantes au dioxyde de soufre que les levures d'autres genres comme Pichia anomala (en) (syn. Hansenula). Diverses mĂ©thodes analytiques existent pour doser le SO2 dans les vins.
Santé et rÚglementation
Le dioxyde de soufre ou E220 provoquerait un danger pour la santé dans les cas suivants[29] :
- lors de son inhalation ;
- lors de son ingestion ;
- lors du contact avec la peau et les muqueuses.
Au cours de son ingestion, les organes prĂ©sentant des activitĂ©s sulfites oxydases les plus Ă©levĂ©es sont plus susceptibles de le dĂ©toxiquer par voie urinaire. La persistance des dĂ©rivĂ©s du SO2 peut ĂȘtre envisagĂ©e par un apport excessif. Pour lâutilisateur, les sulfites sont des nuclĂ©ophiles trĂšs puissants qui ne donnent aucune toxicitĂ© aigĂŒe mais peuvent provoquer de fortes ou sĂ©vĂšres allergies. Il dĂ©truit la vitamine B1 (ou thiamine) vers pH = 6, peut provoquer des irritations gastriques, Ă Ă©viter chez les malades des reins[30]. Ainsi, la DJA Ă©tablie par l'OMS est de 0,7 mg kgâ1 de poids par jour.
Dans la plupart des observations, les symptĂŽmes apparaissent quelques minutes aprĂšs lâingestion dâaliments contenant des sulfites. La pollution atmosphĂ©rique par le SO2 jouerait aussi un rĂŽle dans lâapparition de ces rĂ©actions dâintolĂ©rance. De plus, les sujets asthmatiques sont beaucoup plus sensibles que la moyenne des gens.
La rĂšglementation europĂ©enne oblige maintenant les producteurs Ă indiquer la mention « Contiennent des sulfites » sâil est Ă concentration de plus de 100 mg lâ1. Au Canada, la SAQ limite la concentration Ă 50 ppm lâanhydride sulfureux Ă lâĂ©tat libre et Ă 300 ppm lâanhydride sulfureux Ă lâĂ©tat combinĂ©[31].
Dans le contexte actuel oĂč le respect de lâenvironnement et les aliments Ă caractĂšre biologique sont de plus en plus prĂŽnĂ©s, les viticulteurs et mĂȘme les consommateurs tendent Ă se tourner maintenant vers les vins biologiques dont les teneurs en SO2 sont moindres mais pour lesquels l'utilisation du SO2 reste autorisĂ©e[32]. Ă noter que, comparativement aux autres pays du monde (le Canada, la Suisse ou les Ătats-Unis), les rĂšgles dâincorporation du SO2 au cours de la vinification sont beaucoup plus restrictives, voire plus sĂ©vĂšres en Europe. Les producteurs de vins naturels se donnent pour objectif de rĂ©duire au maximum l'ajout de dioxyde de soufre.
Le tableau suivant montre les différences notables des concentrations de SO2 total dans ces différents pays :
SO2 en mg/l | NOP (Ă.-U.) « Made with organic grapes » SO2 total |
Bio Canada | Bourgeon Suisse | Demeter SO2 total (5 ans) |
---|---|---|---|---|
Rouge sec (sucre < 5 g lâ1) |
100 | 100 | 120 | 70 |
blanc/rosĂ© sec (sucre < 5 g lâ1) |
100 | 100 | 120 | 90 |
blanc/rosĂ© sec (sucre < 5 g lâ1) |
100 | 150 | 170 | 70 |
Blanc/rosĂ© (sucre > 5 g lâ1) |
100 | 150 | 170 | 130 |
Vin de liqueur (sucre > 5 g lâ1) |
100 | 250 | 170 | 80 |
Incidents majeurs en France
Le à 7 h 45, un problÚme technique lors de la fermeture d'une vanne à la raffinerie de Feyzin (appartenant au groupe Total) laissa échapper un grand nuage de dioxyde de soufre poussé par un vent du sud au-dessus de l'agglomération lyonnaise. Plusieurs personnes furent hospitalisées et des entreprises évacuées[34].
La prĂ©fecture, qui cherchait Ă rassurer la population, recommanda « dâaĂ©rer les habitations et les bureaux », donnant ainsi des consignes opposĂ©es Ă celles des pompiers qui conseillaient aux personnes de « rester chez elles et de fermer les fenĂȘtres »[35].
Notes et références
- DIOXYDE DE SOUFRE, Fiches internationales de sécurité chimique .
- Masse molaire calculĂ©e dâaprĂšs « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
- (en) David R. Lide, Handbook of Chemistry and Physics, Boca Raton, CRC, , 89e Ă©d., 2736 p. (ISBN 978-1-4200-6679-1), p. 9-50.
- (en) Yitzhak Marcus, The Properties of Solvents, vol. 4, Angleterre, John Wiley & Sons, , 239 p. (ISBN 0-471-98369-1).
- (en) Robert H. Perry et Donald W. Green, Perry's Chemical Engineers' Handbook, USA, McGraw-Hill, , 7e Ă©d., 2400 p. (ISBN 0-07-049841-5), p. 2-50.
- (en) « Properties of Various Gases », sur flexwareinc.com (consulté le ).
- (en) W. M Haynes, Handbook of Chemistry and Physics, CRC, 2010-2011, 91e Ă©d., 2610 p. (ISBN 9781439820773), p. 14-40.
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- Michel Temman, « Victime de ses rejets, Tokyo aide Pékin à se mettre au vert », Libération, 16 avril 2007, [lire en ligne].
- Centre canadien d'hygiÚne et de sécurité au travail.
- Lire en ligne.
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- RĂšgles de vinification bio en France et Ă l'Ă©tranger [PDF], sur millesime-bio.com.
- Lire en ligne.
- Lire en ligne.
- Lire en ligne, sur 20minutes.fr.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives à la santé :
- Ressource relative au vivant :
- (en) EPPO Global Database
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Institut français de l'environnement.
- Atmosphere, Climate & Environment Information Programme du gouvernement du Royaume-Uni.