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Combustion

La combustion[1] est une réaction exothermique d'oxydoréduction. Lorsque la combustion est vive, elle se traduit par une flamme ou par une explosion (déflagration, voire détonation si le front de flamme dépasse la vitesse du son). La combustion de la biomasse et des carburants est la principale source de pollution de l'air, avec des effets cancérigÚnes, reprotoxiques et cardiovasculaires notamment[2].

Combustion du bois : vive avec flammes et lente avec braises incandescentes.
La combustion de bùtons d'encens, se traduisant par la production d'une braise, d'une flamme et de micro- et nanoparticules perceptibles sous forme de fumée et d'odeur[3] et COV et contenant des substances cancérigÚnes, sources de maladies respiratoires[4])

Triangle du feu

Le triangle du feu montrant l'association des trois éléments indispensables pour une combustion chimique.

Avant 1980 on considérait que la réaction chimique de combustion ne peut se produire que si l'on réunit trois éléments : un combustible, un comburant, une énergie d'activation en quantités suffisantes. C'est pourquoi on parlait alors du « triangle du feu ».

Depuis les années 1980 on a découvert qu'une des étapes indispensable de la réaction chimique est la production de radicaux libres ; cette étape est nécessaire pour que la combustion s'entretienne et que l'on puisse parler d'incendie. C'est la raison pour laquelle on parle depuis de « tétraÚdre du feu ».

La disparition de l'un des quatre Ă©lĂ©ments suffit Ă  arrĂȘter la combustion.

Combustible

Le combustible peut ĂȘtre :

Ces cinq types de combustible correspondent, respectivement, aux cinq principales classes de feux A, B, C, D et F.

Comburant

Le comburant est l’autre rĂ©actif de la rĂ©action chimique. La plupart du temps, il s’agit de l’air ambiant, et plus particuliĂšrement de l’un de ses composants principaux, le dioxygĂšne. En privant un feu d’air, on l’éteint ; par exemple, si on place une bougie chauffe-plat allumĂ©e dans un bocal de confiture et qu’on ferme le bocal, la flamme s’éteint ; Ă  l’inverse, si l’on souffle sur un feu de bois, cela l’active (on apporte plus d’air). Dans certains chalumeaux, on apporte du dioxygĂšne pur pour amĂ©liorer la combustion et Ă©lever la tempĂ©rature de la flamme.

Dans certains cas trĂšs particuliers (souvent explosifs comme avec l'aluminium), le comburant et le combustible sont un seul et mĂȘme corps ; par exemple, la cĂ©lĂšbre nitroglycĂ©rine, molĂ©cule instable comportant une partie oxydante greffĂ©e sur une partie rĂ©ductrice.

Activateur

La rĂ©action est dĂ©clenchĂ©e par une Ă©nergie d’activation, gĂ©nĂ©ralement de la chaleur ou une flamme. Par exemple, ce sera l'Ă©chauffement par frottement pour une allumette, le cĂąble Ă©lectrique suralimentĂ© qui chauffe l'isolant, ou une autre flamme (propagation du feu), l'Ă©tincelle (de l'allume-gaz, de la pierre Ă  briquet ou celle provoquĂ©e par une machine Ă©lectrique qui se met en route ou s’arrĂȘte).

Mais il existe d’autres façons de fournir l’énergie d’activation : arc Ă©lectrique, radiation, Ă©lĂ©vation de la tempĂ©rature par compression de l'air, par exemple dans un moteur Diesel.

Il existe cependant des cas oĂč le facteur dĂ©clenchant la combustion n'est pas l'Ă©nergie d'activation. Par exemple, l'explosion de fumĂ©es est une combustion trĂšs violente des gaz imbrĂ»lĂ©s prĂ©sents dans les fumĂ©es (voir combustion incomplĂšte) provoquĂ©e par un apport soudain d'air, donc de comburant. L'intervalle dans lequel le mĂ©lange air/gaz pourra brĂ»ler est bornĂ© par les limites d'explosivitĂ©. Cet intervalle peut varier de quelques pour cent (kĂ©rosĂšne) Ă  plusieurs dizaines de pour cent (acĂ©tylĂšne).

La production de chaleur par la combustion permet Ă  la rĂ©action de s’auto-entretenir dans la plupart des cas, voire de s'amplifier en une rĂ©action en chaĂźne (par exemple dans un feu de forĂȘt).

Seuls des matĂ©riaux sous forme gazeuse peuvent brĂ»ler (car ils offrent la possibilitĂ© de trĂšs bien se mĂ©langer avec un comburant, ce qui n'est pas le cas des liquides ou des solides oĂč le comburant principal, le dioxygĂšne, ne peut pĂ©nĂ©trer au cƓur de la substance), c'est pourquoi il faut fournir suffisamment d'Ă©nergie Ă  un produit inflammable (qu'il soit solide ou liquide) pour qu'il commence Ă  se vaporiser ou se dĂ©composer en Ă©lĂ©ments vaporisables et combustibles (comme les terpĂšnes des conifĂšres via une distillation ou une pyrolyse). Le seuil de tempĂ©rature atteint Ă  cette occasion est appelĂ© point d'Ă©clair. Certains produits ont leur point d'Ă©clair largement en dessous de la tempĂ©rature ambiante, ce qui en fait des substances trĂšs inflammables, car il suffit de peu d'Ă©nergie d'activation pour amorcer la combustion (une simple Ă©tincelle
).

Une allumette jetĂ©e dans un bac de gazole Ă  tempĂ©rature ambiante n'aura aucun effet, car son point d'Ă©clair Ă©tant de 68 °C, en moyenne, suivant les rĂšglements des installations classĂ©es et de transport de matiĂšres dangereuses, la flamme sera noyĂ©e dans le gazole avant d'avoir pu transmettre assez de chaleur pour en vaporiser suffisamment. À l'inverse, une allumette jetĂ©e dans un bac d'essence, dont le point d'Ă©clair est d'environ −40 °C, suffira pour enflammer les vapeurs dĂ©jĂ  prĂ©sentes sous forme de gaz Ă  la surface du liquide. À cette occasion, on remarquera que :

  • l'essence s’enflammera avant que l’allumette n'ait atteint le liquide (c'est donc l'essence vaporisĂ©e qui brĂ»le) ;
  • la flamme restera au-dessus du liquide, brĂ»lant l'essence sous forme gazeuse (le liquide ne brĂ»le pas mais s'Ă©vapore trĂšs rapidement sous l'effet de la chaleur) ;
  • l'allumette (si elle est lestĂ©e avec deux/trois tours de fil de fer) coulera et s'Ă©teindra dans l'essence par manque de dioxygĂšne.

Lorsque la combustion produit suffisamment d'Ă©nergie pour s'entretenir d'elle-mĂȘme, la tempĂ©rature a dĂ©passĂ© le point d'inflammation.

Radicaux

Le tétraÚdre du feu.

Une réaction chimique est une recombinaison de molécules. Elle passe par une étape intermédiaire au cours de laquelle les molécules sont « déstructurées » mais pas encore recombinées ; celles-ci sont appelées radicaux et sont trÚs réactives. Dans le cas de la combustion, les radicaux sont créés par rupture de liaison chimique due à l'énergie thermique, et ils vont pouvoir agir sur les molécules du produit (libérant d'autres radicaux) et engendrant de fait une réaction en chaßne qui va perdurer tant que les deux conditions suivantes seront réunies : présence de combustible et de comburant.

Procédés d'extinction d'une combustion

Pour interrompre une réaction de combustion, il faut supprimer un des quatre éléments du tétraÚdre du feu :

suppression du combustible
fermeture d'une vanne ou d'un robinet qui alimente la combustion, éloignement de combustibles à proximité du feu, exutoire pour chasser la fumée (qui contient des imbrûlés), etc. ;
suppression du comburant (Ă©touffement)
utilisation d'un extincteur au dioxyde de carbone, d'une couverture, aspersion d'eau sur un combustible solide (la vapeur d'eau formée chasse l'air), etc. ;
suppression de l'Ă©nergie d'activation (refroidissement)
pulvérisation d'eau dans le cas d'une atmosphÚre prémélangée (mélange de gaz ou de particules combustibles et de gaz comburant), grille absorbant la chaleur (lampe de mineur « Davy »), exutoire pour chasser la fumée (qui est chaude), etc.
L'eau peut avoir deux rÎles différents :
  1. Dans le cas d'un combustible solide, le facteur limitant est l'apport en comburant (air), le feu produisant sa propre chaleur ; l'eau Ă©touffe donc le feu par dĂ©gagement de vapeur qui entraĂźne l'air et empĂȘche l'alimentation en dioxygĂšne ;
  2. Dans le cas d'une atmosphĂšre prĂ©mĂ©langĂ©e, on ne peut pas sĂ©parer le combustible du comburant, la seule action possible consiste Ă  refroidir l'atmosphĂšre pour empĂȘcher la flamme de se propager (la vapeur d'eau joue Ă©galement un rĂŽle de diluant) ;
inhibition des radicaux (deux moyens)
1. inhibition chimique : c'est le cas d'une classe d'agents extincteurs de feu, basĂ©e sur des hydrocarbures halogĂ©nĂ©s (oĂč fluor, brome ou chlore remplacent l'hydrogĂšne en partie ou en totalitĂ© dans la molĂ©cule d'hydrocarbure). Certains font partie de la famille des halons (interdits d'emploi, car dĂ©gradant la couche d'ozone), d'autres de la famille des hydrofluorocarbures.
Les radicaux de ces hydrocarbures halogénés (créés lors de la combustion) sont inactifs pour entretenir la combustion (les composés chimiques ont une énergie d'ionisation inférieure à celle du dioxygÚne, ils se « décomposent » donc en premier) mais actifs pour piéger les autres radicaux en se transformant en éléments stables afin qu'ils ne puissent plus interagir chimiquement.
Ces agents se nomment halon 1301 (bromotrifluorométhane), halon 2402 (1,2-dibromo-1,1,2,2-tétrafluoroéthane), FM200 (1,1,1,2,3,3,3-heptafluoropropane), etc.
Exemple de rĂ©action de « piĂ©geage » de radicaux d'hydrogĂšne avec le halon 1301 (nommĂ© ainsi car il possĂšde 1 atome de carbone, 3 atomes de fluor, 0 atome de chlore et 1 atome de brome) :
La formule brute de ce composĂ© est CF3Br, cela donne deux radicaux lors d'une combustion (CF3‱ et Br‱) qui vont pouvoir se combiner chacun avec un radical hydrogĂšne (H‱), formant un composĂ© restant stable malgrĂ© la combustion :
CF3‱ + H‱ → CF3H
Br‱ + H‱ → BrH.
De nombreux objets de la vie courante intÚgrent d'ailleurs des composés bromés ou chlorés à effet de retardateur de flammes : plastiques (pour les appareils électriques), isolants thermiques, textiles, etc. ;
2. inhibition mécanique : les extincteurs à poudre piÚgent également les radicaux (en plus de leurs autres actions), mais par absorption (« étouffement » des radicaux dans le produit). Et au-delà de 190 °C, certaines poudres (entre autres le bicarbonate de sodium) se vitrifient en un vernis peu soluble dans l'eau et ignifugeant.

Historique

La dĂ©couverte de la combustion par le dioxygĂšne est imputable au chimiste français Lavoisier, en 1775, car on considĂšre gĂ©nĂ©ralement que Joseph Priestley, qui a isolĂ© pour la premiĂšre fois du dioxygĂšne (impur) en 1774 n'a pas pour autant dĂ©couvert le rĂŽle de comburant du dioxygĂšne. En effet, dans la mesure oĂč il se fondait sur la thĂ©orie du phlogistique, cela l’empĂȘchait de concevoir le rĂŽle du dioxygĂšne dans la combustion.

Selon le philosophe des sciences Thomas Samuel Kuhn, la découverte de la combustion par le dioxygÚne constitue une révolution scientifique majeure dans l'histoire des sciences[5]. Elle a constitué un changement de paradigme, en remplaçant l'ancien paradigme du phlogistique.

La combustion par le dioxygÚne a eu au XIXe siÚcle, et plus encore au XXe siÚcle, de nombreuses applications industrielles (voir section Applications ci-dessous). Elle a cependant conduit pendant l'Úre industrielle à l'émission massive de dioxyde de carbone, qui est un gaz à effet de serre contribuant pour une large part aux phénomÚnes de dérÚglement climatique[6].

Caractéristiques

Combustion rapide

La combustion rapide est une forme de combustion au cours de laquelle de grandes quantités de chaleur et d'énergie sous forme de lumiÚre sont relùchées, donnant naissance au feu. Elle est utilisée dans certaines machines telles que les moteurs à combustion interne ou les armes thermobariques.

Combustion lente

La combustion lente est une réaction se réalisant à des températures peu élevées.

  • On peut citer le cas de la respiration cellulaire : cette lenteur est due Ă  des enzymes spĂ©cifiques permettant d'augmenter les rĂ©actions d'oxydorĂ©duction et ainsi d'obtenir un trĂšs bon rendement par rĂ©cupĂ©ration d'une grande partie de l'Ă©nergie.

Combustion complĂšte ou stƓchiomĂ©trique

Lors d'une combustion complĂšte, le rĂ©actif rĂ©agira avec le comburant jusqu'Ă  former des produits qui ne pourront plus ĂȘtre oxydĂ©s, c'est-Ă -dire que ces produits ne peuvent plus rĂ©agir avec le comburant : les produits ont atteint un degrĂ© de stabilitĂ© qu'une rĂ©action de combustion ne peut modifier. Dans le cas d'un hydrocarbure rĂ©agissant avec le dioxygĂšne, les produits de combustion sont le dioxyde de carbone et l'eau. Il existe pour chaque Ă©lĂ©ment un produit de combustion stable, ainsi une combustion complĂšte fournit les mĂȘmes produits de rĂ©actions quels que soient les rĂ©actifs.

Une combustion complÚte permet d'obtenir la quantité maximale d'énergie disponible par une substance et cette énergie est définie comme étant le pouvoir calorifique.

Combustion turbulente

La combustion turbulente est une combustion caractérisée par des flux de chaleur. Elle est souvent utilisée dans l'industrie (par exemple, les turbines à gaz et les moteurs à allumage commandé) car la chaleur facilite l'opération de mélange entre le combustible et l'oxydant.

Combustion incomplĂšte

La combustion incomplÚte a lieu quand la quantité de comburant est insuffisante pour permettre la réaction complÚte du combustible ou lorsque le temps de contact, à une température rendant la combustion possible, est trop faible. Elle produit des résidus de combustion, sous forme de cendres qui émettent des fumées : certains composés, tels que monoxyde de carbone (gaz mortel), particules de carbone pur (suie, goudron, cendres), oxydes d'azote (NOx), hydrocarbures (du benzÚne cancérigÚne par exemple) sont trÚs toxiques pour l'homme et pour l'environnement, ou fortement toxiques comme les HAP ou les composés organiques volatils (COV)[7].

La réaction de combustion est habituellement incomplÚte. Seul le contrÎle des conditions permet d'obtenir une combustion complÚte, en apportant un excÚs de dioxygÚne à haute température par exemple. En cas de combustion incomplÚte, il est possible de traiter les fumées pour réduire les imbrûlés ainsi que le font les pots d'échappement et les filtres à particules des moteurs d'automobiles. La présence de catalyseurs y assure alors une seconde combustion à plus faible température. Des filtres à particules sont également développés pour les équipements de combustion du bois, un combustible solide étant particuliÚrement exposé au risque de combustion incomplÚte.

Chimie de la combustion

Combustion du méthane dans le dioxygÚne.

La combustion est une rĂ©action chimique oĂč des molĂ©cules complexes sont dĂ©composĂ©es en molĂ©cules plus petites et plus stables via un rĂ©arrangement des liaisons entre les atomes. La chimie de la combustion est une composante majeure de la chimie Ă  haute tempĂ©rature qui implique principalement des rĂ©actions radicalaires. Toutefois il est possible de traiter la combustion via une rĂ©action globale unique.

Exemple :

Combustion du méthane dans le dioxygÚne :

CH4 + 2 O2 → CO2 + 2H2O.

Le dioxyde de carbone CO2 et l’eau H2O sont plus stables que le dioxygĂšne et le mĂ©thane.

La combustion est une rĂ©action d'oxydorĂ©duction, en l’occurrence l’oxydation d’un combustible par un comburant :

  • le combustible est le corps qui est oxydĂ© durant la combustion ; c'est un rĂ©ducteur, il perd des Ă©lectrons ;
  • le comburant est le corps qui est rĂ©duit ; c'est un oxydant, il gagne des Ă©lectrons.

Comme pour toutes réactions chimiques, un catalyseur facilite la combustion et comme cette derniÚre possÚde souvent une énergie d'activation élevée, l'usage d'un catalyseur permet de travailler à une température moins élevée. Ceci permet une combustion complÚte comme dans le cas des pots catalytiques qui grùce à la présence de métaux catalytiques brûlent les résidus des gaz d'échappement à une température inférieure à celle régnant dans le moteur.

Dans le cas des combustibles solides, l’énergie d’activation va permettre de vaporiser ou de pyrolyser le combustible. Les gaz, ainsi produits, vont se mĂ©langer au comburant et donner le mĂ©lange combustible. Si l’énergie produite par la combustion est supĂ©rieure ou Ă©gale Ă  l’énergie d’activation nĂ©cessaire, la rĂ©action de combustion s’auto-entretient.

Énergie dĂ©gagĂ©e et pouvoir calorifique

La quantité d'énergie dégagée par la réaction est supérieure à la quantité d'énergie nécessaire à l'amorcer.

La quantitĂ© d’énergie produite par la combustion est exprimĂ©e en joules (J) ; il s'agit de l'enthalpie de rĂ©action. Dans les domaines d'application (fours, brĂ»leurs, moteurs Ă  combustion interne, lutte contre incendie), on utilise souvent la notion de pouvoir calorifique, qui est l'enthalpie de rĂ©action par unitĂ© de masse de combustible ou l'Ă©nergie obtenue par la combustion d'un kilogramme de combustible, exprimĂ©e en gĂ©nĂ©ral en kilojoules par kilogramme (notĂ© kJ/kg ou kJ kg−1).

Les combustions d'hydrocarbures dégagent de l'eau sous forme de vapeur. Cette vapeur d'eau contient une grande quantité d'énergie. Ce paramÚtre est donc pris en compte de maniÚre spécifique pour l'évaluation du pouvoir calorifique ; on définit :

le pouvoir calorifique supérieur (PCS)
« quantité d'énergie dégagée par la combustion complÚte d'une unité de combustible, la vapeur d'eau étant supposée condensée et la chaleur récupérée »[8] ;
le pouvoir calorifique inférieur (PCI)
« quantité de chaleur dégagée par la combustion complÚte d'une unité de combustible, la vapeur d'eau étant supposée non condensée et la chaleur non récupérée »[9].

La diffĂ©rence entre le PCI et le PCS est la chaleur latente de vaporisation de l’eau (Lv), qui vaut environ 2 250 kJ kg−1 (valeur dĂ©pendant de la pression et de la tempĂ©rature), multipliĂ©e par la masse de vapeur produite (m).

On a la relation : PCS = PCI + m·Lv.

Vitesse du front de flamme et explosion

Dans le cas d'une flamme de prémélange, la combustion est caractérisée par la vitesse du front de flamme :

  • la dĂ©flagration : la vitesse du front de flamme est infĂ©rieure Ă  la vitesse du son (343,34 m s−1 sous une pression de 1 atm Ă  20 °C dans l'air sec) ;
  • la dĂ©tonation : la vitesse du front de flamme est supĂ©rieure Ă  la vitesse du son, et peut atteindre plusieurs kilomĂštres par seconde.

Feux de métaux

L'oxydation des métaux est en général lente. La chaleur dégagée est donc faible et est lentement dissipée dans l'environnement ; c'est le domaine de la corrosion (par exemple la rouille du fer et de l'acier).

Cependant, dans certains cas, l'oxydation est violente et constitue donc une combustion. Il existe cinq cas notables :

  • combustion dans l'air du magnĂ©sium : le magnĂ©sium brĂ»le facilement, en Ă©mettant une lumiĂšre trĂšs vive et blanche ; il Ă©tait utilisĂ© auparavant pour les flashs photographiques ;
  • combustion du sodium dans l'eau : ce n'est pas Ă  proprement parler le sodium qui brĂ»le ; le sodium rĂ©agit violemment avec l'eau et provoque un dĂ©gagement de dihydrogĂšne, et avec la chaleur produite par la rĂ©action, le dihydrogĂšne s'enflamme dans l'air ;
  • aluminothermie : le comburant est ici un oxyde mĂ©tallique, il s'agit d'une rĂ©action chimique entre deux solides ;
  • combustion Ă  haute tempĂ©rature et forte concentration de dioxygĂšne : lorsque le mĂ©tal est chauffĂ© trĂšs fort et que l'on envoie du dioxygĂšne pur, la rĂ©action est suffisamment rapide pour s'auto-entretenir ; ce phĂ©nomĂšne est utilisĂ© pour l'oxycoupage au chalumeau, la lance thermique, et c'est aussi l'accident du « coup de feu » qui peut survenir avec le dĂ©tendeur d'une bouteille de dioxygĂšne (par exemple dioxygĂšne mĂ©dical ou bouteille de chalumeau) ;
  • combustion d'un mĂ©tal sous forme de poudre ou de mousse. La rĂ©action chimique se fait au contact entre le mĂ©tal et l'air. Or, dans le cas d'une mousse ou d'une poudre, cette surface de contact (la surface spĂ©cifique) est trĂšs grande, la rĂ©action est donc rapide et la chaleur dĂ©gagĂ©e importante ; c'est un phĂ©nomĂšne comparable au coup de poussiĂšre.

Applications

Dans les transports

La combustion est utilisée massivement dans les moteurs à explosion, pour la propulsion des véhicules (automobiles, camions, avions à hélice, motocyclettes, bateaux, etc.), et aussi pour des outils mobiles (tondeuses à gazon, tronçonneuses, etc.) et pour des installations fixes (groupes électrogÚnes, pompes, etc.).

À la maison

Dans le domaine domestique, la combustion sert essentiellement Ă  :

Certains appareils utilisent également un moteur à combustion interne : tondeuse à gazon, tronçonneuse, etc.

La combustion peut ĂȘtre remplacĂ©e par des installations Ă©lectriques : cuisiniĂšre Ă©lectrique, chauffe-eau Ă©lectrique, ampoule, moteurs Ă©lectriques, etc.

Historiquement, le feu domestique est un symbole trÚs fort ; le terme « foyer » désigne à la fois l'emplacement du feu, et le lieu de vie de la famille.

Dans la production d'électricité

La combustion est utilisée dans les centrales thermiques utilisant des combustibles fossiles (charbon, gaz naturel, pétrole), des combustibles renouvelables (déchets agricoles ou de l'exploitation forestiÚre et biomasse si exploitée durablement) ou différents types de déchets (dans les incinérateurs d'ordures ménagÚres par exemple), pour dégager de la chaleur, qui produit de l'électricité grùce à des turbo-alternateurs.

Dans la métallurgie

Dans la nature, les mĂ©taux sont en gĂ©nĂ©ral prĂ©sents sous la forme de minerais. Certains minerais peuvent ĂȘtre rĂ©duits, c'est-Ă -dire transformĂ©s en mĂ©tal, par rĂ©action avec un gaz issu d'une la combustion ; c'est le domaine de la pyromĂ©tallurgie. L'exemple le plus connu est la rĂ©duction du minerai de fer par le monoxyde de carbone dans les bas-fourneaux puis les hauts-fourneaux. Cela concerne Ă©galement l'obtention du nickel, du cuivre, du zinc, du titane et du zirconium, mĂȘme s'il existe d'autres voies d'Ă©laboration.

La combustion peut également servir à chauffer du métal pour mieux le déformer (laminage, forgeage) ou pour le faire fondre (fonderie, soudage au chalumeau, brasage, oxycoupage). En dehors de l'oxycoupage, on peut utiliser l'énergie électrique comme alternative à la combustion.

Dans la production de ciment

La fabrication du ciment requiert beaucoup d'Ă©nergie pour Ă©lever le mĂ©lange qui va produire le clinker Ă  plus de 1 450 °C, cette Ă©nergie est apportĂ©e par la combustion d'une grande variĂ©tĂ© de combustibles (gaz, fioul) et de dĂ©chets (huiles usagĂ©es, pneumatiques broyĂ©s, farines animales, rĂ©sidus d'Ă©puration de station d'Ă©puration des eaux).

En astronautique

La combustion est utilisĂ©e dans le domaine de l’astronautique pour fournir l’énergie de propulsion des vĂ©hicules spatiaux. Les termes correspondants en anglais sont burning et combustion.

Selon le type de combustion employée dans un propulseur, on parle de :

  • combustion en cigarette (en anglais cigarette burning et end burning) qui est une combustion d'un bloc de poudre caractĂ©risĂ©e par une surface plane de combustion progressant dans la direction longitudinale, vers l'avant ou vers l'arriĂšre ;
  • combustion Ă©rosive (erosive burning) qui est une combustion d'un bloc de poudre dans le cas oĂč l'Ă©coulement des gaz de combustion provoque une Ă©rosion du bloc ;
  • combustion transversale extĂ©rieure (external burning) qui est une combustion d'un bloc de poudre caractĂ©risĂ©e par une surface de combustion s'Ă©tendant longitudinalement et progressant de l'extĂ©rieur vers l'intĂ©rieur ;
  • combustion transversale intĂ©rieure (internal burning) qui est une combustion d'un bloc de poudre qui s'effectue de l'intĂ©rieur vers l'extĂ©rieur Ă  partir d'un canal central.

Notes et références

  1. Informations lexicographiques et étymologiques de « combustion » (sens A) dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales, consulté le=.
  2. Lewtas J. (2007), Air pollution combustion emissions: characterization of causative agents and mechanisms associated with cancer, reproductive, and cardiovascular effects, Mutat. Res., 636(1-3):95-133, DOI 10.1016/j.mrrev.2007.08.003
  3. Ji, X., Nicolas, M., Le Bihan, O., Ramalho, O., Mandin, C., D'Anna, B., 
 et Pairon, J. C. (janvier 2009), CaractĂ©risation des particules gĂ©nĂ©rĂ©es par la combustion d'encens. In 24e CongrĂšs français sur les AĂ©rosols (p. 6-p)
  4. Palot, A., Charpin-Kadouch, C., Ercoli, J. et Charpin, D. (2008), Composés organiques volatils intérieurs : concentrations, sources, facteurs de variabilité, Revue des Maladies Respiratoires, 25(6), 725-730.
  5. Thomas Kuhn, La Structure des révolutions scientifiques, 1962.
  6. A posteriori, cette conséquence indirecte et à long terme pose la question de la réalité du progrÚs scientifique et technique. Cet article n'a cependant pas vocation à traiter ce problÚme de fond. Les lecteurs intéressés par ces questions pourront prendre connaissance dans un premier temps d'articles tels Développement durable et Générations futures.
  7. VĂ©ronique Ferlay-Ferrand, Claude Picard et Claude Prim, CEREN - « Approche toxicologique des fumĂ©es de feux de forĂȘts Â».
  8. Pouvoir calorifique supérieur (PCS), Gaz de France.
  9. Pouvoir calorifique inférieur (PCI), Gaz de France.

Bibliographie

  • (en) Maximilian Lackner (Ă©d.), Franz Winter (Ă©d.) et Avinash K. Agarwal (Ă©d.), Handbook of Combustion, John Wiley & Sons, , 3168 p. (ISBN 978-3-527-32449-1).
  • (en) Thierry Poinsot et Denis Veynante, Theoretical and Numerical Combustion, T. Poinsot, , 603 p. (ISBN 978-2-7466-3990-4).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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