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Incendie

Un incendie est un feu non maĂźtrisĂ©, ni dans le temps, ni dans l'espace. La caractĂ©ristique d'un incendie est de pouvoir s'Ă©tendre rapidement et d'occasionner des dĂ©gĂąts gĂ©nĂ©ralement importants. Ses consĂ©quences sont destructrices tant sur l'environnement dans lequel il Ă©volue que sur les ĂȘtres vivants qu'il rencontre.

Les matériaux modernes, chlorés notamment, libÚrent de nombreuses substances toxiques en brûlant

Les risques d'incendie ont conduit à la création d'un corps spécialisé dans l'organisation de la prévention et de la lutte contre l'incendie : les pompiers.

Étymologie

EmpruntĂ© au latin incendium « embrasement, feu », lui-mĂȘme substantivation du verbe incendere, « embraser ».

Par extension, ardeur vive (ardeur des sentiments, des passions), bouleversement violent, sensation de brûlure (un piment aux effets incendiaire).

Synonyme conflagration (terme technique[1], littéraire, suranné)

Causes

Navire frigorifique estonien Tahoma Reefer en feu dans le port de Monrovia, au Liberia, il fut secouru par un navire du Military Sealift Command

Les causes d'incendies sont nombreuses[2], mais la majeure partie des incendies a une origine humaine[3] (imprudence, malveillance, mauvaise prĂ©paration aux catastrophes naturelles telles que tremblements de terre, tsunamis
) : utilisations d'armes (incendiaires notamment) ; causes techniques, dont rĂ©actions chimiques trĂšs exothermiques, les contextes d'« atmosphĂšres explosives »[4] ; utilisation de chalumeaux ou de matĂ©riels Ă©lectriques ou faisant des Ă©tincelles, qui sont frĂ©quemment responsables d'incendies de chantiers (un tous les trois jours rien qu'Ă  Paris[5]).

Les causes d'incendies naturels sont la foudre, l'éruption volcanique avec coulées de lave, certaines catastrophes naturelles et bien plus rarement la fermentation (tourbiÚres
).

Selon les experts, les incendies d'origine Ă©lectrique sont souvent dus Ă  des dĂ©gradations localisĂ©es des cĂąbles et des connexions entrainant une surchauffe ponctuelle et une carbonisation des isolants qui peuvent s’enflammer dĂšs l’apparition d’un arc Ă©lectrique, en particulier au niveau des connexions, ces phĂ©nomĂšnes Ă©taient quasiment indĂ©tectables, jusqu’à l’apparition de la technologie du dĂ©tecteur d'arc, qui sont devenus obligatoires aux États-Unis depuis plus de dix ans sous le nom de AFCI (Arc fault circuit interupter). Cette technologie est Ă©mergente hors des États-Unis et fait l’objet d’une Norme internationale IEC 62 606[6] qui dĂ©finit le mode de fonctionnement de ces produits qui sont appelĂ©s AFDD (Arc fault detection device).

AprÚs les actes volontaires, on estime que le non-respect de l'interdiction de fumer et les incidents d'origine électrique constituent la majeure partie des risques de départ d'incendie.

Il est possible de limiter les risques de dĂ©part et d'alimentation du feu en amĂ©nageant les forĂȘts par, par exemple, des campagnes de dĂ©broussaillement[7].

Dangers

Début d'incendie. L'épaisse fumée noire est produite par la combustion du goudron.

Une partie des principaux dangers auxquels s'expose une personne proche d'un incendie sont liĂ©s Ă  la chaleur Ă©levĂ©e. MĂȘme en dehors des flammes, on s'expose au risque de brĂ»lure dues principalement aux fumĂ©es chaudes, mais aussi au rayonnement infrarouge, au contact avec des objets chauffĂ©s, Ă  l'air chauffĂ©, ou bien aux vapeurs d'eau produites par l'arrosage. Pour se prĂ©munir des brĂ»lures, les pompiers sont Ă©quipĂ©s de vĂȘtements protecteurs ignifugĂ©s et de casques ralentissant la progression de la chaleur vers la peau.

Les autres risques sont essentiellement respiratoires. En effet le feu consomme le dioxygĂšne de l'air, indispensable Ă  la survie et peut donc entraĂźner une asphyxie que l'on nomme risque anoxie. En outre, le feu dĂ©gage des fines particules (communĂ©ment appelĂ©es fumĂ©e) qui peuvent venir brĂ»ler l'intĂ©rieur des poumons, et souvent des gaz toxiques pouvant provoquer des empoisonnements, notamment le monoxyde de carbone (inhalation de fumĂ©es). À titre d'exemple, les matiĂšres plastiques contenues dans une voiture peuvent gĂ©nĂ©rer 200 000 m3 de fumĂ©e Ă  un rythme de 20 Ă  30 mĂštres cubes par seconde. C'est pourquoi les pompiers portent un appareil respiratoire isolant.

La chaleur peut provoquer des explosions de bouteilles de gaz et de réservoirs, ainsi que de certains produits comme les engrais ammonitrés. Ces explosions peuvent provoquer des traumatismes par chute (personne renversée), projection d'éclats, ainsi que de par la surpression occasionnée (blast).

En intérieur, il faut ajouter deux risques :

  • l'obscurcissement de la vision par la fumĂ©e : on ne voit pas oĂč l'on va, et l'on peut donc faire une chute ou se perdre ;
  • le risque d'effondrement de la structure.

Dégùts résultant d'un incendie

Restes calcinés de la salle du théùtre du Capitole, au lendemain de l'incendie du 10 août 1917.

Lors d'un incendie, les dĂ©gĂąts ne sont pas uniquement causĂ©s par le feu lui-mĂȘme.

Tout d'abord, les suies dues Ă  la combustion peuvent voyager bien plus loin que les limites du feu lui-mĂȘme. Il n'est pas rare en effet que les suies d'incendie se propagent Ă  d'autres piĂšces, voire Ă  d'autres bĂątiments. Ces suies sont extrĂȘmement volatiles et pĂ©nĂštrent partout, y compris dans tous les appareils Ă©lectroniques exposĂ©s ce qui peut, en cas de non traitement, mener Ă  un nouvel incendie dans le futur. C'est pour cette raison qu'il est indispensable de faire appel Ă  des sociĂ©tĂ©s spĂ©cialisĂ©es de l'assainissement aprĂšs sinistres.

Ensuite, lors de la combustion, des vapeurs chlorĂ©es sont rejetĂ©es dans l'atmosphĂšre et pĂ©nĂštrent Ă©galement partout. Si l'effet n'est pas directement visible, il est mesurable et doit absolument ĂȘtre pris en compte lors du choix des techniques d'assainissement du site. Si la zone sinistrĂ©e n'est pas traitĂ©e correctement, un problĂšme de corrosion va vite apparaĂźtre et toucher toutes les piĂšces mĂ©talliques, y compris toute l'Ă©lectronique. Ce phĂ©nomĂšne peut entraĂźner l'effondrement de structures ou un nouvel incendie si l'Ă©lectronique est touchĂ©e.

Pour finir, la plupart des dégùts proviennent généralement des centaines, voire des milliers de mÚtres cubes d'eau nécessaires à éteindre, puis refroidir un incendie. Il n'est pas rare non plus qu'une inondation se produise à la suite de l'explosion d'une conduite d'eau sous l'effet de la chaleur dégagée par les flammes. Toute une opération de séchage et de déshumidification du site est donc nécessaire dans la majorité des cas.

Si une action rapide des services de secours est primordiale, un bon assainissement professionnel et durable est nécessaire afin de préserver ce que les pompiers ont réussi à sauver.

DĂ©veloppement d'un incendie

Feu de joie

Un incendie se développe en plusieurs phases au cours desquelles sa température va s'élever. Cependant en fonction de son environnement, il peut aussi s'étendre et décliner s'il manque de combustible, de comburant ou de chaleur.

Éclosion

La rencontre des Ă©lĂ©ments du triangle du feu, c’est-Ă -dire un combustible, un comburant (en gĂ©nĂ©ral le dioxygĂšne de l'air) et une Ă©nergie d'activation (chaleur, flamme nue, Ă©tincelle) suffisante vont permettre Ă  la combustion de s'amorcer.

À ce stade, le dĂ©gagement de chaleur est modĂ©rĂ©, les fumĂ©es peu abondantes (appelĂ©e parfois Ă  tort aĂ©rosol, ce terme dĂ©signant en fait un mĂ©lange liquide/gaz alors que la fumĂ©e est un mĂ©lange solide/gaz)

Croissance

L'incendie des entrepĂŽts VR Ă  Helsinki, en Finlande, le 5 mai 2006.

La combustion produit de la chaleur (réaction exothermique), le feu entretient et accroßt l'énergie d'activation. Si le combustible et le comburant sont disponibles en quantités suffisantes, l'incendie s'étend de maniÚre exponentielle. On estime que pour éteindre un feu sec naissant, il faut :

  • un verre d'eau durant la premiĂšre minute,
  • un seau d'eau au cours de la deuxiĂšme minute,
  • une citerne d'eau au bout de la troisiĂšme minute.

Dans le cas d'un feu dans un volume clos (par exemple un feu d'habitation), on estime que la tempĂ©rature de l'air atteint 600 °C au bout de cinq minutes alors que dans une cage d'escalier, elle peut atteindre 1 200 °C dans le mĂȘme temps.

PhénomÚnes thermiques et progressions rapides du feu

Dans certaines conditions, il peut se produire une progression rapide du feu (PRF) par des accidents thermiques. Le principal facteur favorisant l'apparition de ces phénomÚnes est le flux d'air alimentant le feu :

Cependant, les phénomÚnes sont plus complexes, et les Anglosaxons distinguent deux types d'explosion de fumées, le backdraft et le smoke explosion, et envisagent la possibilité d'une explosion avec un feu alimenté (high pressure backdraft).

Ces phénomÚnes peuvent se produire pour des volumes trÚs réduits, comme un conteneur de poubelles métallique.

Feu constitué

C'est le moment oĂč le feu est au plus fort. À ce moment-lĂ , il se stabilise et va entreprendre sa phase de dĂ©clin.

DĂ©clin

Le déclin intervient lorsque le feu cesse de croßtre. Le feu va progressivement baisser en intensité puis entrer en combustion lente jusqu'à ce qu'il manque de combustible et s'éteigne.

Modes de propagation

Rayonnement

Il s'agit d'un mode de propagation à distance qui peut se faire dans le vide. C'est le phénomÚne qui fait que lorsque l'on est face à un feu, le cÎté exposé est chaud alors que le cÎté opposé est froid.

La fréquence du rayonnement située est dans l'infrarouge (IR). La puissance du rayonnement est fonction de :

  • la tempĂ©rature (le rayonnement augmente avec la puissance quatriĂšme de la tempĂ©rature)
  • la distance (le rayonnement diminue avec le carrĂ© de la distance)
  • la nature des particules constituant les fumĂ©es, notamment les suies

Convection

Propagation de l'incendie par la convection de fumée
L'ouverture d'une trappe de dĂ©senfumage empĂȘche l'accumulation de fumĂ©e
Une porte coupe-feu empĂȘche la propagation de fumĂ©e et donc de l'incendie, et protĂšge les personnes contre l'intoxication

La convection est un transport de gaz chaud. Un gaz chaud monte : la densité d'un gaz diminue avec la chaleur, la poussée d'ArchimÚde provoque donc l'élévation de cette masse. Lorsque cette masse atteint un obstacle froid (par exemple un plafond), elle lui transfÚre sa chaleur, refroidit et retombe, il a donc un mouvement de « roulement », similaire au mouvement de l'eau portée à ébullition dans une casserole.

Dans le cas d'un incendie, les fumĂ©es suivent le mĂȘme comportement ascendant. Elles peuvent parcourir des distances importantes et transfĂ©rer leur chaleur Ă  un matĂ©riau combustible qui serait sur leur trajet. On cite frĂ©quemment le cas des feux de cave dont les fumĂ©es empruntent la cage d'escalier, Ă©pargnent les Ă©tages intermĂ©diaires et s'accumulent dans les combles avant de les embraser. Dans le cas oĂč les fumĂ©es contiennent des particules imbrĂ»lĂ©es du fait d'une combustion incomplĂšte, leur accumulation en un point distant peut conduire Ă  une reprise explosive du foyer.

Pour lutter contre l'accumulation des fumĂ©es et limiter leur caractĂšre dangereux, des systĂšmes de dĂ©senfumage (trappes, ouvrants ou extracteurs) peuvent ĂȘtre implantĂ©s dans un bĂątiment. À dĂ©faut, une des premiĂšres actions des sapeurs-pompiers sera de pratiquer une ouverture haute, au besoin en cassant le toit, une vitre ou bien un mur. Les portes coupe-feu limitent la propagation des fumĂ©es et donc celle de l'incendie. Elles protĂšgent les personnes contre l'intoxication par les fumĂ©es.

Conduction

La conduction thermique est le mode de transfert thermique provoquĂ© par une diffĂ©rence de tempĂ©rature entre deux rĂ©gions d'un mĂȘme milieu ou entre deux milieux en contact sans dĂ©placement apprĂ©ciable de molĂ©cules. Ce transfert thermique spontanĂ© d'une rĂ©gion de tempĂ©rature Ă©levĂ©e vers une rĂ©gion de tempĂ©rature plus basse obĂ©it Ă  la loi de Fourier.

Ainsi, le manche d'une cuillĂšre mĂ©tallique qui dĂ©passe d'un plat bouillant va s'Ă©chauffer jusqu'Ă  devenir brĂ»lant. Lors d'un incendie, ce mĂȘme phĂ©nomĂšne peut transporter d'importantes quantitĂ©s d'Ă©nergie d'une piĂšce Ă  l'autre d'un bĂątiment. Les matĂ©riaux mĂ©talliques (Ă©lĂ©ments de charpentes, rails, conduites, fers Ă  bĂ©ton
) ont une conductivitĂ© particuliĂšrement Ă©levĂ©e.

Projection

Des objets enflammĂ©s ou incandescents peuvent voyager dans l'air, soit emportĂ©s par le vent s'ils sont lĂ©gers (par exemple feuilles d'arbre ou de papier, escarbilles), soit ĂȘtre projetĂ©s par une explosion. Ces objets peuvent crĂ©er de nouveaux foyers distants.

Puissance thermique

Plusieurs valeurs permettent d'approcher la quantité d'énergie libérée au cours d'un incendie :

  • le pouvoir calorifique d'un combustible : exprimĂ© en kJ/kg ou kJ/mÂł, c'est la quantitĂ© maximale de chaleur que peut dĂ©gager l'unitĂ© de masse ou de volume pour une combustion complĂšte ;
  • la charge calorifique : exprimĂ©e en kJ pour une zone, c'est la quantitĂ© totale de chaleur que peuvent dĂ©gager l'ensemble des combustibles prĂ©sents dans un espace dĂ©terminĂ© (une piĂšce par exemple) ;
  • le potentiel calorifique : en kJ/mÂČ (pour une zone), c'est la charge calorifique rapportĂ©e Ă  la surface au sol de l'espace considĂ©rĂ© ;
  • le dĂ©bit calorifique : en kJ/kg/s ou W/kg, c'est la quantitĂ© de chaleur produite par une unitĂ© de temps pour la combustion de l'unitĂ© de masse d'un combustible.

La chaleur dégagée par seconde (puissance thermique) lors d'un incendie dépend essentiellement du potentiel calorifique des objets. Voici à titre indicatif quelques puissances :

  • une chaise capitonnĂ©e : 500 kW (0,5 MW) ;
  • une petite commode : 1,8 MW ;
  • un canapĂ© trois places : 3,5 MW ;
  • deux lits jumeaux en pin : 4,5 MW ;
  • puissance dĂ©gagĂ©e lors d'un embrasement gĂ©nĂ©ralisĂ© Ă©clair : 3—10 MW (MW en moyenne).

Ceci est à comparer avec la puissance thermique absorbable par un jet d'eau diffusé :

  • 0,5 MW Ă  40 L/min ;
  • MW Ă  150 L/min ;
  • MW Ă  500 L/min.

Les vĂȘtements de protection (textiles ignifugĂ©s) des pompiers, quant Ă  eux, garantissent en 2005 une protection contre un flux de chaleur de 40 kW/m2, soit 0,04 MW/m2.

Incendies célÚbres

Incendie de San Francisco en 1906.

Incendies volontaires

Un incendie criminel est l'acte volontaire de mettre le feu dans l'intention de dĂ©truire un bien ou de tuer des individus. Moyen de vengeance, l'incendie criminel est aussi l'Ɠuvre de personnes atteintes de troubles psychiatriques ou pyromanes. Les incendies criminels sont aussi depuis longtemps une pratique courante au cours d'affrontements militaires ou sociaux.

Les mobiles

  • Intention de nuire
  • Pyromanie
  • Escroquerie aux assurances
  • Promoteurs immobiliers

Mise en cause du réchauffement climatique

Une thÚse se développe selon laquelle le réchauffement climatique serait la cause majeure de l'augmentation du nombre d'incendies[10] - [11] - [12], du moins lorsqu'ils sont de grande ampleur[13].

En 2019, les Ă©missions de carbone dues aux incendies de forĂȘts dans le monde ont atteint 7,8 milliards de tonnes, d'aprĂšs la base de donnĂ©es Global Fire Emissions. Elles ont reprĂ©sentĂ© un cinquiĂšme des Ă©missions liĂ©es Ă  la combustion des Ă©nergies fossiles. Sur les huit premiers mois de 2020, 13 millions d'hectares ont brĂ»lĂ© dans l'Arctique, Ă©mettant 244 millions de tonnes de dioxyde de carbone, et dans l'ouest amĂ©ricain des centaines de feux ont dĂ©jĂ  ravagĂ© plus de 2 millions d'hectares[14].

RĂ©glementation

Le risque d'incendie est parfois considéré comme suffisamment sérieux pour induire une législation spécifique, notamment pour l'habitat, les lieux de travail, ou les lieux de transport tels qu'en particulier les tunnels, les bateaux, et les avions.

Les États-Unis et la Grande Bretagne disposent de lois sur l’inflammabilitĂ© potentielle des matĂ©riaux internes utilisĂ©s dans le cladding, mais d'autres facteurs peuvent entrer en jeu, comme la façon et l'installation[15].

Au Connecticut, les rĂ©glementations du dĂ©partement du Public Safety, et les sections 29-291a-1 Ă  29-291a-10 incluses de la rĂ©glementation des agences d’État du Connecticut et leurs normes adoptĂ©es sont connues sous l’appellation Connecticut State Fire Prevention Code[16].

À Hong Kong, le dĂ©veloppement du cadre de travail pour la sĂ»retĂ© incendie dans les bĂątiments est basĂ© sur une approche hiĂ©rarchique, comme cela se fait dans les systĂšmes rĂ©glementĂ©s sur la base des performances comme en Australie, aux États-Unis, ou en Nouvelle-ZĂ©lande[17].

Aux États-Unis, on appelle fire lane des amĂ©nagements rĂ©alisĂ©s pour permettre l'accĂšs des secours[18]. Ces fire lane font l'objet de rĂ©glementations par endroits.

En Ontario, les deux principales lĂ©gislations sont l’Ontario Building Code Act (Ontario Regulation 350/06) et l’Ontario Fire Protection and Prevention Act 1997 tel qu'amendĂ©[19]. Depuis 2010, l’utilisation de gicleurs est obligatoire pour les bĂątiments de plus de trois Ă©tages[20].

En 1625, la Dutch West India Company a Ă©tabli des rĂšgles sur les types et la localisation des logements qui pouvaient ĂȘtre construits Ă  La Nouvelle-Amsterdam qui deviendra par la suite la rĂ©glementation la plus complĂšte pour la construction aux États-Unis. Vers 1674 les lois rĂ©glementant la construction se sont Ă©tendues, la prĂ©vention du feu Ă©tait en place. En 1860, les lois de construction de New York City ont Ă©tĂ© revues et renforcĂ©es en raison de la survenue de vingt dĂ©cĂšs[21].

À la suite de l'incendie des Tours jumelles du la lĂ©gislation sur l'utilisation des gicleurs a Ă©tĂ© Ă©tendue aux bĂątiments existants d'une hauteur de plus de 100 pieds (soit environ 30 mĂštres) dĂšs 2019[21].

La sĂ©curitĂ© anti-incendie aux États-Unis

Aux États-Unis, environ 3000 personnes meurent chaque annĂ©e pour cause d'incendie. Pour cette raison, la rĂ©glementation y est assez stricte : les matĂ©riaux doivent ĂȘtre testĂ©s contre le feu dans des conditions rĂ©elles, et les gicleurs y sont obligatoires[22].

La sécurité anti-incendie dans l'Union européenne

Une Directive du Conseil du relative au rapprochement des dispositions lĂ©gislatives, rĂ©glementaires et administratives des États membres concernant les produits de construction (89 / 106 / CEE) modifiĂ©e par la Directive 93/68/CEE du Conseil du donne un cadre aux lĂ©gislations et rĂ©glementations techniques relatifs Ă  la sĂ©curitĂ© incendie dans les États-membres de l'Union europĂ©enne.

D'aprĂšs cette directive, l'ouvrage doit ĂȘtre conçu et construit de maniĂšre que, en cas d'incendie :

  • la stabilitĂ© des Ă©lĂ©ments porteurs de l'ouvrage puisse ĂȘtre prĂ©sumĂ©e pendant une durĂ©e dĂ©terminĂ©e ;
  • l'apparition et la propagation du feu et de la fumĂ©e Ă  l'intĂ©rieur de l'ouvrage soient limitĂ©es ;
  • l'extension du feu Ă  des ouvrages voisins soit limitĂ©e ;
  • les occupants puissent quitter l'ouvrage indemnes ou ĂȘtre secourus d'une autre maniĂšre ;
  • la sĂ©curitĂ© des Ă©quipes de secours soit prise en considĂ©ration[23].

Cette directive a conduit à la publication des titres et des références des normes harmonisées au titre de la législation d'harmonisation de l'Union (2013/C 59/01)[24].

En Europe, la norme EN 13501-1 existe. Elle est plus complĂšte que la norme ASTM E-84 des États-Unis ou que la norme BS 476: part 6 & 7 du Royaume-Uni, en ce qu'elle prend en compte la notion de burning droplets. En fait, cette norme europĂ©enne prend en compte cinq sujets : l'inflammabilitĂ©, la combustibilitĂ©, l'Ă©talement du feu, le dĂ©veloppement de fumĂ©e et de droplets[25].

La norme définit quelques catégories principales :

  • Produits incombustibles : Zero combustion / Incombustible products : A1 ou A2 ;
  • Produits difficilement combustibles : Limited contribution / Hardly combustible products : B ;
  • Produits modĂ©rĂ©ment combustibles : Limited contribution / Moderately combustible products : C ;
  • Produits modĂ©rĂ©ment combustibles : Acceptable contribution / Moderately combustible products : D.

En France, à la suite de l'incendie d'une tour de Roubaix, des panneaux d'isolant ont été changés sur différents bùtiments de l'agglomération lilloise[26].

Angleterre, pays de Galles, Écosse et Irlande du Nord

Au pays de Galles, les gicleurs (localement appelés sprinklers) ne sont obligatoires que pour les bùtiments construits aprÚs 2016.

En Écosse, la loi sur les gicleurs (localement appelĂ©s sprinklers) n'a Ă©tĂ© introduite qu'en 2005 [27].

Au Royaume-Uni, le gouvernement dit attendre une combustibilité limitée (type A2) des bardages de bùtiment, mais l'industrie de la construction a lu depuis des années dans la réglementation anglaise que du matériau de l'Euroclass B suffit[28].

Israël

Dans le cas d'Israël, des rÚgles de construction existent, mais elles ont été relùchées dans une logique libérale.

De ce fait des tours enduites de panneaux inflammables existent comme à la Grenfell tower d'Angleterre. Toutefois, dans ce pays comme dans d'autres, les services anti-incendie n'ont pas les moyens d'agir pour prévenir ou pour sanctionner ces pratiques[29].

RĂ©glementation dans les transports

Les diverses normes relatives aux véhicules routiers comme aux autocars, notamment en terme d'incendies, sont définies à divers échelons, comme l'ONU, l'Union européenne, ou la France. Certaines directives européennes ont également été abrogées[30].

Notes et références

  1. Le Code des assurances Ă©voque le risque d’incendie en son article L.122-1 dans les termes suivants : « (
) conflagration, embrasement ou simple combustion. »
  2. Alexandiran D & Gouiran M (1990). Les causes d'incendie : levons le voile. Revue ForestiÚre Française, 1990, S, fascicule thématique" Espaces forestiers et incendies".
  3. TAZIEFF, H. (1988). Catastrophes naturelles. Entretien avec Roland BECHMANN et Dominique BARICHEFF.
  4. Martin, J. C. (2008). Incendies et explosions d'atmosphĂšre. PPUR presses polytechniques.
  5. Grégoire Noble (2014) article intitulé "Un incendie de chantier se déclare tous les trois jours à Paris (
) un risque encore sous-évalué par les professionnels mais dont les conséquences sont parfois désastreuses. Retours d'expériences".
  6. Norme IEC 62 606
  7. « Le dĂ©broussaillement : une obligation pour se protĂ©ger des incendies / ActualitĂ©s / Accueil - Les services de l'État dans le dĂ©partement des Bouches-du-RhĂŽne », sur www.bouches-du-rhone.gouv.fr (consultĂ© le )
  8. Marie-Morgane Le Moël, « L'Australie accablée par des incendies meurtriers », Le Monde, (consulté le )
  9. « Australie: la police enquĂȘte sur de nouveaux dĂ©parts de feu », Le Monde, (consultĂ© le )
  10. La multiplication des incendies, témoin des changements climatiques, Nolwenn, ConsoGlobe, 5 juillet 2016
  11. Incendies : la faute au réchauffement climatique ? France 2, 22 juillet 2017
  12. Réchauffement : de plus en plus de risques d'incendies dans l'Europe méditerranéenne, Marie-Céline Ray, Futura PlanÚte, 8 octobre 2018
  13. Avec le rĂ©chauffement climatique, les incendies gĂ©ants se multiplient, Les Échos, 7 juillet 2018
  14. Climat, Ă©conomie : l'impact grandissant de la « crise des incendies », Les Échos, 16 septembre 2020.
  15. (en-US) Dan Bilefsky, Danny Hakim et Mark A. Walsh, « The London Fire: What We Know », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consultĂ© le )
  16. http://www.ct.gov/sots/lib/sots/regulations/title_29/291a.pdf
  17. http://www.bd.gov.hk/english/documents/code/fs_code2011.pdf
  18. http://www.arlington-tx.gov/fire/wp-content/uploads/sites/10/2014/07/Fire-Lane-requirements.pdf
  19. (en) « Construction Books, Codes, Standards, Manuals for Building, Electrical, Fire, Plumbing, Sewage, Concrete, Steel - Orderline.com - The best source for the Ontario Building Code, Ontario Electrical Code, Ontario Fire Code », sur Orderline.com (consulté le ).
  20. http://canadianfiresafety.com/wp-content/uploads/2009/05/20008-09winter.pdf
  21. « http://www.aspenyc.org/uploads/3/9/1/4/39146325/building_code--aspe__11-5-14__ »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?)[compatibility_mode].pdf
  22. (en-US) David D. Kirkpatrick, Danny Hakim et James Glanz, « Why Grenfell Tower Burned: Regulators Put Cost Before Safety », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consultĂ© le )
  23. http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:L:1989:040:0012:0026:FR:PDF
  24. http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:C:2013:059:0001:0033:FR:PDF
  25. http://www.arconic.com/aap/europe/pdf/Our%20fire%20solutions_BR36EN_012017.pdf
  26. « En France aussi, les tours peuvent brĂ»ler », Les Échos,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  27. (en-GB) « London council to immediately install sprinklers in 25 tower blocks », The Independent,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  28. (en) « Cladding that could be just as ’flammable’ as panels used on Grenfell Tower is not being tested by the Government », The Independent,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  29. « Des centaines d’immeubles israĂ©liens ‘aussi vulnĂ©rables’ que la Grenfell Tower de Londres », sur The Times of IsraĂ«l, (consultĂ© le ).
  30. http://www.bea-tt.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/rapport_beatt_2015-014.pdf

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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