Incendie
Un incendie est un feu non maĂźtrisĂ©, ni dans le temps, ni dans l'espace. La caractĂ©ristique d'un incendie est de pouvoir s'Ă©tendre rapidement et d'occasionner des dĂ©gĂąts gĂ©nĂ©ralement importants. Ses consĂ©quences sont destructrices tant sur l'environnement dans lequel il Ă©volue que sur les ĂȘtres vivants qu'il rencontre.
Les risques d'incendie ont conduit à la création d'un corps spécialisé dans l'organisation de la prévention et de la lutte contre l'incendie : les pompiers.
Ătymologie
EmpruntĂ© au latin incendium « embrasement, feu », lui-mĂȘme substantivation du verbe incendere, « embraser ».
Par extension, ardeur vive (ardeur des sentiments, des passions), bouleversement violent, sensation de brûlure (un piment aux effets incendiaire).
Synonyme conflagration (terme technique[1], littéraire, suranné)
Causes
Les causes d'incendies sont nombreuses[2], mais la majeure partie des incendies a une origine humaine[3] (imprudence, malveillance, mauvaise prĂ©paration aux catastrophes naturelles telles que tremblements de terre, tsunamisâŠ) : utilisations d'armes (incendiaires notamment) ; causes techniques, dont rĂ©actions chimiques trĂšs exothermiques, les contextes d'« atmosphĂšres explosives »[4] ; utilisation de chalumeaux ou de matĂ©riels Ă©lectriques ou faisant des Ă©tincelles, qui sont frĂ©quemment responsables d'incendies de chantiers (un tous les trois jours rien qu'Ă Paris[5]).
Les causes d'incendies naturels sont la foudre, l'Ă©ruption volcanique avec coulĂ©es de lave, certaines catastrophes naturelles et bien plus rarement la fermentation (tourbiĂšresâŠ).
Selon les experts, les incendies d'origine Ă©lectrique sont souvent dus Ă des dĂ©gradations localisĂ©es des cĂąbles et des connexions entrainant une surchauffe ponctuelle et une carbonisation des isolants qui peuvent sâenflammer dĂšs lâapparition dâun arc Ă©lectrique, en particulier au niveau des connexions, ces phĂ©nomĂšnes Ă©taient quasiment indĂ©tectables, jusquâĂ lâapparition de la technologie du dĂ©tecteur d'arc, qui sont devenus obligatoires aux Ătats-Unis depuis plus de dix ans sous le nom de AFCI (Arc fault circuit interupter). Cette technologie est Ă©mergente hors des Ătats-Unis et fait lâobjet dâune Norme internationale IEC 62 606[6] qui dĂ©finit le mode de fonctionnement de ces produits qui sont appelĂ©s AFDD (Arc fault detection device).
AprÚs les actes volontaires, on estime que le non-respect de l'interdiction de fumer et les incidents d'origine électrique constituent la majeure partie des risques de départ d'incendie.
Il est possible de limiter les risques de dĂ©part et d'alimentation du feu en amĂ©nageant les forĂȘts par, par exemple, des campagnes de dĂ©broussaillement[7].
Dangers
Une partie des principaux dangers auxquels s'expose une personne proche d'un incendie sont liĂ©s Ă la chaleur Ă©levĂ©e. MĂȘme en dehors des flammes, on s'expose au risque de brĂ»lure dues principalement aux fumĂ©es chaudes, mais aussi au rayonnement infrarouge, au contact avec des objets chauffĂ©s, Ă l'air chauffĂ©, ou bien aux vapeurs d'eau produites par l'arrosage. Pour se prĂ©munir des brĂ»lures, les pompiers sont Ă©quipĂ©s de vĂȘtements protecteurs ignifugĂ©s et de casques ralentissant la progression de la chaleur vers la peau.
Les autres risques sont essentiellement respiratoires. En effet le feu consomme le dioxygÚne de l'air, indispensable à la survie et peut donc entraßner une asphyxie que l'on nomme risque anoxie. En outre, le feu dégage des fines particules (communément appelées fumée) qui peuvent venir brûler l'intérieur des poumons, et souvent des gaz toxiques pouvant provoquer des empoisonnements, notamment le monoxyde de carbone (inhalation de fumées). à titre d'exemple, les matiÚres plastiques contenues dans une voiture peuvent générer 200 000 m3 de fumée à un rythme de 20 à 30 mÚtres cubes par seconde. C'est pourquoi les pompiers portent un appareil respiratoire isolant.
La chaleur peut provoquer des explosions de bouteilles de gaz et de réservoirs, ainsi que de certains produits comme les engrais ammonitrés. Ces explosions peuvent provoquer des traumatismes par chute (personne renversée), projection d'éclats, ainsi que de par la surpression occasionnée (blast).
En intérieur, il faut ajouter deux risques :
- l'obscurcissement de la vision par la fumĂ©e : on ne voit pas oĂč l'on va, et l'on peut donc faire une chute ou se perdre ;
- le risque d'effondrement de la structure.
Dégùts résultant d'un incendie
Lors d'un incendie, les dĂ©gĂąts ne sont pas uniquement causĂ©s par le feu lui-mĂȘme.
Tout d'abord, les suies dues Ă la combustion peuvent voyager bien plus loin que les limites du feu lui-mĂȘme. Il n'est pas rare en effet que les suies d'incendie se propagent Ă d'autres piĂšces, voire Ă d'autres bĂątiments. Ces suies sont extrĂȘmement volatiles et pĂ©nĂštrent partout, y compris dans tous les appareils Ă©lectroniques exposĂ©s ce qui peut, en cas de non traitement, mener Ă un nouvel incendie dans le futur. C'est pour cette raison qu'il est indispensable de faire appel Ă des sociĂ©tĂ©s spĂ©cialisĂ©es de l'assainissement aprĂšs sinistres.
Ensuite, lors de la combustion, des vapeurs chlorĂ©es sont rejetĂ©es dans l'atmosphĂšre et pĂ©nĂštrent Ă©galement partout. Si l'effet n'est pas directement visible, il est mesurable et doit absolument ĂȘtre pris en compte lors du choix des techniques d'assainissement du site. Si la zone sinistrĂ©e n'est pas traitĂ©e correctement, un problĂšme de corrosion va vite apparaĂźtre et toucher toutes les piĂšces mĂ©talliques, y compris toute l'Ă©lectronique. Ce phĂ©nomĂšne peut entraĂźner l'effondrement de structures ou un nouvel incendie si l'Ă©lectronique est touchĂ©e.
Pour finir, la plupart des dégùts proviennent généralement des centaines, voire des milliers de mÚtres cubes d'eau nécessaires à éteindre, puis refroidir un incendie. Il n'est pas rare non plus qu'une inondation se produise à la suite de l'explosion d'une conduite d'eau sous l'effet de la chaleur dégagée par les flammes. Toute une opération de séchage et de déshumidification du site est donc nécessaire dans la majorité des cas.
Si une action rapide des services de secours est primordiale, un bon assainissement professionnel et durable est nécessaire afin de préserver ce que les pompiers ont réussi à sauver.
DĂ©veloppement d'un incendie
Un incendie se développe en plusieurs phases au cours desquelles sa température va s'élever. Cependant en fonction de son environnement, il peut aussi s'étendre et décliner s'il manque de combustible, de comburant ou de chaleur.
Ăclosion
La rencontre des Ă©lĂ©ments du triangle du feu, câest-Ă -dire un combustible, un comburant (en gĂ©nĂ©ral le dioxygĂšne de l'air) et une Ă©nergie d'activation (chaleur, flamme nue, Ă©tincelle) suffisante vont permettre Ă la combustion de s'amorcer.
à ce stade, le dégagement de chaleur est modéré, les fumées peu abondantes (appelée parfois à tort aérosol, ce terme désignant en fait un mélange liquide/gaz alors que la fumée est un mélange solide/gaz)
Croissance
La combustion produit de la chaleur (réaction exothermique), le feu entretient et accroßt l'énergie d'activation. Si le combustible et le comburant sont disponibles en quantités suffisantes, l'incendie s'étend de maniÚre exponentielle. On estime que pour éteindre un feu sec naissant, il faut :
- un verre d'eau durant la premiĂšre minute,
- un seau d'eau au cours de la deuxiĂšme minute,
- une citerne d'eau au bout de la troisiĂšme minute.
Dans le cas d'un feu dans un volume clos (par exemple un feu d'habitation), on estime que la tempĂ©rature de l'air atteint 600 °C au bout de cinq minutes alors que dans une cage d'escalier, elle peut atteindre 1 200 °C dans le mĂȘme temps.
PhénomÚnes thermiques et progressions rapides du feu
Dans certaines conditions, il peut se produire une progression rapide du feu (PRF) par des accidents thermiques. Le principal facteur favorisant l'apparition de ces phénomÚnes est le flux d'air alimentant le feu :
- feu alimenté en air : embrasement généralisé éclair par exemple dans un local semi-ouvert ;
- feu carencé en air : explosion de fumées par exemple par apport soudain d'air par ouverture rapide d'une porte.
Cependant, les phénomÚnes sont plus complexes, et les Anglosaxons distinguent deux types d'explosion de fumées, le backdraft et le smoke explosion, et envisagent la possibilité d'une explosion avec un feu alimenté (high pressure backdraft).
Ces phénomÚnes peuvent se produire pour des volumes trÚs réduits, comme un conteneur de poubelles métallique.
Feu constitué
C'est le moment oĂč le feu est au plus fort. Ă ce moment-lĂ , il se stabilise et va entreprendre sa phase de dĂ©clin.
DĂ©clin
Le déclin intervient lorsque le feu cesse de croßtre. Le feu va progressivement baisser en intensité puis entrer en combustion lente jusqu'à ce qu'il manque de combustible et s'éteigne.
Modes de propagation
Rayonnement
Il s'agit d'un mode de propagation à distance qui peut se faire dans le vide. C'est le phénomÚne qui fait que lorsque l'on est face à un feu, le cÎté exposé est chaud alors que le cÎté opposé est froid.
La fréquence du rayonnement située est dans l'infrarouge (IR). La puissance du rayonnement est fonction de :
- la température (le rayonnement augmente avec la puissance quatriÚme de la température)
- la distance (le rayonnement diminue avec le carré de la distance)
- la nature des particules constituant les fumées, notamment les suies
Convection
La convection est un transport de gaz chaud. Un gaz chaud monte : la densité d'un gaz diminue avec la chaleur, la poussée d'ArchimÚde provoque donc l'élévation de cette masse. Lorsque cette masse atteint un obstacle froid (par exemple un plafond), elle lui transfÚre sa chaleur, refroidit et retombe, il a donc un mouvement de « roulement », similaire au mouvement de l'eau portée à ébullition dans une casserole.
Dans le cas d'un incendie, les fumĂ©es suivent le mĂȘme comportement ascendant. Elles peuvent parcourir des distances importantes et transfĂ©rer leur chaleur Ă un matĂ©riau combustible qui serait sur leur trajet. On cite frĂ©quemment le cas des feux de cave dont les fumĂ©es empruntent la cage d'escalier, Ă©pargnent les Ă©tages intermĂ©diaires et s'accumulent dans les combles avant de les embraser. Dans le cas oĂč les fumĂ©es contiennent des particules imbrĂ»lĂ©es du fait d'une combustion incomplĂšte, leur accumulation en un point distant peut conduire Ă une reprise explosive du foyer.
Pour lutter contre l'accumulation des fumĂ©es et limiter leur caractĂšre dangereux, des systĂšmes de dĂ©senfumage (trappes, ouvrants ou extracteurs) peuvent ĂȘtre implantĂ©s dans un bĂątiment. Ă dĂ©faut, une des premiĂšres actions des sapeurs-pompiers sera de pratiquer une ouverture haute, au besoin en cassant le toit, une vitre ou bien un mur. Les portes coupe-feu limitent la propagation des fumĂ©es et donc celle de l'incendie. Elles protĂšgent les personnes contre l'intoxication par les fumĂ©es.
Conduction
La conduction thermique est le mode de transfert thermique provoquĂ© par une diffĂ©rence de tempĂ©rature entre deux rĂ©gions d'un mĂȘme milieu ou entre deux milieux en contact sans dĂ©placement apprĂ©ciable de molĂ©cules. Ce transfert thermique spontanĂ© d'une rĂ©gion de tempĂ©rature Ă©levĂ©e vers une rĂ©gion de tempĂ©rature plus basse obĂ©it Ă la loi de Fourier.
Ainsi, le manche d'une cuillĂšre mĂ©tallique qui dĂ©passe d'un plat bouillant va s'Ă©chauffer jusqu'Ă devenir brĂ»lant. Lors d'un incendie, ce mĂȘme phĂ©nomĂšne peut transporter d'importantes quantitĂ©s d'Ă©nergie d'une piĂšce Ă l'autre d'un bĂątiment. Les matĂ©riaux mĂ©talliques (Ă©lĂ©ments de charpentes, rails, conduites, fers Ă bĂ©tonâŠ) ont une conductivitĂ© particuliĂšrement Ă©levĂ©e.
Projection
Des objets enflammĂ©s ou incandescents peuvent voyager dans l'air, soit emportĂ©s par le vent s'ils sont lĂ©gers (par exemple feuilles d'arbre ou de papier, escarbilles), soit ĂȘtre projetĂ©s par une explosion. Ces objets peuvent crĂ©er de nouveaux foyers distants.
Puissance thermique
Plusieurs valeurs permettent d'approcher la quantité d'énergie libérée au cours d'un incendie :
- le pouvoir calorifique d'un combustible : exprimé en kJ/kg ou kJ/m³, c'est la quantité maximale de chaleur que peut dégager l'unité de masse ou de volume pour une combustion complÚte ;
- la charge calorifique : exprimée en kJ pour une zone, c'est la quantité totale de chaleur que peuvent dégager l'ensemble des combustibles présents dans un espace déterminé (une piÚce par exemple) ;
- le potentiel calorifique : en kJ/mÂČ (pour une zone), c'est la charge calorifique rapportĂ©e Ă la surface au sol de l'espace considĂ©rĂ© ;
- le débit calorifique : en kJ/kg/s ou W/kg, c'est la quantité de chaleur produite par une unité de temps pour la combustion de l'unité de masse d'un combustible.
La chaleur dégagée par seconde (puissance thermique) lors d'un incendie dépend essentiellement du potentiel calorifique des objets. Voici à titre indicatif quelques puissances :
- une chaise capitonnée : 500 kW (0,5 MW) ;
- une petite commode : 1,8 MW ;
- un canapé trois places : 3,5 MW ;
- deux lits jumeaux en pin : 4,5 MW ;
- puissance dĂ©gagĂ©e lors d'un embrasement gĂ©nĂ©ralisĂ© Ă©clair : 3â10 MW (7 MW en moyenne).
Ceci est à comparer avec la puissance thermique absorbable par un jet d'eau diffusé :
- 0,5 MW Ă 40 L/min ;
- 2 MW Ă 150 L/min ;
- 6 MW Ă 500 L/min.
Les vĂȘtements de protection (textiles ignifugĂ©s) des pompiers, quant Ă eux, garantissent en 2005 une protection contre un flux de chaleur de 40 kW/m2, soit 0,04 MW/m2.
Incendies célÚbres
- Les incendies de la Rome antique, en 64 et 191.
- Le Grand incendie de Bourges du .
- Le Grand incendie de Londres du 2 au .
- Lâincendie de l'ambassade d'Autriche Ă Paris, le .
- L'incendie de Hambourg du 5 au , qui détruit quelque 4000 logements et prive de toit environ 10% de la population.
- Lâincendie de l'Ă©glise de la Compagnie Ă Santiago, au Chili, le , oĂč de 2 000 Ă 3 000 personnes trouvent la mort lors d'une cĂ©lĂ©bration de l'ImmaculĂ©e Conception.
- Les incendies de Paris pendant la Commune, en mai 1871, qui entraßnent la destruction de bùtiments officiels dont le Palais des Tuileries et l'anéantissement des registres paroissiaux et d'état civil antérieurs à 1860.
- Le Grand incendie de Chicago du 8 octobre au , qui détruit la majeure partie de la ville reconstruite d'une façon innovante avec les premiers gratte-ciel.
- L'incendie du Bazar de la CharitĂ©, Ă Paris, le , oĂč 125 personnes (dont 118 femmes) trouvent la mort.
- L'incendie de San Francisco, provoqué par le tremblement de terre de 1906.
- L'incendie de Smyrne en septembre 1922.
- L'incendie du Reichstag, Ă Berlin, le .
- L'incendie des Nouvelles Galeries, sur la CanebiĂšre Ă Marseille, en 1938.
- L'incendie à Hambourg de fin juillet à début août 1943, lors de l'opération Gomorrhe.
- L'incendie de l'Innovation du 22 mai 1967 à Bruxelles, qui cause la mort de 251 personnes et fait 150 blessés.
- L'incendie d'un dancing Ă Saint-Laurent-du-Pont le , oĂč pĂ©rissent 146 jeunes.
- L'incendie criminel du CES Ădouard-Pailleron, Ă Paris, le , qui fait 20 morts dont 16 enfants et met en Ă©vidence des erreurs de construction imputables Ă l'Ătat.
- Les incendies du Mercredi des Cendres de février 1983, en Australie, qui font 75 morts.
- L'incendie du Théùtre de la Fenice, à Venise, le .
- L'incendie du tunnel du Mont-Blanc, le .
- Les feux de forĂȘt de l'Ă©tĂ© 2007 en GrĂšce.
- Les incendies de Californie d'octobre 2007, du 20 octobre au .
- Les incendies de végétation du Victoria de 2009 en février en Australie, qui font au moins 181 morts[8] et des destructions importantes (365 000 hectares, mille maisons[9]).
- L'incendie de Notre-Dame de Paris, le .
Incendies volontaires
Un incendie criminel est l'acte volontaire de mettre le feu dans l'intention de dĂ©truire un bien ou de tuer des individus. Moyen de vengeance, l'incendie criminel est aussi l'Ćuvre de personnes atteintes de troubles psychiatriques ou pyromanes. Les incendies criminels sont aussi depuis longtemps une pratique courante au cours d'affrontements militaires ou sociaux.
Les mobiles
- Intention de nuire
- Pyromanie
- Escroquerie aux assurances
- Promoteurs immobiliers
Mise en cause du réchauffement climatique
Une thÚse se développe selon laquelle le réchauffement climatique serait la cause majeure de l'augmentation du nombre d'incendies[10] - [11] - [12], du moins lorsqu'ils sont de grande ampleur[13].
En 2019, les Ă©missions de carbone dues aux incendies de forĂȘts dans le monde ont atteint 7,8 milliards de tonnes, d'aprĂšs la base de donnĂ©es Global Fire Emissions. Elles ont reprĂ©sentĂ© un cinquiĂšme des Ă©missions liĂ©es Ă la combustion des Ă©nergies fossiles. Sur les huit premiers mois de 2020, 13 millions d'hectares ont brĂ»lĂ© dans l'Arctique, Ă©mettant 244 millions de tonnes de dioxyde de carbone, et dans l'ouest amĂ©ricain des centaines de feux ont dĂ©jĂ ravagĂ© plus de 2 millions d'hectares[14].
RĂ©glementation
Le risque d'incendie est parfois considéré comme suffisamment sérieux pour induire une législation spécifique, notamment pour l'habitat, les lieux de travail, ou les lieux de transport tels qu'en particulier les tunnels, les bateaux, et les avions.
Les Ătats-Unis et la Grande Bretagne disposent de lois sur lâinflammabilitĂ© potentielle des matĂ©riaux internes utilisĂ©s dans le cladding, mais d'autres facteurs peuvent entrer en jeu, comme la façon et l'installation[15].
Au Connecticut, les rĂ©glementations du dĂ©partement du Public Safety, et les sections 29-291a-1 Ă 29-291a-10 incluses de la rĂ©glementation des agences dâĂtat du Connecticut et leurs normes adoptĂ©es sont connues sous lâappellation Connecticut State Fire Prevention Code[16].
Ă Hong Kong, le dĂ©veloppement du cadre de travail pour la sĂ»retĂ© incendie dans les bĂątiments est basĂ© sur une approche hiĂ©rarchique, comme cela se fait dans les systĂšmes rĂ©glementĂ©s sur la base des performances comme en Australie, aux Ătats-Unis, ou en Nouvelle-ZĂ©lande[17].
Aux Ătats-Unis, on appelle fire lane des amĂ©nagements rĂ©alisĂ©s pour permettre l'accĂšs des secours[18]. Ces fire lane font l'objet de rĂ©glementations par endroits.
En Ontario, les deux principales lĂ©gislations sont lâOntario Building Code Act (Ontario Regulation 350/06) et lâOntario Fire Protection and Prevention Act 1997 tel qu'amendĂ©[19]. Depuis 2010, lâutilisation de gicleurs est obligatoire pour les bĂątiments de plus de trois Ă©tages[20].
En 1625, la Dutch West India Company a Ă©tabli des rĂšgles sur les types et la localisation des logements qui pouvaient ĂȘtre construits Ă La Nouvelle-Amsterdam qui deviendra par la suite la rĂ©glementation la plus complĂšte pour la construction aux Ătats-Unis. Vers 1674 les lois rĂ©glementant la construction se sont Ă©tendues, la prĂ©vention du feu Ă©tait en place. En 1860, les lois de construction de New York City ont Ă©tĂ© revues et renforcĂ©es en raison de la survenue de vingt dĂ©cĂšs[21].
à la suite de l'incendie des Tours jumelles du la législation sur l'utilisation des gicleurs a été étendue aux bùtiments existants d'une hauteur de plus de 100 pieds (soit environ 30 mÚtres) dÚs 2019[21].
La sĂ©curitĂ© anti-incendie aux Ătats-Unis
Aux Ătats-Unis, environ 3000 personnes meurent chaque annĂ©e pour cause d'incendie. Pour cette raison, la rĂ©glementation y est assez stricte : les matĂ©riaux doivent ĂȘtre testĂ©s contre le feu dans des conditions rĂ©elles, et les gicleurs y sont obligatoires[22].
La sécurité anti-incendie dans l'Union européenne
Une Directive du Conseil du relative au rapprochement des dispositions lĂ©gislatives, rĂ©glementaires et administratives des Ătats membres concernant les produits de construction (89 / 106 / CEE) modifiĂ©e par la Directive 93/68/CEE du Conseil du donne un cadre aux lĂ©gislations et rĂ©glementations techniques relatifs Ă la sĂ©curitĂ© incendie dans les Ătats-membres de l'Union europĂ©enne.
D'aprĂšs cette directive, l'ouvrage doit ĂȘtre conçu et construit de maniĂšre que, en cas d'incendie :
- la stabilitĂ© des Ă©lĂ©ments porteurs de l'ouvrage puisse ĂȘtre prĂ©sumĂ©e pendant une durĂ©e dĂ©terminĂ©e ;
- l'apparition et la propagation du feu et de la fumée à l'intérieur de l'ouvrage soient limitées ;
- l'extension du feu à des ouvrages voisins soit limitée ;
- les occupants puissent quitter l'ouvrage indemnes ou ĂȘtre secourus d'une autre maniĂšre ;
- la sécurité des équipes de secours soit prise en considération[23].
Cette directive a conduit à la publication des titres et des références des normes harmonisées au titre de la législation d'harmonisation de l'Union (2013/C 59/01)[24].
En Europe, la norme EN 13501-1 existe. Elle est plus complĂšte que la norme ASTM E-84 des Ătats-Unis ou que la norme BS 476: part 6 & 7 du Royaume-Uni, en ce qu'elle prend en compte la notion de burning droplets. En fait, cette norme europĂ©enne prend en compte cinq sujets : l'inflammabilitĂ©, la combustibilitĂ©, l'Ă©talement du feu, le dĂ©veloppement de fumĂ©e et de droplets[25].
La norme définit quelques catégories principales :
- Produits incombustibles : Zero combustion / Incombustible products : A1 ou A2 ;
- Produits difficilement combustibles : Limited contribution / Hardly combustible products : B ;
- Produits modérément combustibles : Limited contribution / Moderately combustible products : C ;
- Produits modérément combustibles : Acceptable contribution / Moderately combustible products : D.
En France, à la suite de l'incendie d'une tour de Roubaix, des panneaux d'isolant ont été changés sur différents bùtiments de l'agglomération lilloise[26].
Angleterre, pays de Galles, Ăcosse et Irlande du Nord
Au pays de Galles, les gicleurs (localement appelés sprinklers) ne sont obligatoires que pour les bùtiments construits aprÚs 2016.
En Ăcosse, la loi sur les gicleurs (localement appelĂ©s sprinklers) n'a Ă©tĂ© introduite qu'en 2005 [27].
Au Royaume-Uni, le gouvernement dit attendre une combustibilité limitée (type A2) des bardages de bùtiment, mais l'industrie de la construction a lu depuis des années dans la réglementation anglaise que du matériau de l'Euroclass B suffit[28].
Israël
Dans le cas d'Israël, des rÚgles de construction existent, mais elles ont été relùchées dans une logique libérale.
De ce fait des tours enduites de panneaux inflammables existent comme à la Grenfell tower d'Angleterre. Toutefois, dans ce pays comme dans d'autres, les services anti-incendie n'ont pas les moyens d'agir pour prévenir ou pour sanctionner ces pratiques[29].
RĂ©glementation dans les transports
Les diverses normes relatives aux véhicules routiers comme aux autocars, notamment en terme d'incendies, sont définies à divers échelons, comme l'ONU, l'Union européenne, ou la France. Certaines directives européennes ont également été abrogées[30].
Notes et références
- Le Code des assurances Ă©voque le risque dâincendie en son article L.122-1 dans les termes suivants : « (âŠ) conflagration, embrasement ou simple combustion. »
- Alexandiran D & Gouiran M (1990). Les causes d'incendie : levons le voile. Revue ForestiÚre Française, 1990, S, fascicule thématique" Espaces forestiers et incendies".
- TAZIEFF, H. (1988). Catastrophes naturelles. Entretien avec Roland BECHMANN et Dominique BARICHEFF.
- Martin, J. C. (2008). Incendies et explosions d'atmosphĂšre. PPUR presses polytechniques.
- GrĂ©goire Noble (2014) article intitulĂ© "Un incendie de chantier se dĂ©clare tous les trois jours Ă Paris (âŠ) un risque encore sous-Ă©valuĂ© par les professionnels mais dont les consĂ©quences sont parfois dĂ©sastreuses. Retours d'expĂ©riences".
- Norme IEC 62 606
- « Le dĂ©broussaillement : une obligation pour se protĂ©ger des incendies / ActualitĂ©s / Accueil - Les services de l'Ătat dans le dĂ©partement des Bouches-du-RhĂŽne », sur www.bouches-du-rhone.gouv.fr (consultĂ© le )
- Marie-Morgane Le Moël, « L'Australie accablée par des incendies meurtriers », Le Monde, (consulté le )
- « Australie: la police enquĂȘte sur de nouveaux dĂ©parts de feu », Le Monde, (consultĂ© le )
- La multiplication des incendies, témoin des changements climatiques, Nolwenn, ConsoGlobe, 5 juillet 2016
- Incendies : la faute au réchauffement climatique ? France 2, 22 juillet 2017
- Réchauffement : de plus en plus de risques d'incendies dans l'Europe méditerranéenne, Marie-Céline Ray, Futura PlanÚte, 8 octobre 2018
- Avec le rĂ©chauffement climatique, les incendies gĂ©ants se multiplient, Les Ăchos, 7 juillet 2018
- Climat, Ă©conomie : l'impact grandissant de la « crise des incendies », Les Ăchos, 16 septembre 2020.
- (en-US) Dan Bilefsky, Danny Hakim et Mark A. Walsh, « The London Fire: What We Know », The New York Times,â (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consultĂ© le )
- http://www.ct.gov/sots/lib/sots/regulations/title_29/291a.pdf
- http://www.bd.gov.hk/english/documents/code/fs_code2011.pdf
- http://www.arlington-tx.gov/fire/wp-content/uploads/sites/10/2014/07/Fire-Lane-requirements.pdf
- (en) « Construction Books, Codes, Standards, Manuals for Building, Electrical, Fire, Plumbing, Sewage, Concrete, Steel - Orderline.com - The best source for the Ontario Building Code, Ontario Electrical Code, Ontario Fire Code », sur Orderline.com (consulté le ).
- http://canadianfiresafety.com/wp-content/uploads/2009/05/20008-09winter.pdf
- « http://www.aspenyc.org/uploads/3/9/1/4/39146325/building_code--aspe__11-5-14__ »(Archive.org ⹠Wikiwix ⹠Archive.is ⹠Google ⹠Que faire ?)[compatibility_mode].pdf
- (en-US) David D. Kirkpatrick, Danny Hakim et James Glanz, « Why Grenfell Tower Burned: Regulators Put Cost Before Safety », The New York Times,â (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consultĂ© le )
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- http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:C:2013:059:0001:0033:FR:PDF
- http://www.arconic.com/aap/europe/pdf/Our%20fire%20solutions_BR36EN_012017.pdf
- « En France aussi, les tours peuvent brĂ»ler », Les Ăchos,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- (en-GB) « London council to immediately install sprinklers in 25 tower blocks », The Independent,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- (en) « Cladding that could be just as âflammableâ as panels used on Grenfell Tower is not being tested by the Government », The Independent,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- « Des centaines dâimmeubles israĂ©liens âaussi vulnĂ©rablesâ que la Grenfell Tower de Londres », sur The Times of IsraĂ«l, (consultĂ© le ).
- http://www.bea-tt.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/rapport_beatt_2015-014.pdf
Voir aussi
Articles connexes
- DĂ©tecteur d'arc
- Lutte contre l'incendie
- Chronologie des grands incendies
- Combustion
- Feu
- Embrasement généralisé éclair
- TempĂȘte de feu
- Explosion de fumées
- Feu de forĂȘt
- MĂ©gafeu
- Feu de véhicule
- Incendie de navire
- BLEVE
- Explosion par vaporisation
- Accident domestique
- DĂ©tection
- Extincteur automatique Ă eau
- DĂ©senfumage
- Ătablissement recevant du public en droit français
- Pouvoir calorifique
- Pompier
- Porte coupe-feu
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :