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Immaculée Conception

L'ImmaculĂ©e Conception est la conception de la Vierge Marie « sans tache », c'est-Ă -dire exempte du pĂ©chĂ© originel hĂ©ritĂ© par tous les hommes depuis Adam et Ève. Avec cette doctrine, l’Église catholique souligne la place particuliĂšre de Marie en tant que mĂšre du Christ et affirme que Dieu, anticipant la naissance de son Fils, a prĂ©servĂ© Marie dĂšs le moment de sa conception dans le sein de sa mĂšre, Anne. Ce point de foi est dĂ©fini comme dogme le par le pape Pie IX dans la constitution apostolique Ineffabilis Deus. Il ne doit pas ĂȘtre confondu avec la conception virginale de JĂ©sus-Christ, c'est-Ă -dire le dogme de l'Incarnation. L'ImmaculĂ©e Conception se rapporte uniquement Ă  la conception de Marie.

Immaculée Conception
Image illustrative de l’article ImmaculĂ©e Conception
Immaculée conception : La Nativité de la Vierge, par Jean II Restout (1744)
Nom de naissance Marie
VĂ©nĂ©rĂ©e par Église catholique
FĂȘte 8 dĂ©cembre
Sainte patronne Portugal, Espagne, États-Unis d’AmĂ©rique, CorĂ©e, Philippines, Nicaragua, Salvador, Corse

L'ImmaculĂ©e Conception est cĂ©lĂ©brĂ©e par les catholiques le lors de la fĂȘte qui lui est dĂ©diĂ©e. Il s'agit d'une fĂȘte de prĂ©cepte.

Si l'Église orthodoxe cĂ©lĂšbre la fĂȘte de la Conception de Marie et nomme Marie « l'ImmaculĂ©e », elle ne reconnaĂźt cependant pas le dogme de l'ImmaculĂ©e Conception. Les protestants et les autres Églises chrĂ©tiennes y voient un thĂ©ologoumĂšne ou une hĂ©rĂ©sie[1] - [2].

De nombreuses églises catholiques dans le monde sont consacrées à l'Immaculée Conception. Dans l'art, en peinture comme en sculpture, l'Immaculée Conception est l'objet d'une iconographie importante.

DĂ©finition dogmatique

Le pape Pie IX, qui a proclamé le dogme de l'Immaculée Conception par la Constitution apostolique Ineffabilis Deus.

Le dogme de l'ImmaculĂ©e Conception signifie que Marie, mĂšre de JĂ©sus, Ă©tait libre du pĂ©chĂ© originel dĂšs le moment de sa conception. La constitution apostolique Ineffabilis Deus du pape Pie IX le proclame solennellement le 8 dĂ©cembre 1854, entĂ©rinant la foi de l'Église catholique Ă  ce sujet :

« Par l'autoritĂ© de Notre Seigneur JĂ©sus-Christ, des bienheureux ApĂŽtres Pierre et Paul, et par la NĂŽtre, Nous dĂ©clarons, prononçons et dĂ©finissons que la doctrine selon laquelle la bienheureuse Vierge Marie fut dĂšs le premier instant de sa Conception, par une grĂące et un privilĂšge spĂ©cial de Dieu tout-puissant, en vue des mĂ©rites de JĂ©sus-Christ, Sauveur du genre humain, prĂ©servĂ©e et exempte de toute souillure de la faute originelle, est rĂ©vĂ©lĂ©e de Dieu, et que par consĂ©quent elle doit ĂȘtre crue formellement et constamment par tous les fidĂšles. »

La constitution dogmatique Lumen gentium publiée par le concile Vatican II, définit que la Vierge Marie a été « rachetée de façon éminente en considération des mérites de son Fils » (LG 53) et que, « indemne de toute tache de péché, ayant été pétrie par l'Esprit saint, [elle a été] formée comme une nouvelle créature »[3].

Origine du dogme

Littérature chrétienne antique

Statue de l'Immaculée Conception en Slovaquie (XVIIIe siÚcle)

La doctrine de l'Immaculée Conception s'opÚre progressivement. Elle trouve ses origines dans les réflexions doctrinales sur la conception et la naissance de Jésus à partir des traditions littéraires sur son enfance, récits qui posent la question de la nature humaine et divine du Christ[4].

Aux IIe et IIIe siĂšcles, s'ils s'accordent sur les vertus exceptionnelles de la mĂšre de JĂ©sus, des thĂ©ologiens comme Tertullien, OrigĂšne ou encore Jean Chrysostome estiment qu'elle n'est pas exempte d'avoir commis des pĂ©chĂ©s, certes vĂ©niels[5]. Avec l'importance que prend progressivement le culte de Marie, « l'imaginaire marial » sur sa saintetĂ© se dĂ©veloppe Ă©galement, propageant l'idĂ©e selon laquelle la mĂšre du Christ ne peut avoir commis de faute — mĂȘme vĂ©nielle — contre Dieu, qu'elle est « sans souillure ni corruption »[5].

Tertullien, cependant, affirme que « Dieu seul est sans pĂ©chĂ© ; le seul homme sans pĂ©chĂ© est le Christ, puisque le Christ est aussi Dieu »[6] - [7], oĂč il s'oppose Ă  l'idĂ©e qu'un autre humain que le Christ puisse avoir Ă©chappĂ© au pĂ©chĂ© originel[8] - [9].

La question se pose alors de savoir Ă  quel moment de son existence remonte cet Ă©tat de puretĂ© et diffĂ©rentes rĂ©ponses sont apportĂ©es : dĂšs sa propre conception, dans le sein de sa mĂšre, Ă  sa naissance ou encore Ă  la conception de JĂ©sus[5]. Par ailleurs, le dĂ©veloppement vers la mĂȘme Ă©poque de la thĂ©ologie sur le pĂ©chĂ© originel, censĂ© entacher tout ĂȘtre humain dĂšs sa conception, incite les tenants d'une saintetĂ© intĂ©grale de Marie Ă  considĂ©rer qu'elle en a Ă©tĂ© prĂ©servĂ©e, ce qui reste encore douteux pour Augustin d'Hippone lui-mĂȘme[10].

Hilaire de Poitiers ne défend pas non plus cette doctrine[11] - [12], déclarant que le Christ est « seul sans péché »[13] - [14]. Jean Cassien conserve aussi cette position[14] - [12].

Théologie médiévale

La dĂ©votion Ă  l'immaculĂ©e conception de Marie n'apparaĂźt pas avant le Bas Moyen-Âge, aux XIe et XIIe siĂšcles[15] - [16].

Selon Réjane Gay-Canton, le franciscain Marquard von Lindau utilise des textes islamiques pour justifier la véracité de l'Immaculée Conception[17]. Par exemple, il cite la sourate Al-Imran du Coran[17]. Mais il s'agit là d'un fait unique[17].

En Europe occidentale, un débat théologique oppose les « immaculistes » (tenants de l'Immaculée Conception) aux « maculistes ». Ainsi, Bernard de Clairvaux, pourtant connu pour sa dévotion mariale, s'élÚve en contre ce dogme en 1146[18]. Un siÚcle plus tard, Thomas d'Aquin lui aussi se montre défavorable à la notion d'Immaculée Conception[19] - [20] - [21].

Parmi les premiers dĂ©fenseurs de l'ImmaculĂ©e Conception, Jean Duns Scot (1266-1308) affirme que la MĂšre de Dieu ne peut ĂȘtre entachĂ©e par le pĂ©chĂ© originel[22]. Le moine carme John Baconthorp, d'abord opposĂ© Ă  cette doctrine, en devient un fervent partisan en 1340[23]. Pierre Thomas (1305-1366), patriarche latin de JĂ©rusalem et moine carme, affirme dans un traitĂ© sa foi en la « conception immaculĂ©e de la Vierge Marie »[24].

La thĂšse maculiste est portĂ©e par les Dominicains tandis que les arguments des immaculistes sont principalement l'Ɠuvre de prĂ©dicateurs franciscains. Certains papes, comme Jean XXII (1316-1334), BenoĂźt XII (1334-1342) ou ClĂ©ment VI (1342-1352), soutiennent les Dominicains. Face Ă  eux, les Franciscains sont soutenus par les Carmes[25], les Augustins et les enseignants de la Sorbonne ainsi que le pape ClĂ©ment VII (1378-1394) et la cour pontificale d'Avignon[26].

Ces débats entraßnent des turbulences : la Sorbonne est paralysée un an par cette querelle. En 1387, le dominicain Johannes de Montesono est condamné pour avoir enseigné que Marie était née avec le péché originel[27].

C'est au cours du XIVe siĂšcle que s'opĂšre le changement[28]. Si le discours maculiste reste majoritaire, la pratique de la fĂȘte se popularise[28]. Les arguments des prĂ©dicateurs franciscains comme Pierre d'Auriol avec son Tractatus de conceptione Beatae Mariae Virginis, ou Duns Scot qui attribue Ă  Marie le rĂŽle de « parfait mĂ©diateur », finissent par convaincre les thĂ©ologiens, en particulier Jean Gerson et Pierre d'Ailly, aumĂŽnier du roi Charles VI[28] - [29], Pierre d'Ailly dĂ©fend en 1388 devant la papautĂ© d'Avignon l'idĂ©e de l'ImmaculĂ©e Conception. Sa plaidoirie remporte l'adhĂ©sion des autoritĂ©s ecclĂ©siastiques, face aux Dominicains, et fort de son succĂšs, dĂšs son retour Ă  Paris, il fait renvoyer de la maison royale tous les Dominicains qui contestaient cette doctrine[30].

Proclamation du dogme

De 1830 Ă  la proclamation solennelle

Médaille de l'Immaculée Conception, ou médaille miraculeuse (1830).

Lors des apparitions mariales dont Catherine LabourĂ© s'est dite favorisĂ©e, rue du Bac Ă  Paris en 1830, la Vierge se serait prĂ©sentĂ©e, selon son rĂ©cit, comme « conçue sans pĂ©chĂ© ». La mĂ©daille miraculeuse, frappĂ©e avec l'invocation « Ô Marie, conçue sans pĂ©chĂ©, priez pour nous qui avons recours Ă  vous », popularise la foi en la conception immaculĂ©e de Marie[31].

Dans l’Église catholique, plusieurs voix se font alors entendre pour demander au pape la formulation du dogme de l'ImmaculĂ©e Conception. Ainsi, le VIIe concile de Baltimore en 1849 conclut ses travaux « en estimant opportun de dĂ©finir comme un dogme l'ImmaculĂ©e Conception de la Bienheureuse Vierge Marie »[32].

Pour rĂ©pondre aux demandes des Ă©vĂȘques, Pie IX, aprĂšs son Ă©lection, institue le une commission de vingt thĂ©ologiens et une congrĂ©gation antĂ©prĂ©paratoire de huit cardinaux[N 1]. Le pape sollicite ensuite par Ă©crit l'avis de tous les Ă©vĂȘques, via l'encyclique Ubi primum du .

Le , le pape réunit une commission spéciale pour élaborer le texte définitif qui, aprÚs l'approbation par un consistoire, est promulgué le sous le titre d'Ineffabilis Deus.

ArriÚre-plan historique et théologique

Image pieuse représentant l'Immaculée Conception (imprimée à Nancy en 1835).
Le pape Pie IX entrant dans la basilique Saint-Pierre de Rome, porté solennellement sur la sedia gestatoria.

La promulgation de ce dogme est Ă  replacer dans le contexte des documents pontificaux de la mĂȘme Ă©poque : le Mirari vos de GrĂ©goire XVI (1832) ainsi que les divers textes de Pie IX, Qui pluribus (1846), Ineffabilis Deus (1854), Quanta cura et Syllabus (1864). La proclamation d’un dogme marial au milieu de textes concernant surtout la montĂ©e en puissance du rationalisme, ne prĂ©sente pas, Ă  premiĂšre vue, une vĂ©ritable cohĂ©rence avec la sĂ©rie[33].

Or la doctrine de l'ImmaculĂ©e Conception traite du pĂ©chĂ© originel dont seule Marie, la mĂšre du Christ, serait exempte. Il s’agit donc de s'opposer aux courants qui revendiquent l’exercice autonome de la raison, devenue faillible par une corruption de l’esprit due Ă  l’orgueil. Dans cette perspective, le dogme s'inscrit dans la sĂ©rie. D'autres points mĂ©ritent d'ĂȘtre signalĂ©s : la longue tradition de cette croyance, le fait que c'est la premiĂšre fois que le pape use de l'infaillibilitĂ© pontificale avant mĂȘme que celle-ci ne soit dĂ©finie Ă  son tour par un dogme en 1870[34].

Pie IX se caractĂ©rise en effet par son « intransigeance » qui refuse toute « transaction » avec les quatre principales causes des « malheurs du temps », selon sa terminologie : l'esprit de la RĂ©forme protestante, la philosophie des LumiĂšres, l'hĂ©ritage de la RĂ©volution française et le libĂ©ralisme Ă©tatique[35]. Cette position ne saurait toutefois se rĂ©duire au rejet du courant moderniste : Pie IX, dernier souverain des États pontificaux, comme le souligne Yves-Marie Hilaire[36], s'efforce avant tout de prĂ©server et de transmettre le « dĂ©pĂŽt de la foi » de l'Église catholique au moment mĂȘme oĂč celle-ci paraĂźt menacĂ©e de toutes parts[35]. DĂšs lors, tout en s'employant Ă  favoriser la renaissance de la religion[36], Pie IX considĂšre la promulgation de nouveaux dogmes aussi bien comme le nĂ©cessaire exercice de ses droits de souverain pontife que comme « un approfondissement et un aboutissement de la tradition vivante de la foi Ă  travers les siĂšcles »[35].

Suites de la promulgation

Assassinat de l’archevĂȘque de Paris

Marie Dominique Auguste Sibour (1792-1857), archevĂȘque de Paris, par Thomas Couture, musĂ©e Carnavalet.

Deux ans aprĂšs la proclamation du dogme, Auguste Sibour, archevĂȘque de Paris, est poignardĂ© en pleine Ă©glise Ă  l'issue d'une cĂ©rĂ©monie, le par Jean-Louis Verger ancien curĂ©, visiblement dĂ©sĂ©quilibrĂ©[37], et dĂ©jĂ  sanctionnĂ© par l’Église[N 2]. Lors de son crime, il s'Ă©crie « À bas les dĂ©esses », expliquant que son geste est une contestation du dogme de l'ImmaculĂ©e Conception, mais quelques heures aprĂšs il se rĂ©tracte, donnant une autre motivation Ă  son meurtre (une protestation contre le cĂ©libat des prĂȘtres)[38] - [37]. Son procĂšs, qui se conclut par sa condamnation et son exĂ©cution le , donne lieu Ă  de nouveaux esclandres de sa part[39]. Une plaque scellĂ©e, Ă  l'entrĂ©e de la nef de l'Ă©glise Saint-Étienne-du-Mont commĂ©more le meurtre de l'archevĂȘque[40].

Apparitions de Lourdes

Vitrail de la basilique de l'Immaculée-Conception - 16e apparition de la Vierge qui révÚle à Bernadette : « Je suis l'Immaculée Conception ».

À Lourdes, Bernadette Soubirous affirme que, le , soit quatre ans aprĂšs la promulgation du dogme, la « dame » qui lui est apparue s'est elle-mĂȘme prĂ©sentĂ©e ainsi, en gascon, dans la grotte de Massabielle, Ă  Lourdes : « Que soy era immaculada councepciou » (« Je suis l'ImmaculĂ©e Conception »)[41]. Jean-Paul II indiquera dans une homĂ©lie que cette dĂ©claration vient confirmer le dogme de l'ImmaculĂ©e Conception puisque « Ă  Lourdes, [Marie] s’appela du nom que Dieu lui a donnĂ© de toute Ă©ternitĂ©; oui, de toute Ă©ternitĂ©, il la choisit avec ce nom et il la destina Ă  ĂȘtre la MĂšre de son Fils, le Verbe Ă©ternel »[42].

Apparitions de GietrzwaƂd

En 1877, lors des apparitions mariales de GietrzwaƂd, les voyantes dĂ©clarent avoir vu une « dame » qui leur aurait dit : « Je suis la trĂšs sainte Vierge Marie immaculĂ©e ». Quelques jours plus tard, la Vierge aurait demandĂ© aux jeunes filles de faire installer un reposoir avec une statue de l'ImmaculĂ©e Conception. Ces apparitions ont Ă©tĂ© reconnues comme « authentiques et dignes de foi » en 1977, Ă  l'occasion du centenaire des apparitions. Lors de cette proclamation, Ă©tait prĂ©sent l'archevĂȘque Karol WojtyƂa, futur pape Jean-Paul II[43].

Apparitions de Beauraing

En 1932, lors des apparitions mariales de Beauraing, les voyants affirment que l'apparition (qu'ils ont trĂšs vite dĂ©signĂ©e comme la Vierge Marie), leur dĂ©clare qu'elle est « la Vierge immaculĂ©e ». Si les enfants rapportent d'autres titres mariaux comme « la MĂšre de Dieu, la reine des Cieux », ils ne prĂ©cisent pas « ImmaculĂ©e Conception », mais simplement, par deux fois, « la Vierge immaculĂ©e ». Ces apparitions (une trentaine) sont reconnues par l'Ă©vĂȘque du lieu, et ainsi par l'Église catholique en 1947[44].

Église catholique au XXe siùcle

Le CatĂ©chisme de l'Église catholique, concernant ce dogme de foi, indique :

  • « Pour ĂȘtre la MĂšre du Sauveur, Marie fut pourvue par Dieu de dons Ă  la mesure d’une si grande tĂąche »[45], il ajoute « par la grĂące de Dieu, Marie est restĂ©e pure de tout pĂ©chĂ© personnel tout au long de sa vie. »[46].
  • « La bienheureuse Vierge Marie a Ă©tĂ©, au premier instant de sa conception, par une grĂące et une faveur singuliĂšre du Dieu Tout-Puissant, en vue des mĂ©rites de JĂ©sus-Christ Sauveur du genre humain, prĂ©servĂ©e intacte de toute souillure du pĂ©chĂ© originel »[47].

Il affirme Ă©galement que ce dogme prononcĂ© par Pie IX en 1854 est le fruit d'une lente prise de conscience de l’Église « au long des siĂšcles »[45] qui remonte aux pĂšres de la tradition orientale — c'est-Ă -dire aux premiers siĂšcles de l’Église[46].

Ce point de foi exprimĂ© dans le CatĂ©chisme de l’Église est appuyĂ© sur des citations bibliques (Lc 1,28, Ep 1,3-4, Ep 5,27)[48] - [N 3] ainsi que sur la constitution dogmatique Lumen Gentium (§ 53 et 56).

Autres confessions chrétiennes

Église orthodoxe

Dand l'Église orthodoxe, cette doctrine n'est pas acceptĂ©e.

Wladimir GuettĂ©e s'Ă©tonne que, malgrĂ© la forte opposition Ă  l'ImmaculĂ©e Conception dont tĂ©moignent selon lui les grands docteurs scolastiques, la bulle de proclamation du dogme puisse qualifier la croyance en cette doctrine de constante, unanime et universelle[49]. D'autre part, Jean de ShanghaĂŻ affirme qu'aucun des textes des anciens PĂšres (mis en avant par les catholiques) qui ont exaltĂ© la puretĂ© de Marie n'a parlĂ© spĂ©cifiquement d'une conception sans pĂ©chĂ© originel ou mĂȘme d'une purification de la Sainte Vierge dans le sein de sa mĂšre[50] - [N 4]. Selon GuettĂ©e, la MĂšre de Dieu est appelĂ©e dans les livres de priĂšres orthodoxes « toute-sainte », « toute-pure », « toute-bienheureuse », « toute-glorieuse », « toute-immaculĂ©e », non par une absence du pĂ©chĂ© des ancĂȘtres, mais par une absence de tout pĂ©chĂ© personnel qui, jusqu'Ă  l'Annonciation, fut le fruit de sa lutte personnelle jointe Ă  l'abondance de grĂące rĂ©pandue en elle[N 5]. Toujours selon GuettĂ©e, en dĂ©clarant cela, l'Église orthodoxe se veut fidĂšle Ă  la tradition des PĂšres. GuettĂ©e cite en exemple, saint Ambroise ou saint Augustin qui tous deux parlent de la Sainte Vierge comme « sans dĂ©faillances », « immaculĂ©e » ou « sans pĂ©chĂ©s », mais qui affirment par ailleurs : « Parmi tous ceux qui sont nĂ©s des femmes, il n'y a de parfaitement saint que le Seigneur JĂ©sus : lui seul par la maniĂšre ineffable dont il a Ă©tĂ© conçu, et par la puissance infinie de la divine MajestĂ©, n'a point Ă©prouvĂ© la contagion du vice qui corrompt la nature humaine. » (saint Ambroise, in Luc, II, 55) ; et « JĂ©sus-Christ seul n'a jamais eu de pĂ©chĂ© ; il n'a pas pris la chair de pĂ©chĂ©, quoiqu'il ait pris de sa mĂšre une chair qui Ă©tait celle du pĂ©chĂ© ; car ce qu'il en a pris de sa mĂšre, ou il l'a purifiĂ© avant de le prendre, ou il l'a purifiĂ© en le prenant. » (saint Augustin, de Peccatt. remiss., livre II)[51].

Concernant la "convenance" de l'ImmaculĂ©e Conception, le point de vue des orthodoxes peut ĂȘtre rĂ©sumĂ© par cette phrase du thĂ©ologien orthodoxe Vladimir Lossky : « Si la Sainte Vierge avait Ă©tĂ© isolĂ©e du reste de l’humanitĂ© par un privilĂšge de Dieu lui confĂ©rant d’avance l’état de l’homme avant le pĂ©chĂ©, alors son consentement libre Ă  la volontĂ© divine, sa rĂ©ponse Ă  l’archange Gabriel, perdraient le lien de solidaritĂ© historique avec les autres actes qui contribuĂšrent Ă  prĂ©parer, au long des siĂšcles, l’avĂšnement du Messie »[52] - [53]. Le dogme catholique de l’ImmaculĂ©e Conception, en offrant une possibilitĂ© de libĂ©ration du pĂ©chĂ© originel avant la crucifixion de JĂ©sus, remet finalement en cause tout le plan divin du salut et de la RĂ©demption aprĂšs la chute, ce qui est incomprĂ©hensible pour les pĂšres grecs[54].

Les catholiques rĂ©pliquent gĂ©nĂ©ralement Ă  cette objection en disant qu'ĂȘtre libĂ©rĂ© du pĂ©chĂ© originel n'enlĂšve pas le libre arbitre. Or il s'agit pour les orthodoxes d'affirmer que « Marie incarne le libre Ă©lan vers Dieu de l'humanitĂ©, non-rĂ©dimĂ©e encore »[55].

Pour Martin Jugie (en), qui note la croyance en l'Immaculée conception parmi certains orthodoxes et spécialement les vieux-croyants, ce refus de l'Immaculée Conception serait une théorie adoptée par les orthodoxes sous l'influence d'orthodoxes formés chez les protestants, et par rejet du catholicisme latin. Il cite par exemple le rÚglement intérieur du MonastÚre de Bélokrinitsa : « la MÚre du Créateur de tout l'univers, non seulement n'a participé en rien à la tache originelle, mais elle est toujours demeurée pure comme le ciel et toute belle »[56]. Pour Georges Florovsky, au contraire, ces traces d'une doctrine de l'Immaculée Conception ne sont que la manifestation de l'influence de la théologie catholique romaine en Russie au dix-septiÚme siÚcle[57].

Églises protestantes

Selon la FĂ©dĂ©ration protestante de France, les protestants, dont les chrĂ©tiens Ă©vangĂ©liques, ont un rĂ©el respect pour Marie, confessĂ©e « MĂšre de Dieu », avec le concile d'ÉphĂšse, et font valoir l'absence totale de base scripturaire pour le dogme de l'ImmaculĂ©e Conception[58].

Autres Églises

Le Groupe des Dombes (rĂ©unissant des protestants et catholiques de langue française) Ă©crit : « Dans la mesure oĂč les catholiques admettent que le fiat de Marie lors de l'Annonciation n'Ă©tait possible que moyennant la grĂące de Dieu, ils peuvent justement prĂ©senter l'ImmaculĂ©e Conception comme une expression radicale de cette grĂące [
]. Inversement, dans la mesure oĂč les protestants reconnaissent que le don de la grĂące ne dispense pas Marie de rĂ©pondre librement et activement Ă  la volontĂ© de Dieu, ils peuvent alors mieux comprendre le sens de la position catholique selon laquelle l'ImmaculĂ©e Conception n'a pas pour effet d'arracher Marie Ă  la condition humaine, mais plutĂŽt de la prĂ©parer Ă  pouvoir un jour, comme toute crĂ©ature rachetĂ©e, apporter sa rĂ©ponse active Ă  l'initiative de Dieu »[59].

L'Union d'Utrecht n'accepte pas le dogme de l'Immaculée Conception[60].

Culte

Patronne de pays et de régions

L'ImmaculĂ©e Conception, patronne du Portugal, de la Corse et des États-Unis.

Si la Vierge Marie a Ă©tĂ© proclamĂ©e sainte patronne principale de la France par Pie XI en 1922, Ă  la suite entre autres du vƓu de Louis XIII, c’est sous le vocable de Notre-Dame de l’Assomption, fĂȘtĂ©e le 15 aoĂ»t et non celui de l’ImmaculĂ©e Conception[61] - [62].

Le Portugal est placĂ© sous le patronage de l'ImmaculĂ©e Conception depuis le Moyen Âge. Le , aprĂšs 60 ans d’union avec l’Espagne, les Portugais reprennent leur indĂ©pendance. Six ans plus tard, le nouveau roi JoĂŁo IV place le pays sous la protection de la Vierge: dans l’église de Vila Viçosa oĂč se trouve le palais familial, il dĂ©pose la couronne royale sur la tĂȘte de Notre-Dame de la Conception (Nossa Senhora da Conceição) qui est proclamĂ©e Reine et patronne du Portugal[63] - [64]. Par la suite, les rois du Portugal ne porteront plus jamais la couronne sur leur tĂȘte[65]. Le est au Portugal le jour fĂ©riĂ© oĂč les catholiques portugais fĂȘtent celle qui est « reine, patronne et protectrice » de leur pays.

Les insurgĂ©s corses, rĂ©unis au couvent Saint François Ă  Orezza en 1735, dĂ©cidĂšrent de faire sĂ©cession d’avec la RĂ©publique de GĂȘnes et proclamĂšrent l'indĂ©pendance de l'Ăźle. Ils placĂšrent leur jeune nation sous la protection de l'ImmaculĂ©e Conception, dotant la Corse de son hymne religieux Dio Vi Salvi Regina consacrĂ© Ă  la Vierge Marie et de son jour de fĂȘte nationale, le 8 dĂ©cembre[66]. Aujourd'hui encore, dans les villes et les villages de Corse, le est un jour de cĂ©lĂ©brations religieuses et de rĂ©jouissances.

En 1846, le VIe concile provincial de Baltimore proclame la « bienheureuse Vierge Marie conçue sans pĂ©chĂ© », c'est-Ă -dire ImmaculĂ©e Conception, patronne des États-Unis d’AmĂ©rique[32].

FĂȘte de l'ImmaculĂ©e Conception

L'ImmaculĂ©e Conception se fĂȘte le 8 dĂ©cembre, neuf mois avant la fĂȘte de la NativitĂ© de Marie, depuis 1476, par dĂ©cision de Sixte IV.

Les premiĂšres traces de cette fĂȘte de « l'ImmaculĂ©e Conception » dans la chrĂ©tientĂ© remontent au VIIIe siĂšcle dans l'Église grecque. Elle Ă©tait alors cĂ©lĂ©brĂ©e le Ă  Constantinople. Certains Ă©mettent l'hypothĂšse que cette fĂȘte Ă©tait dĂ©jĂ  cĂ©lĂ©brĂ©e au VIe siĂšcle dans les laures monastiques. Georges de NicomĂ©die, au IXe siĂšcle y fait rĂ©fĂ©rence comme Ă©tant « la fĂȘte de la Vierge la plus rĂ©cente ». À la mĂȘme Ă©poque, cette fĂȘte Ă©tait dĂ©jĂ  connue en Irlande, au Danemark et en Angleterre aussi[67].

Pierre d'Ailly, aumĂŽnier du roi Charles VI, lui conseille la cĂ©lĂ©bration de la fĂȘte de l'ImmaculĂ©e Conception. La Chapelle royale commence cette cĂ©lĂ©bration en dĂ©cembre sous le rĂšgne de Charles VI, vraisemblablement en 1389[30].

Dans l’Église catholique, la fĂȘte de l'ImmaculĂ©e Conception est cĂ©lĂ©brĂ©e le 8 dĂ©cembre avec rang de solennitĂ©[68]. En France, cette fĂȘte est particuliĂšrement marquĂ©e dans le diocĂšse de Lyon depuis 1852. La fĂȘte a Ă©tĂ© renommĂ©e de maniĂšre profane en FĂȘte des lumiĂšres[69] - [70] (Ă  ne pas confondre avec la chandeleur). Le est fĂ©riĂ© dans les cantons suisses de culte majoritaire catholique (Argovie, Fribourg, Jura, Lucerne, Nidwald, Obwald, Saint-Gall, Tessin, Uri, Valais, Zoug)[71].

Immaculée Conception dans l'art

Le dogme de l'ImmaculĂ©e conception est devenu un thĂšme dans l'art sacrĂ©[72]. Ce thĂšme est trĂšs reprĂ©sentĂ© dans l'art baroque[73]. Peu de peintures reprĂ©sentent la naissance de Marie[74]. L'attribut associĂ© Ă  Marie ImmaculĂ©e est le croissant de lune, ou encore les douze Ă©toiles, l'attitude d'orante, Ă  cela s'ajoute parfois le serpent situĂ© sous ses pieds[75]. ÉlĂ©ments qu'on retrouve par exemple sur les peintures ci-dessous, rĂ©alisĂ©es par BartolomĂ© Esteban Murillo, Francesco Vanni et Pierre Paul Rubens.

Notes et références

Notes

  1. Congrégation composée d'un secrétaire et de cinq consulteurs. Elle est présidée par le cardinal Lambruschini.
  2. L'ouvrage indique que Rome lui avait retirĂ© la prĂȘtrise en 1856 (Larue 2009, p. 94).
  3. L'argument consiste Ă  remarquer dans un premier temps que ces versets s'appliquent Ă  l’Église, et dans un deuxiĂšme temps que la Vierge Marie qui est identifiĂ©e comme « fille de Sion », personnalise l’Église, et qu'elle est donc « ImmaculĂ©e ». Voir Joseph Ratzinger 2002, p. 72-79.
  4. Selon l'orthodoxe Justin Popovitch, c'est le thĂ©ologien Paschase Radbert (IXe siĂšcle) qui, le premier, a parlĂ© d'une conception sans pĂ©chĂ© de la Vierge Marie (voir Justin Popovitch, Philosophie orthodoxe de la VĂ©ritĂ©, t. 2, L'Âge d'Homme, p. 240).
  5. « Ainsi, l’Église orthodoxe ne sĂ©pare pas Marie du reste de la descendance d’Adam et ne la range pas Ă  part des autres justes de l’Ancien Testament. C'est seulement par une grĂące spĂ©ciale, prĂ©figurant celle du salut pour l'annoncer, que les Justes de l'Ancienne Alliance ont pu, dans une certaine mesure, accĂ©der Ă  une certaine connaissance des choses divines et aussi se prĂ©server des passions mauvaises et pratiquer les vertus » (Jean-Claude Larchet, Maxime le Confesseur, mĂ©diateur entre l'Orient et l'Occident, Cerf, p. 94).

Références

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Annexes

Bibliographie

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Articles connexes

Liens externes

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