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Étoile

Une Ă©toile est un corps cĂ©leste plasmatique qui rayonne sa propre lumiĂšre par rĂ©actions de fusion nuclĂ©aire, ou des corps qui ont Ă©tĂ© dans cet Ă©tat Ă  un stade de leur cycle de vie, comme les naines blanches ou les Ă©toiles Ă  neutrons[1]. Cela signifie qu'ils doivent possĂ©der une masse minimale pour que les conditions de tempĂ©rature et de pression au sein de la rĂ©gion centrale — le cƓur — permettent l'amorce et le maintien de ces rĂ©actions nuclĂ©aires, seuil en deçà duquel on parle d'objets substellaires. Les masses possibles des Ă©toiles s'Ă©tendent de 0,085 masse solaire Ă  une centaine de masses solaires. La masse dĂ©termine la tempĂ©rature et la luminositĂ© de l'Ă©toile.

Le Soleil, l’étoile la plus proche de la Terre, vu lors d'une Ă©ruption en ultraviolets avec de fausses couleurs.

La plupart des Ă©toiles se situent sur la sĂ©quence principale du diagramme de Hertzsprung-Russell, oĂč les Ă©toiles produisent leur Ă©nergie et leur rayonnement par conversion de l'hydrogĂšne en hĂ©lium, par des mĂ©canismes de fusion nuclĂ©aire comme le cycle carbone-azote-oxygĂšne ou la chaĂźne proton-proton.

Pendant une grande partie de son existence, une Ă©toile est en Ă©quilibre hydrostatique sous l'action de deux forces qui s'opposent : la gravitation, qui tend Ă  contracter et faire s'effondrer l'Ă©toile, et la pression cinĂ©tique (avec la pression de rayonnement pour les Ă©toiles massives), rĂ©gulĂ©e et maintenue par les rĂ©actions de fusion nuclĂ©aire, qui tend au contraire Ă  dilater l'astre. À la fin de cette phase, marquĂ©e par la consommation de la totalitĂ© de l'hydrogĂšne de son coeur, les Ă©toiles de la sĂ©quence principale se dilatent et Ă©voluent en Ă©toiles gĂ©antes, qui obtiennent leur Ă©nergie d'autres rĂ©actions nuclĂ©aires, comme la fusion de l'hĂ©lium en carbone et oxygĂšne.

Une étoile rayonne dans tout le spectre électromagnétique, au contraire de la plupart des planÚtes[Note 1] (comme la Terre) qui reçoivent principalement l'énergie de l'étoile ou des étoiles autour desquelles elles gravitent.

Le Soleil est une Ă©toile assez reprĂ©sentative de celles appartenant au mĂȘme type spectral (G5). Sa masse de l'ordre de 2 Ă— 1030 kg est courante pour ce genre d'Ă©toiles.

Histoire

Ciel Ă©toilĂ© au crĂ©puscule. On reconnaĂźt les constellations de PersĂ©e (au centre) et du Cocher (en bas Ă  gauche), ainsi que l’amas des PlĂ©iades (en bas Ă  droite).
Mouvement apparent des Ă©toiles autour de l’étoile polaire.
Ciel étoilé dans les Vosges à La Bresse.

Historiquement, les étoiles sont les points lumineux du ciel visibles uniquement la nuit et fixes les uns par rapport aux autres, par opposition aux planÚtes qui suivent des trajectoires errantes dans le ciel nocturne au cours de l'année. Les Anciens avaient une connaissance approfondie de la répartition des étoiles dans le ciel : ils les utilisaient pour la navigation et attribuaient des noms aux plus brillantes d'entre elles ainsi qu'aux formes qu'elles dessinent, les constellations. Cependant, ils ignoraient tout de leur nature exacte, pensant souvent qu'il s'agissait d'orifices percés à travers la sphÚre céleste[Note 2].

C'est seulement avec l'essor de l'astronomie moderne, c'est-Ă -dire de l'astrophysique, que les Ă©toiles ont pu ĂȘtre comprises comme des objets de mĂȘme nature que le Soleil[Note 3] mais situĂ©s Ă  des distances considĂ©rablement plus grandes. Cette hypothĂšse a Ă©tĂ© Ă©noncĂ©e pour la premiĂšre fois par Giordano Bruno au XVIe siĂšcle avant d'ĂȘtre confirmĂ©e expĂ©rimentalement en 1838 par la premiĂšre mesure de parallaxe rĂ©alisĂ©e par Friedrich Wilhelm Bessel, ainsi que par les observations spectromĂ©triques effectuĂ©es grĂące Ă  l'appareil inventĂ© en 1814 par l'opticien Joseph von Fraunhofer.

Description générale

Une Ă©toile est un objet cĂ©leste en rotation, de forme a priori sphĂ©rique[2], constituĂ© essentiellement de plasma et dont la structure est modelĂ©e par la gravitĂ©. Lors de sa formation, une Ă©toile est essentiellement composĂ©e d’hydrogĂšne et d’hĂ©lium. Durant la majeure partie de son existence, son cƓur est le siĂšge de rĂ©actions de fusion nuclĂ©aire, dont une partie de l’énergie est rayonnĂ©e sous forme de lumiĂšre ; la matiĂšre qui la compose s’en trouve presque complĂštement ionisĂ©e.

Le Soleil est l’étoile la plus proche de la Terre, l’énergie qu’il rayonne y permet le dĂ©veloppement de la vie. Il apparaĂźt bien plus lumineux que toutes les autres Ă©toiles en raison de sa proximitĂ© : la seconde Ă©toile la plus proche de la Terre, Proxima du Centaure, est 250 000 fois plus Ă©loignĂ©e. Sauf en cas exceptionnel comme une Ă©clipse, les autres Ă©toiles ne sont visibles que la nuit lorsque leur Ă©clat n’est pas noyĂ© par celui du ciel diurne, rĂ©sultant lui-mĂȘme de la diffusion de l’éclairement solaire.

Les Ă©toiles sont regroupĂ©es au sein de galaxies. Une galaxie typique, comme la nĂŽtre, la Voie lactĂ©e, contient plusieurs centaines de milliards d’étoiles. Au sein des galaxies, les Ă©toiles peuvent ĂȘtre liĂ©es dans des systĂšmes multiples (quelques Ă©toiles) ou des amas (plusieurs dizaines Ă  quelques centaines de milliers d’étoiles).

La sphĂšre cĂ©leste fait Ă©galement apparaĂźtre des groupements d’étoiles, les constellations ; il s’agit en fait d’une illusion optique due Ă  l’effet de projection. Les Ă©toiles composant une constellation sont gĂ©nĂ©ralement situĂ©es Ă  des distances trĂšs diffĂ©rentes de la Terre.

Une Ă©toile possĂšde une masse comprise entre 0,07 et 300 fois environ celle du Soleil (elle-mĂȘme Ă©gale Ă  300 000 fois celle de la Terre, soit environ 2 Ă— 1030 kg). Les astres de masse plus faible ne permettent pas l’amorçage des rĂ©actions de fusion nuclĂ©aire de l’hydrogĂšne, alors que les Ă©toiles de masse plus Ă©levĂ©e sont sujettes Ă  des instabilitĂ©s entraĂźnant une perte de masse. La durĂ©e de vie d’une Ă©toile est essentiellement dĂ©terminĂ©e par la vitesse Ă  laquelle se produisent les rĂ©actions nuclĂ©aires : plus la masse de l’étoile est Ă©levĂ©e, plus les rĂ©actions nuclĂ©aires sont rapides et la durĂ©e de vie de l’étoile est brĂšve. Les Ă©toiles les plus massives ont une durĂ©e de vie de quelques millions d’annĂ©es seulement, les moins massives, de plus de 50 milliards d’annĂ©es. Une Ă©toile comme le Soleil a une durĂ©e de vie de l’ordre de 10 milliards d’annĂ©es.

La formation d’étoiles est due Ă  l’effondrement d’un nuage de gaz et Ă  sa fragmentation possible en plusieurs proto-Ă©toiles, lesquelles s’échauffent Ă  mesure qu’elles se contractent. La tempĂ©rature atteint alors une valeur telle que le cƓur « s’allume » : l’hydrogĂšne fusionne en hĂ©lium, fournissant l’énergie qui arrĂȘte l’effondrement. L’étoile entre alors dans la sĂ©quence principale dans laquelle elle passe la majeure partie de son existence. L’énergie produite par cette conversion est progressivement Ă©vacuĂ©e par l’étoile Ă  la fois par convection et par rayonnement et s’échappe finalement de la surface de l’étoile sous forme de rayonnement, de vents stellaires et de neutrinos. Son Ă©volution ultĂ©rieure dĂ©pend essentiellement de sa masse. Plus celle-ci est Ă©levĂ©e, plus l’étoile est en mesure d’amorcer des rĂ©actions de fusion avec des Ă©lĂ©ments chimiques de plus en plus lourds. Elle peut ainsi synthĂ©tiser du carbone, puis de l’oxygĂšne, du nĂ©on, etc. La quasi-totalitĂ© des Ă©lĂ©ments plus lourds que l’hĂ©lium est produite dans les Ă©toiles (on parle de nuclĂ©osynthĂšse stellaire) dans les derniers stades de leur Ă©volution. Si une Ă©toile est suffisamment massive pour synthĂ©tiser du fer, alors elle est vouĂ©e Ă  connaĂźtre une fin paroxystique sous forme de supernova : son cƓur implose et ses couches externes sont disloquĂ©es par le processus. Le rĂ©sidu laissĂ© par l’implosion du cƓur est un objet extrĂȘmement compact, qui peut ĂȘtre soit une Ă©toile Ă  neutrons, Ă©ventuellement dĂ©tectable sous la forme d’un pulsar, soit un trou noir. Les Ă©toiles moins massives connaissent une fin de vie moins violente : elles perdent peu Ă  peu la majeure partie de leur masse, qui forme par la suite une nĂ©buleuse planĂ©taire, et voient leur cƓur se contracter lentement pour former une naine blanche.

Observation

À l’Ɠil nu

La nuit, les Ă©toiles apparaissent Ă  l’Ɠil nu sous la forme de points (Ă  cause de leur Ă©loignement) brillants de couleur blanche, parfois aussi rouge, orangĂ©e ou bleue — gĂ©nĂ©ralement scintillants et sans mouvement apparent immĂ©diat par rapport aux autres objets fixes de la voĂ»te cĂ©leste. Le phĂ©nomĂšne de scintillation est dĂ» Ă  l’extrĂȘme petitesse de la taille angulaire des Ă©toiles (quelques millisecondes d’arc voire moins), qui est infĂ©rieure Ă  celle de la turbulence atmosphĂ©rique. À l’inverse, les planĂštes, bien qu’apparaissant comme des points, ont en rĂ©alitĂ© une taille angulaire suffisante pour ne pas ĂȘtre soumises au phĂ©nomĂšne de scintillation. Si les Ă©toiles se dĂ©placent les unes par rapport aux autres, ce mouvement propre est trĂšs faible, mĂȘme pour les Ă©toiles les plus proches, n’excĂ©dant pas quelques secondes d’arc par an, ce qui explique leur apparente immobilitĂ© les unes par rapport aux autres.

Le jour, le Soleil domine et sa lumiĂšre, diffusĂ©e par la couche atmosphĂ©rique, occulte celle des Ă©toiles. Mais l’astre le plus brillant visible depuis la Terre est bien lui-mĂȘme une Ă©toile.

Le Soleil semble beaucoup plus gros que toutes les autres Ă©toiles car celles-ci sont bien plus Ă©loignĂ©es : l’étoile la plus proche de la Terre aprĂšs le Soleil, Proxima du Centaure, est situĂ©e Ă  environ quatre annĂ©es-lumiĂšre de nous, soit prĂšs de 270 000 fois la distance qui nous sĂ©pare du Soleil (l’unitĂ© astronomique).

Selon les conditions d’observation, le nombre d’étoiles visibles Ă  l’Ɠil nu varie fortement et peut atteindre plusieurs milliers dans les cas les plus favorables. Hormis le Soleil et Sirius — et encore, uniquement dans d’excellentes conditions d’observation — les Ă©toiles sont trop peu brillantes pour ĂȘtre observables en plein jour (sauf lors des Ă©clipses totales de Soleil et lors de phĂ©nomĂšnes temporaires comme les novae ou les supernovae). L’éclat des Ă©toiles est quantifiĂ© par une grandeur appelĂ©e magnitude apparente. Pour des raisons historiques, la magnitude est d’autant plus petite que l’astre est brillant : l’astronome de la GrĂšce antique Hipparque avait classifiĂ© les Ă©toiles en astres de premiĂšre grandeur pour les plus brillants, seconde grandeur pour les suivants, et ainsi de suite jusqu’à cinquiĂšme grandeur. La dĂ©finition mathĂ©matique prĂ©cise de la magnitude apparente reprend essentiellement cette classification, avec les Ă©toiles les plus brillantes dotĂ©es d’une magnitude proche de 0 (Ă  l’exception de Sirius, de magnitude -1,5 et de Canopus, de magnitude -0,7) et les plus faibles d’une magnitude supĂ©rieure Ă  6. Un Ă©cart de 1 en magnitude correspond Ă  un rapport de luminositĂ© de 2,5 environ, un Ă©cart de 5 Ă  un rapport de 100. Le Soleil a une magnitude apparente de -26,7, c’est-Ă -dire que vu de la Terre, il est environ 10 milliards de fois plus brillant que Sirius.

Les Ă©toiles semblent associĂ©es en figures gĂ©omĂ©triques plus ou moins simples, les constellations ; il s’agit d’un simple effet d’optique. Les structures stellaires rĂ©elles sont des amas (rassemblant quelques milliers d’étoiles) ou des galaxies (rassemblant de l’ordre du milliard d’étoiles).

L’observation Ă  l’Ɠil nu a Ă©tĂ© la premiĂšre forme d’astronomie.

Avec des instruments

Bételgeuse, vue à travers le télescope ALMA.

Les Ă©toiles sont longtemps restĂ©es des points dans le ciel, et ce mĂȘme vues Ă  travers les plus puissants instruments de grossissement, tels que la lunette astronomique ou le tĂ©lescope. C'est seulement Ă  partir de la fin du vingtiĂšme siĂšcle et du dĂ©but du vingt-et-uniĂšme que la rĂ©solution angulaire des meilleurs instruments est devenue infĂ©rieure Ă  la seconde d'arc et s'est donc avĂ©rĂ©e suffisante pour apercevoir des structures autour de certaines Ă©toiles ainsi que pour distinguer ces Ă©toiles comme un disque et non comme un point. Cependant encore de nos jours l'Ă©crasante majoritĂ© des Ă©toiles reste inaccessible Ă  une telle observation directe.

L'essentiel des observations stellaires se concentrent donc sur des données relatives à leur spectre électromagnétique, leur luminosité ou leur polarisation, mesurées respectivement à l'aide du spectrographe, du photomÚtre et du polarimÚtre.

AprĂšs l’Ɠil, les dĂ©tecteurs utilisĂ©s furent les plaques photographiques puis les dĂ©tecteurs numĂ©riques comme le CCD.

L'Ă©tude des Ă©toiles comporte aussi celle du Soleil, qui lui peut ĂȘtre observĂ© en dĂ©tail, mais avec un Ă©quipement appropriĂ©, notamment de puissants filtres. L'observation du soleil est une activitĂ© potentiellement dangereuse pour l'Ɠil et pour le matĂ©riel : elle ne doit ĂȘtre pratiquĂ©e que par un public averti et compĂ©tent.

Catalogues d’étoiles

Pour repérer les étoiles et faciliter le travail des astronomes, de nombreux catalogues ont été créés. Parmi les plus célÚbres, citons le catalogue Henry Draper (HD) et le Bonner Durchmusterung (BD). Les étoiles y sont rangées par leurs coordonnées, alpha (ascension droite) et delta (déclinaison) et un numéro leur est attribué : par exemple, HD 122653 (célÚbre géante de Population II, trÚs déficiente en métaux).

Caractéristiques principales

Une étoile est caractérisée par différentes grandeurs :

Masse

La masse est une des caractĂ©ristiques les plus importantes d’une Ă©toile. En effet, cette grandeur dĂ©termine sa durĂ©e de vie ainsi que son comportement pendant son Ă©volution et la fin de sa vie : une Ă©toile massive sera trĂšs lumineuse mais sa durĂ©e de vie sera rĂ©duite.

Les Ă©toiles ont une masse comprise entre environ 0,08 et 300 fois la masse du Soleil, soit (trĂšs) prĂšs de 2 Ă— 1030 kilogrammes (deux milliards de milliards de milliards de tonnes). En dessous de la masse minimale, l’échauffement gĂ©nĂ©rĂ© par la contraction gravitationnelle est insuffisant pour dĂ©marrer le cycle de rĂ©actions nuclĂ©aires : l’astre ainsi formĂ© est une naine brune. Au-delĂ  de la masse maximale, la force de gravitĂ© est insuffisante pour retenir toute la matiĂšre de l’étoile une fois les rĂ©actions nuclĂ©aires entamĂ©es. Jusqu’à peu, on pensait que la masse d’une Ă©toile ne pouvait excĂ©der 120 Ă  150 fois la masse solaire mais la rĂ©cente dĂ©couverte d’une Ă©toile ayant une masse 320 fois supĂ©rieure Ă  celle du Soleil a rendu cette hypothĂšse caduque[3].

Limite basse

Les étoiles ayant la plus petite masse observée (1/20e de masse solaire) sont les naines rouges, qui fusionnent trÚs lentement l'hydrogÚne en hélium.

En dessous, il y a les naines brunes qui enclenchent juste la fusion du deutérium à leur formation.

Limite haute

La masse d'une étoile est limitée par les circonstances du processus de formation et par sa stabilité sur la séquence principale, essentiellement par le taux d'éjection du vent stellaire.

Les étoiles les plus massives ont généralement une masse d'environ 50 à 80 masses solaires. Les étoiles encore plus massives sont instables car la gigantesque pression de rayonnement qui rÚgne en leur centre provoque l'expulsion « rapide » de la matiÚre qui les constitue, diminuant ainsi significativement leur masse durant leur « brÚve » séquence principale.

On pense que la premiĂšre gĂ©nĂ©ration d'Ă©toiles de l'Univers, celles de la population III, furent des Ă©toiles principalement gĂ©antes, typiquement plus de 100 masses solaires, jusqu'Ă  1 000 masses solaires. Elles purent exister (et se maintenir durant leur « courte » sĂ©quence principale), car leur mĂ©tallicitĂ© Ă©tait pour ainsi dire nulle et les ions « mĂ©talliques » sont bien plus sensibles Ă  la pression de rayonnement que l'hydrogĂšne et l'hĂ©lium ionisĂ©s. Une bonne partie d'entre elles finissent en hypernovas.

En , Stephen Eikenberry de l'université de Californie, a annoncé avoir trouvé l'étoile la plus massive jamais observée : LBV 1806-20. Il s'agit d'une étoile trÚs jeune qui ferait au moins 150 masses solaires. En , une équipe internationale d'astronomes annonce la découverte avec le VLT au Chili de l'étoile R136a1 dans la nébuleuse de la Tarentule qui serait 265 fois plus massive que le Soleil. Selon le professeur Paul Crowther de l'université de Sheffield, sa masse à la naissance serait de 320 fois la masse du Soleil[4].

Estimation

La dĂ©termination de la masse d’une Ă©toile ne peut se faire de façon prĂ©cise que lorsqu’elle appartient Ă  un systĂšme binaire par l’observation de son orbite. La troisiĂšme loi de Kepler permet alors de calculer la somme des masses des deux Ă©toiles de la binaire Ă  partir de sa pĂ©riode et du demi-grand axe de l’orbite dĂ©crite et de la distance de la Terre Ă  l’étoile double observĂ©e. Le rapport des masses est obtenu par la mesure de la vitesse radiale des deux Ă©toiles de la binaire. La connaissance de la somme et du rapport des masses permet de calculer la masse de chaque Ă©toile. C’est la technique la plus prĂ©cise.

D’autres estimations sont possibles pour des Ă©toiles non binaires (simples) en utilisant la dĂ©termination spectroscopique de la gravitĂ© de surface et la mesure du rayon de l’étoile par interfĂ©romĂ©trie. Enfin, si l’étoile est observĂ©e de façon prĂ©cise en photomĂ©trie et si sa distance, sa composition chimique et sa tempĂ©rature effective sont connues, il est possible de la positionner dans un diagramme de Hertzsprung-Russell (notĂ© HR) qui donne immĂ©diatement la masse et l’ñge de l’étoile (thĂ©orĂšme de Vogt-Russell).

DiamĂštre

Taille relative de quatre Ă©toiles et d’une planĂšte.

Comparativement Ă  notre planĂšte (12 756 km de diamĂštre), les Ă©toiles sont gigantesques : le Soleil a un diamĂštre d’environ un million et demi de kilomĂštres et certaines Ă©toiles (comme AntarĂšs ou BĂ©telgeuse) ont un diamĂštre des centaines de fois supĂ©rieur Ă  ce dernier.

Le diamĂštre d’une Ă©toile n’est pas constant dans le temps : il varie en fonction de son stade d’évolution. Il peut aussi varier rĂ©guliĂšrement pour les Ă©toiles variables pĂ©riodiques (RR Lyrae, CĂ©phĂ©ides, Miras, etc.).

Des interfĂ©romĂštres comme celui du VLT de l’ESO au Chili ou CHARA en Californie permettent la mesure directe du diamĂštre des Ă©toiles les plus proches.

Composition chimique

La composition chimique de la matiĂšre d’une Ă©toile ou d’un gaz dans l’Univers est gĂ©nĂ©ralement dĂ©crit par trois quantitĂ©s en nombre de masse : X l’hydrogĂšne, Y l’hĂ©lium et Z la mĂ©tallicitĂ©. Ce sont des grandeurs proportionnelles satisfaisant la relation : X + Y + Z = 1.

Métallicité

La mĂ©tallicitĂ© est la quantitĂ© (mesurĂ©e en nombre, ou gĂ©nĂ©ralement par masse) des Ă©lĂ©ments plus lourds que l’hĂ©lium prĂ©sents dans l’étoile (ou plutĂŽt sa surface). Le Soleil possĂšde une mĂ©tallicitĂ© (notĂ©e Z) de 0,02 : 2 % de la masse du Soleil est composĂ©e d’élĂ©ments qui ne sont ni de l’hydrogĂšne, ni de l’hĂ©lium. Pour le Soleil, ce sont principalement du carbone, de l’oxygĂšne, de l’azote et du fer. Bien que cela semble faible, ces deux pour cent sont pourtant trĂšs importants pour Ă©valuer l’opacitĂ© de la matiĂšre de l’étoile, qu’elle soit interne ou dans son atmosphĂšre. Cette opacitĂ© contribue Ă  la couleur, Ă  la luminositĂ© et Ă  l’ñge de l’étoile (voir diagramme de Hertzsprung-Russell et thĂ©orĂšme de Vogt-Russell).

L’opacitĂ© est directement liĂ©e Ă  la capacitĂ© de l’étoile Ă  produire un vent stellaire (cas extrĂȘme des Ă©toiles Wolf-Rayet).

Magnitude

La magnitude mesure la luminositĂ© d’une Ă©toile ; c’est une Ă©chelle logarithmique de son flux radiatif. La magnitude apparente dans un filtre donnĂ© (ex. : le visible notĂ© mv), qui dĂ©pend de la distance entre l’étoile et l’observateur, se distingue de la magnitude absolue, qui est la magnitude de l’étoile si celle-ci Ă©tait arbitrairement placĂ©e Ă  10 parsecs de l’observateur. La magnitude absolue est directement liĂ©e Ă  la luminositĂ© de l’étoile Ă  condition de tenir compte d’une correction dite bolomĂ©trique (notĂ©e BC). L’introduction de l’échelle logarithmique des magnitudes vient du fait que l’Ɠil possĂšde une sensibilitĂ© Ă©galement logarithmique, en premiĂšre approximation (loi de Pogson).

Température et couleur

La plupart des Ă©toiles paraissent blanches Ă  l’Ɠil nu, parce que la sensibilitĂ© de l’Ɠil est maximale autour du jaune. Mais si nous regardons attentivement, nous pouvons noter que de nombreuses couleurs sont reprĂ©sentĂ©es : bleu, jaune, rouge (les Ă©toiles vertes n’existent pas). L’origine de ces couleurs resta longtemps un mystĂšre jusqu’à il y a deux siĂšcles, quand les physiciens eurent suffisamment de comprĂ©hension sur la nature de la lumiĂšre et les propriĂ©tĂ©s de la matiĂšre aux trĂšs hautes tempĂ©ratures.

La nĂ©buleuse NGC 1999 est illuminĂ©e de façon spectaculaire par V380 Orionis (centre), une Ă©toile variable d’approximativement 3,5 fois la masse du Soleil. Image NASA.

La couleur permet de classifier les Ă©toiles suivant leur type spectral (qui est en rapport avec la tempĂ©rature de l’étoile). Les types spectraux vont du plus violet au plus rouge, c’est-Ă -dire du plus chaud vers le plus froid. Ils sont classĂ©s par les lettres O B A F G K M[Note 4]. Le Soleil, par exemple, est de type spectral G.

Mais il ne suffit pas de caractĂ©riser une Ă©toile par sa couleur (son type spectral), il faut aussi mesurer sa luminositĂ©. En fait, pour un type spectral donnĂ©, la taille de l’étoile est corrĂ©lĂ©e Ă  sa luminositĂ©, la luminositĂ© Ă©tant fonction de la surface — et donc de la taille de l’étoile.
Les Ă©toiles O et B sont bleues Ă  l’Ɠil comme ÎČ Orionis (Rigel) ; les Ă©toiles A sont blanches comme α Canis Majoris (Sirius) ou α Lyrae (VĂ©ga) ; les Ă©toiles F et G sont jaunes, comme le Soleil ; les Ă©toiles K sont orange comme α Bootis (Arcturus) ; et enfin les Ă©toiles M sont rouges comme α Orionis (BĂ©telgeuse).

On peut dĂ©finir un indice de couleur, correspondant Ă  la diffĂ©rence de flux photomĂ©trique dans deux bandes spectrales dites bandes photomĂ©triques (les filtres). Par exemple, le bleu (B) et le visible (V) formeront ensemble l’indice de couleur B-V dont la variation est reliĂ©e Ă  la tempĂ©rature de surface de l’étoile et donc Ă  son type spectral. Les indices de tempĂ©rature les plus utilisĂ©s sont le B-V, le R-I et le V-I car ce sont les plus sensibles Ă  la variation de la tempĂ©rature.

Vitesse de rotation

Cette Ă©toile a une inclinaison i par rapport Ă  l’observateur terrestre (Earth) et une vitesse de rotation Ă©quatoriale ve.

La rotation du Soleil a Ă©tĂ© mise en Ă©vidence grĂące au dĂ©placement des taches solaires. Pour les autres Ă©toiles, la mesure de cette vitesse de rotation (plus prĂ©cisĂ©ment, la vitesse mesurĂ©e est la projection de la vitesse de rotation Ă©quatoriale sur la ligne de visĂ©e), s’obtient par spectroscopie. Elle se traduit par un Ă©largissement des raies spectrales.

Ce mouvement de rotation stellaire est un reliquat de leur formation Ă  partir de l’effondrement du nuage de gaz. La vitesse de rotation dĂ©pend de leur Ăąge : elle diminue au cours du temps, sous les effets conjuguĂ©s du vent stellaire et du champ magnĂ©tique qui emportent une partie du moment cinĂ©tique de l’astre. Cette vitesse dĂ©pend Ă©galement de leur masse et de leur statut d’étoile simple, binaire ou multiple. Une Ă©toile n’étant pas un corps solide (c’est-Ă -dire rigide), elle est animĂ©e d’une rotation diffĂ©rentielle : la vitesse de rotation dĂ©pend de la latitude.

En 2011, le Very Large Telescope dĂ©couvre VFTS 102, l’étoile Ă  la plus grande vitesse de rotation jamais observĂ©e (seuls les pulsars peuvent tourner beaucoup plus rapidement), soit plus de deux millions de kilomĂštres par heure[5].

Spectre radiatif

Le spectre d’une source lumineuse et donc d’une Ă©toile est obtenu par des spectrographes qui dĂ©composent la lumiĂšre en ses diffĂ©rentes composantes et les enregistrent par le biais de dĂ©tecteurs (historiquement, des plaques photographiques, puis des dĂ©tecteurs de type CCD). Cette dĂ©composition de la lumiĂšre rĂ©vĂšle la distribution de l’énergie lumineuse venant de l’étoile en fonction de la longueur d'onde. Elle permet de mettre en Ă©vidence des raies spectrales en Ă©mission et/ou en absorption rĂ©vĂ©lant les conditions de tempĂ©rature, de pression et d’abondances chimiques des couches externes de l’étoile.

Champ magnétique

Champ magnĂ©tique de l’étoile massive Scorpii, obtenu par imagerie Zeeman-Doppler[6].

Comme le Soleil, les Ă©toiles sont souvent dotĂ©es de champs magnĂ©tiques. Leur champ magnĂ©tique peut avoir une gĂ©omĂ©trie relativement simple et bien organisĂ©e, ressemblant au champ d’un aimant comme le champ magnĂ©tique terrestre ; cette gĂ©omĂ©trie peut ĂȘtre aussi nettement plus complexe et prĂ©senter des arches Ă  plus petite Ă©chelle. Le champ magnĂ©tique du Soleil, par exemple, possĂšde ces deux aspects ; sa composante Ă  grande Ă©chelle structure la couronne solaire et est visible lors des Ă©clipses, tandis que sa composante Ă  plus petite Ă©chelle est liĂ©e aux taches sombres qui maculent sa surface et dans lesquelles les arches magnĂ©tiques sont ancrĂ©es.

Il est possible de mesurer le champ magnĂ©tique des Ă©toiles Ă  travers les perturbations que ce champ induit sur les raies spectrales formĂ©es dans l’atmosphĂšre de l’étoile (l’effet Zeeman). La technique tomographique d’imagerie Zeeman-Doppler permet en particulier de dĂ©duire la gĂ©omĂ©trie des arches gĂ©antes que le champ magnĂ©tique dresse Ă  la surface des Ă©toiles.

Parmi les Ă©toiles magnĂ©tiques[7], on distingue d’abord les Ă©toiles dites « froides » ou peu massives, dont la tempĂ©rature de surface est infĂ©rieure Ă  6 500 K et dont la masse ne dĂ©passe pas 1,5 masse solaire - le Soleil fait donc partie de cette classe. Ces Ă©toiles sont « actives », c’est-Ă -dire qu’elles sont le siĂšge d’un certain nombre de phĂ©nomĂšnes Ă©nergĂ©tiques liĂ©s au champ magnĂ©tique, par exemple la production d’une couronne, d’un vent (dit vent solaire dans le cas du Soleil) ou d’éruptions. Les taches Ă  la surface du Soleil et des Ă©toiles tĂ©moignent Ă©galement de leur activitĂ© ; comme les champs magnĂ©tiques, les taches des Ă©toiles peuvent ĂȘtre cartographiĂ©es par des mĂ©thodes tomographiques. La taille et le nombre de ces taches dĂ©pendent de l’activitĂ© de l’étoile, elle-mĂȘme fonction de la vitesse de rotation de l’étoile. Le Soleil, qui effectue un tour complet sur lui-mĂȘme en 25 jours environ, est une Ă©toile ayant une faible activitĂ© cyclique. Le champ magnĂ©tique de ces Ă©toiles est produit par effet dynamo.

Il existe aussi des Ă©toiles chaudes magnĂ©tiques. Mais contrairement aux Ă©toiles froides, qui sont toutes magnĂ©tiques (Ă  diffĂ©rents degrĂ©s), seule une petite fraction (entre 5 et 10 %) des Ă©toiles chaudes (massives) possĂšde un champ magnĂ©tique, dont la gĂ©omĂ©trie est en gĂ©nĂ©ral assez simple. Ce champ n’est pas produit par effet dynamo ; il constituerait plutĂŽt une empreinte fossile du magnĂ©tisme interstellaire primordial, capturĂ© par le nuage qui va donner naissance Ă  l’étoile et amplifiĂ© lors de la contraction de ce nuage en Ă©toile. De tels champs magnĂ©tiques ont Ă©tĂ© baptisĂ©s « champs magnĂ©tiques fossiles ».

Structure d’une Ă©toile

Structures internes d'Ă©toiles de la sĂ©quence principale ; les zones de convection sont indiquĂ©es par des cycles avec flĂšches et les zones radiatives, avec des zigzags rouges. À gauche, une naine rouge de faible masse, au centre, une naine jaune de masse moyenne et, Ă  droite, une Ă©toile bleu-blanche massive de la sĂ©quence principale.

À partir de mesures et de simulations issues de diffĂ©rents modĂšles, il est possible de construire une image de l’intĂ©rieur d’une Ă©toile, bien qu’il nous soit quasiment inaccessible — seule l’astĂ©rosismologie permet de sonder les Ă©toiles.

Selon les connaissances actuelles, une étoile est structurée en différentes régions concentriques, décrites ci-aprÚs à partir du centre.

Noyau

Le noyau (ou cƓur) est la partie centrale de l’étoile, concentrant une grande partie de la masse de l’astre, dans laquelle se dĂ©roulent les rĂ©actions thermonuclĂ©aires qui dĂ©gagent l’énergie nĂ©cessaire Ă  sa stabilitĂ©. Le noyau est la zone la plus dense et la plus chaude et, dans le cas du Soleil, atteint la tempĂ©rature de 15,7 millions de kelvins. Dans ces conditions extrĂȘmes, la matiĂšre se trouve sous forme de plasma ; par effet tunnel, les noyaux d’hydrogĂšne (protons) ou d’autres Ă©lĂ©ments chimiques atteignent des vitesses leur permettant de vaincre leur rĂ©pulsion Ă©lectrique et de fusionner. Par exemple, dans les chaĂźnes nuclĂ©aires dites proton-proton (ou PP1, PP2
), les protons fusionnent par groupe de quatre pour donner un noyau d’hĂ©lium, composĂ© de deux protons et de deux neutrons. Il se produit alors un dĂ©gagement d’énergie selon les rĂ©actions suivantes :

2 (1H + 1H → 2D + e+ + Îœe) (4,0 MeV + 1,0 MeV)
2 (1H + 2D → 3He + γ) (5,5 MeV)
3He + 3He → 4He + 1H + 1H (12,86 MeV).

D’autres rĂ©actions thermonuclĂ©aires ont lieu dans le centre des Ă©toiles et contribuent diversement Ă  la production d’énergie.

Une partie de l’énergie dĂ©gagĂ©e sous forme de photons commence alors un long voyage vers l’extĂ©rieur, car un plasma est opaque et la lumiĂšre y voyage trĂšs difficilement. On estime qu’un photon met plusieurs millions d’annĂ©es avant d’atteindre la surface de l’étoile par transfert de rayonnement puis par convection vers la surface.

Ayant gĂ©nĂ©ralement subi diverses Ă©tapes de contraction, le noyau d'une Ă©toile tourne frĂ©quemment plus vite que les couches externes (par conservation du moment cinĂ©tique). L'astĂ©rosismologie montre cependant qu'il tourne moins vite que ne le prĂ©voient les modĂšles courants. En 2023, des simulations numĂ©riques montrent que ce ralentissement du cƓur peut ĂȘtre dĂ» Ă  un champ magnĂ©tique interne, produit par une dynamo de type Tayler-Spruit (sans convection)[8] - [9].

Zone radiative

L’énergie libĂ©rĂ©e par les rĂ©actions nuclĂ©aires dans le noyau de l’étoile se transmet aux couches externes par rayonnement. Dans les Ă©toiles peu massives et Ă©voluant sur la sĂ©quence principale, cette zone radiative est surmontĂ©e d’une zone convective externe ; dans les naines rouges, la zone radiative a entiĂšrement disparu au profit de la zone convective. Dans le Soleil, le rayonnement produit dans la partie centrale met prĂšs d’un million d’annĂ©es Ă  traverser la zone radiative au terme d'un mouvement brownien.

Zone convective

Au contraire de la zone prĂ©cĂ©dente, l’énergie se transmet dans la zone convective par des mouvements macroscopiques de matiĂšre : soumis Ă  un gradient de tempĂ©rature dĂ©croissant vers la surface, le fluide dĂ©veloppe une convection de type Rayleigh-BĂ©nard. Cette zone convective est plus ou moins grande : pour une Ă©toile sur la sĂ©quence principale, elle dĂ©pend de la masse et de la composition chimique ; pour une gĂ©ante, elle est trĂšs dĂ©veloppĂ©e et occupe une part importante du volume de l’étoile ; pour une supergĂ©ante, cette zone peut atteindre les trois quarts du volume de l’étoile, comme dans le cas de BĂ©telgeuse. Dans les Ă©toiles de trĂšs faible masse (naines rouges) ou dans les protoĂ©toiles en formation de faible masse (Ă©toiles de type T Tauri), la zone convective occupe la totalitĂ© du volume de l’étoile ; dans les Ă©toiles dont la masse dĂ©passe deux fois celle du Soleil, la zone convective externe disparaĂźt (laissant la place Ă  la zone radiative) mais la convection subsiste au cƓur de l’étoile.

C’est dans la zone convective externe que sont produits les champs magnĂ©tiques de type dynamo des Ă©toiles froides comme le Soleil et les naines rouges.

PhotosphĂšre

La photosphĂšre est la partie externe de l’étoile, qui produit la lumiĂšre visible. Elle s'Ă©tend de moins de 1 % du rayon, pour les Ă©toiles naines (quelques centaines de kilomĂštres), Ă  quelques dixiĂšmes du rayon de l’étoile, pour les gĂ©antes les plus grandes. La lumiĂšre qui y est produite contient toutes les informations sur la tempĂ©rature, la gravitĂ© de surface et la composition chimique de l’étoile. Pour le Soleil, la photosphĂšre a une Ă©paisseur d’environ 400 kilomĂštres.

Couronne

La couronne est la zone externe, tĂ©nue et extrĂȘmement chaude du Soleil. Elle est due Ă  la prĂ©sence d’un champ magnĂ©tique, produit dans la zone convective ; on peut l’observer lors des Ă©clipses de Soleil. C’est grĂące Ă  l’étude de la couronne au XIXe siĂšcle que l’astronome Jules Janssen a dĂ©couvert l’existence du gaz rare dont le nom fait rĂ©fĂ©rence au Soleil (HĂ©lios) : l’hĂ©lium. Le fait que la tempĂ©rature de la couronne atteigne plusieurs millions de degrĂ©s est un problĂšme thĂ©orique difficile et non encore complĂštement rĂ©solu. Il est probable que la plupart des Ă©toiles de faible masse (contenant une zone convective externe) possĂšdent des champs magnĂ©tiques et donc des couronnes.

ThéorÚme de Vogt et Russell

Le thĂ©orĂšme de Vogt-Russell peut s’énoncer ainsi : si en tout point d’une Ă©toile la connaissance des valeurs de la tempĂ©rature, de la densitĂ© et de la composition chimique du plasma interne sont suffisantes pour calculer la pression, l’opacitĂ© du plasma et le taux d’énergie produit, alors la masse et la composition chimique de l’étoile sont suffisantes pour dĂ©crire la structure de celle-ci. Il en rĂ©sulte les relations masse-rayon ou masse-luminositĂ© des Ă©toiles.

Évolution

Phases d'Ă©volution des Ă©toiles selon leurs masses initiales.

La vie d'une étoile peut se décomposer en plusieurs phases principales :

AprÚs la phase finale, le résidu de l'étoile est une naine blanche, une étoile à neutrons ou un trou noir.

L'analyse spectrale du rayonnement d’une Ă©toile rĂ©vĂšle certaines de ses caractĂ©ristiques, et par consĂ©quent permet de dĂ©terminer le stade d'Ă©volution oĂč elle est parvenue. Le diagramme de Hertzsprung-Russell est souvent utilisĂ© pour situer une Ă©toile au cours de son Ă©volution[10]. Selon leurs masses initiales (souvent exprimĂ©es en masses solaires), les Ă©toiles peuvent suivre diffĂ©rentes Ă©volutions[11] - [12].

Formation : la naissance des Ă©toiles

Les Ă©toiles naissent, souvent en groupe, Ă  partir de l'effondrement gravitationnel d’un nuage interstellaire de gaz et de poussiĂšre[13], comme un nuage molĂ©culaire ou une nĂ©buleuse (telle que la nĂ©buleuse d'Orion ou la nĂ©buleuse de l'Aigle). Elles forment ainsi des amas stellaires.

Images infrarouges obtenues par le KPNO (à gauche) et le SIRTF (à droite) mettant en évidence la formation de la protoétoile HOPS 383. En arriÚre plan : région de la nébuleuse d'Orion dans laquelle se situe la protoétoile.

Les nuages molĂ©culaires, s'Ă©tendant sur des centaines d'annĂ©es lumiĂšres, peuvent atteindre plusieurs millions de masses solaires[11]. La stabilitĂ© d'un nuage est maintenue par des champs magnĂ©tiques et des mouvements turbulents, qui lui Ă©vitent de s'effondrer sur lui-mĂȘme[14]. Cependant, dans les rĂ©gions les plus denses et les plus froides (de l'ordre de 10 K), la stabilitĂ© du nuage peut ĂȘtre rompue[11] (parfois lors du passage d'une onde de densitĂ© venant d'un bras de galaxie ou d'une supernova). Cette instabilitĂ© gravitationnelle dĂ©clenche la phase d'effondrement. Il s'agit d'une sĂ©rie de fragmentations et de contractions du nuage en plusieurs blocs, de plus en plus petits et denses, qui finissent par former des protoĂ©toiles enveloppĂ©es de nuages opaques de gaz et de poussiĂšre[13].

La poussiĂšre et le gaz autour d’une protoĂ©toile se dispersent et s'aplatissent sous l’effet d’une rotation naissante pour former un disque protostellaire, dans lequel se crĂ©ent d’éventuelles planĂštes[13].

Au sein de la protoĂ©toile, la contraction de gaz se poursuit et entraĂźne son Ă©chauffement (en convertissant l’énergie gravitationnelle en Ă©nergie thermique). Au cours de son Ă©chauffement, la protoĂ©toile Ă©met un rayonnement infrarouge avant de devenir visible. Elle entre dans la prĂ©-sĂ©quence principale. Dans le diagramme de Hertzsprung-Russell, la protoĂ©toile se manifeste d'abord dans la rĂ©gion des gĂ©antes rouges et sa luminositĂ© diminue rapidement, pendant que sa tempĂ©rature augmente : elle descend la ligne de Hayashi[11] - [15]. Au centre de la protoĂ©toile, lorsque la tempĂ©rature atteint environ un million de degrĂ©s (10⁶ K), la fusion du deutĂ©rium commence (c'est la premiĂšre fusion nuclĂ©aire au sein de la protoĂ©toile)[16]. Puis Ă  une dizaine de millions de degrĂ©s (10⁷ K) la tempĂ©rature est suffisante pour dĂ©clencher la chaĂźne proton-proton (fusion de l’hydrogĂšne en hĂ©lium)[14]. Lors de cette phase la contraction cesse : la pression cinĂ©tique due Ă  l’agitation thermique des particules et la pression radiative sont suffisamment importantes pour contrebalancer la pression gravitationnelle. La protoĂ©toile devient alors une Ă©toile Ă  part entiĂšre, situĂ©e sur la sĂ©quence principale du diagramme de Hertzsprung-Russell[11] .

SĂ©quence principale

Sous l’effet de la contraction, le noyau de l’étoile (sa partie centrale) atteint des valeurs de pression et de tempĂ©rature extrĂȘmes, qui vont jusqu’à l’allumage des rĂ©actions thermonuclĂ©aires (voir plus haut). L’étoile entre alors dans ce qu’on appelle la sĂ©quence principale, pĂ©riode pendant laquelle son noyau, initialement et essentiellement constituĂ© d’hydrogĂšne et d’hĂ©lium, va progressivement se transformer en hĂ©lium.

Durant cette pĂ©riode, l’antagonisme Ă©nergie libĂ©rĂ©e / gravitation concourt Ă  la stabilitĂ© de l’astre : si le flux d’énergie venant du noyau vient Ă  diminuer, la contraction qui s’ensuit accĂ©lĂšre le rythme de production d’énergie qui stoppe la contraction ; inversement, un emballement de la production d’énergie entraĂźne une dilatation de l’étoile, donc son refroidissement, et l’emballement s’arrĂȘte. Ainsi, il en rĂ©sulte une grande stabilitĂ© de l’étoile qui est dĂ©crite dans la thĂ©orie de la structure interne stellaire sous l’appellation « pic de Gamow » : c’est une sorte de thermostat stellaire.

Fin d’une Ă©toile

La NĂ©buleuse du Crabe forme le rĂ©manent de supernova d’une explosion observĂ©e par les astronomes d’extrĂȘme Orient en l’an 1054.

Plus une Ă©toile est massive, plus elle consomme rapidement son hydrogĂšne. Une grosse Ă©toile sera donc trĂšs brillante, mais aura une courte durĂ©e de vie. Lorsque le combustible nuclĂ©aire se fait trop rare dans le noyau de l’étoile, les rĂ©actions de fusion s’arrĂȘtent. La pression de rayonnement maintenue par ces rĂ©actions ne compensant plus les forces de gravitation, l’étoile s’effondre sur elle-mĂȘme. Plus une Ă©toile est grosse, plus la fin de son existence sera cataclysmique, pouvant aller jusqu’à prendre la forme d’une gigantesque explosion (supernova, voire hypernova) suivie de la formation d’une Ă©toile Ă  neutrons (pulsar, magnĂ©tar, etc.) voire dans les cas extrĂȘmes (selon la masse de l’étoile) d’un trou noir.

Types d’étoiles

Les astronomes classent les Ă©toiles en utilisant la tempĂ©rature effective et la luminositĂ©. Cette classification Ă  deux paramĂštres permet de dĂ©finir des types spectraux (luminositĂ©) variant de VI Ă  I. Les naines par exemple (dont le Soleil) sont classĂ©es V. Parmi ces classes on distingue diffĂ©rentes catĂ©gories liĂ©es Ă  la tempĂ©rature de surface. On distingue ainsi les naines noires, brunes, rouges, jaunes et blanches, les gĂ©antes rouges et bleues, les supergĂ©antes rouges, les Ă©toiles Ă  neutrons et les trous noirs. Si la plupart des Ă©toiles se placent facilement dans l’une ou l’autre de ces catĂ©gories, il faut garder en tĂȘte qu’il ne s’agit que de phases temporaires. Au cours de son existence, une Ă©toile change de forme et de couleur, et passe d’une catĂ©gorie Ă  une autre.

Naines brunes

Les naines brunes ne sont pas des Ă©toiles, mais des objets substellaires qualifiĂ©s parfois d'« Ă©toiles manquĂ©es ». Leur masse est situĂ©e entre celles des petites Ă©toiles et des grosses planĂštes. En effet, au moins 0,08 masse solaire est nĂ©cessaire pour qu’une proto-Ă©toile amorce des rĂ©actions thermonuclĂ©aires et devienne une vĂ©ritable Ă©toile. Les naines brunes ne sont pas suffisamment massives pour dĂ©marrer ces rĂ©actions. Elles peuvent rayonner cependant faiblement par contraction gravitationnelle.

Naines rouges

Vue d’artiste d’une naine rouge.

Les naines rouges sont de petites Ă©toiles rouges. On les considĂšre comme les plus petites Ă©toiles en tant que telles, car les astres plus petits comme les naines blanches, les Ă©toiles Ă  neutrons et les naines brunes ne consomment pas de carburant nuclĂ©aire. La masse des naines rouges est comprise entre 0,08 et 0,8 masse solaire. Leur tempĂ©rature de surface entre 2 500 et 5 000 K leur confĂšre une couleur rouge. Les moins massives d’entre elles (au-dessous de 0,35 masse solaire environ) sont entiĂšrement convectives. Ces Ă©toiles brĂ»lent lentement leur carburant, ce qui leur assure une trĂšs longue existence. Elles sont les plus abondantes : au moins 80 % des Ă©toiles de notre Galaxie sont des naines rouges.

La plus proche voisine du Soleil, Proxima du Centaure, en est une. Il en est de mĂȘme du second systĂšme stellaire le plus proche du SystĂšme solaire, l’étoile de Barnard Ă©tant aussi une naine rouge.

Naines jaunes

Le Soleil est un exemple de naine jaune.

Les naines jaunes sont des Ă©toiles de taille moyenne — les astronomes ne classent les Ă©toiles qu’en naines ou en gĂ©antes. Leur tempĂ©rature de surface est d’environ 6 000 K et elles brillent d’un jaune vif, presque blanc. À la fin de son existence, une naine jaune Ă©volue en gĂ©ante rouge, qui en expulsant ses couches externes — dĂ©ployant alors une nĂ©buleuse —, dĂ©voile une naine blanche.

Le Soleil est une naine jaune typique.

GĂ©antes rouges

La phase gĂ©ante rouge annonce la fin d’existence de l’étoile, qui atteint ce stade lorsque son noyau a Ă©puisĂ© son principal carburant, l’hydrogĂšne : des rĂ©actions de fusion de l’hĂ©lium se dĂ©clenchent, et tandis que le centre de l’étoile se contracte sous l'effet de l'accroissement de sa gravitation interne, ses couches externes gonflent sous l'effet de l'Ă©nergie dĂ©gagĂ©e par la fusion d'HĂ©lium, refroidissent et rougissent. TransformĂ© en carbone et en oxygĂšne, l’hĂ©lium s’épuise Ă  son tour et l’étoile s’éteint, sa taille et donc son Ă©nergie gravitationnelle Ă©tant insuffisante pour dĂ©clencher les rĂ©actions de fusion de l'oxygĂšne. Les couches externes de l’astre s’éloignent et son centre se contracte, dĂ©voilant une naine blanche.

Géantes, géantes lumineuses, supergéantes et hypergéantes

Sur le Diagramme de Hertzsprung-Russell, au-delĂ  d'une certaine luminositĂ©, les Ă©toiles prennent successivement les noms de gĂ©ante, de gĂ©ante lumineuse, de supergĂ©ante et d'hypergĂ©ante. Dans le cas des Ă©toiles gĂ©antes, lorsque le noyau d’une gĂ©ante bleue ne contient plus d’hydrogĂšne, la fusion de l’hĂ©lium prend le relais. Ses couches externes enflent et sa tempĂ©rature de surface diminue. Elle devient alors selon sa masse une gĂ©ante rouge ou une supergĂ©ante rouge.

L’étoile fabrique ensuite des Ă©lĂ©ments de plus en plus lourds : titane, chrome, fer, cobalt, nickel, etc. À ce stade, les rĂ©actions de fusion s’arrĂȘtent et l’étoile devient instable. Elle explose en une supernova et laisse derriĂšre elle un Ă©trange noyau de matiĂšre qui demeurera intact et qui deviendra, selon sa masse, une Ă©toile Ă  neutrons ou un trou noir.

Les étoiles géantes lumineuses sont des étoiles de classe de luminosité II.

Les supergéantes et les hypergéantes sont quant à elles les étoiles les plus massives et lumineuses de l'univers observable.

Étoiles variables lumineuses bleues

Une étoile variable lumineuse bleue est une hypergéante bleue à luminosité variable qui expulse occasionnellement de grandes quantités de matiÚre. Elle peut évoluer en étoile Wolf-Rayet et finalement terminer en supernova.

Étoiles Wolf-Rayet

Les étoiles Wolf-Rayet sont des étoiles trÚs massives en fin de vie qui expulsent de trÚs grandes quantités de matiÚre sous forme de vents solaires à haute vitesse si intenses qu'ils forment un nuage autour de celle-ci. Ainsi on ne peut observer directement sa surface comme pour les autres étoiles mais seulement la matiÚre qu'elle éjecte. Elles ont une durée de vie trÚs brÚve de seulement quelques millions d'années, avant d'exploser en supernovÊ.

Étoiles de population III

Les Ă©toiles de population III sont un type d'Ă©toiles extrĂȘmement massives et lumineuses, observĂ©es pour la premiĂšre fois en 2015 dans la galaxie CR7[17], constituĂ©es exclusivement d'Ă©lĂ©ments lĂ©gers (hydrogĂšne et hĂ©lium, avec peut-ĂȘtre un peu de lithium), qui seraient les premiĂšres Ă©toiles formĂ©es au commencement de l'Univers, environ 400 millions d'annĂ©es aprĂšs le Big Bang.

Naines blanches

Une naine blanche en orbite autour de Sirius (vue d’artiste).
Une naine blanche exhalant une nébuleuse à symétrie rectangulaire, la Nébuleuse du Rectangle rouge.

Les naines blanches sont les rĂ©sidus de l’évolution des Ă©toiles de faible masse (entre ~0,8 et 5 Ă  8 masses solaires). Le Soleil ayant (par dĂ©finition) une masse d’une masse solaire, il finira aussi en naine blanche. Les naines blanches sont des Ă©toiles « mortes » puisqu’elles ne sont plus le lieu de rĂ©actions thermonuclĂ©aires produisant de la chaleur. Cependant, elles sont initialement trĂšs chaudes et de couleur relativement blanche (voir Loi de Wien). Petit Ă  petit, elles se refroidissent par rayonnement, pour devenir des astres froids. Leur taille est plus ou moins Ă©gale Ă  celle de la Terre.

Les naines blanches, comme les Ă©toiles Ă  neutrons sont constituĂ©es de matiĂšre dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©e. La densitĂ© moyenne d’une naine blanche est telle qu’une cuillĂšre Ă  thĂ© de matiĂšre d’une telle Ă©toile aurait, sur Terre, le poids d’un Ă©lĂ©phant, soit environ t cm−3. En fait, dans cette matiĂšre, les Ă©lectrons, Ă©tant trĂšs proches les uns des autres, commencent alors Ă  se repousser Ă©nergiquement. Le facteur principal de la pression provient alors du principe d'exclusion de Pauli ; c’est la pression de dĂ©gĂ©nĂ©rescence qui s’oppose Ă  celle de la gravitation. La naine blanche est donc en Ă©quilibre malgrĂ© l’absence de fusion nuclĂ©aire en son noyau. La pression des Ă©lectrons peut supporter une masse de 1,44 fois celle du Soleil : c’est la limite de Chandrasekhar.

Si une naine blanche devient plus massive (en aspirant la matiĂšre d’une autre Ă©toile, par exemple), elle explose en supernova et elle est largement pulvĂ©risĂ©e en nĂ©buleuse. C’est le type Ia des supernovas thermonuclĂ©aires.

Procyon B et Sirius B sont des naines blanches.

Naines noires

Comme une plaque chauffante qu’on Ă©teint, les naines blanches se refroidissent inexorablement. Toutefois, cela se fait trĂšs lentement, en raison de leur surface Ă©missive fortement rĂ©duite (de la taille d'une planĂšte tellurique) comparĂ©e Ă  leur masse (de l'ordre de celle du Soleil). Elles perdent peu Ă  peu leur Ă©clat et deviennent invisibles au bout d’une dizaine de milliards d’annĂ©es. Ainsi, toute naine blanche se transforme en naine noire.

L’Univers, vieux de 13,7 milliards d’annĂ©es, est encore trop jeune pour avoir produit des naines noires.

AprĂšs sa mort, le Soleil deviendra une naine blanche puis une naine noire. Ce sort l’attend dans environ 15 milliards d’annĂ©es.

Étoiles à neutrons et trous noirs

Les Ă©toiles Ă  neutrons sont trĂšs petites mais trĂšs denses. Elles concentrent la masse d’une fois et demi celle du Soleil dans un rayon d’environ dix kilomĂštres. Ce sont les vestiges d’étoiles trĂšs massives de plus de dix masses solaires dont le cƓur s’est contractĂ© pour atteindre des valeurs de densitĂ© extraordinairement Ă©levĂ©es, comparables Ă  celles du noyau atomique.

Lorsqu’une Ă©toile massive arrive en fin de vie, elle s’effondre sur elle-mĂȘme, en produisant une impressionnante explosion appelĂ©e supernova. Cette explosion disperse la majeure partie de la matiĂšre de l’étoile dans l’espace tandis que le noyau se contracte et se transforme en une Ă©toile Ă  neutrons[Note 5]. Ces objets possĂšdent des champs magnĂ©tiques trĂšs intenses (pour les plus intenses, on parle de magnĂ©tar). Le long de l’axe magnĂ©tique se propagent des particules chargĂ©es, Ă©lectrons par exemple, qui produisent un rayonnement synchrotron.

Le moment cinĂ©tique de l’étoile Ă©tant conservĂ© lors de l’effondrement du noyau, l’étoile Ă  neutrons possĂšde une vitesse de rotation extrĂȘmement Ă©levĂ©e, pouvant atteindre le millier de tours par seconde. Si par chance un observateur sur Terre regarde dans la direction d’une Ă©toile Ă  neutrons et que la ligne de visĂ©e est perpendiculaire Ă  l’axe de rotation de l’étoile, celui-ci verra alors le rayonnement synchrotron des particules chargĂ©es se dĂ©plaçant sur les lignes de champ magnĂ©tique. Ce phĂ©nomĂšne de phare tournant s’appelle le phĂ©nomĂšne de pulsar. On trouve des pulsars dans des restes de supernovas, le plus cĂ©lĂšbre Ă©tant le pulsar de la nĂ©buleuse du Crabe, nĂ© de l’explosion d’une Ă©toile massive. Cette supernova fut observĂ©e par les astronomes chinois depuis le matin du , en plein jour pendant trois semaines et durant la nuit pendant prĂšs de deux ans.

Parfois, le noyau de l’étoile morte est trop massif pour devenir une Ă©toile Ă  neutrons. Il se contracte inexorablement jusqu’à former un trou noir.

Étoiles variables

L’allure asymĂ©trique de Mira, une Ă©toile variable oscillante (NASA, tĂ©lescope Hubble).

Alors que la plupart des étoiles sont de luminosité presque constante, comme le Soleil qui ne possÚde pratiquement pas de variation mesurable (environ 0,01 % sur un cycle de 11 ans), la luminosité de certaines étoiles varie de façon perceptible sur des périodes de temps beaucoup plus courtes, parfois de façon spectaculaire.

SystĂšmes stellaires

Les Ă©toiles se forment rarement seules. Lorsqu’un nuage de gaz (proto-stellaire) donne naissance Ă  un amas d’étoiles, l’ensemble des Ă©toiles de cet amas ne semble pas se distribuer au hasard, mais semble suivre une loi de distribution dite fonction de masse initiale (abrĂ©gĂ© IMF en anglais), dont on sait peu de chose actuellement ; elle rend compte de la proportion d’étoiles en fonction de leur masse. On ne sait pas si cette fonction IMF dĂ©pend de la composition chimique du nuage proto-stellaire. La fonction la plus adoptĂ©e actuellement a Ă©tĂ© proposĂ©e par Edwin Salpeter et semble donner des rĂ©sultats satisfaisants pour l’étude des amas de la Galaxie.

SystĂšmes binaires et multiples

Les systĂšmes binaires sont constituĂ©s de deux Ă©toiles liĂ©es gravitationnellement et orbitant l’une autour de l’autre. L’élĂ©ment le plus brillant est dit primaire et le moins brillant, secondaire. Lorsqu’un systĂšme comporte plus de deux composantes il est qualifiĂ© de systĂšme stellaire multiple.

Les systĂšmes binaires peuvent ĂȘtre dĂ©tectĂ©s par imagerie, lorsque le tĂ©lescope parvient Ă  rĂ©soudre la paire ; dans ce cas la binaire est dite visuelle. Dans d’autres cas, les deux compagnons ne peuvent ĂȘtre rĂ©solus, mais le dĂ©calage Doppler-Fizeau des raies spectrales permet de dĂ©tecter le mouvement orbital de l’une ou des deux Ă©toiles. Dans ce cas, la binaire est dite spectroscopique. Si un seul spectre est visible et varie on parle de binaire SB1, si le spectre des deux Ă©toiles est bien visible on parle de binaire SB2. Il est Ă©galement possible de dĂ©tecter le mouvement apparent dans le ciel de l’étoile binaire, qui correspond au mouvement orbital de l’étoile primaire si le secondaire est trĂšs peu lumineux ; dans ce cas, la binaire est dite astromĂ©trique. On parle enfin de binaire interfĂ©romĂ©trique lorsque le secondaire est dĂ©tectĂ© par interfĂ©romĂ©trie.

L’astronomie amateur parle de binaire apparente lorsque deux Ă©toiles Ă©loignĂ©es dans l’espace et non liĂ©es gravitationnellement se trouvent proches dans le ciel par effet de perspective.

Amas

Les amas stellaires sont des regroupements locaux d’étoiles liĂ©es gravitationnellement et formĂ©es en mĂȘme temps. De ce fait, ils constituent une population de rĂ©fĂ©rence pour Ă©tudier la durĂ©e de vie d’une Ă©toile en fonction de sa taille (voir diagramme de Hertzsprung-Russell). On peut s’en servir pour dĂ©terminer l’ñge des plus vieilles populations d’étoiles de notre Galaxie.

On distingue les amas ouverts (AO) constituĂ©s de quelques dizaines Ă  quelques milliers d’étoiles et gĂ©nĂ©ralement de forme quelconque et les amas globulaires (AG) constituĂ©s de plusieurs milliers Ă  plusieurs millions d’étoiles.

Les AO sont jeunes, de quelques dizaines Ă  quelques centaines de millions d’annĂ©es. Parmi les plus vieux, M67 (4,6 milliards d’annĂ©es comme le Soleil) est aussi parmi les plus gros. Dans notre galaxie, les AO sont riches en mĂ©taux (typiquement comme le Soleil). Les AG sont de forme sphĂ©rique d’oĂč leur nom. Leurs Ă©toiles sont pauvres en mĂ©taux et ils comptent parmi les objets les plus vieux de la Galaxie. Ils se rĂ©partissent dans le sphĂ©roĂŻde de la Galaxie qu’on appelle le halo. Leur Ăąge est compris entre environ 10 et 13,5 milliards d’annĂ©es. Omega du Centaure est parmi les plus gros. Sa population stellaire n’est pas unique ce qui montre qu’il a eu une origine Ă©talĂ©e dans le temps permettant la formation de plusieurs d’entre elles (au moins trois). Il est considĂ©rĂ© comme pouvant ĂȘtre le rĂ©sidu d’une galaxie naine ayant Ă©tĂ© capturĂ©e par la Voie lactĂ©e. NGC 6397 est au contraire un amas Ă  population stellaire unique avec une abondance en mĂ©taux d’un centiĂšme de celle du Soleil. L’AG le plus pauvre en mĂ©taux connu est M92 avec presque un milliĂšme de l’abondance solaire.

Associations

Les associations stellaires sont semblables aux amas, Ă  ceci prĂšs qu’elles ne constituent pas un systĂšme liĂ© gravitationnellement. Aussi les associations se dispersent-elles au bout d’un certain temps. Exemple d’association : les associations O-B constituĂ©es principalement d’étoiles trĂšs massives et trĂšs chaudes. On peut les considĂ©rer comme des petits amas ouverts trĂšs jeunes prĂ©sentant encore beaucoup de gaz ionisĂ© dans le voisinage des Ă©toiles. On les rencontre dans notre Galaxie principalement dans les bras.

Galaxies

Une galaxie est un vaste ensemble d’étoiles. Les galaxies diffĂšrent des amas par leur taille (plusieurs centaines de milliards d’étoiles contre quelques milliers Ă  quelques millions pour les amas stellaires), leur organisation et leur histoire.

Constellations

En observant le ciel nocturne, l’ĂȘtre humain a imaginĂ© que les Ă©toiles les plus brillantes pouvaient constituer des figures. Ces regroupements diffĂšrent gĂ©nĂ©ralement d’une Ă©poque Ă  une autre et d’une civilisation Ă  une autre. Les figures devenues traditionnelles, souvent en rapport avec la mythologie grecque, sont appelĂ©es constellations.

Les Ă©toiles d’une constellation n’ont a priori rien en commun, si ce n’est d’occuper, vues de la Terre, une position voisine dans le ciel. Elles peuvent ĂȘtre trĂšs Ă©loignĂ©es les unes des autres. Toutefois, l’Union astronomique internationale a dĂ©fini une liste normalisĂ©e des constellations, attribuant Ă  chacune une rĂ©gion du ciel, afin de faciliter la localisation des objets cĂ©lestes.

SystÚmes planétaires

Les Ă©toiles peuvent ĂȘtre accompagnĂ©es de corps gravitant autour d’elles. Ainsi, le SystĂšme solaire est composĂ© d’une Ă©toile centrale, le Soleil, accompagnĂ© de planĂštes, comĂštes, astĂ©roĂŻdes. Depuis 1995, plusieurs milliers d'exoplanĂštes ont Ă©tĂ© dĂ©couvertes autour d’autres Ă©toiles que le Soleil, faisant perdre au SystĂšme solaire son caractĂšre supposĂ© unique. Tous ces systĂšmes planĂ©taires sont dĂ©couverts de façon indirecte. La premiĂšre Ă©toile autour de laquelle des planĂštes ont Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ©es par des mesures vĂ©locimĂ©triques est 51 Peg (observations rĂ©alisĂ©es Ă  l’OHP avec le spectrographe ÉLODIE). De nombreux autres systĂšmes planĂ©taires ont depuis Ă©tĂ© dĂ©couverts. En raison des limitations actuelles de dĂ©tection, ils prĂ©sentent des caractĂ©ristiques semblables, avec des planĂštes gĂ©antes sur des orbites trĂšs excentriques : on les nomme des « Jupiter chauds ». La majoritĂ© de ces Ă©toiles sont plus riches en mĂ©taux que le Soleil. Les statistiques sur ces systĂšmes planĂ©taires permettent de conclure que le SystĂšme solaire n’a pour l’instant pas d’équivalent. Depuis l’espace, la traque des systĂšmes planĂ©taires par photomĂ©trie a commencĂ© avec le satellite CoRoT (CNES). Celui-ci a Ă©tĂ© relayĂ© en 2009 par le satellite amĂ©ricain Kepler.

Notes et références

Notes

  1. Jupiter, Saturne et Neptune ont un rayonnement (thermique) intrinsÚque de l'ordre du flux reçu du Soleil, voire supérieur, mais celui-ci est émis principalement dans l'infrarouge, étant donné la faible température de ces objets. Cependant, les planÚtes surchauffées orbitant prÚs de leur étoile peuvent atteindre des températures de plusieurs milliers de degrés au point que ces objets émettent une fraction non négligeable de rayonnement dans le domaine visible.
  2. Le mystÚre de la nature exacte des étoiles a perduré longtemps, comme en témoignent les deux premiers vers du poÚme The Star de Jane Taylor, composé au début du dix-neuviÚme siÚcle : Twinkle, twinkle, little star, How I wonder what you are.. Ce poÚme constitue aussi les paroles d'une célÚbre berceuse.
  3. En 1880, dans son traité d'astronomie "l'astronomie populaire", l'astronome Camille Flammarion décrit les étoiles comme des "soleils de l'espace".
  4. SĂ©quence que l’on peut retenir par l’astuce mnĂ©motechnique suivante : ce sont les initiales de la phrase anglaise Oh, Be A Fine Girl/Guy, Kiss Me.
  5. Sa structure et sa composition sont plus complexes qu’une simple boule de neutrons, ainsi Ă  sa surface on peut trouver une croĂ»te de fer et d’autres Ă©lĂ©ments.

Références

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Voir aussi

Bibliographie

  • Marc SĂ©guin et BenoĂźt Villeneuve, Astronomie & astrophysique : cinq grandes idĂ©es pour explorer et comprendre l'univers, Paris, Masson, , 550 p. (ISBN 978-2-225-84994-7)
  • Joachim Herrmann, Atlas de l'astronomie, Paris, Le Livre de Poche, coll. « encyclopĂ©dies d’aujourd’hui », , 287 p. (ISBN 978-2-253-06453-4)

Articles connexes

Liens externes

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