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Rigel

Beta Orionis (β Ori) est un système stellaire au minimum triple. Le système est couramment nommé Rigel, bien que le nom ne s'applique officiellement qu'à l'étoile principale du système, β Ori A. L'étoile la plus brillante du système, β Ori A ou Rigel, est une étoile supergéante bleue environ 40 000 fois plus lumineuse et à peu près 78,9 fois plus grande que le Soleil. Elle est la sixième étoile la plus brillante du ciel et, en particulier, la plus brillante de la constellation d'Orion[3].

Rigel
β Orionis
Données d'observation
(époque J2000.0)
Ascension droite 05h 14m 32,3s
Déclinaison −08° 12 06
Constellation Orion
Magnitude apparente 0,12 (A) / 6,7 (B+C)

Localisation dans la constellation : Orion

(Voir situation dans la constellation : Orion)
Caractéristiques
Type spectral B8Ia (A) / B9V (B) / B9V (C)
Indice U-B −0,66 (A)
Indice B-V −0,03 (A)
Indice R-I −0,02 (A)
Variabilité α Cygni[1]
Astrométrie
Vitesse radiale 20,7 km/s
Mouvement propre μα = 1,87 mas/a
μδ = −0,56 mas/a
Parallaxe 3,78 ± 0,34 mas
Distance 863±75 a.l. (265 pc)
Magnitude absolue −6,69 ± 0,45
Caractéristiques physiques
Masse 17 (A)[SAC 1] / 2,5 (B) / 1,9 (C) M
Rayon 78,9 (A)[SAC 1] R
Luminosité ~40 000 (A)[TBS 1] L
Température 10 000 (A) K
Âge 8 ± 106 a
Composants stellaires
Composants stellaires Système ternaire : binaire visuelle (A / B+C), binaire spectroscopique (B / C)
Binaire
Compagnon Rigel B+C
Demi-grand axe (a) > 2 200 ua
Période (P) j
Inclinaison (i) °
Argument du périastre (ω) °
Longitude du nœud ascendant (Ω) °
Époque du périastre (τ) JJ

Autres désignations

Algebar, Elgebar, β Ori, 19 Ori (Flamsteed), HD 34085, HR 1713, HIP 24436, SAO 131907, FK5 194, BD-08°1063, CCDM J05145 -0812A, GC 6410[2]

Caractéristiques physiques

Comparaison de Rigel avec le Soleil.


De magnitude apparente 0,12, c'est la sixième étoile la plus brillante du ciel. Elle est même légèrement plus brillante que l'étoile α, Bételgeuse (les magnitudes sont très proches, d'où la confusion lors du classement par Johann Bayer).

Rigel se situe à une distance de 790 à 950 années-lumière de la Terre, trop loin pour être connue avec précision par la mesure de sa parallaxe, même si la meilleure estimation du satellite Hipparcos donne 863 années-lumière. Il est possible d'en déduire que la magnitude absolue de Rigel est de l'ordre de -6,7, ce qui en fait une étoile extrêmement lumineuse.

Elle est de type spectral B8Ia, une supergéante bleue, 40 000 fois plus lumineuse que le Soleil dans la lumière visible. Si on ajoute la puissance rayonnée dans l'ultraviolet, la puissance émise est 66 000 fois celle du Soleil[TBS 2]. Avec un diamètre de 58 à 74 fois celui du Soleil, Rigel s'étendrait jusqu'à l'orbite de Mercure dans le système solaire[SAC 1]. Elle est un peu plus grande que Canopus et n'est dépassée en taille que par Antarès et Bételgeuse parmi les étoiles de première magnitude[TBS 2].

Comme beaucoup de supergéantes, Rigel est légèrement variable, de façon irrégulière, de 3 à 30 % sur une période de 25 jours en moyenne. Cette variabilité proviendrait de pulsations de la surface de l'étoile.

Rigel a une masse de l'ordre de 17 fois celle du Soleil[SAC 1], et elle est vouée à produire une supernova et terminera probablement sa vie sous la forme d'un trou noir.

Environnement stellaire

Réflexion de la lumière intense de Rigel sur la nébuleuse de la Tête de Sorcière.

Rigel est l'étoile principale d'un système ternaire, ternaire signifiant que l'étoile, apparente depuis la Terre, est en réalité un système composé, comme la plupart des étoiles visibles depuis la terre, de plusieurs étoiles (même si ternaire signifie explicitement 3 étoiles) liées par la gravité dont lesquelles orbitent ces deux compagnons, Rigel B et Rigel C, tous deux de classe spectrale B9 et de magnitude (apparente) 10,4. Rigel B et Rigel C sont distant l'un l'autre de 28 UA, soit près de la distance Soleil -- Pluton et orbitent autour de Rigel à environ 2 000 UA, soit 300 milliards de kilomètres, environ 70 fois la distance Soleil -- Neptune. La variabilité de Rigel a parfois été expliquée par la présence d'une quatrième étoile dans le système, mais cette explication ne fait pas l'unanimité.

Rigel évolue dans une région riche en nébuleuses et éclaire plusieurs nuages de poussière, comme la Nébuleuse de la Tête de Sorcière (IC 2118).

Rigel est vraisemblablement un membre lointain d'une vaste association d'étoiles liées par l'âge, l'association OB1 d'Orion, incluant la ceinture d'Orion, les étoiles illuminant la nébuleuse d'Orion et les autres étoiles bleues-blanches de la constellation. On la classe cependant plus souvent dans l'association R1 de Taureau/Orion, réservant l'association OB1 d'Orion à des étoiles plus jeunes et plus proches de la nébuleuse d'Orion.

Rigel (à gauche) et la nébuleuse de la Tête de Sorcière.

Noms

Rigel est le nom de l'étoile approuvé par l'Union astronomique internationale le [4].

Cette dénomination est très anciennement attestée en Occident : depuis la fin du Xe siècle. C'est une abréviation de l'arabe ancien Rijl al-jawzāʾ, « le pied d'al-jawzāʾ ». Le terme arabe date d'avant l'influence grecque ; al-jawzāʾ désigne un personnage féminin (l'« elgeuse » de Bételgeuse) dont la constellation se situait à l'emplacement d'Orion[5].

Après les traductions de Ptolémée, Rigel a également été nommée par les astronomes arabophones Rijl al-jabbār, où al-jabbār, le géant, désigne la constellation d'Orion[6]. Le nom de l'étoile a aussi été abrégé en occident en Algebar[7]ou Elgebar beaucoup moins utilisées.

Notes et références

  1. (en) N. N Samus', E. V. Kazarovets et al., « General catalogue of variable stars: Version GCVS 5.1 », Astronomy Reports, vol. 61, no 1, , p. 80 (DOI 10.1134/S1063772917010085, Bibcode 2017ARep...61...80S, lire en ligne)
  2. (en) * bet Ori -- Blue supergiant star sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  3. Science et Vie, Le ciel de février 2015. La variabilité de Rigel et de Bételgeuse fait que cette dernière est parfois plus brillante que Rigel.
  4. (en) « Table 1: Star Names Approved by WGSN as of 20 July 2016 », Bulletin of the IAU Working Group on Star Names, no 1, (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  5. (en) Paul Kunitzsch et Tim Smart, A Dictionary of Modern Star names : A Short Guide to 254 Star Names and Their Derivations, Cambridge, Sky Publishing Corp., , 66 p. (ISBN 978-1-931559-44-7) p 46, voir aussi p 45 et p 42.
  6. Kunitzsch et Smart 2006, p. 46.
  7. On trouve les deux appellations, Rigel et Algebar, dans une édition imprimée des tables alphonsines datant de 1492, voir Paul Kunitzsch, « The Star Catalogue Commonly Appended to the Alfonsine Tables », Journal for the History of Astronomy, vol. 17, no 49, , p. 89–98 (Bibcode 1986JHA....17...89K, lire en ligne), p 90 et note 32 p 97.

Voir aussi

Bibliographie

  • Fred Schaaf The Brightest Stars, Wiley, 2008 :
  1. p. 158
  2. p. 159
  • Philipp M. Bagnall The Star Atlas Companion, Springer, 2012:
  1. p. 326

Articles connexes

Liens externes

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