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Parsec

Le parsec (/paʁ.sΔk/)[1], de symbole pc, est une unitĂ© de longueur utilisĂ©e en astronomie. Il est dĂ©fini comme valant exactement 648 000/π unitĂ©s astronomiques, soit environ 3,26 annĂ©es-lumiĂšre.

Parsec
Ancienne définition du parsec (la représentation schématique n'est pas à l'échelle).
Ancienne définition du parsec (la représentation schématique n'est pas à l'échelle).
Informations
Unité de
 longueur
Symbole pc

Le nom parsec est la contraction de « parallaxe-seconde », une expression se rapportant à sa définition historique, désormais obsolÚte (cf. figure).

Terminologie

« Parsec »[1] - [2] - [3] est emprunté à l'anglais parsec[1], mot-valise[4] proposé par l'astronome britannique Herbert Hall Turner à partir de par[allax] (en français, « parallaxe ») et de sec[ond] (« seconde »)[1].

D'aprÚs Frédéric Arenou[4], le parsec a été utilisé pour la premiÚre fois en par l'astronome allemand Hermann Kobold, sous le nom de Sternweite (littéralement « distance stellaire » en allemand)[5]. En 1913, l'astronome britannique Frank Watson Dyson propose de nommer l'unité macron[6] et Turner astron[7]. Le terme de macron fut rejeté par Frank Watson Dyson, par crainte d'une confusion avec le terme micron[8].

En , la commission « Notations » de l'Union astronomique internationale suggÚre l'utilisation de l'année-lumiÚre, « surtout dans les articles populaires », et du parsec, « ou de préférence une unité dix fois plus grande avec un nom distinct »[9].

DĂ©finition

DĂ©finition historique

Historiquement, le parsec est dĂ©fini comme la distance Ă  laquelle une unitĂ© astronomique (ua) sous-tend un angle d’une seconde d'arc. Autrement dit, la distance Ă  partir de laquelle on verrait la distance Terre-Soleil, sous un angle d'une seconde d'arc. Cette dĂ©finition est nĂ©anmoins lĂ©gĂšrement ambiguĂ« et n'avait par ailleurs jamais Ă©tĂ© officialisĂ©e, ce qui conduisait Ă  des variations, certes faibles, mais inutilement prĂ©sentes, de la valeur (en unitĂ©s du SystĂšme international) adoptĂ©e pour cette unitĂ©. La dĂ©finition du parsec a donc Ă©tĂ© prĂ©cisĂ©e et Ă  la mĂȘme occasion officialisĂ©e en note de la rĂ©solution B2 adoptĂ©e lors de l'assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de l'Union astronomique internationale de 2015.

DĂ©finition

Selon la note 4 de la rĂ©solution B2 adoptĂ©e lors de l'assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de l'Union astronomique internationale de 2015, « le parsec est dĂ©fini comme [valant] exactement 648 000/π unitĂ©s astronomiques »[N 1] - [10].

Interprétation géométrique de cette valeur

La nouvelle définition correspond au rayon d'un cercle dont l'arc, soutenu par un angle au centre d'une seconde d'arc, mesure exactement une unité astronomique.

Démonstration que l'interprétation géométrique correspond à cette valeur

Avec la nouvelle dĂ©finition, un demi-cercle (arc de cercle d'un support angulaire de π radians) d'un parsec de rayon a une longueur de π parsecs, soit exactement 648 000 unitĂ©s astronomiques. π radians Ă©tant strictement Ă©gaux Ă  648 000 secondes d'arc, l'arc de cercle soutenu par un angle d'une seconde d'arc mesure exactement une unitĂ© astronomique.

Interprétation physique et lien avec la définition historique

La définition actuelle (2015) donne une valeur exacte au parsec en termes d'unités astronomiques (l'unité astronomique a été définie exactement en 2012 en unités du SystÚme international), mais la définition officielle ne donne aucune interprétation physique de celle-ci et ne la relie pas à la définition historique.

Différence avec la définition historique

L’ancienne dĂ©finition (voir la figure plus haut) signifiait qu'un parsec avait une longueur de ua, avec .

Ainsi, , ce qui donne une diffĂ©rence avec la nouvelle dĂ©finition de (environ 200 km).

Équivalences

L'unitĂ© astronomique (ua) Ă©tant exactement dĂ©finie dans le SystĂšme international comme valant 149 597 870 700 mĂštres (rĂ©solution de l'UAI de 2012), un parsec vaut exactement (96 939 420 213 600 000/π) mĂštres, soit environ 3,085 677 581 Ă— 1016 m[10].

L'annĂ©e-lumiĂšre (al) Ă©tant Ă©galement dĂ©finie exactement dans le SystĂšme international (1 al = 365,25 j × 86 400 s/j × 299 792 458 m/s = 9 460 730 472 580 800 m), un parsec vaut exactement (96 939 420 213 600 000/(9 460 730 472 580 800 π)) annĂ©es-lumiĂšre, ce qui se simplifie en (10 246 429 500/(999 992 651 π)) annĂ©es-lumiĂšre, soit environ 3,261 56 al.

Pour récapituler :

  • 1 parsec = 648 000/π unitĂ©s astronomiques ≈ 206 264,806 247 ua ;
  • pc = 96 939 420 213 600 000/π mĂštres ≈ 3,085 677 581 Ă— 1016 m ;
  • pc = 96 939 420 213 600 000/9 460 730 472 580 800 π annĂ©es-lumiĂšre ≈ 3,261 563 777 al.

Notation

Le symbole du parsec est pc[2] - [3] - [11]. Ses multiples et sous-multiples utilisent les prĂ©fixes du SystĂšme international d'unitĂ©s : kpc pour le kiloparsec (1 000 parsecs), Mpc pour le mĂ©gaparsec (un million de parsecs), Gpc pour le gigaparsec (un milliard de parsecs).

Usage

Cette unitĂ© rĂ©sulte de l’application d’une mĂ©thode trigonomĂ©trique dite « mĂ©thode de la parallaxe », servant Ă  dĂ©terminer la distance sĂ©parant un observateur d’un objet Ă©loignĂ© quelconque, Ă  la mesure de la distance des objets cĂ©lestes. Pour des raisons pratiques, les astronomes expriment souvent les distances des objets astronomiques en parsecs plutĂŽt qu’en annĂ©es-lumiĂšre. Cette unitĂ© permet une conversion directe des valeurs observĂ©es en distance : si la parallaxe annuelle d’une Ă©toile est mesurĂ©e en secondes d’arc, alors la distance entre cette Ă©toile et le Soleil, exprimĂ©e en parsecs, est Ă©gale Ă  l’inverse de cette valeur. La magnitude absolue et le module de distance sont deux unitĂ©s dĂ©rivĂ©es du parsec, et l'expression des distances en parsecs facilite la manipulation de ces donnĂ©es.

Les premiĂšres mesures de distance interstellaire (l’étoile 61 Cygni par Friedrich Wilhelm Bessel en 1838) furent effectuĂ©es en utilisant la largeur de l’orbite terrestre comme rĂ©fĂ©rence. Le parsec dĂ©riva de cette mĂ©thode. La dĂ©termination des distances des corps cĂ©lestes est l’objet principal de l’astromĂ©trie.

L’étoile la plus proche du Soleil, α Cen C (Proxima Centauri), se trouve Ă  1,316 parsec (4,28 annĂ©es-lumiĂšre). Les distances des autres objets cĂ©lestes n’appartenant pas au SystĂšme solaire sont bien plus grandes et se mesurent couramment en kiloparsecs (symbole kpc) ou mĂ©gaparsecs (symbole Mpc).

Les parallaxes ont des valeurs faibles : 0,76″ pour Proxima Centauri ; aussi, la mĂ©thode parallactique ne permet guĂšre de dĂ©terminer des distances stellaires supĂ©rieures Ă  cent parsecs environ, ce qui correspond Ă  des mesures de parallaxe infĂ©rieures Ă  dix millisecondes d’arc.

Entre 1989 et 1993, le satellite Hipparcos, lancĂ© par l’Agence spatiale europĂ©enne, a mesurĂ© la parallaxe d’environ cent mille Ă©toiles avec une prĂ©cision supĂ©rieure Ă  la milliseconde d’arc, ce qui a permis de dĂ©terminer la distance d’étoiles Ă©loignĂ©es de nous de plus d’un kiloparsec.

Calcul de la valeur d'un parsec

Selon une possible interprétation de la définition historique

Sur la figure 1, (d’échelle trĂšs rĂ©duite et ne respectant pas les valeurs angulaires), S est le Soleil, T la Terre et P un objet situĂ© Ă  un parsec du Soleil : par dĂ©finition, l’angle est Ă©gal Ă  une seconde d’arc (1″) et la distance TS vaut une unitĂ© astronomique (ua). GrĂące aux rĂšgles de trigonomĂ©trie, il est possible de calculer SP :

pc 206 264,806 245 48 ua.

Comme[12]

ua = 1,495 978 707 Ă— 1011 m,

on a :

pc 206 264,806 245 48 × 1,495 978 707 Ă— 1011 m

donc :

pc 3,085 677 581 467 2 Ă— 1016 m

c'est-Ă -dire :

pc 30 856 775 814 672 000 m.

Le choix d'une définition arbitraire mais désormais fixe de l'unité astronomique explique la précision des valeurs précédentes.

Approximations utiles

Sur le schĂ©ma ci-dessus, l'angle censĂ© ĂȘtre d'une seconde a une valeur bien supĂ©rieure, et par consĂ©quent l'hypotĂ©nuse est clairement plus longue que le cĂŽtĂ© adjacent. En rĂ©alitĂ©, pour un angle aussi petit, la diffĂ©rence de longueur entre les deux est trĂšs faible en valeur relative, et finalement l'hypotĂ©nuse vaut Ă  peine plus d'un parsec (autrement dit, un parsec est aussi bien la distance du Soleil Ă  l'Ă©toile lointaine que de la Terre Ă  l'Ă©toile lointaine).

Pour les trĂšs faibles valeurs d'angles (exprimĂ©s en radians), on peut faire l'approximation (dĂ©veloppement limitĂ© au premier ordre) ; de mĂȘme , d'oĂč l'affirmation suivant laquelle le cĂŽtĂ© adjacent et l'hypotĂ©nuse sont quasiment Ă©gaux. Dans le cas du parsec, x valant , l'erreur relative commise en confondant les deux cĂŽtĂ©s est infĂ©rieure Ă  , donc on commet (en utilisant ces formules) une erreur de l'ordre de la distance Paris-Brest, ce qui peut sembler important, mais est Ă©videmment nĂ©gligeable aux Ă©chelles astronomiques considĂ©rĂ©es.

Notes et références

Notes

  1. Traduction de l'anglais « The parsec is defined as exactly (648 000/π) au ».

Références

  1. Informations lexicographiques et étymologiques de « parsec » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales (consulté le ).
  2. Entrée « parsec », sur TERMIUM Plus, la banque de données terminologiques et linguistiques du gouvernement du Canada (consulté le ).
  3. (en) Entrée « parsec (pc) », dans Mohammad Heydari-Malayeri, An Etymological Dictionary of Astronomy and Astrophysics [« Un dictionnaire étymologique d'astronomie et d'astrophysique »], Paris, Observatoire de Paris, 2005-2015.
  4. FrĂ©dĂ©ric Arenou, « La naissance du parsec », L'Astronomie, vol. 124, no 23,‎ , p. 20-23 (Bibcode 2010LAstr.124...20A, lire en ligne, consultĂ© le ).
  5. (de) Hermann Kobold, Der Bau des Fixsternsystems, Brunswick, Friedrich Vieweg und Sohn, coll. « Wissenschaft » (no 11), , XI-256 p. (OCLC 2114301), p. 74.
  6. (en) Frank Watson Dyson, « The Distribution in Space of the Stars in Carrington's Circumpolar Catalogue », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 73,‎ , p. 334-342 (Bibcode 1913MNRAS..73..334D, lire en ligne [[GIF]], consultĂ© le ).
  7. (en) « Meeting of the Royal Astronomical Society (Friday, 1913, March 14) », The Observatory, vol. 36,‎ , p. 160-174 (Bibcode 1913Obs....36..160, lire en ligne [[GIF]], consultĂ© le ).
  8. Site researchgate.net, page sur la naissance du Parsec.
  9. (en) W. W. Campbell et Joel Stebbins, « Report on the Organization of the International Astronomical Union », Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, vol. 6, no 6,‎ , p. 349- (360-361) (DOI 10.1073/pnas.6.6.349, Bibcode 1920PNAS....6..349C, lire en ligne [PDF], consultĂ© le ).
  10. Note 4 de la RĂ©solution B2 adoptĂ©e par l'Union astronomique internationale lors de sa 29e assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale, , Honolulu (HawaĂŻ, États-Unis).
  11. (en) Entrée « parsec », sur Oxford Reference d'Oxford University Press (consulté le ).
  12. Résolution B2 sur la redéfinition de l'unité astronomique de longueur, XXVIIe Assemblée générale de l'Union astronomique internationale, Pékin (Chine), : lire en ligne[PDF].

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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