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Étoile polaire

Une Ă©toile polaire est, de façon gĂ©nĂ©rale en astronomie, une Ă©toile visible Ă  l’Ɠil nu se trouvant approximativement dans l'alignement de l’axe de rotation d’une planĂšte, en particulier la Terre.

Localiser l'étoile polaire de l'hémisphÚre nord, Alpha Ursae Minoris, depuis la Grande Ourse.

Actuellement, l’étoile polaire dans l’hĂ©misphĂšre nord de la Terre est Alpha Ursae Minoris (α UMi)[1], l’étoile la plus brillante de la constellation de la Petite Ourse, appelĂ©e aussi pour cette raison l'Étoile polaire (avec une majuscule) en français ou Polaris en latin. Dans l'hĂ©misphĂšre sud, il est admis que Beta Hydri, de la constellation de l'Hydre mĂąle, reprĂ©sente un bien meilleur candidat, en raison de sa magnitude apparente plus facilement perceptible, que Sigma Octantis (σ Oct, Polaris Australis), pourtant plus proche de l'axe de rotation de la Terre mais plus difficile Ă  repĂ©rer.

Description

Du fait de son alignement avec l’axe de rotation, une Ă©toile polaire est perçue comme immobile par un observateur situĂ© sur la planĂšte, tandis que les autres Ă©toiles visibles semblent dĂ©crire un mouvement circulaire autour de l’étoile polaire pendant la nuit.

Une Ă©toile polaire est situĂ©e prĂšs d’un des pĂŽles cĂ©lestes ; en navigation astronomique, sa position est un indicateur fiable de la direction d’un pĂŽle gĂ©ographique, et son altitude angulaire permet de dĂ©terminer la latitude[2].

Potentiellement, une planĂšte possĂšde deux Ă©toiles polaires, une pour le pĂŽle nord et l’autre pour le pĂŽle sud, mais leur existence dĂ©pend de la configuration des Ă©toiles : il peut ne pas y avoir d’étoile suffisamment visible Ă  l’Ɠil nu dans la direction d’un pĂŽle.

Changement sĂ©culaire de l’étoile polaire

La projection du chemin de prĂ©cession du pĂŽle Nord sur le ciel fixe de l'Ă©poque J2000.0 pour l'intervalle de temps de 48 000 avant notre Ăšre Ă  52 000 notre Ăšre[3].
Trajet similaire du pÎle sud sur la voûte céleste.

La direction de l’axe de rotation d’un objet cĂ©leste se modifie continuellement au cours du temps, sous l'Ă©vĂ©nement principal du phĂ©nomĂšne de prĂ©cession des Ă©quinoxes. Par consĂ©quent, l’étoile polaire correspondante est amenĂ©e Ă  changer. À plus long terme, les Ă©toiles elles-mĂȘmes se dĂ©placent les unes par rapport aux autres, et ce mouvement propre est une autre cause de modification de l’étoile polaire sur de nombreux cycles de prĂ©cession.

Sur la Terre, l’axe de rotation varie sur une pĂ©riode d’environ 26 000 ans, passant prĂšs de diffĂ©rentes Ă©toiles Ă  diffĂ©rentes Ă©poques. Parmi les Ă©toiles ayant Ă©tĂ© susceptibles de servir d’étoiles polaires Ă  d’autres Ă©poques, on peut citer α Lyrae (VĂ©ga) (il y a environ 14 000 ans, mais de façon assez imparfaite, puisque jamais Ă  moins de 5° du pĂŽle nord cĂ©leste), Kochab, Pherkad, Îč Cephei, Îș Draconis, Ξ Bootis et α Draconis.

Le tableau suivant regroupe les diffĂ©rentes Ă©toiles de magnitude apparente infĂ©rieure Ă  3,5 qui seront les plus proches du pĂŽle nord cĂ©leste Ă  un moment donnĂ© du cycle de prĂ©cession. Il ne s’agit pas forcĂ©ment des Ă©toiles visibles Ă  l’Ɠil nu les plus proches, et les valeurs numĂ©riques donnĂ©es sont des approximations trĂšs larges.

ÉtoileMagnitude
apparente
PĂ©riodeDistance minimale
DébutFinAnnéeAngle (°)
Polaris2,0450310021000,4
Îł Cephei3,23100530042000,3
Îč Cephei3,55300710064000,4
α Cephei2,47100930076003,6
η Cephei3,49300940093009,6
Deneb1,2940011600109003,5
ÎŽ Cygni2,91160013700125000,6
VĂ©ga0,031370015700146003,9
π Herculis3,21570016900164006,8
Îł Draconis2,21690017600169007,6
η Herculis3,51760019200180007,9
Îč Draconis3,31920023000213003,1
Pherkad3,02300023100231009,0
Kochab2,12310026200247003,7

Le tableau suivant fait la mĂȘme chose pour le pĂŽle sud cĂ©leste.

ÉtoileMagnitude
apparente
PĂ©riodeDistance minimale
DébutFinAnnéeAngle (°)
ÎČ Hydri2,81300510041503,5
Îł Hydri3,25100630051006,9
α Hydri2,96300750065008,5
α Reticuli3,37500840084009,4
α Doradus3,3840012100100005,0
ÎČ Columbae3,11210013000130009,8
Μ Puppis3,21300015700147000,2
σ Puppis3,21570017600166001,1
Îł Velorum1,81760019300185001,1
ÎŽ Velorum1,91930019800193004,4
φ Velorum3,51980020500205001,5
Îș Velorum2,52050021000208000,1
N Velorum3,22100021500210001,4
Îč Carinae2,22150021800215002,9
q Carinae3,42180022500224002,1
Ξ Carinae2,82250023400228000,6
ω Carinae3,32340027000239002,4

PĂŽle nord

Actuellement, dans l’hĂ©misphĂšre nord, l’étoile polaire est α Ursae Minoris (α UMi, en abrĂ©gĂ©), appelĂ©e par consĂ©quent l'Étoile polaire (avec une majuscule) en français ou Polaris en latin.

α UMi est une Ă©toile brillante (la 48e plus brillante Ă©toile du ciel actuel), ce qui la rend parfaitement adaptĂ©e pour indiquer le pĂŽle nord cĂ©leste. Sa position moyenne (en tenant compte de la prĂ©cession et du mouvement propre) atteindra la dĂ©clinaison maximale de + 89° 32' 23" en , soit 1 657" ou 0,4603° du pĂŽle nord cĂ©leste. Sa dĂ©clinaison apparente maximale (en tenant compte de la nutation de l’aberration) sera de + 89° 32' 50,62", soit 1 629" ou 0,4526° du pĂŽle nord cĂ©leste, le [4].

PĂŽle sud

Actuellement, σ Octantis (σ Oct, Polaris Australis) est l’étoile la plus proche du pĂŽle sud cĂ©leste qu’il soit possible de voir Ă  l’Ɠil nu.

Avec une magnitude apparente de + 5,42, σ Oct est trop peu lumineuse pour ĂȘtre vraiment utile. La constellation de la Croix du Sud fonctionne de façon plus appropriĂ©e, en pointant dans la direction approximative du pĂŽle sud.

Actuellement, l’étoile la plus proche du pĂŽle sud cĂ©leste qui soit suffisamment brillante est ÎČ Hydri, qui en est distante de 13° et dont la magnitude apparente atteint 2,80.

Autres corps célestes

Sur d’autres objets cĂ©lestes, il est possible de dĂ©finir des Ă©toiles polaires de façon analogue Ă  celles de la Terre. L'axe de ces objets Ă©tant orientĂ© diffĂ©remment de celui de la Terre (inclinaison sur l'Ă©cliptique), les Ă©toiles polaires rĂ©sultantes diffĂ©rent Ă©galement.

Les Ă©toiles polaires de la Terre et de la Lune
AstreÉtoile polaire nordÉtoile polaire sud
Terreα Ursae Minorisσ Octantis
LuneÎż DraconisÎŽ Doradus
Les Ă©toiles polaires des autres planĂštes du SystĂšme solaire
AstreÉtoile polaire nordÉtoile polaire sud
Mercureο Draconisα Pictoris
Vénus42 Draconisη1 Doradus (en)
MarsLes deux Ă©toiles de la pointe de la constellation du Cygne :
Sadr (γ Cyg) et Deneb (α Cyg)
Îș Velorum
(à 2° du pÎle sud céleste)
JupiterÀ 2° de ζ DraconisÀ 2° de ÎŽ Doradus
SaturneDans la région nord de la constellation de Céphée,
à 6° de Polaris
ÎŽ Octantis (en)
Uranusη Ophiuchi15 Orionis
NeptuneEntre Îł et ÎŽ CygniÎł Velorum

Notes et références

  1. SĂ©guin et Villeneuve 2002, p. 18.
  2. SĂ©guin et Villeneuve 2002, p. 17.
  3. (en) J. VondrĂĄk, N. Capitaine et P. Wallace, « New precession expressions, valid for long time intervals », Astronomy & Astrophysics, vol. 534,‎ , A22 (ISSN 0004-6361, DOI 10.1051/0004-6361/201117274, lire en ligne)
  4. Jean Meeus, Mathematical Astronomy Morsels, chap. 50, Ă©d. Willmann-Bell, Virginie, 1997.

Bibliographie

Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article : document utilisĂ© comme source pour la rĂ©daction de cet article.

  • Marc SĂ©guin et Benoit Villeneuve, Astronomie et Astrophysique : cinq grandes idĂ©es pour explorer et comprendre l'Univers, MontrĂ©al, ERPI, , 618 p. (prĂ©sentation en ligne), « L'astronomie Ă  l’Ɠil nu ». Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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