Fer
Le fer est l'élément chimique de numéro atomique 26, de symbole Fe.
Fer | |||||||||||
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Position dans le tableau périodique | |||||||||||
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Symbole | Fe | ||||||||||
Nom | Fer | ||||||||||
Numéro atomique | 26 | ||||||||||
Groupe | 8 | ||||||||||
Période | 4e période | ||||||||||
Bloc | Bloc d | ||||||||||
Famille d'éléments | Métal de transition | ||||||||||
Configuration Ă©lectronique | [Ar] 4s2 3d6 | ||||||||||
Ălectrons par niveau dâĂ©nergie | 2, 8, 14, 2 | ||||||||||
Propriétés atomiques de l'élément | |||||||||||
Masse atomique | 55,845 ± 0,002 u[1] | ||||||||||
Rayon atomique (calc) | 140 pm (156 pm) | ||||||||||
Rayon de covalence | 132 ± 3 pm (bas spin)[2] |
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Ătat dâoxydation | +2, +3, +4, +6 | ||||||||||
ĂlectronĂ©gativitĂ© (Pauling) | 1,83 | ||||||||||
Oxyde | AmphotĂšre | ||||||||||
Ănergies dâionisation[3] | |||||||||||
1re : 7,902 4 eV | 2e : 16,187 7 eV | ||||||||||
3e : 30,652 eV | 4e : 54,8 eV | ||||||||||
5e : 75,0 eV | 6e : 99,1 eV | ||||||||||
7e : 124,98 eV | 8e : 151,06 eV | ||||||||||
9e : 233,6 eV | 10e : 262,1 eV | ||||||||||
11e : 290,2 eV | 12e : 330,8 eV | ||||||||||
13e : 361,0 eV | 14e : 392,2 eV | ||||||||||
15e : 457 eV | 16e : 489,256 eV | ||||||||||
17e : 1 266 eV | 18e : 1 358 eV | ||||||||||
19e : 1 456 eV | 20e : 1 582 eV | ||||||||||
21e : 1 689 eV | 22e : 1 799 eV | ||||||||||
23e : 1 950 eV | 24e : 2 023 eV | ||||||||||
25e : 8 828 eV | 26e : 9 277,69 eV | ||||||||||
Isotopes les plus stables | |||||||||||
Propriétés physiques du corps simple | |||||||||||
Ătat ordinaire | Solide ferromagnĂ©tique | ||||||||||
Allotrope à l'état standard | Fer α (cubique centré) | ||||||||||
Autres allotropes | Fer γ (cubique à faces centrées), fer Ύ (cubique centré) | ||||||||||
Masse volumique | 7,874 g·cm-3[1] à (20 °C) | ||||||||||
SystÚme cristallin | Cubique centré | ||||||||||
Dureté (Mohs) | 4 | ||||||||||
Couleur | Blanc argenté ; reflets gris | ||||||||||
Point de fusion | 1 538 °C[1] | ||||||||||
Point dâĂ©bullition | 2 861 °C[1] | ||||||||||
Ănergie de fusion | 13,8 kJ·mol-1 | ||||||||||
Ănergie de vaporisation | 349,6 kJ·mol-1 | ||||||||||
Volume molaire | 7,09Ă10â6 m3·mol-1 | ||||||||||
Pression de vapeur | 7,05 Pa | ||||||||||
Vitesse du son | 4 910 m·s-1 à 20 °C | ||||||||||
Chaleur massique | 440 J·kg-1·K-1 | ||||||||||
ConductivitĂ© Ă©lectrique | 9,93Ă106 S·m-1 | ||||||||||
Conductivité thermique | 80,2 W·m-1·K-1 | ||||||||||
Solubilité | sol. dans H2SO4 dilué[4], HCl[5] | ||||||||||
Divers | |||||||||||
No CAS | [6] | ||||||||||
No ECHA | 100.028.270 | ||||||||||
No CE | 231-096-4 | ||||||||||
Précautions | |||||||||||
SGH[7] | |||||||||||
Ătat pulvĂ©rulent : Danger |
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SIMDUT[8] | |||||||||||
Produit non contrÎlé |
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Transport | |||||||||||
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Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire. | |||||||||||
Le corps simple est le métal et le matériau ferromagnétique le plus courant dans la vie quotidienne, le plus souvent sous forme d'alliages divers. Le fer pur est un métal de transition ductile, mais l'adjonction de trÚs faibles quantités d'éléments additionnels modifie considérablement ses propriétés mécaniques. Allié au carbone et avec d'autres éléments d'addition il forme les aciers, dont la sensibilité aux traitements thermomécaniques permet de diversifier encore plus les propriétés du matériau.
Généralités
Le fer fait partie du groupe des éléments à l'origine des métaux de transition, il montre des analogies caractéristiques avec le ruthénium, l'osmium, le cobalt et le nickel.
Ătymologie
Le mot français « fer » est issu du latin ferrum, de mĂȘme sens[9]. Il est "indĂ©nombrable"[10] (au sens oĂč, quand il dĂ©signe le mĂ©tal, il ne s'utilise pas au pluriel ni directement avec un numĂ©ral[Note 1]).
Le mot latin ferrum Ă©tait traditionnellement rattachĂ© Ă la famille de sens de firmus (« ferme, solide »)[12]. Mais aujourd'hui on voit dans lâespagnol hierro et lâanglais iron (mĂȘme sens) un emprunt celtique et on le rattache plutĂŽt au radical de aes (« airin » et autres mĂ©taux) et sa racine indo-europĂ©enne reconstruite : *áž«eáč·is ou encore *aiÌŻos- [« mĂ©tal »,(cuivre, bronze ou fer)][13].
Physico-chimie nucléaire, isotopes, fréquence
Le fer 56 est le nuclĂ©ide stable le plus lourd issu de la fusion du silicium par rĂ©actions α lors de la nuclĂ©osynthĂšse stellaire, qui produit en fait du nickel 56, lequel est instable et donne du 56Fe par deux dĂ©sintĂ©grations ÎČ+ successives ; les Ă©lĂ©ments de numĂ©ro atomique plus Ă©levĂ© sont synthĂ©tisĂ©s par des rĂ©actions plus Ă©nergĂ©tiques intervenant plutĂŽt lors de l'explosion de supernovas.
Propriétés nucléaires
Le noyau de fer 56 possÚde la masse par nucléon la plus faible de tous les nucléides mais pas l'énergie de liaison la plus élevée, en raison d'une proportion de protons un peu plus élevée que le nickel 62 qui, lui, a l'énergie de liaison la plus élevée par nucléon[14].
Le fer 56 rĂ©sulte de la dĂ©sintĂ©gration naturelle du nickel 56, isotope instable produit au cĆur d'Ă©toiles massives par fusion du silicium 28 au cours de rĂ©actions alpha en cascade qui s'arrĂȘtent au nickel prĂ©cisĂ©ment parce que ce dernier possĂšde l'Ă©nergie de liaison nuclĂ©aire par nuclĂ©on la plus Ă©levĂ©e : poursuivre la fusion, pour produire par exemple du zinc 60, consommerait de l'Ă©nergie au lieu d'en libĂ©rer.
Isotopes
Le fer possĂšde 28 isotopes connus, de nombre de masse variant de 45 Ă 72, ainsi que six isomĂšres nuclĂ©aires. Parmi ces isotopes, quatre sont stables, 54Fe, 56Fe, 57Fe et 58Fe. 56Fe est largement le plus abondant (91,754 %), suivi de 54Fe (5,845 % possiblement lĂ©gĂšrement radioactif avec une demi-vie supĂ©rieure Ă 3,1 ĂâŻ1022 annĂ©es), 57Fe (2,119 %) et 58Fe (0,282 %). La masse atomique standard du fer est de 55,845(2) u.
Le plus stable des radioisotopes du fer est 60Fe avec une demi-vie de 1,5 million d'années, suivi de 55Fe (2,7 années), 59Fe (un peu moins de 44,5 jours) et de 52Fe (8,5 heures).
Occurrence et abondance naturelle
Le fer est le métal le plus abondant dans les météorites ainsi que dans le noyau des planÚtes, comme celui de la Terre.
Le fer minéral est présent dans la nature sous forme pure ou plus rarement sous forme d'alliage avec du nickel (5 à 18 %) d'origine météoritique mais aussi sous forme de fer terrestre dit « tellurique ». Trop rare et surtout disséminé, il est fabriqué artificiellement par l'Homme forgeron et sidérurgiste et massivement dans certaines civilisations caucasiennes depuis plus de trois millénaires à partir de ses principaux minerais. Les combinaisons chimiques et minérales impliquant le fer sont pléthoriques, mais les véritables minerais relativement purs à forte teneur en fer sont beaucoup moins communs et souvent trÚs localisés dans des mines de fer la plupart connues de haute antiquité.
Le fer est le 6e Ă©lĂ©ment le plus abondant dans l'Univers, il est formĂ© comme « Ă©lĂ©ment final » de fusion nuclĂ©aire, par fusion du silicium dans les Ă©toiles massives. Tandis qu'il compose environ 5 % (en masse) de la croĂ»te terrestre, le noyau terrestre est censĂ© ĂȘtre en grande partie un alliage de fer-nickel, constituant ainsi 35 % de la masse de la Terre dans son ensemble. Le fer est peut-ĂȘtre, en fait, l'Ă©lĂ©ment le plus abondant sur Terre ou du moins comparable (en juste 2e position) en masse Ă l'oxygĂšne, mais seulement le 4e Ă©lĂ©ment le plus abondant dans la croĂ»te terrestre.
Des courants de convection dans la couche externe du noyau terrestre (noyau externe), de « l'alliage » liquide principalement fer-nickel, sont supposĂ©s ĂȘtre Ă l'origine du champ magnĂ©tique terrestre.
Fonctions dans la biosphĂšre
Le fer joue un rÎle majeur en tant qu'oligoélément ou micronutriment pour de nombreuses espÚces, et comme élément régulant l'amplitude et la dynamique de la productivité primaire océanique, ce qui en fait une composante essentielle des cycles biogéochimiques marins et des puits de carbone marins[15].
Les donnĂ©es rĂ©centes montrent que le cycle du fer ocĂ©anique d'abord supposĂ© liĂ© aux apports de poussiĂšres riches en fer est en rĂ©alitĂ© bien plus complexe, et Ă©troitement couplĂ© biogĂ©ochimiquement avec des nutriments majeurs (carbonĂ©s, azotĂ©s)[15]. On a montrĂ© en 2017 que dans les zones pauvres en fer de l'Antarctique, le fer particulaire issu du rabotage des roches par les glaciers est une source alternative de fer que le phytoplancton sait exploiter[16]. Des Ă©tudes ont montrĂ© que certains phytoplanctons semblent effectivement bĂ©nĂ©ficier d'un taux Ă©levĂ© de CO2, mais pour assimiler ce CO2 il leur faut aussi du fer ; il est spĂ©culĂ© depuis la fin du XXe siĂšcle que l'ensemencement de l'ocĂ©an avec du fer pourrait aider Ă limiter le changement climatique. Or on dĂ©couvre que chez la plupart des espĂšces phytoplanctoniques, ce fer nâest assimilable quâen prĂ©sence de carbonates. ProblĂšme : ces derniers sont dĂ©truits par lâacidification induite par la solubilisation du CO2 dans lâeau[17].
Corps simple
Le fer dévoile un polymorphisme métallique. L'allotropie n'en applique pas moins un changement basique du cortÚge des propriétés physiques (dilatation, résistivité, chaleur spécifique liée à la structure cristallochimique, etc.).
Propriétés physiques
C'est un métal qui, en fonction de la température, présente un évident polymorphisme métallique. L'allotropie distingue :
- dans les conditions normales de tempĂ©rature et de pression, c'est-Ă -dire aux basses tempĂ©ratures ou « Ă basse tempĂ©rature », un solide cristallin de structure cubique centrĂ©e (fer α, structure appelĂ©e ferrite dans l'acier). Le fer α est fortement ferromagnĂ©tique : les moments magnĂ©tiques des atomes s'alignent sous l'influence d'un champ magnĂ©tique extĂ©rieur et conservent leur nouvelle orientation aprĂšs la disparition de ce champ. Sa tempĂ©rature de Curie est de 770 °C. Sa capacitĂ© calorifique est de 0,5 kJ kgâ1 °Câ1. Ă tempĂ©rature ambiante, il a une duretĂ© entre 4 et 5 sur l'Ă©chelle de Mohs. Sa masse volumique avoisine 7,86 g cmâ3 Ă 20 °C. Le fer alpha est caractĂ©risĂ© par une chaleur de sublimation atomique Ă©quivalent Ă 99,6 kcal/atome-gramme Ă tempĂ©rature ambiante (298 K) ;
- le fer ÎČ bĂȘta est une structure cubique face centrĂ©e obtenue au-dessus du point de Curie, vers 770 °C ou 1 042 K. Le ferromagnĂ©tisme du fer α disparaĂźt sans rĂ©arrangement atomique ;
- dÚs les hautes températures à pression ambiante, à partir de 912 °C, le fer α devient un fer cubique à faces centrées (fer γ, structure appelée austénite dans l'acier), la transformation implique une variation d'énergie interne d'environ 0,22 kcal/atome-gramme à 1 184 K. Le fer γ est paramagnétique ;
- au-delà de 1 394 °C ou 1 665 K, il redevient un minéral de maille cubique centrée (fer Ύ) ; cette transformation implique une variation d'énergie interne d'environ 0,27 kcal/atome-gramme ;
- la transformation en fer Δ (structure hexagonale compacte) se produit à température ambiante à 130 kilobars[18] - [19].
Le corps pur fond à 1 538 °C avec une chaleur latente de fusion qui est de l'ordre de 3,7 kcal/atome-gramme. L'ébullition du fer, caractérisée par une chaleur latente d'ébullition de l'ordre de 84,18 kcal/atome-gramme apparaßt vers 2 860 °C, en pratique pour un corps simple plus ou moins impur entre 2 750 °C et 3 000 °C.
Propriétés chimiques
Le fer est insoluble dans l'eau et les bases. Il est attaqué par les acides.
Chimie du fer
Le fer présente essentiellement trois degrés d'oxydation :
- 0 dans le corps simple fer et ses alliages ;
- +II dans les composés ferreux (ion ferreux Fe2+ dans les composés ioniques) ;
- +III dans les composés ferriques (ion ferrique Fe3+ dans les composés ioniques).
Dans les carbures, le degré d'oxydation du fer n'est pas définissable de façon univoque. On en connaßt trois, de formules Fe3C, Fe5C2 et Fe7C3.
Ă trĂšs haute tempĂ©rature, le fer peut ĂȘtre prĂ©sent dans des Ă©tats d'ionisation bien plus Ă©levĂ©s, dont on peut observer plusieurs raies d'Ă©mission dans l'atmosphĂšre du Soleil et des autres Ă©toiles. Les ions Fe9+ et Fe10+ notamment, Ă©galement notĂ©s FeX et FeXI, sont dĂ©tectĂ©s dans les zones de la couronne solaire portĂ©es Ă des tempĂ©ratures de l'ordre de 1â1,5 ĂâŻ106 K[20]. L'ion Fe16+, notĂ© FeXVII, a la mĂȘme configuration Ă©lectronique que le nĂ©on, ce qui le rend stable dans une large gamme de tempĂ©ratures (environ 2â10 ĂâŻ106 K) ; on le dĂ©tecte dans les Ă©ruptions solaires[21] - [22].
Oxydation du métal
Le fer, combiné à l'oxygÚne, s'oxyde, suivant les conditions en trois oxydes de fer :
- l'oxyde de fer(II) FeO (« oxyde ferreux ») ;
- l'oxyde de fer(III) Fe2O3 (« oxyde ferrique ») ;
- l'oxyde de fer(II,III) Fe3O4 (« oxyde magnétique »).
Ă l'air libre en prĂ©sence d'humiditĂ©, il se corrode en formant de la rouille, constituĂ©e d'oxydes et d'oxyhydroxydes ferriques hydratĂ©s, qu'on peut Ă©crire Fe2O3·nH2O et FeO(OH)·nH2O respectivement. La rouille Ă©tant un matĂ©riau poreux, la rĂ©action d'oxydation peut se propager jusqu'au cĆur du mĂ©tal, contrairement, par exemple, Ă l'aluminium, qui forme une couche fine d'oxyde impermĂ©able.
La spectroscopie Mössbauer fournit un outil puissant pour la distinction des différents degrés d'oxydation du fer. Avec cette technique, il est possible de faire une analyse quantitative en présence de mélange de phases de fer.
Les ions du fer en solution aqueuse
En solution aqueuse, lâĂ©lĂ©ment chimique fer est prĂ©sent sous forme ionique avec deux valences principales :
- Fe2+ (l'ion fer(II), anciennement appelé ferreux). Suivant l'environnement chimique en solution, il peut prendre différentes couleurs. La solution obtenue par dissolution de sel de Mohr, par exemple, présente une couleur vert pùle. Une telle solution est stable pour les pH inférieurs à 6. Pour un pH supérieur à cette valeur, l'hydroxyde de fer(II) Fe(OH)2 précipite ;
- Fe3+ (l'ion fer(III), anciennement appelé ferrique). Les solutions de chlorure de fer(III) sont orange, et celle de nitrate de fer(III) sont incolores. Ces solutions doivent avoir un pH inférieur à 2 car l'hydroxyde de fer(III) Fe(OH)3 est peu soluble.
Précipitation
Un certain nombre d'ions conduisent Ă la prĂ©cipitation des ions du fer en solution. L'ion hydroxyde HOâ est de ceux-lĂ (voir ci-dessus). L'ion sulfure S2â permet de former le sulfure de fer(II) FeS, le sulfure de fer(III) et Fe2S3 pour des pH pas trop acides. Il faut en effet qu'une quantitĂ© raisonnable d'ions sulfure soit prĂ©sents, ce qui n'est pas le cas Ă pH acide puisque l'ion sulfure est alors sous sa forme diacide, le sulfure d'hydrogĂšne H2S.
Oxydoréduction des ions du fer
Les potentiels de référence des couples du fer sont :
- Fe2+ / Fe : E° = â0,44 V
- Fe3+ / Fe2+ : E° = +0,77 V
Cela indique que le fer métallique n'est pas stable en milieu aqueux. Il s'oxyde d'autant plus vite que le pH est bas.
Cela indique également qu'en présence de dioxygÚne dissous (E°(O2 / H2O) = 1,3 V), les ions fer(II) ne sont pas stables non plus.
Ces potentiels de référence changent en fonction des ions présents en solution, surtout si les constantes de stabilité des complexes correspondant en Fe(II) et Fe(III) sont notablement différentes.
L'oxydorĂ©duction est une maniĂšre de titrer les ions fer(II), par exemple par les ions cĂ©rium(IV) (couple Ce4+/Ce3+) ou par les ions permanganate MnO4â (couple MnO4â / Mn2+ en milieu acide sulfurique).
Bien que la réduction en fer métallique des ions du fer soit possible, elle est rarement pratiquée à partir de solution aqueuse.
Complexation des ions fer
De nombreux complexes du fer en solution aqueuse se forment facilement, par simple addition du ligand (au bon pH). Parmi les complexes les plus courants se trouvent ceux impliquant les ligands :
- ion cyanure CNâ
- pour Fe(II) : Fe(CN)64â, ion hexacyanoferrate(II), diamagnĂ©tique, jaune ;
- pour Fe(III) : Fe(CN)63â, ion hexacyanoferrate(III), paramagnĂ©tique, orange ;
Ces complexes permettent de préparer le bleu de Prusse ;
- ion fluorure Fâ
- pour Fe(III) : FeF2+, ion fluorofer(III) incolore
En chimie analytique, ce complexe permet de marquer la couleur des ions fer(III) ;
- 1,10-phénantroline (o-phen en abrégé)
- pour Fe(II) : Fe(ophen)32+, rouge, ions triorphophénantrolinefer(II)
- pour Fe(III) : Fe(ophen)33+, vert, ions triorphophénantrolinefer(III)
Le couple redox constitué de ces deux complexes est utilisé comme indicateur de titrage d'oxydoréduction ;
- ions thiocyanate SCNâ
- pour Fe(III) : Fe(SCN)2+, rouge sang, ion thiocyanatofer(III)
Ce complexe permet de mettre en évidence de petite quantité d'ion fer(III) en solution grùce à sa couleur caractéristique.
Chimie organométallique
Le premier complexe organomĂ©tallique isolĂ© comme tel, en 1951, fut un complexe du fer : le ferrocĂšne. Il est constituĂ© d'un ion fer(II) avec deux ions cyclopentadiĂ©nyles C5H5â. De nombreux autres complexes ont Ă©tĂ© produits depuis, soit dĂ©rivĂ©s du ferrocĂšne, soit de nature toute diffĂ©rente.
Gisements
La majeure partie du fer dans la croûte est combinée avec l'oxygÚne, formant des minerais d'oxyde de fer, tels que l'hématite (Fe2O3), la magnétite (Fe3O4) et la limonite (Fe2O3·nH2O). L'oxyde magnétique ou magnétite Fe3O4 est connu depuis l'Antiquité grecque. Il tire son nom du mont Magnetos (le grand mont), une montagne grecque particuliÚrement riche en ce minéral.
Environ une météorite sur vingt comprend de la taénite, unique alliage de minéral de fer-nickel (fer 35-80 %), et de la kamacite (fer 90-95 %). Bien que rares, les météorites de fer sont une source de fer nickelé, ce fer météorique arrivé sur la surface terrestre étant à l'origine de la sidérurgie au sens étymologique ; l'autre source naturelle de fer métal légÚrement nickelé sont les gisements de fer tellurique ou fer natif des minéralogistes qui sont plus rares.
La couleur rouge de la surface de Mars est due à un régolithe riche en hématite amorphe ; la planÚte rouge est en quelque sorte une « planÚte rouillée ».
90 % des gisements de minerai de fer dans le monde sont retenus dans une couche de faible Ă©paisseur et trĂšs riche en Fe(II), la couche de fer rubanĂ©. Aux premiers temps de la vie, Ă l'Ă©on ArchĂ©en vers â2 Ă â4 Ga, les cyanobactĂ©ries vivent dans des ocĂ©ans de Fe(II). Lorsqu'elles commencent Ă faire de la photosynthĂšse, l'oxygĂšne produit est dissous et rĂ©agit avec Fe(II) pour former des oxydes de Fe(III) qui prĂ©cipitent au fond des ocĂ©ans. AprĂšs consommation de Fe(II), l'oxygĂšne se concentre dans les ocĂ©ans puis dans l'atmosphĂšre, il constitue alors un poison pour la proto-vie. Ainsi, les gisements de fer rubanĂ© se trouvent systĂ©matiquement entre les couches gĂ©ologiques des massifs cristallins (schistes, gneiss, etc.) et les couches calcaires dolomitiques (coraux) constituant les massifs prĂ©alpins.
Histoire de la métallurgie du fer
Le fer Ă©tait connu dĂšs le chalcolithique Ă travers les sites de fer telluriques et surtout les mĂ©tĂ©orites de fer au fer souvent dĂ©jĂ alliĂ© de grande qualitĂ©, et il n'est pas assurĂ© que sa mĂ©tallurgie soit demeurĂ©e confidentielle comme on l'estime souvent jusqu'au XIIe siĂšcle av. J.-C., Ă©poque qui marque, prĂ©cisĂ©ment, le dĂ©but de « l'Ăge du fer » : autour du XVe siĂšcle av. J.-C. les Hittites, en Anatolie, avaient dĂ©veloppĂ© une assez bonne maĂźtrise du travail du fer, leur tradition dĂ©terminant son origine dans la rĂ©gion du Caucase, et cette technique semble Ă©galement avoir Ă©tĂ© connue assez tĂŽt en Inde du nord, notamment dans l'Uttar Pradesh.
Dans le monde hellénistique le fer est l'attribut d'Héphaïstos, dieu grec de la métallurgie et des volcans[23]. Chez les Romains, toujours forgé par Vulcain, avatar italique de Héphaïstos, il est un attribut princier de Mars. Les alchimistes donnÚrent au fer le nom de Mars, dieu de la guerre dans la mythologie romaine.
Jusqu'au milieu du Moyen Ăge, l'Europe raffina le fer au moyen de bas fourneaux, qui ne produisent pas de fonte ; la technique du haut fourneau, qui, elle, produit de la fonte brute Ă partir de charbon de bois et de minerai de fer, a Ă©tĂ© mise au point en Chine au milieu du Ve siĂšcle av. J.-C.. Elle est courante en Europe occidentale dĂšs le milieu du XVe siĂšcle.
LâOccident rĂ©invente indĂ©pendamment la technique plus d'un millier d'annĂ©es aprĂšs la Chine. Selon le doxographe antique ThĂ©ophraste, c'est DĂ©las, un Phrygien, qui inventa le fer[24].
Les infimes changements dans les piĂšces de mĂ©tal solide obtenues par le labeur physique du forgeron (martelage, rĂ©chauffement, alliages superficiels, etc.) sont trĂšs peu importants pour le chimiste. La chimie du fer oublie en grande partie l'apprĂ©ciation extrĂȘmement fine des forgerons ou des mares de forges au cours de la longue histoire technique du fer.
Industrie du fer
Extraction de minerais de fer
Les principaux pays producteurs de minerais de fer en 2013 sont[25] :
Pays | Minerai
(millions tonnes) |
% monde
minerai fer |
Fer contenu
(millions tonnes) |
% monde
fer contenu | |
---|---|---|---|---|---|
1 | Chine | 1 450,0 | 45,9 | 436,0 | 29,5 |
2 | Australie | 609,0 | 19,3 | 377,0 | 25,5 |
3 | Brésil | 386,27 | 12,2 | 245,67 | 16,6 |
4 | Inde | 150,0 | 4,7 | 96,0 | 6,5 |
5 | Russie | 105,0 | 3,3 | 60,7 | 4,1 |
6 | Afrique du Sud | 71,53 | 2,3 | 45,7 | 3,1 |
7 | Ukraine | 81,97 | 2,6 | 45,1 | 3,0 |
8 | Ătats-Unis | 53,0 | 1,7 | 32,8 | 2,2 |
9 | Canada | 42,8 | 1,4 | 26,0 | 1,8 |
10 | Iran | 50,0 | 1,6 | 24,0 | 1,6 |
11 | SuĂšde | 26,04 | 0,8 | 17,19 | 1,2 |
12 | Kazakhstan | 25,5 | 0,8 | 14,5 | 1,0 |
13 | Chili | 17,11 | 0,5 | 9,09 | 0,6 |
14 | Mauritanie | 13,0 | 0,4 | 7,8 | 0,5 |
15 | Mexique | 14,5 | 0,5 | 7,53 | 0,5 |
16 | Venezuela | 10,58 | 0,3 | 6,58 | 0,4 |
17 | Malaisie | 10,0 | 0,3 | 5,7 | 0,4 |
18 | PĂ©rou | 6,79 | 0,2 | 4,55 | 0,3 |
19 | Mongolie | 6,01 | 0,2 | 3,79 | 0,3 |
20 | Turquie | 4,45 | 0,1 | 2,98 | 0,2 |
Total mondial | 3 160 | 100 | 1 480 | 100 |
Les principales sociétés productrices de minerais de fer dans le monde sont, en 2008[26] :
- BHP Billiton et Rio Tinto (39,6 % du marché mondial estimé en 2008, en cas de fusion) ;
- Vale (ex-CVRD) (Brésil) (35,7 %) ;
- Rio Tinto (24 % seul) ;
- BHP Billiton (16 % seul) ;
- Fortescue (5,4 %) ;
- Kumba (5,2 %) ;
- autres (LKAB, SNIM, CVG Ferrominera, Hierro Peru, Kudremukh, CAP) (13,7 %).
En 2007, la Chine produit un tiers de l'acier mondial et 50 % des exportations de minerai de fer[27].
Recyclage
La plupart des métaux à base de fer sont magnétiques. Cette propriété simplifie leur tri. Dans la deuxiÚme moitié du XXe siÚcle, le faible coût des ferrailles rend les aciéries électriques plus compétitives que les hauts fourneaux.
Sidérurgie
Le fer s'obtient industriellement en rĂ©duisant par le monoxyde de carbone (CO) provenant du carbone les oxydes de fer contenus dans le minerai ; ceci peut ĂȘtre rĂ©alisĂ© depuis l'Ăge du fer, et jusqu'au XIXe siĂšcle dans certaines rĂ©gions du monde, par rĂ©duction du minerai avec du charbon de bois dans un bas fourneau ou bas-foyer. On obtient, sans passer par une phase liquide, une masse hĂ©tĂ©rogĂšne de fer, d'acier, voire de fonte, mĂ©langĂ©s avec des scories, appelĂ©e « loupe », « massiot » ou « Ă©ponge de fer ». Afin de rendre le mĂ©tal propre Ă l'Ă©laboration d'objets, la « loupe » peut ĂȘtre brisĂ©e et triĂ©e par type de teneur en carbone ou plus simplement ĂȘtre directement compactĂ©e Ă la forge.
C'est avec le dĂ©veloppement des moulins et de la force hydraulique que la lignĂ©e technique du haut fourneau a pu se dĂ©velopper et s'est globalement imposĂ©e au dĂ©triment de celle du bas fourneau. La principale diffĂ©rence dans ce procĂ©dĂ© est que la rĂ©duction des oxydes de fer se fait en mĂȘme temps que la fusion. Le mĂ©tal est produit en phase liquide sous forme de fonte qui a absorbĂ© une partie du carbone du coke et qui fond plus facilement que le fer (tempĂ©rature de fusion plus basse d'au moins 200 °C). Mais la fonte devra ensuite ĂȘtre transformĂ©e en fer.
C'est aussi en ajoutant de la silice au minerai à gangue calcaire, ou du calcaire au minerai à gangue siliceuse, que l'on est passé au haut fourneau : une proportion précise de silice et de calcaire donne un laitier facilement fusible qui se sépare naturellement de la fonte liquide. Pendant longtemps les hauts fourneaux ont fonctionné au charbon de bois. Le coke, plus dur et plus abondant, a permis de faire des hauts fourneaux beaucoup plus hauts mais produisant une fonte chargée en soufre.
Pour obtenir un métal forgeable, il faut affiner la fonte. Cette étape, réalisée dans une aciérie, consiste essentiellement à décarburer la fonte pour obtenir un alliage plus faible en carbone : fer ou acier. La fonte est transformée en acier au convertisseur. Dans cette cuve, on souffle de l'oxygÚne sur ou dans la fonte pour en éliminer le carbone.
Si l'élimination du carbone par combustion avec l'oxygÚne est l'étape principale dans l'affinage de la fonte, l'aciérie va également :
- éliminer le soufre venant du coke chargé dans le haut-fourneau ; en injectant du carbure de calcium, du magnésium et/ou de la soude, le soufre forme des sulfures qui viennent flotter parmi le laitier de la fonte ; ce laitier sera alors enlevé à l'aide d'un racloir ;
- brûler le silicium dissous dans la fonte ; cette combustion est la premiÚre réaction chimique qui se produit dans un convertisseur ; elle est suivie immédiatement par la combustion du carbone ;
- éliminer le phosphore venant du minerai ; comme le soufre, cet autre élément fragilisant, on procÚde par réaction avec de la chaux dans le convertisseur, pour former du P2O5 qui, en allant dans le laitier, sera éliminé par séparation d'avec le fer liquide ; la réaction de déphosphoration est la troisiÚme et derniÚre réaction chimique recherchée dans le convertisseur.
Dans certains cas, l'abondance de gaz naturel ou la difficulté d'adapter le minerai de fer au haut fourneau, ont mené à l'adoption de la filiÚre dite de « réduction directe ». Le principe consiste à réduire le fer présent dans les minerais sans passer par l'étape de fusion (comme au bas fourneau), en utilisant des gaz réducteurs obtenus à partir d'hydrocarbures ou de charbon. Un grand nombre de procédés a été développé. En 2010, 5 % de l'acier produit sont issus de fer obtenu par réduction directe.
Alliages
Le fer n'est pratiquement pas utilisé à l'état pur (hormis pour résoudre certains problÚmes de soudabilité, notamment sur aciers inoxydables). La fonte et l'acier (1 000 Mt) sont les principaux alliages :
- la fonte contient de 2,1 % Ă 6,67 % de carbone ;
- l'acier contient de 0,025 % à 2,1 % de carbone, le fer étant le principal élément entrant dans sa composition ;
- en dessous de 0,025 % de carbone, on parle de « fers industriels ».
L'ajout de divers éléments d'additions permet d'obtenir des fontes et des aciers spéciaux, mais l'élément ayant la plus forte incidence sur les propriétés de ces alliages reste le carbone.
Les aciers inoxydables doivent leurs propriétés de résistance à la corrosion à la présence de chrome qui, en s'oxydant, va former une fine pellicule protectrice.
Produits
L'appellation « fil de fer » ne signifie en rien fil en fer pur, les fils de fer sont en fait fabriqués en acier doux, trÚs malléable.
Le fer métallique et ses oxydes sont utilisés depuis des décennies pour fixer des informations analogiques ou numériques sur des supports appropriés (bandes magnétiques, cassettes audio et vidéo, disquettes). L'usage de ces matériaux est cependant désormais supplanté par des composés possédant une meilleure permittivité, par exemple dans les disques durs.
Utilisation biochimique
Le fer est un Ă©lĂ©ment indispensable au corps humain. Dans les toutes premiĂšres annĂ©es de la vie d'un enfant, les besoins en fer alimentaire sont trĂšs importants, sous peine de carence alimentaire (anĂ©mie ferriprive). Par ailleurs, un surdosage en fer est Ă©galement nocif pour la santĂ©. En effet, une quantitĂ© trop importante de fer augmenterait le risque d'hĂ©patite, de cancer, et pourrait ĂȘtre impliquĂ©e dans la maladie de Parkinson[28].
Complexe bioinorganique
L'hémoglobine du sang est une métalloprotéine constituée d'un complexe du fer(II). Ce complexe permet aux globules rouges de transporter le dioxygÚne des poumons aux cellules du corps. La solubilité du dioxygÚne dans le sang est en effet insuffisante pour alimenter efficacement les cellules. Ce complexe est constitué d'un cation Fe(II) complexé par les quatre atomes d'azote d'une porphyrine et par l'azote d'un résidu histidine appartenant à la chaßne protéique. Le sixiÚme site de complexation du fer est soit vacant, soit occupé par une molécule de dioxygÚne.
Il est notable que le fer(II) fixe une molĂ©cule de dioxygĂšne sans ĂȘtre oxydĂ©. Cela est dĂ» Ă l'encombrement du fer par la protĂ©ine.
Dans l'alimentation
Le fer est un oligo-Ă©lĂ©ment et fait partie des sels minĂ©raux indispensables qu'on retrouve dans les aliments, mais peut ĂȘtre toxique sous certaines formes. Une carence en fer est source d'anĂ©mie et peut affecter le dĂ©veloppement cognitif et socio-Ă©motionnel du cerveau de l'enfant[29] ou exacerber les effets de certaines intoxications (saturnisme par exemple).
Le fer est essentiel au transport de l'oxygĂšne et Ă la formation des globules rouges dans le sang. Il est un constituant essentiel des mitochondries, puisqu'il entre dans la composition de l'hĂšme du cytochrome c. Il joue aussi un rĂŽle dans la fabrication de nouvelles cellules, d'hormones et de neurotransmetteurs. Comme le bĆuf, les insectes sont une bonne source de fer[30]. Le fer contenu dans les vĂ©gĂ©taux (fer dit « non hĂ©minique ») Fe3+ ou fer ferrique est moins bien absorbĂ© par l'organisme que celui contenu dans les aliments crus d'origine animale (fer « hĂ©minique ») Fe2+ ou fer ferreux. La cuisson des viandes transforme une partie du fer hĂ©minique en fer non hĂ©minique, moins biodisponible.
L'absorption du fer est favorisĂ©e si on le consomme avec certains nutriments, comme la vitamine C (prĂ©sente par exemple dans les agrumes, le chou-fleur ou les poivrons rouges). Mettre du jus de citron sur ses aliments est donc une excellente habitude culinaire si l'on manque de fer ; par contre, un complĂ©ment en vitamine C est inutile si l'on ne souffre pas de carence en vitamine C (la carence extrĂȘme est le scorbut), mĂȘme si cela ne peut pas mener Ă une hypervitaminose puisque la vitamine C est hydrosoluble (et donc son surplus s'Ă©limine par la sudation et la voie urinaire).
De mĂȘme, cuisiner avec de l'ail et de l'oignon augmente la biodisponibilitĂ© du fer et du zinc prĂ©sents dans le bol alimentaire[31].
En revanche son absorption est inhibée par la consommation de thé et/ou de café[32] car les tanins (polyphénols) sont des chélateurs de fer. C'est pourquoi il est recommandé aux personnes à risques (adolescentes, femmes enceintes, femmes en ùge de procréer, végétariens) et buveuses de thé ou de café d'en boire plutÎt une heure avant le repas ou deux heures aprÚs[33].
L'accumulation de fer dans l'organisme entraĂźne la mort cellulaire. Des chercheurs de l'Inserm suspectent, Ă cause de cela, que l'excĂšs de fer pourrait ĂȘtre impliquĂ© dans la dĂ©gĂ©nĂ©rescence des neurones chez les patients atteints de la maladie de Parkinson[34].
Pour la femme en mĂ©nopause et lâhomme adulte, les apports journaliers recommandĂ©s de fer sont de 10 mg ; ce besoin nutritionnel est de 16 Ă 18 mg pour la femme de sa pubertĂ© Ă la mĂ©nopause.
En pharmacie
Le fer est utilisĂ© en tant que mĂ©dicament. Il est utilisĂ© dans les cas de carences en fer (dites « carence martiale ») pouvant provoquer une asthĂ©nie, voire une anĂ©mie ferriprive. Il peut ĂȘtre donnĂ© par voie orale ou en injection.
Production mondiale
La production mondiale de minerai de fer s'est élevée à 2,4 milliards de tonnes en 2010[35], assurée en grande partie par la Chine (37,5 %), devant l'Australie (17,5 %), le Brésil (15,4 %), l'Inde (10,8 %), la Russie (4,2 %) et l'Ukraine (3,0 %) ; les réserves mondiales de minerai de fer sont estimées à 180 milliards de tonnes, contenant 87 milliards de tonnes de fer, et sont détenues essentiellement par l'Ukraine (16,7 %), le Brésil (16,1 %) et la Russie (13,9 %). La Chine a produit 60 % du fer métallique mondial en 2010[36] (environ 600 millions sur 1 milliard de tonnes) et 45 % de l'acier mondial (environ 630 millions sur 1,4 milliard de tonnes), devant le Japon (8,2 % du fer et 7,9 % de l'acier produits dans le monde).
Notes
- Ce qui n'est pas le cas dans une expression comme « avoir plusieurs fers au feu », oĂč le mot fer admet le pluriel quand il dĂ©signe â ici mĂ©taphoriquement â un outil[11].
Références
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- SIGMA-ALDRICH
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- Voir par exemple la notice du Ferrostrane (férédétate de sodium) de Teofarma ou du Timoferol (vitamine C + Fe) d'Elerte.
- « L'anémie ferriprive », sur passeportsante.net, (consulté le )
- « L'excÚs de fer dans les cellules nerveuses impliqué dans la maladie de Parkinson », sur Inserm, (consulté le )
- (en) « Iron Ore », USGS Minerals.
- (en) http://minerals.usgs.gov/minerals/pubs/commodity/iron_&_steel/mcs-2011-feste.pdf « Iron and Steel »], USGS Minerals.
Voir aussi
Bibliographie
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- Robert Luft, Dictionnaire des corps purs simples de la chimie, Nantes, Association Cultures et Techniques, , 392 p. (ISBN 978-2-9510168-3-5), en particulier le chap. 26 fer p. 132-134.
- Bruce Herbert Mahan, Chimie, InterEdition, Paris, 1977, 832 p. (trad. de University Chemistry, 2e Ă©d., Addison-Wesley Publishing Company, Massachusetts, 1969 (ISBN 978-2-7296-0065-5)), en particulier p. 673-676.
- Paul Pascal, P. Bothorel, Adolphe Pacault, Guy Pannetier (dir.), Nouveau traité de chimie minérale : Fer et complexes du fer, vol. 17-18, Masson, 1958.
Articles connexes
- Accumulateur nickel-fer
- Ăge du fer
- Chlorose
- DĂ©ferrisation
- Fer 56
- Fer Ă cheval
- Fer forgé
- Ferraille
- Ferroalliage
- Forge
- HĂ©mochromatose
- Hydroxyde de fer(II)
- Hydroxyde de fer(III)
- Mine de fer, Minerai de fer
- Oxyhydroxyde de fer(III)
- Oxyde de fer
- Teneur en fer dans les aliments
- Sulfure de fer(II)
- Sept métaux
- Sidérurgie
- Empoisonnement au fer
Liens externes
- Résumé de chimie descriptive du fer, faculté des sciences de l'université du Maine
- Dossier sur le fer : Le fer tombe le masque, Futura-Sciences
- (en) Minéralogie de l'élément fer : Sur Mindat
- (en) « Technical data for Iron » (consulté le ), avec en sous-pages les données connues pour chaque isotope
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2 | Li | Be | B | C | N | O | F | Ne | |||||||||||||||||||||||||
3 | Na | Mg | Al | Si | P | S | Cl | Ar | |||||||||||||||||||||||||
4 | K | Ca | Sc | Ti | V | Cr | Mn | Fe | Co | Ni | Cu | Zn | Ga | Ge | As | Se | Br | Kr | |||||||||||||||
5 | Rb | Sr | Y | Zr | Nb | Mo | Tc | Ru | Rh | Pd | Ag | Cd | In | Sn | Sb | Te | I | Xe | |||||||||||||||
6 | Cs | Ba | La | Ce | Pr | Nd | Pm | Sm | Eu | Gd | Tb | Dy | Ho | Er | Tm | Yb | Lu | Hf | Ta | W | Re | Os | Ir | Pt | Au | Hg | Tl | Pb | Bi | Po | At | Rn | |
7 | Fr | Ra | Ac | Th | Pa | U | Np | Pu | Am | Cm | Bk | Cf | Es | Fm | Md | No | Lr | Rf | Db | Sg | Bh | Hs | Mt | Ds | Rg | Cn | Nh | Fl | Mc | Lv | Ts | Og | |
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