AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

SuĂšde

La SuĂšde (en suĂ©dois : Sverige /ˈsvĂŠÌŒrjɛ/[6]) — en forme longue le royaume de SuĂšde (Konungariket Sverige /ˈkÎːnɔƋaˌriːkɛt ˈsvĂŠÌŒrjɛ/[6] ) — est un pays d'Europe du Nord et de Scandinavie. Sa capitale est Stockholm, ses citoyens sont les SuĂ©dois et SuĂ©doises et sa langue officielle et majoritaire est le suĂ©dois. Le finnois et le sami sont aussi parlĂ©s, principalement dans le nord du pays. Les variations rĂ©gionales sont frĂ©quentes.

Royaume de SuĂšde

(sv) Konungariket Sverige

Devise en suédois : För Sverige i tiden (« Toujours pour la SuÚde[1] »)
Hymne en suédois : Du gamla, du fria (« Toi l'ancienne, toi la libre »), de facto
FĂȘte nationale 6 juin
· ÉvĂ©nement commĂ©morĂ©
Élection de Gustave Ier Vasa en tant que roi de Suùde et fin de l'Union de Kalmar ()
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Le royaume de SuÚde en Europe (l'Union européenne en vert clair).
GĂ©ographie
Plus grande ville Stockholm
Superficie totale 449 965 km2
(classé 54e)
Superficie en eau 8,67 %
Fuseau horaire UTC + 1 (HNEC) ; heure d'été : UTC + 2 (HAEC)
Histoire
Entité précédente
Indépendance Drapeau de l'Union de Kalmar Union de Kalmar
Date
DĂ©mographie
Gentilé Suédois
Population totale (avril 2023[2]) 10 538 026 hab.
(classé 89e)
DensitĂ© 23 hab./km2
Économie
PIB nominal (2022) en diminution 621,241 milliards de $
- 0,98 % (22e)
PIB (PPA) (2022) en augmentation 674,263 milliards de $
+ 9,40 % (39e)
PIB nominal par hab. (2022) en diminution 57 977,697 $
- 3,41 % (7e)
PIB (PPA) par hab. (2022) en augmentation 62 926,053 $
+ 6,72 % (18e)
Taux de chĂŽmage (2022) 7,8 % de la pop. active
+ 10,86 %
Dette publique brute (2022) Nominale :
2 045,138 milliards de SEK
+ 1,90 %
Relative :
35,110 % du PIB
+ 5,86 %
Monnaie Couronne suĂ©doise (SEK​)
DĂ©veloppement
IDH (2021) en augmentation 0,947[3] (trÚs élevé ; 7e)
IDHI (2021) en augmentation 0,885[3] (7e)
Coefficient de Gini (2020) 28,9 %[4]
Indice d'inégalité de genre (2021) 0,023[3] (4e)
Indice de performance environnementale (2022) en augmentation 72,7[5] (5e)

La SuÚde a une frontiÚre avec la NorvÚge à l'ouest-nord-ouest et une autre avec la Finlande au nord-nord-est. Au sud, la SuÚde est séparée du Danemark par l'Øresund, un détroit du Cattégat dont la section la plus étroite mesure km de large. La partie septentrionale de la SuÚde est occupée par la Laponie, appelée Såpmi par ses habitants, les Samis, qui furent les premiers habitants du nord de la Scandinavie.

Occupant un territoire d'une superficie de 449 964 km2, la SuĂšde est le cinquiĂšme plus grand pays d'Europe aprĂšs l'Espagne, l'Ukraine, la France et la Russie. La SuĂšde possĂšde une faible densitĂ© de population, sauf dans les zones urbaines (1,5 % du territoire), oĂč vit 87 % de la population (1 437 personnes par kilomĂštre carrĂ©). La sauvegarde de l'environnement et l'enjeu des Ă©nergies renouvelables sont gĂ©nĂ©ralement la prioritĂ© des personnalitĂ©s politiques, ainsi que d'une grande partie de la population. En 2014, le Global Green Economy Index classe la SuĂšde premier pays le plus Ă©cologique au monde[7].

La SuÚde est depuis longtemps un grand exportateur de fer, de cuivre et de bois. L'industrialisation, qui a commencé dans les années 1890, a permis à la SuÚde de se développer, et d'obtenir constamment de nos jours une bonne place dans les classements européens sur l'Indice de développement humain (IDH). La SuÚde possÚde de grandes réserves d'eau potable, mais manque de ressources énergétiques fossiles comme le charbon ou le pétrole.

La SuĂšde moderne est issue de l'Union de Kalmar, crĂ©Ă©e en 1397. Le pays fut unifiĂ© au XVIe siĂšcle par le roi Gustav Vasa. Au XVIIe siĂšcle, la SuĂšde conquiert de nouveaux territoires et forme un empire colonial. Cependant, la majeure partie de ces territoires devra ĂȘtre abandonnĂ©e au XVIIIe siĂšcle. Au dĂ©but du XIXe siĂšcle, la Finlande et d'autres territoires sont perdus. AprĂšs sa derniĂšre guerre en 1814, la SuĂšde connaĂźt la paix, adoptant une politique de non-alignement en temps de paix et de neutralitĂ© en temps de guerre. Ce statut prend fin lors du dĂ©pĂŽt de sa candidature auprĂšs de l'OTAN Ă  la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022. La SuĂšde fait partie de l'Union europĂ©enne depuis 1995, mais pas de la zone euro.

Selon l'indice de démocratie du groupe de presse britannique The Economist Group, la SuÚde est un des pays les plus démocratiques au monde (premier en 2008, troisiÚme en 2017 derriÚre la NorvÚge et l'Islande). De plus, le , elle reçoit le prix de l'Excellence 2010 (pays le plus réputé). En 2022, la SuÚde est classée en 3e position pour l'indice mondial de l'innovation[8].

GĂ©ographie

Carte de la SuĂšde.

La SuĂšde est le cinquiĂšme pays d'Europe en superficie (450 000 km2), aprĂšs la Russie, l'Ukraine, la France et l'Espagne.

Malgré sa latitude septentrionale, la SuÚde jouit d'un climat plutÎt tempéré, notamment grùce au Gulf Stream qui réchauffe ses cÎtes méridionales.

C'est un pays de l'Europe du Nord, tout en longueur et qui s'étend de Smygehuk (point le plus méridional) à Treriksröset (au nord), point de rencontre de la NorvÚge, de la SuÚde et de la Finlande. Le pays possÚde une importante façade maritime sur la mer Baltique à l'est-sud-est, le Cattégat au sud-sud-ouest et le Skagerrak au sud-ouest.

Plus de la moitiĂ© du territoire est couvert de forĂȘts de conifĂšres, et les lacs sont nombreux.

Localisation

La SuĂšde est un pays scandinave qui se situe entre la NorvĂšge et la Finlande.

GĂ©ologie

Le long du golfe de Botnie se trouve la rĂ©gion de « la cĂŽte haute » Höga Kusten qui se soulĂšve chaque annĂ©e de plus de mm. Ce rebond isostatique est dĂ» Ă  l'enfoncement du sol sous le poids d'une couche de glace Ă©paisse de plus de trois kilomĂštres pendant la derniĂšre pĂ©riode glaciaire. Depuis la fonte des glaces, le sol s'est Ă©levĂ© de 800 m. À 286 m d'altitude se trouve la ligne cĂŽtiĂšre la plus Ă©levĂ©e formĂ©e aprĂšs la derniĂšre glaciation.

Topographie et hydrologie

La montagne Akka en Laponie.

La SuĂšde est bordĂ©e par le golfe de Botnie Ă  l'est-nord-est et la mer Baltique au sud-sud-est: ce littoral trĂšs allongĂ© contribue Ă  adoucir encore le climat. À l’ouest-nord-ouest, le pays est sĂ©parĂ© de la NorvĂšge par les Alpes scandinaves.

Le pays est trĂšs riche en lacs dont certains, comme le VĂ€nern et le VĂ€ttern, sont parmi les plus grands d'Europe.

Gotland et Öland, dans la mer Baltique, sont les deux plus grandes Ăźles de SuĂšde et forment chacune une province historique propre. Les cĂŽtes suĂ©doises sont assez entrecoupĂ©es avec un trĂšs grand nombre de petits golfes (des fjĂ€rdar) et de nombreux Ăźlots qui forment souvent des archipels, comme ceux de Stockholm et de Göteborg.

Climat

La SuĂšde jouit d’un climat relativement tempĂ©rĂ© en dĂ©pit de sa situation septentrionale, du fait de l’action du Gulf Stream. Dans le sud du pays, les feuillus peuvent se trouver en abondance, contrairement au nord, oĂč les rĂ©sineux dominent le paysage. Dans la partie du pays se situant au nord du cercle polaire arctique, le soleil ne se couche jamais en Ă©tĂ©, et l’hiver n’est qu’une nuit sans fin : le soleil ne se lĂšve pas, mais il y a assez de lumiĂšre pour voir clair quelques heures (cela varie selon les endroits).

Environnement

En 2014, le Global Green Economy Index classe la SuĂšde pays le plus Ă©cologique au monde[7].

En 2015, l'organisation Global Footprint Network indique que la SuÚde est un des 57 pays (sur 181) préservant ses ressources (réserve en biocapacité positive), notamment grùce à sa capacité forestiÚre qui compense largement son empreinte carbone[9].

La SuÚde est frappée en 2018 par des épisodes de canicules et de sécheresses parmi les pires de son histoire. L'été est ainsi le plus chaud jamais observé depuis le début des enregistrements en 1756. En conséquence, les récoltes agricoles ont lourdement chuté et le pays, jusqu'alors exportateur de céréales, a dû en importer[10].

GĂ©ographie humaine

Paysage agricole avec dolmen prÚs de Falköping.
Archipel suĂ©dois Ă  Arkösund (en) en Östergötland.

Le Sud a une vocation agricole trĂšs nette, et la surface occupĂ©e par la forĂȘt augmente au fur et Ă  mesure que l’on progresse vers le nord. La densitĂ© de population est Ă©galement supĂ©rieure au sud, notamment dans la vallĂ©e du lac MĂ€lar, dans la rĂ©gion de l’Øresund et tout le long de la cĂŽte ouest, mĂȘme si le sud-est du pays forme aussi une rĂ©gion Ă  relativement faible densitĂ©.

Histoire

Maisons traditionnelles suédoises en bois à VÀsterÄs.

Préhistoire

Des dĂ©couvertes archĂ©ologiques prouvent que le territoire suĂ©dois a Ă©tĂ© colonisĂ© au cours de l'Ăąge de la pierre, lorsque les terres Ă©mergent de la glace accumulĂ©e pendant l’ùre glaciaire. Les premiers habitants vivent de chasse, de cueillette, et surtout des ressources que leur offre la future mer Baltique.

Le territoire suédois semble avoir connu une forte densité de population pendant l'ùge du bronze, les traces de communautés élargies et prospÚres ayant été mises en évidence. La fin de l'ùge du bronze ancien (environ 1200 av. J.-C.) est marquée par l'intensification de l'agriculture. Ainsi, le sud de la SuÚde connaßt une ouverture du paysage forestier et la création de vastes prairies[11].

La toute premiĂšre mention Ă©crite de l’existence du peuple suĂ©dois (Suiones en latin) est faite par Tacite en l'an 98. Ils sont aussi mentionnĂ©s par JordanĂšs au VIe siĂšcle, sous les noms de Suehans ou Suetidi. L'Ă©popĂ©e anglo-saxonne Beowulf dĂ©crit des batailles entre les SuĂ©dois et les Goths de Scandinavie (Geats) durant cette Ă©poque, qui se soldĂšrent par la prĂ©dominance des SuĂ©dois (Sweonas).

Moyen Âge

Au cours des IXe et Xe siĂšcles, la culture viking s’épanouit dans toute la Scandinavie grĂące au commerce, aux pillages et aux mouvements de colonisation vers l’est (pays baltes, Russie et mer Noire).

Le mouvement de christianisation, aux XIe et XIIe siĂšcles, se traduit notamment par la crĂ©ation de l’archevĂȘchĂ© d’Uppsala en 1164. Il facilite la consolidation d’un État suĂ©dois centrĂ© sur les bords de la mer Baltique : en 1250, la dynastie des Folkung accĂšde au pouvoir et Ă©tablit sa capitale Ă  Stockholm.

NĂ©anmoins, tout comme dans les nouveaux États de NorvĂšge et du Danemark, une grave crise survient au XIVe siĂšcle, aggravĂ©e par la peste noire. MalgrĂ© ces difficultĂ©s, les SuĂ©dois continuent leur expansion au nord de la pĂ©ninsule scandinave, vers l’actuelle Finlande.

Le grand schisme d'Orient entre le catholicisme et l’orthodoxie a des rĂ©percussions jusque dans cette rĂ©gion, notamment Ă  travers les guerres incessantes qui Ă©clatent entre la SuĂšde catholique et la rĂ©publique de Novgorod, orthodoxe. Les tensions ne s’apaisent qu’en 1323 avec la signature du traitĂ© de Nöteborg, lequel Ă©tablit une frontiĂšre allant de la pointe est du golfe de Finlande Ă  la pointe nord du golfe de Botnie. Le territoire finlandais passe sous domination suĂ©doise Ă  partir de 1362.

En 1397, les trois États de NorvĂšge, Danemark et SuĂšde s’unissent sous un seul monarque dans le cadre de l’Union de Kalmar. Au cours du XVe siĂšcle, les SuĂ©dois doivent ensuite rĂ©sister aux tentatives de centraliser l’autoritĂ© sous la couronne danoise, parfois jusqu’à prendre les armes. La SuĂšde finit par quitter l’Union en 1521, lorsque Gustave Eriksson Vasa rĂ©tablit l’indĂ©pendance de la couronne suĂ©doise avant d'accĂ©der au trĂŽne deux ans plus tard sous le nom de Gustave Ier.

Époque moderne

Expansion et déclin territorial de l'« empire suédois » de 1580 à 1815.

Le rĂšgne de Gustave Vasa se caractĂ©rise par l’adoption de la RĂ©forme protestante, une nouvelle consolidation de l’État et une participation accrue des bourgeois aux dĂ©cisions publiques par la crĂ©ation d’une assemblĂ©e Ă  quatre chambres (le Riksdag). Gustave Vasa, roi bĂątisseur et pacifique, est souvent considĂ©rĂ© comme le pĂšre de la nation suĂ©doise.

Au cours du XVIIe siĂšcle, la SuĂšde s’affirme progressivement comme une grande puissance europĂ©enne, en raison notamment de son engagement dans la guerre de Trente Ans, Ă  l’initiative du roi Gustave II Adolphe. L’intĂ©rieur du royaume connut Ă©galement de profondes rĂ©formes modernisatrices grĂące Ă  l’action du comte Axel Oxenstierna.

Époque contemporaine

Cette position de force s’écroule au XVIIIe siĂšcle, lorsque la Russie impose sa domination Ă  l’Europe du Nord Ă  l’issue de la grande guerre du Nord, avant finalement de s’octroyer en 1809 la moitiĂ© est du pays et d’en faire le grand-duchĂ© de Finlande, sous administration russe.

Le roi Gustave III, Ă  la suite d'un coup d’État en 1772, met fin au rĂ©gime constitutionnel instaurĂ© par le Riksdag en 1719 et rĂšgne en despote, Ă©tablissant une monarchie absolue qui prend fin en 1809, lorsque la SuĂšde devient une monarchie constitutionnelle.

Le marĂ©chal français Jean-Baptiste Bernadotte est Ă©lu hĂ©ritier du trĂŽne puis roi de SuĂšde sous le nom de Charles XIV. Sa dynastie rĂšgne toujours sur la SuĂšde. Le reste du XIXe siĂšcle et le dĂ©but du XXe siĂšcle, jusqu'en 1917 oĂč le parlementarisme sort dĂ©finitivement vainqueur, sont marquĂ©s par un transfert lent du pouvoir du roi vers le Riksdag.

L’histoire contemporaine de la SuĂšde est remarquablement pacifique, la derniĂšre guerre connue par le pays a Ă©tĂ© une campagne menĂ©e contre la NorvĂšge en 1814, Ă  l’issue de laquelle une union personnelle des deux couronnes Ă  domination suĂ©doise est Ă©tablie. Elle est dissoute en 1905 lorsque la NorvĂšge dĂ©clare son indĂ©pendance, mais sans entraĂźner de conflit.

La premiĂšre cĂ©rĂ©monie de remise des prix Nobel a lieu Ă  l’AcadĂ©mie royale suĂ©doise de musique Ă  Stockholm en 1901. Depuis 1902, les prix sont officiellement dĂ©cernĂ©s par le roi de SuĂšde.

La SuĂšde parvient Ă  conserver sa neutralitĂ© pendant la PremiĂšre et la Seconde Guerres mondiales, Ă  l’exception notable du soutien logistique et militaire apportĂ© Ă  la Finlande lors de la tentative d’invasion soviĂ©tique de 1939-1940. La SuĂšde a jouĂ© un rĂŽle ambigu durant la Seconde Guerre mondiale : tout en collaborant avec l'Allemagne nazie en l'approvisionnant en minerai de fer, elle met en place une politique active d'accueil des Juifs (en particulier danois)[12] et rĂ©fugiĂ©s europĂ©ens.

À la suite de l'Ă©chec de l'instauration d'une union de dĂ©fense scandinave, le pays persiste dans sa politique de neutralitĂ© au cours de la guerre froide et dans les dĂ©cennies suivantes, n’étant membre d’aucun traitĂ© d’alliance militaire. Elle adhĂšre toutefois Ă  l’Union europĂ©enne en 1995. En 2022, aprĂšs l'invasion de l'Ukraine par la Russie, la SuĂšde modifie radicalement sa politique internationale[13] en dĂ©posant une demande d'adhĂ©sion Ă  l'OTAN, en mĂȘme temps que la Finlande[14].

Politique

Le siÚge du parlement suédois à Stockholm.

Organisation des pouvoirs

La SuĂšde est une monarchie depuis presque un millĂ©naire. DĂšs le Moyen Âge, les paysans soumis Ă  l'impĂŽt constituaient l'une des quatre chambres des États gĂ©nĂ©raux du royaume : le StĂ„ndsriksdagen.

Le pouvoir exécutif, jusqu'en 1680, était partagé entre le roi et un Conseil de la noblesse suédoise. Il s'ensuivit une période de monarchie absolue exercée par le roi. En réaction au fiasco de la grande guerre du Nord, le parlementarisme fut réintroduit en 1719, suivi par trois formes différentes de monarchie constitutionnelle en 1772, 1789 et enfin en 1809, lorsque la premiÚre constitution suédoise fut signée par le roi, qui s'y engage à garantir plusieurs libertés fondamentales.

En 1866, le StÄndsriksdagen fut définitivement dissous et remplacé par un systÚme parlementaire bicaméral, le Riksdag : la PremiÚre Chambre était élue au suffrage indirect par des grands électeurs locaux, et la Seconde Chambre était élue au suffrage direct.

Le parlementarisme fut renforcĂ© en 1917 lorsque le roi Gustave V, aprĂšs des dĂ©cennies d’affrontement politique qui laissaient craindre une rĂ©volution, accepta de nommer dĂ©sormais des ministres devant obtenir la confiance de la majoritĂ© du Parlement. La dĂ©mocratisation du rĂ©gime fut complĂ©tĂ©e en 1918 avec l’adoption du suffrage universel. La participation Ă©lectorale a toujours Ă©tĂ© Ă©levĂ©e en SuĂšde : le taux de 80 % aux Ă©lections lĂ©gislatives de 2002 est le plus bas jamais enregistrĂ©.

La social-dĂ©mocratie a jouĂ© un rĂŽle politique dominant depuis 1917, lorsque la branche rĂ©formiste se renforça et que la branche rĂ©volutionnaire quitta le parti . L’influence du courant social-dĂ©mocrate sur la sociĂ©tĂ© suĂ©doise est souvent dĂ©crite comme hĂ©gĂ©monique. La coalition des centristes et des sociaux-dĂ©mocrates assura un gouvernement stable de 1932 Ă  1956. Par la suite, la vie politique a Ă©tĂ© totalement dominĂ©e par les seuls sociaux-dĂ©mocrates, souvent soutenus par les marxistes du VĂ€nsterpartiet et les Verts du Miljöpartiet.

En 1971, le Riksdag devint monocamĂ©ral. Selon la constitution, les 349 membres du Riksdag dĂ©tiennent l’autoritĂ© suprĂȘme en SuĂšde. L’assemblĂ©e peut modifier la constitution Ă  la majoritĂ© qualifiĂ©e. L’initiative des lois revient concurremment aux ministres et aux parlementaires. Ces derniers sont Ă©lus pour quatre ans selon le principe de la reprĂ©sentation proportionnelle.

En 1975, une nouvelle constitution mit une fin dĂ©finitive au pouvoir politique du roi : il n’est plus aujourd’hui que le reprĂ©sentant formel mais symbolique de l’État suĂ©dois, et son rĂŽle consiste essentiellement Ă  prĂ©sider aux cĂ©rĂ©monies officielles.

Stefan Löfven, Premier ministre suédois entre 2014 et 2021.

Le gouvernement et le parlement sont en dialogue permanent avec les autres pays nordiques dans le cadre du Conseil nordique.

Le systĂšme juridique (en), de tradition romano-germanique, se compose des juridictions civiles, pĂ©nales et administratives. Une hiĂ©rarchie existe entre tribunaux, cours d’appel et cours suprĂȘmes. La loi suĂ©doise est codifiĂ©e.

Le modĂšle Ă©conomique de dĂ©veloppement suĂ©dois, reposant sur la social-dĂ©mocratie, aprĂšs avoir assurĂ© une forte croissance, affronte ses premiĂšres difficultĂ©s dans les annĂ©es 1990. C'est l'Ă©poque oĂč le pays entreprend de grandes rĂ©formes, pour allĂ©ger une fiscalitĂ© parmi les plus lourdes du monde et rendre plus flexible son marchĂ© du travail.

Les annĂ©es 1990 voient aussi la rĂ©forme du systĂšme de retraite en SuĂšde. Pour y parvenir, le pays a attendu 1999, aprĂšs un long processus de dialogue social et la recherche d'un compromis assurant un vote unanime au parlement, et plutĂŽt bien accueilli par le monde des affaires, car jugĂ© politiquement et financiĂšrement plus solide que le systĂšme qui avait prĂ©valu pendant des dĂ©cennies[15]. Les principes essentiels de cette grande rĂ©forme ont Ă©tĂ© fixĂ©s dĂšs 1991 par le gouvernement social-dĂ©mocrate d’Ingvar Carlsson[15]. AprĂšs un processus de concertation entre les sociaux-dĂ©mocrates et une coalition de partis du centre et de la droite menĂ©e par Carl Bildt, qui a durĂ© de 1991 Ă  1994, la rĂ©forme a affrontĂ© avec succĂšs un premier vote au Parlement en 1994, sur ses principes, puis dans un second temps sur l’intĂ©gralitĂ© de la lĂ©gislation en 1998. PrĂšs de 80 % des dĂ©putĂ©s s’étant prononcĂ©s favorablement, cette rĂ©forme cimente le consensus national, sur le plan politique.

Partis politiques, Ă©lections et gouvernement actuels

Pendant plus de 50 ans, la SuÚde avait cinq partis politiques qui recevaient réguliÚrement suffisamment de voix pour obtenir des siÚges au Riksdag - les Sociaux-démocrates, les Modérés, le Parti du centre et le Parti du peuple - Les Libéraux - avant que le Parti de l'environnement Les Verts ne devienne le sixiÚme parti à partir des élections de 1988. Lors des élections de 1991, tandis que les Verts perdent leurs siÚges, deux nouveaux partis ont obtenu des siÚges pour la premiÚre fois : les Chrétiens-démocrates et la Nouvelle Démocratie. Les élections de 1994 ont vu le retour des Verts et la disparition de la Nouvelle Démocratie. Il a fallu attendre les élections en 2010 pour qu'un huitiÚme parti, les Démocrates de SuÚde, obtiennent des siÚges au Riksdag. Lors des élections européennes, des partis qui ont échoué à passer le seuil au Riksdag ont réussi à obtenir une représentation : la Liste de juin (2004-2009), le Parti pirate (2009-2014) et Initiative féministe (2014-2019).

Stefan Löfven, meneur du Parti social-démocrate suédois des travailleurs (SAP), a été nommé Premier ministre le , aprÚs 131 jours sans gouvernement, grùce à la formation d'une coalition. Il dirige un gouvernement composé de 23 ministres, principalement issus d'une coalition de centre gauche, majoritaire au Riksdag depuis . En août 2021, il annonce sa démission de chef de son parti et donc de ses fonctions de Premier ministre à compter de novembre 2021[16]. Sa remplaçante, Magdalena Andersson, est élue par le Parlement le 29 novembre[17].

Administration

Les 21 comtés suédois.

La SuĂšde se compose de trois grandes rĂ©gions traditionnelles (Landsdelar en suĂ©dois) : le Götaland au sud, le Svealand au centre et le Norrland au nord. Jusqu’en 1809, la quatriĂšme rĂ©gion de SuĂšde Ă©tait l’Österland, Ă  l’est, aujourd’hui la Finlande.

Jusqu’aux rĂ©formes administratives menĂ©es par Axel Oxenstierna en 1634, ces trois grandes rĂ©gions Ă©taient subdivisĂ©es en 25 provinces, dites « provinces historiques » (Landskap en suĂ©dois). Les provinces n’ont plus aucune fonction administrative aujourd’hui, mais reprĂ©sentent pour les SuĂ©dois un important patrimoine historique et culturel auquel ils s’identifient volontiers. Elles servent Ă©galement de dĂ©limitation pour les duchĂ©s.

Les comtĂ©s (lĂ€n en suĂ©dois) furent instituĂ©s en 1634 Ă  l’initiative du chancelier Axel Oxenstierna en vue de l’édification d’une administration moderne. Bien que fortement inspirĂ©s des provinces prĂ©existantes, les comtĂ©s ont des frontiĂšres souvent diffĂ©rentes. La SuĂšde est divisĂ©e en 21 comtĂ©s. Dix-huit d’entre eux sont dirigĂ©s, d’une part, par un prĂ©fet (Landshövding) reprĂ©sentant l'État Ă  la tĂȘte du LĂ€nsstyrelse, et d’autre part par une assemblĂ©e locale Ă©lue (Landstinget) dont la principale fonction est de gĂ©rer les services de santĂ©. Deux comtĂ©s, VĂ€stra Götaland et SkĂ„ne, ont accĂ©dĂ© au statut de rĂ©gion, et possĂšdent un organe de gouvernement rĂ©gional (« regionalt sjĂ€lvstyrelseorgan »). Un comtĂ©, Gotland, est composĂ© d'une seule commune qui a pris en charge les fonctions occupĂ©es ailleurs par le « landsting »[18] - [19].

Les comtés sont divisés en communes, ou kommuner, qui représentent l'échelon local du gouvernement en SuÚde. On dénombre 290 communes (en 2004).

Politique Ă©trangĂšre

La nouvelle politique étrangÚre, souvent appelée la "Politique de 1812", est mise en place par Jean-Baptiste Bernadotte, prince couronné élu. La politique de 1812 contrastait fortement avec la politique étrangÚre traditionnelle de la SuÚde, caractérisée par son implication dans de nombreux conflits, notamment avec son ennemi principal, la Russie. En 1812, l'empereur Alexandre, ayant besoin d'alliés contre Napoléon s'entend avec Bernadotte. Lors de la réunion, il est convenu que la SuÚde acceptera que la Finlande fasse partie de la Russie en échange de l'aide du tsar pour faire pression sur le Danemark afin qu'il lui cÚde la NorvÚge.

Les troupes suédoises dirigées par Bernadotte participent aux guerres napoléoniennes en 1813 et 1814, combattant contre la France (ils jouent un maigre rÎle à la bataille de Leipzig) et le Danemark. La SuÚde force le Danemark à lui remettre la NorvÚge par le traité de Kiel (). Depuis lors, la SuÚde n'a plus pris part à aucun conflit armé (à l'exception de missions de maintien de la paix).

Au cours du XXe siÚcle, la politique étrangÚre suédoise reste fondée sur les principes de la non-participation aux alliances en temps de paix et sur une politique de neutralité en cas de guerre. AprÚs son adhésion à l'Union européenne en 1995, la SuÚde révise en partie sa doctrine de politique étrangÚre qui prend en compte une participation plus active à la coopération européenne.

Le , le royaume de SuÚde officialise sa demande d'adhésion à l'OTAN à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie et rejoint donc la Finlande, qui en a officiellement fait la demande le .

À la fin juin, les États membres de l'OTAN ont donnĂ© leur feu vert Ă  l'adhĂ©sion des deux pays scandinaves qui, jusqu'Ă  l'invasion russe de l'Ukraine, avaient toujours privilĂ©giĂ© la neutralitĂ©. Chaque État membre doit maintenant approuver l'entrĂ©e des deux pays dans l'OTAN[20].

Le 4 juillet 2022, au siĂšge de l'OTAN, Ă  Bruxelles, la SuĂšde a menĂ© Ă  bien, conjointement avec la Finlande, les pourparlers d'adhĂ©sion, confirmant sa volontĂ© et sa capacitĂ© d'honorer les obligations et engagements politiques, juridiques et militaires liĂ©s au statut de membre de l’OTAN. Le 5 juillet, les AlliĂ©s ont signĂ© le protocole d'accession de la SuĂšde, laquelle est alors devenue un « pays invitĂ© ». Une fois que tous les AlliĂ©s auront ratifiĂ© le protocole d’accession conformĂ©ment Ă  leurs procĂ©dures nationales, le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral invitera la SuĂšde Ă  accĂ©der au traitĂ© de Washington, aprĂšs quoi ce pays deviendra membre de l’OTAN[21].

Économie

Évolution du PIB par habitant en Europe du Nord depuis 1950 (De haut en bas : Norvùge, Danemark, Suùde, Islande et Finlande).
Quartier de Norrmalm (Stockholm).

FavorisĂ©e par la paix et la neutralitĂ© politique tout au long du XXe siĂšcle, la population suĂ©doise a atteint un niveau de vie enviable reposant sur les deux piliers de la haute technologie et d’un État-providence puissant. Le pays dispose d’excellentes infrastructures de transport et de communication et d’une main-d’Ɠuvre hautement qualifiĂ©e. Le bois, l’hydroĂ©lectricitĂ© et le fer constituent les ressources de base d’une Ă©conomie orientĂ©e vers le commerce extĂ©rieur. La SuĂšde est Ă©galement le premier pays Ă  consommer plus d'Ă©nergies renouvelables que d'Ă©nergies fossiles[22], grĂące Ă  une importante biomasse (bois, principalement).

La proportion de la population employée dans le secteur secondaire (industrie) était en 1960 de 43,9 % puis de 29,1 % en 1987 selon les chiffres du BIT.

À la suite d'une crise du modĂšle suĂ©dois au cours des annĂ©es 1990, la politique de rigueur budgĂ©taire adoptĂ©e par le gouvernement a conduit Ă  un excĂ©dent substantiel en 2001. Ce dernier fut rĂ©duit de moitiĂ© en 2002, en raison du ralentissement Ă©conomique mondial. La Banque de SuĂšde se fixe comme objectif la stabilitĂ© des prix avec une cible d’inflation Ă  2 %.

En 2003, l'adoption de l'euro fut rejetĂ©e dans un rĂ©fĂ©rendum oĂč les opposants Ă  l'euro emportĂšrent une victoire convaincante[23]. La majoritĂ© des partis politiques Ă©tait pourtant officiellement en faveur de l'adoption.

Le taux de croissance pour 2004 devrait s’élever Ă  3,5 %, confirmant une santĂ© Ă©conomique remarquable par rapport Ă  la moyenne des pays de l’Union europĂ©enne. Le chĂŽmage atteint 6,2 % selon les statistiques officielles en 2008 mais serait plus proche des 15 %[24]. Cependant, cette derniĂšre statistique provient d'une Ă©tude qui inclut aussi les personnes pouvant travailler mais ne dĂ©sirant pas forcĂ©ment le faire ce qui gonfle les chiffres et va Ă  l'encontre de la dĂ©finition du chĂŽmage. C'est ce qu'on appelle le « chĂŽmage technique » ou le chĂŽmage structurel qui dĂ©coule alors, pour un niveau de compĂ©tence donnĂ©, du refus des travailleurs d'accepter un salaire jugĂ© trop faible (concept de chĂŽmage volontaire et de salaire de rĂ©serve) et de l'absence d'intĂ©rĂȘt pour les firmes de proposer un salaire trop Ă©levĂ©. Alors que « le chĂŽmage se dĂ©finit comme l'Ă©tat d'une personne sans emploi, apte au travail et dĂ©sireuse de travailler »[25].

Connu pour son généreux systÚme social, la SuÚde a néanmoins largement diminué son niveau de dépenses publiques entre 1995 et 2015. Alors que celles-ci se situaient à 63 % du PIB entre 1986 et 1995, elles se réduisent à 53,5 % en 2000, pour s'établir à 50,5 % en 2015[26].

La SuĂšde est passĂ©e Ă  un systĂšme de retraite par points en 1998 en raison de difficultĂ©s financiĂšres. En consĂ©quence, les carriĂšres hachĂ©es ainsi que le travail Ă  temps partiel sont pĂ©nalisĂ©s. Les pensions s’en trouvent ainsi amaigries[27]. Les femmes sont les plus pĂ©nalisĂ©es, touchant en moyenne 600 euros de moins par mois que les hommes. L’« équilibrage » automatique destinĂ© Ă  assurer la stabilitĂ© financiĂšre du rĂ©gime a Ă©tĂ© enclenchĂ© Ă  trois reprises, en 2010, 2011 et 2014. Les retraitĂ©s suĂ©dois ont vu leurs pensions baisser de 3 %, 4,3 % et 2,7 %. Ce systĂšme pousse les salariĂ©s Ă  travailler plus longtemps. En 2019, 38 % des personnes ĂągĂ©es de 67 ans continuent d'exercer un emploi, contre 18 % en 2000 (juste avant le nouveau rĂ©gime)[28]. Le taux de pauvretĂ© des retraitĂ©s s'Ă©lĂšve Ă  14,7 % en 2017[27].

Parmi les entreprises suédoises, on peut citer Ericsson, Electrolux, H&M, Ikea, Spotify, Saab, Scania, Tele2, Tetra Pak et Volvo.

La SuĂšde prĂ©sente l'un des taux d'emploi dans les administrations publiques (nombre de fonctionnaires par habitant) les plus Ă©levĂ©s des pays de l'OCDE, celui-ci s’élevant en 2018 Ă  138,5 â€° (88,5 â€° en France)[29].

Population

DĂ©mographie

Densité de la population suédoise, en nombre d'habitants par kilomÚtre carré par commune en 2007.

Au , la SuĂšde compte 10 014 873 habitants[30]. La croissance dĂ©mographique annuelle est de 1,5 %, l'une des plus Ă©levĂ©es d'Europe.

Le taux d'urbanisation est de 87 % alors que les villes n'occupent que 1,5 % du territoire[31]. La densitĂ© de celles-ci est de 1 437 hab./km2[32].

La SuĂšde a une des espĂ©rances de vie les plus Ă©levĂ©es au monde[33], et un des taux de natalitĂ© les plus hauts en Europe malgrĂ© le fait que, dĂšs 1969, son taux de fĂ©conditĂ© passa en dessous du seuil de renouvellement (2,1 enfants par femme). Elle compte environ 17 000 Sames au nord, et 50 000 SuĂ©dois de souche finlandaise, Ă  ne pas confondre avec les immigrants finlandais du XXe siĂšcle.

Depuis les années 1990, de larges pans de l'éducation ont été confiés à des entreprises privées, entiÚrement financées par des fonds publics, donc sans participation financiÚre des parents. Un enfant sur cinq est actuellement confié au privé[34].

La SuĂšde dispose d’un systĂšme de crĂšches pouvant garantir une place Ă  tout enfant ĂągĂ© de 2 Ă  5 ans. L’État-providence, fortement dĂ©veloppĂ©, accorde Ă©galement de longs congĂ©s parentaux Ă  la mĂšre et au pĂšre d’un enfant, un plafond pour les dĂ©penses de santĂ©, des pensions minimales de retraite et des indemnitĂ©s maladie.

Immigration

La nation suĂ©doise fut un pays d’émigration jusqu’à la fin de la PremiĂšre Guerre mondiale (prĂšs de 1,5 million de SuĂ©dois Ă©migrĂšrent aux États-Unis vers la 2e moitiĂ© du XIXe siĂšcle Ă  cause principalement de la famine), puis une nation d’immigration aprĂšs la Seconde Guerre mondiale. PrĂšs de 12 % des rĂ©sidents sont nĂ©s Ă  l’étranger, et environ un cinquiĂšme de la population suĂ©doise est constituĂ© soit d’immigrants, soit d’enfants d’immigrants. Les immigrants les plus nombreux viennent de Finlande, d’ex-Yougoslavie, d’Iran, de NorvĂšge, du Danemark et de Pologne. Cette composition tĂ©moigne des fortes migrations entre pays nordiques, de l’immigration de main-d’Ɠuvre dans les annĂ©es 1960, puis du regroupement familial.

Les Finlandais constituent la premiĂšre grosse vague d’immigration en SuĂšde contemporaine. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, prĂšs de 70 000 jeunes Finlandais fuirent leur pays en raison de l’invasion soviĂ©tique. 15 000 d’entre eux restĂšrent en SuĂšde aprĂšs la guerre, et d’autres y retournĂšrent Ă  l'Ăąge adulte. Les difficultĂ©s d’aprĂšs-guerre en Finlande poussĂšrent ensuite un grand nombre de chĂŽmeurs finlandais vers la prospĂšre Ă©conomie suĂ©doise des annĂ©es 1950 et 1960. Au plus fort du phĂ©nomĂšne, 400 000 Finlandais vivaient en SuĂšde, mais Ă  la suite de la premiĂšre crise pĂ©troliĂšre en 1973 le taux de chĂŽmage augmenta alors que la Finlande bĂ©nĂ©ficiait de ses relations commerciales avec l’URSS. Depuis, le nombre de Finno-SuĂ©dois a chutĂ© sous la barre des 200 000.

Les interventions soviĂ©tiques en Hongrie en 1956, puis Ă  Prague en 1968, entraĂźnĂšrent l’arrivĂ©e des premiers rĂ©fugiĂ©s politiques. Les dĂ©serteurs amĂ©ricains refusant d’aller se battre au ViĂȘt Nam trouvĂšrent souvent refuge parmi les SuĂ©dois. Du temps du Premier ministre social-dĂ©mocrate Olof Palme fut mise en place une « politique d'immigration volontariste » notamment pour les rĂ©fugiĂ©s politiques[35]. AprĂšs le coup d’État de 1973 au Chili et l’apparition d’autres dictatures militaires en AmĂ©rique du Sud, ceux-ci se mirent Ă  dominer le flux migratoire vers la SuĂšde, y compris en provenance d’Iran, d’Irak et de Palestine. 135 000 rĂ©fugiĂ©s arrivĂ©s au cours des conflits yougoslaves se trouvent toujours dans le pays. Plus rĂ©cemment, la SuĂšde accueille des milliers de migrants (80 000 en 2014[36]), dont des rĂ©fugiĂ©s syriens qui ont fui la guerre civile syrienne. Parmi les raisons de l'attractivitĂ© de la SuĂšde sont Ă©voquĂ©s « son gĂ©nĂ©reux systĂšme social » et « sa rĂ©putation de tolĂ©rance »[36].

Officiellement, en 2009, le pays compte une communautĂ© musulmane de 106 327 personnes. D'autres sources donnent le chiffre d'environ 450 000 Ă  500 000, ce qui reprĂ©sente environ 5 % de la population suĂ©doise totale[37].

Les premiÚres remises en cause du modÚle immigrationniste suédois surviennent dans les années 2000-2010 avec des émeutes dans les banlieues de Stockholm[35], puis avec différentes affaires de harcÚlement sexuel par de jeunes réfugiés[38]. Néanmoins, le pays demeure, en comparaison de ses voisins tel le Danemark, tenant d'une politique trÚs favorable à l'immigration[39].

Entre 2000 et 2016, le nombre de personnes nĂ©es Ă  l'Ă©tranger a augmentĂ© de 80 % en moyenne[40]. En 2016, il est rentrĂ© prĂšs de 122 000 Ă©trangers venant d'un pays situĂ© hors d'Europe, alors que seulement 13 000 personnes sont sorties du territoire, donnant un solde migratoire de 109 000 personnes[40]. Alors qu'au dĂ©but des annĂ©es 1960, sur les 4 % des personnes nĂ©es Ă  l'Ă©tranger, presque toutes Ă©taient d'origine europĂ©enne et principalement des pays nordiques, en 2016, la majoritĂ© des migrants vient de pays non europĂ©ens (Afghanistan, Iran, Irak, Syrie, Somalie, ÉrythrĂ©e). En 2017, la population d'origine Ă©trangĂšre sur deux gĂ©nĂ©rations, est sans doute la plus importante de l'Union europĂ©enne en termes relatifs avec 30,6 % (17 % sur une gĂ©nĂ©ration)[40].

Entre 2002 et 2022, le nombre de personnes nées à l'étranger et résidant en SuÚde a doublé, pour atteindre deux millions (un cinquiÚme de la population)[41].

Sécurité et criminalité

Homicide par arme Ă  feu en SuĂšde 2006-2017

Le pays se situe dans la moyenne des pays de l'OCDE en matiĂšre de sĂ©curitĂ©[43]. En 2013, le gouvernement suĂ©dois a fermĂ© quatre Ă©tablissements pĂ©nitentiaires[44]. Cette fermeture est la consĂ©quence de la baisse du nombre de dĂ©tenus dans le pays : 4 852 prisonniers pour 9 500 000 habitants fin 2012[45], soit un taux d'incarcĂ©ration de 0,051 %, contre un taux de 0,079% en 2006. Cependant, selon Eurostat[46] et le Conseil national suĂ©dois de la criminalitĂ©[47], la dĂ©linquance et la criminalitĂ© ne semblent pas baisser (cette progression en chiffres absolus n'est pas dĂ©mentie en proportion de la population gĂ©nĂ©rale). La politique du gouvernement en faveur de l'insertion et des peines de probation, et le laxisme en matiĂšre de stupĂ©fiants semblent expliquer en partie la baisse du nombre de dĂ©tenus.

En 2009, une Ă©tude place la SuĂšde en tĂȘte des pays d’Europe pour le nombre de viols. Si les chiffres s’expliquent en partie par la dĂ©finition lĂ©gĂšrement diffĂ©rente que la SuĂšde donne du viol, celle-ci n’explique pas l'augmentation de 81 % des dĂ©clarations de viol entre 2004 et 2007. À peine 10 % des coupables dĂ©signĂ©s sont condamnĂ©s[48]. Selon le Conseil national de la prĂ©vention des crimes suĂ©dois (BrĂ„), depuis le dĂ©but des annĂ©es 2000, le nombre de plaintes pour viols et agressions sexuelles a doublĂ© dans le royaume, passant de 10 419 par an en 2004 Ă  20 284 en 2016[49]. Pour ce qui concerne uniquement les viols signalĂ©s, ceux-ci ont augmentĂ© de 34 % au cours de la dĂ©cennie 2008-2017[50]. Le , une nouvelle loi entre en vigueur, qui prĂ©cise qu’une personne est coupable de viol dĂšs qu’elle a accompli un acte sexuel avec une autre qui n’y a pas participĂ© « librement ». En prĂ©cisant ainsi la notion de consentement, le nombre de condamnations pour viol a augmentĂ© de 75 %, passant de 190 en 2017 Ă  333 en 2019[51].

En 2016, seulement 14 % des crimes et des dĂ©lits (qui incluent notamment cambriolages, vols simples, harcĂšlement ou vandalisme) ont Ă©tĂ© rĂ©solus par la police, la moitiĂ© d'entre eux n'ayant jamais dĂ©clenchĂ© une enquĂȘte[52].

En 2017, plusieurs Ă©meutes ont lieu dans des banlieues de grandes villes Ă  prĂ©dominance immigrĂ©e pendant lesquelles des voitures sont incendiĂ©es et les forces de police sont caillassĂ©es[53] - [54]. Ces Ă©meutes sont parfois analysĂ©es comme des luttes de pouvoir pour tenir un territoire entre des gangs rivaux comme Ă  TrollhĂ€ttan oĂč la police est confrontĂ©e Ă  des migrants somaliens[55].

Le pays n'est pas exempt des menaces posées par le terrorisme islamiste. Le , un camion conduit par un terroriste islamiste renverse des passants à Stockholm, faisant un total de cinq morts et 14 blessés. En , les services du renseignement intérieur annoncent que le nombre des islamistes radicaux qui était d'environ 200 en 2010 a augmenté à des « milliers » en 2017, le chef des services estimant que la situation était « grave » et présentait pour le pays un « défi historique »[56] - [57].

Si le taux d'assassinats en SuĂšde demeure relativement bas au plan international, la violence des gangs a explosĂ© dans les annĂ©es 2010 et le nombre de morts par balles parmi les hommes de 20 Ă  29 ans a augmentĂ© de 200 % entre 2014 et 2018. À Stockholm, on compte ainsi 17 tuĂ©s pour la seule annĂ©e 2019[58]. Les SuĂ©dois craignent que la police soit incapable de s'en sortir. Un rapport du Conseil national suĂ©dois pour la prĂ©vention du crime montre qu'un nombre croissant de SuĂ©dois s'inquiĂštent de la criminalitĂ©, la confiance en la police et dans le systĂšme judiciaire Ă©tant en baisse. En , le Premier ministre Stefan Löfven annonce qu'il n'excluait pas l'utilisation de l'armĂ©e pour mettre fin Ă  la violence des gangs dans certains quartiers[59]. Selon le New York Times, un des problĂšmes causĂ©s par la violence des gangs serait l'afflux d'armes lourdes auquel le systĂšme suĂ©dois de justice pĂ©nale ne serait pas prĂ©parĂ©[60].

La SuĂšde a connu une forte augmentation des explosions ces derniĂšres annĂ©es, principalement liĂ©es Ă  des conflits entre bandes criminelles. Selon la police, l'utilisation d'explosifs dans le pays se situe maintenant Ă  un niveau unique au monde pour un État qui n'est pas en guerre. Quelque 50 explosions ont Ă©tĂ© signalĂ©es au cours des trois premiers mois de 2019, soit une moyenne de plus d'une explosion tous les deux jours et une augmentation par rapport Ă  la mĂȘme pĂ©riode en 2018, une annĂ©e qui a vu un nombre record de plus de trois explosions par semaine[61]. Du 1er janvier au , il y a eu 236 explosions contre 162 en 2018[62].

Selon la journaliste Paulina Neuding (sv), les fusillades liĂ©es aux gangs se sont nettement intensifiĂ©es, de plus en plus souvent en plein jour. La SuĂšde a enregistrĂ© en 2018 45 fusillades meurtriĂšres dans ce que la police qualifie des « environnements criminels », soit un facteur multipliĂ© par 10 en une gĂ©nĂ©ration. Les tirs mortels par habitant en SuĂšde sont considĂ©rablement plus Ă©levĂ©s que la moyenne europĂ©enne. Enfin, l'intimidation systĂ©matique de tĂ©moins, associĂ©e Ă  un code de silence dans les zones d’immigration socio-Ă©conomiquement faibles du pays, rend difficile l'Ă©lucidation de ce type de crime pour le systĂšme judiciaire suĂ©dois[61]. L'augmentation de la violence liĂ©e aux gangs et d'autres types de criminalitĂ© a, toujours selon cette journaliste, de profondes rĂ©percussions sur la sociĂ©tĂ© suĂ©doise. Ainsi, un tiers des jeunes femmes dĂ©clarent ne pas se sentir en sĂ©curitĂ© lorsqu'elles sortent la nuit. Une rĂ©cente enquĂȘte menĂ©e dans les trois plus grandes villes du pays a Ă©galement montrĂ© que la sĂ©curitĂ© est dĂ©sormais la principale prioritĂ© des SuĂ©dois qui cherchent Ă  acheter une maison[61].

En , le Danemark annonce qu'il va imposer des contrĂŽles temporaires Ă  la frontiĂšre suĂ©doise, aprĂšs que des SuĂ©dois ont Ă©tĂ© soupçonnĂ©s d'ĂȘtre Ă  l'origine de plusieurs attentats graves cette annĂ©e Ă  Copenhague. Selon Reuters, les crimes violents avec des assaillants utilisant des armes Ă  feu et des explosifs puissants sont devenus un problĂšme politique majeur en SuĂšde au cours des derniĂšres annĂ©es. Parmi les incidents les plus mĂ©diatisĂ©s au cours des derniers mois, une explosion massive a dĂ©moli une partie d'un immeuble de la ville de Linköping (sud) le 7 juin 2019, blessant une vingtaine de personnes, tandis qu'une mĂšre a Ă©tĂ© abattue en plein jour dans une rue de Malmö par-delĂ  le pont de Copenhague[63].

En septembre 2020, une étude portant sur les individus condamnés pour viol, viol aggravé, tentative de viol ou tentative de viol aggravé entre 2000 et 2015, à l'encontre des femmes ùgées de 18 ans et plus, constate que la majorité d'entre eux étaient des immigrés (59,3 %) dont une majorité (47,8 %) était née hors de SuÚde. Pour ce qui concerne les viols, le nombre de suspects a augmenté de 29,2 % entre 2007 et 2016. Malgré ces augmentations apparentes, le nombre de délinquants reconnus coupables d'infractions sexuelles est resté assez stable entre 2008 et 2017, le taux de viols résolus par la police ayant considérablement diminué depuis 2009 (31 %) pour tomber à 11 % en 2016[64]. Le plus grand groupe de la population étudiée se trouvait parmi les délinquants nés à l'extérieur de la SuÚde ; une part importante provenait du Moyen-Orient - Afrique du Nord (34,5 %) suivi de l'Afrique (19,1 %). Une partie non négligeable des délinquants (32,5%) a bénéficié de l'aide sociale et plus d'un tiers avaient un faible niveau de scolarité (38,6 %). Pour les condamnations antérieures, de nombreux délinquants avaient été reconnus coupables de crimes violents (46,1 %), suivis de crimes contre les biens (36,8 %). Une partie relativement petite de la cohorte (15,9 %) avait au moins un trouble psychiatrique et un cinquiÚme avait des troubles liés à la consommation d'alcool (19,3 %) et / ou des troubles liés à la consommation de drogues (21 %)[64].

En 2020, quarante-sept personnes ont été tuées par arme à feu. Avec un taux de quatre morts par million d'habitant contre 1,6 en moyenne en Europe, et une augmentation notable chaque année, la SuÚde, selon Slate, « n'est plus un bon élÚve, loin de là »[65].

En aoĂ»t 2021, un rapport publiĂ© par le Conseil national de prĂ©vention du crime (BrĂ„)) dĂ©pendant du ministĂšre de la Justice analyse les statistiques de la criminalitĂ© entre 2007 et 2018 en fonction de l'origine des suspects. Selon ce rapport, il est 2,5 fois plus frĂ©quent pour un immigrĂ© de premiĂšre gĂ©nĂ©ration d'avoir des « ennuis » avec la justice que pour une personne nĂ©e en SuĂšde. Celui-ci note la part des immigrĂ©s de premiĂšre et de seconde gĂ©nĂ©ration parmi les suspects de crimes et de dĂ©lits (29,8 % en 2018), « une surreprĂ©sentation particuliĂšrement visible dans les affaires de meurtres et les vols. »[66] Selon Le Monde, la publication du rapport intervient dans un contexte « sensible », alors que les affrontements entre bandes rivales composĂ©es de jeunes « souvent issus de l'immigration » sont Ă  l'origine d'une flamblĂ©e de violence dans le pays. Entre le 1er janvier et le 15 aoĂ»t, les policiers ont enregistrĂ© 192 fusillades ayant fait 26 morts et 57 blessĂ©s dont deux enfants en bas Ăąge[66]. Pour l'ensemble de l'annĂ©e, 46 homicides ont Ă©tĂ© commis lors de 335 fusillades, 112 personnes ont Ă©tĂ© blessĂ©es. En 2022, la SuĂšde est le thĂ©Ăątre de 391 fusillades, dont 62 mortelles, un chiffre en augmentation par rapport aux annĂ©es prĂ©cĂ©dentes[67]. La SuĂšde est l’État europĂ©en le plus touchĂ© par les rĂšglements de compte[68].

Langues

Quelque 93 % des citoyens suĂ©dois ont le suĂ©dois comme langue maternelle et environ 4 % qui ont le finnois comme langue maternelle. Le saame ou lapon est parlĂ© par 50 000 Ă  65 000 locuteurs, surtout au nord du pays. L'anglais est largement compris, surtout chez les jeunes. Quelque 86 % des SuĂ©dois comprennent l'anglais Ă  des degrĂ©s divers. En 2013, 92 % des jeunes entre 15 et 40 ans sont parfaitement anglophones. L'allemand et plus rarement le français sont parfois enseignĂ©s.

D'autres langues minoritaires sont parlées dans le royaume tel que le romani et le yiddish, mais aussi, du fait de l'immigration récente, le turc, l'arabe, le persan, le kurde et le grec.

L'intercompréhension est possible entre les locuteurs des langues scandinaves (danois, norvégien et dans une moindre mesure, islandais), mais pas avec le finnois, qui est une langue finno-ougrienne.

Religion

À la fin de l'Ăąge des Vikings, la SuĂšde se convertit au christianisme. Le missionnaire franc Anschaire de BrĂȘme vint deux fois Ă  Birka dans la premiĂšre moitiĂ© du IXe siĂšcle. La religion chrĂ©tienne s'est implantĂ©e en SuĂšde vers la fin du XIe siĂšcle sur les bords du lac MĂ€lar et dans la rĂ©gion d'Uppsala. Les premiĂšres Ă©glises furent construites au dĂ©but du XIIe siĂšcle, notamment Ă  Sigtuna ou Linköping. Le premier archevĂȘque fut intronisĂ© en 1164 Ă  Uppsala.

La majoritĂ© des SuĂ©dois sont luthĂ©riens. En 2019, 56,4 %[69] des habitants Ă©taient membres de l'Église de SuĂšde, un chiffre en diminution constante.

Le reste de la population est composé de personnes sans religion, de catholiques (1,15 %), orthodoxes (1,2 %), musulmans (5,1 %), juifs (0,2 %), etc.

Culture

Musique

La SuĂšde a une longue tradition de musique : skillingtryck, Carl Michael Bellman, Monica Zetterlund, danse folklorique, Evert Taube
 et c'est un pays avec une culture musicale notamment orientĂ©e vers le chant et la chorale. On dit mĂȘme que la langue suĂ©doise se prĂȘte trĂšs bien au chant classique, comme l'italien, grĂące Ă  ses voyelles. La SuĂšde donne Ă  l'opĂ©ra de nombreux chanteurs tels qu'Anne Sofie von Otter. Le pays compte Ă©galement deux orchestres de renom, l'Orchestre philharmonique royal de Stockholm et l'Orchestre symphonique de Göteborg.

Concernant la musique de variétés, la SuÚde a gagné le concours Eurovision de la chanson sept fois, mais une seule fois en langue suédoise :

La SuÚde regroupe aussi de nombreux groupes musicaux qui ont eu un succÚs international, tels qu'Ace of Base en 1993 avec All that she wants, Roxette avec Pearls of Passion en 1986 et les Cardigans plus récemment avec Lovefool. On peut nommer Eagle-Eye Cherry, Neneh Cherry, Stefan Olsdal (du groupe Placebo) et Titiyo, sans oublier le groupe Europe avec son Final Countdown.

La SuĂšde est le troisiĂšme pays exportateur de musique, derriĂšre les États-Unis et le Royaume-Uni[70] - [71]. En 2004 et pour la premiĂšre fois, la SuĂšde a exportĂ© plus vers l'Angleterre que l'Angleterre vers elle-mĂȘme. Cette culture musicale remonte sans doute Ă  la victoire d'ABBA Ă  l'Eurovision et donc Ă  l'Ă©mergence de ce groupe, qui a vendu plus de 370 millions d'albums Ă  travers le monde tout au long de sa carriĂšre.

La musique Ă©lectronique et Ă©lectroacoustique suĂ©doise est connue grĂące Ă  l'Ɠuvre de Joakim Sandgren. La musique Ă©lectronique suĂ©doise est aujourd’hui connue Ă  travers les DJs comme le groupe de la Swedish House Mafia, Avicii, Alesso, Otto Knows par exemple. Le heavy metal, notamment viking metal et death metal mĂ©lodique, est Ă©galement populaire. Des groupes comme In Flames (plus de deux millions d'albums vendus dans le monde), Amon Amarth, Ghost, Soilwork, Dark Tranquillity, Opeth, Pain of Salvation, Meshuggah, Arch Enemy, Darkane ou encore At the Gates et Sabaton sont connus et ont une trĂšs grande influence musicale partout dans le monde. Mais quelques annĂ©es plus tĂŽt, la SuĂšde Ă©tait connue pour avoir hĂ©bergĂ© l'un des groupes prĂ©curseurs du black metal et du viking metal, Bathory (dont le leader Quorthon est mort en 2004). Parmi d'autres groupes majeurs du black suĂ©dois, on peut citer Dissection, qui est le premier groupe Ă  fusionner black et death, et Watain. Au sein du viking metal, on peut citer Vintersorg. Enfin, la SuĂšde compte aussi un groupe de metal exclusivement fĂ©minin (quatre femmes) nommĂ© Crucified Barbara, ayant sorti deux albums. La SuĂšde a aussi abritĂ© quelques groupes de death metal au moment oĂč le style dĂ©collait, Ă  la fin des annĂ©es 1980 et au dĂ©but des annĂ©es 1990 : Nihilist (en), Entombed, Dismember, Grave, Unleashed. Ils se distinguaient de la scĂšne death metal amĂ©ricaine par leur son plus « crade », leur approche plus punk et primitive du mouvement et leur technique moindre.

Le rock reste cependant la musique majeure de SuÚde avec des groupes comme The Hives, Millencolin, Kent, The Soundtrack of Our Lives, The Sounds, Backyard Babies, Caesars Palace. Une minorité rap est représentée par Timbuktu, et ska par Svenska Akademien.

Il existe également un folk rock populaire en SuÚde : Lars WinnerbÀck.

D'autre part, le groupe Alcazar est également un nom à connaßtre, leur musique est un mélange de disco et de musique house reprenant des samples d'anciens groupes tels que Sheila and B. Devotion. Pour le jazz, on compte notamment Niels Landgren et sa formation funky, Niels Landgren Funk Unit (NLFU).

De plus, la SuĂšde organise en pĂ©riode de fĂ©vrier-mars son grand concours de chanson le Melodifestivalen, lui permettant de sĂ©lectionner l'artiste qui ira la reprĂ©senter au concours Eurovision de la chanson. Ce concours dure environ un mois oĂč beaucoup d'artistes suĂ©dois y prĂ©sentent une chanson et le public vote pour Ă©lire la meilleure. Il a comme particularitĂ© de se dĂ©rouler Ă  diffĂ©rents endroits un peu partout en SuĂšde, durant la pĂ©riode des demi-finales, puis se termine toujours Ă  Stockholm.

Il a révélé de nombreux artistes, comme le groupe ABBA, Carola HÀggkvist ou Linda Bengtzing.

Certains artistes suĂ©dois ont prĂ©fĂ©rĂ© la France comme terre d'accueil et y ont rencontrĂ© le succĂšs : Fredrika Stahl, Jay-Jay Johanson, Herman Dune ou encore Peter von Poehl. On n'oubliera pas de citer le renouveau de la pop suĂ©doise avec JosĂ© GonzĂĄlez, I'm from Barcelona, Loney, Dear, Love Is All, The Knife, Deportees (en) et, dans un registre plus intimiste, Frida Hyvönen. Des artistes tels que les virtuoses de Freak Kitchen ont rĂ©ussi Ă  s'exporter aux États-Unis pour faire connaĂźtre leur musique qui est une alliance de jazz, de metal et de musique indienne. Leur leader est Mattias IA Eklundh.

Littérature et cinéma

Le grand prix de l'Académie suédoise (« Svenska akademiens stora pris ») est un prix rare pour auteurs suédois et non un prix annuel et international comme le prix Nobel de littérature, qui a été décerné au poÚte suédois Tomas Tranströmer en 2011.

Le prix August (« Augustpriset ») est un prix annuel pour auteurs suédois. Le livre qui a gagné le prix 2000, PopulÀrmusik frÄn Vittula, a été adapté en un film en 2004.

La sĂ©rie Millenium de Stieg Larsson, dont ont aussi Ă©tĂ© tirĂ©s trois films, a mis en lumiĂšre la littĂ©rature suĂ©doise policiĂšre. Celle-ci, cependant, ne se limite pas Ă  cet auteur. Henning Mankell en est un digne reprĂ©sentant, ses Ɠuvres se sont exportĂ©es dans le monde entier. On peut aussi nommer la romanciĂšre Camilla LĂ€ckberg qui Ă©crit une saga policiĂšre avec son hĂ©roĂŻne Erica Falk.

Parmi les réalisateurs de cinéma, on peut citer Ingmar Bergman, ainsi que Bo Widerberg ou Lukas Moodysson, avec des films comme Together ou Lilya 4-ever.

Astronomie

La SuĂšde possĂšde le plus grand modĂšle rĂ©duit du systĂšme solaire au monde : le systĂšme solaire suĂ©dois s'Ă©tend sur toute la SuĂšde le long de la mer Baltique depuis Stockholm oĂč est situĂ© le Soleil jusqu'Ă  Kiruna oĂč se trouve le choc terminal. Le Soleil est reprĂ©sentĂ© Ă  Stockholm par l'Ericsson Globe qui est le plus grand bĂątiment sphĂ©rique du monde (110 m de diamĂštre).

Personnalités suédoises

ÉvĂ©nements pĂ©riodiques

MidsommarstÄng (mùt fleuri de la Saint-Jean).
Le festin d'Ă©crevisses (krĂ€ftskiva), fĂȘte suĂ©doise du mois d'aoĂ»t.
FĂȘtes et jours fĂ©riĂ©s
DateNom françaisNom localRemarques
Jour de l'anNyĂ„rsdagenFĂȘte
ÉpiphanieTrettondagenFĂȘte chrĂ©tienne
Date mobileVendredi saintLĂ„ngfredag
Date mobilePĂąquesPĂ„skdagen
Date mobileLundi de PùquesAnnandag pÄsk
Premier maiFörsta majFĂȘte du Printemps et fĂȘte du Travail
6e jeudi aprĂšs PĂąquesAscensionKristi himmelsfĂ€rdsdagFĂȘte chrĂ©tienne
7e dimanche aprĂšs PĂąquesPentecĂŽtePingstdagen
FĂȘte nationale suĂ©doiseNationaldagenFĂȘte nationale, fĂ©riĂ© depuis 2005 seulement
Dernier vendredi de juinMidsommaraftonJour férié, dernier vendredi de juin
Dernier samedi de juinMidsommardagenFĂȘte du solstice d'Ă©tĂ©, dernier samedi de juin
Date mobileToussaintAlla helgons dagFĂȘte chrĂ©tienne, samedi -
Sainte-LucieSankta-Lucia
JulaftonJour férié
NoĂ«lJuldagenFĂȘte chrĂ©tienne
Annandag jul
Saint-SylvestreNyÄrsaftonJour férié

Patrimoine mondial

Codes

La SuĂšde a pour codes :

Notes et références

  1. Ian Grocholski, Une Histoire de l'Europe Ă  travers ses chants nationaux, National Anthems of Europe, , 558 p. (ISBN 978-2-35607-181-1 et 2-35607-181-4, lire en ligne), p. 15.
  2. (en) « Population statistics », sur Statistiska CentralbyrÄn (consulté le ).
  3. Rapport sur le développement humain 2021/2022 : Temps incertains, vies bouleversées : façonner notre avenir dans un monde en mutation, New York, Programme des Nations unies pour le développement, , 337 p. (ISBN 978-92-1-126452-4, lire en ligne).
  4. (en) « Gini index », sur Banque mondiale (consulté le ).
  5. (en) Martin J. Wolf, John W. Emerson, Daniel C. Esty, Alex de Sherbinin, Zachary A. Wendling et al., 2022 Environmental Performance Index, New Haven, Connecticut, États-Unis, Yale Center for Environmental Law & Policy, , 192 p. (lire en ligne [PDF]).
  6. Prononciation en suédois standard retranscrite selon la norme API.
  7. Anastasia Pantsios, « Top 10 Greenest Countries in the World », sur EcoWatch, (consulté le ).
  8. « Indice mondial de l’innovation 2022 : Quel est l’avenir de la croissance fondĂ©e sur l’innovation ? », sur www.wipo.int (consultĂ© le )
  9. Nicolas Enault, « CARTES. Cinq planisphĂšres pour comprendre pourquoi l'humanitĂ© vit au-delĂ  des capacitĂ©s de la Terre », francetvinfo.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  10. « En proie Ă  la sĂ©cheresse, la SuĂšde connaĂźt ses pires rĂ©coltes depuis cinquante ans », Le Monde,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  11. (en) Karolis Minkevičius et al., New evidence on the southeast Baltic Late Bronze Age agrarian intensification and the earliest AMS dates of Lens culinaris and Vicia faba, Vegetation History and Archaeobotany, 29, 327–338, 2020, doi.org/10.1007/s00334-019-00745-2
  12. Leo Goldberger, The Rescue of the Danish Jews : moral courage under stress (lire en ligne).
  13. « OTAN : la SuĂšde et la Finlande prĂȘtes Ă  renoncer Ă  leur statut de neutralitĂ© », sur fr.euronews.com (consultĂ© le )
  14. France 24 avec AFP, « Les pays membres de l'Otan signent les protocoles d'adhésion de la SuÚde et de la Finlande », sur France 24, (consulté le )
  15. http://www.cor-retraites.fr/IMG/pdf/doc-1108.pdf.
  16. « SuÚde : le premier ministre, Stefan Löfven, annonce sa démission pour novembre », sur lemonde.fr, .
  17. « Magdalena Andersson réélue premiÚre ministre de SuÚde aprÚs son fiasco parlementaire », sur lemonde.fr, .
  18. « VÀlfÀrden skapas i kommuner och regioner », sur skl.se (consulté le ).
  19. « LÀnsstyrelsen », sur www.lansstyrelsen.se (consulté le ).
  20. « L'adhésion de la SuÚde et de la Finlande à l'OTAN a été approuvée en commission », sur RTBF (consulté le ).
  21. NATO, « Relations avec la SuÚde », sur NATO (consulté le ).
  22. « La biomasse surpasse le pétrole en SuÚde », sur technologies-propres.blogspot.com (consulté le ).
  23. 55,9 % contre et 44,1 % pour.
  24. (en) « Real Swedish jobless rate 15% ».
  25. Introduction à la macroéconomie moderne, M. Parkin et R. Bade, 3e édition, 2005, ERPI, p. 107.
  26. Marie Visot, « Ces 5 chiffres qui montrent l'urgence de réduire les dépenses publiques en France », sur lefigaro.fr, .
  27. « Y a-t-il deux fois plus de retraitĂ©s pauvres en SuĂšde qu’en France ? », sur Franceinfo, .
  28. « SuÚde Des retraités de plus en plus précaires », sur L'Humanité, .
  29. « La France n'est pas suradministrĂ©e », Alternatives Economiques,‎ (lire en ligne).
  30. (en) « SCB - Population statistics », sur scb.se (consulté le ).
  31. (sv + en) « Statistiska tĂ€torter 2018 », p. 33.
  32. (en) « Densification in half of Sweden’s urban areas », sur Statistiska CentralbyrĂ„n (consultĂ© le ).
  33. « Votre Indicateur Du Vivre Mieux », sur www.oecdbetterlifeindex.org (consulté le ).
  34. « MinĂ© par la pandĂ©mie, le modĂšle suĂ©dois face aux excĂšs du libĂ©ralisme », Le Monde,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  35. SuÚde: pourquoi les banlieues brûlent, Axel Gyldén, lexpress.fr, 24 mai 2013.
  36. SuÚde: un référendum sur l'immigration ?, lefigaro.fr, 29/08/2015.
  37. International Religious Freedom Report 2009, state.gov26 octobre 2009.
  38. (en) Suddenly, the Swedes are talking about their refugee problem, telegraph.co.uk, 16 janvier 2016.
  39. Olivier PrévÎt, « Immigration: pourquoi il n'y a pas de débat en SuÚde », sur causeur.fr, .
  40. Christophe Guilluy, No Society. La fin de la classe moyenne occidentale, Flammarion, 2018, p. 154 et suiv.
  41. Paul Sugy, Élections en SuĂšde : la premiĂšre ministre reconnaĂźt la victoire des droites et dĂ©missionne, lefigaro.fr, 14 septembre 2022.
  42. (sv) « Siffrorna visar: Kraftig ökning av dödsskjutningar », sur SVT Nyheter, (consulté le ).
  43. , better life index.
  44. SuÚde, Pays-Bas... ils ferment des prisons par manque de détenus, francetvinfo.fr
  45. La SuÚde ferme des prisons faute de détenus, lefigaro.fr
  46. , Crimes recorded by the police, 1999-2009, Eurostat.
  47. Crime trends in Sweden, Conseil National Suédois de la criminalité.
  48. Ulrika Knutsson, SuĂšde. Champions pour la libertĂ© des mƓurs
 et les viols, courrierinternational.com, 17 juin 2009.
  49. La SuÚde souffre-t-elle d'une épidémie de violences sexuelles?, liberation.fr, 9 juillet 2017.
  50. (sw) Kriminalstatistik 2017, bra.se
  51. Annick Hovine, En SuÚde, les condamnations pour viol ont augmenté de 75% en deux ans, lalibre.be, 14 septembre 2020.
  52. (sw) SÄ fÄ brott klaras upp, svt.se, 13 mars 2017.
  53. (en) Riots erupt in Sweden’s capital just days after Trump comments, washingtonpost.com, 21 fĂ©vrier 2017.
  54. (en) Sweden probes riot in mainly immigrant Stockholm suburb, bbc.com, 22 février 2017.
  55. (sv) Polisen: Det ligger bakom upploppen, expressen.se, 16 juin 2017.
  56. (de) Zahl radikaler Islamisten in Schweden deutlich gestiegen, hna.de, 16 juin 2017.
  57. (en) « Uzbek suspect in Swedish attack sympathized with Islamic State: police », Reuters,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  58. Antoine Jacob, La SuĂšde incapable de stopper la guerre des gangs, lexpress.fr, 17 septembre 2020.
  59. (en) Swedish PM does not rule out use of army to end gang violence, reuters.com, 17 janvier 2018.
  60. (en) ELLEN BARRY et CHRISTINA ANDERSON, Hand Grenades and Gang Violence Rattle Sweden’s Middle Class, nytimes.com, 3 mars 2018.
  61. (en) Paulina Neuding, It’s Time for Sweden to Admit Explosions Are a National Emergency, quillette.com, 11 juin 2019.
  62. (sv) Antalet sprÀngdÄd ökar kraftigt i Sverige, svt.se, 30 décembre 2019.
  63. (en) Denmark sets up temporary border control with Sweden after attacks, reuters.com, 10 octobre 2019.
  64. Ardavan Khoshnood et al., Swedish rape offenders — a latent class analysis, tandfonline.com, 22 fĂ©vrier 2021, doi.org/10.1080/20961790.2020.1868681
  65. Brice Miclet, Kidnappé, humilié, abattu: la triste fin d'Einår, prodige du rap suédois, slate.fr, 9 janvier 2022.
  66. Anne-Françoise Hivert, En SuĂšde, un rapport sur l’origine des dĂ©linquants suscite de vifs dĂ©bats, Le Monde, 2 septembre 2021.
  67. SuÚde : un adolescent tué dans une fusillade à Stockholm, rtl.fr, 11 juin 2023
  68. La Suùde, championne d’Europe des fusillades mortelles, la-croix.com, 7 janvier 2022.
  69. (sv) Svenska kyrkan i siffror.
  70. « Consulate General of Sweden Los Angeles – Export Music Sweden at MuseExpo », Swedenabroad.com (consultĂ© le ).
  71. Interesting facts about EU countries. casgroup.fiu.edu
  72. (en-US) « Rekkless : parcours du joueur esport », Gamer,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).

Annexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.