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Mer Baltique

La mer Baltique est une mer intracontinentale et intĂ©rieure de 364 800 km2 situĂ©e dans le Nord de l'Europe et reliĂ©e Ă  l'ocĂ©an Atlantique par la mer du Nord. Elle communique au sud-ouest avec la mer du Nord par le CattĂ©gat et le Skagerrak. Trois golfes principaux intĂšgrent cet espace : le golfe de Botnie au nord, le golfe de Finlande Ă  l'est et le golfe de Riga au sud-est.

Mer Baltique
Carte de la mer Baltique.
Carte de la mer Baltique.
GĂ©ographie humaine
Pays cĂŽtiers Drapeau de la SuĂšde SuĂšde
Drapeau de la Finlande Finlande
Drapeau de la Russie Russie
Drapeau de l'Estonie Estonie
Drapeau de la Lettonie Lettonie
Drapeau de la Lituanie Lituanie
Drapeau de la Pologne Pologne
Drapeau de l'Allemagne Allemagne
Drapeau du Danemark Danemark
GĂ©ographie physique
Type Mer intracontinentale
Localisation Océan Atlantique
CoordonnĂ©es 58° 42â€Č nord, 20° 12â€Č est
Subdivisions Golfe de Riga, golfe de Finlande, golfe de Botnie, mer d’Åland, mer de Botnie, Kvarken, baie de Botnie
Superficie 364 800 km2
Longueur 1 760 km
Largeur
· Maximale 303 km
· Minimale 32,5 km
Profondeur
· Moyenne 55 m
· Maximale 459 m
Volume 24 000 km3
SalinitĂ© 10 g.L−1
GĂ©olocalisation sur la carte : Europe
(Voir situation sur carte : Europe)
Mer Baltique

Les pays riverains sont :

Ces pays riverains, ainsi que la mer proprement dite, font l'objet, depuis 2009, d'une « stratégie de la Commission européenne en faveur du développement de la région de la mer Baltique »[1], incluant un effort de dépollution de la Baltique et un systÚme commun de surveillance maritime.

Nom

Le nom de « mer Baltique » apparaĂźt pour la premiĂšre fois au XIe siĂšcle, sous la plume du chroniqueur allemand Adam de BrĂȘme qui parle de Mare Balticum (dans l'AntiquitĂ©, Tacite l'appelle « mer des SuĂšves » (Mare Suebicum) et PtolĂ©mĂ©e « ocĂ©an des Sarmates Â», d'aprĂšs les peuples du mĂȘme nom). L'Ă©tymologie du mot Balticum est incertaine, mais il pourrait provenir du germanique belt (ceinture), Adam de BrĂȘme comparant la mer en question Ă  une ceinture dans le mĂȘme passage (« Balticus, eo quod in modum baltei longo tractu per Scithicas regiones tendatur usque in Greciam »). Toutefois, dans son Histoire naturelle, Pline l'Ancien mentionne une Ăźle qui aurait existĂ© dans la mĂȘme rĂ©gion, appelĂ©e Baltia ou Balcia. D'autres origines possibles ont Ă©tĂ© Ă©voquĂ©es notamment la racine indo-europĂ©enne *bhel (blanc, clair) ou le dieu Baldr de la mythologie nordique.

DiffĂ©rentes variations Ă  partir de Balticum sont utilisĂ©es dans la plupart des langues romanes et slaves, ainsi qu'en anglais, en hongrois, et dans les deux langues « baltes », le letton et le lituanien. En revanche, dans les langues germaniques (Ă  l'exception de l'anglais), elle est appelĂ©e « mer de l'Est » (ØstersĂžen en danois, Ostsee en allemand, Östersjön en suĂ©dois). Le finnois utilise un calque du suĂ©dois : ItĂ€meri, qui signifie Ă©galement « mer de l'Est ». En revanche, en estonien, elle est appelĂ©e « mer de l'Ouest » (LÀÀnemeri).

GĂ©ographie

Lignes de partage des eaux de l'Europe de l'Ouest montrant l'importance du bassin de la mer Baltique

Anciennement lac proglaciaire d'eau douce (le lac proglaciaire Baltique) et donc non rattachĂ©e Ă  l’ocĂ©an mondial de l’époque, la mer Baltique devient une mer lorsque les glaciers opprimant les reliefs qui les entourent alors se retirent et rendent alors possible l’élĂ©vation des terres autour (par un phĂ©nomĂšne d’isostasie, c’est-Ă -dire que les terres longtemps opprimĂ©es se relĂšvent dans un mouvement de levier lorsque plus rien ne les oppresse). Alors se crĂ©ent les deux Belts (Grand Belt et Petit Belt). La Baltique est alors intĂ©grĂ©e Ă  l’ocĂ©an mondial et se salinise. Mais tout ce qui est aujourd’hui sous l’eau ne l’était pas Ă  l’époque, et reste aujourd’hui un paysage glaciaire simplement recouvert d’une assez mince pellicule d’eau, la mer Baltique Ă©tant une mer peu profonde. Ce phĂ©nomĂšne d’isostasie (qui pourrait augmenter avec la fonte des glaciers scandinaves) provoque aussi localement l’apparition de « jardins d’écueils » ou SkĂŠrgĂ„rd. Ce sont de minuscules Ăźlots ou de petits archipels qui apparaissent avec le temps, couplĂ© Ă  l’apparition d'Ăźles rĂ©elles. En 130 ans, 130 nouvelles Ăźles sont par exemple apparues au large de la ville de Vaasa (Finlande), posant des problĂšmes de navigation.

La Baltique est formĂ©e de grands bassins (bassin de la mer de Botnie, au nord de l'archipel finlandais notamment) reliĂ©s entre eux par des seuils de hauts-fonds, et d’üles (Ăźles allemandes de Fehmarn et RĂŒgen, Ăźles danoises de MĂžn et Bornholm, Ăźle suĂ©doise de Gotland, archipel finlandais d’Åland). Sa profondeur maximale est de 459 m dans le bassin Ouest-Gotland, plus prĂ©cisĂ©ment dans la fosse de Landsort, situĂ©e Ă  une quarantaine de kilomĂštres au sud-est de NynĂ€shamn (une ville proche de la capitale) et Ă  83 km environ au nord de l'Ăźle de Gotland.

Sa superficie est de 364 800 km2[2].

Limites

L'Organisation hydrographique internationale détermine les limites de la mer Baltique de la façon suivante[3] :

  • dans le Petit Belt : une ligne joignant Falshöft, en Allemagne (54° 46â€Č 45″ N, 9° 57â€Č 23″ E) et VejsnĂŠs Nakke (Ærö : 54° 49â€Č 00″ N, 10° 25â€Č 16″ E) ;
  • dans le Grand Belt : une ligne joignant Gulstav (extrĂ©mitĂ© sud de Langeland Island) (54° 43â€Č 36″ N, 10° 42â€Č 42″ E) et Kappel Kirke (54° 46â€Č 00″ N, 11° 01â€Č 16″ E), sur l'Ăźle de Lolland ;
  • dans le Guldborg Sund : une ligne joignant Flinthorne-Rev (54° 38â€Č 30″ N, 11° 49â€Č 16″ E) et Skelby (54° 38â€Č 00″ N, 11° 53â€Č 14″ E) ;
  • dans l'Öresund : une ligne joignant le phare de Stevns (Stevns Fyr) (55° 17â€Č 26″ N, 12° 27â€Č 15″ E) et la pointe de Falsterbo (Falsterboudde) (55° 21â€Č 26″ N, 12° 48â€Č 49″ E).

Eaux

Profondeurs de la mer Baltique.

La profondeur moyenne de la mer Baltique est de 55 mĂštres. La marĂ©e est trĂšs faible (environ 30 centimĂštres) et parfois masquĂ©e par les oscillations climatiques (seiches hydrodynamiques, ondes de tempĂȘtes).

La Baltique est une mer peu salĂ©e (10 pour mille contre 35 pour mille dans le reste des ocĂ©ans). En effet, les apports d’eau douce des fleuves sont trĂšs importants au moment de la fonte des neiges et l’évaporation naturelle est seulement Ă©gale ou un peu supĂ©rieure aux prĂ©cipitations directes. La variation annuelle de la salinitĂ© reprĂ©sente le nĂ©gatif des rĂ©gimes fluviaux. Autrement dit, lors de l’étiage des fleuves, en fĂ©vrier, la salinitĂ© de la mer est maximale ; alors qu’elle est minimale quand les fleuves ont un dĂ©bit fort, en mai, Ă  la fonte des neiges. De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, les eaux de l’Est et de surface sont plus faiblement salĂ©es (dĂ©troits danois : 10 â€°, golfe de Botnie : ‰).

L’amplitude thermale des eaux est importante : en Ă©tĂ© 16 °C dans le Sud, 12 °C dans le golfe de Botnie ; en hiver, la banquise baltique recouvre le fond des golfes de Botnie et de Finlande, ainsi que de nombreuses cĂŽtes, globalement tout ce qui se trouve au nord de l’üle de Gotland au large de Stockholm.

Dynamisme marin

Les courants subissent largement les effets du vent. De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, ils suivent un mouvement senestre (sens inverse du mouvement des aiguilles d’une montre). Le courant longeant la pĂ©ninsule scandinave sort de la Baltique vers la mer du Nord. C’est un courant de surface faiblement salĂ©. Il atteint son dĂ©bit maximal au printemps. Un biseau plus salĂ© venant de la mer du Nord plonge alors dans la Baltique crĂ©ant un courant plus profond qui longe les cĂŽtes mĂ©ridionales.

Des seuils freinent le renouvellement des eaux et le remaniement des fonds. En effet, il faut prĂšs de trente ans pour assurer le renouvellement total des eaux. Les ĂȘtres vivants (vĂ©gĂ©taux et animaux, dont le plancton) ne communiquent pas non plus beaucoup avec les autres mers. Ces seuils favorisent, pendant une grande partie de l’annĂ©e, le ralentissement des courants thermohalins. L’appauvrissement en faune et en flore de la mer peut s’expliquer par cette stabilitĂ©, mais aussi par son taux de salinitĂ© (certaines espĂšces ne supportent absolument pas le sel et ne peuvent pas y vivre, tandis que d’autres espĂšces qui ne vivent qu’en eau salĂ©e ne peuvent pas y vivre non plus). On compte en effet moins d’une centaine d’espĂšces vivant dans la mer Baltique (84 environ). L’absence de houle et de courants facilite le comblement des cuvettes ; en effet, au-dessous de 10 Ă  20 mĂštres de profondeur, les particules fines s’agrĂšgent et s’accumulent dans les dĂ©pressions vaseuses.

Histoire et environnement

Préhistoire et Antiquité

La Baltique est la mer la plus jeune de la planĂšte. Sa naissance est associĂ©e Ă  la fonte de l'inlandsis scandinave, il y a 15 000 Ă  8 000 ans. Aux premiĂšres Ă©poques de son extension, elle Ă©tait probablement une Ă©tendue d'eau douce qui s'est rĂ©duite avec le surĂ©lĂšvement des terrains gĂ©ologiques ou isostasie. Ce phĂ©nomĂšne de retrait maritime attestant le poids de la calotte glaciaire qui la recouvrait continue encore aujourd'hui dans le Nord.

La salinité de l'eau en surface est variable selon la distance par rapport aux détroits danois, elle reste faible dans le golfe de Botnie à la fonte des glaces et neige. Protégée des influences océaniques, elle subit de fortes variations thermiques. En hiver, les golfes de Botnie et de Riga sont généralement pris par la banquise baltique. En été, la température de l'eau tourne autour de 15 °C.

La mer Baltique est mentionnĂ©e il y a prĂšs de 2 000 ans dans la Germania de Tacite, qui la nomme Mare Suebicum. Il voit cette mer comme une partie de l'ocĂ©an qui entoure le monde.

DĂšs cette Ă©poque, des voies de commerces sont ouvertes notamment pour le commerce de l'ambre que l'on trouve en quantitĂ© sur les cĂŽtes de la Baltique et qui est vendu dans tout l'Empire romain. Les fourrures et les peaux sont Ă©galement des produits d'exportation. L'Empire romain exporte des objets en cĂ©ramique, du vin et de l'huile en utilisant ces mĂȘmes routes commerciales.

Différents états d'évolution

Baltique germanique, slave et finlandaise

L'essentiel des voies de cabotage et de navigation est contrÎlé par les peuples germaniques du Ier siÚcle au VIe siÚcle. Puis, au VIIe siÚcle, les peuples slaves prennent le contrÎle de la partie orientale de la mer, puis occidentale au VIIIe siÚcle. Les Wendes multiplient les raids de pillages dans les régions bordiÚres. Les peuples dits lituaniens, les Prussiens ou Borusses, les Korse ou Coures, les Lituaniens, les Lettons et Semigalles s'installent sur ses rivages, respectivement en Prusse, en Courlande, en Lituanie, en Lettonie... La seconde partie du siÚcle suivant voit un essor maritime sans précédent des peuples scandinaves, notamment suédois et danois, sous la qualification erronée de Vikings. Le terme désigne une piraterie endémique qui, en réalité, ne reprend qu'aprÚs 930. Les pirates wendes écument la mer Baltique. Les populations finnoises, soient les Lives, Tchoudes, Ingres, Caréliens et Tavastes, et estoniennes, sont plus actives sur le golfe de Riga.

Au terme d'une longue lutte militaire, face Ă  la piraterie wende, le royaume du Danemark contrĂŽle les dĂ©troits aux Xe et XIe siĂšcles. L'essor commercial en Baltique est encore entravĂ© par la piraterie slave lorsque le roi danois Valdemar Ier dĂ©place sa capitale de Roskilde au chĂąteau de Copenhague en 1157. Les marchands danois, assurĂ©s du soutien du pouvoir royal, entreprennent de contrĂŽler l'espace maritime de la Baltique. Ils fondent des succursales, en particulier Dantzig sur les bords de la Vistule. La pacification militaire s'opĂšre, et, en 1182, Canut VI est suzerain de la PomĂ©ranie et du Mecklembourg. Il contrĂŽle des parties de l'Empire romain germanique, Hambourg, LĂŒbeck et le Holstein.

Valdemar le Victorieux peut contempler au milieu de son rÚgne une Baltique danoise, à l'exception de l'ßle de Gotland indépendante et de la Livonie des chevaliers teutoniques. Il a annexé le Lauenbourg, la petite Poméranie, le Samland et l'ßle Oesel. L'Estonie est placée sous hégémonie danoise par les Danois à la suite d'une croisade pendant laquelle ils fondent Stralsund et Reval. C'est durant la sanglante campagne estonienne que le Dannebrog, ou drapeau danois, tombe du ciel, dit la légende royale. Mais le vieux Valdemar II, à l'orée de sa disparition en 1241, voit déjà s'amorcer un rapide déclin de son emprise maritime exceptionnelle.

L'intĂ©rĂȘt marchand allemand Ă©tait Ă©veillĂ© depuis un siĂšcle. En 1159, les marchands de BrĂȘme s'installent aux bouches de la Dvina, oĂč ils fondent tardivement Riga en 1200. La Livonie est un dĂ©bouchĂ© des produits venus de Russie centrale. Pour assimiler sa population, elle est convertie par croisade militaire. Les chevaliers porte-glaive forment l'ordre dominant de 1201 Ă  1237. Ils construisent des chĂąteaux forts, des couvents, ainsi que des villes de commerce. Les chevaliers teutoniques de Prusse avec lesquels ils fusionnent pour former l'ordre des chevaliers teutoniques imitent leur action violente et rĂ©pressive au sud, en fondant Koenigsberg en 1255 sur la Pregel et Marienbourg en 1280 sur le Nogat. Partout, la conquĂȘte militaire Ă©limine sans pitiĂ© les rĂ©calcitrants ou assujettit les populations restantes au servage. La seule possibilitĂ© des survivants serfs est de trouver un pauvre refuge urbain. L'autoritĂ© conquĂ©rante, contrainte de nourrir par charitĂ© chrĂ©tienne une foule misĂ©rable qu'elle avait appauvrie, rationalise la production et fait appel Ă  une Ă©lite de cultivateurs et d'artisans libres. AttirĂ©s par les offres de terres ou d'Ă©choppes sans concurrence, des colons arrivent de Frise, de Hollande, de Flandres et de Brabant, apportant leurs techniques et spĂ©cialitĂ©s.

L'Ă©poque de la Hanse

La mer Baltique joue, durant le Moyen Âge, un rĂŽle essentiel en tant que voie de transport et de commerce en Europe. Les villes situĂ©es dans le voisinage de la Baltique et du Rhin s'unissent dans une alliance, la Hanse, et accumulent d'Ă©normes richesses.

Au dĂ©part, l'Ăźle de Gotland mi-allemande mi-wende a rĂ©sistĂ© Ă  l'emprise danoise puis elle entre en contact avec une association dirigĂ©e par des Ă©vangĂ©lisateurs et commerçants de LĂŒbeck.

Les villes hansĂ©atiques les plus importantes de la mer Baltique sont LĂŒbeck, Wismar, Rostock, Stralsund, Greifswald, Stettin, Danzig, Königsberg, Memel, Riga, Reval et Novgorod. La Hanse, association de dĂ©fense des marchands allemands et de leur libre circulation, n'a aucun statut juridique et encore moins Ă©tatique dans l'Empire allemand. Elle se permet simplement de faire une guerre Ă©conomique et, si besoin, une guerre maritime pour faire flĂ©chir les royaumes.

Époque moderne

Carte de la mer Baltique contenant les bancs, isles et costes comprises entre l'Isle de Zélande et l'Extrémtié du Golfe de Finlande

Lors de la guerre de Trente Ans, la SuĂšde essaie de s'Ă©tendre sur l'autre rive de la Baltique. À l'issue de ce conflit, la SuĂšde gagne des territoires sur la rive sud de la mer Baltique qui resteront longtemps sa propriĂ©tĂ© (voir l'article consacrĂ© Ă  la PomĂ©ranie suĂ©doise).

La Russie parvient, elle, à obtenir un accÚs à la Baltique au cours des guerres nordiques. Pierre le Grand fait bùtir Saint-Pétersbourg, qu'il considÚre comme étant une « porte sur le monde » pour la Russie.

XXe et XXIe siĂšcles : constat de pollution croissante

Le cuirassĂ© russe Slawa, touchĂ© par les canons allemands, va ĂȘtre sabordĂ© et sombrera le . Durant 80 Ă  90 ans, il attirera les organismes marins, formant un rĂ©cif sous-marin artificiel, avant que les munitions embarquĂ©es ne commencent Ă  se corroder et Ă  contaminer l’environnement.

La mer Baltique est presque fermĂ©e, donc trĂšs sensible aux pollutions. Elle a Ă©tĂ© un important champ de bataille lors de la PremiĂšre Guerre mondiale et lors de la Seconde Guerre mondiale, qui ont toutes deux laissĂ© des sĂ©quelles environnementales et historiques graves. Non seulement de nombreux navires y ont coulĂ© avec leurs charges toxiques de munitions, mais aprĂšs ces deux guerres, des centaines de milliers de tonnes d’obus conventionnels et chimiques rassemblĂ©s en Europe y ont Ă©tĂ© immergĂ©es. En temps de paix, elle fut une destination d’entraĂźnement d’étĂ© pour les navires-Ă©coles, notamment allemands tel que l’ex-voilier Grossherzogin Elisabeth (devenu français), par exemple.

Ensuite, ce sont l'agriculture et l'industrie lourde dĂ©veloppĂ©es par le bloc de l'Est qui polluent la mer Baltique. Ainsi, les fleuves cĂŽtiers des Pays baltes — passĂ©s sous contrĂŽle soviĂ©tique aprĂšs la Seconde Guerre mondiale — amĂšnent une pollution considĂ©rable, y compris radioactive, avant que le nuage de Tchernobyl ne survole et contamine cette zone. De nombreux foies et reins de poissons et mammifĂšres marins dĂ©passent les teneurs rĂ©putĂ©es admissibles pour plusieurs mĂ©taux lourds, et on trouve de nombreux polluants organiques dans leur chair. La Baltique contient une zone morte parmi les plus importantes au monde, qui s’est formĂ©e en moins de dix ans dans la rĂ©gion du Skagerrak.

Le gouvernement suédois a lancé des alertes sanitaires sur les poissons de la Baltique, et notamment les poissons gras comme le saumon ou le hareng, qui contiennent de fortes concentrations de « polluants organiques persistants », des polluants qui s'accumulent dans l'organisme et ne s'éliminent jamais, comme la dioxine, les pesticides ou les PCB[4].

Mais cette pollution se transmet au saumon d'élevage produit en NorvÚge, un pays qui n'est pas riverain de la Baltique, par le biais des croquettes de farine de poisson utilisées pour nourrir le saumon d'élevage norvégien, fabriquées (entre autres au Danemark et en SuÚde) à partir de poissons gras de la mer Baltique comme des anguilles des sables[4].

Les populations de cabillauds ont considĂ©rablement diminuĂ© ces derniĂšres annĂ©es en mer Baltique et la SuĂšde envisage en 2019 d'en suspendre la pĂȘche. Au contraire, la Commission europĂ©enne fixe pour 2019 un taux de capture de 50 % supĂ©rieur Ă  ce que les scientifiques du Conseil international pour l’exploration de la mer (CIEM) recommandent[5].

Les conditions hydrologiques qui rĂšgnent dans la couche profonde de la mer Baltique — tempĂ©rature trĂšs basse, beaucoup de sel (l'eau salĂ©e de la mer du Nord y pĂ©nĂštre par en bas en profondeur, tandis que l'eau moins salĂ©e s'Ă©coule par en haut en surface), pas oĂč peu d'oxygĂšne et pollution chimique importante — empĂȘchant le dĂ©veloppement des champignons et des tarets redoutable pour le bois, le fond de la Baltique est un musĂ©e d'Ă©paves qui fait le bonheur de l'archĂ©ologie sous-marine, depuis les bateaux vikings jusqu'aux vaisseaux marchands de la Ligue hansĂ©atique. La trouvaille la plus spectaculaire a Ă©tĂ© celle du Vasa, navire de guerre suĂ©dois qui sombra lors de son voyage inaugural, le [6].

Anomalie

Le , l'Ă©quipe de plongĂ©e suĂ©doise Ocean X affirme avoir dĂ©tectĂ©, sur une image sonar floue, la prĂ©sence d'un objet non naturel d'origine inconnue au centre de la mer de Botnie. Le groupe a revisitĂ© le site l'annĂ©e suivante dans l'intention d'obtenir une image plus claire, mais a prĂ©tendu en avoir Ă©tĂ© empĂȘchĂ© par une « interfĂ©rence Ă©lectrique mystĂ©rieuse ». Certains journaux Ă  sensation ont spĂ©culĂ© sur l'existence d'un OVNI submergĂ©. Un consensus d'experts et de scientifiques affirme que l'image montre trĂšs probablement une formation gĂ©ologique naturelle.

Lutte pour la restauration de la Baltique

Ondulations de phytoplancton, des algues microscopiques, qui prolifĂšrent dans la mer Baltique. Photographie de la mission Sentinel-2. La chlorophylle que le phytoplancton utilise pour la photosynthĂšse teinte collectivement les eaux ocĂ©aniques environnantes, offrant un moyen de dĂ©tecter ces minuscules organismes depuis l'espace. Dans la plus grande partie de la mer Baltique, il y a deux floraisons annuelles : la floraison printaniĂšre et la floraison des cyanobactĂ©ries (aussi appelĂ©es algues bleues) Ă  la fin de l'Ă©tĂ©. La mer Baltique est confrontĂ©e Ă  de nombreux problĂšmes graves, notamment les polluants toxiques, les carences en oxygĂšne des eaux profondes et les efflorescences toxiques de cyanobactĂ©ries qui affectent l'Ă©cosystĂšme, l'aquaculture et le tourisme. Les cyanobactĂ©ries ont des qualitĂ©s similaires Ă  celles des algues et se dĂ©veloppent grĂące au phosphore prĂ©sent dans l'eau. Les tempĂ©ratures Ă©levĂ©es de l'eau et le temps ensoleillĂ© et calme entraĂźnent souvent des floraisons particuliĂšrement importantes qui posent des problĂšmes Ă  l'Ă©cosystĂšme. Sur cette image prise le 20 juillet 2019, les stries, les tourbillons et les tourbillons des fleurs de la fin de l'Ă©tĂ©, mĂ©langĂ©s par les vents et les courants, sont clairement visibles. Sans mesures in situ, il est difficile de distinguer le type d'algues qui recouvre la mer, car de nombreux types d'algues diffĂ©rents poussent dans ces eaux. Les plus fortes concentrations d'efflorescences algales se trouveraient dans la Baltique centrale et autour de l'Ăźle de Gotland, visible Ă  gauche sur l'image. Bien que les efflorescences algales soient une partie naturelle et essentielle de la vie dans la mer, l'activitĂ© humaine augmente le nombre d'efflorescences annuelles : les eaux de ruissellement agricoles et industrielles dĂ©versent des engrais dans la mer, fournissant ainsi les nutriments supplĂ©mentaires dont les algues ont besoin pour former de grandes fleurs d'eau. Les bactĂ©ries qui consomment les plantes en dĂ©composition aspirent l'oxygĂšne de l'eau, crĂ©ant ainsi des zones mortes oĂč les poissons ne peuvent pas survivre.

Une commission « HELCOM » gĂšre la convention d’Helsinki signĂ©e en 1974 et en vigueur depuis 1980, pour la protection du milieu marin dans la zone mer Baltique, associant les pays baltes dans cet objectif. Sa mission est Ă©quivalente Ă  celle de la commission OSPAR qui traite, elle, de l’Atlantique du Nord-Est. Ces deux commissions travaillent notamment Ă  Ă©valuer l’ampleur des problĂšmes posĂ©s par les munitions non explosĂ©es immergĂ©es.

La convention d’Helsinki a Ă©tĂ© mise Ă  jour en 1992, mais n'est entrĂ©e en vigueur qu'en 2000. La Commission d’Helsinki (HELCOM) en reste le bras exĂ©cutif. Elle rassemble neuf pays (Allemagne, Danemark, Estonie, Russie, Finlande, Lettonie, Lituanie, Pologne et SuĂšde et l’UE).

Le WWF International avait en alertĂ© sur le fait que la plupart des poissons de la Baltique Ă©taient si polluĂ©s qu’ils ne devraient normalement pas pouvoir ĂȘtre vendus sur le marchĂ© europĂ©en[7] - [8]. Fin , le WWF fĂ©licite la Lituanie et la Lettonie pour la lutte faite Ă  la pĂȘche illĂ©gale des morues, mais en alertant sur le fait que les actions des neuf gouvernements baltes n’ont nĂ©anmoins pas suffi : ni la convention d’Helsinki de 1974 sur la protection de l’environnement marin de la zone de la mer ni le plan d’action de 2007 pour rĂ©duire la pollution n’ont atteint leurs objectifs.

Il y aurait mĂȘme en Baltique sept des dix zones mortes les plus importantes de la planĂšte. Une explosion d’algues (eutrophisation) pendant l’étĂ© 2008 a encore dĂ©gradĂ© la situation. Le WWF a produit un rapport Ă©valuant les performances des pays selon six critĂšres : biodiversitĂ©, poissons, substances dangereuses, transport maritime, eutrophisation (apport excessif d’azote et de phosphore notamment), et dĂ©veloppement d’un systĂšme intĂ©grĂ© de gestion de l’utilisation de la mer. L’Allemagne et le Danemark sont les mieux placĂ©s, mais avec un score encore moyen, alors que Pologne et Russie sont classĂ©es en derniĂšre place[9].

Le plan d’action pour la Baltique de vise le retour d'un bon Ă©tat Ă©cologique de l’environnement marin avant 2021. Il comprend des actions rĂ©gionales ou nationales et des mesures ne pouvant ĂȘtre prises qu’au niveau de l’UE (pĂȘche, agriculture, contrĂŽle des produits chimiques) ou mĂȘme au niveau mondial (transport maritime).

La SuĂšde et la Finlande ont bilatĂ©ralement dĂ©cidĂ© le de crĂ©er un nouveau fonds international pour l’amĂ©lioration de l’environnement en Mer Baltique[10], ouvert Ă  tous les pays riverains, afin de concrĂ©tiser les engagements du plan d’action pour la mer Baltique de novembre (HELCOM, 2007). Il pourra financer des projets en amont, par exemple pour dĂ©phosphorer les effluents urbains ou agricoles. 50 millions de couronnes suĂ©doises (SEK) sont prĂ©vues pour 2009.

La Commission europĂ©enne devait le proposer une stratĂ©gie pour la rĂ©gion de la mer Baltique encourageant les États membres, rĂ©gions, institutions financiĂšres et organisations gouvernementales et non gouvernementales intĂ©ressĂ©es Ă  mettre en Ɠuvre un dĂ©veloppement plus soutenable de cette zone.

Pays riverains

Les pays riverains de la mer Baltique sont (dans l'ordre alphabétique) :

Ces neuf pays, ainsi que la NorvĂšge et l'Union europĂ©enne, se sont regroupĂ©s au sein du Conseil des États de la mer Baltique.

Villes cĂŽtiĂšres

La population riveraine s'Ă©lĂšve Ă  85 millions d'habitants environ.

Les plus importantes villes cĂŽtiĂšres, par nombre d'habitants :

Le port de Kaliningrad.

Subdivisions

Elles sont au nombre de trois :

Îles

Fleuves tributaires

Parmi les fleuves se jetant dans la mer Baltique, se trouvent (dans le sens des aiguilles d'une montre à partir d'Öresund) :

Le Niémen à Merkine (Lituanie).
L'embouchure de la Trave Ă  LĂŒbeck-TravemĂŒnde (Allemagne).

Économie

La Baltique est peu poissonneuse et, de maniÚre générale, la flore et la faune y sont pauvres. Cela est dû au phénomÚne d'eutrophisation.

Au Moyen Âge, la puissante ligue hansĂ©atique s'est Ă©tablie sur le pourtour de la Baltique. Le contrĂŽle territorial de la Baltique deviendra, Ă  partir du Moyen Âge, l'un des objectifs principaux de la politique danoise et suĂ©doise (Dominium maris baltici). Le commerce international se partagera entre la Hollande et l'Angleterre principalement, pour des produits stratĂ©giques comme les cĂ©rĂ©ales, le bois, ou le goudron de pin, mais aussi les fourrures de Russie. La fondation de Saint-PĂ©tersbourg, qui devient la capitale russe, rĂ©pond au dĂ©sir de la Russie de s'ouvrir sur l'Europe occidentale.

À la chute de l'URSS, de nouvelles routes maritimes sont ouvertes. Aujourd'hui, la Baltique intĂšgre l'espace europĂ©en Ă  part entiĂšre. Elle est sillonnĂ©e en permanence par deux mille navires, soit 15 % du fret maritime mondial[11]. Le golfe de Finlande est ainsi devenu une grande voie de transport du pĂ©trole (20 millions de tonnes dans les annĂ©es 1990, plus de 100 millions de tonnes en 2005) Ă  cause de la prĂ©sence de Primorsk, grand port exportateur de pĂ©trole russe.

Exploit

  • Le record de la traversĂ©e au-dessus de la mer est Ă©tabli par le pilote Marcel Brindejonc des Moulinais le 25 juin 1913, ce dernier ayant rĂ©ussi Ă  franchir la mer Baltique en volant de Reval Ă  Stockholm avec un monoplan Morane-Saulnier [12].

Notes et références

  1. Stratégie de la Commission européenne en faveur du développement de la région de la mer Baltique
  2. Organisation des Nations unies Réunion sur les problÚmes d'hydrologie en Europe Bilan hydrique de la mer Baltique (22-27 août 1973) Rapport général. Site : http://unesdoc.unesco.org/images/0000/000048/004824FB.pdf
  3. (en) Limits of oceans and seas, 1953, 3rd edition/ International Hydrographic Organization|consulté le=15 février 2023
  4. Documentaire Poisson : Ă©levage en eaux troubles de Nicolas Daniel, 2013
  5. « Le cabillaud au bord de l’effondrement en mer Baltique », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  6. Michel RouzĂ©, « La Baltique, Ă©gout et musĂ©e », Raison prĂ©sente, vol. 64, no 1,‎ , p. 137–138 (lire en ligne, consultĂ© le )
  7. (en) Baltic Sea is one of the world's most polluted seas - Page du WWF sur la pollution de la Baltique
  8. (fr) Les poissons de la Baltique trop toxiques pour ĂȘtre vendus en Europe - CommuniquĂ© de presse du WWF, 25 janvier 2005 [PDF]
  9. (en) - 2008 Baltic Sea Scorecard
  10. Nouveau Fonds international pour la protection de la mer Baltique, de Anne Eckstein 2009/05/29
  11. Nicolas Escach, « De la mer en partage au partage de la mer : Faut-il un amĂ©nagement du territoire liquide ? », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne)
  12. Le 25 juin 1913 dans le ciel : Brindejonc des Moulinais signe le nouveau record du monde de la traversée au-dessus de la mer

Voir aussi

Articles connexes

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