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Marée

La marée est la variation de la hauteur du niveau des mers et des océans, causée par la combinaison des forces gravitationnelles dues à la Lune et au Soleil et des forces d'inertie dues à la révolution de la Terre autour du centre de masse du couple Terre-Lune et de celui du couple Terre-Soleil, le tout conjugué à la rotation de la Terre sur son axe.

Lors de la pleine lune et de la nouvelle lune, c'est-Ă -dire lorsque la Terre, la Lune et le Soleil sont sensiblement dans le mĂȘme axe (on parle de syzygie), l'influence des corps cĂ©lestes s'additionne et les marĂ©es sont de plus grande amplitude (vives-eaux). Au contraire, lors du premier et du dernier quartiers, lorsque les trois corps sont en quadrature, l'amplitude est plus faible (mortes-eaux)[1].

Le courant de marée montante se nomme flux ou flot, le courant de marée descendante se nomme reflux ou jusant[2].

Selon l'endroit de la Terre, le cycle du flux et du reflux peut avoir lieu une fois (marĂ©e diurne) ou deux fois par jour (marĂ©e semi-diurne)[3] ou encore ĂȘtre de type mixte.

Le niveau le plus élevé atteint par la mer au cours d'un cycle de marée est appelé pleine mer (ou couramment marée haute). Par opposition, le niveau le plus bas se nomme basse mer (ou marée basse). Lorsque la mer a atteint son niveau le plus haut ou le plus bas et semble ne plus progresser, on dit que la mer est étale. Parler de « marée haute » et de « marée basse » est le plus courant, bien que le mot marée désigne normalement un mouvement.

Les marées les plus faibles de l'année se produisent normalement aux solstices d'hiver et d'été, les plus fortes aux équinoxes de printemps et d'automne.

Ce mouvement de marée est le plus visible, mais il n'est pas limité aux eaux : des marées, presque invisibles, affectent aussi l'atmosphÚre (marées atmosphériques) et toute la croûte terrestre (marées terrestres), bien que dans une moindre mesure. Par conséquent, ce que nous percevons sur les cÎtes est en fait la différence entre la marée crustale et la marée océanique. Plus généralement, en raison des lois de la gravité, les objets et fluides célestes sont l'objet de forces de marée à proximité d'autres corps (Io, satellite rapproché de Jupiter, est soumis à des forces de marée colossales).

Basse mer devant le port de Saint-HĂ©lier Ă  Jersey.
Pleine mer devant le port de Saint-HĂ©lier Ă  Jersey.
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Origine

Les marĂ©es sont dues Ă  la dĂ©formation des ocĂ©ans par les forces d'attraction de la Terre et des corps cĂ©lestes les plus influents (la Lune et le Soleil). Elles s'expriment de façon diffĂ©rente en chaque point du globe, en raison de nombreux effets additionnels : inertie du dĂ©placement de l'eau, effets induits par la marĂ©e elle-mĂȘme et les dĂ©formations terrestres, propagation des ondes diffĂ©rentes induites par des facteurs tels que la force de Coriolis, la taille et la forme des bassins (ouverts ou fermĂ©s, profond ou pas), etc.[4].

Théorie de la marée

Mécanisme des marées :
A. Syzygie ; B. Quadrature
1. Soleil ; 2. Terre ; 3. Lune
4. Direction de l'attraction par le Soleil
5. Direction de l'attraction par la Lune.

Selon la loi universelle de la gravitation, les masses liquides des mers et des océans sont attirées par les objets célestes les plus influents : la Terre, la Lune et le Soleil. En particulier, le point le plus proche de la Lune est plus attiré que le point à l'opposé. Une premiÚre composante de la force de marée résulte donc de la différence d'attraction entre celle de la Terre et de celle de la Lune, selon le barycentre Terre-Lune.

Le mĂȘme phĂ©nomĂšne existe pour l'ensemble des astres, et en particulier pour le Soleil, qui, bien qu'Ă©loignĂ© de la Terre, exerce une forte influence en raison de sa masse Ă©levĂ©e.

D'autre part, la Terre tourne autour du barycentre du systÚme Terre-Lune[5], ce qui soumet les objets situés à sa surface à une force centrifuge. De façon simplifiée, la marée résulte donc de la combinaison de ces deux forces :

C'est la combinaison de ces deux facteurs qui explique la présence de deux « bourrelets d'eau » de part et d'autre de la Terre selon l'axe Terre-Lune[4].

Il s'ensuit une déformation de la surface des mers, mais aussi des sols, qui diffÚre donc de ce qu'elle serait sans la présence de la Lune et du Soleil.

Pour la mer, on peut comparer cette déformation à une énorme vague qui serait de forme réguliÚre si les fonds des océans « étaient réguliers et s'il n'y avait pas de cÎtes ».

Il convient d'ajouter que la rotation diurne de la Terre sur elle-mĂȘme n'est pas Ă  l'origine physique — au sens strict — du phĂ©nomĂšne de marĂ©e. En revanche, elle participe au phĂ©nomĂšne en ce que la rotation vient localement moduler l'effet de la marĂ©e, un mĂȘme lieu du globe voyant un potentiel gĂ©nĂ©rateur variant dans le temps du fait de la combinaison du mouvement de rotation et des mouvements relatifs des corps perturbateurs par rapport Ă  la Terre.

Potentiel générateur

La présence de la Lune et du Soleil est à l'origine de forces de gravitation qui produisent les marées.

La force gĂ©nĂ©ratrice de la marĂ©e dĂ©rive d'un potentiel liĂ© Ă  la distance de la Terre Ă  la Lune, soit environ 380 000 km, alors que le rayon de la Terre est environ 6 400 km. L'attraction que subit une particule en un point quelconque du globe diffĂšre en amplitude en fonction de sa position.

Schéma explicatif du potentiel générateur
Représentation schématique du systÚme Terre-Lune utilisée pour décrire le potentiel générateur.

Notons le potentiel dont dérive la force génératrice de la marée. Dans un repÚre géocentrique on écrit ce potentiel appliqué à un point P de la surface du globe, affecté des coordonnées sous la forme :

(eq : 1.1)

avec :

  • la constante de gravitation
  • la masse du corps cĂ©leste perturbateur
  • la distance entre le point et le centre du corps cĂ©leste perturbateur
  • la distance entre le centre de la Terre et celui du corps cĂ©leste perturbateur
  • le rayon de la Terre
  • l'angle zĂ©nithal du corps cĂ©leste perturbateur au point

On peut exprimer en fonction de , et par la relation issue du théorÚme d'Al-Kashi (voir figure représentation Terre-Lune) :

(eq : 1.2)

si on exprime 1/d, l'équation précédente (eq 1.2) devient :

(eq : 1.3)

La Lune et le Soleil sont les seuls corps célestes dont l'influence est notable dans la génération des marées sur la Terre, l'un en raison de sa proximité, l'autre en raison de sa masse.

Le terme vaut environ pour la Lune et pour le Soleil. On peut donc estimer que :

Il devient donc possible, avec cette supposition, de décomposer (eq 1.3) sous la forme d'une série en à l'aide de polynÎmes de Legendre.

avec les polynÎmes de Legendre définis par :

C'est lĂ  qu'intervient une subtilitĂ©. Le terme principal de la sĂ©rie est celui d'ordre 1, qui est proportionnel Ă  . Ce terme a une pĂ©riode angulaire de 360 degrĂ©s, ce qui signifie qu'il dĂ©crit un cycle de basse - pleine mer en 24 heures. Or le cycle des marĂ©es est d'environ 12 heures. Pour rĂ©soudre cette question, il convient de prĂ©ciser que le rĂ©fĂ©rentiel dans lequel on analyse le problĂšme n'est pas galilĂ©en, car la Terre et la Lune ne sont pas immobiles (comme montrĂ© dans la figure), mais elles sont en rotation autour de leur centre de gravitĂ© commun. L'analyse rigoureuse des forces oblige donc Ă  ajouter au potentiel dĂ©crit par (eq 1.1) un terme de potentiel dĂ©crivant la force d'entraĂźnement de notre rĂ©fĂ©rentiel (qui est en l’occurrence une force centrifuge) pour pouvoir appliquer les lois de la mĂ©canique. Or ce terme centrifuge compense et annule exactement le terme d'ordre 1 de la sĂ©rie. Le terme le plus grand de la sĂ©rie devient alors celui d'ordre 2.

Si on se limite à l'ordre 2 qui représente déjà 98 % du signal[6], on peut écrire le potentiel (eq 1.1) sous la forme :

(eq : 1.4)

On donne les coordonnées au corps céleste et les coordonnées au point du globe P, on peut donc exprimer sous la forme :

L'Ă©quation (eq 1.4) devient alors :

(eq : 1.5)

Si on détaille chacun des trois termes de l'équation (eq 1.5), et que l'on ne considÚre que le mouvement de rotation de la Terre en un jour, nous pouvons obtenir les termes de génération des premiÚres ondes de marée.

En effet :

  1. Le terme effectue deux périodes lors d'une rotation de l'angle de (rotation de la Terre en 1 jour), il décrit donc une fonction semi-diurne ;
  2. Le terme n'effectue qu'une période lors d'une rotation, il décrit donc une formule diurne ;
  3. Enfin le terme ne dépend pas de la longitude mais uniquement de la latitude du corps céleste et du point de mesure, ce terme varie en fonction du mouvement de déclinaison du corps céleste (période 24 h), il décrit donc une fonction longue période.

Nous ne développerons pas davantage ici le potentiel en fonction de tous les mouvements orbitaux des deux corps célestes perturbateurs. Nous ne citerons que les travaux de l'astronome et mathématicien George Darwin, deuxiÚme fils du célÚbre biologiste Charles Darwin.

  • En 1883, il a effectuĂ© ce prĂ©cĂ©dent calcul et a extrait 59 termes solaires et 32 termes lunaires. Ce travail est repris par Doodson qui a dĂ©duit prĂšs de 400 termes et plus rĂ©cemment par bien d'autres chercheurs notamment Schureman en 1958.

Ce sont George Darwin et Doodson qui ont nommé les termes du développement du potentiel, ces noms sont toujours utilisés pour nommer les ondes.

Les noms correspondent Ă  un assemblage d'informations, ainsi M vient de M (Moon) un terme lunaire et 2 un terme semi-diurne, il en est de mĂȘme pour l'onde solaire S.

Pourquoi deux bourrelets opposés ?

Schéma pédagogique d'explication des marées.

Prenons deux objets sphĂ©riques homogĂšnes A et B attirĂ©s l'un vers l'autre par la force gravitationnelle. Pour l'objet A, son centre de gravitĂ© est attirĂ© vers le centre de gravitĂ© de B, selon les lois de l'attraction universelle (g sur le schĂ©ma). La force d'attraction est un peu plus importante sur la partie la plus proche de B (g + sur le schĂ©ma), cette partie va donc avoir tendance Ă  se bomber en direction de B, car la force d'attraction y est plus importante que celle au centre de gravitĂ© de A. Par contre, sur la partie de A la plus Ă©loignĂ©e de B, l'attraction est moins forte (g - sur le schĂ©ma), la force d'attraction y est plus faible, et cette partie Ă©loignĂ©e va avoir tendance Ă  se bomber dans la direction opposĂ©e Ă  B. La rotation de la Terre et de la Lune s'effectue autour du centre de gravitĂ© commun de l'ensemble Terre-Lune (qui se situe Ă  l'intĂ©rieur de la Terre, Ă  4 700 km de son centre). Sous les hypothĂšses ci-dessus de la marĂ©e statique, on observerait typiquement deux marĂ©es ocĂ©aniques correspondant Ă  chacun des deux bourrelets situĂ©s sur la droite Terre-Lune. Comme la Terre tourne sur elle-mĂȘme, le phĂ©nomĂšne s'observerait suivant une pĂ©riodicitĂ© semi-diurne d'environ 12 h 25 min, correspondant Ă  la moitiĂ© du jour lunaire (temps sĂ©parant deux passages successifs de la Lune au mĂ©ridien). Une pĂ©riodicitĂ© de 12 h pourrait aussi ĂȘtre relevĂ©e, ce qui traduit l'existence d'une marĂ©e solaire, d'amplitude un peu moins forte que celle causĂ©e par la Lune.

Toutefois, le raisonnement prĂ©sentĂ© ne prend pas en compte les effets de propagation horizontale des courants de marĂ©e Ă  la surface des ocĂ©ans, ou Ă  proximitĂ© des cĂŽtes. Il en rĂ©sulte dans ce dernier cas l'existence de marĂ©es de grande amplitude dans certaines rĂ©gions propices, par la conformation des rivages ou des fonds, et dans le premier cas l'existence dans certaines rĂ©gions ocĂ©aniques de points oĂč on n'observe qu'une seule marĂ©e journaliĂšre.

La Lune subit aussi un effet de marĂ©e causĂ© par la Terre, et beaucoup plus important que celui observĂ© sur Terre, compte tenu de la masse importante de la Terre par rapport Ă  la Lune. C'est pourquoi petit Ă  petit le mouvement de rotation de la Lune sur elle-mĂȘme s'est synchronisĂ© au mouvement de la Lune autour de la Terre, nous prĂ©sentant dĂ©sormais toujours la mĂȘme face (Ă  une petite oscillation prĂšs : la libration). La Lune subit de la part de la Terre un effet de marĂ©e constant Ă  sa surface, ce qui explique que sa forme ne puisse pas ĂȘtre parfaitement sphĂ©rique, mais ellipsoĂŻdale.

Les effets de marĂ©e existent aussi sur la croĂ»te terrestre, qui se soulĂšve au passage de la Lune et du Soleil et aux antipodes. Le dĂ©veloppement d'une thĂ©orie systĂ©matique des marĂ©es terrestres a dĂ©butĂ© avec George H. Darwin en 1879[7] et a ensuite Ă©tĂ© poursuivi par de nombreux auteurs, notamment par William Kaula en 1964[8] et par Paul Melchior[9]. C'est cet effet qui a permis de rĂ©soudre une Ă©nigme au CERN, dans les relevĂ©s effectuĂ©s au LEP : les faisceaux de particules faisaient un trajet plus long Ă  cause de ce soulĂšvement avec un rythme identique Ă  celui des marĂ©es. Cette diffĂ©rence de trajet modifiait pĂ©riodiquement les mesures. On parlait d’une amplitude de 40 cm de dĂ©placement vertical de la croĂ»te terrestre[10], pas trĂšs diffĂ©rent de l'amplitude moyenne du mouvement moyen au centre des ocĂ©ans.

Autres effets induits : ralentissement de la vitesse de rotation de la Terre, et Ă©loignement de la Lune

Le phĂ©nomĂšne des marĂ©es crĂ©e des mouvements de la structure terrestre et des ocĂ©ans qui engendrent des frottements, soit une dissipation d’énergie (sous forme de chaleur) qui est prĂ©levĂ©e sur l’énergie cinĂ©tique de rotation de la Terre.

Dans le mĂȘme temps, afin de conserver le moment cinĂ©tique du systĂšme Terre-Lune, la Lune s'Ă©loigne de la Terre d'environ 3,8 centimĂštres par an[4] - [11] - [12].

Ces mĂ©canismes contribuent l'un et l'autre Ă  une rĂ©duction de l’énergie cinĂ©tique, soit un ralentissement de la vitesse de rotation de la Terre qui entraĂźne un rallongement de la durĂ©e des jours[4]. Durant les 100 derniers millions d’annĂ©es, on estime que la durĂ©e de la journĂ©e a augmentĂ© d’une heure. Actuellement, la durĂ©e d’une journĂ©e augmente d'environ 2 ms par siĂšcle.

Grandes marées

Le passage de la Lune au méridien du lieu (éventuellement avec un certain retard dans les oscillations forcées ; on appellera « méridien de marée » le méridien qui correspond à l'angle horaire de retard des marées) ou à opposition explique le cycle semi-diurne. La période de ce phénomÚne est 0,517525050 jour (12 heures 25 minutes 14 secondes), moitié de la durée du jour lunaire moyen. La différence de temps (le retard), pour un port donné, entre le passage de Lune au méridien et l'heure de la pleine mer est appelé établissement du port[13]. Les grandes marées se produisent habituellement à l'automne et au printemps[14].

Grande marée à Wimereux (Pas-de-Calais, France).

Plusieurs phénomÚnes astronomiques contribuent à la variation de l'amplitude des marées :

  • la syzygie du Soleil et de la Lune (autrement dit, la nouvelle ou pleine lune). Cela se produit essentiellement lorsque la longitude du Soleil et de la Lune sont voisines ou voisines de l'opposition l'une de l'autre, soit deux fois par mois. PrĂ©cisĂ©ment, la pĂ©riode de ce phĂ©nomĂšne est 14,7652944 jours, moitiĂ© de la durĂ©e que l'on qualifie de mois lunaire synodique ;
  • le passage du Soleil au nƓud lunaire, c'est-Ă -dire le passage du Soleil dans le plan de l'orbite lunaire : celui-ci se produit deux fois par an (Ă  la rĂ©gression du nƓud prĂšs), et dĂ©termine les « saisons d'Ă©clipses » (ce sont pendant celles-ci que les Ă©clipses de Soleil ou de Lune se produisent). Les marĂ©es sont alors plus importantes en syzygie (voir le point prĂ©cĂ©dent) en raison du meilleur alignement Terre-Lune-Soleil. La pĂ©riode prĂ©cise est 173,310038 jours, moitiĂ© de la durĂ©e que l'on qualifie d'annĂ©e draconitique. Le passage du Soleil au nƓud lunaire s'est par exemple produit le , le , le , le (plus prĂ©cisĂ©ment, cela sont les dates de coĂŻncidence des longitudes moyennes ; notamment, le calcul des anomalies est omis ; mais on reconnaĂźt le voisinage de l'Ă©clipse de Lune du et de l'Ă©clipse de Soleil du 21 juin 2001). Comme on le constate, ces dates sont actuellement proches des solstices mais Ă©voluent rapidement dans l'annĂ©e au cours du temps ;
  • le passage du Soleil dans le plan Ă©quatorial, qui se fait aux Ă©quinoxes, donc deux fois par an. La pĂ©riode prĂ©cise est 182,621095 jours, la moitiĂ© d'une annĂ©e tropique. Le phĂ©nomĂšne des marĂ©es d’équinoxes n’a rien Ă  voir avec l’alignement Lune-Terre-Soleil, qui a lieu toutes les deux semaines Ă  la pleine lune et Ă  la nouvelle lune et se rĂ©alise d’autant mieux lorsqu’il coĂŻncide avec le cycle draconitique de 173 jours (Éclipse#Principes mĂ©caniques). Le Soleil se trouve au-dessus de l’Équateur lors des Ă©quinoxes, alors qu’il est au-dessus du tropique du Cancer lors du solstice de juin et au-dessus du tropique du Capricorne lors du solstice de dĂ©cembre. Rappelons que l’effet de marĂ©e d’un astre est maximal au point de la Terre se trouvant le plus proche de cet astre et au point se trouvant le plus Ă©loignĂ©. Aux moments des solstices, un des points oĂč l’effet de marĂ©e du Soleil est maximal se trouvera en permanence sur le tropique du Cancer, pendant que l’autre se trouvera aux antipodes, sur le tropique du Capricorne. Chaque point se trouvant sur un des deux tropiques sera donc soumis Ă  un effet de marĂ©e maximal du Soleil une seule fois par jour (on parle d’onde diurne). Au moment des Ă©quinoxes, ces deux points seront en permanence sur l’Équateur. Chaque point de l’équateur sera donc soumis Ă  un effet de marĂ©e maximal du Soleil deux fois par jour (on parle d’onde semi-diurne). À ce moment-lĂ , le terme diurne s'annule dans le calcul des marĂ©es, et le terme semi-diurne est maximal ;
  • le passage de la Lune au pĂ©rigĂ©e, moment auquel les forces de marĂ©e exercĂ©es par la Lune sont donc les plus importantes. À la diffĂ©rence du nƓud lunaire, qui rĂ©gresse sur l'Ă©cliptique, le pĂ©rigĂ©e, lui, avance. Le temps entre deux passages de la Lune au pĂ©rigĂ©e est le mois anomalistique, de 27,5545499 jours. Le calcul de la position du pĂ©rigĂ©e lunaire est soumis Ă  Ă©normĂ©ment de perturbations ;
  • le passage de la Terre au pĂ©rihĂ©lie, moment auquel les forces de marĂ©e exercĂ©es par le Soleil sont donc les plus importantes. Le pĂ©rihĂ©lie terrestre progresse sur l'Ă©cliptique ; cela dit, la majeure partie (environ 5/6e) de cette progression est en rĂ©alitĂ© due Ă  la rĂ©gression (« prĂ©cession ») de l'Ă©quinoxe par rapport aux Ă©toiles fixes. Le temps sĂ©parant deux passages de la Terre au pĂ©rihĂ©lie est l'annĂ©e anomalistique de 365,259636 jours. Il se produit actuellement le de l'annĂ©e.

Il est possible d'avoir des conjonctions entre tous ces phénomÚnes, conduisant à des marées exceptionnellement importantes, ou au contraire des annulations partielles conduisant à des marées de faible amplitude.

Marées extraterrestres

Comme le systÚme Terre-Lune, les systÚmes planÚte-satellite et Soleil-planÚte, voire satellite-satellite et planÚte-planÚte, sont le siÚge de forces de marée. On leur attribue notamment :

Les effets des forces de marée sont particuliÚrement spectaculaires au voisinage d'un trou noir ou d'une étoile à neutrons.

Autres facteurs influant sur les marées

Pour la Terre, seuls la Lune et le Soleil ont des impacts significatifs, qui s'additionnent ou se contrarient selon les positions respectives de la Terre, de la Lune et du Soleil, et de leur inclinaison. En fait, la Lune est beaucoup plus proche de la Terre que le Soleil, mais a aussi une masse beaucoup plus petite, de telle sorte que leurs attractions sont d'ordres de grandeur comparables : celle du Soleil est environ la moitié de celle de la Lune. Les autres corps célestes possÚdent un rapport masse/distance trop faible pour que leur influence soit sensible.

Cette attraction combinĂ©e de la Lune et du Soleil est cependant perturbĂ©e ou mĂȘme parfois contrariĂ©e par d'autres phĂ©nomĂšnes physiques comme l'inertie des masses d'eau, la forme des cĂŽtes, les courants marins, la profondeur des mers, ou encore le sens du vent local.

De plus, un cycle long s’établit aussi sur une pĂ©riode de 18,6 ans durant lequel le niveau moyen des pleines mers augmente de 3 % par an durant 9 ans, puis diminue de 3 % durant 9 ans, et ainsi de suite. Ce cycle exacerbe puis diminue les effets de la montĂ©e des ocĂ©ans induite par le rĂ©chauffement climatique[15] Selon l'IRD de France, lĂ  oĂč l'amplitude des marĂ©es est naturellement forte (exemple : baie du Mont Saint-Michel) ce cycle contribuera dans les annĂ©es 2008-2015 proportionnellement plus Ă  l'Ă©lĂ©vation du niveau de la pleine mer, ou des grandes marĂ©es hautes que le seul rĂ©chauffement climatique (jusqu'Ă  + 50 cm, c'est-Ă -dire 20 fois l'expansion thermique de l'ocĂ©an consĂ©cutive au rĂ©chauffement climatique global). Inversement de 2015 Ă  2025 la phase dĂ©croissante de ce cycle devrait conduire Ă  un ralentissement apparent du phĂ©nomĂšne de montĂ©e de l'ocĂ©an, et probablement de l'Ă©rosion du trait de cĂŽte qui lui est gĂ©nĂ©ralement liĂ©.

L'inertie

C'est une force qui s'oppose au mouvement d'une masse que l'on veut dĂ©placer (augmentation de vitesse) ou arrĂȘter (diminution de vitesse). Plus la masse est grande, plus l'inertie sera importante. C'est le cas de la masse d'eau de tous les ocĂ©ans du globe, qui tente de contrarier les mouvements auxquels elle est soumise par attraction combinĂ©e de la Lune et du Soleil.

Il y a généralement deux cycles de marée par jour (il y a des exceptions) dont les instants de haute mer et de basse mer varient avec la Lune (attraction prépondérante).

La marĂ©e se manifeste essentiellement sur les cĂŽtes maritimes, oĂč la mer monte ou se retire suivant un cycle liĂ©, d'une part Ă  la rotation de la Terre et Ă  sa rĂ©volution autour du Soleil, d'autre part Ă  la rotation de la Lune autour de la Terre. Ce cycle complet (pleine et basse mer) dure environ 12 heures 25 minutes.

L'effet piston

Lorsque les cĂŽtes se resserrent en entonnoir, comme dans le fond de certaines baies (baie du Mont-Saint-Michel, baie de Fundy, etc.) il y a amplification de la hauteur des marĂ©es qui peuvent dĂ©passer 14 mĂštres entre les basses eaux et les hautes eaux par effet de rĂ©sonance. Il s'y produit aussi un retard horaire progressif comme en Manche de l'entrĂ©e Ă  Dunkerque, ou dans l'estuaire du fleuve Saint-Laurent au Canada. Les mers intracontinentales et intĂ©rieures sont peu sujettes aux marĂ©es car les masses d'eau et les distances entre les cĂŽtes concernĂ©es sont beaucoup plus faibles que dans les ocĂ©ans. Pour les mers partiellement ouvertes, tout dĂ©pend de l'ouverture par rapport au volume propre : en MĂ©diterranĂ©e, l'Ă©troitesse du dĂ©troit de Gibraltar empĂȘche remplissage ou vidage consĂ©quent, alors que dans le golfe du Morbihan, la marĂ©e gĂ©nĂšre des courants violents.

Les marées terrestres

Le susbstrat gĂ©ologique et la croĂ»te terrestre subissent aussi l'influence des marĂ©es. En effet les plaques formant le manteau terrestre sont Ă©paisses et solides, mais tout en Ă©tant assez Ă©lastiques et dĂ©formables Ă  grande Ă©chelle, et de ce fait se dĂ©placent comme le niveau des ocĂ©ans, mais la dĂ©formation de la terre est moindre (de l'ordre d'un Ă  quelques dĂ©cimĂštres)[4] que celle des grandes masses marines. À Paris, aux heures qui correspondraient Ă  une pleine mer, le niveau terrestre est ainsi plus Ă©loignĂ© du centre de la Terre d'environ 30 centimĂštres en comparaison avec une position par rapport Ă  la Lune correspondant Ă  une basse mer. Les marĂ©es terrestres, combinĂ©es Ă  l'auto-gravitation de la masse ocĂ©anique, tendent d'autre part Ă  rĂ©duire le marnage en pleine mer (correspondant Ă  la marĂ©e d'Ă©quilibre) d'environ 30 %.

Les marées terrestres sont capables de déclencher des tremblements de terre de forte magnitude[16].

Historique de l'étude des facteurs causaux des marées

De l'Antiquité au VIe siÚcle

Dans l'AntiquitĂ©, le phĂ©nomĂšne de marĂ©e est remarquĂ© par HĂ©rodote dans la mer Rouge, et les Grecs avaient Ă©galement notĂ© les courants capricieux de certains dĂ©troits mĂ©diterranĂ©ens. Ils prirent pleinement conscience du phĂ©nomĂšne en s'aventurant en dehors de la MĂ©diterranĂ©e, au IVe siĂšcle av. J.-C. (PythĂ©as en Atlantique, Alexandre le Grand en Inde). Un lien avec la position de la Lune est proposĂ© par le mĂȘme PythĂ©as[17], celui-ci se fondant sur ses propres observations ainsi que sur celles des Celtes de la cĂŽte Atlantique.

Platon pensait que les marées étaient provoquées par des oscillations de la Terre. Mais les observations les plus précises sont effectuées par Posidonios au Ier siÚcle av. J.-C. à Cadix. Il décrit trois phénomÚnes périodiques liées aux marées[18] : les deux marées quotidiennes, correspondant aux deux culminations (inférieure et supérieure) de la Lune ; la période semi-mensuelle correspondant aux syzygies avec le Soleil ; la période semi-annuelle correspondant aux marées d'équinoxe. Il évalue correctement le décalage entre le passage de la Lune et le soulÚvement des eaux.

Posidonios voit dans ce phénomÚne la manifestation d'une sympathie, d'une attirance des flots pour la Lune réputée humide. Cicéron, Pline l'Ancien[19], Strabon, Ptolémée affirment que le phénomÚne des marées dépend des cours de la Lune et du Soleil.

Du VIIe au XVIIIe siĂšcle

Au VIIe siÚcle, avec Augustin ErigÚne, les termes de morte-eau (ledo) et de vive-eau (malina) et leur corrélation avec les phases de la Lune apparaissent pour la premiÚre fois[20].

Au VIIIe siÚcle, BÚde le Vénérable approfondit les observations de Posidonios et étudie les variations des marées d'un point à l'autre de la cÎte anglaise[21]. Il est le premier à « affirmer l'existence et la constance, en chaque lieu, d'un retard de la marée sur l'heure lunaire »[22] : l'établissement du port. Il constate que « des vents favorables ou contraires peuvent avancer ou retarder les heures du flux et du reflux... »[22].

Au IXe siÚcle, l'astronome perse Albumasar décrit de façon détaillée dans son Introductorium magnum ad Astronomiam les corrélations entre marée et Lune[23].

Toutefois, si l'explication par l'attirance a la faveur des astrologues et des médecins pour qui la Lune est l'astre humide par excellence[24], elle n'est pas reçue par les disciples d'Aristote qui limitent à la lumiÚre et au mouvement l'action des astres sur la Terre.

À partir du XIVe siĂšcle, se dĂ©veloppe la thĂ©orie aimantique des marĂ©es qui compare l'action de la Lune sur les eaux de la mer Ă  l'action de l'aimant sur le fer.

C'est aux mĂ©decins et astrologues du XVIe siĂšcle qu'il faut attribuer l'idĂ©e de dĂ©composer la marĂ©e totale en deux marĂ©es de mĂȘme nature, l'une produite par la Lune, l'autre par le Soleil[25].

Au XVIIe siĂšcle, Kepler adopte le concept d’une force d’attraction de la Lune, de nature magnĂ©tique, qui engendrerait le phĂ©nomĂšne des marĂ©es[26]. GalilĂ©e se moque de la position de Kepler quant Ă  l'attraction lunaire[27] et explique le flux et le reflux de l’ocĂ©an par les actions qu‘engendre la rotation de la Terre. MalgrĂ© les objections[28], GalilĂ©e considĂšre prouver le mouvement de la Terre par cette explication.

La thĂ©orie de la gravitation de Newton permit de revenir Ă  l'influence lunaire et solaire, fondĂ©e sur des principes scientifiques. Cette thĂ©orie fut largement adoptĂ©e au cours du XVIIIe siĂšcle, mĂȘme si, au dĂ©but du XIXe siĂšcle, Bernardin de Saint-Pierre tenta de persuader l'AcadĂ©mie des sciences française que ce n'Ă©tait pas la Lune mais la fonte (alternĂ©e avec le gel nocturne) des glaciers qui provoquait les marĂ©es. Poussant jusqu'au bout son raisonnement, il justifiait la grande amplitude des marĂ©es d'Ă©quinoxe par l'action conjuguĂ©e des glaciers arctiques et antarctiques.

Marnage

Le marnage est, pour un jour donnĂ© et dans un intervalle pleine mer - basse mer, la diffĂ©rence de hauteur d'eau entre le niveau de la pleine mer et celui de la basse mer (exemple : marnage de 6,0 m). Le marnage varie continuellement.

La zone alternativement couverte et découverte par la mer, limitée par ces deux niveaux lorsqu'ils sont à leur maximum, est appelée l'estran ou zone de marnage, ou encore « zone de balancement des marées ».

Le marnage est parfois confondu avec l'amplitude de marĂ©e, mais cette derniĂšre expression est tantĂŽt assimilĂ©e Ă  l’expression anglaise tidal range dĂ©signant le marnage[29], tantĂŽt assimilĂ©e Ă  l’expression tide amplitude dĂ©signant le demi-marnage (diffĂ©rence de hauteur d'eau Ă  pleine mer ou Ă  basse mer avec celle de la mi-marĂ©e)[30].

Coefficient de marées

Il s'exprime en centiÚmes et varie de 20 à 120, et indique la force de la marée. Le coefficient moyen est 70.

Les grandes marées ou marées de vives-eaux se produisent lorsque la Lune et le Soleil se trouvent en conjonction ou opposition (on parle de syzygie) par rapport à la Terre (situation de pleine ou de nouvelle lune) : leurs forces d'attraction s'ajoutent. Ce phénomÚne explique que les plus grandes marées (marées d'équinoxes) ont lieu lors de la premiÚre syzygie qui suit l'équinoxe ( et ).

Inversement, les marĂ©es sont faibles (marĂ©es de mortes-eaux) lorsque la Lune est Ă  90° de l'axe Soleil-Terre (situation de premier ou dernier quartier). De mĂȘme, les plus faibles ont lieu aux alentours des solstices d'Ă©tĂ© et d'hiver ( et ).

C = 20, définit la plus faible marée possible
C = 45, définit une morte-eau moyenne
C = 70, définit la séparation entre vive-eau et morte-eau
C = 95, définit une vive-eau moyenne
C = 100, définit une vive-eau équinoxiale moyenne
C = 120, définit la plus forte marée possible

Si U est, en un lieu donné, le demi-marnage de la plus forte marée de vive-eau survenant aprÚs une syzygie équinoxiale moyenne (C = 100), alors la hauteur d'eau (h) à la pleine mer d'une marée de coefficient (C) est environ :

hpm = (1,2 + C) × U
de mĂȘme la hauteur d'eau Ă  la basse mer sera approximativement : hbm = (1,2 − C) × U

Note :

  • Dans ces deux prĂ©cĂ©dentes formules, le coefficient C ne doit pas ĂȘtre exprimĂ© en centiĂšmes. C variant de 20 Ă  120, dans ces formules il prendra les valeurs de 0,2 Ă  1,2.
  • U est Ă©galement appelĂ© unitĂ© de hauteur du lieu considĂ©rĂ©.

Exemple pratique : la hauteur d'eau Ă  pleine mer en un lieu oĂč l'unitĂ© de hauteur U = 5,50 m, lorsque le coefficient C = 95 sera approximativement : hpm = (1,2 + 0,95) × 5,50 = 11,825 m. De mĂȘme la hauteur d'eau Ă  basse mer sera hbm = (1,2 − 0,95) × 5,50 = 1,375 m.

Classement des composantes de la marée

Harmoniques principales de la marée océanique[31]
Nom Cause PĂ©riode Amplitude
Semi-diurnes
M2 Principale lunaire 12 h 25 min 100 %
S2 Principale solaire 12 h 00 min 46,5 %
N2 Majeure lunaire elliptique 12 h 40 min 19,1 %
K2 DĂ©clinaison luni-solaire 11 h 58 min 12,6 %
Diurnes
O1 Principale lunaire 25 h 49 min 41,5 %
K1 DĂ©clinaison luni-solaire 23 h 56 min 58,4 %
P1 Principale solaire 24 h 04 min 19,3 %
Q1 Majeure lunaire elliptique 26 h 52 min 7,9 %

Niveau de la mer

D'une façon trÚs simplifiée, le niveau de la mer est la ligne médiane entre une marée basse moyenne et une marée haute moyenne à un endroit cÎtier particulier, hors influence des vagues et des courants littoraux.

Lieux de marées remarquables

Carte des marées M2
Les couleurs indiquent la composante M2 des marées. Deux lignes cotidales diffÚrent d'une heure. Les centres sont les points amphidromiques.
Falaise et rochers en champignon
Hopewell Rocks, baie de Fundy, marée basse.
MĂȘme endroit, marĂ©e haute.

Les modÚles de marées

Caractéristique de l'onde de marée

L'attraction de la Lune et du Soleil crĂ©e une onde de marĂ©e qui, en se propageant, crĂ©e le phĂ©nomĂšne de marĂ©e. La vitesse de propagation est Ă©levĂ©e dans les eaux profondes (400 nƓuds en Atlantique, soit environ 200 mĂštres par seconde), beaucoup plus faible dans les eaux peu profondes (30 nƓuds en Manche, soit environ 15 mĂštres par seconde). Cette vitesse dĂ©termine le dĂ©calage des horaires de pleine mer en diffĂ©rents lieux.

De plus, la marĂ©e subit un retard par rapport aux situations astrales ; on parle d'Ăąge de la marĂ©e. Sur les cĂŽtes françaises, elle vaut environ 36 h. À Brest, on verra donc les grandes marĂ©es 36 h aprĂšs la pleine lune. Cette notion d'Ăąge de la marĂ©e ne doit pas ĂȘtre confondue avec le temps de propagation de l'onde de marĂ©e dĂ©crite au paragraphe prĂ©cĂ©dent.

L'ampleur et la pĂ©riodicitĂ© de la marĂ©e dĂ©pendent du lieu : ils sont dĂ©terminĂ©s par de nombreux facteurs dont la taille du bassin maritime, sa profondeur, le profil des fonds marins, l'existence de bras de mer, la latitude, etc. Dans certaines mers, comme la MĂ©diterranĂ©e, tous ces facteurs sont Ă  l'origine d'une marĂ©e tellement faible qu'elle peut ĂȘtre nĂ©gligĂ©e. Ailleurs les marĂ©es peuvent atteindre 15 m de marnage.

Carte du monde montrant la localisation des marĂ©es diurnes, semi-diurnes et mixtes. Les cĂŽtes ouest-europĂ©ennes et africaines sont exclusivement semi-diurnes et la cĂŽte ouest de l'AmĂ©rique du Nord est mixte, mais ailleurs les rĂ©gimes de marĂ©e sont mĂ©langĂ©s, un mĂȘme rĂ©gime pouvant cependant s'Ă©tendre sur 200–2 000 km.
Localisation à l'échelle du globe des différents régimes de marée.

Selon la latitude du lieu et la morphologie de sa cÎte (caractéristiques ci-avant), on distingue des marées de quatre types[29] :

  • rĂ©gime de marĂ©e semi-diurne : deux pleines mers et deux basses mers ont lieu chaque jour lunaire (24 h 50 min), cas typique des cĂŽtes atlantiques europĂ©ennes avec des amplitudes similaires ;
  • rĂ©gime de marĂ©e semi-diurne Ă  inĂ©galitĂ© diurne : rĂ©gime similaire au prĂ©cĂ©dent mais les hauteurs des pleines mers et des basses mers consĂ©cutives ont des amplitudes diffĂ©rentes (ocĂ©an Indien) ;
  • rĂ©gime de marĂ©e diurne : rĂ©gime plutĂŽt rare dans lequel on observe une pleine mer et une basse mer par jour (golfes du Mexique, de Finlande, mer Baltique, mers d'Indochine) ;
  • rĂ©gime marĂ©e mixte : au cours de la lunaison, succession de marĂ©es marquant une transition progressive entre le type diurne et le type Ă  inĂ©galitĂ© diurne (cĂŽtes de l'ocĂ©an Pacifique, mer ÉgĂ©e, mer Adriatique).

La marée en France métropolitaine

Elle est du type « semi-diurne », avec une période moyenne de 12 heures 25 minutes. Il y a donc un décalage chaque jour des heures de basse et pleine mer.

Le marnage est trĂšs variable. Celui-ci peut atteindre 14 mĂštres dans la baie du mont Saint-Michel lors des grandes marĂ©es, et ĂȘtre seulement quelques dizaines de centimĂštres en MĂ©diterranĂ©e en mortes-eaux.

Dans la culture populaire

À Niue, la lĂ©gende veut que le pluvier fauve chante Ă  marĂ©e haute puis Ă  nouveau Ă  marĂ©e basse pour informer le pĂȘcheur du changement de marĂ©e[36].

Notes et références

  1. Pourquoi y a-t-il alternance des vives et des mortes-eaux ?.
  2. PĂȘches et OcĂ©ans Canada, « Les marĂ©es et courants de marĂ©e », gouvernement du Canada.
  3. La marée.
  4. Gilles Roulet, « La Marée », cours Ifremer (France) de master 2011-2012 [PDF].
  5. « Astrophysique ».
  6. Christian Le Provost. Contribution à l'étude des marées dans les mers littorales : Application à la Manche. Univ. Sci. et Médicale de Grenoble et Inst. Nat. Polytech., Grenoble, 1973.
  7. (en) G. H. Darwin, « On the precession of a viscous spheroid, and on the remote history of the Earth. », Philosophical Transactions of the Royal Society of London, vol. 170,‎ , p. 447-538.
  8. (en) W. M. Kaula, « Tidal dissipation by solid friction and the resulting orbital evolution. », Reviews of Geophysics, vol. 2,‎ , p. 661-684
  9. P. Melchior et B. Ducarme, « L’étude des phĂ©nomĂšnes de marĂ©e gravimĂ©trique. », GĂ©odynamique, vol. 4 (1),‎ , p. 3-14 (lire en ligne).
  10. Comment les marées solides et la gravimétrie influent sur la sismicité.
  11. ThérÚse Encrenaz, Maria-Antonietta Barucci, Jean-Pierre Bibring. Le systÚme solaire. Collection Savoirs Actuels, EDP Sciences, 2012 (ISBN 9782759802951).
  12. EncyclopĂŠdia Universalis, volume 14 EncyclopĂŠdia Universalis, 1990, p/522.
  13. SHOM, France.
  14. Jean-François Cliche, « Les grandes marées », le Soleil, .
  15. SynthÚse d'une étude IRD (France) (N. Gratiot, E. J. Anthony, A. Gardel, C. Gaucherel, C. Proisy, J. T. Wells, Significant contribution of the 18.6 year tidal cycle to regional coastal changes, Nature Geoscience, volume 1, mars 2008 Doi : 10.1038/ngeo127, Letter), Université de Dunkerque. (Univers-Nature).
  16. K. Z. Kartvelichvili, « Étude des marĂ©es terrestres en tant que mĂ©canisme de dĂ©tente des tremblements de Terre », MarĂ©es terrestres, vol. 112,‎ , p. 8216-8219.
  17. Hugues JournĂšs, Yvon Georgelin, Jean-Marie Gassend, PythĂ©as, les Éditions de la Nerthe (2000), p. 69-70.
  18. René Taton, La Science antique et médiévale, Quadrige/PUF (1994), p. 319, 381-382.
  19. « La cause de ce phĂ©nomĂšne, qui offre beaucoup de variĂ©tĂ©s, est dans le Soleil et dans la Lune. La mer, entre deux levers de lune, monte et redescend deux fois, toujours en vingt-quatre heures. À mesure que le ciel s'Ă©lĂšve avec la Lune, les flots se gonflent ; puis ils reviennent sur eux-mĂȘmes lorsque, aprĂšs son passage au mĂ©ridien, elle descend vers le couchant ; derechef, quand elle passe dans les parties infĂ©rieurs du ciel et gagne le mĂ©ridien opposĂ©, l'inondation recommence, et enfin le flot se retire jusqu'au lever suivant. La marĂ©e ne se fait jamais au mĂȘme temps que le jour prĂ©cĂ©dent, comme si elle Ă©tait l'esclave de cet astre avide qui attire Ă  lui les mers, et qui, chaque jour, se lĂšve Ă  un autre endroit que la veille. Le flux et le reflux alternent Ă  des intervalles toujours Ă©gaux, qui sont de six heures chacun, non pas des heures d'un jour, d'une nuit ou d'un lieu quelconque, mais des heures Ă©quinoxiales. Aussi ces intervalles, Ă©valuĂ©s en heures vulgaires, paraissent-ils inĂ©gaux suivant le rapport des heures Ă©quinoxiales avec les heures vulgaires du jour et de la nuit ; ils ne sont Ă©gaux partout qu'aux Ă©quinoxes » L'Histoire naturelle L. 2 99..
  20. Pierre Duhem, Le systùme du Monde, L’astronomie latine au Moyen Âge, chap. II, 2, Hermann, 1958, p. 13.
  21. René Taton, La Science antique et médiévale, Quadrige/PUF (1994), p. 584
  22. Pierre Duhem, Le systùme du Monde, L’astronomie latine au Moyen Âge, chap. II, 2, Hermann, 1958, p. 20.
  23. « Introduction à l'astronomie, contenant les huit livres divisés d'Abu Ma'shar Abalachus », sur World Digital Library, (consulté le ).
  24. Pierre Duhem, La théorie physique. Vrin 2007, p. 324.
  25. Pierre Duhem, La théorie physique. Vrin 2007, p. 332.
  26. « La Lune attire les eaux de mer par une action magnétique » cité par Pierre Duhem, La théorie physique. Vrin 2007, p. 326.
  27. « Mais de tous les grands hommes qui ont philosophĂ© sur cet effet si Ă©tonnant de la nature, c’est Kepler qui m’étonne le plus : cet esprit libre et pĂ©nĂ©trant avait Ă  sa disposition les mouvements attribuĂ©s Ă  la Terre, il a pourtant prĂȘtĂ© l’oreille et donnĂ© son assentiment Ă  un empire de la Lune sur l’eau, des propriĂ©tĂ©s occultes et autres enfantillages du mĂȘme genre. » Dialogue sur les deux grands systĂšmes du monde, Seuil, 1992, p. 652.
  28. « L’explication Ă©tait insoutenable car elle voulait que l’intervalle de deux marĂ©es hautes fĂ»t Ă©gal Ă  la moitiĂ© d’un jour sidĂ©ral, tandis que les observations les plus obvies montrent qu’il est Ă©gal Ă  une demi-journĂ©e lunaire. » Pierre Duhem, La thĂ©orie physique. Vrin 2007, p. 330.
  29. Isabelle Cojan, Maurice Renard, SĂ©dimentologie, Dunod, (lire en ligne), p. 134.
  30. Magdeleine Moureau, Gerald Brace, Dictionnaire des Sciences de la Terre, Éditions Technip, , p. 517.
  31. Bulletin d'information de l'Institut géographique national de France no 73.
  32. Projet de parc national de la Baie-aux-Feuilles
  33. Portrait régional du Nord-du-Québec - Régions hydrographiques.
  34. Chantal Bonnot-Courtois, Bruno Caline, Alain L'Homer, Monique Le Vot, La Baie du Mont-Saint-Michel et l’estuaire de la Rance - Environnements sĂ©dimentaires, amĂ©nagements et Ă©volution rĂ©cente, Elf Exploration (Éditions), , p. 12.
  35. Réseaux de référence des observations marégraphiques (REFMAR).
  36. (en) Office de Tourisme, « Fishing », sur niueisland.com, (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Odile GuĂ©rin, Tout savoir sur les marĂ©es, Éditions Ouest-France, 2004, (ISBN 2-7373-3505-1)
  • Bernard Simon, La marĂ©e ocĂ©anique cĂŽtiĂšre, une coĂ©dition de l'institut ocĂ©anographique et du SHOM, France, 2007, 433 pages, (ISBN 978-2-903581-32-9), ISSN 1272-0763, rĂ©f 942MOG, tĂ©lĂ©charger
  • Les guides du SHOM (France), La MarĂ©e, 1997, rĂ©f OG941

Articles connexes

Liens externes

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