Pythéas
PythĂ©as le Massaliote (en grec ancien, Î Ï ÎžÎÎ±Ï áœ ÎαÏÏαλÎčÏÏηÏ) est un astronome grec, considĂ©rĂ© comme l'un des plus anciens explorateurs scientifiques ayant laissĂ© une trace dans l'Histoire.
Naissance |
4e siĂšcle av. notre Ăšre Massalia |
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DĂ©cĂšs |
Vers le 3e siĂšcle avant notre Ăšre |
Nom de naissance |
Î Ï
ΞÎÎ±Ï |
Activités | |
Période d'activité |
IVe siĂšcle av. J.-C., IVe siĂšcle av. J.-C. ou vers |
PythĂ©as a effectuĂ© un voyage dans les mers du nord de l'Europe vers 325 av. J.-C., mais son rĂ©cit, connu dans l'AntiquitĂ©, n'a pas survĂ©cu. Il n'est maintenant partiellement rĂ©vĂ©lĂ© que par les Ă©crits de quelques auteurs parmi lesquels principalement Strabon, et Pline lâAncien. Il fait partie des plus anciens auteurs de l'AntiquitĂ© connus Ă avoir dĂ©crit, notamment, les phĂ©nomĂšnes polaires, les marĂ©es ainsi que le mode de vie des populations du nord de lâEurope.
PythĂ©as a Ă©voquĂ© lâĂźle de ThulĂ© et sa description des marĂ©es est le texte le plus ancien qui suggĂšre la lune comme leur cause.
Le voyage de Pythéas
Le voyage de PythĂ©as fut entrepris sans doute vers 330-320 av. J.-C. Certains auteurs le font remonter aux annĂ©es 350 avant notre Ăšre, mais le plus probable est que ce voyage eut lieu en -330, annĂ©e oĂč GadhĂšs fut dĂ©couverte par l'explorateur, dans un contexte oĂč Carthage dominait la rĂ©gion et Ă©tait alerte sur les mouvements de navires en circulation sur les mers qui n'Ă©taient pas les siens. D'autres donnent l'expĂ©dition de PythĂ©as comme contemporaine de celle de son compatriote le massaliote EuthymĂšnes, qui se serait dirigĂ© vers lâAtlantique sud : EuthymĂšnes aurait longĂ© les cĂŽtes de l'Afrique, depuis les « Colonnes d'Hercule » jusqu'au fleuve SĂ©nĂ©gal, mais on ignore la date de son pĂ©riple[note 1].
PythĂ©as aurait pu ĂȘtre aidĂ© dans son expĂ©dition par la citĂ© de Massalia, alors Ă lâapogĂ©e de sa prospĂ©ritĂ©[1] mais cette hypothĂšse nâest Ă©tayĂ©e par aucune source antique qui nous soit parvenue. LâhypothĂšse selon laquelle il aurait Ă©tĂ© envoyĂ© par Alexandre le Grand[2] pour explorer l'OcĂ©an est Ă©galement plausible, puisque ce conquĂ©rant sâapprĂȘtait Ă faire le tour de lâoĂŻcoumĂšne lorsquâil mourut[note 2].
Toutes les hypothĂšses sur le dĂ©tail et les conditions de son voyage sont donc, par nĂ©cessitĂ©, des conjectures. On a pu penser, par exemple, que parti en mars, il dut rentrer en octobre ou novembre, aprĂšs avoir parcouru 9 038 milles marins[3] ; que son navire devait ĂȘtre une de ces galĂšres mixtes du IVe siĂšcle av. J.-C., genre catascopium[note 3], avec un bordĂ© doublĂ© dâun vaigrage et protĂ©gĂ© par des prĂ©ceintes pour rĂ©sister aux glaces de la mer du Nord[4] ; il est possible quâil ait fait Ă la fois du cabotage et du long cours. PythĂ©as a pu tout aussi bien n'avoir Ă©tĂ© que passager de bateaux de commerce et de pĂȘche. En effet, aucune source antique ne le qualifie de navigateur.
Quant au but de cette expĂ©dition, la seule certitude, câest quâelle avait une visĂ©e scientifique. Cela peut ĂȘtre appuyĂ© par cet extrait retranscrit par Jean Peyras dans son Ă©crit "Les MĂ©diterranĂ©ens et lâAtlantique dans lâAntiquitĂ© : gĂ©ographies et anthropologie" : "La cause de mon voyage et son intention Ă©taient lâactivitĂ© de mon esprit et mon dĂ©sir de choses nouvelles, ainsi que la volontĂ© de savoir oĂč sâarrĂȘtait lâOcĂ©an et quels Ă©taient les hommes qui habitaient sur lâautre rive." [5]
Certains historiens[6] ont imaginé que Pythéas et EuthymÚnes seraient partis à la recherche de nouvelles sources de matiÚres premiÚres. On a conjecturé une rivalité commerciale entre Marseille et Carthage[1], mais Pythéas devait surtout désirer établir une table des latitudes et « vérifier des phénomÚnes que démontrait clairement la géométrie mais auxquels il semblait difficile de croire[7]. »
Datation
- Pline l'Ancien cite Timée de Tauroménion, (dont l'apogée est estimée entre 350 et 270 av. J.-C.), qui cite Pythéas.
- DâaprĂšs Strabon, DicĂ©arque, (dont l'apogĂ©e est estimĂ©e entre 330 et 300 av. J.-C. environ) est en dĂ©saccord avec PythĂ©as[8].
On peut déduire de ces sources que le voyage de Pythéas aurait eu lieu, au plus tard, entre 330 et 300 av. J.-C.[note 4].
Itinéraire
Parti de Massalia[10] - [11], PythĂ©as rejoignit l'Atlantique vraisemblablement aprĂšs avoir franchi les colonnes d'Hercule (dĂ©troit de Gibraltar), mais certains auteurs retiennent plutĂŽt[12] ou n'Ă©cartent pas l'hypothĂšse d'un voyage fluvial jusqu'au dĂ©bouchĂ© de la Gironde ou de la Loire. Son voyage se poursuivit vers l'Armorique puis la Grande-Bretagne. Poussant plus au nord au large des Orcades, il atteignit une rĂ©gion oĂč la nuit ne durait que deux heures. Il Ă©voqua Ă©galement l'Ăźle de ThulĂ©, situĂ©e sur le cercle arctique, ainsi qu'une zone de la mer oĂč la navigation devient impossible, l'ocĂ©an ressemblant Ă un « poumon marin », peut-ĂȘtre un mĂ©lange de glace et d'eau dans les bruines et les brumes proches de la banquise[13].
L'association de son nom Ă l'ambre, notamment par Pline l'Ancien, a conduit certains auteurs Ă imaginer que PythĂ©as, Ă son retour, aurait Ă©galement explorĂ© la mer Baltique. Les Ă©tapes de son voyage restent largement inconnues, mĂȘme si l'hypothĂšse d'un second voyage en mer Baltique n'est pas Ă Ă©carter totalement[13]. Si PythĂ©as est parti en mer Baltique, alors il a du rencontrer le peuple des Guiones (Teutons), dĂ©couvrant les embouchures de l'Elbe et la rĂ©gion du Holstein.
Quant Ă l'emplacement de ThulĂ©, il reste de nos jours sujet Ă dĂ©bat. Il pourrait s'agir de l'Islande ou de la NorvĂšge. Ce qui parait le plus probable est que l'Ăźle mythique de ThulĂ© est celle de Streymoy, principale terre immergĂ©e de l'archipel des FĂ©roĂ©[14]. Il est aussi probable que ce fut lâextrĂ©mitĂ© sud de la NorvĂšge comme citĂ© juste avant, considĂ©rĂ©e Ă l'Ă©poque comme une Ăźle par les Grecs.
Ćuvres
Seuls deux ouvrages de PythĂ©as sont connus par leur titres, l'un De l'OcĂ©an (ΠΔÏ᜶ ÏοῊ ᜚ÎșÎ”Î±ÎœÎżáżŠ, PerĂŹ toĂ» ĂkeanoĂ»)[15], et lâautre, Description ou Voyage autour de la Terre (ΠΔÏÎŻÎżÎŽÎżÏ ÎłáżÏ) ou pĂ©riple (ÏΔÏÎŻÏÎ»ÎżÏ Ï)[16]. On a pu penser que ces deux titres appartenaient Ă un seul et mĂȘme ouvrage. Il n'est pas rare en effet qu'un ouvrage de l'AntiquitĂ© soit diffusĂ© et citĂ© par les auteurs anciens sous plusieurs titres diffĂ©rents, parce que parfois une seule partie de l'Ćuvre est Ă©ditĂ©e avec un titre propre. Ces ouvrages ne nous sont pas parvenus, peut-ĂȘtre ont-ils disparu dans l'un des incendies de la bibliothĂšque d'Alexandrie, mais plusieurs auteurs antiques nous en ont transmis des fragments Ă©pars ; ces fragments se rĂ©duisent Ă quelques citations dans les Ă©crits dâauteurs antiques, parmi lesquels TimĂ©e, ĂratosthĂšne et Hipparque, Ă travers le gĂ©ographe Strabon, principal dĂ©tracteur de PythĂ©as quâil accuse d'affabulation[17] - [18], Diodore de Sicile[19] (qui ne cite pas PythĂ©as) et Pline l'Ancien[20] - [1]. On peut aussi tirer profit de passages de GĂ©minos, de ClĂ©omĂšde et de Polybe[21].
DĂ©couvertes
La relation de Pythéas abonde en observations et en indications chiffrées.
- PythĂ©as a accompli une exploration maritime dans l'Atlantique nord, exceptionnelle Ă une Ă©poque oĂč les colonnes d'Hercule (dĂ©troit de Gibraltar) marquaient l'extrĂ©mitĂ© occidentale du monde civilisĂ©. Les Carthaginois avaient Ă©tĂ© jusquâalors soucieux dâassurer leur suprĂ©matie Ă GadĂšs et de se rĂ©server les routes maritimes de lâAtlantique[22] ; ils connaissaient et tenaient jalousement le dĂ©troit de Gibraltar, comme en tĂ©moigne Strabon[note 5] ; les seuls documents qui pourraient attester d'explorations carthaginoises antĂ©rieures Ă celle de PythĂ©as sont les rĂ©cits des voyages d'Hannon et d'Himilcon. Le PĂ©riple dâHannon, roi des Carthaginois, est une fiction anachronique issue dâun manuscrit grec du IXe siĂšcle publiĂ© en 1533, dont les invraisemblances et les incohĂ©rences sont la marque dâun rĂ©cit imaginaire. MenacĂ©s par une concurrence grecque, les Carthaginois entendaient se rĂ©server les marchĂ©s commerciaux[23] - [24].
- Si l'on retient l'hypothĂšse d'une escale Ă GadĂšs (lâactuelle Cadix), PythĂ©as aura pu observer Ă lâhorizon la fameuse Ă©toile Canope quâEudoxe avait pu repĂ©rer Ă la mĂȘme place Ă Cnide, ce qui indiquait que GadĂšs et Cnide Ă©taient situĂ©es Ă la mĂȘme latitude[25].
- à GadÚs, Pythéas aura pu observer le phénomÚne des marées océaniques[26], inconnu des Méditerranéens, et particuliÚrement sensible dans la région du détroit de Gibraltar. Pythéas signala le synchronisme des marées avec les phases de la Lune, comme en témoigne un auteur antique : « Pythéas le Massaliote explique par la lune qui devient pleine les marées montantes, et par la disparition de la lune les marées descendantes[27]. » On ignore s'il s'agit d'une découverte de Pythéas ou s'il a acquis cette connaissance par des échanges avec les riverains. Il fut en tout cas le premier à expliquer le phénomÚne dans ses écrits.
- Selon l'itinĂ©raire le plus gĂ©nĂ©ralement admis, du Cap Ortegal, PythĂ©as aurait traversĂ© lâOcĂ©an et se serait dirigĂ© vers Ouessant en Armorique. On sait qu'il a Ă©voquĂ© le commerce de lâĂ©tain, produit dans la rĂ©gion des Cornouailles â L'un des emplacements des CassitĂ©rides â avant son transport Ă lâĂźle d'Ictis (en)[note 6], vraisemblablement le St Michael's Mount en Cornouailles.
- PythĂ©as a livrĂ© une description gĂ©ographique de la Grande-Bretagne (en grec ancien ÎΔγΏλη ÎÏΔÏÏÎ±ÎœÎŻÎ±), dont il a indiquĂ© la forme triangulaire et dont il a estimĂ© le pĂ©rimĂštre Ă 42 500 stades (entre 7200 et 7 650 km, ordre de grandeur proche des 7 850 km mesurĂ©s)[28].
- En sâapprochant du cercle arctique, PythĂ©as a constatĂ© que, conformĂ©ment Ă la thĂ©orie, les jours duraient de plus en plus longtemps au fur et Ă mesure que lâon sâavançait vers le nord, et il put vraisemblablement observer le Soleil de minuit[29] : il a en effet expressĂ©ment indiquĂ© que ThulĂ© â que lâon assimile gĂ©nĂ©ralement Ă lâIslande, mais aussi parfois Ă la NorvĂšge â se trouvait en un lieu oĂč, au solstice dâĂ©tĂ©, le soleil ne se couche pas[25].
- On sait que PythĂ©as a Ă©voquĂ© la rĂ©colte d'ambre. C'est pourquoi on a pu penser qu'il avait pĂ©nĂ©trĂ© en mer Baltique. Peut-ĂȘtre a-t-il atteint la rĂ©gion entre Vistule et Niemen. Il a dans tous les cas atteint la Frise et plus prĂ©cisĂ©ment l'Ăźle Abalus, oĂč l'ambre y Ă©tait produite et commercialisĂ©e en grandes quantitĂ©s, prenant part aux Ă©changes avec les autres rĂ©gions et en particulier les grecs et autres peuples mĂ©diterranĂ©ens, friands de cette ressource.
- Pythéas s'est aussi intéressé aux peuples barbares (au sens grec ancien du terme), décrivant leur habitat, leurs us et coutumes, leur alimentation, etc. (Celtes d'Armorique, Brittons d'Albion, Calédoniens, Goths).
- Il a dĂ©crit lâenvironnement du cercle polaire et les phĂ©nomĂšnes qui en dĂ©coulent[30] : un mĂ©lange, semblable au « poumon marin qui nâest ni eau ni terre » qu'il affirme avoir vu de ses yeux. Il prĂ©cise quâon ne peut ni naviguer au travers (en grec ancien : ÏλÏÏÎŹ) ni avancer dessus (ÏÎżÏÎ”Ï ÏÎŹ). Peut-ĂȘtre s'agit-il de lâaspect que prĂ©sente la mer lors de la formation de la banquise, phĂ©nomĂšne qui ne se produit que dans les rĂ©gions situĂ©es immĂ©diatement au nord de lâIslande[30].
- Il a dĂ©terminĂ© avec exactitude la place du pĂŽle cĂ©leste, quâil a situĂ© en « cet endroit vide avec lequel trois Ă©toiles du Dragon forment un quadrilatĂšre[25] » : la constellation du Dragon longe en effet une partie de la Petite Ourse ; selon toute apparence, il sâagirait des trois Ă©toiles de la Petite Ourse, ou encore de ÎČ de la Petite Ourse, α et Îș du Dragon. Cette observation a Ă©tĂ© reprise par l'astronome Hipparque.
Il a contribuĂ© Ă apporter la preuve de la sphĂ©ricitĂ© de la Terre, qui Ă son Ă©poque est passĂ©e du statut d'hypothĂšse[31] Ă celui de connaissance scientifique (Aristote)[32] - [33] - [34] - [35] - [36]. PythĂ©as en a apportĂ© la confirmation notamment par la mesure des durĂ©es diurnes et nocturnes : Ă son Ă©poque, la gĂ©omĂ©trie de la sphĂšre en mouvement Ă©tait fort avancĂ©e, comme en tĂ©moignent les travaux dâAutolycos de Pitane, son contemporain, et lâusage courant de la sphĂšre armillaire[37].
- Ses mesures de latitude, faites Ă l'aide d'un gnomon, sont d'une prĂ©cision Ă©tonnante pour l'Ă©poque[38]. Pour la premiĂšre fois en dix-neuf siĂšcles, Pierre Gassendi a repris les mesures au XVIIe siĂšcle ; vingt-trois siĂšcles plus tard, la latitude de Marseille fut Ă©tablie Ă 43° 18', Ă peine 5' de la valeur calculĂ©e par PythĂ©as, 43° 13âČ (en tenant compte de l'inclinaison de l'axe de la Terre Ă son Ă©poque).
Jugements et postérité
Certains auteurs antiques ont considĂ©rĂ© PythĂ©as comme un affabulateur. C'est en particulier l'opinion de Polybe et de Strabon, pour qui il Ă©tait inconcevable que des terres puissent ĂȘtre habitĂ©es au-delĂ de l'Irlande. Mais les tĂ©moignages de son pĂ©riple, et surtout ses observations astronomiques, ont Ă©tĂ© pris en considĂ©ration par des savants comme ĂratosthĂšne ou Hipparque. Au fil du temps, ses rĂ©cits sont apparus crĂ©dibles et plus personne de nos jours ne remet son existence en doute[39].
Plusieurs savants l'admiraient en revanche, comme DicĂ©arque, TimĂ©e, ainsi quâĂratosthĂšne, grĂące Ă son voyage unique et lointain, rendu remarquable par l'Ă©claircissement des territoires de la Bretagne (BretannikĂ©), l'Irlande et ThulĂ©.
Winston Churchill a rendu hommage à Pythéas dans son ouvrage Naissance d'une nation.
Un cratÚre lunaire[40] porte le nom de Pythéas.
Bibliographie
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- Ileana Wisket, Pythéas au-delà de l'Océan, roman, éd. Coresi, 2017 (ISBN 978-606-996-071-4) ;
- François Herbaux, Les Nuits blanches de Pythéas le Marseillais, éd. Mémoires Millénaires, 2016 (ISBN 978-2-919056-49-1)
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Notes et références
Notes
- Les commentateurs modernes placent lâexpĂ©dition dâEuthymĂšnes au VIe siĂšcle av. J.-C., tandis que dâautres, comme Jean Malye (op. cit. p. 35), la donnent comme contemporaine de celle de PythĂ©as. Jehan Desanges est fondĂ© Ă dire quâil nây a aucune raison de lier les navigations de ces deux Marseillais.
- Faire le tour dâune Ăźle avec ses bateaux de guerre Ă©tait une maniĂšre symbolique dâen prendre possession, comme NĂ©arque lâavait fait pour la conquĂȘte de lâAsie. Isocrate avait dĂ©jĂ assignĂ© GadĂšs comme objectif Ă Philippe de MacĂ©doine.
- Au temps de PythĂ©as, Marseille construisait des navires et disposait dâune flotte importante ; elle participa aux cĂŽtĂ©s du Romain Cnaeus Cornelius Scipion Ă la victoire de Tarragone contre les Carthaginois, en 217 av. J.-C.
- Si on suppose que TimĂ©e n'a pas Ă©crit aprĂšs l'Ăąge de vingt ans, vers 330, et que DicĂ©arque aurait eu besoin de temps avant d'Ă©crire lâĆuvre de sa maturitĂ© (aprĂšs 300), il n'y a pas de raison de ne pas accepter la fenĂȘtre temporelle proposĂ©e par Henry Fanshawe Tozer de 330 Ă 300 av. J.-C. (A History of Ancient Geography, Cambridge University Press, 2014 p. 152-153 Lire en ligne). Certains donnent cinq ans de plus Ă TimĂ©e, ramenant la date Ă 325. Si PythĂ©as n'a pas Ă©crit avant l'Ăąge de vingt ans, il aurait Ă©tĂ© un contemporain de TimĂ©e et de DicĂ©arque. Comme ils ont lu ses Ă©crits, il les aurait produits vers le dĂ©but de cette fenĂȘtre temporelle.
- « Les Carthaginois envoyaient impitoyablement par le fond tout navire Ă©tranger quâils rencontraient dans leurs parages et se dirigeant soit vers lâĂźle de Sardaigne, soit vers les colonnes dâHercule ; câest mĂȘme lĂ ce qui explique pourquoi la plupart des renseignements sur les contrĂ©es dâOccident sont si peu dignes de foi. »
- Peut-ĂȘtre le St Michael's Mount.
Références
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- Monique Dixsaut & Brisson 2008, p. 1230-1231.
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- Catherine Dalimier & Pierre Pellegrin 2014, p. 767-768.
- Germaine Aujac 1973, op. cit., p. 445-446.
- « Strabon - Géographie », Livre I, chap. IV al. 4, sur https://mediterranees.net (consulté le )
- Tristan Vey, « Pythéas, un astronome antique dans l'Arctique », Le Figaro, samedi 5 / dimanche 6 août 2017, page 9.
- Pytheas, site Gazetteer of Planetary Nomenclature.
Sources historiographiques
- Aristote (trad. Jocelyn Groisard & Pierre Pellegrin), « , MĂ©tĂ©orologiques », dans Ćuvres complĂštes, Ăditions Flammarion, , 2923 p. (ISBN 978-2081273160), p. 950-952
- « Du ciel », dans Aristote, Ćuvres complĂštes (trad. Catherine Dalimier & Pierre Pellegrin), Ăditions Flammarion, , 2923 p. (ISBN 978-2081273160), p. 767-768
Annexes
Articles connexes
- Liste des géographes gréco-romains, Géographes grecs mineurs
- EuthymÚnes, explorateur marseillais qui aurait exploré l'Atlantique sud
- Chronologie des explorations
Liens externes
- Journal de bord de Pythéas de Marseille. Ferdinand Lallemand, éd. Jean-Michel Garçon (Marseille), 1989, sur gallica.bnf.fr
- De Massalia à Thulé - De Gadir au Tanaïs : Pythéas de Marseille, astronome, explorateur, ethnologue...
- De Pythéas à Jules Verne : Variations sur le mythe de Thulé
- Le repentir de Pythéas de Charles Maurras