AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Banquise

La banquise est l'étendue de glace qui se forme à la surface d'une étendue d'eau par solidification des couches supérieures d'eau, généralement en mer (la banquise est aussi appelée glace de mer dans ces cas-là) mais aussi dans les lacs ou les cours d'eau navigables. La flottabilité de la banquise est due à l'écart entre la densité de la glace et celle de l'eau liquide (aux environs de 9 %) : la glace, qui est moins dense que l'eau liquide, flotte sous l'effet de la poussée d'ArchimÚde.

Carte des mouvements de la banquise entre mars et septembre dans l'océan Arctique dans les années 1980.
La vie est rare sur la banquise, mais plus développée sous l'eau. Au pied du mur de glace, de la banquise d'Explorer's Cove (New Harbor, détroit de McMurdo), coquillages, oursins et organismes marins occupent densément le fond

La banquise pérenne, ayant une épaisseur de trois ou quatre mÚtres, est ancienne de plusieurs années, car elle persiste aprÚs la fonte estivale.

La banquise saisonniĂšre (appelĂ©e aussi banquise annuelle ou hivernale) a moins d'un an : elle se forme durant l'hiver polaire, lorsque la tempĂ©rature de l'eau de mer descend en dessous de −1,8 °C[1] ou lorsque la tempĂ©rature de l'eau douce descend sous 0 °C ; au cƓur de l'hiver, l'Ă©paisseur des glaces peut atteindre un Ă  deux mĂštres, compte non tenu de la neige qui s'y accumule.

Il ne faut pas confondre cette glace plus ou moins pérenne avec les calottes glaciaires et les inlandsis et leurs prolongements flottants sur l'océan, les barriÚres de glaces, qui sont constitués quant à eux de glace continentale, c'est-à-dire de précipitations neigeuses accumulées et durcies par tassement.

Statistiques

En 1980, l'épaisseur moyenne de la banquise arctique variait de 1,89 à 2,62 m mais en 2012, elle était devenue de 1 à 1,72 m. Entre 1980 et 2012, l'épaisseur maximum est entre fin mars et mi-mai et le minimum entre fin août et mi-novembre[2].

AprĂšs l'Ă©tĂ©, la banquise augmente rapidement jusqu'Ă  9,5 millions de km2. Puis l'augmentation est moins rapide dĂšs que la banquise touche les cĂŽtes du Canada et de la Russie. La banquise arctique perd 8 % de sa superficie totale par dĂ©cennie depuis les annĂ©es 1980. Cependant, Ă  partir de la dĂ©cennie 2010, son dĂ©clin s’accĂ©lĂšre[3].

Contrairement Ă  une idĂ©e trĂšs rĂ©pandue, en raison de la poussĂ©e d'ArchimĂšde, la fonte de la banquise n'intervient pas dans la montĂ©e du niveau des ocĂ©ans, le volume occupĂ© par la glace de mer flottant sur l'eau Ă©tant exactement le mĂȘme, que celle-ci soit solide ou liquide[4] - [5].

Formation

La glace en boules, un phénomÚne rare dû à la houle.

À la fin de l’étĂ©, le froid polaire s’installe, parfois brutalement (−40 °C) ; la surface de l’ocĂ©an se refroidit mais en raison des mouvements de la mer (houle, vagues, etc.), la glace de mer ne prend pas d'un seul coup.

Quand la tempĂ©rature de l'eau atteint −1,86 °C[6], les premiĂšres paillettes de glace cristallisent.

C’est d’abord le frazil (ou frasil) qui se forme. Ces cristaux de glace qui se crĂ©ent dans l’eau en modifient la viscositĂ©. Les vents et les courants rassemblent le frazil en une couche d'aspect huileux et mat appelĂ©e la « mĂ©lasse » (ou « sorbet » au Canada[7]). Dans d'autres conditions, la juxtaposition de ces petits cristaux de glace forme une sorte de bouillie appelĂ©e « slush ».

Si la mer est calme, la mĂ©lasse s'Ă©paissit en une croĂ»te plus Ă©paisse et souple : le « nilas »[7]), puis plus rigide : la banquise. Si la mer est agitĂ©e, le nilas s'agglomĂšre en petites boules appelĂ©es « shuga »[7]. Ensuite, les petits cristaux vont s'agrĂ©ger jusqu'Ă  former des plaques arrondies de glace dont les bords peuvent se soulever sous l'action du vent ou des vagues : c'est la glace en crĂȘpe (ou pancake ice). Celle-ci va se solidifier assez rapidement, mais tant qu'elle n'atteint que quelques centimĂštres d'Ă©paisseur, elle reste fragile et les mouvements de l'eau peuvent la fissurer en plaques plus ou moins Ă©tendues, les « floes ».

Une fois la surface gelĂ©e, l’eau de mer se trouve isolĂ©e de l’air et le processus ralentit. La banquise s’épaissit alors lentement, par sa face infĂ©rieure par adjonction de frasil ou de fin cristaux filiformes de « glace colomnaire »[8], jusqu’à atteindre environ deux mĂštres. Au-delĂ  d'une certaine Ă©paisseur, la glace ne constitue plus qu'un seul bloc couvrant une vaste Ă©tendue : c'est la banquise proprement dite (banquise pĂ©renne). L'eau de mer se dessale en gelant (« expulsion » du sel vers les eaux plus profondes).

L'eau de mer projetée par les vagues sur la banquise et qui gÚle ensuite, ainsi que les précipitations neigeuses qui s'accumulent à sa surface durant l'hiver augmentent encore l'épaisseur de la banquise.

Les vents, les courants et les chocs avec les icebergs dĂ©rivants font bouger la banquise, la fracturent (phĂ©nomĂšne mesurable par des hydrophones, gĂ©ophones et sismomĂštres qui enregistrent des « tremblements de glace »), la compriment et crĂ©ent des fissures, des canaux, des failles, des crĂȘtes de compression, des chevauchements de plaques, etc.

  • Nilas
  • Glace en crĂȘpe
  • Floes d'embĂącle
    Floes d'embĂącle
  • Banquise dans l'Atlantique Nord.
    Banquise dans l'Atlantique Nord.
  • Cour dans la calotte glaciaire antarctique.
    Cour dans la calotte glaciaire antarctique.
  • DĂ©bĂącle dans l'Arctique.
    DĂ©bĂącle dans l'Arctique.

DĂ©bĂącle

Lorsqu'elle redevient sujette aux mouvements de la mer, la banquise se fragmente, se brise, s’ouvre, se chevauche en grandes plaques puis en morceaux de plus en plus petits. La banquise ainsi morcelĂ©e reçoit le nom de pack. Ces plaques servent frĂ©quemment aux mammifĂšres marins comme les morses, les phoques ou les otaries pour se rĂ©chauffer et s'y reposer.

La partie restante persistera 2 Ă  4 ans voire plus et son Ă©paisseur atteindra alors 4 Ă  5 mĂštres. Pendant ce temps, cette croĂ»te de glace traversera l’ocĂ©an Glacial, emportĂ©e par les courants : c’est la dĂ©rive arctique.

Thermodynamique et dynamique de la banquise

Thermodynamique

Banquise cÎtiÚre, le long de la cÎte à gauche, versus banquise de mer ou dérivante à droite

La banquise est une structure complexe, produit d'une multitude de phĂ©nomĂšnes. La glace de premiĂšre annĂ©e atteint gĂ©nĂ©ralement 1,5 Ă  2 mĂštres Ă  la fin d'une saison hivernale. La limite thermodynamique de la prise d'Ă©paisseur est de l'ordre de 3,5 mĂštres[9]. Cela est dĂ» Ă  une non-linĂ©aritĂ© des transferts thermodynamiques. Si elle est fine, elle n'isole que faiblement l'ocĂ©an, qui perd alors facilement de la chaleur vers l'atmosphĂšre. L'ocĂ©an se refroidit rapidement, la banquise s’épaissit. Puisque la banquise s'Ă©paissit, l'isolation de l'ocĂ©an augmente, ce qui ralentit les pertes de chaleur. Il arrive un point d'Ă©quilibre oĂč la banquise est suffisamment Ă©paisse pour empĂȘcher l'ocĂ©an de se refroidir, ce qui bloque sa croissance[10].

Une autre non-linĂ©aritĂ© est l’albĂ©do de la banquise qui est en thĂ©orie d'environ de 0,7, alors que celui de l'ocĂ©an de 0,15 environ, mais en rĂ©alitĂ© il n'y a pas un « albĂ©do de banquise » ni un « albĂ©do de l'ocĂ©an », seulement un continuum d'albĂ©dos suivant les conditions. La banquise ĂągĂ©e, donc Ă©paisse, aura un albĂ©do plus Ă©levĂ© lors de la fonte ; alors que l'albĂ©do de la glace de premiĂšre annĂ©e, mince, diminue trĂšs rapidement (aidĂ© par la formation de mares de fonte)[11]. Pour montrer cette non-linĂ©aritĂ©, le modĂšle de la banquise d'Eisenman, mĂȘme si cela est une simplification, modĂ©lise ainsi l'albĂ©do en tant qu'une tangente hyperbolique fonction de la hauteur, ce qui veut dire que l'albĂ©do baisse rapidement Ă  des valeurs comprises entre 0,4 et 0,6 lorsque l'Ă©paisseur de la banquise est de moins de 1 mĂštre[10]. De maniĂšre pratique, cela implique que mĂȘme une simple diminution de l'Ă©paisseur de la banquise, et non sa perte totale, suffit Ă  enclencher la rĂ©troaction positive de l'albĂ©do.

Dynamique

La thermodynamique n'explique pas entiĂšrement l'Ă©paisseur de la banquise. Si la neige s'accumule Ă  la surface, ou que la dĂ©rive de la banquise force la formation de crĂȘte de compression, l'Ă©paisseur peut ĂȘtre bien supĂ©rieure. Le modĂšle le plus adaptĂ© Ă  la rhĂ©ologie de la banquise est celui Ă©lasto-fragile[12] - [13].

La banquise et les navires

Tableau de C. D. Friedrich représentant un navire pris dans la banquise

Les navires pris dans la banquise qui se forme n'ont en général pas d'autre solution que de rester sur place et de préparer leur hivernage. Seul un navire conçu pour supporter la pression exercée par la glace sur ses flancs a de bonnes chances de résister. Un tel navire a une coque formant un angle trÚs incliné avec l'eau : lorsque la pression augmente sur la coque, au lieu de tenter d'y résister, elle s'élÚve mécaniquement.

Certains navires sont spĂ©cialement conçus pour passer Ă  travers une Ă©paisseur de glace (infĂ©rieure gĂ©nĂ©ralement Ă  2 mĂštres), ce sont les brise-glace. Ils peuvent se frayer un chemin en brisant la glace sous leur masse ou leur simple poussĂ©e ; ils servent Ă©galement Ă  ouvrir la voie Ă  d'autres navires.

Suivi et observation de la banquise

Étendue de la glace de mer mondiale (Arctique plus l'Antarctique) en 2016 et la moyenne 1981 − 2010.

Les mesures sont menĂ©es par satellites depuis 1979. Le NSIDC maintient ainsi une sĂ©rie homogĂšne de donnĂ©es concernant la superficie de la banquise avec une rĂ©solution horizontale de 25 kilomĂštres. Ces donnĂ©es sont librement accessibles[14]. Avant cette date, le Canada Ă©tablissait des relevĂ©s systĂ©matiques depuis 1971, et les États-Unis, Ă  travers le NIC, depuis 1972. Un effort de compilation de donnĂ©es issues des marines de diffĂ©rents pays a permis de reconstruire avec une bonne prĂ©cision la superficie de banquise depuis 1953, et avec une prĂ©cision moyenne depuis 1901[15].

Des modélisations sont également disponibles pour permettre d'interpoler et compléter les données disponibles. Ces modélisations permettent notamment de mesurer le volume de la banquise[16]. Ces données sont elles aussi librement accessibles[17].

Cartes d'analyse des glaces

Exemple : Carte mise Ă  disposition par le Service canadien des glaces
Symbole de l’Ɠuf

Compte tenu des dangers pour la navigation que font courir les étendues de glaces, des systÚmes de surveillance de l'état des glaces, de collecte des données et de restitution aux usagers ont été mis en place dans plusieurs régions du monde.

C'est notamment le cas en Arctique et dans la zone des Grands Lacs nord-américains. Ces informations sont mises à disposition sous forme de cartes.

Ces cartes sont vitales pour les capitaines de brise-glace, les transporteurs maritimes et les pĂȘcheurs. Elles aident Ă  trouver et Ă  planifier le passage le plus facile dans les glaces ou mĂȘme, dans la mesure du possible, Ă  Ă©viter ces derniĂšres.

Les cartes quotidiennes d'analyse des glaces sont créées à l'aide d'un progiciel de génération de cartes géographiques et d'analyse d'images[18].

Ce systÚme permet aux prévisionnistes de tracer des lignes et des traits, de placer des codes, des symboles et des flÚches de dérive et d'indiquer la position des navires sur des cartes.

Il ne faut pas confondre les « cartes d'analyse des glaces » avec les « cartes d'analyse d'images », ces derniĂšres Ă©tant Ă©laborĂ©es au fur et Ă  mesure que sont reçues les images d'une zone opĂ©rationnelle donnĂ©e, Ă  partir d’images transmises depuis un navire, un aĂ©ronef ou un satellite (icebergs).

Fréquence : Les cartes d'analyse des glaces sont produites sur une base quotidienne pendant la saison des glaces.

Niveau de détail : l'autre différence notable se situe au chapitre du niveau de détail sur chacune des cartes, les cartes quotidiennes d'analyse des glaces étant d'apparence plus générale que les cartes d'analyse d'images.

Le code de l'Ɠuf

Les caractĂ©ristiques de la glace sont codĂ©es et placĂ©es sur un symbole graphique ovoĂŻde. En consĂ©quence, cette mĂ©thode de codification a Ă©tĂ© dĂ©nommĂ©e le « code de l’Ɠuf ».

L’Ɠuf prĂ©sente des valeurs numĂ©riques qui correspondent Ă  quatre caractĂ©ristiques de la glace :

  1. La concentration totale (Ct) des glaces dans le secteur, indiquée en dixiÚmes, l'indice 9+ indiquant l'absence de zone d'eau libre de glace ;
  2. Les concentrations partielles (exprimĂ©es en dixiĂšmes) des diffĂ©rents types de glace classĂ©es selon l’épaisseur de la glace, de (Ca) la plus Ă©paisse donc la plus ancienne, Ă  (Cc) la moins Ă©paisse donc la plus rĂ©cente ;
  3. Le stade de formation (S) des glaces, classé (Sa) à (Sc) ;
  4. La forme (F) des glaces qui représente la taille ou la principale dimension des morceaux de glace, indiquée par les indices (Fa) à (Fc).

N.B. : les concentrations de glaces observées Ca, Cb, et Cc correspondent respectivement aux stades de formation Sa à Sc et aux formes Fa à Fc.

Des codes extĂ©rieurs Ă  l’Ɠuf (exemple So) peuvent apporter des prĂ©cisions supplĂ©mentaires sur la configuration des glaces qui peut ĂȘtre trĂšs complexe.

Pour les caractĂ©ristiques S et F, l’Ɠuf mentionne un code selon les tableaux ci-dessous.

Codes des stades de formation de la glace de mer (So, Sa, Sb, Sc)
Description Épaisseur Code S
Nouvelle glace< 10 cm1
Glace grise10 cm Ă  15 cm
Glace blanchĂątre15 cm Ă  30 cm5
Glace de premiĂšre annĂ©e> 30 cm6
Glace mince de premiĂšre annĂ©e30 cm Ă  70 cm7
Glace moyenne de premiĂšre annĂ©e70 cm Ă  120 cm1.
Glace Ă©paisse de premiĂšre annĂ©e> 120 cm cm4.
Vieille glace7.
Glace de deuxiÚme année8.
Glace de plusieurs années9.
Glace d'origine terrestreSymbole Iceberg
Brash-
Codes pour formes des glaces (Fa, Fb, Fc)
DescriptionDimensionCode F
Petits glaçons, sarrasins< m1
Glaçonsm Ă  20 m2
Petits floes20 m Ă  100 m3
Floes moyens100 m Ă  500 m4
Grands floes500 m Ă  2 000 m5
Floes immenseskm Ă  10 km6
Floes gĂ©ants> 10 km7
Banquise cĂŽtiĂšre8
Icebergs9
Sans formeX

Paléoclimatologie

Arctique

L'ocĂ©an Arctique a beaucoup Ă©voluĂ© au cours du CĂ©nozoĂŻque[19]. Au dĂ©but de l'ÉocĂšne, l'ocĂ©an Arctique avait une tempĂ©rature estivale moyenne de 24 °C environ, et la banquise n'Ă©tait jamais prĂ©sente. Les premiers indices laissant Ă  penser la formation d'une banquise date d'il y a 46 ou 47 millions d'annĂ©es, lors du refroidissement continu de l'ÉocĂšne faisant suite Ă  la collision de la pĂ©ninsule indienne avec le continent asiatique. La glace pĂ©renne (qui ne fond pas l’étĂ©) est apparemment apparu il y a 13 millions d'annĂ©es, vers la fin du MiocĂšne. La banquise a atteint son maximum d'extension durant les 3 derniers millions d'annĂ©es, particuliĂšrement durant les pĂ©riodes glaciaires. Durant ces pĂ©riodes froides, la banquise aurait pu atteindre des Ă©paisseurs de plusieurs centaines de mĂštres. Il est cependant Ă©vident que la banquise Ă©tait grandement rĂ©duite au cours des pĂ©riodes interglaciaires. Ainsi, durant l'Éémien, la banquise pĂ©renne a pu disparaĂźtre totalement[20].

Durant l'HolocĂšne la banquise a probablement toujours Ă©tĂ© prĂ©sente, mĂȘme si trĂšs fortement rĂ©duite en surface il y a 6 000 Ă  8 000 ans[20] durant le maximum thermique de l'HolocĂšne oĂč l'arctique Ă©tait de plusieurs degrĂ©s plus chauds qu'au XXe siĂšcle[21]. Les donnĂ©es disponibles montrent que le dĂ©clin de la banquise y Ă©tait sans prĂ©cĂ©dent depuis au moins 1 500 ans[22] ; l'Ă©tude ne remontant pas plus loin dans le passĂ©, notons tout de mĂȘme que la dĂ©sintĂ©gration des plateformes glaciaires d'Ellesmere, vieilles de 4 500 ans est en cours[23].

L'influence de l'homme dans le rĂ©chauffement climatique de l'Arctique semble dĂ©montrĂ©e depuis le dĂ©but des annĂ©es 1990[24], seuls 30 Ă  50 % du recul actuel de la banquise arctique pourrait ĂȘtre expliquĂ© par la variabilitĂ© naturelle de l'atmosphĂšre. Le reste (50 Ă  70 %) semble uniquement dĂ» au rĂ©chauffement anthropique conclut une Ă©tude rĂ©cente (2017) publiĂ©e par Nature Climate Change[25]. Ceci explique selon Chris Rapley (climatologue de l'University College de Londres) en partie pourquoi « les modĂšles climatiques ont toujours[26] - [27] sous-estimĂ© ce dĂ©clin » qui est net : A ce rythme la rĂ©gion sera dĂ©pourvue de banquise d'Ă©tĂ© avant 2050 (les 12 mois de 2016 y ont Ă©tĂ© les plus chauds depuis les premiers relevĂ©s en 1900)[28]. On s'attend Ă  ce que les pluies y deviennent plus frĂ©quentes que la neige[29], avec des effets majeurs sur l'hydrographie et la fonte des pergĂ©lisols[30] - [31] - [32].

Antarctique

Au cours du PliocÚne, la banquise antarctique était fortement réduite[33].

La banquise et le réchauffement climatique en Arctique

Évolution actuelle et attendue

Tous les modĂšles climatiques informatiques prĂ©disent que le rĂ©chauffement climatique touchera plus fortement la rĂ©gion polaire arctique. Dans cette rĂ©gion, l’élĂ©vation de la tempĂ©rature serait environ le double de l’augmentation moyenne Ă  la surface de la planĂšte. Cette Ă©volution est confirmĂ©e sur le terrain par la NASA et du National Snow and Ice Data Center (NSIDC) qui rĂ©vĂšle que l’étendue de la banquise du pĂŽle Nord n’a jamais Ă©tĂ© aussi rĂ©duite depuis plus d’un siĂšcle.

En septembre 2005, la superficie de la banquise arctique Ă©tait de 25 % infĂ©rieure Ă  celle qu’elle avait en moyenne dans les annĂ©es 1980. En septembre 2006, l'extension de la banquise Ă©tait proche du record de 2005, sans toutefois le battre. Le 18 septembre 2007, il n'y avait plus que 4,17 millions de kilomĂštres carrĂ©s de glace restant dans l'Arctique[34], ce qui bat le record de 2005 (5,32) de plus de 1 million de kilomĂštres carrĂ©s. En gĂ©nĂ©ral, les satellites mesurent la superficie de la banquise lĂ  oĂč de la glace en concentration de 15 % et plus est prĂ©sente. Ces donnĂ©es sont prises rĂ©guliĂšrement par la NSIDC et la UIUC. Par contre, il n'y avait que 2,92 millions de kilomĂštres carrĂ©s de banquise avec une concentration de glace de 95 % et plus, ce qui montre un affaiblissement de la glace pĂ©renne. C'est de loin la plus petite superficie observĂ©e par les satellites. De 1979 (dĂ©but des observations rĂ©guliĂšres par satellite) Ă  2011, la banquise a diminuĂ© de prĂšs de 30 % en Ă©tĂ©. Cette baisse a continuĂ© Ă  s'accĂ©lĂ©rer. En 2012, le minimum au 16 septembre 2012 a atteint 3,41 millions de kilomĂštres carrĂ©s d'extension, soit 50 % de la normale[35](le maximum a Ă©tĂ© atteint le 20 mars 2012 avec 15,24)[36].

Quasi la fin de la débùcle 2007 et 2012.

Durant la pĂ©riode 1979 – 2000, la banquise avec au moins 15 % de glace, s’étendait sur 15,7 millions de kilomĂštres carrĂ©s en moyenne au maximum et 6,70 en moyenne au minimum le 13 septembre[36].

Au maximum de 2007, les satellites mesurĂšrent 14,7 millions de kilomĂštres carrĂ©s (-6 %) et le minimum le 18 septembre avec 4,17 (-38 %)[34]. La banquise Ă  moins que 6,7 millions de kilomĂštres carrĂ©s entre le 29 juillet (2,0 millions de kilomĂštres carrĂ©s en dessous la moyenne 1979 - 2000) au 24 octobre 2007 (2,8 en dessous)[37].

Diminution du pourcentage de la vieille glace.

La moyenne entre 1979 Ă  2011 du volume de glace est de 28,7 milles km3 en avril (21,5 milles km3 en 2013[38]) et 12,3 milles km3 en septembre (3,4 milles km3 avec le minimum 3,263 milles km3 en 2012[39]). Tout ceci est confirmĂ© par la perte accĂ©lĂ©rĂ©e de la banquise pluriannuelle. Celle-ci subit une perte bien plus rapide de superficie que la banquise saisonniĂšre[40] - [41] - [42]. En consĂ©quence, la banquise arctique est composĂ©e d'une plus grande part de banquise de premiĂšre annĂ©e[9] - [43]. La banquise est alors plus fragile et rĂ©siste moins Ă  une saison de fonte[40] - [44]. Cela accentue Ă©galement la rĂ©troaction albĂ©do[11]. De plus, la trĂšs grande fraction de puits de fond en 2007 et 2011 a amplifiĂ© le phĂ©nomĂšne[45].

Ainsi, en 2012, les conditions atmosphériques n'ont pas été aussi favorables pour la fonte, et la banquise s'est malgré tout effondrée du fait de sa trÚs grande vulnérabilité. Cela illustre la boucle de rétroaction positive en cours, avec la perte de la glace pluriannuelle[35].

L’étendue de la fonte de la banquise est telle qu’un point de non-retour sera probablement atteint dans la dĂ©cennie Ă  venir (2010 - 2020). En effet, les eaux sombres non recouvertes de glace de l’ocĂ©an Arctique absorbent bien davantage la lumiĂšre solaire que la trĂšs rĂ©flĂ©chissante banquise qui joue le rĂŽle de miroir (albĂ©do). Ainsi, plus la banquise se rĂ©duit, plus l’ocĂ©an Arctique se rĂ©chauffe rapidement, accĂ©lĂ©rant ainsi la fonte du reste de la banquise et ainsi de suite (rĂ©troaction positive)[46] - [47] - [48]. De plus, une accĂ©lĂ©ration des flux mĂ©ridiens est attendue en rĂ©ponse au changement climatique, ce qui contribue Ă  l’amplification arctique[49] - [50].

La disparition de la banquise en fin d'Ă©tĂ© est qualifiĂ©e de situation d’Arctique libre, l’ocĂ©an Ă©tant libre de glace. La perte de la banquise en aoĂ»t et septembre est une consĂ©quence attendue depuis longtemps du rĂ©chauffement climatique[51]. Le rĂ©cent effondrement de la banquise estivale a conduit les scientifiques Ă  s’intĂ©resser aux causes exactes de cette Ă©volution. Il ressort que le forçage anthropique est le facteur dominant, ce qui n’exclut pas que la variabilitĂ© naturelle ait pu aider Ă  la marge, le tout Ă©tant fortement amplifiĂ© par les mĂ©canismes de l’amplification arctique[52]. Une Ă©tude a ainsi dĂ©montrĂ©, dĂšs la fin des annĂ©es 1990, que l’évolution de la banquise n’avait aucune chance de n'ĂȘtre que d’origine naturelle[53]. Les experts considĂšrent cependant l'Arctique "libre" comme Ă©tant un Ă©tat oĂč il ne reste que moins d'un million de kilomĂštres carrĂ©s d'extension de banquise, puisque physiquement un si faible reste ne fait plus de diffĂ©rence notable pour le systĂšme en entier[54].

Chaque année la banquise a une surface inférieure à la moyenne 1979 - 2000.
Variation saisonniÚre et diminution annuelle du volume de la banquise arctique estimée par un modÚle numérique basé sur des mesures[55].

La quasi-disparition de la banquise en fin d'Ă©tĂ© a Ă©tĂ© sous-estimĂ©e par tous les modĂšles du GIEC 2007 par rapport au pronostic 2008 et encore davantage au pronostic de la fin d'Ă©tĂ© 2012. En effet « selon certaines projections du SRES (GIEC 2007), les eaux de l’Arctique seraient pratiquement libres de glace Ă  la fin de l’étĂ© d’ici la seconde moitiĂ© du XXIe siĂšcle (2050). »[56].

Depuis 2012, il est admis que la banquise disparaĂźtra presque entiĂšrement en fin d'Ă©tĂ© d’ici 2030 au plus tard, au sens de l’Arctique libre (il pourra toujours subsister un rĂ©siduel de glace au nord de l'Ăźle d'Ellesmere et Groenland). Une disparition de la banquise d'Ă©tĂ© avant 2020 semble mĂȘme de plus en plus probable. Les estimations s’étalent ainsi de 2016 Ă  2030[57] - [58] - [59] - [60] - [61] - [62]. La difficultĂ© des modĂšles Ă  suivre la tendance vient de plusieurs facteurs, dont deux se dĂ©tachent en particulier. D’une part, une mauvaise rhĂ©ologie est utilisĂ©e, c’est-Ă -dire que la dynamique de la banquise est mal simulĂ©e. Le cadre classique de modĂ©lisation est une rhĂ©ologie visqueux-plastique qui n’est pas rĂ©aliste et devrait ĂȘtre abandonnĂ© au profit d'une rhĂ©ologie Ă©lasto-fragile. De mĂȘme l'Ă©paisseur de banquise n'est pas simulĂ©e correctement[12] - [63] - [13]. Cette mauvaise modĂ©lisation de la dynamique de la banquise a aussi pour consĂ©quence une sous-estimation de l'export de la banquise[64]. D’autre part, les modĂšles simulent mal l’augmentation des flux de chaleurs ocĂ©aniques ; ceci Ă©tant sans doute dĂ» en partie Ă  une mauvaise rĂ©solution spatiale[65]. Notamment pour le dĂ©troit de BĂ©ring, qui est trĂšs peu large et dont la reprĂ©sentation est alors malaisĂ©e[66]. Ainsi, les flux de chaleur ocĂ©aniques sont mesurĂ©s avec une bonne prĂ©cision depuis les annĂ©es 1990, et les observations confirment une hausse rapide du transport[67]. Ainsi, en 2007, le flux de chaleur ocĂ©anique transitant par le dĂ©troit de BĂ©ring a Ă©tĂ© le double de celui de 2001[68].

En fait, l’Arctique est possiblement entrĂ© dans une phase d’effondrement, que les experts nomment RILE pour Rapide Ice Loss Event, ou « Ă©vĂ©nement de perte rapide de la glace »[69]. Un RILE implique ainsi une hausse du flux de chaleur ocĂ©anique[69] - une modification de la nĂ©bulositĂ©[70]. Ces modifications sont consistantes avec les observations[70] - [69].

Une fois la banquise estivale disparue, l’Arctique entre dans un Ă©tat instable, oĂč une bifurcation peut alors rapidement mener Ă  la perte de la banquise hivernale[10]. Il est donc probable que la banquise hivernale disparaisse une fois que la perte de la banquise estivale devient suffisamment importante. Cette transition est une caractĂ©ristique robuste de l'Arctique qualitativement parlant. Cependant, il est difficile de l'Ă©valuer qualitativement. La banquise arctique peut devenir instable dĂšs le moment oĂč la banquise disparait Ă  la fin de l’étĂ©, ou devenir instable quand au moins 8 mois de l'annĂ©e sont libres de glace[71]. MĂȘme si cette opinion peut sembler extrĂȘme, Ian Dunlop du club de Rome estime ainsi que la banquise aura disparu toute l’annĂ©e d’ici 2030[72].

Cependant, les scientifiques considĂšrent que la banquise arctique, d’un certain point de vue, a dĂ©jĂ  disparu. En effet, la perte de la banquise pluriannuelle est quasiment totale, or les propriĂ©tĂ©s de la banquise arctique sont essentiellement liĂ©es Ă  cette glace. De mĂȘme l'Ă©nergĂ©tique de l'Arctique approche celui d'un Ă©tĂ© libre de glace. Ainsi, la banquise n’est plus une barriĂšre Ă  la navigation, Ă  la pĂȘche. Et d’un point de vue physique, le systĂšme est entrĂ© dans un nouvel Ă©tat climatique avec des consĂ©quences majeures pour le reste de l'atmosphĂšre de l'hĂ©misphĂšre nord[59] - [60] - [54].

La comparaison entre l'Ă©tendue moyenne, l’étendue minimum de 2005 et l'Ă©tendue minimum de 2007, montre que rĂ©guliĂšrement est atteint un record de minimum de l'Ă©tendue de la banquise arctique.
Forte baisse de la superficie Ă  partir de 1999.

La banquise perd de la superficie dans tous les bassins, de maniĂšre non uniforme au cours des mois. La plus forte perte de la banquise est le mois de septembre, avec une tendance linĂ©aire de − 13 % par dĂ©cennie en 2012, sachant que l'Ă©volution n'a plus rien de linĂ©aire, et elle est de − 2,5 % par dĂ©cennie en mai. Cette diffĂ©rence d'Ă©volution est due en grande partie au fait que l'extension de la banquise est arrĂȘtĂ©e chaque annĂ©e par les terres du Canada et de la Russie. L'augmentation du recul vers le nord de la banquise est Ă  peu prĂšs uniforme Ă  travers le cycle saisonnier[73] - [74].

Le record d’extension moyenne d'octobre 2007 avec 6,8 est battu en 2016 avec 6,4 millions de km2[75]. Entre 1979 Ă  2016 en octobre, l'extension baisse de 7,4 % par dix ans[76].

En juin 2023, des chercheurs considÚrent que la banquise d'été pourrait avoir disparu dans les années 2030[77].

Conséquence pour le pergélisol

Un risque supplémentaire d'accélération du processus de fonte est lié à la possible déstabilisation des gisements d'hydrates de méthane et du dégagement de CH4 imputable à la reprise de la fermentation bactérienne dans les toundras dont le pergélisol dégÚle massivement depuis l'été 2005[78]. De plus, un RILE est associé à une perte massive du pergélisol[79].

Conséquences pour la circulation thermohaline

L'Ă©volution annuelle de la banquise a Ă©galement un rĂŽle important dans la circulation thermohaline : sa fonte entraĂźne une dilution du sel marin, rendant l'eau moins dense, ce qui diminue la plongĂ©e des eaux froides vers les fonds marins, avec pour consĂ©quence climatique un ralentissement des courants de l'circulation mĂ©ridienne de retournement Atlantique (AMOC) et du Kuroshio voire, une importante rĂ©organisation des grands courants marins et une diminution de la capture de dioxyde de carbone. Les modĂ©lisations convergent cependant Ă  montrer que le risque d’un arrĂȘt de la circulation thermohaline est quasiment nul. Seul un ralentissement devrait ainsi se produire, de l’ordre de 25 % pour la branche Atlantique[80].

Conséquences pour les écosystÚmes

Un ours polaire bondissant entre deux blocs de glace de la banquise fondante, sur l'ßle de Spitzberg, dans l'archipel norvégien de Svalbard.

La banquise permet le développement de la vie animale en dessous et au-dessus de la couche de glace.

La banquise fournit un habitat solide pour certains animaux comme les ours polaires ou les phoques. « Si nous n'agissons pas immédiatement l'Arctique va rapidement devenir méconnaissable », a affirmé Tonje Folkestad, spécialiste du changement climatique au WWF. « Les ours polaires feront partie de l'Histoire, et nos petits-enfants n'en entendront parler que dans les livres. »

La banquise permet d'isoler l'eau en dessous de l'air froid. La vie est donc possible sous la banquise, par exemple les krills qui vivent dans l’ocĂ©an Austral prĂšs de l’Antarctique[81].

Conséquences pour la circulation atmosphérique

Les consĂ©quences les plus sensibles sont sans doute celle ayant trait Ă  la perturbation de la circulation atmosphĂ©rique. Sous l’effet du rĂ©chauffement plus important de l’Arctique, le gradient mĂ©ridional de tempĂ©rature s’affaiblit. Cette amplification arctique est due Ă  la fois Ă  la fonte de la banquise et Ă  la fonte de la neige au printemps. Les perturbations de la circulation au printemps et en Ă©tĂ© sont ainsi plutĂŽt liĂ©es Ă  la perte prĂ©coce des neiges, alors que celles de l’automne et de l’hiver sont plutĂŽt liĂ©es Ă  la perte de la banquise[60]. Le courant-jet ralentit, car il est un rĂ©sultat direct de ce gradient de tempĂ©rature Nord-Sud. Les ondes de Rossby ralentissent alors, car elles circulent avec le courant-jet. De plus, le rĂ©chauffement diffĂ©rentiel des crĂȘtes et des creux augmente leur amplitude, ce qui les ralentit encore plus. Ceci provoque des Ă©vĂ©nements extrĂȘmes plus rĂ©currents aux latitudes moyennes[60] - [82]. Entre autres exemples, l’Hiver 2009/2010 particuliĂšrement froid, la canicule et sĂ©cheresse europĂ©enne de 2010, la canicule et sĂ©cheresse amĂ©ricaine de 2012. Les systĂšmes mĂ©tĂ©orologiques tendent Ă  se bloquer et Ă  persister plus longtemps au-dessus d’une rĂ©gion. La consĂ©quence n’est donc pas seulement un rĂ©chauffement uniforme. La rĂ©ponse est complexe et non-linĂ©aire, et peut entraĂźner Ă  la fois plus de canicules et plus de vagues de froids, plus de sĂ©cheresses et plus d’inondations. Il n’y a cependant aucun rapport de proportion entre les Ă©vĂ©nements froids, qui ne sont pas aussi froids que normalement attendus pour la situation synoptique[83] et les Ă©vĂ©nements chauds qui prennent des proportions exceptionnelles. Pour donner une mesure de la magnitude des Ă©vĂ©nements chauds qui ont pu ĂȘtre gĂ©nĂ©rĂ©s, ce sont des records de plein Ă©tĂ© qui sont maintenant battus, mĂȘme au mois de dĂ©cembre dans l'Arctique[84]. Ces Ă©vĂ©nements extrĂȘmes ont de plus un impact sur les sociĂ©tĂ©s humaines. Ainsi, l’amplification Arctique a Ă©tĂ© une cause des mauvaises rĂ©coltes en 2010, ce qui a favorisĂ© le dĂ©clenchement du printemps arabe. De plus, la perte de la couverture neigeuse au printemps favorise les Ă©vĂ©nements de blocages sur l’AmĂ©rique du Nord, ce qui en retour amplifie la perte de la banquise Arctique. Il Ă©merge Ă©galement de nouveaux schĂ©mas de circulation, avec l’affaiblissement du schĂ©ma de l’oscillation arctique et la formation d’un DipĂŽle Arctique. Les rĂ©centes Ă©tudes montrent que le schĂ©ma de circulation dominant jusqu'Ă  prĂ©sent, celui de l'oscillation arctique serait profondĂ©ment affectĂ© par le rĂ©chauffement[85] - [86]. Ceci impacte de plus les modĂšles et rĂ©duit leur utilitĂ©[87] - [60]. Les scientifiques sont donc inquiets de l’impact potentiellement catastrophique de l’évolution climatique[88] - [61] sur notre civilisation. De mĂȘme, des inquiĂ©tudes se font jour quant Ă  la possibilitĂ© qu’une partie de la communautĂ© scientifique, face Ă  la brutalitĂ© de l’évolution du climat, tente de s’intĂ©resser plus aux modĂšles qu’aux donnĂ©es pour Ă©viter de faire face Ă  la rĂ©alitĂ© ; et que le GIEC ait de graves dĂ©ficiences internes l’empĂȘchant de communiquer correctement sur l’urgence de la situation[89] - [90] - [91] - [92].

L’expĂ©dition Tara

De retour de deux ans d'expédition à bord de la goélette Tara, les membres de l'expédition ont annoncé, fin octobre 2007, avoir constaté sur place plusieurs indices avérés des transformations en cours dans l'océan glacial Arctique[93] :

  • le recul de la banquise : plus d'un million de kilomĂštres carrĂ©s perdus entre septembre 2005 et septembre 2007. La lisiĂšre de la glace ayant entre-temps reculĂ© de 400 km ;
  • une augmentation de la vitesse de la dĂ©rive transpolaire, allant du dĂ©troit de BĂ©ring au dĂ©troit de Fram, entre l'Ă©tĂ© 2006 et l'Ă©tĂ© 2007. Ce phĂ©nomĂšne peut contribuer Ă  l'accĂ©lĂ©ration de la diminution de la surface de la banquise ;
  • une disparition progressive des glaces pluriannuelles au profit des glaces de l'annĂ©e ;
  • la prĂ©sence accentuĂ©e de plaques de fonte Ă  la surface de la banquise : elles couvrent dĂ©sormais 50 % de sa surface en Ă©tĂ© ; ainsi qu'une augmentation de la pluviositĂ© entre Groenland, Spitzberg et pĂŽle nord gĂ©ographique ;
  • dĂ©but septembre 2008, les deux passages mythiques de l'Arctique, celui du Nord-Ouest et celui du Nord-Est, se sont ouverts. Cette annĂ©e, la banquise a atteint sa deuxiĂšme plus faible extension, juste devant 2007, et loin de 2005.

CÎté russe, seules les ßles de la Terre du Nord restent prises par les glaces en 2007.

Conséquences sur le trafic maritime

La fonte des glaces polaires pourrait modifier trĂšs profondĂ©ment le trafic maritime entre l'Europe, l'Asie et l'AmĂ©rique du Nord, et revoir drastiquement Ă  la hausse l'intĂ©rĂȘt gĂ©ostratĂ©gique du passage du Nord-Ouest et du passage du Nord-Est, dĂ©gagĂ©s de la banquise sur une pĂ©riode estivale de plus en plus longue. Les passages par les eaux du nord permettraient de servir d'alternatives privilĂ©giĂ©es (le chemin Ă©tant Ă©ventuellement plus court) pour joindre l'Europe du Nord et le Japon, par exemple sans passer par le canal de Suez (trajet le plus frĂ©quent Ă  l'heure actuelle), ou la Californie Ă  l'ocĂ©an Atlantique sans passer par le canal de Panama. Le contrĂŽle des eaux par les deux pays souverains de la zone, Ă  savoir la Russie et le Canada, est au cƓur d'un dĂ©bat animĂ© par l'intĂ©rĂȘt Ă©conomique et stratĂ©gique majeur de ces voies d'eau.

En 2011, 34 navires ont transitĂ© par le Passage du Nord-Est pour transporter un total de 820 789 tonnes de marchandises. La navigation avait Ă©tĂ© possible jusqu’au 18 novembre, un record. En 2012, au 15 octobre, ce sont dĂ©jĂ  35 navires qui ont transitĂ©, pour transporter 1 022 577 tonnes[94]

Historique de la superficie de la banquise arctique

Voici les minimums de superficie avec au moins 15 % de glace en millions de kilomÚtres carrés[36] :

  • 18 septembre 2007 → 4,17
  • 20 septembre 2008 → 4,59
  • 13 septembre 2009 → 5,13
  • 21 septembre 2010 → 4,63
  • 11 septembre 2011 → 4,33
  • 16 septembre 2012 → 3,41

La banquise et le réchauffement climatique en Antarctique

Évolution actuelle et attendue

Avec le rĂ©chauffement, la banquise Antarctique devrait aussi reculer, et c'est ce qui est observĂ© sur le dernier siĂšcle. La banquise enregistre une nette dĂ©croissance de sa superficie. Ainsi sa superficie hivernale moyenne est passĂ©e de 26 millions de kilomĂštres carrĂ©s au dĂ©but du XXe siĂšcle, Ă  environ 19 millions de kilomĂštres au dĂ©but du XXIe siĂšcle[95] - [96]. Ceci est confirmĂ© par diffĂ©rentes lignes d'Ă©vidence, qui montrent une tendance Ă  la baisse marquĂ©e durant le XXe siĂšcle, avec un possible palier net dans les annĂ©es 1950[97] - [98] qui pourrait ne pas ĂȘtre[99]. Cependant, depuis la fin des annĂ©es 1970, la banquise antarctique est en lĂ©gĂšre croissance, mais celle-ci n'est pas uniforme Ă  travers les diffĂ©rents bassins[100]. Notons cependant que la croissance de la banquise Antarctique n'a aucune commune mesure avec l'effondrement de la banquise Arctique. Au pĂŽle Sud, la tendance linĂ©aire est de 0,9 % par dĂ©cennie environ et n'est pas uniforme[101]. Au pĂŽle Nord, la tendance est de -2 Ă  -3 % par dĂ©cennie environ sur les mois du printemps, et jusqu'Ă  -13 % par dĂ©cennie en septembre -mais la tendance n'est plus linĂ©aire et la perte approche actuellement plutĂŽt les 50 %- et touche tous les bassins.

En 2012, le maximum d'extension de la banquise australe a ainsi atteint un nouveau record, s'établissant à 19,44 millions de kilomÚtres carrés[35].

Cette évolution est due d'une part au trou dans la couche d'ozone[100]. Cette perte d'ozone refroidit et donc renforce le vortex polaire par baisse de l'absorption des UV. Le renforcement du vortex polaire se propage en troposphÚre et renforce la circulation circumpolaire (oscillation antarctique positive), ce qui explique également en partie l'évolution non uniforme de la banquise[100] - [101]. De plus, la hausse des précipitations due au réchauffement se fait pour l'instant sous forme de neige, car l'Antarctique est plus froid et sa température reste donc en moyenne sous le point de congélation malgré le réchauffement. Cela favorise notamment la stratification de l'océan (les couches chaudes de l'océan sont isolées en profondeur), ce qui favorise l'extension de la banquise. De plus, la neige a un albédo élevé qui augmente les déperditions d'énergie[102]. Cette plus grande stratification est aussi due, et sans doute plus largement, à une baisse de la salinité de surface à la suite d'une rétroaction avec la banquise[103].

De plus, la perte de la banquise Arctique est plus importante pour le climat global pour des considĂ©rations radiatives. La hausse de la superficie de la banquise Antarctique permet de rĂ©flĂ©chir une plus grande part d'Ă©nergie solaire, mais cela ne compense pas l’absorption supplĂ©mentaire due Ă  l'effondrement de la banquise arctique[104].

Climat Ă  moins de dix kilomĂštres de la banquise

Localisation de la station météo à Alert. Extension de la banquise au 15 septembre 2008 (36 Mpx).

Alert a un climat polaire. Il peut y neiger et geler toute l'annĂ©e. Les prĂ©cipitations y sont trĂšs faibles avec 153,8 mm (173,3 cm de neige) en moyenne au cours de la pĂ©riode 1971 - 2000[105]. Il y fait jour durant 6 mois d'affilĂ©e et la nuit y rĂšgne un mĂȘme temps. De 1961 Ă  1990, pour le mois le plus froid, la tempĂ©rature moyenne est de −33,6 °C et le mois le plus chaud la tempĂ©rature moyenne est de 3,4 °C[106]. De 1971 Ă  2000, 8,5 jours en moyenne par an ont des tempĂ©ratures maximales supĂ©rieures Ă  10 °C[105]. La tempĂ©rature record la plus basse, −50 °C, a Ă©tĂ© enregistrĂ©e le 9 fĂ©vrier 1979 et la plus chaude, +20 °C, le 8 juillet 1956[105].

La station d'Alert est Ă  30,5 m, latitude : 82°31'04N longitude : 62°16'50W[105].

Alert 1971 - 2000 sauf soleil 1961 - 1990[107]
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
TempĂ©rature minimale moyenne (°C) −35,9 −37 −36,1 −28,2 −14,9 −3,2 0,7 −1,8 −12,2 −22,8 −30 −33,7 −21,3
TempĂ©rature moyenne (°C) −32,4 −33,4 −32,4 −24,4 −11,8 −0,8 3,3 0,8 −9,2 −19,4 −26,4 −30,1 −18
TempĂ©rature maximale moyenne (°C) −28,8 −29,8 −28,7 −20,5 −8,7 1,6 5,9 3,3 −6 −15,8 −22,8 −26,4 −14,7
Record de froid (°C)
date du record
−48,9
1966
−50
1979
−49,4
1970
−45,6
1954
−29
1989
−13,9
1963
−6,3
1982
−15
1952
−28,2
1979
−39,4
1962
−43,5
1980
−46,1
1951
−50
1979
Record de chaleur (°C)
date du record
0
1958
1,1
1965
−2,2
1957
−0,2
1978
7,8
1951
18,2
2000
20
1956
19,5
1990
11,2
1989
4,4
1968
0,6
1963
3,2
1978
20
1956
Ensoleillement (h) 0 0 0 377 415,1 308,5 293,4 238 91,3 0 0 0 1 723
Précipitations (mm) 6,8 6,3 7 10,3 11 11,1 27,8 21,2 23,4 12,3 9,7 6,8 153,8
Source : « données climatiques », sur Environnement Canada (consulté en )

Articles connexes

Notes et références

  1. « La modélisation de la banquise » [archive du ], sur cnrm-game-meteo.fr, (consulté le )
  2. Arctic Sea Ice Volume Anomaly, version 2 | La moyenne de l'épaisseur est calculé par le PIOMAS, rentre dans le calcul toute épaisseur supérieure à 0,15 m psc.apl.washington.edu consulté juin 2013
  3. « Le rĂ©chauffement de l’Arctique fait craindre des sĂ©cheresses aux latitudes moyennes », sur Futura Planete
  4. « La fonte de la banquise fait-elle monter le niveau des mers ? », sur education.francetv.fr, Arte G.E.I.E, France Télévisions, 4 octobre 2018 - mis à jour le 4 décembre 2018 (consulté le ).
  5. « Banquise et glacier, quelle différence ? », sur futura-sciences.com, Futura Sciences (consulté le ).
  6. (en) « All about sea ice », sur National Snow and Ice Data Center (NSIDC)
  7. Service canadien des glaces, « Stades de formation de la glace de mer », sur ec.gc.ca, Environnement Canada (consulté le )
  8. « La Glace », sur CNRS, Laboratoire de glaciologie et géophysique de l'environnement, université Joseph-Fourier, Grenoble
  9. (en) R. Kwok et N. Untersteiner, « The thinning of Arctic sea ice », Physics Today, NASA, vol. 64, no 36,‎ (lire en ligne)
  10. (en) I. Eisenman et J.S. Wettlaufer, « Nonlinear threshold behavior during the loss of Arctic sea ice », PNAS, vol. 106, no 1,‎ , p. 28–32 (DOI 10.1073/pnas.0806887106, lire en ligne [PDF])
  11. (en) D. K. Perovich et C. Polashenski, « Albedo evolution of seasonal Arctic sea ice », Geophys. Res. Lett., Union amĂ©ricaine de gĂ©ophysique, vol. L08501, no 39,‎ (DOI 10.1029/2012GL051432, lire en ligne)
  12. http://tel.archives-ouvertes.fr/docs/00/56/18/93/PDF/2010-10-05_phd_lucas_printversion.pdf
  13. (en) Pierre Rampal et JĂȘrome Wiess, « Scaling properties of sea ice deformation from buoy dispersion analysis », Geophys. Res. Lett., Union amĂ©ricaine de gĂ©ophysique, vol. L08501, no 39,‎ (DOI 10.1029/2007JC004143, lire en ligne)
  14. « FTP du NSIDC »,
  15. (en) J. E. Walsh et W. L. Chapman, « Twentieth-century sea ice variations from observational data », Ann. Glaciol., no 33,‎ , p. 444–448 (lire en ligne [PDF])
  16. « Polar Science Center » Arctic Sea Ice Volume Anomaly, version 2 »,
  17. « Données du PIOMAS »,
  18. Centre canadien des glaces, « Dernier état des glaces », Environnement Canada (consulté en )
  19. Les récentes recherches, synthétisées par L. Polyak le montrent
  20. (en) Leonid Polyak et al., « History of sea ice in the Arctic », Quaternary ScienceReviews, no 29,‎ , p. 1757–1778 (lire en ligne [PDF])
  21. (en) D.S. Kaufman et al., « Recent Warming Reverses Long-Term Arctic Cooling », Science, UniversitĂ© du Colorado, vol. 325, no 1236,‎ (DOI 10.1226/science.1173983, lire en ligne [PDF])
  22. (en) Kinnard et al., « Reconstructed changes in Arctic sea ice over the past 1,450 years », Nature, Geotop, no 479,‎ , p. 509-512 (DOI 10.1038/nature10581, lire en ligne [PDF])
  23. « Le vĂȘlage du plateau de glace d'Ayles », sur Environnement Canada, (consultĂ© le )
  24. Min, S. K., Zhang, X. B., Zwiers, F. W. & Agnew, T. Human influence on Arctic sea ice detectable from early 1990s onwards. Geophys. Res. Lett. 35, L21701 (2008).
  25. Qinghua Ding et al. (2017) ; Arctic summer-time sea ice ; 13 March 2017 (résumé)
  26. Stroeve, J., Holland, M. M., Meier, W., Scambos, T. & Serreze, M. (2007), Arctic sea ice decline: faster than forecast. Geophys. Res. Lett. 34, L09501.
  27. Rampal, P., Weiss, J., Dubois, C. & Campin, J.-M. (2011) IPCC climate models do not capture Arctic sea ice drift acceleration: consequences in terms of projected sea ice thinning and decline. J. Geophys. Res. 116, C00D07.
  28. Connaissance des énergies (2017) Recul de la banquise arctique : 30 % à 50 % lié à la variabilité naturelle de l'atmosphÚre, avec AFP, publié 13 mars 2017
  29. R. Bintanja & O. Andry (2017) Towards a rain-dominated Arctic ; Nature Climate Change ; doi:10.1038/nclimate3240, publié en ligne le 13 Mars 2017
  30. ACIA Arctic Climate Impact Assessment (Cambridge Univ. Press, 2005).
  31. Berghuijs, W. R., Woods, R. A. & Hrachowitz, M. A precipitation shift from snow towards rain leads to a decrease in streamflow. Nat. Clim. Change 4, 583–586 (2014)
  32. Nilsson, C., Polvi, L. E. & Lind, L. (2015), Extreme events in streams and rivers in arctic and subarctic regions in an uncertain future. Freshwat. Biol. 60, 2535–2546
  33. Minimal Antarctic sea ice during the Pliocene
  34. (en) « Arctic sea ice falls below 4 million square kilometers », sur NSIDC.org,
  35. (en) « Press Release: Arctic sea ice shatters previous low records; Antarctic sea ice edges to record high », sur National Snow & Ice Data Center (NSIDC),
  36. (en) « Arctic sea ice extent settles at record seasonal minimum », sur NSIDC.org,
  37. Voir site NSIDC
  38. PIOMAS daily arctic ice volume
  39. J. Zhang, « Arctic Sea Ice Volume Anomaly, version 2 », sur PIOMAS,
  40. (en) J. A. Maslanik, C. Fowler, J. Stroeve, S. Drobot, J. Zwally, D. Yi et W. Emery, « A younger, thinner Arctic ice cover: Increased potential for rapid, extensive sea-ice loss », Geophys. Res. Lett., Union amĂ©ricaine de gĂ©ophysique, vol. L24501, no 34,‎ (DOI 10.1029/2007GL032043, lire en ligne)
  41. (en) S. V. Nghiem, I. G. Rigor, D. K. Perovich, P. Clemente-Colon, J. W. Weatherly et G. Neumann, « Rapid reduction of Arctic perennial sea ice », Geophys. Res. Lett., vol. L19504, no 34,‎ (DOI 10.1029/2007GL031138, lire en ligne [PDF])
  42. (en) Josefino C. Comiso, « Large Decadal Decline of the Arctic Multiyear Ice Cover », J. Climate, SociĂ©tĂ© amĂ©ricaine de mĂ©tĂ©orologie, no 25,‎ , p. 1176–1193 (DOI 10.1175/JCLI-D-11-00113.1, lire en ligne [PDF])
  43. (en) « Oldest Arctic Sea Ice is Disappearing », sur NASA earth observatory,
  44. (en) J. C. Stroeve, M. C. Serreze, M. M Holland, J. E. Kay, J. Malanik et A. P. Barrett, « The Arctic’s rapidly shrinking sea ice cover:a research synthesis », Climatic Change, ARCUS,‎ (DOI 10.1007/s10584-011-0101-1, lire en ligne [PDF])
  45. (en) A. Rösel et L. Kaleschke, « Exceptional melt pond occurrence in the years 2007 and 2011 on the Arctic sea ice revealed from MODIS satellite data », J. Geophys. Res., Union amĂ©ricaine de gĂ©ophysique, vol. C05018, no 117,‎ (DOI 10.1029/2011JC007869, lire en ligne)
  46. (en) D. K. Perovich, J. A. Richter-Menge, K. F. Jones et B. Light, « Sunlight, water, and ice: Extreme Arctic sea ice melt during the summer of 2007 », Geophys. Res. Lett., Geophysical Research Letters, vol. L11501, no 35,‎ (DOI 10.1029/2008GL034007, lire en ligne [PDF])
  47. (en) Grant Foster, dit Tamino, « Sea Ice Insolation », sur Blog de Tamino,
  48. (en) S. R. Hudson, « Estimating the global radiative impact of the sea ice–albedo feedback in the Arctic », J. Geophys. Res., Union amĂ©ricaine de gĂ©ophysique, vol. D16102, no 116,‎ (DOI 10.1029/2011JD015804, lire en ligne)
  49. (en) M. Holland et C.M. Bitz, « Polar amplification of climate change in coupled models », Climate Dynamics, no 21,‎ , p. 221-232 (DOI 10.1007/s00382-003-0332-6, lire en ligne [PDF])
  50. (en) V. Alexeev, P. Langen et J. Bates, « Polar amplification of surface warming on an aquaplanet in “ghost forcing” experiments without sea ice feedbacks », Climate Dyn., SpringerLink, no 24,‎ , p. 655–666 (lire en ligne [PDF])
  51. « Arctic sea ice decay simulated for a CO2 induced temperature rise. », sur SpringerLink, DOI 10.1007/BF00133221
  52. (en) J. Overland, « The case for global warming in the Arctic », dans J.C.J. Nihoul et A.G. Kostianoy (éds.), Influence of Climate Change on the Changing Arctic and Sub-Arctic Conditions, Springer, , p. 13-23
  53. (en) K. Ya. Vinnikov, A. Robock, R. J. Stouffer, J. E. Walsh, C. L. Parkinson et al., « Global warming and Northern Hemisphere sea ice extent », Science, UniversitĂ© Rutgers du New jersey, no 286,‎ (lire en ligne [PDF])
  54. « Arguing over when the Arctic will be sea ice free is missing the point », sur Blog CarbonBrief (consulté le )
  55. Jinlun Zhang et D.A. Rothrock, « Modeling global sea ice with a thickness and enthalpy distribution model in generalized curvilinear coordinates », Mon. Wea. Rev., vol. 131, no 5,‎ , p. 845–861 (DOI 10.1175/1520-0493(2003)131<0845:MGSIWA>2.0.CO;2, Bibcode 2003MWRv..131..845Z, lire en ligne)
  56. Bilan GIEC 2007, des changements climatiques. Contribution des groupes de travail I, II et III au quatriĂšme rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, 46e / 103 pages Ipcc.ch publication du rapport en 2008
  57. (en) « Causes of changes in Arctic Sea Ice », sur Société américaine de météorologie,
  58. A. Coustou, Terre, fin de partie?, Ă©ditions Eons, 2005
  59. « Interview de David Barber », sur Reuters,
  60. « Interview de Jennifer Francis », sur YouTube,
  61. « Interview de Peter Wadhams », sur Guardian,
  62. « Interview de Julienne Stroeve », sur Guardian,
  63. (en) Ron Kwok et Deborah Sulsky, « Arctic Ocean sea ice thickness and kinematics: Satellite retrievals and modeling », Oceanography, vol. 23, no 4,‎ (DOI 10.5670/oceanog.2010.11, lire en ligne)
  64. (en) Pierre Rampal, JĂȘrome Weiss, C. Dubois et J-M. Campin, « IPCC climate models do not capture Arctic sea ice drift acceleration: Consequences in terms of projected sea ice thinning and decline », Geophysical Reasearch Letters, Union amĂ©ricaine de gĂ©ophysique, vol. 116, no 07,‎ (DOI 10.1029/2011JC007110, lire en ligne)
  65. Mahlstein, I., and R. Knutti (2011), Ocean heat transport as a cause for model uncertainty in projected arctic warming, J. Clim., 24(5), 1451–1460. « Ocean heat transport as a cause for model uncertainty in projected arctic warming, »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?), sur IAC, DOI 10.1175/2010JCLI3713.1
  66. J.C. Kinney, W. Maslowski, Y. Aksenov et al., « On the Flow Through Bering Straight: A Synthesis of Model Results and Observations », dans The Pacific Arctic Region,
  67. (en) Agnieszka Beszczynska-Möller, Rebecca A. Woodgate, Craig Lee, Humfrey Melling et Michael Karcher, « A Synthesis of Exchanges Through the Main Oceanic Gateways to the Arctic Ocean », Oceanography, vol. 24, no 3,‎ (DOI 10.5670/oceanog.2011.59, lire en ligne)
  68. (en) Rebecca A. Woodgate, Tom Weingartner et Ron Lindsay, « The 2007 Bering Strait oceanic heat flux and anomalous Arctic sea-ice retreat », Geophysical Research Letters, Union amĂ©ricaine de gĂ©ophysique, vol. 37,‎ (DOI 10.1029/2008GL034007, lire en ligne [PDF])
  69. (en) Marika M. Holland, Cecilia M. Bitz et Bruno Tremblay, « Future abrupt reductions in the summer Arctic sea ice », Geophys. Res. Lett., Geophysical Research Letters, vol. 33,‎ (DOI 10.1029/2006GL028024, lire en ligne [PDF])
  70. Vavrus, S., M.M. Holland, and D.A. Bailey. 2010. Changes in Arctic clouds during intervals of rapid sea ice loss. Climate Dynamics 36: 1475–1489. doi:10.1007/s00382-010-0816-0.« Changes in Arctic clouds during intervals of rapid sea ice loss », sur SpringerLink,
  71. (en) Ian Eisenman, « Factors controlling the bifurcation structure of sea ice retreat », Journal of Geophysical Research, Union amĂ©ricaine de gĂ©ophysique, vol. 117,‎ (DOI 10.1029/2011JD016164, lire en ligne [PDF])
  72. Ian Dunlop, « Climate Change – Emergency Leadership Needed Now », sur Club de Rome,
  73. « On Ice with a Twist »,
  74. Ian Eisenman 2010, Geographic muting of changes in the Arctic sea ice cover, Geophys. Res. Lett., 37, L16501, doi:10.1029/2010GL043741
  75. Sluggish ice growth in the Arctic (croissance lente des glaces dans l'Arctique) nsidc.org 2 novembre 2016
  76. arcticseaicenews nsidc.org vu 5 décembre 2016
  77. « L’Arctique pourrait ĂȘtre privĂ© de banquise en Ă©tĂ© dĂšs les annĂ©es 2030 », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  78. « Blog Skeptical Science, qui liste à la fin les recherches ayant trait à ce sujet », sur Skeptical Science,
  79. Lawrence, D. M., A. G. Slater, R. A. Tomas, M. M. Holland, and C. Deser (2008), Accelerated Arctic land warming and permafrost degradation during rapid sea ice loss, Geophys. Res. Lett., 35, L11506, doi:10.1029/2008GL033985.« Accelerated Arctic land warming and permafrost degradation during rapid sea ice loss », sur Union américaine de géophysique,
  80. Weaver, A. J., et al. (2012), Stability of the Atlantic meridional overturning circulation: A model intercomparison, Geophys. Res. Lett., 39, L20709, doi:10.1029/2012GL053763.« Stability of the Atlantic meridional overturning circulation: A model intercomparison », sur Union américaine de géophysique,
  81. Jane Reece, Lisa A. Urry, Michael L. Cain, Peter V. Minorsky, Robert B. Jackson, and Steven A. Wasserman, Campbell Biologie, Chapitre 3, page 53
  82. Citation: Francis, J. A. et S. J. Vavrus (2012), Evidence linking Arctic amplification to extreme weather in mid-latitudes, Geophys. Res. Lett., 39, L06801, doi:10.1029/2012GL051000.« Evidence linking Arctic amplification to extreme weather in mid-latitudes », sur Institut flamand de la mer,
  83. Cattiaux, J., R. Vautard, C. Cassou, P. Yiou, V. Masson-Delmotte, and F. Codron (2010), Winter 2010 in Europe: A cold extreme in a warming climate, Geophys. Res. Lett., 37, L20704, doi:10.1029/2010GL044613.« Winter 2010 in Europe: A cold extreme in a warming climate », sur Union américaine de géophysique,
  84. « Cold comfort: Canada's record-smashing mildness », sur UCAR,
  85. Implications of all season Arctic sea-ice anomalies on the stratosphere« Implications of all season Arctic sea-ice anomalies on the stratosphere », sur Atmospheric Chemistry and Physics,
  86. Liu, J.A. Curry, H. Wang, M. Song, and R.M. Horton. 2012. Impact of declining Arctic sea ice on winter snowfall. Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, https://dx.doi.org/10.1073/pnas.1114910109.
  87. Greene, C.H., and B.C. Monger. 2012. An Arctic wild card in the weather. Oceanography 25(2):7–9, https://dx.doi.org/10.5670/oceanog.2012.58. « An Arctic wild card in the weather. », sur Oceanography Society,
  88. Blog de Jeff Masters : « It is capable of becoming a raging fire that will burn down our house, crippling civilization, unless we take swift and urgent action to combat it. »« Earth’ attic is on fire », sur Wunderground,
  89. « Models are improving, but can they catch up? », sur Blog Neven,
  90. « Arctic code red: uncharted territory », sur Blog Hot Topic,
  91. « Arctic warning: As the system changes, we must adjust our science », sur Blog Climate Code Red,
  92. « Why bother trying to attribute extreme events? », sur RealClimate,
  93. Conférence de presse Tara Damocles du 30 octobre 2007
  94. Trude Pettersen, « Cargo record on Northern Sea Route », sur Barents Observer,
  95. « Cargo record on Northern Sea Route », sur Met Office Hadley Centre for Climate Prediction and Research for Climate Change,
  96. Grant Foster dit Tamino, « History of Arctic (and Antarctic) Sea Ice, Part 1 », sur Blog de Tamino,
  97. Curran, et. al., Ice Core Evidence for Antarctic Sea Ice Decline Since the 1950s, Science November, 2003
  98. William K. de la Mare, « Abrupt mid-twentieth-century decline in Antarctic sea-ice extent from whaling records », Nature, vol. 389,‎ , p. 57–59 « https://data.aad.gov.au/analysis/crc/eceawiki/files/delamare1997.pdf »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?)
  99. S. Ackley, P. Wadhams, J.C. Comiso et A.P. Worby, « Abrupt mid-twentieth-century decline in Antarctic sea-ice extent from whaling records », Polar Research, vol. 22,‎ (lire en ligne [PDF])
  100. J. Turner, J.C. Comiso, G.J. Marshall, T.A. Lachlan‐Cope, T. Bracegirdle, T. Maksym, M.P. Meredith, Z. Wang et A. Orr, « Non‐annular atmospheric circulation change induced by stratospheric ozone depletion and its role in the recent increase of Antarctic sea ice extent », Geophys. Res. Lett., vol. 36,‎ (DOI 10.1029/2009GL037524, lire en ligne [PDF])
  101. J. Liu, J.A. Curry, et D.G. Martinson, « Interpretation of recent Antarctic sea ice variability, Geophys », Res. Lett., vol. 31,‎ (DOI 10.1029/2003GL018732, lire en ligne [PDF])
  102. Jiping Liu et Judith A. Curry, « Accelerated warming of the Southern Ocean and its impacts on the hydrological cycle and sea ice », PNAS,‎ (DOI 10.1073/pnas.1003336107, lire en ligne [PDF])
  103. Jinlun Zhang, « Increasing Antarctic Sea Ice under Warming Atmospheric and Oceanic Conditions », Journal of Climate, vol. 21,‎ (lire en ligne [PDF])
  104. « Sea Ice Insolation »,
  105. Canadian Climate Normals 1971-2000 Climate weather office.gc.ca consulté en septembre 2012
  106. Canadian Climate Normals 1961-1990 Climate weather office.gc.ca consulté en septembre 2012
  107. Soleil juillet : donnĂ© rĂ©cupĂ©rĂ© d’Environnement Canada le 17 juin 2011 par WikipĂ©dia anglais et le reste Environnement Canada consultĂ© le 25 septembre 2012.

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.