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Canada

Le Canada (prononcĂ© en français standard /kanada/[7] ; en anglais /ˈkĂŠnədə/[8] ) est un pays d'AmĂ©rique septentrionale. ConstituĂ© de dix provinces et trois territoires, il s'Ă©tend dans les ocĂ©ans Atlantique Ă  l'est, Arctique au nord et Pacifique Ă  l'ouest ; cette façade maritime lui offre la huitiĂšme plus vaste zone Ă©conomique exclusive du monde, avec comme particularitĂ© qu'elle soit moins vaste que ses eaux territoriales. Le pays a des frontiĂšres terrestres avec les États-Unis d'AmĂ©rique et le Danemark (Groenland). Couvrant une superficie de 9,98 millions de kilomĂštres carrĂ©s, il est le deuxiĂšme plus grand pays du monde en superficie, derriĂšre la Russie. Sa frontiĂšre sud et ouest avec les États-Unis, qui s'Ă©tend sur 8 891 km, est la plus longue frontiĂšre terrestre binationale du monde tandis que sa frontiĂšre avec le Danemark, qui s'Ă©tend sur environ un kilomĂštre, est la deuxiĂšme plus petite au monde aprĂšs celle entre le Botswana et la Zambie. Sa capitale est Ottawa et ses trois plus grandes rĂ©gions mĂ©tropolitaines sont Toronto, MontrĂ©al et Vancouver. Les langues officielles du pays sont l'anglais et le français.

Canada

Devise en latin : A mari usque ad mare (« D'un océan à l'autre »)
Hymne Ô Canada
FĂȘte nationale 1er juillet
· ÉvĂ©nement commĂ©morĂ©
Naissance de la Confédération canadienne (1867)
Description de l'image CAN orthographic.svg.
Description de l'image Carte administrative du Canada.svg.
GĂ©ographie
Plus grande ville Toronto
Superficie totale 9 984 670 km2
(classé 2e)
Superficie en eau 8,62 %
Fuseau horaire UTC -3:30 Ă  -8
DĂ©mographie
Gentilé Canadien, Canadienne
Population totale (2022[1]) 38 654 738 hab.
(classé 38e)
DensitĂ© 4,1 hab./km2
Économie
PIB nominal (2022) en augmentation 2221,218 milliards de $
+11,57 %[2] (9e/62)
PIB (PPA) (2022) en augmentation 2236,928 milliards de $
+10,44 %[3] (12e/62)
PIB nominal par hab. (2022) en augmentation 57405,931 $
+10,22 %[3] (8e/30)
PIB (PPA) par hab. (2022) en augmentation 57811,943 $
+9,11 %[3] (9e/30)
Taux de chĂŽmage (2022) 5,8 % de la pop. active
-20,81 %[3]
Dette publique brute (2022) Nominale :
2 853,207 milliards $ CA
+2,00 %[3]
Relative :
101,809 % du PIB
-9,14 %[3]
Monnaie Dollar canadien (CAD​)
DĂ©veloppement
IDH (2021) en augmentation 0,936[4] (trÚs élevé ; 15e)
IDHI (2021) en augmentation 0,860[4] (14e)
Coefficient de Gini (2018) 32,5 %[5]
Indice d'inégalité de genre (2021) 0,069[4] (17e)
Indice de performance environnementale (2022) en augmentation 50,0[6] (49e)

Ce qui constitue aujourd'hui le territoire canadien a d'abord Ă©tĂ© habitĂ© par des peuples indigĂšnes pendant plusieurs milliers d'annĂ©es. À partir de la fin du XVe siĂšcle, des expĂ©ditions britanniques et françaises explorent puis colonisent la cĂŽte atlantique. AprĂšs plusieurs guerres intercoloniales, la France cĂšde la quasi-totalitĂ© de ses colonies d'AmĂ©rique septentrionale en 1763. À la suite de la guerre d'indĂ©pendance des États-Unis en 1783, de nombreux loyalistes amĂ©ricains sont expulsĂ©s et migrent vers l'AmĂ©rique du Nord britannique, correspondant Ă  l'actuel Canada. Les colonies parviennent Ă  repousser une tentative d'invasion amĂ©ricaine en 1812. Au cours du XIXe siĂšcle, les Britanniques Ă©largissent l'espace colonial en explorant puis en Ă©tablissant des colonies sur la cĂŽte pacifique.

L'AmĂ©rique du Nord britannique commence Ă  s'unifier le par le biais de la ConfĂ©dĂ©ration, avec l'union de trois colonies donnant naissance au Dominion du Canada. Au fil du temps, le dominion s'Ă©tend et obtient de plus en plus de souverainetĂ© vis-Ă -vis du Royaume-Uni, grĂące notamment au statut de Westminster de 1931, puis Ă  la Loi de 1982 sur le Canada, qui rompt les derniers liens de dĂ©pendance juridique du Canada vis-Ă -vis du Parlement du Royaume-Uni. À noter que contrairement aux autres provinces, le QuĂ©bec n'a pas signĂ© la Loi de 1982. La relation du Canada avec les États-Unis comme voisin a eu un impact significatif sur son histoire, son Ă©conomie et sa culture.

Le Canada est une monarchie constitutionnelle et une dĂ©mocratie parlementaire s'inscrivant dans la tradition de Westminster. Le chef du gouvernement est le premier ministre et il est nommĂ© par le gouverneur gĂ©nĂ©ral, reprĂ©sentant le monarque, qui est le chef d'État. Le pays est un royaume du Commonwealth. Il figure en haut des classements internationaux en termes de transparence gouvernementale, de libertĂ©s civiles, de qualitĂ© de vie, de libertĂ© Ă©conomique, d’égalitĂ© des sexes et d'Ă©ducation. En 2021, la population canadienne est de prĂšs de 37 millions d'habitants. La majoritĂ© de la population est blanche, mais elle comporte Ă©galement plusieurs minoritĂ©s raciales, en raison d'une diversification de l'immigration depuis l'introduction du multiculturalisme en 1971.

En tant que pays développé, le Canada possÚde le 24e PIB nominal par habitant le plus élevé au monde et occupe le quinziÚme rang en termes d'indice de développement humain. Son économie est dixiÚme au niveau mondial et est principalement basée sur d'abondantes ressources naturelles, ainsi que sur des réseaux commerciaux internationaux développés. Le Canada est membre de plusieurs grandes organisations internationales, dont l'ONU, l'OTAN, le G7, le G10, le G20, l'OCDE, l'OMC, le Commonwealth, le Conseil de l'Arctique, l'OIF, l'APEC et l'OEA.

Nom du Canada

Étymologie

Le nom du Canada provient du mot iroquois « kanata », le « k » se prononçant comme un « g » et le « t » comme un « d » (soit « ganada », ce qui signifie « village », « établissement » ou « terre »)[9] - [10] - [11]. En 1534, les habitants indigÚnes de l'actuelle ville et région de Québec utilisÚrent ce mot pour guider le navigateur breton Jacques Cartier jusqu'au village de Stadaconé. Cartier utilisa par la suite le mot « Canada » non seulement pour désigner ce village, mais également pour l'ensemble des terres de Donnacona, chef de Stadaconé.

Le comte de Castelnau donne une autre Ă©tymologie du nom Canada dans le rĂ©cit de son voyage dans l'AmĂ©rique septentrionale effectuĂ© de 1837 Ă  1841[12], en prĂ©cisant bien qu'il est presque impossible d'en retrouver l'origine : « les Espagnols ont fait la premiĂšre dĂ©couverte du Canada : ayant mis pied Ă  terre, ils n'y trouvĂšrent rien de considĂ©rable ; cette raison les obligea d'abandonner ce pays, qu'ils appelĂšrent il capo di nada, c'est-Ă -dire Cap de rien ; d'oĂč est venu par corruption ce nom de Canada. »

La France du XVIe siÚcle adopta donc le mot « Canada » pour désigner ce qui correspondait alors à la vallée du fleuve Saint-Laurent, ceci se reflétant dans les écrits et sur les cartes produites. Certaines références permettent de décrire davantage le contexte dans lequel ceci se matérialisa[13] - [14] - [15] - [16].

En juillet 1534, au terme de son premier voyage, Jacques Cartier convainquit deux jeunes AmĂ©rindiens dans la vingtaine, Domagaya et Taignoagny, fils du chef Donnacona, de l’accompagner en France[17]. Il s’agissait d’une dĂ©cision stratĂ©gique, Cartier savait que ceux-ci apprendraient le français et deviendraient des guides trĂšs utiles lors du prochain voyage qu’il planifiait dĂ©jĂ . Les deux frĂšres furent ainsi en contact avec des Français pendant un an et acquirent une certaine connaissance de la langue.

Mai 1535, deuxiĂšme dĂ©part de Cartier, accompagnĂ© de ses deux guides iroquoiens. En arrivant sur la cĂŽte nord-amĂ©ricaine, Cartier navigua les premiers jours dans des secteurs qu’il avait dĂ©jĂ  vus l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente. Puis arrive l’étape capitale de ce deuxiĂšme voyage et mĂȘme un jalon important de l’exploration de l’AmĂ©rique du Nord. La flottille atteint la pointe ouest de l’üle d’Anticosti que Cartier prend, comme tous les autres explorateurs europĂ©ens avant lui, pour une pĂ©ninsule.

Une des toutes premiÚres écritures de « Canada » par Cartier dans son journal. Le « chemyn de Canada » dans la bouche de ses guides amérindiens désigne le fleuve qui guidera les vaisseaux vers le lieu-dit Canada.

Domagaya et Taignoagny, qui avaient l’expĂ©rience de faire de la pĂȘche dans ce secteur, reconnaissent des lieux qui leur sont familiers et ne veulent pas que Cartier fasse demi-tour pour continuer vers le nord. Le 13 aoĂ»t 1535, Cartier apprend de la bouche de ses guides que cette terre est en fait une Ăźle et que, s’il continue de naviguer au sud-ouest de celle-ci, il fera alors face au chemyn de Canada, expression qu’ils ont utilisĂ©e et qui signifiait le fleuve qui mĂšne au « lieu » appelĂ© Canada. Donc, en cette journĂ©e, deux faits majeurs, le mot Canada Ă©tait entendu pour la toute premiĂšre fois par un EuropĂ©en et Cartier venait d'ĂȘtre mis au courant de l'existence de cette immense voie d'entrĂ©e dans l'AmĂ©rique du Nord[18] - [19].

Les deux images affichent l'Ă©criture de Cartier du mot Canada. PremiĂšre image : Chemyn de Canada ; deuxiĂšme image : extrait de la page 13 du journal de Cartier, le mot Canada apparaĂźt sur les 2e et 3e lignes, il a exactement la mĂȘme Ă©pellation qu'aujourd'hui.

La flottille commence Ă  s’exĂ©cuter, elle va en zigzaguant, Cartier semble hĂ©siter, mais ses deux guides insistent : selon eux, il s'agit bien du « chemyn » qui mĂšne vers « Canada » et « Hochelaga », le cours d’eau ira en se rĂ©trĂ©cissant et personne n’en n’aurait encore vu l’extrĂ©mitĂ©. Ces paroles font grandir l’intĂ©rĂȘt du navigateur breton.

Titre : : Seconde navigation faicte par le commandement et vouloir du trùs chrestien roy Françoys...faicte par Jacques Cartier... en l'an mil cinq cens trante six. [Manuscrit] ; Auteur : : Cartier, Jacques (1491-1557). Auteur du texte ; Édition : : [s.n.] ; Date publication : : 1536 : Source : Bibliothùque nationale de France, Fr-5589

Jacques Cartier Ă©crira le mot « Canada » Ă  22 reprises dans son journal de voyage totalisant 134 pages[20]. [Seconde navigation faicte par le commandemen et vouloir du tres chrestien Roy Francoys Premier de ce nom
]. Parfois, il l’utilise pour dĂ©signer le fleuve sous le nom « RiviĂšre de Canada ». Il ne s’agissait donc pas d’une occurrence unique ou accidentelle, mais d’un mot significatif. Domagaya et Taignoagny se sont rĂ©fĂ©rĂ©s Ă  ce terme Ă  plus d’une reprise.

Cartier et ses guides se cĂŽtoient depuis maintenant un an, ils sĂ©journent sur le mĂȘme navire depuis 3 mois, ces derniers parlent un certain niveau de français et Cartier connait des mots iroquoiens. On peut soupçonner que Cartier et ses guides avaient dĂ©veloppĂ© entre eux une capacitĂ© de communiquer Ă  un niveau intelligible.

AprĂšs avoir naviguĂ© une semaine sur le fleuve, le 7 septembre 1535, la flottille atteint l’üle d’OrlĂ©ans, Cartier dĂ©clare dans ses Ă©crits que c’est « le commencement de la terre et prouvynce de Canada »[21] - [22]. Cartier n’étant jamais venu Ă  cet endroit prĂ©cis auparavant, il n’aurait vraisemblablement pu faire une telle assertion sans l’entendre de la part de ses guides.

C’est ainsi que, dans les Ă©crits et sur la carte de Cartier, le mot Canada prit une place prĂ©pondĂ©rante qui finit par dĂ©signer la terre de l’ensemble de la vallĂ©e du Saint-Laurent. Cartier n’en est pas moins conscient du sens premier du mot. Il crĂ©e en effet un lexique de 140 mots iroquoiens Ă  la fin de son journal. Ainsi, il Ă©crit : « Ilz appellent une ville – Canada »[23]. Le Canada de l’époque correspondait Ă  l’établissement autour de StadaconĂ©, c’est-Ă -dire le site actuel de la ville de QuĂ©bec, et dont le chef Ă©tait Donnaconna, celui-ci Ă©tant identifiĂ© comme Sieur de Canada dans les Ă©crits de Cartier.

AprĂšs son retour en France, les Ă©crits de Cartier devinrent la rĂ©fĂ©rence dans le milieu de la Cour, le roi François Ier lui-mĂȘme Ă©tait enthousiaste du projet du Nouveau Monde. Ainsi, en 1538, un mĂ©moire de planification Ă©laborĂ© lui fut prĂ©sentĂ© en vue de la prĂ©paration d’une expĂ©dition beaucoup plus ambitieuse : MĂ©moire des hommes et provisions nĂ©cessaires pour les Vaisseaux que le Roy voulait envoyer au Canada[24].

Une des premiĂšres cartes montrant la nouvelle Terre de « Canada », produite entre 1542 et 1544 par l'École de Dieppe, basĂ©e sur les Ă©crits de Jacques Cartier.

Jusqu’ici, la nomenclature de Cartier demeurait d’une diffusion limitĂ©e Ă  la Cour de France. Le toponyme Canada en tant que pays de la vallĂ©e du Saint- Laurent et sa diffusion Ă  travers l’Europe, sinon de par le monde, prit son envol sous l’impulsion de la rĂ©putĂ©e École de cartographie de Dieppe qui produisit successivement, Ă  partir de 1541, une sĂ©rie de cartes et de mappemondes illustrant de façon explicite le nom et la position du Canada : en 1541 (Nicolas Desliens), en 1542 (dite HarlĂ©enne), en 1543 (anonyme), en 1547 (Nicolas Vallard), en 1550 (Pierre Desceliers) et d’autres par la suite[25] - [26].

Mais simultanĂ©ment, les cartographes espagnols furent bien renseignĂ©s sur les observations de Cartier. Ainsi, la Real Academia de la Historia de Madrid possĂšde une carte (anonyme) datant de 1541[27]. Elle reprĂ©sente le fleuve Saint-Laurent et ses rives avec l’identification de « Canada » Ă  l’endroit approximatif de l’établissement iroquoien de StadaconĂ©, un peu Ă  cĂŽtĂ© de l’üle d’OrlĂ©ans, qui fut elle aussi nommĂ©e par Cartier. Cette carte rapporte mĂȘme les nombreux Français de l’équipage de Cartier y Ă©tant morts Ă  l’hiver 1535-1536.

Ces cartes s’appuyaient sur les Ă©crits et sur la carte de Cartier produits lors de son deuxiĂšme voyage en AmĂ©rique (1535-1536). Ces cartes servirent de rĂ©fĂ©rence pour les dĂ©cennies Ă  venir Ă  d’autres cartographes europĂ©ens de calibre. Sous l’impulsion de la France, l’existence d’une terre dite « Canada » fut ainsi consacrĂ©e pour les siĂšcles Ă  venir. Ci-joint un extrait de la mappemonde dite HarlĂ©enne (vers 1542-1544), qui affiche trois fois le nom Canada, comme pour indiquer Ă  la fois son sens territorial global et sa rĂ©fĂ©rence Ă  l'Ă©tablissement de StadaconĂ©.

Usage et Ă©volution

En 1541, des documents et des cartes espagnoles commencent à désigner cette région par le mot « Canada »[28].

ARREST du Conseil d'Estat du Roy de 1722 affectant la Province de Canada

GrĂące Ă  la circulation des cartes, l’usage du terme Canada est ainsi devenu courant auprĂšs de ceux qui faisaient commerce avec le nouveau continent : notaires, marchands, marins puis avec les habitants des rĂ©gions cĂŽtiĂšres de la France[29]. Un tĂ©moignage pertinent vient du jĂ©suite François Du Creux (1596-1666) qui a publiĂ© en 1664 : Historiae Canadensis. Il a relatĂ© que : « Il est clair cependant que c’est un mot ancien [Canada] car il Ă©tait employĂ© de façon usuelle quand j’étais un jeune garçon, il y a 60 ans. »[30].

Au XVIIe et au XVIIIe siÚcle, le mot « Canada » désigne l'une des colonies formant la Nouvelle-France, qui se situait le long du fleuve Saint-Laurent et de la rive nord des Grands Lacs. C'était néanmoins celle qui abritait, et de loin, le plus de colons français, mais presque qu'exclusivement le long des rives du fleuve. Pour l'administration royale française, elle porte le nom de « Province de Canada » comme on peut le voir sur un document qu'elle a émis le 15 mai 1722 : « Arrest du Conseil d'Estat du Roy »[31]. Aux deux derniÚres lignes du bas de la premiÚre page, on peut lire « Province de Canada ».

Cependant, l’usage du mot Canada par les cartographes français illustre une rĂ©alitĂ© un peu diffĂ©rente. La consultation d’une quarantaine de cartes datant du RĂ©gime français[32] indique une variabilitĂ© dans les titres retenus : parfois « Nouvelle-France » seulement, parfois « Canada » seulement, mais le plus frĂ©quemment, « Canada ou Nouvelle-France » ou « Nouvelle-France ou Canada » ou encore « Nouvelle-France dite Canada ».

Une carte qui reprĂ©sente Ă  merveille cet Ă©tat de chose est celle datant de 1656 de Nicolas Sanson d’Abbeville, gĂ©ographe ordinaire du roi Ă  Paris, et ayant pour titre « Canada ou Nouvelle-France »[33].

Donc, pour les cartographes, les termes « Canada » et « Nouvelle-France » sont devenus interchangeables, sinon des quasi-synonymes. Ceci se confirme d’ailleurs dans l’EncyclopĂ©die ou Dictionnaire raisonnĂ© des sciences, des arts et des mĂ©tiers de Denis Diderot (dĂ©but des annĂ©es 1750)[34]. On y trouve en effet sous la rubrique Canada : Canada ou Nouvelle France, (GĂ©og.) pays fort vaste de l'AmĂ©rique septentrionale, bornĂ© Ă  l'est par l'OcĂ©an, Ă  l'ouest par le Mississipi, au sud par les colonies Angloises, & au nord par des pays deserts & inconnus
 Donc, le Canada de l'Ă©poque de Jacques Cartier a gagnĂ© beaucoup de superficie en 200 ans.

Mais pour les colons français habitant les rives du fleuve, « Canada » devient beaucoup plus qu'une référence géographique ou administrative. Observant leurs particularités par rapport à leurs cousins restés en France, ils commencent à se nommer « Canadiens » ou « Canadois » vers les environs de 1670, et Canada prend ainsi le sens de patrie. Comme les habitants de la colonie voisine de l'Acadie se sont identifiés Acadiens, ceux de Canada s'identifiÚrent Canadiens. La premiÚre mention en français (et non en latin) faisant référence à une identité canadienne[35]propre est bien connue, elle provient d'une lettre de MÚre Marie de l'Incarnation datée du 16 octobre 1666. Elle y mentionne « ...nos jeunes François-Canadois... ». Une autre formule distinctive à l'époque est « habitant du Canada ».

Un personnage qui contribua Ă  la diffusion du nom Canada fut nul autre que Voltaire. Celui-ci Ă©tait en effet trĂšs critique de la colonisation du Canada par la France et il Ă©crivit Ă  plusieurs reprises sur le sujet. Sa rĂ©partie la plus cĂ©lĂšbre demeure celle du philosophe Martin[36], Ă©noncĂ©e dans son conte philosophique Candide (dĂ©but 1759), au chapitre XXIII, relativement Ă  la France et l’Angleterre :

Voltaire, auteur du conte philosophique Candide.

« Vous savez que ces deux nations sont en guerre pour quelques arpents de neige vers le Canada, et qu’elles dĂ©pensent pour cette belle guerre beaucoup plus que tout le Canada ne vaut[37]. »

Une production littĂ©raire et poĂ©tique vit le jour en Nouvelle-France et au Canada durant le rĂ©gime français, ceci Ă©tant relativement peu connu. La consultation de diverses Ɠuvres produites au lendemain de la conquĂȘte et du TraitĂ© de Paris jette une lumiĂšre quant Ă  la perception identitaire de ces nouveaux « conquis ». Citons ici de trĂšs courts extraits de quelques-uns de ces Ă©crits.

Quand Georges Trois, prit l’Canada [Anonyme, 1763][38] : Courage mes frĂšres canadiens, Prenons notre sort en chrĂ©tiens; Sire Louis, Quinze du nom [Anonyme, 1763][39]: Cher Canadien parle hardiment
Comment les Anglais ont-ils pris QuĂ©bec? Comment Français, Canadiens et Sauvages, Ont-ils manquĂ© d’hardiesse et de courage? Chanson Nouvelle [Mr. Divertissant, 1765][40] : LE PaÏs du CANADA, A beaucoup fait de Fracas; En Canada est arrivĂ© [Anonyme, 1775][41] : En Canada est arrivĂ©, Une chose Ă  remarquer, Les Canadiens vivaient tranquilles, Les Bastonnais ont dĂ©cidĂ©, De les soumettre Ă  leur contrĂ©e.

PremiÚre page du Traité de Paris (10 février 1763) qui cÚde, entre autres, le Canada de la France à la Grande-Bretagne.

Puis vint l’étape historique et dĂ©terminante de la signature du TraitĂ© de Paris (10 fĂ©vrier 1763) qui fit un usage bien prĂ©cis du terme « Canada » Ă  sept reprises. Ce document fut de nature trĂšs officielle puisque signĂ© par les plĂ©nipotentiaires des rois des trois plus grandes puissances occidentales de l’époque : la France, la Grande-Bretagne et l’Espagne[42]. Un traitĂ© qui confirme officiellement par son contenu l’existence d’un pays français appelĂ© le Canada et traite aussi du sort spirituel de ses habitants catholiques (donc sous-entendu français). Paradoxalement, ce mĂȘme document confirme aussi sa disparition en tant que territoire français.

L’article 4 porte principalement sur l’AmĂ©rique du Nord. Ainsi, il est dit :

« Sa MajestĂ© TrĂ©s Chretienne cede & garantit Ă  Sa dite MajestĂ© Britannique, en toute ProprietĂ©, le Canada avec toutes ses Dependances
 »

Un peu plus loin il est mentionné :

« De son Coté Sa Majesté Britannique convient d'accorder aux Habitans du Canada la Liberté de la Religion Catholique. »

Cette derniÚre concession eut un impact important quant à la survivance du français en Amérique du Nord.

Les autres articles traitent de territoires aux Antilles, en Floride, en AmĂ©rique du Sud, en Europe et aux Indes orientales. De façon surprenante, le terme « Nouvelle-France » n’est jamais mentionnĂ©. On a vu un peu plus haut que le mot Canada Ă©tait dĂ©jĂ  devenu plus ou moins son synonyme depuis des annĂ©es.

Le mot désigna par la suite deux colonies britanniques, le Haut-Canada et le Bas-Canada, qui ont été réunifiées en 1841 en la Province du Canada, ou plus communément appelée le Canada-Uni[11].

En 1864, le projet de fédérer plusieurs colonies de l'Amérique du Nord britannique pour former un pays démarre. Lors de la Conférence de Londres, plusieurs noms sont proposés pour désigner le nouveau pays qui allait naßtre (par exemple Tuponia), et parmi ces diverses propositions, le nom « Canada » est suggéré en février 1867, approuvé et adopté par l'ensemble des délégués. Le , trois colonies de l'Empire britannique se fédérÚrent et le nouveau pays devient officiellement le Canada.

Un billet de banque du Dominion du Canada.

La dĂ©signation en forme longue est « Dominion du Canada » (en anglais, Dominion of Canada)[43]. Toutefois, le gouvernement fĂ©dĂ©ral utilise la plupart du temps la simple dĂ©signation en forme courte « Canada » sur les divers traitĂ©s et documents d'État. Ainsi, le mot « dominion » n'apparaĂźt pas dans la loi constitutionnelle de 1982, bien que n'Ă©tant pas officiellement supprimĂ©[44]. Par la mĂȘme occasion, le nom de la fĂȘte nationale, la « FĂȘte du Dominion » (en anglais Dominion Day, littĂ©ralement le « Jour du Dominion »), est changĂ© en « FĂȘte du Canada » (en anglais Canada Day, le « Jour du Canada »)[44].

Histoire

Histoire géologique

Carte géologique du Canada, avec le bouclier canadien (plateau laurentien en rouge), hautes terres entourant la baie d'Hudson, et au sud-est la province de Grenville (bande brune) et les Appalaches (en bleu).

Alors que la PangĂ©e n'est encore qu'un immense territoire, Ă  l'Ăšre palĂ©ozoĂŻque, la formation et le dĂ©veloppement de la chaĂźne de montagnes des Appalaches dĂ©bute dĂšs la pĂ©riode dĂ©vonienne, il y a 410 millions d'annĂ©es. AprĂšs la division de la PangĂ©e au dĂ©but de l'Ăšre mĂ©sozoĂŻque, la partie septentrionale de celle-ci, la Laurasie - (Laur)entien + Eur(asie)[45], se divisa en deux lors de la pĂ©riode jurassique. La partie occidentale forma ce qui devint plus tard l'AmĂ©rique du Nord et dĂ©riva pendant plusieurs millions d'annĂ©es jusqu'Ă  son emplacement actuel. Puis, la formation des montagnes rocheuses commença il y a 138 millions d'annĂ©es lors de la pĂ©riode crĂ©tacĂ©. C'est Ă  la fin de cette mĂȘme pĂ©riode que la Terre assista Ă  l'extinction massive des animaux, dont les dinosaures. Les rĂ©serves de pĂ©trole commencĂšrent Ă  se former par la suite surtout en Alberta pour devenir plus tard l'une des principales ressources Ă©conomiques du Canada. Puis, il faut attendre la fin de la pĂ©riode tertiaire de l'Ăšre cĂ©nozoĂŻque il y a 5 millions d'annĂ©es pour que commence la formation de la calotte polaire recouvrant le Nord du Canada. Vers la fin de cette pĂ©riode, le climat commença Ă  se refroidir ouvrant ainsi la porte Ă  une Ăšre glaciaire et Ă  une migration des mammifĂšres entre continents. C'est pendant la pĂ©riode quaternaire il y a 1,6 million d'annĂ©es que le climat devint excessivement froid et que les variations du niveau de la mer provoquĂšrent l'apparition des Grands Lacs, du lac Champlain, du fleuve Saint-Laurent, d'autres grands lacs et ce, en plus du Plateau laurentien[46]. Le dĂ©veloppement et la migration de l'humain moderne commencĂšrent Ă  l'Ă©poque holocĂšne il y a 10 000 ans. À cette Ă©poque, le climat se rĂ©chauffa et devint plus sec, favorisant ainsi la fonte des glaces[47].

De la PrĂ©histoire aux premiĂšres explorations europĂ©ennes (27500 av. J.-C. – 990 apr. J.-C.)

Alors que peu de documents attestent de leur prĂ©sence, des fouilles archĂ©ologiques font remonter la prĂ©sence des peuples autochtones sur le territoire du Canada Ă  plus de 26 500 ans dans le nord du Yukon et Ă  9 500 ans dans le sud de l'Ontario. Ainsi, certaines rĂ©gions du territoire actuel du Canada sont habitĂ©es par les peuples amĂ©rindiens et inuits depuis des temps immĂ©moriaux. Ces peuples autochtones seraient arrivĂ©s en AmĂ©rique grĂące Ă  leur migration par l'isthme de la BĂ©ringie entre l'Alaska et la SibĂ©rie orientale.

Tant les PremiĂšres Nations que les Inuits vivaient essentiellement de la chasse, de la pĂȘche et du piĂ©geage. Chaque peuple Ă©tait organisĂ© dans des rĂ©gions spĂ©cifiques et possĂ©dait ses propres caractĂ©ristiques culturelles, toutes liĂ©es Ă  la nature. L'animisme Ă©tait cependant la religion principale de l'ensemble des peuples autochtones. Alors basĂ©s sur l'Ăźle de Terre-Neuve, les BĂ©othuks sont la premiĂšre nation autochtone Ă  entrer en contact avec les EuropĂ©ens venus fouler le sol de l'AmĂ©rique. Ils sont Ă  l'origine de l'expression Peaux rouges, laquelle sera par la suite gĂ©nĂ©ralisĂ©e aux autres nations amĂ©rindiennes de l'AmĂ©rique du Nord. De par leur isolement des autres peuples autochtones, les Inuits ne seront quant Ă  eux davantage connus qu'Ă  la fin du XIXe siĂšcle et dĂ©but du XXe siĂšcle lorsque des explorateurs canadiens-français iront Ă  leur rencontre dans le Grand Nord. Ils seront alors connus sous le nom d'Eskimos.

Attention : ces données ont été revues depuis que les études sur l'ADN mitochondrial ont démontré une parenté étroite entre certaines populations du Canada et celles de l'Europe du Nord (facteur X) qui est d'ailleurs absent des autres continents. Pour plus de détails sur le sujet, voir l'article portant sur les migrations humaines.

D'Erikson à Colomb (990–1492)

Site de l'Anse aux Meadows, reconstitution archéologique d'un habitat probablement viking au Canada.

Les premiĂšres explorations europĂ©ennes commencent quant Ă  elles sur les cĂŽtes du Labrador et de l'Ăźle de Terre-Neuve, lesquelles sont visitĂ©es par les Vikings, les Normands et probablement les Basques[48] - [49] depuis le 1er millĂ©naire. L'explorateur islandais Leif Erikson serait en fait le premier EuropĂ©en Ă  visiter l'Est du territoire actuel du Canada (Ăźle de Terre-Neuve) aux alentours de l'annĂ©e 990 aprĂšs que le navigateur islandais Bjarni HerjĂłlfsson l'a aperçu quelques annĂ©es auparavant, selon la saga d'Erik le Rouge[50] - [51]. Les vestiges du village qu'il Ă©rige peuvent ĂȘtre retrouvĂ©s Ă  L'Anse aux Meadows sur l'Ăźle de Terre-Neuve[52] alors qu'il nomme trois contrĂ©es s'Ă©tendant de l'Ăźle de Baffin Ă  l'Ăźle de Terre-Neuve en passant par le Labrador : Helluland, Markland et Vinland. Les contacts entre les Vikings et les AmĂ©rindiens qu'ils appellent SkrĂŠlings sont tout d'abord cordiaux avant de devenir hostiles. Les historiens avancent l'hypothĂšse que ces Skraelings Ă©taient peut-ĂȘtre les BĂ©othuks.

Au cours du Moyen Âge apparaissent sur les cartes marines, bien avant le voyage de Christophe Colomb, les noms de deux lieux situĂ©s en AmĂ©rique du Nord, Estotiland localisĂ© selon les cartes sur l'actuel Labrador et QuĂ©bec, et Drogeo situĂ© plus au Sud, sur l'actuelle Nouvelle-Écosse, Nouveau-Brunswick et Nouvelle-Angleterre. Drogeo attire l'attention en raison de son Ă©tymologie qui s'apparente Ă  celle de la terminologie micmac [-geo-] que l'on retrouve dans les diffĂ©rents territoires Micmacs. Dans la mythologie irlandaise, des navigateurs et des moines irlandais auraient abordĂ© le continent amĂ©ricain au cours du XIIIe siĂšcle suivant en cela le voyage de saint Brendan effectuĂ© au VIe siĂšcle.

Ces voyages deviennent un mythe dans l'exploration de l'AmĂ©rique. Jean Cabot et Jacques Cartier chercheront en vain le territoire de Norembergue, lieu supposĂ© des Hommes du Nord europĂ©ens venus coloniser l'AmĂ©rique au cours de la pĂ©riode mĂ©diĂ©vale. Par la suite, il semble que les Basques viendront pĂȘcher sur les grands bancs de morue au large de l'Ăźle de Terre-Neuve pendant prĂšs d'un demi-siĂšcle. Ces derniers fondent entre autres, aprĂšs la redĂ©couverte par Christophe Colomb, la colonie de Plaisance qui s'Ă©tendra sur les Ăźles Saint-Pierre-et-Miquelon et laquelle deviendra plus tard un refuge pour les pĂȘcheurs français en plus d'une colonie satellite pour l'Acadie et le Canada[53].

PĂ©riode coloniale (1492-1867)

Carte Ă©tablie par Jean Cabot lors de l'exploration des cĂŽtes canadiennes.

Les explorateurs vĂ©nitiens Jean Cabot et son fils SĂ©bastien dĂ©barquent Ă  Bonavista (Terre-Neuve) en 1497 pour le compte du roi Henri VII d'Angleterre, probablement suivant les traces des frĂšres Zeno qui y auraient dĂ©barquĂ© au XIVe siĂšcle[54]. L'explorateur portugais JoĂŁo Fernandes Lavrador longe quant Ă  lui le littoral du Labrador actuel (nommĂ© en son honneur) et le cartographie vers 1500 en compagnie de l'explorateur PĂȘro de Barcelos, mais sans prise de possession des terres[55]. Dans les faits, la carte dessinĂ©e est Ă  l'origine du conflit frontalier du Labrador, lequel oppose encore aujourd'hui le QuĂ©bec Ă  Terre-Neuve-et-Labrador quant au droit de propriĂ©tĂ© du territoire actuel du Labrador. Alors que le QuĂ©bec soutient que le territoire du Labrador ne repose que sur une bande d'une largeur d'un mille sur le littoral de la mer du Labrador, la province de Terre-Neuve-et-Labrador considĂšre qu'il s'Ă©tend jusqu'Ă  la ligne de partage des eaux (frontiĂšre actuelle dĂ©limitĂ©e par le ComitĂ© judiciaire du Conseil privĂ© de Londres en 1927)[56].

À la recherche du Passage du Nord-Ouest, l'explorateur portugais Gaspar Corte-Real visite quant Ă  lui l'Ăźle de Terre-Neuve en 1500, mais retourne au Portugal aprĂšs avoir capturĂ© des esclaves amĂ©rindiens[57]. Ces territoires ne seront cependant intĂ©grĂ©s au Canada qu'en 1949 pour former la province actuelle de Terre-Neuve-et-Labrador alors que le territoire du Labrador est lui devenu possession française et partie intĂ©grante du Canada dĂšs le XVIIIe siĂšcle.

Exploration

De Saint-Malo sur les cĂŽtes armoricaines Ă  bord de deux navires, Jacques Cartier et son Ă©quipage de 61 hommes se dirigent vers le Nouveau Monde oĂč ils visitent Terre-Neuve, le golfe du Saint-Laurent, les Îles-de-la-Madeleine ainsi que l'Île-du-Prince-Édouard. Puis finalement, Cartier dĂ©barque en 1534 Ă  GaspĂ© (surnommĂ© le « Berceau du Canada français »), y plante une croix et prend possession de la terre au nom du roi de France, François Ier. Ainsi, Jacques Cartier devient le deuxiĂšme mandataire du roi de France Ă  venir en AmĂ©rique Ă  la suite du voyage de Giovanni da Verrazano en 1524, lequel longe le littoral s'Ă©tendant de la Floride Ă  la Nouvelle-Écosse et qui devient le premier Ă  utiliser la dĂ©nomination « Nouvelle-France ».

Jacques Cartier, explorateur français, arrive à Gaspé en 1534.

Lors de son second voyage, en 1535, Ă  bord de la Grande Hermine (la Petite Hermine et l'ÉmĂ©rillon complĂštent ses vaisseaux), Cartier remonte le fleuve d'abord jusqu'Ă  StadaconĂ© (QuĂ©bec), oĂč il revoit Donnacona, chef des Iroquoiens du Saint-Laurent (peuple aujourd'hui disparu ou assimilĂ©, que l'on confond souvent Ă  tort avec les Iroquois et les Hurons), qu'il avait dĂ©jĂ  rencontrĂ© Ă  GaspĂ© lors de son premier voyage. Il dĂ©signe le territoire autour de StadaconĂ© sous le nom de « pays de Canada » (en gros, QuĂ©bec et sa rĂ©gion), dĂ©nomination qui sera gĂ©nĂ©ralisĂ©e par la suite Ă  toute la vallĂ©e du Saint-Laurent, puis finalement Ă  l'une des colonies de la Nouvelle-France. Puis il remonte le fleuve jusqu'Ă  Hochelaga (aujourd'hui MontrĂ©al), arrĂȘtĂ© par les rapides de Lachine. Lors de son troisiĂšme et dernier voyage en 1541, Jacques Cartier explore les terres du Canada en plus de ses rĂ©gions avoisinantes, et y fonde Charlesbourg-Royal Ă  l'embouchure de la riviĂšre Cap-Rouge, Ă  l'extrĂ©mitĂ© ouest du cap aux Diamants, le village iroquoien de QuĂ©bec Ă©tant Ă  l'extrĂ©mitĂ© est de ce Cap.

Bien qu'il ne soit pas encore prouvĂ© que Giovanni Caboto ait dĂ©barquĂ© au Canada et Ă  Terra Nova (Terre-Neuve), plusieurs explorateurs français reviennent explorer le Nouveau Monde aprĂšs le dĂ©part de Jacques Cartier, dont Jean-François de La Rocque de Roberval qui en 1542 explore le Royaume de Saguenay et qui fonde France-Roy en l'emplacement de Charlesbourg-Royal laissĂ© vacant. En 1555, Nicolas Durand de Villegagnon tente d'Ă©tablir une colonie en France Antarctique dans la baie de Rio de Janeiro, mais est rapidement dĂ©logĂ© par les Portugais. Puis de 1562 Ă  1565, les Français huguenots Jean Ribault et RenĂ© de Goulaine de LaudonniĂšre tentent de coloniser ce qui est aujourd'hui la Caroline du Sud et la Floride, mais sont massacrĂ©s par les Espagnols. À la recherche du Passage du Nord-Ouest, Martin Frobisher dĂ©couvre quant Ă  lui la rĂ©gion arctique de l'Ăźle de Baffin, notamment la baie de Frobisher (Iqaluit) en 1576, au nom de l'Angleterre, qui devient plus tard un territoire du Canada. Dans le mĂȘme dessein, l'Espagne emploie l'explorateur grec Ioannis Phokas en 1592, lequel navigue vers le nord Ă  partir du Mexique actuel et atteint les eaux du dĂ©troit de Juan de Fuca (nommĂ© en son honneur en 1788 selon sa dĂ©nomination espagnole) situĂ© entre le sud de l'Ăźle de Vancouver et le nord-ouest de l'État actuel de Washington. Il arrĂȘte cependant son voyage avant d'atteindre le passage IntĂ©rieur dans les archipels et les fjords situĂ©s Ă  l'ouest de la Colombie-Britannique actuelle.

Colonisation
Carte de la Nouvelle-France vers 1660, indiquant l'Acadie, Québec, Terre-Neuve, Estotiland ou Labrador et les Grands Lacs.

Le « Canada » proprement dit se rĂ©fĂšre quant Ă  lui Ă  l'origine Ă  un peuplement français situĂ© sur le territoire de la ville actuelle de QuĂ©bec et, en tant que colonie française, constitue une des provinces de la Nouvelle-France. La colonie est fondĂ©e le long des berges du fleuve Saint-Laurent en 1534, lors de la dĂ©couverte du QuĂ©bec par Jacques Cartier et du dĂ©veloppement de relations diplomatiques avec les AmĂ©rindiens de la rĂ©gion. Il faut attendre Tadoussac en 1600 pour le premier Ă©tablissement d'un fort français permanent, origine du village actuel du mĂȘme nom Ă  l'embouchure de la riviĂšre Saguenay. Les colons français qui peuplent le Canada proviennent principalement des anciennes provinces de France de Normandie, du Poitou et de la Saintonge[58], alors que les filles du Roy et quelques dignitaires arrivent de l'Île-de-France et de l'OrlĂ©anais[59].

Entre 1598 et 1603, Henri IV charge Troilus de La Roche de Mesgouez, Ă  titre de lieutenant gĂ©nĂ©ral des pays de Canada, Terre-Neuve, Labrador et NorembĂšgue, d'Ă©tablir un nouveau poste de colonisation avec quelques dizaines d'hommes et de femmes en Nouvelle-France. Cette deuxiĂšme tentative de colonisation s'effectue sur l'Ăźle de Sable, situĂ©e au large de la Nouvelle-Écosse actuelle.

Arrivée de Samuel de Champlain sur le futur site de la ville de Québec selon George Agnew Reid .En fait, Champlain avait laissé ses navires dans la région de Tadoussac pour poursuivre son voyage avec une plus petite embarcation.

AprĂšs de nombreuses tentatives ratĂ©es (dont La Nouvelle-AngoulĂȘme Ă  Long Island et Saint-Augustine en Floride), les Français Ă©tablissent finalement leur premier comptoir commercial estival Ă  Tadoussac (QuĂ©bec) en 1600, grĂące Ă  un monopole accordĂ© par le roi Ă  Pierre Chauvin, sieur de Tonnetuit. En 1603, Henri IV nomme Pierre Dugua de Mons « Lieutenant gĂ©nĂ©ral en AmĂ©rique septentrionale », et lui accorde le monopole de la traite des fourrures, pour compenser les frais d'Ă©tablissement d'une colonie Ă  cet endroit. En 1604, Dugua organise une expĂ©dition qu'il conduit en personne au sud-est du Canada, oĂč il est accompagnĂ© de Samuel Champlain, qui y participe en tant que gĂ©ographe et cartographe, et de Jean de Poutrincourt. Pierre Dugua de Mons installe, en 1604, une premiĂšre colonie en Acadie, sur l'Ăźle Sainte-Croix, dans le fond de la Baie française. Mais l'hiver terrible endurĂ© par ces premiers colons le conduit, au mois d'aoĂ»t 1605, Ă  la fondation de Port Royal, un lieu protĂ©gĂ© des vents du nord-ouest et situĂ© sur un lagon Ă  l'est de la Baie française (aujourd'hui dans la vallĂ©e dite d'Annapolis Royal, en Nouvelle-Écosse, prĂšs de Digby), premiĂšre capitale de l'Acadie. Marc Lescarbot, avocat au Parlement de Paris, fait un sĂ©jour en Acadie entre 1606 et 1607 et rĂ©dige la premiĂšre Histoire de la Nouvelle-France, parue en 1609, oĂč il dĂ©couvre des « sauvages » AmĂ©rindiens micmacs sous le prisme de l'humanisme et de la tolĂ©rance[60].

Habitation de Champlain à Québec, à la fondation de la ville.

Samuel Champlain fonde QuĂ©bec en 1608, mandatĂ© par Pierre Dugua de Mons, « lĂ  oĂč le fleuve se rĂ©trĂ©cit », selon l'appellation algonquienne, et il en fait la capitale de la Nouvelle-France aussi dite le « Canada ». QuĂ©bec est le premier lieu habitĂ© Ă  l'annĂ©e de façon continue par des Français et leurs descendants en AmĂ©rique du Nord. Champlain remonte aussi le fleuve en 1615 jusqu'au-delĂ  du Sault Saint-Louis (rapides de Lachine), Ă  la baie Georgienne (partie orientale du lac Huron) et navigue sur les eaux de la riviĂšre Richelieu jusqu'au site de l'actuel lac Champlain. Tout au long de son pĂ©riple en Nouvelle-France, il Ă©tablit notamment avec les Innus-Montagnais, les Algonquins et les Hurons-Wendats d'excellentes relations diplomatiques et commerciales, et agit de facto (non en titre) comme premier gouverneur de la Nouvelle-France.

Cependant, les colons europĂ©ens apportent de nombreuses maladies qui, par les routes commerciales, se propagent rapidement au sein des populations autochtones, faisant des ravages parmi celles-ci. Les colons français, arrivant souvent trĂšs malades dans des bateaux qui ne sont pas trĂšs sains, sont sauvĂ©s par les remĂšdes amĂ©rindiens. Ainsi, pour soigner le scorbut, les Iroquoiens du Saint-Laurent proposent Ă  Cartier des dĂ©coctions d'Ă©corce de cĂšdre blanc, appelĂ© annedda. AprĂšs son retour de France en 1616, « Samuel de Champlain revien[dra] Ă  QuĂ©bec avec l'apothicaire et laboureur Louis HĂ©bert. Celui-ci (
) [sera] accompagnĂ© de sa femme, [de] son fils, [de] ses deux filles et de son beau-frĂšre. L'arrivĂ©e de cette famille jette[ra] les bases de la colonie française en Nouvelle-France[61] ».

Les RĂ©collets, premiers missionnaires catholiques en Nouvelle-France, arrivent en 1615 et se voient offrir une terre aux abords de la riviĂšre Saint-Charles en 1620 pour y fonder un couvent. Bien que l'emplacement soit laissĂ© vacant pendant quelques annĂ©es, les RĂ©collets reviennent en 1670 et se voient rĂ©trocĂ©der le site qu'ils dĂ©nommeront Notre-Dame-des-Anges. En 1692, Jean-Baptiste de la Croix de ChevriĂšres, Monseigneur de Saint-Vallier alors Ă©vĂȘque de QuĂ©bec depuis 1685, fait l'acquisition du site et y fonde l'hĂŽpital gĂ©nĂ©ral de QuĂ©bec l'annĂ©e suivante. Aujourd'hui, l'hĂŽpital forme une municipalitĂ© enclavĂ©e et sĂ©parĂ©e de QuĂ©bec sous le nom de Notre-Dame-des-Anges. Dans un but d'Ă©vangĂ©lisation et d'Ă©ducation des AmĂ©rindiens, les JĂ©suites arrivent en Nouvelle-France en 1625. Ils fondent le CollĂšge de QuĂ©bec en 1635 pour y instruire les garçons français et les Hurons devenus chrĂ©tiens. Bien que leur principal but soit la conversion religieuse des tribus amĂ©rindiennes, le rĂŽle des missionnaires est aussi de dĂ©couvrir le territoire grĂące Ă  leurs relations avec les Hurons. Cependant, en 1648, les Iroquois, soutenus par les Anglais, attaquent les missions de Saint-Joseph et de Saint-Michel en Huronnie, et y massacrent les pĂšres catholiques, dont Jean de BrĂ©beuf, connus aujourd'hui sous la dĂ©nomination des Saints-Martyrs-Canadiens.

DĂ©veloppement

Afin de diriger la colonie, le roi Louis XIII place le gouverneur de la Nouvelle-France directement sous l'autoritĂ© du cardinal de Richelieu dĂšs son entrĂ©e en fonction en tant que principal ministre d'État en 1624 et jusqu'Ă  sa mort en 1642. Par la suite, la rĂ©gente Anne d'Autriche nommera le Cardinal Mazarin en 1643 pour lui succĂ©der jusqu'en 1661.

C'est en 1627 qu'est créé le régime seigneurial, principal mode d'administration des terres de la Nouvelle-France. Ce systÚme est inspiré du régime féodal de la France sous lequel le censitaire (ou habitant) est dépendant du seigneur. Fondée par Armand Jean du Plessis, Cardinal de Richelieu, la Compagnie des Cent-Associés dont fait partie Samuel de Champlain, se voit octroyer les droits légaux et seigneuriaux et ce, en plus du droit de distribution des terres. Elle remplace la Compagnie de Montmorency, fondée en 1621, laquelle reprenait le rÎle de la premiÚre compagnie de marchands de fourrure, la Compagnie des marchands de Rouen, fondée en 1613 par Samuel de Champlain[62] et qui ont toutes deux manqué à leurs obligations de colonisation. C'est ainsi que le territoire de la Nouvelle-France est divisé en seigneuries, chacune faisant face à un cours d'eau, remises aux colons les plus offrants afin d'en exploiter les richesses, lesquelles deviendront des entités économiques essentielles à leur survie. De plus, la Compagnie des Cent-Associés obtiendra le monopole du commerce de la fourrure dans les colonies françaises de l'Amérique du Nord. En 1645, ce monopole de la traite sera transféré à la Compagnie des Habitants (à l'exception de l'Acadie)[63]. Autre changement important pendant l'année 1627 : la Compagnie des Cent-Associés introduit la Coutume de Paris qui, en 1664, devient obligatoire en vertu de l'édit royal créant la Compagnie des Indes occidentales. Cet unique code de loi vient ainsi uniformiser les rapports entre les citoyens à la grandeur de la colonie, notamment dans les affaires commerciales et civiles[64].

À la premiĂšre conquĂȘte de 1629, la Nouvelle-France passe sous domination britannique lorsque le marchand Sir David Kirke, en compagnie de ses frĂšres, prend possession du fort et chĂąteau Saint-Louis aprĂšs l'assaut sur la ville de QuĂ©bec oĂč il somme Samuel de Champlain Ă  la capitulation. Ce dernier est emmenĂ© de force en Grande-Bretagne pour nĂ©gocier les termes de la cession des territoires français en AmĂ©rique. Cependant, aprĂšs une pĂ©riode de tergiversation de trois ans, celui-ci est libĂ©rĂ©, et l'Angleterre restitue la Nouvelle-France Ă  la France en 1632 lors de la signature du traitĂ© de Saint-Germain-en-Laye. À son retour en 1633, Samuel de Champlain fait construire l'Ă©glise Notre-Dame-de-Recouvrance (sur le site de Place-Royale dans la basse-ville de QuĂ©bec) et la nomme ainsi pour souligner le fait que la France (
) [vient] de recouvrer sa colonie[65].

Plan de la ville de Trois-RiviĂšres, au Canada, en 1685.

En 1634, la ville de Trois-RiviĂšres est fondĂ©e par un certain Laviolette (dont nous ne savons rien d'autre, sinon qu'il est un Ă©missaire de Samuel Champlain), sur la rive nord du fleuve au confluent des trois chenaux dessinĂ©s par la riviĂšre Saint-Maurice, Ă  mi-chemin entre QuĂ©bec et le futur site de MontrĂ©al. Ce site Ă©tait, depuis le dĂ©but du siĂšcle, un endroit stratĂ©gique pour la traite des fourrures, avec dĂ©veloppement vers le nord-ouest. Et c'est en 1639 que les premiĂšres religieuses de la congrĂ©gation des Ursulines s'Ă©tablissent en Nouvelle-France dans la rĂ©gion de QuĂ©bec, pour y fonder la premiĂšre Ă©cole pour filles en AmĂ©rique du Nord. En 1697, elles s'Ă©tabliront Ă  Trois-RiviĂšres et, avec l'aide de l'Ă©vĂȘque de QuĂ©bec, achĂšteront du gouverneur de Trois-RiviĂšres Claude de Ramezay, une maison dans laquelle elles auront pour mission d'ouvrir une Ă©cole et un hĂŽpital.

Lors de l'Ă©largissement des frontiĂšres en terrains vacants et du dĂ©veloppement de relations diplomatiques avec les Algonquiens, les Français sont aux prises avec la menace des offensives britanniques et iroquoises. C'est donc dans le but de protĂ©ger les colons que Ville-Marie (MontrĂ©al), fondĂ©e en 1642 par Paul de Chomedey de Maisonneuve est Ă©rigĂ©e sur une Ăźle au pied du mont Royal. Et c'est en cette mĂȘme annĂ©e que Jeanne Mance fonde l'hĂŽpital de Ville-Marie, premier HĂŽtel-Dieu. Bien que relevant de l'État laĂŻc, Jeanne Mance est toujours secondĂ©e, Ă  compter de 1659 jusqu'Ă  sa mort en 1673, par les Religieuses hospitaliĂšres de Saint-Joseph. En 1653, Sieur de Maisonneuve invite Marguerite Bourgeoys Ă  s'installer Ă  Ville-Marie pour y devenir institutrice. Elle fait construire en cette mĂȘme annĂ©e la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours (dans le Vieux-MontrĂ©al actuel) et fondera la congrĂ©gation Notre-Dame en 1659.

AprĂšs les massacres des JĂ©suites, Charles le Moyne de Longueuil et Pierre PicotĂ© de Belestre entreprennent, Ă  partir de 1648, une sĂ©rie d'expĂ©ditions diplomatiques en pays iroquois, lesquelles mĂšneront Ă  l'expĂ©dition menĂ©e par le gouverneur Daniel de RĂ©my de Courcelles en 1666 et qui met dĂ©finitivement fin Ă  la menace iroquoise. Cependant, alors que les attaques iroquoises et anglaises s'intensifient et deviennent de plus en plus imminentes au cours de ces annĂ©es, plusieurs Français se dĂ©vouent Ă  la dĂ©fense de la colonie et s'Ă©lĂšvent au rang des hĂ©ros de la Nouvelle-France. Le plus connu sera sans doute Adam Dollard des Ormeaux, Sieur des Ormeaux et commandant de la garnison du Fort de Ville-Marie, qui se rend en 1660, lors de la bataille de Long Sault[66], avec une Ă©quipe de jeunes soldats au Fort du Sault de la ChaudiĂšre sur la riviĂšre des Outaouais, afin de dĂ©fendre la Nouvelle-France contre l'invasion iroquoise. Bien qu'il mourra au combat, il sera nĂ©anmoins reconnu pour avoir repoussĂ© l'invasion. Son nom est encore aujourd'hui bien ancrĂ© dans l'imaginaire des francophones du QuĂ©bec et de l'Ontario qui le cĂ©lĂ©braient naguĂšre chaque annĂ©e au lieu de la fĂȘte de la Reine au mois de mai. Cependant la fĂȘte de Dollard fut renommĂ©e la journĂ©e nationale des patriotes en 2002 Ă  cause de documents historiques qui selon les historiens rĂ©duirait Dollard des Ormeaux au titre de pirate qui serait mort en tentant de voler des fourrures et marchandises. Ces fourrures et marchandise auraient Ă©tĂ© attendues en France pendant prĂšs de deux ans, mais leur envoi aurait Ă©tĂ© retardĂ© Ă  cause de la guerre avec les Iroquois. Dollard des Ormeaux aurait Ă©tĂ© mystifiĂ© par les autoritĂ©s religieuses de la colonie qui Ă©taient avides de hĂ©ros et de martyrs propres Ă  stimuler le sentiment patriotique et religieux[67] Puis, une jeune femme de 14 ans du nom de Marie-Madeleine Jarret de VerchĂšres dĂ©fend, en 1692 pendant huit jours, le fort de VerchĂšres grĂące Ă  un mouvement de va-et-vient et des habits de soldats tout en faisant croire aux assaillants que le fort est rempli d'hommes alors qu'un seul soldat y veille.

Entre 1654 et 1656, le coureur des bois Médard Chouart des Groseilliers élargit les limites de la Nouvelle-France en explorant les territoires de ce qui est aujourd'hui le nord de l'Ontario en plus de ceux du pourtour de la baie d'Hudson et devient un des premiers Européens à atteindre le lac Supérieur. Il y retourne en 1659 avec Pierre-Esprit Radisson afin d'y exploiter le commerce de la fourrure. Cependant, à leur retour en 1660, ils sont réprimandés par le gouverneur Pierre de Voyer d'Argenson, vicomte de Mouzay pour commerce illégal.

Comme la trĂšs grande majoritĂ© des familles pionniĂšres du Canada, lesquelles s'Ă©tablissent notamment Ă  l'Ăźle d'OrlĂ©ans, Charles Aubert de La Chesnaye arrive en Nouvelle-France au courant des annĂ©es 1650. À partir de ce moment, il dĂ©veloppera l'activitĂ© Ă©conomique de la colonie, notamment en devenant le premier homme d'affaires du Canada et ce, en crĂ©ant plusieurs commerces et en acquĂ©rant les droits de propriĂ©tĂ© de compagnies de traite de fourrures, mais aussi en devenant l'un des plus grands seigneurs et propriĂ©taires terriens du Canada. En 1682, il crĂ©era la Compagnie de la Baie du Nord, laquelle obtiendra le monopole du commerce de la fourrure dans la colonie de la Baie du Nord (Baie d'Hudson) jusqu'en 1700[68], annĂ©e Ă  laquelle elle sera dissoute et remplacĂ©e par la Compagnie de la Colonie[69].

NommĂ© vicaire apostolique de la Nouvelle-France et sacrĂ© Ă©vĂȘque en 1658, Monseigneur François de Montmorency-Laval devient le premier Ă©vĂȘque de QuĂ©bec oĂč il arrive le 16 juin 1659. Il fonde le SĂ©minaire de QuĂ©bec en 1663, Ă  l'origine de la premiĂšre universitĂ© du Canada et la plus ancienne universitĂ© francophone en AmĂ©rique, l'UniversitĂ© Laval. Il assume la fonction de gouverneur intĂ©rimaire de la Nouvelle-France Ă  deux occasions, soit en 1663 et 1682. En 1658, on Ă©rige, sur la CĂŽte-de-BeauprĂ© en aval de QuĂ©bec, une chapelle dĂ©diĂ©e Ă  Sainte-Anne. Elle fut reconstruite en 1661 en un site oĂč se situe aujourd'hui la Basilique Sainte-Anne-de-BeauprĂ©, un des cinq sanctuaires nationaux du Canada. L'annĂ©e 1672 verra les dĂ©buts de la construction de la basilique Notre-Dame de MontrĂ©al grĂące aux prĂȘtres de Saint-Sulpice. Bien que le diocĂšse de QuĂ©bec ne soit crĂ©Ă© qu'en 1674, le vicariat apostolique de la Nouvelle-France est crĂ©Ă© en 1658 afin d'Ă©tudier le terrain pour l'instauration officielle d'une administration catholique au Canada. L'Église catholique jouera un rĂŽle politique important oĂč l'Ă©vĂȘque de QuĂ©bec sera responsable au sein du gouvernement des domaines touchant Ă  la foi religieuse, Ă  l'Ă©ducation et Ă  la santĂ© jusqu'Ă  la RĂ©volution tranquille du QuĂ©bec dans les annĂ©es 1960. Au fil des siĂšcles, le diocĂšse prendra de plus en plus d'importance au point tel oĂč il couvrira la totalitĂ© du territoire de la Nouvelle-France au XVIIIe siĂšcle. Bien qu'il sera par la suite divisĂ© en d'autres diocĂšses, il conservera son importance politique parmi tous les autres. En effet, il acquerra le titre d'archidiocĂšse, de province ecclĂ©siastique et finalement, de primatie de l'Église catholique du Canada.

Origines régionales des premiers colons français au Canada au XVIIe siÚcle.

En 1665, Jean Talon, surnommĂ© « le BĂątisseur », est nommĂ© premier intendant de la Nouvelle-France par Jean-Baptiste Colbert, sous commission du roi Louis XIV. Lors de son arrivĂ©e, le roi fait aussi venir des troupes militaires afin de dĂ©fendre la colonie contre les menaces iroquoises. C'est ainsi que le lieutenant-gĂ©nĂ©ral Alexandre de Prouville, marquis de Tracy, fait construire trois forts le long de la riviĂšre Richelieu : le Fort Richelieu Ă  l'emplacement actuel de la ville de Sorel-Tracy, le Fort Sainte-ThĂ©rĂšse prĂšs de Carignan et le Fort Saint-Jean prĂšs de la ville actuelle de Saint-Jean-sur-Richelieu. Toujours dans l'esprit de sa mission de bĂątir la colonie, Jean Talon propose en outre d'instaurer le Conseil souverain au sein d'un gouvernement royal et de crĂ©er des cours de justice dans les villes de MontrĂ©al, de QuĂ©bec et de Trois-RiviĂšres. En 1666, Jean Talon effectue le premier recensement de la Nouvelle-France et, Ă  la suite des conclusions qui en sont tirĂ©es, il met en place une sĂ©rie de mesures de compensation et d'imposition afin d'encourager la nuptialitĂ© et la natalitĂ©. Il fait entre autres venir de France 800 femmes, communĂ©ment appelĂ©es les « Filles du Roy » parce que dotĂ©es par le roi, lesquelles sont accueillies par Marguerite Bourgeoys. Tout au long de son intendance, il encourage la colonisation de la vallĂ©e du Saint-Laurent, en y crĂ©ant et en attribuant la grande partie des seigneuries de la Nouvelle-France, tout comme les gouverneurs qui suivront. C'est ainsi qu'Ă  partir de la fin de la premiĂšre moitiĂ© du XVIIe siĂšcle et tout au long de la seconde moitiĂ©, l'on assistera au dĂ©but de la formation des rĂ©gions actuelles du QuĂ©bec avec l'arrivĂ©e des colons français et le dĂ©veloppement du commerce de la fourrure. Ainsi, avec la sĂ©dentarisation des nouveaux colons canadiens et la traite de la fourrure, le site de plusieurs centres rĂ©gionaux historiques actuels sera fixĂ©. De ce fait, la Nouvelle-France assistera Ă  la naissance des villes telles que Baie-Saint-Paul, Blainville, Boisbriand, Boucherville, ChĂąteauguay, Lachute, Laval, Lavaltrie, LĂ©vis, Longueuil, Matane, Montmagny, Repentigny, Rimouski, RiviĂšre-du-Loup, Sept-Îles, Terrebonne, Varennes et Vaudreuil-Dorion, ainsi que La Tuque plus au nord, BelƓil sur la riviĂšre Richelieu et Saguenay dans le fjord du Saguenay. Bien que le rĂ©gime seigneurial soit l'unique mode de division des terres, Jean Talon projette la crĂ©ation de trois villages en adoptant le plan de lotissement radial des JĂ©suites sur la seigneurie Notre-Dame-des-Anges en 1665, selon les directives du roi Louis XIV. Cette division des terres, unique en AmĂ©rique du Nord, permet le regroupement des colons afin d'assurer leur protection mutuelle contre les attaques iroquoises. Des trois villages projetĂ©s de Bourg-Royal, Bourg-Talon et Bourg-la-Reine, seul le village de Bourg-Royal voit le jour. Les terres en forme de triangle tronquĂ© se dĂ©ploient tout autour d'un quadrilatĂšre central[70], situĂ© Ă  l'emplacement de l'arrondissement historique du Trait-CarrĂ© de Charlesbourg dans la ville de QuĂ©bec[71].

En 1669, le roi Louis XIV crĂ©e un nouveau poste au sein de l'Ancien RĂ©gime français afin de diriger la Nouvelle-France, celui de SecrĂ©taire d'État de la Marine. Ainsi, le Conseil souverain sera placĂ© directement sous son autoritĂ© et recevra les ordonnances du roi par son intermĂ©diaire. Cependant, plus tard, deux autres principaux ministres de l'État auront une autoritĂ© sur la colonie et par le fait mĂȘme agiront de concert avec les secrĂ©taires d'État de la Marine de l'Ă©poque. Il en est ainsi du Cardinal Dubois qui assumera ce rĂŽle sous la rĂ©gence du duc Philippe d'OrlĂ©ans de 1715 Ă  1723 ainsi que d'AndrĂ© Hercule de Fleury qui effectuera les mĂȘmes tĂąches de 1726 Ă  1743 sous le rĂšgne de Louis XV. Avec cette nouvelle organisation, Jean Talon rĂ©ussira Ă  diversifier l'Ă©conomie grĂące au systĂšme mercantile Ă©tabli entre la Nouvelle-France, la mĂ©tropole et les Antilles françaises. Il agrandit en outre les limites de la Nouvelle-France en chargeant des explorateurs d'Ă©tudier de nouveaux territoires. C'est ainsi que le coureur des bois Louis Jolliet et le pĂšre Jacques Marquette sont envoyĂ©s en exploration le long de la vallĂ©e du Mississippi. En revenant de leur expĂ©dition, ils s'arrĂȘtent sur le site de la ville actuelle de Chicago (point de passage entre les Grands Lacs du Canada et le bassin du Mississippi) et y crĂ©ent un poste permanent de traite de fourrure. Cependant, c'est en 1682 que RenĂ© Robert Cavelier de La Salle prend possession des lieux et nommera le territoire s'Ă©tendant des Grands Lacs au Golfe du Mexique du nom de Louisiane en l'honneur du roi de France. De plus, Jean Talon envoie deux Ă©quipes Ă  l'est afin de trouver une solution pour relier l'Acadie et le Canada par route terrestre. Dans la mĂȘme lignĂ©e d'exploration, Charles Albanel, Paul Denys de Saint-Simon et SĂ©bastien Provencher sont recrutĂ©s pour explorer les terres de la Baie du Nord (Baie d'Hudson) et pour appuyer la souverainetĂ© de la France sur cette rĂ©gion au moment oĂč la Compagnie de la baie d'Hudson y commence ses activitĂ©s[72]. Simon François Daumont de Saint-Lusson a pour sa part la mission d'explorer la rĂ©gion de l'Outaouais et du bassin des Grands Lacs, constituant en grande partie l'ensemble de la rĂ©gion canadienne des Pays-d'en-Haut. ParallĂšlement le peuplement reste une prĂ©occupation, mĂȘme si la colonie peut compter sur une immigration de la mĂ©tropole dont certaines sont dues au bannissement. Par exemple, entre 1730 et 1745, 585 faux-sauniers sont envoyĂ©s en Nouvelle-France plutĂŽt qu'aux galĂšres[73].

DirigĂ© par Pierre de Troyes, l'explorateur canadien Pierre Le Moyne d'Iberville est envoyĂ© en expĂ©dition Ă  la baie James[74] et se rend donc en 1686 dans la rĂ©gion de la baie d'Hudson avec pour mission d'y dĂ©loger les Anglais qui y avaient Ă©tabli la Compagnie de la Baie d'Hudson en 1670. Ces derniers avaient indĂ»ment pris possession des territoires entourant le plan d'eau aprĂšs la trahison de MĂ©dard Chouart des Groseilliers et de Pierre-Esprit Radisson Ă  l'endroit de la France. Ces deux explorateurs français avaient suscitĂ© l'intĂ©rĂȘt de l'Angleterre afin de prendre le contrĂŽle du commerce de la fourrure dans la rĂ©gion en 1668 aprĂšs le refus de Louis XIV de leur accorder les permis d'exploitation. Le seul voyage de l'Angleterre dans la rĂ©gion se fit en 1610 lorsque Henry Hudson navigua sur les eaux de la baie d'Hudson. Ce dernier n'avait cependant Ă©tabli qu'un campement hivernal sur la rive de la baie puisque pris par les glaces, sans exploration des territoires, puis fut laissĂ© pour mort au printemps lors de la mutinerie de son Ă©quipage qui retourna en Angleterre.

Guerres vers 1700

La compĂ©tition pour les territoires, les bases navales, la fourrure et la pĂȘche devenant de plus en plus fĂ©roce, maintes guerres Ă©clatent impliquant les Français, les Hollandais, les Britanniques et les tribus amĂ©rindiennes comme alliĂ©es. Ainsi, le XVIIIe siĂšcle sera caractĂ©risĂ© en grande partie par les guerres intercoloniales (nommĂ©es French and Indian Wars en Nouvelle-Angleterre) qui apparaissent entre les Français, avec pour alliĂ©s les Hurons et les Algonquins, et les Hollandais — au dĂ©but — ainsi que les Britanniques par la suite, lesquels ont pour alliĂ©e la confĂ©dĂ©ration iroquoise, afin de dĂ©finir le contrĂŽle du commerce de la fourrure, notamment dans la vallĂ©e de l'Ohio. Ces guerres intercoloniales se perpĂ©treront environ au mĂȘme moment que les quatre guerres franco-britanniques en Europe entre 1689 et 1763.

Le gouverneur Frontenac refusant de se rendre lors de la bataille de Québec.

Dans le but de protĂ©ger la ville de QuĂ©bec contre la Nouvelle-Angleterre, le gouverneur Louis de Buade de Frontenac fait construire la premiĂšre enceinte de la Citadelle de QuĂ©bec en 1690. Au mois d'octobre de cette mĂȘme annĂ©e, le gouverneur Frontenac rejette l'offre de reddition de la ville et rĂ©ussit Ă  repousser les Britanniques de William Phips Ă  la bataille de QuĂ©bec. De plus en 1695, Ă  l'emplacement actuel de Kingston en Ontario, celui-ci reprend la construction du Fort Frontenac qui avait Ă©tĂ© dĂ©truit en 1688 par les Iroquois, alors que l'ancien fort avait Ă©tĂ© construit aprĂšs nĂ©gociations entre le gouverneur Frontenac et une dĂ©lĂ©gation iroquoise en 1673 afin d'Ă©tendre le commerce de la fourrure dans les Pays d'en Haut et de protĂ©ger Ville-Marie contre les Anglais.

Les nations autochtones s'Ă©tant fait la guerre entre elles tout au long du XVIIe siĂšcle pour obtenir le privilĂšge du commerce de la fourrure auprĂšs des puissances europĂ©ennes, la Nouvelle-France signe finalement la Paix des Braves en 1701 entre ses alliĂ©s et la confĂ©dĂ©ration iroquoise, connue aussi sous le nom de Grande paix de MontrĂ©al, grĂące au gouverneur Louis-Hector de CalliĂšre. Celle-ci regroupe prĂšs d'une quarantaine de nations autochtones et plusieurs milliers de dĂ©lĂ©guĂ©s français et autochtones. Bien que des traitĂ©s de paix furent avancĂ©s auparavant par les diffĂ©rents gouverneurs auprĂšs des Iroquois, ce traitĂ© mettra dĂ©finitivement fin aux guerres franco-iroquoises et de ce fait, aux guerres entre les peuples autochtones mĂȘmes qui avaient dĂ©butĂ© avant mĂȘme l'arrivĂ©e des EuropĂ©ens en AmĂ©rique du Nord. Il marquera un tournant dans l'histoire dans les relations entre Français et AmĂ©rindiens alliant ainsi les Français aux Iroquois en protection contre les offensives britanniques[75] - [76] - [77].

Par suite de la premiĂšre guerre franco-britannique (guerre de la Ligue d'Augsbourg), le traitĂ© de Ryswick de 1697 Ă©largit les frontiĂšres de la Nouvelle-France, notamment grĂące Ă  la reconnaissance par l'Espagne de la partie ouest de Saint-Domingue (HaĂŻti) comme Ă©tant possession française. De plus, ils mettent provisoirement fin Ă  la guerre en restituant Ă  la France les Ă©tablissements de la baie d'Hudson et une partie de l'Acadie[78]. Puis, en cette mĂȘme annĂ©e, Pierre Le Moyne d'Iberville est choisi par la France pour retourner dĂ©couvrir l'embouchure du fleuve Mississippi et coloniser la Louisiane, laquelle est convoitĂ©e par les Britanniques. Il y fonde le premier peuplement prĂšs de la baie de Biloxi, en compagnie de son frĂšre Jean-Baptiste Le Moyne de Bienville. Ce dernier fondera La Nouvelle-OrlĂ©ans en 1718.

Dans la mĂȘme pĂ©riode d'exploration qui s'Ă©tend vers le Pays des Illinois en Louisiane et au moment oĂč les Français tentent de coloniser davantage les territoires du sud pour faire face Ă  la menace britannique dans la vallĂ©e de l'Ohio, Antoine Laumet de La Mothe, Sieur de Cadillac, fonde en 1701 la ville de DĂ©troit avec la construction du Fort Pontchartrain. La ville de Windsor, sur l'autre rive de la riviĂšre DĂ©troit, sera peuplĂ©e en 1748 Ă  mĂȘme ce fort, alors que le Fort RouillĂ© sera Ă©rigĂ© en 1750 Ă  l'emplacement actuel de la ville de Toronto sous l'ordonnance du gouverneur Jacques-Pierre de Taffanel de La JonquiĂšre, marquis de La JonquiĂšre.

Traité et paix d'Utrecht

AprĂšs la victoire de la Grande-Bretagne Ă  la Guerre de Succession d'Espagne, les Britanniques s'emparent, lors du traitĂ© d'Utrecht en 1713, de la partie française de Terre-Neuve, de la baie d'Hudson et d'une partie de l'Acadie, puis mĂšnent Ă  la destruction complĂšte de la capitale de cette derniĂšre, Port-Royal (Annapolis Royal). Les territoires acadiens Ă  l'est de la baie Française (baie de Fundy) formeront une nouvelle colonie britannique qui prendra le nom de Nouvelle-Écosse. Cependant, par faute d'une Ă©valuation exacte de la superficie du territoire par les Anglais, les Français conservent une partie de l'Acadie continentale, soit le Nouveau-Brunswick actuel, bien que la souverainetĂ© de cette rĂ©gion sera disputĂ©e. Les Ăźles de la Madeleine, l'Ăźle Saint-Jean (Île-du-Prince-Édouard) et l'Ăźle Royale (Ăźle du Cap-Breton) demeurent aussi au sein de la Nouvelle-France et seront unies en colonie de l'Île-Royale. Sur l'Ăźle Royale, les Français entreprennent la construction de la forteresse de Louisbourg, ville qui deviendra capitale en 1718. Lors de la guerre de Succession d'Autriche, les Britanniques venus de Nouvelle-Angleterre captureront la forteresse en 1745, mais cette derniĂšre sera restituĂ©e Ă  la France lors de la signature du traitĂ© d'Aix-la-Chapelle en 1748. L'annĂ©e suivante, les soldats britanniques fonderont la ville d'Halifax en y crĂ©ant un avant-poste militaire afin de peupler la Nouvelle-Écosse de colons britanniques.

La Forteresse de Louisbourg, aujourd’hui intĂ©grĂ©e Ă  Parcs Canada.

Pendant la pĂ©riode de paix qui suit le traitĂ© d'Utrecht, en plus de la construction de la forteresse de Louisbourg et de la fondation de Port-la-Joie (aujourd'hui Charlottetown) par les Acadiens, les colons de la Nouvelle-France construisent le chemin du Roy en 1737 afin de relier QuĂ©bec, Trois-RiviĂšres et MontrĂ©al sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent. Ce chemin devient la premiĂšre route carrossable au Canada et est nommĂ© ainsi dans l'espoir que le roi l'empruntera un jour. À partir de 1720, les fortifications de la ville de QuĂ©bec sont par ailleurs Ă©rigĂ©es. De plus, la colonisation française commence Ă  s'Ă©tendre le long de la riviĂšre ChaudiĂšre, laquelle mĂšne directement aux colonies de la Nouvelle-Angleterre Ă  partir de la ville de QuĂ©bec, et par consĂ©quent dĂ©veloppe la rĂ©gion de la Beauce, allant mĂȘme jusqu'au site actuel de Lac-MĂ©gantic. Puis, en 1738, la Nouvelle-France agrandit son territoire de plus belle avec l'exploration de l'ouest canadien. La rĂ©gion est explorĂ©e pour la premiĂšre fois grĂące Ă  Pierre Gaultier, seigneur de Varennes et de La VĂ©rendrye, lequel fait construire le Fort Rouge, Ă  l'emplacement actuel de la ville de Winnipeg. En 1740, son fils François atteint les montagnes Rocheuses et explore les rĂ©gions actuelles du Montana et du Wyoming. AprĂšs la guerre de Succession d'Autriche, en 1748, Pierre de Rigaud de Vaudreuil, alors gouverneur de MontrĂ©al, reçoit une seigneurie du roi Louis XV sur les terres de la ville actuelle de Saint-Hyacinthe.

Guerre de la ConquĂȘte

La Nouvelle-France s'Ă©tend dorĂ©navant du golfe du Saint-Laurent aux montagnes Rocheuses. Cependant, afin de prendre le contrĂŽle du commerce de la fourrure et d'empĂȘcher l'expansion du catholicisme en AmĂ©rique, les Britanniques tentent de plus belle de s'emparer des territoires de la Nouvelle-France, notamment en essayant de se rendre dans la vallĂ©e de l'Ohio. Lorsque la guerre de Sept Ans Ă©clatera en 1756 entre la France et la Grande-Bretagne en Europe, le conflit fait dĂ©jĂ  rage en AmĂ©rique.

Carte de la frontiÚre méridionale du Canada vers 1755/1759 par Pierre Pouchot commandant du Fort Niagara.

Ainsi, la guerre de la ConquĂȘte dĂ©bute au mois de mai 1754 lorsque Coulon de Jumonville est envoyĂ© en mission de reconnaissance afin de savoir si le territoire français (dans l'actuel État de Pennsylvanie) est en effet envahi par les Anglais et, le cas Ă©chĂ©ant, pour dĂ©livrer Ă  ces derniers une sommation de retrait au nom du roi Louis XV. Dans cette altercation qui sera connue comme Ă©tant l'Affaire Jumonville est la cause directe du dĂ©clenchement de la guerre. George Washington est accusĂ© par les Français d'avoir ouvert le feu sur cet Ă©missaire du roi de France. Ce conflit a pour consĂ©quence la bataille de Fort Necessity en juillet de cette mĂȘme annĂ©e. Au cours de cette derniĂšre, le commandant du Fort Duquesne (actuel Pittsburgh), Claude-Pierre PĂ©caudy de ContrecƓur, dĂ©crĂšte l'ordonnance d'arrestation de George Washington par un contingent de soldats commandĂ© par Louis Coulon de Villiers, se soldant ainsi par la premiĂšre victoire française.

Puis, en 1755, les soldats britanniques dirigĂ©s par Robert Monckton ouvrent une offensive et conduisent Ă  la bataille de Fort BeausĂ©jour dans la rĂ©gion du Beaubassin prĂšs du village « Le Coude » en Acadie (site de la ville actuelle de Moncton). Cette derniĂšre mĂšnera Ă  la DĂ©portation des Acadiens (surnommĂ© le Grand DĂ©rangement) par les Anglais, en cette mĂȘme annĂ©e, Ă  partir du village de Grand-PrĂ© dans le bassin des Mines. Alors que la rĂ©sistance mĂšnera des Acadiens Ă  se rĂ©fugier au Canada, d'autres conflits continueront la dĂ©portation dont la prise du Fort Gaspareaux et la bataille de Petitcoudiac en cette mĂȘme annĂ©e ainsi que la bataille du Cran en juillet 1758. Cependant, le siĂšge de Louisbourg commença un mois avant cette derniĂšre et mĂšne la Grande-Bretagne Ă  contraindre Ă  la reddition les Français de la forteresse de Louisbourg en juillet, laquelle deviendra un point stratĂ©gique pour la prise de la ville de QuĂ©bec.

Une sĂ©rie d'expĂ©ditions et de batailles se succĂ©deront pour la prise de la vallĂ©e de l'Ohio, au cours desquelles tant les Britanniques que les Français connaĂźtront victoires et dĂ©faites. Parmi les batailles les plus dĂ©cisives de la guerre de la ConquĂȘte sur ce territoire, l'on peut nommer, entre autres, la bataille de la Monongahela, la bataille du Lac George, la bataille de Fort Bull, la bataille de Fort Oswego, l'expĂ©dition Kittanning, la bataille de Fort William Henry, la bataille de Fort Carillon, la bataille de Fort Frontenac, la bataille de Fort Duquesne, la bataille de Fort Ligonier et la bataille de Fort Niagara (derniĂšre bataille majeure pour la possession de la vallĂ©e de l'Ohio).

La Mort du général Wolfe, peint par Benjamin West, illustre la mort du général britannique Wolfe aprÚs sa victoire à la bataille des Plaines d'Abraham en 1759.

Le , le siĂšge de la ville de QuĂ©bec dĂ©bute lorsque les Britanniques posent pied Ă  l'Ăźle d'OrlĂ©ans. À la premiĂšre tentative de dĂ©barquement pour la prise de QuĂ©bec, les Anglais connaissent cependant une dĂ©faite lors de la bataille de Beauport au mois de juillet 1759. Au mois de septembre de la mĂȘme annĂ©e, les troupes britanniques dĂ©barquent Ă  l'anse au Foulon, et des soldats escaladent la falaise du cap Diamant. La bataille des Plaines d'Abraham devient l'une des batailles les plus dĂ©terminantes de la guerre de la ConquĂȘte et mĂšne Ă  la prise dĂ©finitive de la ville de QuĂ©bec par le gĂ©nĂ©ral James Wolfe sur Louis-Joseph de Montcalm, marquis de Montcalm.

Lors de la bataille de Sainte-Foy, le gouverneur de la Nouvelle-France et François Gaston de LĂ©vis, chevalier de LĂ©vis rĂ©ussissent Ă  repousser les Britanniques du gĂ©nĂ©ral James Murray. Cependant, les renforts britanniques arriveront avant ceux de la France et mĂšneront successivement Ă  la capitulation de Trois-RiviĂšres et Ă  celle de MontrĂ©al en septembre 1760 par le gouverneur Pierre de Rigaud de Vaudreuil de Cavagnial, marquis de Vaudreuil, sous les conditions du gĂ©nĂ©ral Jeffery Amherst, quelque temps aprĂšs la bataille des Mille-Îles. Un dernier espoir est toutefois donnĂ© par la France aux colons de la Nouvelle-France au mois de juillet 1760 : une petite flotte armĂ©e est envoyĂ©e dans la baie des Chaleurs, mais confrontĂ©e Ă  une bataille vaine, la bataille de la Ristigouche.

Pendant trois ans, la Nouvelle-France est dominĂ©e par un rĂ©gime militaire anglais, puis Ă  la suite de la victoire britannique Ă  la guerre de Sept Ans, la Grande-Bretagne s'approprie dĂ©finitivement les colonies de l'Acadie, de l'Île-Royale et du Canada et la partie orientale de la Louisiane (entre le Mississippi et les Appalaches) au TraitĂ© de Paris en 1763. Ainsi, la Nouvelle-France prend fin et, bien que plusieurs vestiges de cette pĂ©riode passĂ©e demeurent encore aujourd'hui aprĂšs la vente aux AmĂ©ricains du restant de la Louisiane en 1803 par NapolĂ©on Bonaparte, le territoire des Ăźles Saint-Pierre-et-Miquelon reste la seule possession française en AmĂ©rique du Nord. À partir de 1763, les colons français acadiens et canadiens sont coupĂ©s de tous liens avec la mĂ©tropole par l'armĂ©e britannique. Du moins jusque dans les annĂ©es 1760, cette situation mĂšnera ainsi la population acadienne et canadienne-française Ă  un manque d'approvisionnement, Ă  une soumission inconditionnelle de survie puisque coupĂ©e de toute dĂ©fense militaire et autre, et Ă  un appauvrissement face aux Anglais qui prennent possession des terres des Français et ce, tout en Ă©tant continuellement approvisionnĂ©s par la mĂ©tropole britannique.

RĂ©gime militaire britannique provisoire (1760-1763)

Le général Jeffery Amherst établit un régime militaire provisoire aprÚs le passage du Canada entre les mains des Britanniques.

Alors que la France et la Grande-Bretagne sont toujours en guerre en Europe, la Nouvelle-France et la Nouvelle-Angleterre sortent d'une guerre qui a duré prÚs de sept ans. Comme les décisions administratives et politiques concernant les colonies sont prises par les métropoles respectives, le général Jeffery Amherst, à titre de commandant en chef de l'armée britannique en Amérique du Nord, établit un régime militaire provisoire en Nouvelle-France. Ce dernier ne comporte aucune réforme afin de ne pas provoquer le soulÚvement des Canadiens.

Pendant cette pĂ©riode, la bataille de Signal Hill met dĂ©finitivement fin Ă  la prĂ©sence française Ă  Saint-Jean de Terre-Neuve en 1762. Cette mĂȘme annĂ©e, la France cĂšde secrĂštement la Louisiane de l'ouest du fleuve Mississippi, incluant La Nouvelle-OrlĂ©ans, Ă  l'Espagne par le traitĂ© de Fontainebleau. Cette cession est effectuĂ©e afin d'Ă©viter que le territoire ne tombe aux mains de la Grande-Bretagne, mais le territoire sera rĂ©trocĂ©dĂ© Ă  la France en 1800, trois ans avant sa vente aux AmĂ©ricains. AprĂšs le traitĂ© de Paris de 1763, certains Acadiens iront s'Ă©tablir dans la rĂ©gion qu'ils nommeront Acadiane, mais ils dĂ©couvriront vite que le territoire sera maintenant possession espagnole. D'autres reviendront sur les terres acadiennes, rejoignant ainsi ceux s'y Ă©tant cachĂ©s tout au long du nettoyage ethnique. Cependant, ils seront contraints par l'armĂ©e britannique Ă  se disperser en petits groupes et ils coloniseront donc les rĂ©gions acadiennes actuelles de l'Île-du-Prince-Édouard, de la Nouvelle-Écosse, du Nouveau-Brunswick, du QuĂ©bec et de Terre-Neuve. Cette pĂ©riode marquera le dĂ©but de la reconstruction d'une « Nouvelle Acadie » pour le peuple acadien et mĂšnera Ă  la « Renaissance acadienne » au milieu du XIXe siĂšcle avec la crĂ©ation d'institutions et de symboles nationaux[79]. Cette derniĂšre sera motivĂ©e par la publication du poĂšme ÉvangĂ©line : Un conte d'Acadie de l'auteur amĂ©ricain Henry Wadsworth Longfellow en 1847, l'un des premiers jalons dans l'Ă©veil de la conscience collective du peuple acadien[80].

Colonies britanniques des Maritimes

À la suite du traitĂ© de Paris, la colonie de la Nouvelle-Écosse s'agrandit en annexant la colonie de l'Île-Royale (exceptĂ© les Ăźles de la Madeleine, qui rejoignent la colonie de Terre-Neuve) et ce qu'il restait de l'Acadie continentale française[81]. En 1769, la colonie de l'Île-Saint-Jean, rebaptisĂ©e l'Île-du-Prince-Édouard en 1799, est sĂ©parĂ©e de la Nouvelle-Écosse[81]. En 1774, Terre-Neuve perd l'Ăźle d'Anticosti et les Ăźles de la Madeleine, qui sont transfĂ©rĂ©es Ă  la Province de QuĂ©bec[81]. Le territoire Ă  l'ouest de la baie de Fundy se sĂ©pare aussi de la Nouvelle-Écosse en 1784 et devient la colonie du Nouveau-Brunswick et ce, pour mieux accueillir les loyalistes amĂ©ricains[81]. Au mĂȘme moment, l'Ăźle du Cap-Breton, l'ancienne Ăźle Royale française, devient une colonie britannique indĂ©pendante, mais rĂ©intĂšgre la Nouvelle-Écosse en 1820[81].

Province de QuĂ©bec (1763–1791)

La province de Québec sous le régime britannique.

AprĂšs la conquĂȘte anglaise en AmĂ©rique et la fin de la Guerre de Sept Ans en Europe, la Nouvelle-France disparaĂźt complĂštement et donne place Ă  l'Empire britannique. Par la Proclamation royale faite en 1763 sous commission du roi George III, le Canada change de nom et devient la Province of Quebec ; le premier gouvernement civil y est instituĂ© avec un gouverneur gĂ©nĂ©ral Ă  sa tĂȘte reprenant le rĂŽle du gouverneur et de l'intendant de la Nouvelle-France. De façon similaire au gouvernement de la Nouvelle-France, le gouverneur gĂ©nĂ©ral est placĂ© sous l'autoritĂ© de la Couronne britannique par l'intermĂ©diaire du Bureau colonial (Colonial Office). De plus, le territoire est limitĂ© Ă  la base de peuplement de la vallĂ©e du fleuve Saint-Laurent. Au cours de la pĂ©riode, la Nouvelle-Écosse s'Ă©tendra sur la quasi-totalitĂ© du territoire de l'Acadie jusqu'en 1784, les colonies de l'Île-du-Prince-Édouard et de l'Île du Cap-Breton seront crĂ©Ă©es, et l'on verra s'agrandir les frontiĂšres de la Terre de Rupert.

De 1763 à 1766, les Amérindiens outaouais se soulÚvent contre les Britanniques, ce qui est connu aujourd'hui comme étant la rébellion de Pontiac. Au cours de cette derniÚre, les soldats anglais amorcent une guerre biologique auprÚs de la population autochtone en distribuant des couvertures infectées par le virus de la variole dans les forts amérindiens.

Dans la Province de QuĂ©bec, les droits des citoyens canadiens-français sont rĂ©duits malgrĂ© l'entente de capitulation de la ville de MontrĂ©al. Les institutions canadiennes sont abolies, alors que des institutions et des cours de justice britanniques sont implantĂ©es graduellement. Par consĂ©quent, les Canadiens français ne peuvent exercer leur religion – ainsi le serment du Test est obligatoire pour toute personne voulant occuper une charge civile - et l'utilisation de la Coutume de Paris (droit coutumier originaire du Nord de la France) est remplacĂ©e par la Common law, droit coutumier britannique.

DĂšs 1763, deux grands mouvements politiques font surface : le mouvement de restauration oĂč les Canadiens français demandent la protection et la reconnaissance de leurs droits civils et religieux, et le mouvement de rĂ©forme chez les marchands britanniques venus s'installer dans la colonie oĂč l'on demande l'implantation immĂ©diate des institutions britanniques telles qu'une chambre d'assemblĂ©e lĂ©gislative. Devant les menaces d'insurrection dans la province de QuĂ©bec, sous la pression de l'Église catholique romaine et pour des raisons pratiques, Londres proclame finalement l'Acte de QuĂ©bec en 1774 sous les recommandations du gouverneur Guy Carleton. Ce nouvel acte Ă©largit les frontiĂšres de la colonie en incluant les territoires de l'Ontario actuel et de la vallĂ©e de l'Ohio. De plus, l'Acte de QuĂ©bec redonne aux Canadiens français certains privilĂšges tels que la conservation du rĂ©gime seigneurial ainsi que le droit de pratiquer la religion catholique et d'utiliser la Coutume de Paris pour rĂ©gir le commerce et les rapports civils. Le serment du test est aboli, mais le droit criminel et pĂ©nal britannique est toutefois maintenu. De plus, on interdit aux Canadiens de rĂ©tablir les liens avec la mĂšre patrie.

À la bataille de QuĂ©bec de 1775, les AmĂ©ricains attaquent les Britanniques basĂ©s Ă  QuĂ©bec et tentent vainement de s'emparer de la ville afin de soulever les Canadiens français contre la Grande-Bretagne et de gagner leur soutien dans la quĂȘte de l'indĂ©pendance des États-Unis. MalgrĂ© cette dĂ©faite, la ville de MontrĂ©al et les forts de la riviĂšre Richelieu sont cependant contraints Ă  la reddition. Le CongrĂšs continental, assemblĂ©e lĂ©gislative commune des treize colonies de la Nouvelle-Angleterre, avait tentĂ© Ă  deux reprises de recruter les Canadiens français, mais la majoritĂ© de ces derniers dĂ©cidĂšrent de demeurer neutres de l'avis du clergĂ© catholique. Les forces rĂ©volutionnaires se retirent ensuite, seule la baie d'Hudson est attaquĂ©e en 1782 (par le français Jean-François de La PĂ©rouse).

Bien que le mouvement de rĂ©forme ait fait relĂąche pendant la pĂ©riode de la guerre d'indĂ©pendance des États-Unis, il revient en force aprĂšs la signature du traitĂ© de Paris de 1783 qui met fin Ă  la guerre. Ce mouvement de protestation est d'autant plus amplifiĂ© lorsque prĂšs de 50 000 loyalistes de l'Empire Uni immigrent dans les colonies de la province de QuĂ©bec, de la Nouvelle-Écosse, de l'Île-du-Prince-Édouard et de Terre-Neuve afin de rester fidĂšles Ă  la Couronne britannique. Un projet de constitution parlementaire sera Ă©tabli et mĂšnera Ă  l'Ă©tablissement d'une assemblĂ©e lĂ©gislative en 1791.

D'autre part, les territoires conservĂ©s par l'Empire britannique en AmĂ©rique du Nord aprĂšs la guerre d'indĂ©pendance amĂ©ricaine, comprenant l'ensemble des Loyalistes s'y rĂ©fugiant, seront dorĂ©navant connus comme constituant l'AmĂ©rique du Nord britannique. La majeure partie des Loyalistes s'installeront dans l'ouest de la province de QuĂ©bec, le long du lac Ontario et de l'archipel des Mille-Îles, fondant entre autres les villes actuelles de Belleville, de Brockville et de Cornwall, tout en peuplant davantage le site de la ville de Kingston. Cependant, plus Ă  l'est, comme les Loyalistes ne sont guĂšre les bienvenus en Nouvelle-Écosse, la partie occidentale de celle-ci se dĂ©tache afin de former une nouvelle colonie, le Nouveau-Brunswick, qui les accueille en 1784. Les Loyalistes s'installeront notamment sur les sites acadiens des villes actuelles de Fredericton et de Saint-Jean. En outre, avec le dĂ©but de la ConquĂȘte de l'Ouest et la cession des territoires du sud au pays nouvellement formĂ© des États-Unis par le Royaume-Uni, la province de QuĂ©bec est contrainte Ă  rĂ©duire les limites de son territoire. Ainsi, elle perd la vallĂ©e de l'Ohio, et les nouvelles frontiĂšres du sud sont dĂ©finies par les barriĂšres naturelles que sont les Grands Lacs et la riviĂšre Niagara.

Haut-Canada et Bas-Canada (1791–1840)

Afin d'accommoder les loyalistes anglophones qui se sont rĂ©fugiĂ©s dans l'ouest de la province de QuĂ©bec, cette derniĂšre est divisĂ©e par l'Acte constitutionnel de 1791 en deux colonies distinctes, le Haut-Canada et le Bas-Canada. Le Haut-Canada correspond Ă  l'Ontario actuel, majoritairement composĂ© des Loyalistes de l'Empire Uni issus de la guerre d'IndĂ©pendance amĂ©ricaine. Le Bas-Canada correspond au QuĂ©bec actuel, et on y retrouve une majoritĂ© de francophones nommĂ©s « les Canadiens français ». Comme toutes autres colonies, le Haut-Canada a son lieutenant-gouverneur nommĂ© par le gouverneur gĂ©nĂ©ral. Afin de protĂ©ger la capitale des attaques amĂ©ricaines, les Ă©difices lĂ©gislatifs du Haut-Canada (en) dĂ©mĂ©nageront de Newark (Niagara-on-the-Lake) Ă  York (Toronto) lors du mandat de John Graves Simcoe, alors que ce dernier fondera London en 1793 pour aussi en faire la capitale, mais en vain. Le Bas-Canada est, quant Ă  lui, dirigĂ© par le gouverneur gĂ©nĂ©ral lui-mĂȘme siĂ©geant Ă  QuĂ©bec, capitale de l'AmĂ©rique du Nord britannique.

DĂ©bat sur les langues tenu lors du premier Parlement du Bas-Canada le 21 janvier 1793 - demi-portion du tableau peint par Charles Huot entre 1910–1913, dont la toile est aujourd'hui affichĂ©e dans la salle de l'AssemblĂ©e nationale du QuĂ©bec.

Bien que chaque colonie soit thĂ©oriquement une dĂ©mocratie ayant son AssemblĂ©e lĂ©gislative Ă©lue par la population - la Chambre d'assemblĂ©e du Bas-Canada et la Chambre d'assemblĂ©e du Haut-Canada (en) - cette derniĂšre ne possĂšde aucun pouvoir rĂ©el. Le rĂ©gime d'État est une monarchie dont la Couronne est Ă  Londres et dont la reprĂ©sentation se fait par l'intermĂ©diaire du gouverneur gĂ©nĂ©ral et du lieutenant-gouverneur. De plus, contrairement au Haut-Canada oĂč tous les membres de la lĂ©gislature (incluant le Conseil lĂ©gislatif du Haut-Canada (en)) sont anglais - l'acte constitutionnel crĂ©e le Conseil lĂ©gislatif du Bas-Canada dont les membres sont non Ă©lus et nommĂ©s par le gouverneur gĂ©nĂ©ral. Cette disposition a donc pour effet de crĂ©er un systĂšme bicamĂ©ral Ă  deux chambres lĂ©gislatives, oĂč le Conseil lĂ©gislatif a pour rĂŽle de contrebalancer et de contrĂŽler le pouvoir lĂ©gislatif donnĂ© Ă  la majoritĂ© canadienne-française du Bas-Canada via le systĂšme dĂ©mocratique et ce, en nommant des pairs britanniques.

De plus, le gouvernement des deux colonies est composĂ© du Conseil exĂ©cutif du Bas-Canada et du Conseil exĂ©cutif du Haut-Canada (en) dont les conseillers sont nommĂ©s par le gouverneur gĂ©nĂ©ral au Bas-Canada et par le lieutenant-gouverneur au Haut-Canada. Cette situation mĂšnera donc la politique gouvernementale haut et bas-canadienne Ă  une forme de ploutocratie tout au long de l'existence des deux Canadas. De plus, dans les deux colonies, le poste de secrĂ©taire provincial (provincial secretary) est crĂ©Ă© au sein de chacun des Conseils exĂ©cutifs. Il est placĂ© sous l'autoritĂ© du gouverneur gĂ©nĂ©ral et du lieutenant-gouverneur. Le secrĂ©taire provincial de chaque colonie dĂ©tiendra un rĂŽle similaire Ă  celui de premier ministre avant l'Ă©mergence du gouvernement responsable en 1848 et sera notamment chargĂ© des communications entre les gouvernements colonial et impĂ©rial. La Clique du ChĂąteau, nom donnĂ© au gouvernement bas-canadien, sera composĂ©e des gens de l'Ă©lite anglophone montrĂ©alaise, dont les figures les plus prĂ©Ă©minentes seront sans doute John Molson et James McGill, afin de ne servir que les intĂ©rĂȘts commerciaux et autres d'un petit groupe de personnes de la haute sociĂ©tĂ© anglaise. Alors qu'au Haut-Canada, le Family Compact (Pacte de Famille) mĂšnera une politique monarchiste et ultra-conservatrice, dont le but sera d'Ă©tablir le modĂšle britannique, de paralyser les Canadiens français et d'abolir le catholicisme. L'Ă©vĂȘque anglican John Strachan en sera la figure la plus notable et verra son influence grandir aprĂšs la Guerre de 1812. Ainsi, deux dĂ©cennies aprĂšs la crĂ©ation des deux Canadas, le Canada joue un rĂŽle significatif lors de la Guerre de 1812 au cours de laquelle le Royaume-Uni tente vainement de reconquĂ©rir le territoire des États-Unis. Il se dĂ©marque, entre autres, lors de la bataille de Queenston Heights au dĂ©barquement amĂ©ricain sur la riviĂšre Niagara, de la bataille de York oĂč la ville est acculĂ©e Ă  la capitulation, de la bataille de la riviĂšre Thames oĂč les forces britanniques tentent de freiner l'avance des AmĂ©ricains passĂ©s par Windsor, et de la bataille de ChĂąteauguay au cours de laquelle les Canadiens français sĂšment des embĂ»ches aux AmĂ©ricains, lesquels tentent sans succĂšs de prendre la ville de MontrĂ©al afin de couper l'approvisionnement du Haut-Canada[82] - [83]. La dĂ©fense du Canada lui vaut d'importants avantages Ă  long terme, notamment quant Ă  la crĂ©ation d'un sentiment d'unitĂ© et de nationalisme au sein de la population de l'AmĂ©rique du Nord britannique. Une immigration massive de la Grande-Bretagne et de l'Irlande vers le Canada se fait sentir en 1815, oĂč les immigrants s'installent notamment sur la pĂ©ninsule du Niagara et dans les environs d'Hamilton joignant ainsi les Loyalistes arrivĂ©s en 1784. En cette mĂȘme annĂ©e, la ville de Drummondville est fondĂ©e Ă  mi-chemin entre Trois-RiviĂšres et la ville de Sherbrooke (peuplĂ©e en 1793 par les Loyalistes) afin d'Ă©tablir un poste de surveillance sur la riviĂšre Saint-François, laquelle donne un accĂšs maritime direct du fleuve Saint-Laurent aux États-Unis. Une sĂ©rie d'accords mĂšneront ensuite Ă  de longues pĂ©riodes de paix entre le Canada et les États-Unis, n'Ă©tant interrompus que par de brefs raids opĂ©rĂ©s par des insurgĂ©s politiques, les Fenians (AmĂ©ricains d'origine irlandaise), de 1866 Ă  1871 contre les autoritĂ©s britanniques. Ces derniers seront notamment soutenus par l'homme politique canadien Thomas D'Arcy McGee, mais celui-ci modĂ©rera ses propos avant l'invasion fĂ©nienne Ă  la bataille de Ridgeway sur la pĂ©ninsule du Niagara en 1866.

Aux alentours du site de la ville de Saint-Boniface (annexĂ©e plus tard Ă  la ville de Winnipeg), laquelle est fondĂ©e en 1818 et peuplĂ©e par les MĂ©tis aux abords de la riviĂšre Rouge, le Canada assiste en 1816 Ă  la bataille des sept chĂȘnes. Cette derniĂšre met en scĂšne deux compagnies rivales de traite de fourrure, la Compagnie de la Baie d'Hudson et la Compagnie du Nord-Ouest, dont le dessein — qui se solde par une victoire — est la prise de contrĂŽle des provisions de fourrure du Fort Douglas par la Compagnie de la Baie d'Hudson. En 1822, un projet d'union lĂ©gislative des deux Canadas est soumis au Parlement de Londres par Lord Henri Bathurst, alors secrĂ©taire d'État pour les colonies britanniques, Secretary of State for the Colonies. Cette disposition a pour effet de crĂ©er une minoritĂ© francophone avec la majoritĂ© canadienne-française du Bas-Canada. Des reprĂ©sentants bas-canadien, dont Louis-Joseph Papineau, se rendent Ă  Londres en 1823 afin de dĂ©montrer l'opposition massive du Bas-Canada. Le projet est finalement abandonnĂ© en cette mĂȘme annĂ©e. Les reprĂ©sentants du Parti patriote (fondĂ© par les Canadiens français au dĂ©but du XIXe siĂšcle avec la dĂ©nomination « Parti canadien ») dĂ©posent des pĂ©titions en 1828 Ă  la Chambre des Communes de Londres, dont les principaux intĂ©ressĂ©s se plaignent des actes arbitraires et illĂ©gaux du gouverneur gĂ©nĂ©ral George Ramsay Ă  l'endroit des francophones. Ce dernier est dĂ©mis de ses fonctions en cette mĂȘme annĂ©e.

L'Assemblée des six-comtés, telle que dessinée par Charles Alexander Smith en 1890.

Les tentatives avortĂ©es de rĂ©forme constitutionnelle, l'absence de pouvoir rĂ©ellement lĂ©gifĂ©rĂ© - le nĂ©potisme gouvernemental, les difficultĂ©s sociales et le sentiment de minorisation des francophones mĂšnent les Patriotes canadiens, dirigĂ©s par Louis-Joseph Papineau et insatisfaits de leur position de faiblesse, Ă  envoyer 92 rĂ©solutions Ă  Londres en 1834 exigeant plus de pouvoirs dĂ©mocratiques pour le Parlement du Bas-Canada. En 1835, le gouverneur Lord Gosford met sur pied la « commission royale d'enquĂȘte sur toutes les peines affectant les sujets de Sa MajestĂ© dans le Bas-Canada ». Cette commission mĂšne aux 10 rĂ©solutions de Russell en 1837, lesquelles incarnent le refus catĂ©gorique de Londres et le rejet de l'ensemble des demandes et permettent mĂȘme au gouvernement colonial d'outrepasser l'autoritĂ© budgĂ©taire de la Chambre d'assemblĂ©e du Bas-Canada. Le Parti patriote change de stratĂ©gie Ă  la suite de ce refus et mĂšne plusieurs assemblĂ©es de citoyens, dont les assemblĂ©es de Saint-Ours, de Saint-Laurent, de Saint-Marc et de Stanbridge Station, en plus de l'AssemblĂ©e des six-comtĂ©s oĂč la Colonne de la libertĂ© est Ă©rigĂ©e. Au cours de cette derniĂšre assemblĂ©e tout comme dans les prĂ©cĂ©dentes, les citoyens soutiennent l'idĂ©e des droits de l'homme, de la lutte constitutionnelle, du boycott Ă©conomique et commercial et approuvent l'organisation paramilitaire des jeunes Patriotes, la SociĂ©tĂ© des Fils de la LibertĂ©. Alors rĂ©fugiĂ©s au Bas-Canada, plusieurs Acadiens participent aux assemblĂ©es de citoyens et soutiennent les Patriotes; leur apport sera d'ailleurs commĂ©morĂ© en 2002 par une promenade et un monument en leur hommage dans la ville de QuĂ©bec[84] - [85]. De plus, certains AmĂ©ricains, dont les frĂšres Robert Nelson et Wolfred Nelson et certains Français recrutĂ©s par les États-Unis, dont Charles Hindenlang, se rangent du cĂŽtĂ© des Patriotes et appuient l'assemblĂ©e, laquelle mĂšnera Ă  la guerre civile du Bas-Canada en 1837, communĂ©ment appelĂ©e la RĂ©bellion des Patriotes. En 1838, la dĂ©claration d'indĂ©pendance du Bas-Canada[86], Ă©crite par Robert Nelson alors retournĂ© aux États-Unis avec ses partisans, promulgue la sĂ©paration de l'Église et de l'État, puis mĂšne Ă  la crĂ©ation de la rĂ©publique du Bas-Canada. Cette volontĂ© d'autonomie et cette rĂ©volution sont toutefois violemment rĂ©primĂ©es par l'armĂ©e britannique et mĂšnent Ă  une sĂ©rie de conflits dont la bataille de Saint-Denis, la bataille de Saint-Charles et la bataille de Saint-Eustache. De plus, au cours de la RĂ©bellion, les Iroquois des rĂ©gions de Kahnawake et de Kanesatake dĂ©clarent leur neutralitĂ© face au conflit, mais collaborent tout de mĂȘme avec les autoritĂ©s britanniques. Plusieurs villages de la MontĂ©rĂ©gie sont incendiĂ©s et pillĂ©s, et des Patriotes sont pendus en 1839, dont François-Marie-Thomas Chevalier de Lorimier, sur le futur site de la prison Parthenais Ă  MontrĂ©al. Certains iront en appeler au gĂ©nocide du Bas-Canada - rappelant celui des populations autochtones de 1763 Ă  1766 – qui durera jusqu'Ă  ce que la politique d'Ă©radication linguistique et culturelle entre en vigueur en 1840 via l'Acte d'Union[87] - [88] - [89]. De plus, des centaines de familles canadiennes-françaises actuelles sont touchĂ©es par la dĂ©portation de plusieurs Patriotes[90]. Ces derniers sont notamment exilĂ©s en Australie, colonie pĂ©nitentiaire, alors que d'autres doivent s'enfuir aux États-Unis.

La RĂ©bellion du Haut-Canada menĂ©e contre l'empire britannique est quant Ă  elle de plus courte durĂ©e, et n'a pas d'incidence directe. Comme au Bas-Canada, elle a pour but de rĂ©former le systĂšme dĂ©mocratique en introduisant la responsabilitĂ© ministĂ©rielle. Elle est le fruit de l'insurrection des Écossais, menĂ©e par William Lyon Mackenzie et son Parti rĂ©formiste, et qui mĂšne aussi Ă  une dĂ©claration d'indĂ©pendance, celle de la rĂ©publique du Canada. Les rĂ©volutionnaires fuient Toronto et vont Ă©tablir le nouveau gouvernement de la rĂ©publique sur l'Ăźle Navy sur la riviĂšre Niagara. Cependant, aprĂšs avoir Ă©tĂ© forcĂ©s de quitter l'Ăźle par la Royal Navy, ils traversent la frontiĂšre, lĂ  oĂč les autoritĂ©s amĂ©ricaines les capturent et les font prisonniers pour violation des lois de neutralitĂ© entre les États-Unis et l'empire britannique.

En 1838-1839, le Canada assiste en plus Ă  un conflit de frontiĂšre lors de la guerre Aroostook qui oppose les Britanniques aux AmĂ©ricains dans la rĂ©gion acadienne chevauchant le nord-est de l'État du Maine (ComtĂ© d'Aroostook), l'est du Bas-Canada (MRC de TĂ©miscouata) et le nord-ouest de la colonie du Nouveau-Brunswick (comtĂ© de Madawaska), dont le centre est la ville actuelle d'Edmundston[91]. En 1842, une entente entre les États-Unis et le Royaume-Uni, le traitĂ© Webster-Ashburton, divise la rĂ©gion selon les trois frontiĂšres connues aujourd'hui. Cette rĂ©gion, communĂ©ment appelĂ©e la rĂ©publique du Madawaska, est composĂ©e d'une population majoritairement francophone de descendance acadienne, dont les habitants sont connus sous le nom de « Brayons », contrairement aux Acadiens des autres rĂ©gions qui ont conservĂ© la mĂȘme dĂ©nomination.

Province du Canada (1840-1867)

Structure du pouvoir au sein du Canada-Uni.

À la suite de l'Ă©chec des RĂ©bellions de 1837, la reine Victoria sanctionne la crĂ©ation d'un conseil spĂ©cial pour administrer le Bas-Canada et donne en 1839 Ă  John Lambton, Lord Durham, la tĂąche d'Ă©tudier la situation politique des deux Canadas. Le rapport sur les affaires de l'AmĂ©rique du Nord britannique (rapport Durham) traduit les principales recommandations de ce dernier. Celles-ci sont la rĂ©unification des deux colonies (ce qui permettrait de rĂ©duire la grande dette du Haut-Canada en la rĂ©partissant sur tout le territoire) et la prĂ©sence plus importante de la culture britannique auprĂšs des francophones, afin de les y noyer et de les assimiler, car ils sont considĂ©rĂ©s comme sans culture, sans histoire, sans patrie et sans littĂ©rature. C'est ainsi que l'Acte d'Union de 1840 fusionne les deux Canadas en une seule colonie quasi-fĂ©dĂ©rale, la province du Canada, communĂ©ment appelĂ©e le Canada-Uni, abrogeant une partie des droits octroyĂ©s aux Canadiens français par l'Acte de QuĂ©bec de 1774. En outre, l'Acte d'Union a pour consĂ©quence de fusionner les dettes du Haut et Bas-Canada, afin de former une seule et unique dette publique. Ainsi, l'AssemblĂ©e lĂ©gislative de la province du Canada est dorĂ©navant l'organe qui dirige thĂ©oriquement la colonie. Son siĂšge sera alternativement Kingston, MontrĂ©al, Toronto et QuĂ©bec, mais s'installe dĂ©finitivement Ă  Ottawa en 1866. La structure politique de la province du Canada comprend deux premiers ministres, qui agissent en tant que conseillers auprĂšs du gouverneur gĂ©nĂ©ral pour chacune des deux rĂ©gions dĂ©signĂ©es en tant que Canada-Est et Canada-Ouest, lesquelles reprennent les mĂȘmes limites que le Bas-Canada et le Haut-Canada respectivement. Le rĂŽle de premier ministre du Canada-Uni est encore prĂ©sent aujourd'hui, en ce sens qu'il est l'ancĂȘtre du rĂŽle de lieutenant du QuĂ©bec, oĂč une personnalitĂ© politique fĂ©dĂ©rale agit en tant que conseiller principal auprĂšs de son parti sur des sujets spĂ©cifiques au QuĂ©bec.

À l'AssemblĂ©e lĂ©gislative, le Parti Tory ou parti conservateur anglais (incarnĂ© au sein du Family Compact et de la Clique du ChĂąteau), perdra peu Ă  peu de son influence jusqu'en 1848. Cette annĂ©e-lĂ , on voit apparaĂźtre l'instauration du premier gouvernement responsable du Canada, Ă  la suite de l'alliance entre Sir Louis-Hippolyte Lafontaine et Robert Baldwin, tous deux premiers ministres du Canada-Est et du Canada-Ouest respectivement.

De plus, en cette mĂȘme annĂ©e 1848, l'Institut canadien de QuĂ©bec est fondĂ© avec pour mission la promotion de la culture francophone afin de contrecarrer l'influence grandissante de la culture britannique. Des auteurs tels que François-Xavier Garneau Ă©criront plusieurs Ɠuvres qui perpĂ©tueront l'histoire des Canadiens français au fil des ans[92]. Depuis l'Ă©chec de la RĂ©bellion des Patriotes, les hommes politiques canadiens-français, dont George-Étienne Cartier, tentent en outre de continuellement nĂ©gocier avec le gouvernement britannique afin de retrouver leur province et leurs pouvoirs lĂ©gislatifs.

D'autre part, dĂšs la fin de la premiĂšre moitiĂ© du XIXe siĂšcle, la rĂ©volution industrielle fait son apparition au Canada, tout comme dans le reste de l'Empire britannique. Les riches familles anglaises du Canada s'Ă©tabliront notamment dans la ville de MontrĂ©al (capitale financiĂšre) et fonderont certaines des plus grandes entreprises canadiennes actuelles avec des Canadiens anglais aux postes de contremaĂźtres et des Canadiens français comme ouvriers. Pendant plus d'un siĂšcle, la grande majoritĂ© des Canadiens français vivra repliĂ©e sur elle-mĂȘme, rĂ©signĂ©e Ă  son sort dans la pauvretĂ©, et sera acculĂ©e aux rĂ©gions rurales, oĂč l'Église catholique jouera un rĂŽle politique ultramontain prĂ©pondĂ©rant dans le maintien de la cohĂ©sion et dans le soutien Ă  la sociĂ©tĂ© canadienne-française[93]. Ainsi, face Ă  la croissance de l'immigration britannique au Canada, l'Église catholique tente notamment de contrer l'effet de minorisation des francophones en encourageant la natalitĂ©, ce qui est connu aujourd'hui comme Ă©tant la revanche des berceaux. Ce phĂ©nomĂšne perdurera jusqu'Ă  la fin des annĂ©es 1950, lors de la RĂ©volution tranquille et de la laĂŻcisation de l'État. Au cours de cette pĂ©riode, l'on assistera au dĂ©tachement de l'Église par les baby-boomers. Ces derniers se soulĂšveront contre ce qui sera perçu comme Ă©tant les abus de l'Église survenus lors de la Grande Noirceur au QuĂ©bec, de 1944 Ă  1959.

Avec l'avĂšnement du gouvernement responsable, on assiste Ă  la fondation de nombreux partis politiques et, par le fait mĂȘme, Ă  la crĂ©ation d'un schĂ©ma rudimentaire dĂ©crivant les rouages de la scĂšne politique canadienne actuelle. Ainsi, le Parti rouge est fondĂ© au Canada-Est en 1848 par Antoine-AimĂ© Dorion en reprenant l'idĂ©ologie du Parti patriote de Louis-Joseph Papineau (Ă  l'origine du Parti libĂ©ral du QuĂ©bec). Étienne-Paschal TachĂ© viendra quant Ă  lui Ă©quilibrer la politique avec la crĂ©ation du Parti bleu selon les idĂ©es plus modĂ©rĂ©es de Louis-Hippolyte Lafontaine, lequel parti deviendra plus tard le Parti conservateur du QuĂ©bec et l'Union nationale, pour finalement s'Ă©teindre lors de la montĂ©e du mouvement souverainiste quĂ©bĂ©cois dans les annĂ©es 1960. Au Canada-Ouest, le parti libĂ©ral-conservateur sera fondĂ© en 1854 par John Alexander Macdonald aprĂšs la coalition du Parti rĂ©formiste (formĂ© au cours des annĂ©es 1830 en dĂ©fenseur de la rĂ©bellion haut-canadienne, pour devenir aujourd'hui le Parti libĂ©ral de l'Ontario) de Robert Baldwin et William Lyon Mackenzie, et du Parti Tory (aujourd'hui le Parti progressiste-conservateur de l'Ontario). AprĂšs une gamme de fusions de partis politiques au fil des ans, ce nouveau parti mĂšnera au Parti conservateur du Canada en 2003, au sein duquel se retrouveront les Red Tory et les Blue Tory - respectivement les partisans du progressisme et du conservatisme socio-Ă©conomique. George Brown fondera quant Ă  lui les Clear Grits (ancĂȘtre du Parti libĂ©ral du Canada et considĂ©rĂ© comme Ă©tant plus progressiste), Ă  mĂȘme les membres plus radicaux de la faction rĂ©formiste du Parti rĂ©formiste, en prĂŽnant la Rep by Pop (principe de la dĂ©mocratie reprĂ©sentative oĂč les dĂ©putĂ©s sont Ă©lus au prorata de la population), et donc la minorisation des Canadiens français Ă  l'assemblĂ©e lĂ©gislative du Canada-Uni. Ce parti sera perçu comme privilĂ©giant des politiques anti-francophones, Ă©tant donnĂ© le principe dĂ©fendu de la reprĂ©sentation selon la population, et la majoritĂ© anglaise qui existe dans l'ensemble du Canada-Uni.

Alors que le Canada Uni est au bord d'une guerre civile au dĂ©but des annĂ©es 1860 et que la guerre de SĂ©cession des États-Unis fait rage, ayant Ă©tĂ© renversĂ© par les partis d'opposition Ă  la suite de son alliance avec le Parti rouge pour cause de sĂ©cularisme anticlĂ©rical, les Clear Grits de George Brown s'associent en 1864 avec les partis de John Alexander Macdonald (Parti libĂ©ral conservateur) et de George-Étienne Cartier (Parti bleu), lesquels forment la coalition Macdonald-Cartier. Les Clear Grits irlandais feront cependant volte-face et appuieront le Parti rĂ©formiste de William Lyon Mackenzie. Ainsi, le gouvernement de coalition sera formĂ© et mĂšnera Ă  la crĂ©ation de la ConfĂ©dĂ©ration en 1867 et ce, notamment, dans le but de se prĂ©munir des contrecoups de la guerre civile amĂ©ricaine au Canada.

AprĂšs que les États-Unis et le Royaume-Uni se furent entendus en 1846 pour retenir le 49e parallĂšle nord comme frontiĂšre sĂ©parant les États-Unis de l'Ouest de l'AmĂ©rique du Nord britannique, le gouvernement de Grande-Bretagne signa avec les États-Unis un accord de libre-Ă©change pour le Canada-Uni en 1854. Le TraitĂ© de rĂ©ciprocitĂ© canado-amĂ©ricain permit un regain dans l'Ă©conomie en chute libre de la Province of Canada. Cet accord prendra cependant fin en 1866, et l'Ă©conomie du Canada-Uni retombera Ă  la dĂ©rive.

Le gouvernement du Royaume-Uni crĂ©a la colonie de l'Île de Vancouver en 1849 et, en 1858 la colonie de la Colombie-Britannique lors de la ruĂ©e vers l'or dans le canyon du Fraser.. DĂšs la fin des annĂ©es 1850, les dirigeants canadiens entamĂšrent une sĂ©rie d'explorations vers l'Ouest, menĂ©es entre autres par George Dawson et Joseph Burr Tyrrell, avec l'intention de prendre le contrĂŽle de la Terre de Rupert ainsi que de la rĂ©gion Arctique. Le Territoire du Nord-Ouest et le Territoire Stikine virent le jour en reprenant certains emplacements de la Terre de Rupert. La population canadienne crĂ»t rapidement grĂące Ă  un taux de natalitĂ© Ă©levĂ© ; l'immigration massive de l'Europe vint contrer l'effet de l'Ă©migration vers les États-Unis. En effet, dĂšs les annĂ©es 1840 et jusqu'Ă  la Grande DĂ©pression de 1929, plusieurs Canadiens français migreront dans les États de la Nouvelle-Angleterre (nord-est amĂ©ricain) afin de fuir l'oppression anglaise et Ă  la recherche de sĂ©curitĂ© financiĂšre. Cet exode massif sera connu comme Ă©tant la « Grande HĂ©morragie »[94] Au dĂ©but du XXe siĂšcle, plusieurs de ces Franco-AmĂ©ricains reviendront au Canada et s'installeront dans les provinces de l'Ouest canadien[95]. De plus, durant ces annĂ©es, plusieurs francophones iront s'Ă©tablir dans le Canada-Ouest et peupleront les rĂ©gions francophones actuelles du nord et de l'est de l'Ontario, bien que la colonisation française Ă©tait dĂ©jĂ  prĂ©sente au temps de la Nouvelle-France dans les rĂ©gions du sud de l'Ontario actuel[96].

Changement important Ă  la fin de la pĂ©riode prĂ©-ConfĂ©dĂ©ration, comme le gouvernement est maintenant imputable Ă  la population, l'AssemblĂ©e lĂ©gislative du Canada-Est, majoritairement francophone, abolit le droit coutumier et introduit le code civil du Bas-Canada en 1866 Ă  l'instar du Code NapolĂ©on en France, afin de rĂ©gir les affaires civiles. Ce nouveau code de loi connaĂźtra une premiĂšre rĂ©forme en 1980 pour ensuite ĂȘtre rĂ©formĂ© complĂštement en 1991 et donner le Code civil du QuĂ©bec. De plus, au cours de cette pĂ©riode, la province du Canada connaĂźt une pĂ©riode d'immigration massive provenant du sud des États-Unis Ă  la suite de la guerre de SĂ©cession. Les immigrants amĂ©ricains s'Ă©tablissent principalement dans le sud du territoire quĂ©bĂ©cois, peuplant ainsi davantage la rĂ©gion des Cantons-de-l'Est qui fut crĂ©Ă©e lorsque les Loyalistes de l'Empire-Uni s'y rĂ©fugiĂšrent aprĂšs la guerre d'indĂ©pendance des États-Unis. Puis, chevauchant la fin du rĂ©gime du Canada-Uni et le dĂ©but de la ConfĂ©dĂ©ration, on assiste Ă  une recrudescence du dĂ©veloppement de la rĂ©gion des Laurentides, lorsque l'Ă©vĂȘque Ignace Bourget concĂšde la paroisse de Saint-JĂ©rĂŽme Ă  François-Xavier-Antoine Labelle.

De la Confédération aux guerres mondiales (1867-1945)

Sir John A. Macdonald, PÚre de la Confédération et premier premier ministre du Canada sous la Constitution de 1867.
Évolution du Canada : du dominion jusqu'à aujourd'hui (provinces en rose et territoires en jaune).

Par suite de la coalition[97] lors de la ConfĂ©rence de Charlottetown[98] et de la ConfĂ©rence de QuĂ©bec[99] en 1864, ainsi que de la ConfĂ©rence de Londres[100] en 1866, les PĂšres de la ConfĂ©dĂ©ration[101] entreprennent d'unifier les colonies du Canada-Uni, de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick. Le 1er juillet 1867, l'Acte de l'AmĂ©rique du Nord britannique[102] (AANB) crĂ©e le Dominion du Canada, avec quatre provinces distinctes : l'Ontario et le QuĂ©bec, issus de la division du Canada-Uni, ainsi que le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse. Le Canada est le premier territoire de l'AmĂ©rique du Nord britannique et de tout l'Empire britannique Ă  s'Ă©lever au statut de dominion.

Le but de cette organisation est de noyer le QuĂ©bec, trĂšs populeux et concentrant les francophones, dans un groupe de petites provinces anglophones avec les mĂȘmes pouvoirs, ainsi que de se protĂ©ger contre les idĂ©es expansionnistes des États-Unis aprĂšs la Guerre civile amĂ©ricaine[103] - [104]. Bien que la formation de la ConfĂ©dĂ©ration entame une certaine forme de processus d'indĂ©pendance, le rĂ©gime d'État demeure monarchique, mais cette monarchie devient constitutionnelle et conserve un gouvernement responsable Ă  rĂ©gime parlementaire.

Étant l'un des PĂšres de la ConfĂ©dĂ©ration, George-Étienne Cartier, homme politique de forte influence au Canada-Est, devient le principal prĂ©curseur de la conservation du fait français dans la confĂ©dĂ©ration canadienne, ainsi que de la protection du rĂ©gime politique que forme l'union fĂ©dĂ©rale. Lors de la ConfĂ©rence de Londres en 1866, ce rĂ©gime fut appelĂ© par les dĂ©lĂ©guĂ©s anglais Ă  ĂȘtre remplacĂ© par une union lĂ©gislative centrale Ă  majoritĂ© anglaise, laquelle aurait supprimĂ© le principe de la distribution des compĂ©tences lĂ©gislatives connu au sein de l'union fĂ©dĂ©rale actuelle et, par le fait mĂȘme, aurait annihilĂ© tous pouvoirs lĂ©gislatifs rĂ©els chez les francophones, Ă©tant donnĂ© la minoritĂ© qui aurait Ă©tĂ© ainsi formĂ©e.

Par la suite, le Canada entreprend de s'agrandir considĂ©rablement en annexant les terres de la plaine situĂ©e entre la province de l'Ontario et la colonie de la Colombie-Britannique. Ce projet se rĂ©alise en 1870 lorsque le pays acquiert le Territoire du Nord-Ouest et la Terre de Rupert, qui sont fusionnĂ©s en Territoires du Nord-Ouest (au pluriel)[105]. Au mĂȘme moment, une petite partie de l'ancienne Terre de Rupert est dĂ©tachĂ©e pour former le Manitoba, qui devient la 5e province du pays[105].

Le Manitoba reprend grosso modo le territoire de la colonie de la RiviĂšre-Rouge, majoritairement habitĂ©e par des peuples autochtones, incluant les MĂ©tis (descendants d'AmĂ©rindiens et de Canadiens français ou parfois d'Écossais), qui vivaient dans une structure politique qui leur Ă©tait propre. Par consĂ©quent, lorsque l'armĂ©e arrive pour prendre possession des terres, certaines tensions dĂ©gĂ©nĂšrent en conflits ouverts, voire Ă  la guerre. Ainsi, une crise politique majeure, la rĂ©bellion de la RiviĂšre-Rouge, est dĂ©clenchĂ©e par le peuple mĂ©tis de la plaine, ce dernier dĂ©sirant conserver autoritĂ© et autonomie sur son territoire. Le gouvernement provisoire mĂ©tis procĂšde Ă  des nĂ©gociations avec le gouvernement canadien, ce qui aboutit Ă  la crĂ©ation de la province du Manitoba et Ă  son entrĂ©e au sein de la ConfĂ©dĂ©ration en juillet 1870. Cependant, les soldats canadiens, dont plusieurs Ă©taient des Orangistes, ont abusĂ© de la population mĂ©tisse. À la suite de ces Ă©vĂ©nements, plusieurs MĂ©tis sont partis plus Ă  l'ouest. Louis Riel, le prĂ©sident du gouvernement provisoire, fut aussi obligĂ© de s'exiler au Montana Ă  cause d'une prime placĂ©e sur sa tĂȘte par le gouvernement ontarien.

AprÚs la grande expansion vers l'ouest de 1870, le gouvernement canadien applique une politique parfois qualifiée aujourd'hui de « racis[te] » et de « génocid[aire] » envers les Amérindiens des plaines, les confinant dans des réserves, procédant à l'assimilation des enfants dans des pensionnats spécialement construits à cet effet, procédant à de nombreuses exécutions et provoquant intentionnellement des famines[106].

En 1871, la colonie de la Colombie-Britannique, laquelle incluait celle de l'Île-de-Vancouver depuis 1866, rejoint la ConfĂ©dĂ©ration pour devenir la 6e province du pays. La colonie de l'Île-du-Prince-Édouard fait de mĂȘme en 1873. De plus, dans un but d'unification et afin d'Ă©tendre l'autoritĂ© canadienne sur l'Ouest, le gouvernement fait construire trois chemins de fer transcontinentaux — plus particuliĂšrement le chemin de fer du Canadien Pacifique — en employant, entre autres, de nombreux immigrants chinois (devenus aujourd'hui les Sino-Canadiens). Cependant, la construction du chemin de fer mĂšne au Scandale du Pacifique en 1873 au cours duquel le premier ministre John Alexander Macdonald est aux prises avec des accusations de corruption.

Le gouvernement encourage les immigrants europĂ©ens Ă  venir dĂ©velopper les Prairies canadiennes et, Ă  cette fin, il adopte la Loi des terres fĂ©dĂ©rales en 1872 et Ă©tablit l'emblĂ©matique Police montĂ©e du Nord-Ouest, aujourd'hui la Gendarmerie royale du Canada (GRC). Alors que de plus en plus d'immigrants se rendent dans la plaine Ă  bord du train transcontinental et que la population de la rĂ©gion s'accroĂźt, certaines des plus grandes villes connues aujourd'hui sont Ă©tablies au courant de la dĂ©cennie 1880, dont Regina, Saskatoon, Calgary et Vancouver, tandis que les villes Ă©tablies plus tĂŽt, comme Winnipeg et Victoria, commencent Ă  prendre de l'ampleur. Par contre, la croissance dĂ©mographique du pays est ralentie par l'Ă©migration vers le sud. En effet, entre 1871 et 1896, presque un quart de la population canadienne quitte le pays pour aller s'Ă©tablir aux États-Unis[107].

La dĂ©cennie 1880 est tĂ©moin d'une nouvelle rĂ©bellion dans les prairies : la rĂ©bellion du Nord-Ouest. À la suite de la rĂ©bellion de la RiviĂšre-Rouge de 1869-1870, plusieurs MĂ©tis s'Ă©taient dĂ©placĂ©s vers l'ouest afin de conserver leur indĂ©pendance. Ils fondĂšrent la colonie de Batoche sur les rives de la riviĂšre Saskatchewan Sud, au nord du site de l'actuelle ville de Saskatoon[108]. Toutefois, avec l'arrivĂ©e des immigrants britanniques qui prirent possession des terres des Prairies dans les annĂ©es 1880 et avec l'imposition du rĂ©gime cadastral anglais de division des terres en cantons par le gouvernement canadien, le peuple mĂ©tis se souleva une seconde fois et mena une rĂ©volte afin d'Ă©tablir un État indĂ©pendant. Louis Riel, revenu de son exil en 1884, dirigea cette tentative avortĂ©e. Au cours de la rĂ©bellion, on assista Ă  une sĂ©rie de conflits ouverts, dont la bataille de Duck Lake, le massacre de Frog Lake, la bataille de Fort Pitt, la bataille de Fish Creek, la bataille de Cut Knife, la bataille de Batoche, la bataille de Frenchman Butte et la bataille de Loon Lake. Le chef mĂ©tis Louis Riel fut finalement capturĂ© et pendu pour trahison en 1885 par les autoritĂ©s canadiennes.

Au tournant du XXe siÚcle, plusieurs régions des Territoires du Nord-Ouest s'en détachent et se font accorder un nouveau statut. En 1897, le Yukon, théùtre de la ruée vers l'or dans la région du Klondike, devient un territoire à part entiÚre. Les provinces de l'Alberta et de la Saskatchewan, quant à elles, sont formées en 1905 à partir de la partie sud-ouest des Territoires du Nord-Ouest.

L'immigration croissante entraĂźne des tensions dans le pays : « Le Canada a une longue histoire de violence motivĂ©e par la haine envers les minoritĂ©s raciales ou ethniques[109]. » Dans cette motivation, les institutions politiques, la presse locale, les dirigeants reconnus et les particuliers canadiens-anglais perpĂ©treront une premiĂšre Ă©meute anti-Chinois en 1887 Ă  Granville (Vancouver), alors qu'une deuxiĂšme Ă©meute de la mĂȘme sorte prendra place en 1907 et sera en plus dirigĂ©e vers les immigrants originaires du Japon. Des agressions similaires se produiront jusque dans les annĂ©es 1970, notamment lors de la Seconde Guerre mondiale, oĂč des membres de la communautĂ© allemande, italienne et japonaise seront arbitrairement internĂ©s dans l'inspiration de l'antisĂ©mitisme nazi. Cependant, en juin 2006, le gouvernement canadien prĂ©sente des excuses officielles et des dĂ©dommagements Ă  la communautĂ© sino-canadienne pour la « taxe d'entrĂ©e imposĂ©e aux immigrants chinois » avec la Loi de l'immigration chinoise de 1923[110]. Toujours au point de vue social, le Canada voit apparaĂźtre le mouvement des suffragettes pour le droit de vote des femmes dĂšs les annĂ©es 1870. Par contre, ce droit n'est octroyĂ© pour la premiĂšre fois qu'en 1916 par les provinces de l'Ouest. L'annĂ©e suivante, le gouvernement fĂ©dĂ©ral fera de mĂȘme, et les provinces centrales et de l'Atlantique ainsi que les territoires suivront par la suite[111].

La création du Nunavut en 1999.

Face Ă  la convoitise des États-Unis sur les Ăźles de l'archipel Arctique, l'explorateur Joseph-ElzĂ©ar Bernier ainsi qu'un groupe de marins canadiens-français de L'Islet-sur-Mer permet au Canada, dĂšs le dĂ©but du XXe siĂšcle, de soutenir sa souverainetĂ© sur une sĂ©rie d'Ăźles situĂ©es au-delĂ  de l'Ăźle de Baffin. La prise de possession effective de la majeure partie de la rĂ©gion arctique par ce groupe d'explorateurs permettra en plus de dĂ©velopper les relations diplomatiques canadiennes avec le peuple inuit[112] - [113]. Toujours au point de vue territorial, au cours des annĂ©es 1920, le Canada est en conflit avec le Dominion de Terre-Neuve, encore indĂ©pendant, concernant la frontiĂšre entre la province de QuĂ©bec et le Labrador. Un jugement du ComitĂ© judiciaire du Conseil privĂ© de Londres tranche finalement la question en faveur de la frontiĂšre rĂ©clamĂ©e par Terre-Neuve en 1927[114] - [56]. Cependant, le QuĂ©bec considĂšre toujours le tracĂ© de cette frontiĂšre comme n'Ă©tant pas dĂ©finitif[115].

À partir de la fin du XIXe siĂšcle, l'exploitation des ressources naturelles permet le dĂ©veloppement de nouvelles parties du pays. On assiste d'abord Ă  la ruĂ©e vers l'or du Klondike, qui mĂšne Ă  la fondation des villes de Dawson City et de Whitehorse ainsi que du territoire du Yukon dans la dĂ©cennie 1890. Donnant suite au commerce de la fourrure dans la rĂ©gion, le dĂ©veloppement de l'Abitibi-TĂ©miscamingue, au QuĂ©bec, se fait sentir Ă  la fin du XIXe siĂšcle et au dĂ©but du XXe siĂšcle avec sa colonisation par les draveurs et son dĂ©veloppement agroforestier ainsi que, dans la pĂ©riode de l'entre-deux-guerres, avec un dĂ©veloppement minier[116]. En effet, on y extrait des mĂ©taux prĂ©cieux, tels que l'argent et l'or, et des minĂ©raux industriels, tels que le cuivre et le zinc[117]. Ainsi, on verra la fondation des villes de la rĂ©gion telles qu'Amos, Rouyn-Noranda et Val-d'Or. Dans la mĂȘme lignĂ©e, la ville de Yellowknife, capitale actuelle des Territoires du Nord-Ouest, sera fondĂ©e au courant des annĂ©es 1930 lors de la dĂ©couverte de mines de diamant et d'or dans la rĂ©gion. Les rĂ©gions les plus au nord des Prairies, notamment celles de l'Alberta et de la Saskatchewan, verront pour leur part une croissance de leur population dĂšs les annĂ©es 1930 avec la dĂ©couverte et l'exploitation des gisements de pĂ©trole dans les sables bitumineux de l'Athabasca. Le nord de la Colombie-Britannique sera quant Ă  lui dĂ©veloppĂ© grĂące Ă  son fort potentiel forestier, alors que le sud de la province le sera grĂące Ă  son climat propice Ă  la culture fruitiĂšre et maraĂźchĂšre, notamment dans la vallĂ©e de l'Okanagan, prĂšs de la ville de Kelowna.

Wilfrid Laurier implique le Canada dans la seconde guerre des Boers.
Des soldats canadiens s'avancent derriĂšre un char d'assaut Ă  la Bataille de la crĂȘte de Vimy en 1917.
Le Montreal Daily Star annonce la fin imminente de la guerre en 1945.

Faisant partie de l'Empire britannique, le Canada est intégré à la seconde guerre des Boers en Afrique du Sud par le premier premier ministre canadien-français Wilfrid Laurier, à la fin du XIXe siÚcle et au début du XXe siÚcle. Dirigés par l'homme politique Henri Bourassa, des groupes de Canadiens français opposés à la tutelle britannique se vouent à la défense de leurs droits en tant que peuple. Ils s'opposeront notamment à l'entrée en guerre du Canada et à la création de forces navales canadiennes sous le drapeau britannique.

DĂšs 1914, le Canada se lance dans la PremiĂšre Guerre mondiale et envoie sur le front ouest (en Belgique, sur la Somme et en Picardie) des divisions composĂ©es principalement de volontaires afin de se battre en tant que contingent national. Les pertes humaines sont si grandes que le premier ministre canadien de l'Ă©poque, Sir Robert Laird Borden, dĂ©crĂšte la conscription en 1917, ce qui entraĂźne la Crise de la conscription au QuĂ©bec. En effet, cette dĂ©cision est extrĂȘmement impopulaire au sein de la population quĂ©bĂ©coise, menant ainsi Ă  une perte de popularitĂ© pour le Parti conservateur du Canada dans la province et Ă©galement Ă  la fameuse grĂšve de QuĂ©bec, souvent passĂ©e sous silence, car faisant Ă©cho Ă  la rĂ©volte du Chemin des dames en France. Lors de l'Ă©meute de QuĂ©bec de 1918, l'armĂ©e tire sur la foule, faisant plusieurs blessĂ©s et quelques morts. Bien que les membres du Parti libĂ©ral du Canada soient profondĂ©ment divisĂ©s sur l'enrĂŽlement obligatoire, ils s'unifient et deviennent le parti dominant sur la scĂšne politique canadienne.

En 1919, le Canada rejoint la SociĂ©tĂ© des Nations de son propre chef et, en 1931, le Statut de Westminster confirme que, dorĂ©navant, aucune loi du Parlement britannique ne s'Ă©tend Ă  l'intĂ©rieur des frontiĂšres du Canada sans son consentement. Dans la mĂȘme pĂ©riode, la Grande DĂ©pression, rĂ©sultat du krach boursier de 1929, affecte les Canadiens de toutes les classes sociales; la popularitĂ© croissante du Parti social dĂ©mocratique du Canada en Alberta et en Saskatchewan dĂ©bouche sur un Ă©tat-providence tel qu'initiĂ© par Tommy Douglas ou, plus tard, par Jean Lesage dans les annĂ©es 1960 au QuĂ©bec. Il devient ainsi l'ancĂȘtre du Nouveau Parti dĂ©mocratique actuel et prĂŽne des politiques plus socialistes et populistes dans le pays.

AprĂšs avoir soutenu l'apaisement avec l'Allemagne Ă  la fin des annĂ©es 1930, le premier ministre libĂ©ral William Lyon Mackenzie King obtient l'approbation du Parlement pour l'entrĂ©e du Canada dans la Seconde Guerre mondiale en 1939, mobilisant ainsi les militaires avant l'invasion de la Pologne par l'Allemagne. Au dĂ©but de la guerre, on avait promis au QuĂ©bec que la participation Ă  ce conflit serait volontaire. Cependant, la conscription est tout de mĂȘme dĂ©crĂ©tĂ©e en 1944, ce qui mĂšne Ă  une nouvelle crise de la conscription. Le maire de MontrĂ©al, Camillien Houde, est mis en prison Ă  la suite de son opposition officielle. Autre sujet de discorde, selon la Constitution canadienne, seules les provinces ont le droit de taxation et d'imposition. Or, pour faire face Ă  l'effort de guerre, le gouvernement fĂ©dĂ©ral capte tous les pouvoirs fiscaux en promettant de les rendre Ă  la fin du conflit. Cette promesse ne fut jamais respectĂ©e, mis Ă  part au QuĂ©bec, qui retrouve la moitiĂ© de son droit d'imposition. L'Ă©conomie canadienne connaĂźt une forte effervescence pendant la guerre, en grande partie grĂące Ă  l'Ă©norme production de matĂ©riel militaire pour le compte du Canada, du Royaume-Uni, de la Chine et de l'Union soviĂ©tique. Le Canada termine la guerre avec l'une des plus grandes armĂ©es du monde[118].. L'Ă©conomie du pays connaĂźt des heures de gloire et ne cesse de progresser. Au mĂȘme moment, le Canada modernise son systĂšme social qui devient une rĂ©fĂ©rence mondiale dans plusieurs domaines, dont celui de la santĂ©.

Époque contemporaine

En 1949, le Dominion de Terre-Neuve, anciennement indépendant, rejoint la Confédération en tant que dixiÚme province du Canada. Avec l'abolition de l'Empire britannique, tous les liens impériaux sont rompus et le Canada obtient de fait son indépendance, bien que sa constitution reste à Londres.

Jusqu'au centenaire du Canada en 1967, une immigration massive d'aprĂšs-guerre provenant des divers États ravagĂ©s en Europe change la courbe de la dĂ©mographie du pays. En outre, tout au long de la guerre du ViĂȘt Nam, des milliers de dissidents amĂ©ricains s'installent aux quatre coins du pays. L'accroissement de l'immigration — combinĂ© au baby-boom, une force Ă©conomique Ă©quivalente Ă  celle des États-Unis dans les annĂ©es 1960 et la rĂ©action Ă  la RĂ©volution Tranquille au QuĂ©bec — favorise l'Ă©mergence d'un nouveau type de nationalisme canadien. Les annĂ©es 1960 sont aussi l'occasion pour les QuĂ©bĂ©cois de se politiser, du fait de leur non-reprĂ©sentation dans les postes stratĂ©giques et Ă©conomiques. C'est pendant cette pĂ©riode que le mouvement indĂ©pendantiste qui conduit Ă  la fondation du Parti quĂ©bĂ©cois et Ă  sa prise de pouvoir en 1976, prend son essor. À la fin des annĂ©es 1960, la Commission Laurendeau-Dunton obtient le mandat de faire enquĂȘte et rapport sur l'Ă©tat du bilinguisme et du biculturalisme au Canada[119]. La Loi sur les langues officielles y donne suite lorsqu'elle est adoptĂ©e en 1969 par le Parlement. Celle-ci proclame l'anglais et le français comme Ă©tant les langues officielles du Canada. Celles-ci sont Ă  Ă©galitĂ© devant la loi et toute personne a le droit de recevoir les services de l'administration publique fĂ©dĂ©rale ainsi que de ses sociĂ©tĂ©s d'État dans l'une ou l'autre langue. Le Commissariat aux langues officielles sera l'organe responsable de l'application de la loi et de la promotion des deux langues.

Entre la fin du XIXe siĂšcle et 1996, plus de 150 000 enfants autochtones ont Ă©tĂ© retirĂ©s Ă  leur famille et placĂ©s dans des pensionnats religieux. De nombreux enfants y sont morts faute de soins[120]. En outre, entre les annĂ©es 1960 et 1980, 20 000 enfants autochtones ont Ă©tĂ© enlevĂ©s de leur famille et placĂ©s dans des familles non autochtones dans le cadre de la rafle dite des « Sixties Scoop[121].

C'est Pierre Elliott Trudeau, alors premier ministre du Canada qui, en 1970, gĂšre la Crise d'Octobre.

Au début de la décennie 1970, une partie du mouvement indépendantiste se radicalise sous la forme du Front de libération du Québec (FLQ). Des actes terroristes seront commis, amenant à la Crise d'octobre de 1970 et à l'intervention du gouvernement du Canada. Une décennie plus tard, le référendum sur la souveraineté-association du Québec a lieu au printemps de l'année 1980. Le premier ministre du Canada, Pierre Elliott Trudeau, promet de modifier la Constitution du Canada lors de la campagne référendaire, à la condition que les Québécois votent en majorité contre la sécession du Québec. Ce référendum sera effectivement rejeté par une majorité de Québécois.

À l'occasion d'une rencontre spĂ©ciale en novembre 1981, les premiers ministres provinciaux et fĂ©dĂ©ral demandent le rapatriement de la Constitution, pour autant que les procĂ©dures d'amendement y soient dĂ©sormais incluses. AprĂšs une sĂ©rie de nĂ©gociations interprovinciales, les premiers ministres provinciaux et fĂ©dĂ©ral se rencontrent dans la nuit du 4 au afin de parachever les dispositions de la nouvelle Constitution. La province du QuĂ©bec est cependant exclue des nĂ©gociations. Cette pĂ©riode sera mĂ©taphoriquement connue par la suite comme Ă©tant la Nuit des Longs Couteaux du Canada. MalgrĂ© la non-ratification des modifications par la province du QuĂ©bec, cette derniĂšre sera reconnue par les Nations unies comme faisant partie de la fĂ©dĂ©ration. Le Statut de Westminster de 1931 avait soumis le droit de modification constitutionnelle Ă  l'approbation de la Couronne et du Parlement du Royaume-Uni afin d'Ă©viter le retrait unilatĂ©ral du QuĂ©bec de la ConfĂ©dĂ©ration. Cependant, certaines personnes soutiennent que l'imposition de la nouvelle Constitution au QuĂ©bec est illĂ©gitime, Ă©tant donnĂ© le principe de la souverainetĂ© des États membres d'une confĂ©dĂ©ration et donc, celui de l'unanimitĂ© requise pour la modification du traitĂ© de l'union[122]. Le Canada rapatrie tout de mĂȘme sa Constitution du Royaume-Uni le , grĂące Ă  la loi de 1982 sur le Canada, sous proclamation de la reine Élisabeth II. Cette loi du Parlement britannique crĂ©e un État entiĂšrement souverain, bien que les deux pays partagent toujours aujourd'hui le mĂȘme monarque. Ainsi, la Constitution du Canada inclut dorĂ©navant la loi de 1982 sur le Canada, la Loi constitutionnelle de 1982, la loi constitutionnelle de 1867, le Statut de Westminster de 1931, les lois d'intĂ©grations des provinces et autres lois constitutionnelles et dĂ©crets mis en annexe, les diverses modifications constitutionnelles ainsi que les principes constitutionnels sous-jacents reconnus par la jurisprudence. La loi constitutionnelle de 1982 comprend la Charte canadienne des droits et libertĂ©s, le Droit des peuples autochtones ainsi que le principe de pĂ©rĂ©quation. Le rĂ©gime politique demeure une monarchie constitutionnelle Ă  rĂ©gime parlementaire selon les dispositions de la loi constitutionnelle de 1867. DĂšs l'entrĂ©e en vigueur de la loi constitutionnelle de 1982, la forme de l'État passe toutefois d'une confĂ©dĂ©ration Ă  une fĂ©dĂ©ration, donnant ainsi place Ă  un fĂ©dĂ©ralisme canadien. L'expression « ConfĂ©dĂ©ration canadienne » continue cependant Ă  ĂȘtre utilisĂ©e de façon abusive pour dĂ©signer le Canada. L'appellation de Dominion du Canada ne figurant pas dans la nouvelle Loi constitutionnelle, ce nom tombe Ă©galement en dĂ©suĂ©tude, et la FĂȘte du Dominion est renommĂ© FĂȘte du Canada[44].

AprÚs le court rÚgne de la premiÚre femme premiÚre ministre du Canada, la conservatrice Kim Campbell qui fut en poste du au [123], le libéral Jean Chrétien prend le pouvoir en 1993. TrÚs rapidement il réalisera une de ses promesses électorales, en mettant sur pieds le Programme national des travaux d'infrastructures, qui fut lancé en 1994 et qui fut financé par le gouvernement fédéral, les gouvernements provinciaux et les municipalités du Canada. Le programme canadien, qui avait initialement un budget de six milliards de dollars, intégrait dans ses objectifs de contrer la récession économique qui sévissait au pays pendant cette période de l'histoire canadienne[124] - [125] - [126].

Jean Chrétien, premier ministre du Canada, a lancé en 1994 un programme d'infrastructures au Canada.

Par suite du rĂ©fĂ©rendum de 1995 sur la sĂ©cession du QuĂ©bec, la « loi de clarification » est dĂ©posĂ©e Ă  la Chambre des Communes par le gouvernement fĂ©dĂ©ral du premier ministre Jean ChrĂ©tien et est adoptĂ©e par le Parlement en 2000. Celle-ci donne suite au « Renvoi relatif Ă  la sĂ©cession du QuĂ©bec »[127] Ă  la Cour suprĂȘme du Canada en 1998. Cette loi a principalement pour but de dĂ©finir les bases de reconnaissance de la souverainetĂ© d'une province par le Canada advenant une victoire rĂ©fĂ©rendaire future pour son indĂ©pendance, notamment en dĂ©terminant « si la question permettrait Ă  la population de la province de dĂ©clarer clairement si elle veut ou non que celle-ci cesse de faire partie du Canada et devienne un État indĂ©pendant »[128]. Cette loi sera cependant jugĂ©e inadĂ©quate par les dĂ©putĂ©s de l'AssemblĂ©e nationale du QuĂ©bec, toutes tendances politiques confondues. En effet, ceux-ci crĂ©ent un contrepoids en cette mĂȘme annĂ©e en votant Ă  l'unanimitĂ© la « Loi sur l'exercice des droits fondamentaux et des prĂ©rogatives du peuple quĂ©bĂ©cois et de l'État du QuĂ©bec », laquelle Ă©dicte que « le peuple quĂ©bĂ©cois dĂ©termine seul (
) les modalitĂ©s de l'exercice de son droit de choisir le rĂ©gime politique et le statut juridique du QuĂ©bec »[129] selon une majoritĂ© rĂ©fĂ©rendaire.

Mouvement souverainiste québécois

Par suite des profonds changements sociaux et Ă©conomiques ainsi que de la prise de conscience populaire survenus au QuĂ©bec pendant la RĂ©volution tranquille des annĂ©es 1960, plusieurs QuĂ©bĂ©cois commencent Ă  revendiquer une plus grande autonomie provinciale sur le plan politique, et mĂȘme l'indĂ©pendance totale du QuĂ©bec. La RĂ©volution Tranquille est le prĂ©curseur de l'État moderne que forme le QuĂ©bec et amĂšne les QuĂ©bĂ©cois Ă  se redĂ©finir non plus en tant que « Canadiens français » (expression aujourd'hui devenue obsolĂšte et mĂȘme pĂ©jorative pour certains au QuĂ©bec), mais dorĂ©navant en tant que « QuĂ©bĂ©cois », ce qui mĂšne par consĂ©quent Ă  la formation d'un patriotisme quĂ©bĂ©cois plutĂŽt que canadien. La sociĂ©tĂ© moderne se dĂ©veloppera notamment grĂące Ă  l'État-providence et au dĂ©veloppement d'entreprises typiquement quĂ©bĂ©coises et ce, tout en reprenant les postes stratĂ©giques de l'administration publique, tant fĂ©dĂ©rale que provinciale. Bien que Jean Lesage soit reconnu comme Ă©tant le pĂšre du nationalisme quĂ©bĂ©cois, plusieurs Ă©vĂ©nements historiques remontant jusqu'au temps de la Nouvelle-France, dont la RĂ©bellion des Patriotes, dĂ©montrent que le nationalisme quĂ©bĂ©cois est en fait le fruit du nationalisme canadien-français. Dans cet esprit, RenĂ© LĂ©vesque fonde le Mouvement SouverainetĂ©-Association en 1967 et supportera la fusion du mouvement l'annĂ©e suivante avec le Ralliement national pour mener Ă  la formation du Parti quĂ©bĂ©cois. Contrairement Ă  ce parti qui privilĂ©gie la dĂ©mocratie et la voie rĂ©fĂ©rendaire pour atteindre l'indĂ©pendance, le Rassemblement pour l'indĂ©pendance nationale[N 1] sera quant Ă  lui formĂ© d'une faction indĂ©pendantiste qui sera plus tard connue sous le nom Front de libĂ©ration du QuĂ©bec et qui disparaĂźtra peu aprĂšs la Crise d'octobre de 1970. Bien que plusieurs personnalitĂ©s politiques, dont RenĂ© LĂ©vesque, aient considĂ©rĂ© cette allocution comme Ă©tant de l'ingĂ©rence politique, le discours de l'ancien prĂ©sident de la RĂ©publique française, Charles de Gaulle, en 1967 Ă  MontrĂ©al, a enflammĂ© les foules et a donnĂ© un coup de main au mouvement souverainiste en prĂ©sentant le QuĂ©bec Ă  la communautĂ© internationale, notamment avec sa cĂ©lĂšbre phrase : « Vive le QuĂ©bec libre ![130] ».

Dans les annĂ©es 1960, les personnalitĂ©s politiques rĂ©ussissent un tour de force avec l'abolition du Conseil lĂ©gislatif du QuĂ©bec. Contrairement aux autres provinces canadiennes qui ont aboli le leur dans les premiĂšres dĂ©cennies de la ConfĂ©dĂ©ration, le QuĂ©bec rĂ©ussit en 1968 Ă  se dĂ©tacher de cette chambre haute, symbole du contrĂŽle du pouvoir lĂ©gislatif donnĂ© aux Canadiens français. Cette chambre donnait suite aux Conseils lĂ©gislatifs du Bas-Canada et de la province unie du Canada. Le lieutenant-gouverneur du QuĂ©bec demeure toutefois, encore aujourd'hui, le symbole de la monarchie britannique au QuĂ©bec. Dans le cadre lĂ©gal de la loi constitutionnelle de 1982, cette institution ne peut cependant ĂȘtre abolie que par une modification de la Constitution par l'accord unanime des lĂ©gislatures provinciales et du Parlement fĂ©dĂ©ral, bien que la lĂ©gitimitĂ© de cette loi au QuĂ©bec soit sujet Ă  dĂ©bat.

Lors du premier gouvernement formĂ© par le Parti quĂ©bĂ©cois en 1976, le premier ministre RenĂ© LĂ©vesque fait la promotion de la devise nationale : « Je me souviens », laquelle avait Ă©tĂ© gravĂ©e sur la façade de l'hĂŽtel du Parlement du QuĂ©bec en 1883 par l'architecte EugĂšne-Étienne TachĂ©. Au cours des annĂ©es, cette devise nationale jouera un rĂŽle important pour plusieurs QuĂ©bĂ©cois dans l'Ă©laboration et le dĂ©veloppement du patriotisme quĂ©bĂ©cois et ce, en rappelant l'histoire de l'AmĂ©rique française[131] - [132]. En outre, encore aujourd'hui, certaines personnes ne reconnaissent pas la lĂ©gitimitĂ© du Parlement et du gouvernement fĂ©dĂ©ral dans les affaires canadiennes-françaises. Sans compter que le QuĂ©bec n'a jamais signĂ© la loi constitutionnelle de 1982. Cependant, bien que le respect de la culture canadienne-française soit d'intĂ©rĂȘt pour plusieurs francophones, le mouvement souverainiste crĂ©e une dichotomie dans l'idĂ©ologie des francophones du QuĂ©bec et de ceux des autres provinces, bien que certains groupes, dont les Acadiens, possĂšdent leurs propres institutions et symboles nationaux tels que la devise « L'Union fait la force »[133]. Bien que la diaspora quĂ©bĂ©coise soit apparue dĂšs les annĂ©es 1840 en quĂȘte d'une sĂ©curitĂ© d'emploi, plusieurs QuĂ©bĂ©cois - anglophones et francophones - quittent le QuĂ©bec lors de la prise de pouvoir du Parti quĂ©bĂ©cois et de l'entrĂ©e en vigueur de la Charte de la langue française. Ceux-ci migrent notamment aux États-Unis ainsi que dans les provinces de l'Ontario et des Prairies. Cet exode suit le dĂ©mĂ©nagement du siĂšge social de plusieurs grandes entreprises canadiennes-anglaises quittant entre autres le centre financier de la rue Saint-Jacques de MontrĂ©al pour celui de la Bay Street de Toronto.

L'aliénation entre les deux principaux groupes linguistiques sur la question de la langue et sur les divergences sociales et culturelles est exacerbée par plusieurs événements, dont la Crise de la conscription de 1944 à la Seconde Guerre mondiale, la crise d'Octobre de 1970 au cours de laquelle la loi martiale (loi sur les mesures de guerre) est décrétée par le premier ministre fédéral - Pierre Elliott Trudeau - au Québec[134], ainsi que l'échec des deux conférences constitutionnelles de l'ancien premier ministre du Canada - Brian Mulroney, à savoir l'Accord du lac Meech de 1987 et l'Accord de Charlottetown de 1992. Ces derniÚres avaient pour but d'amener le Québec à ratifier la Constitution. Nonobstant le caractÚre sporadique de ces événements, l'attitude possessive et vindicative du Canada anglais à l'égard du Québec[135] - [136], ainsi que le phénomÚne du dénigrement systématique du Québec, ou Quebec bashing[137], viendront quant à eux ajouter leur grain de sel à cette frustration continuelle[138] - [139].

Un premier référendum en 1980 conclut que 59,6 % des électeurs, dont une majorité d'électeurs francophones, rejettent la proposition de souveraineté-association, et un second référendum en 1995 démontre que la souveraineté est rejetée à 50,6 % des voix, bien qu'elle ait été soutenue par 60 % des électeurs francophones. Les résultats du référendum de 1995 sont cependant contestés par plusieurs souverainistes et fédéralistes étant donné la faible marge séparant les deux camps. D'un cÎté, les souverainistes mentionnent que le gouvernement fédéral a violé les lois électorales du Québec par l'entremise, entre autres, d'Option Canada. De l'autre cÎté, les fédéralistes font état des irrégularités au niveau du nombre élevé de bulletins de vote rejetés dans certains comtés fortement opposés à la souveraineté, sans quoi les résultats du référendum de 1995 auraient été moins serrés. Depuis 1995, l'appui populaire à la souveraineté du Québec a reculé pour se rapprocher de celui exprimé au référendum de 1980.

D'autre part, le mouvement souverainiste quĂ©bĂ©cois dĂ©fend continuellement sa position affirmant que la culture canadienne-française n'est pas considĂ©rĂ©e Ă  sa juste valeur en politique canadienne Ă©tant donnĂ© une majoritĂ© nettement plus grande de Canadiens anglais, et Ă©tant donnĂ© les Ă©vĂ©nements historiques. Dans le but de faire front commun et de dĂ©fendre les intĂ©rĂȘts du QuĂ©bec sur les sujets tombant sous la compĂ©tence lĂ©gislative fĂ©dĂ©rale et ce, en travaillant de concert avec son homologue provincial (le Parti quĂ©bĂ©cois), le Bloc quĂ©bĂ©cois est fondĂ© en 1991 par le dĂ©putĂ© Lucien Bouchard (ultĂ©rieurement premier ministre du QuĂ©bec de 1996 Ă  2001). Ce nouveau parti souverainiste fait son entrĂ©e Ă  la Chambre des Communes en 1993 en tant qu'opposition officielle (1993-1996); depuis lors, ce dernier a toujours rĂ©coltĂ© plus de la majoritĂ© des siĂšges allouĂ©s au QuĂ©bec jusqu'Ă  l'Ă©lection du . Principalement, c'est un parti qui se dit social-dĂ©mocrate et qui prĂŽne le droit Ă  l'autodĂ©termination des peuples tel que dĂ©clarĂ© par le prĂ©sident amĂ©ricain Woodrow Wilson, aprĂšs la PremiĂšre Guerre mondiale, dans le respect de la dĂ©colonisation, et qui est un principe reconnu dans le droit international de l'Organisation des Nations unies.

De plus, la discorde entre Canadiens anglais et QuĂ©bĂ©cois entraĂźne la province de QuĂ©bec Ă  ne dĂ©lĂ©guer pratiquement aucune de ses compĂ©tences lĂ©gislatives Ă  des organismes de collaboration interprovinciale, tendant ainsi Ă  crĂ©er une sociĂ©tĂ© totalement distincte et se dissociant ainsi de la plupart des accords interprovinciaux et fĂ©dĂ©raux qui pourraient compromettre le droit du QuĂ©bec de faire valoir la culture et le savoir-faire canadiens-français au sein de groupes politiques oĂč les dĂ©cisions sont prises Ă  la majoritĂ© des voix. D'autre part, dans un but de promotion des affaires canadiennes-françaises, le QuĂ©bec a su tirer profit de sa position gĂ©opolitique particuliĂšre oĂč il est le seul Ă©tat majoritairement de langue française en AmĂ©rique du Nord, contrairement aux francophones des autres provinces et des États-Unis qui sont souvent noyĂ©s et assimilĂ©s Ă  la masse d'expression anglaise et pour qui un territoire les circonscrivant est souvent quasiment indĂ©finissable. De la mĂȘme façon qu'un pays indĂ©pendant, il n'est pas rare de voir des personnalitĂ©s politiques quĂ©bĂ©cois se porter Ă  la dĂ©fense des minoritĂ©s francophones des autres provinces[140] et territoires. Le gouvernement du QuĂ©bec s'engage mĂȘme dans des accords extraterritoriaux, voire internationaux, en se donnant pour mission la promotion et l'accroissement des Ă©changes entre personnes de langue française. Ainsi, on peut assister, par exemple, Ă  des ententes conclues avec la SociĂ©tĂ© nationale de l'Acadie, avec les gouvernements des provinces Ă  l'ouest du QuĂ©bec en matiĂšre d'affaires francophones, et mĂȘme avec les communautĂ©s francophones des États-Unis telles que celles des États de la Louisiane et du Maine.

Depuis quelques années, différentes scissions sont apparues au sein du mouvement souverainiste sur la question nationale. Cependant, la souveraineté demeure le but de toutes les divisions. Non seulement de nouveaux partis politiques ont été fondés tels que Québec solidaire, mais des organisations telles que le Conseil de la souveraineté du Québec, les Jeunes Patriotes du Québec et le Réseau de Résistance du Québécois ont été formées afin de regrouper les militants, de promouvoir l'indépendance et d'agir, non pas contre, mais indépendamment de l'aile parlementaire. Ces organisations viennent donc s'ajouter aux Sociétés Saint-Jean-Baptiste ainsi qu'à leur fédération, le Mouvement national des Québécoises et des Québécois, fondés respectivement en 1834 et en 1947.

Dans l'optique de l'avancement continuel vers la souveraineté, certains acteurs du mouvement ont, depuis peu, avancé l'idée de la gouvernance souverainiste pour contrer les inconvénients des référendums populaires[141]. Dans cette stratégie, l'indépendance du Québec est perçue comme une question de fait alors qu'un référendum est une formalité administrative. Par conséquent, un gouvernement souverainiste élu du Québec, notamment du Parti québécois, sera porté à créer des institutions et politiques (constitution, citoyenneté, indépendance politique régionale, etc.) répondant à cette vision de l'avenir du Québec tout en conservant à l'esprit les exigences constitutionnelles canadiennes.

Au printemps 2006, le nouveau gouvernement conservateur du Canada a signé un accord avec le gouvernement du Québec afin que la province joigne les rangs de l'UNESCO en tant que membre associé. Ce faisant, le fédéralisme asymétrique est désormais présent en politique fédérale. De plus, le , la Chambre des communes du Canada a voté, presque unanimement, en faveur d'une motion qui reconnaßt que « les Québécois forment une nation au sein d'un Canada uni », une démarche surtout symbolique mais qui constitue un grand pas en avant pour la consolidation du concept de statut particulier de la province francophone. Au Canada anglais, les critiques ont fusé, beaucoup craignant qu'on ne donne de nouvelles armes aux indépendantistes québécois.

Spécificité canadienne

Depuis la fin du XIXe siĂšcle, les AmĂ©rindiens possĂšdent des territoires quasi-autonomes, appelĂ©s rĂ©serves, octroyĂ©s par le gouvernement fĂ©dĂ©ral. Les peuples autochtones vivant dans ces zones ne paient ni impĂŽts, ni taxes provinciales. Souvent isolĂ©es, ces rĂ©serves disposent de peu de services publics. En consĂ©quence de ce manque de services et de plusieurs traitĂ©s souvent signĂ©s sous l'influence de l'armĂ©e britannique, divers heurts surviennent encore aujourd'hui au sujet de revendications territoriales et du respect de la place des peuples autochtones au sein du Canada. Ces diffĂ©rends entre les peuples autochtones et le gouvernement dĂ©gĂ©nĂšrent quelquefois en conflits ouverts, notamment lors de la Crise d'Oka en 1990, de la Crise d'Ipperwash en 1995, de la Crise de Kanesatake de 2004 Ă  2005 et de la Crise de Caledonia en 2006. La reconnaissance des droits ancestraux ou issus de traitĂ©s quant aux revendications territoriales a Ă©tĂ© confirmĂ©e dans la loi constitutionnelle de 1982. Depuis les annĂ©es 1990, le Canada assiste Ă  une importante crise de la contrebande de tabac, en plus d'un important trafic d'armes Ă  feu et de stupĂ©fiants transitant notamment par la rĂ©serve d'Akwesasne, laquelle chevauche la frontiĂšre canado-amĂ©ricaine. Alors que ces sujets s'avĂšrent ĂȘtre trĂšs sensibles pour les personnalitĂ©s politiques, les gouvernements ont souvent Ă©tĂ© accusĂ©s de laxisme dans les mĂ©dias et par la population[142].

L'intĂ©gration Ă©conomique avec les États-Unis se renforce aprĂšs 1940. L'Accord de libre-Ă©change nord-amĂ©ricain (ALENA) de 1994 est un moment culminant dans l'Ă©laboration d'une intĂ©gration Ă©conomique entre les deux pays. Toutefois, le conflit du bois d'Ɠuvre demeure un enjeu politique et commercial depuis la fin des annĂ©es 1980. De plus, l'Ă©conomie canadienne est en croissance continue grĂące aux secteurs de l'immobilier et des ressources miniĂšres et naturelles ainsi qu'aux rĂ©serves de pĂ©trole dans les sables bitumineux de l'Athabasca, bien qu'elle fĂ»t affectĂ©e Ă  la baisse par la crise Ă©conomique asiatique de 1997-1998, par les attentats terroristes de 2001 aux États-Unis et par la perte de valeurs des titres technologiques en 2002. Le Canada a Ă©tĂ© le pays hĂŽte du Sommet des AmĂ©riques en 2001, lequel s'est tenu dans la ville de QuĂ©bec, afin de pourvoir aux dispositions d'une Ă©ventuelle Zone de libre-Ă©change des AmĂ©riques (ZLEA).

D'autre part, depuis les années 1980, les Canadiens se préoccupent de leur autonomie culturelle puisque les compagnies, la télévision et les films américains sont omniprésents. Cependant, faisant contraste avec le reste de l'Amérique du Nord, certaines provinces du Canada s'alignent sur un systÚme universel de soins de santé. De plus, la Charte canadienne des droits et libertés contraint les tribunaux à la conservation du multiculturalisme dans leurs jugements.

Le Canada participe Ă  la guerre du Golfe de 1990-1991 ainsi qu'aux missions de paix de l'Organisation des Nations unies en Ex-Yougoslavie et au Rwanda dans les annĂ©es 1990. Depuis 2001, le Canada participe activement Ă  la guerre d'Afghanistan au sein de la coalition occidentale formĂ©e Ă  la suite des attentats terroristes du 11 septembre 2001 perpĂ©trĂ©s par une faction islamique talibane aux États-Unis. De ce fait, le Canada entre officiellement dans la guerre contre le terrorisme en tant qu'alliĂ© des États-Unis, mais se restreindra Ă  la campagne militaire menĂ©e en Afghanistan.

Le Canada signe le Protocole de Kyoto en 2002 dans le respect de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques et devient le 99e pays Ă  y adhĂ©rer[143]. En 2006, le gouvernement conservateur de Stephen Harper succĂšde au gouvernement LibĂ©ral de Jean ChrĂ©tien et dĂ©sire retirer le pays du protocole de Kyoto considĂ©rant les objectifs comme trop idĂ©alistes et inatteignables[144] - [145]. Le gouvernement conservateur apporte son appui aux pĂ©troliĂšres de l'ouest du pays, les principaux opposants au protocole. De plus, le gouvernement Harper stoppe les programmes de sensibilisation et de recherche scientifique et adopte une politique laxiste concernant les Ă©missions de gaz Ă  effet de serre (GES)[146]. PlutĂŽt que de suivre les recommandations environnementales, les conservateurs de Harper s'alignent avec la CoopĂ©ration Ă©conomique pour l'Asie-Pacifique (APEC) donnant ainsi prĂ©sĂ©ance au Partenariat Asie-Pacifique conclu par les membres de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN)[147] - [148]. En 2011, Le gouvernement conservateur devient un gouvernement majoritaire et annonce en dĂ©cembre de la mĂȘme annĂ©e que le pays se retirerait du protocole de Kyoto en 2012. Le retrait n'a pas plu Ă  certaines provinces profondĂ©ment impliquĂ©es dans le protocole, comme le QuĂ©bec qui en retirait des avantages Ă©conomiques et commerciaux avec l'Europe. Ainsi, le Canada a laissĂ© le choix Ă  ses provinces de rĂ©intĂ©grer le protocole, car les provinces ont les pouvoirs nĂ©cessaires pour Ă©mettre des lĂ©gislations favorables Ă  la rĂ©alisation des demandes de ce protocole. Seules les provinces du QuĂ©bec et du Manitoba le rĂ©intĂšgrent. Des provinces comme la Colombie-Britannique et le Nouveau-Brunswick Ă©taient dĂ©sireuses d'en savoir davantage Ă  son propos avant de prendre leur dĂ©cision[149].

Dans un autre ordre d'idĂ©es, un phĂ©nomĂšne populaire invite plusieurs Canadiens Ă  leur migration dans les États du sud des États-Unis tels que l'Arizona et la Floride, dans les pays des CaraĂŻbes et de l'OcĂ©anie ainsi que sur l'Ăźle de Vancouver oĂč les hivers sont gĂ©nĂ©ralement plus doux. Ce phĂ©nomĂšne s'Ă©tend Ă  toute catĂ©gorie d'Ăąge sans restriction bien qu'il soit prĂ©sent notamment auprĂšs des personnes retraitĂ©es. Ces gens que l'on nomme les Snowbirds y passent l'hiver, gĂ©nĂ©ralement six mois, et reviennent au Canada en Ă©tĂ© afin de conserver leur statut lĂ©gal de rĂ©sidence. La prĂ©sence canadienne Ă©tant d'autant plus remarquĂ©e avec les QuĂ©bĂ©cois en Floride que des institutions financiĂšres quĂ©bĂ©coises s'y sont installĂ©es en plus de journaux du QuĂ©bec qui sont livrĂ©s chaque matin dans certaines rĂ©gions « quĂ©bĂ©coises » de la Floride, comme Ă  Hallandale Beach, Pompano Beach, Lauderhill, Fort Lauderdale, Fort Myers et Key West. Depuis la premiĂšre moitiĂ© du XXe siĂšcle, des relations Ă©conomiques et de dĂ©veloppement d'affaires se sont dĂ©veloppĂ©es et sont maintenant prĂ©sentes tout au long de l'annĂ©e. On y retrouve en plus plusieurs centaines de milliers de propriĂ©tĂ©s quĂ©bĂ©coises. De plus, une forte prĂ©sence de QuĂ©bĂ©cois peut ĂȘtre remarquĂ©e dans le Maine, Ă  Old Orchard Beach et Ă  Ogunquit, lors des vacances d'Ă©tĂ©.

Depuis le 17 octobre 2018, le Canada est le second pays au monde, aprÚs l'Uruguay, à légaliser totalement le cannabis pour tous usages, y compris récréatifs. Les lois encadrant le cannabis diffÚrent selon chaque province[150].

Les 150 ans de la Confédération canadienne (1867-2017)

Les 150 ans de la Confédération canadienne : ici le Centre d'information de Niagara Falls.
Ancien drapeau du Canada de 1921 Ă  1957.

En 2017, les Canadiens célÚbrent les 150 ans de la Confédération.

Quatre journĂ©es de fĂȘtes canadiennes ont Ă©tĂ© ainsi plus grandioses qu'Ă  la normale pour souligner cet anniversaire. La JournĂ©e nationale des peuples autochtones, la Saint-Jean Baptiste, la FĂȘte nationale du QuĂ©bec et de la francophonie canadienne, et la JournĂ©e canadienne du multiculturalisme ont vu leurs programmations souligner les 150 ans du pays. Enfin, le point culminant de ces cĂ©lĂ©brations majeures a Ă©tĂ© le 1er juillet, lorsque les Canadiens au pays et Ă  l’étranger ont cĂ©lĂ©brĂ© la FĂȘte du Canada.

Plusieurs autres activitĂ©s ont Ă©tĂ© prĂ©vues pour les 150 ans du Canada dans diffĂ©rentes communautĂ©s[151]. De plus, pour souligner l’évĂ©nement, les diffĂ©rents parcs nationaux du Canada ont Ă©tĂ© libres d'accĂšs tout au long de cette annĂ©e anniversaire 2017[152].

Parlement et gouvernement

Le Canada est une monarchie constitutionnelle qui, en tant que royaume du Commonwealth, reconnaĂźt Charles III comme roi du Canada depuis le .

Pouvoir exécutif

Le pouvoir exécutif est, quant à lui, constitué du Conseil privé, chargé de conseiller le gouverneur général dans sa prise de décisions. Les conseillers privés sont nommés par le gouverneur général. Parmi eux, des conseillers sont assermentées pour former le cabinet ministériel, dirigé par le premier ministre. Les membres du Cabinet sont les seuls conseillers privés autorisés à agir officiellement par décrets au nom du gouverneur général et ont la responsabilité d'un ministÚre.

Gouverneur général du Canada

En sa qualitĂ© de reprĂ©sentant du roi ou de la reine, chef de l'État, le ou la gouverneur gĂ©nĂ©ral et Ă  ce titre Commandant en chef des Forces armĂ©es canadiennes, assume les prĂ©rogatives royales lorsque le roi ou la reine ne se trouve pas au Canada. Le ou la gouverneur gĂ©nĂ©ral est nommĂ© par le roi ou la reine sur conseil du premier ministre. Rideau Hall est sa rĂ©sidence principale d'Ottawa alors que la Citadelle de QuĂ©bec est sa rĂ©sidence Ă  QuĂ©bec. Bien que le ou la gouverneur gĂ©nĂ©ral conserve certaines prĂ©rogatives royales, ses devoirs et obligations sont dĂ©finies par la Constitution du Canada, laquelle consiste en une sĂ©rie de lois constitutionnelles enchevĂȘtrĂ©es, celles-ci Ă©tant composĂ©es de textes Ă©crits et de traditions et conventions non Ă©crites. Dans les faits, le poste de gouverneur gĂ©nĂ©ral est surtout symbolique, et ne possĂšde pas de pouvoir rĂ©el. Depuis quelques annĂ©es un dĂ©bat subsiste, Ă  savoir si le poste de gouverneur gĂ©nĂ©ral et celui des lieutenant-gouverneur devraient ĂȘtre abolis.

Premier ministre

Le poste de premier ministre, chef du gouvernement du Canada, revient de facto au chef du parti politique dont la reprĂ©sentation Ă  la Chambre des Communes est la plus grande, ce qui peut mener Ă  des situations oĂč le parti du gouvernement peut ĂȘtre majoritaire comme minoritaire. Le premier ministre choisit ensuite les membres du conseil des ministres. Les nominations ministĂ©rielles sont effectuĂ©es par le gouverneur gĂ©nĂ©ral sur les recommandations du premier ministre, ces derniĂšres Ă©tant habituellement de facto respectĂ©es bien qu'elles puissent de jure ĂȘtre rejetĂ©es. Les membres du Cabinet proviennent gĂ©nĂ©ralement du parti politique du premier ministre, et fort majoritairement des dĂ©putĂ©s de la Chambre des communes, bien que certains puissent aussi provenir du SĂ©nat, ou mĂȘme dans de rares cas, ne faire partie d'aucune Chambre du Parlement. Bien qu'il n'y ait aucun texte Ă©crit Ă  cet effet, et comme la tradition dicte au gouverneur gĂ©nĂ©ral de nommer au poste de premier ministre le chef de la majoritĂ© politique Ă©lue Ă  la Chambre des communes, et aux postes de conseillers privĂ©s et de ministres les gens dont il approuve la nomination, certains juristes soutiennent que de nos jours, cette disposition unit constitutionnellement le gouverneur gĂ©nĂ©ral.

Fonctionnement du gouvernement et de la fonction publique

Comme le Canada est une monarchie parlementaire, le gouverneur gĂ©nĂ©ral est le responsable du pouvoir exĂ©cutif en l'absence du Roi. Cependant, au fil des annĂ©es, son rĂŽle a Ă©voluĂ© et s'est empreint de conventions non Ă©crites qui lui ont fait perdre le pouvoir qu'il dĂ©tenait autrefois. Bien qu'aujourd'hui son rĂŽle soit apolitique et purement symbolique et protocolaire, le gouverneur gĂ©nĂ©ral est tout de mĂȘme assistĂ© par le Bureau du secrĂ©taire du gouverneur gĂ©nĂ©ral afin d'accomplir son mandat et [de] s'acquitter de ses responsabilitĂ©s en qualitĂ© de chef d'État et en ce qui concerne la constitution, le cĂ©rĂ©monial et les autres responsabilitĂ©s traditionnelles[153].

Le Conseil privĂ© du Roi ou de la Reine pour le Canada a Ă©tĂ© crĂ©Ă© par la loi constitutionnelle de 1867 afin d'aider et aviser le gouverneur gĂ©nĂ©ral en conseil dans l'administration du gouvernement. Il est le principal organe du pouvoir exĂ©cutif aprĂšs la Couronne. Le ministre des Affaires intergouvernementales est par tradition le prĂ©sident du Conseil privĂ©. En plus des candidats aux postes de ministre, le premier ministre peut recommander la nomination d'autres personnes au titre de conseillers privĂ©s telles que des personnalitĂ©s de marque, d'anciens membres du gouvernement ou tout simplement des gens Ă  titre honorifique. Le Conseil privĂ© pourrait (
), s'il Ă©tait actif, ĂȘtre un organisme important et politiquement encombrant (
) avec des membres allant toujours Ă  contre-courant des autres. Il s'est sorti de cette malencontreuse situation d'une façon simple et efficace, en ne rĂ©unissant que trĂšs rarement tous ses membres[154]. Ainsi, la derniĂšre fois que le Conseil privĂ© a rĂ©uni tous ses membres fut en 1981 afin de consentir officiellement au mariage royal du prince Charles, prince de Galles, et de Lady Diana Spencer. Suivant l'annonce des fiançailles du prince Ă  la duchesse de Cornouailles, Camilla Parker Bowles, en 2005, le ministĂšre de la Justice du Canada annonça que le Conseil privĂ© n'avait pas Ă  se rĂ©unir puisque le mariage n'aboutirait pas Ă  une descendance et donc, n'affecterait pas l'ordre de succession pour la Couronne du Canada. Selon David Brown, dirigeant au Bureau du Conseil privĂ© en 1981, si le Conseil privĂ© avait rejetĂ© le mariage de 1981, il y aurait eu division dans la lignĂ©e royale ainsi qu'avec les autres pays membres du Commonwealth. Par consĂ©quent, aucun descendant du Prince de Galles n'aurait Ă©tĂ© reconnu comme lĂ©gitime successeur au TrĂŽne. Cette situation aurait amenĂ© le Canada Ă  crĂ©er sa propre monarchie ou Ă  changer son rĂ©gime d'État pour celui d'une rĂ©publique[155].

Le gouvernement est composĂ© du cabinet ministĂ©riel, organe exĂ©cutif du Conseil privĂ© et lequel est dirigĂ© par le premier ministre. Dans ces tĂąches, ce dernier est soutenu par le Bureau du Conseil privĂ©. À sa tĂȘte se trouve le greffier du Conseil privĂ©, le plus haut fonctionnaire apolitique du gouvernement du Canada. En tant que secrĂ©taire du Cabinet, le greffier du Conseil privĂ© joue un rĂŽle central dans la gestion de l'État et a pour tĂąches de conseiller de façon impartiale et seconder le premier ministre et le Cabinet, et diriger la fonction publique.

Le gouvernement du Canada est en plus assistĂ© par le Conseil du TrĂ©sor, comitĂ© du Cabinet composĂ© du prĂ©sident du Conseil du TrĂ©sor et de ministres. Le Conseil du TrĂ©sor est chargĂ© de l'imputabilitĂ© et de l'Ă©thique, de la gestion des finances, du personnel et de l'administration, de la fonction de contrĂŽle ainsi que de l'approbation des rĂšglements et de la plupart des dĂ©crets en conseil[156]. Ainsi, tout comme le Bureau du Conseil privĂ©, le Conseil du TrĂ©sor joue un rĂŽle central dans la gestion de l'État, mais constitue un organe politique dont les membres sont Ă©lus contrairement Ă  ce dernier. Le Conseil du TrĂ©sor est donc directement imputable au Parlement.

Bien que chaque ministĂšre soit responsable de son portefeuille respectif, trois ministĂšres jouent un rĂŽle central dans la gestion des finances publiques de l'État et supporte ainsi les travaux du Conseil du TrĂ©sor et des autres ministĂšres. Ainsi, le ministĂšre des Finances est responsable de toutes les questions en matiĂšre de finances publiques qui ne sont pas attribuĂ©es de droit au Conseil du TrĂ©sor, tel l'Ă©tablissement du budget fĂ©dĂ©ral et de la politique Ă©conomique et financiĂšre du pays. L'Agence du Revenu du Canada est quant Ă  elle responsable du contrĂŽle d'application de la lĂ©gislation fiscale. Alors que le ministĂšre des Travaux publics et des Services gouvernementaux est un organisme de services communs destinĂ©s Ă  aider les ministĂšres Ă  rĂ©aliser leurs programmes. Le ministre de ce dernier ministĂšre est par tradition le Receveur gĂ©nĂ©ral du Canada et donc, responsable de l'Ă©mission et de la rĂ©ception de tous les paiements faits et reçus par le gouvernement et, responsable de la prĂ©paration et de la publication des comptes publics.

D'autres organismes existent dans la gestion centrale et le contrĂŽle de l'État, mais ceux-ci relĂšvent directement du Parlement et sont donc indĂ©pendants du gouvernement. Tel est le cas du Bureau du commissaire Ă  l'Ă©thique, du Bureau du vĂ©rificateur gĂ©nĂ©ral et du Commissariat aux langues officielles.

Pouvoir législatif

Édifice du Centre, Colline du Parlement, Ottawa.

Le Canada est un rĂ©gime parlementaire fĂ©dĂ©ral avec une tradition dĂ©mocratique hĂ©ritĂ©e de la dĂ©mocratie anglaise du XVIe siĂšcle. Le pouvoir lĂ©gislatif est constituĂ© du Parlement, lequel comprend la roi ou la reine (en son absence le gouverneur gĂ©nĂ©ral du Canada), le SĂ©nat et la Chambre des communes[157]. La reprĂ©sentation du pouvoir lĂ©gislatif se fait par la Colline du Parlement, lĂ  oĂč se situent tous les Ă©difices parlementaires.

Assermentations, Ă©lections et nominations

Avant d'entrer en fonction, le premier ministre du Canada ainsi que tous les membres de son cabinet ministériel sont assermentés par le gouverneur général en conseil d'abord en tant que conseillers privés au sein du Conseil privé de la Reine pour le Canada, et ensuite en tant que membres du Cabinet. Le premier ministre exerce des pouvoirs nombreux, notamment quant à la nomination des responsables au sein du Gouvernement et de l'administration publique.

La tradition veut que le prédicat « le trÚs honorable » précÚde le nom du premier ministre.

Justin Trudeau, chef du Parti libéral du Canada est premier ministre depuis le . Chacun des ministres a la responsabilité de son ministÚre respectif. Ainsi, chaque ministre est chargé de la nomination des responsables au sein du ministÚre, dont le sous-ministre. Ce dernier constitue la plus haute autorité administrative non élue du ministÚre. Son rÎle est de conseiller le ministre et de rendre compte à celui-ci des activités du ministÚre.

La Chambre des communes du Canada est composée de députés élus au scrutin uninominal majoritaire à un tour dans chacune des circonscriptions électorales (jadis appelées « comtés »). Des élections générales sont déclenchées par le gouverneur général en conseil aprÚs que celui-ci a dissous la Chambre des communes pour l'une des raisons suivantes :

  • sous recommandation volontaire et stratĂ©gique du premier ministre ;
  • au terme du mandat de quatre ans ;
  • Ă  la suite d'un vote de confiance non favorable au gouvernement en place par les dĂ©putĂ©s fĂ©dĂ©raux.

Les membres du Sénat, dont les siÚges sont octroyés sur une base régionale, sont choisis par le premier ministre et assermentés à vie par le gouverneur général en conseil pour servir jusqu'à l'ùge maximum de 75 ans.

Fonctionnement du Parlement

À l'issue de l'Ă©lection fĂ©dĂ©rale canadienne de 2015 les cinq partis politiques du Canada siĂ©geant actuellement au Parlement sont, en ordre dĂ©croissant de reprĂ©sentation Ă  la Chambre des communes : le Parti libĂ©ral du Canada (184), le Parti conservateur du Canada (99), Nouveau Parti dĂ©mocratique du Canada (44), le Bloc quĂ©bĂ©cois (10) et le Parti vert du Canada (1). Aucun dĂ©putĂ© indĂ©pendant n'a Ă©tĂ© Ă©lu le 19 octobre 2015. Bien que plusieurs autres partis ne soient pas reprĂ©sentĂ©s au Parlement, la liste des partis historiques avec reprĂ©sentation est substantielle (voir Partis politiques canadiens).

Le président de la Chambre des communes est responsable de la direction des affaires parlementaires de la Chambre. Il veille au bon déroulement de la Chambre, à l'interprétation impartiale des rÚgles et à la défense des droits et privilÚges de tous les députés. Siégeant au centre de la Chambre avec des greffiers adjoints, sous-greffiers et légistes, le Greffier de la Chambre des communes relÚve du président et, a pour tùches de conseiller de façon impartiale le Président et les députés sur l'interprétation des rÚgles, des usages et de la jurisprudence parlementaires. Il est aussi responsable de l'enregistrement des décisions et des débats de la Chambre dans le Hansard et de faire parvenir les publications à la Gazette officielle. Le sergent d'armes assiste quant à lui le greffier de la Chambre des communes dans son rÎle de chef de la cité parlementaire, notamment dans les fonctions protocolaires telles que le cérémonial de la masse au début et à la fin de chaque séance, dans la sécurité et l'entretien des édifices parlementaires.

Le SĂ©nat fonctionne sensiblement de la mĂȘme façon que la Chambre des communes. Cependant, comme c'est la Chambre haute du Parlement, la reprĂ©sentation de l'autoritĂ© est plus prĂ©sente. À titre de membre du service interne de la maison royale, l'huissier du bĂąton noir agit en tant que serviteur personnel de la Reine et sert de messager parlementaire afin de convoquer les dĂ©putĂ©s au discours du TrĂŽne et Ă  la cĂ©rĂ©monie de la sanction royale. Il est responsable des dĂ©tails protocolaires, logistiques et administratifs entourant tous les Ă©vĂ©nements d'envergure nationale, tels que l'ouverture des lĂ©gislatures, l'investiture du gouverneur gĂ©nĂ©ral, les funĂ©railles nationales et la rĂ©ception des dignitaires et officiels Ă©trangers par le gouverneur gĂ©nĂ©ral.

Dans l'exercice de leurs tùches, les parlementaires sont assistés par la BibliothÚque du Parlement, laquelle offre des services objectifs d'information juridique, budgétaire et d'estimation de coûts.

En matiĂšre de responsabilitĂ© ministĂ©rielle, les membres du Cabinet doivent rendre compte des activitĂ©s de leur ministĂšre lors d'une pĂ©riode de questions et de rĂ©ponses orales Ă  chaque jour de travail de la Chambre des communes. Ainsi, une pĂ©riode de la journĂ©e est allouĂ©e oĂč tous les membres du gouvernement, dans la mesure du possible, siĂšgent en Chambre afin de rĂ©pondre aux questions de l'Opposition officielle et des autres partis d'opposition.

Une pĂ©riode similaire existe au SĂ©nat oĂč les membres de l'Opposition interrogent le leader parlementaire du gouvernement au SĂ©nat.

Les trĂŽnes (en arriĂšre-plan) de la reine Élisabeth II et du prince Philippe, duc d'Édimbourg, dans la chambre du SĂ©nat. Au premier plan, le siĂšge du prĂ©sident du SĂ©nat.

À l'ouverture de chaque session parlementaire (deux par annĂ©e), le gouverneur gĂ©nĂ©ral en conseil prononce le discours du TrĂŽne Ă  mĂȘme la Salle du TrĂŽne, la chambre du SĂ©nat. Ce discours stipule les grandes lignes d'intervention du gouvernement tout au long de la session parlementaire. Ce discours est ensuite passĂ© au vote par les dĂ©putĂ©s et, en gĂ©nĂ©ral, soumis Ă  une motion de confiance. Cette motion a pour effet d'induire au vote la qualitĂ© de faire tomber le gouvernement si le vote s'avĂšre nĂ©gatif. Dans cette situation, le gouverneur gĂ©nĂ©ral en conseil doit dissoudre la Chambre des communes et dĂ©clencher des Ă©lections gĂ©nĂ©rales. Si le vote est positif, le gouvernement peut cependant mettre en Ɠuvre ces directives.

En plus des travaux législatifs effectués en Chambre, différents comités sénatoriaux et comités des Communes existent afin d'approfondir les études. Ces comités permettent aux députés et aux sénateurs de rencontrer et d'interroger (dans un cadre formel) des experts ou groupes de citoyens pouvant apporter une opinion sur le sujet débattu. Ces comités déposent ensuite leurs rapports à la Chambre et au Sénat pour examen subséquent. Sauf exception, telle le vote du budget, l'approbation des deux chambres législatives est nécessaire pour que le gouverneur général en conseil sanctionne la création, la modification ou l'abrogation d'une loi.

Charte canadienne des droits et libertés

La Constitution inclut la Charte canadienne des droits et libertĂ©s garantissant aux Canadiens les droits et libertĂ©s qui y sont Ă©noncĂ©s, et qui ne peuvent ĂȘtre enfreints par aucun niveau de gouvernement au Canada. « Ils ne peuvent ĂȘtre restreints que par une rĂšgle de droit, dans des limites qui soient raisonnables et dont la justification puisse se dĂ©montrer dans le cadre d'une sociĂ©tĂ© libre et dĂ©mocratique » (Extrait du premier article de la Charte). En outre, une disposition de dĂ©rogation octroie au Parlement fĂ©dĂ©ral ainsi qu'aux lĂ©gislatures provinciales le pouvoir de lĂ©gifĂ©rer en tout temps, et dans la mesure convenue par les lĂ©gislateurs, en outrepassant temporairement certaines dispositions de la Charte — dans les libertĂ©s fondamentales, les garanties juridiques ou les droits Ă  l'Ă©galitĂ© — pour une pĂ©riode de cinq ans renouvelable.

Cour suprĂȘme du Canada

La Cour suprĂȘme du Canada est la juridiction d'appel de dernier ressort du pays et/ou la plus haute cour au Canada. Elle tranche des questions de droit d’importances pour le public. Elle contribue aussi Ă  l'Ă©volution de tous les domaines du droit au Canada. Elle est composĂ©e de 9 juges dont le juge en chef du Canada. La Cour suprĂȘme du Canada constitue une institution nationale majeure qui se trouve au sommet du pouvoir judiciaire de l’État canadien[158].

Fonctionnement du fédéralisme

La Constitution garantit un partage des compĂ©tences lĂ©gislatives entre le Parlement et les lĂ©gislatures provinciales. Chacun des paliers possĂšde l'autoritĂ© suprĂȘme sur leurs compĂ©tences respectives bien que les deux aient une compĂ©tence Ă©gale dans les matiĂšres sur l'immigration et l'agriculture. Afin de faire respecter ce partage des juridictions, plusieurs dĂ©bats se traduisent souvent en Cour suprĂȘme. Au cours des annĂ©es, il s'est cependant avĂ©rĂ© que les provinces possĂšdent significativement plus de pouvoirs que le gouvernement fĂ©dĂ©ral au point oĂč les provinces ont le pouvoir d'influencer indirectement l'impact de certaines compĂ©tences fĂ©dĂ©rales Ă  l'intĂ©rieur des limites de leur territoire. Tel est le cas en matiĂšre de rĂ©glementation du trafic et du commerce (compĂ©tence fĂ©dĂ©rale) et d'octroi de permis d'exercice et de pratique commerciale (compĂ©tence provinciale) ou d'Ă©laboration contractuelle (compĂ©tence provinciale). Ainsi, dans cet exemple, les principes du libre-marchĂ© promus par les gouvernements fĂ©dĂ©raux peuvent ĂȘtre annihilĂ©s par des politiques provinciales.

Le ministÚre des Affaires intergouvernementales est un organisme du Bureau du Conseil privé et, est responsable des affaires parlementaires touchant les relations fédérales-provinciales-territoriales telles que le fédéralisme fiscal, l'évolution de la fédération et l'unité canadienne.

Dans un but de développement de la fédération, les provinces, avec la participation des territoires, ont créé le Conseil de la fédération en 2003. Bien que cette organisation n'ait pas été institutionnalisée, elle permet aux provinces et territoires de consolider leurs forces et de travailler en collaboration sur tous sujets tombant dans leur juridiction législative en favorisant entre autres les échanges interprovinciaux. De plus, elle permet aux provinces et territoires de faire front commun lorsque vient le temps de négocier avec le gouvernement fédéral, notamment en matiÚre de péréquation et de développement de projets nécessitant la coopération du gouvernement fédéral.

Parlements provinciaux

Chaque province est un État Ă  part entiĂšre avec un rĂ©gime Ă©galement parlementaire. Le rĂ©gime est constituĂ© du pouvoir lĂ©gislatif, c'est-Ă -dire un parlement unicamĂ©ral comprenant une assemblĂ©e lĂ©gislative Ă©lective et du reprĂ©sentant du roi ou de la reine du Canada appelĂ© lieutenant-gouverneur. Le pouvoir exĂ©cutif, c'est-Ă -dire le gouvernement, est composĂ© du reprĂ©sentant de la reine et d'un conseil des ministres dirigĂ© par le premier ministre provincial.

L'assemblĂ©e lĂ©gislative de chaque province est composĂ©e de dĂ©putĂ©s Ă©lus au scrutin uninominal majoritaire Ă  un tour dans chacune des circonscriptions Ă©lectorales provinciales (diffĂ©rentes des circonscriptions fĂ©dĂ©rales, Ă  l'exception de l'Ontario, oĂč plusieurs circonscriptions provinciales coĂŻncident avec les circonscriptions fĂ©dĂ©rales depuis 1999).

En 2001, la Colombie-Britannique a Ă©tĂ© la premiĂšre province canadienne Ă  adopter le principe d'Ă©lections gĂ©nĂ©rales Ă  date fixe. Depuis, trois autres provinces, soit l'Ontario (2004), Terre-Neuve-et-Labrador (2004) et le Nouveau-Brunswick (2007) ont fait de mĂȘme. En novembre 2006, le gouvernement fĂ©dĂ©ral modifiait lui aussi sa loi Ă©lectorale afin que soit dĂ©terminĂ©e d'avance, la date des futures Ă©lections. De nos jours, seule la Nouvelle-Écosse n'a pas adoptĂ© de loi prĂ©voyant des Ă©lections gĂ©nĂ©rales Ă  date fixe. Il est cependant Ă  noter que la mise en place d'Ă©lections Ă  date fixe au Canada n'a pas pour effet d'empĂȘcher un gouvernement de perdre la confiance de son assemblĂ©e lĂ©gislative Ă©lective. Par consĂ©quent, si un gouvernement est renversĂ© en chambre, la date initialement prĂ©vue pour la tenue d'une Ă©lection gĂ©nĂ©rale est devancĂ©e mĂȘme si le principe d'Ă©lections Ă  date fixe a Ă©tĂ© adoptĂ©. Cette caractĂ©ristique de ce dernier dans le contexte canadien se distingue de celui appliquĂ© aux États-Unis oĂč la date prĂ©vue, par exemple, pour la tenue des Ă©lections prĂ©sidentielles, ne peut ĂȘtre devancĂ©e, et ce, mĂȘme si le prĂ©sident amĂ©ricain n'est plus en mesure d'exercer son mandat[159].

Le systÚme démocratique et parlementaire d'une province est par défaut celui défini dans la loi constitutionnelle de 1867, à savoir un systÚme similaire à celui du parlement fédéral. Cependant, chaque parlement provincial a le pouvoir de modifier sa propre constitution provinciale.

SystĂšme juridique et droit

Tribunaux

La judicature du Canada est dĂ©finie dans la loi constitutionnelle de 1867. Elle joue un rĂŽle important dans l'interprĂ©tation des lois, et possĂšde le pouvoir d'invalider les lois qui transgressent la Constitution. Tous les tribunaux provinciaux et fĂ©dĂ©raux sont organisĂ©s en une seule pyramide Ă  quatre niveaux. La Cour suprĂȘme du Canada, constituĂ©e en 1875, est la plus haute instance judiciaire du pays, et en l'occurrence, la cour de dernier ressort nationale. « Elle a (
) compĂ©tence sur des litiges relevant de tous les domaines du droit[160] », chapeautant la Cour d'appel fĂ©dĂ©rale ainsi que toutes les cours d'appel provinciales. Sous ces juridictions viennent la Cour fĂ©dĂ©rale, la Cour canadienne de l'impĂŽt ainsi que les cours supĂ©rieures de compĂ©tence gĂ©nĂ©rale des provinces et des territoires. Puis au bas de la pyramide viennent les cours typiquement dĂ©crites comme des cours provinciales. « Bien que ne faisant pas officiellement partie du systĂšme judiciaire canadien, du fait qu'ils ne sont pas officiellement des « cours de justice », les tribunaux administratifs sont partie intĂ©grante du systĂšme crĂ©Ă© au Canada par le gouvernement pour rĂ©soudre les litiges[160] », entre autres en matiĂšre de relations de travail.

D'autre part, le mandat de la judicature est de pourvoir à la primauté du droit de façon impartiale et accessible à tous[161] ; la primauté du droit étant assurée grùce à l'indépendance de la magistrature face aux institutions politiques[162].

La juge en chef du Canada, Beverley McLachlin, de mĂȘme que les huit autres juges puĂźnĂ©s de la Cour suprĂȘme, sont assermentĂ©s par le gouverneur gĂ©nĂ©ral en conseil aprĂšs avis du premier ministre. Tous les juges des cours d'appel, provinciales et fĂ©dĂ©rale, et des cours supĂ©rieures sont aussi assermentĂ©s de la mĂȘme maniĂšre, aprĂšs avis du premier ministre et du ministre de la Justice, Ă  la suite de la consultation des organismes non gouvernementaux. Le Cabinet fĂ©dĂ©ral nomme les magistrats des cours supĂ©rieures aux niveaux provincial et territorial. Les postes des tribunaux du bas de la pyramide judiciaire, aux niveaux provincial et territorial, sont comblĂ©s par les gouvernements respectifs.

Droit constitutionnel

Le fondement légal du Canada repose dans la Constitution du Canada. Celle-ci est composée de textes écrits, de traditions et de conventions non écrites dont les origines proviennent du droit anglais, et dont la pertinence au sein du droit canadien est de nos jours confirmée par la jurisprudence grùce au premier paragraphe du préambule de la Loi constitutionnelle de 1867 :

« ConsidĂ©rant que les provinces du Canada, de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick ont exprimĂ© le dĂ©sir de contracter une Union FĂ©dĂ©rale pour ne former qu'une seule et mĂȘme Puissance (Dominion) sous la couronne du Royaume-Uni de la Grande-Bretagne et d'Irlande, avec une constitution reposant sur les mĂȘmes principes que celle du Royaume-Uni[163]. »

Cependant, la Proclamation royale de 1763 est le point de dĂ©part du droit canadien pour tous sujets en litige, tels que les conflits frontaliers des provinces. Par suite de la cession du territoire par la France, la proclamation a imposĂ© au Canada toutes lois en vigueur en 1763 au Royaume-Uni et a amenĂ© avec elle tous les droits dĂ©tenus par les Britanniques dans l'Empire. Encore aujourd'hui, plusieurs lois ou traditions britanniques en vigueur en 1763 font partie intĂ©grante du contexte lĂ©gal canadien. Par exemple, plusieurs institutions politiques existantes de nos jours, telles que les AssemblĂ©es lĂ©gislatives, trouvent leur source dans des traditions en vigueur au XVIIIe siĂšcle au Royaume-Uni et dans l'ensemble de l'Empire britannique. Ces lois et traditions britanniques n'ont, pour la plupart, de reprĂ©sentation Ă©crite dans le droit canadien que la jurisprudence des tribunaux. De plus, la Magna Carta de 1215 et la DĂ©claration des droits (Bill of Rights) de 1689 octroient certains droits fondamentaux aux Canadiens, dont la libertĂ© d'expression, la libertĂ© de presse, le droit de vote et le principe de l'Habeas Corpus. Les droits de tout homme et femme canadien sont par ailleurs repris et confirmĂ©s par Ă©crit dans la Charte canadienne des droits et libertĂ©s, crĂ©Ă©e en 1982. Par consĂ©quent, en plus des droits Ă©noncĂ©s par Ă©crit dans les textes constitutionnels, il existe une thĂ©orie judiciaire en jurisprudence canadienne qui fait intervenir des droits intrinsĂšques Ă  la Constitution afin de reconnaĂźtre les lois et traditions existantes lors de l'entrĂ©e en vigueur de la loi constitutionnelle de 1867 et mĂȘme avant, de la Proclamation royale en 1763. Cette thĂ©orie est mieux connue sous le nom de Charte des droits implicite. Elle a prĂ©sĂ©ance tant et aussi longtemps qu'elle n'est pas contredite par des dispositions Ă©crites de la Constitution mĂȘme, par une loi du Parlement ou d'une lĂ©gislature provinciale, ou par des conventions non Ă©crites.

Le droit positif canadien est ainsi composĂ© de quatre grandes sphĂšres : la lĂ©gislation, la jurisprudence, la doctrine et la tradition. Le bijuridisme est un trait particulier du droit canadien. En effet, la common law est l'unique loi civile au Canada - comme dans la plupart des pays anglophones, sauf dans les compĂ©tences lĂ©gislatives du QuĂ©bec oĂč la prĂ©sĂ©ance est donnĂ©e exclusivement au Code civil du QuĂ©bec. Cependant, seuls les principes de la common law rĂ©gissent la Constitution. Par consĂ©quent, les dispositions constitutionnelles sont muables et constamment en modification jour aprĂšs jour. Autrement dit, les Ă©crits constitutionnels ne forment que des points de dĂ©part auxquels les classes mĂ©diatiques, politiques et sociales se rattachent pour ensuite influencer les comportements populaires de façon Ă  conserver ou modifier la Constitution par voie de conventions non Ă©crites. De cette façon, ses principes s'appliquent, par exemple, aux compĂ©tences lĂ©gislatives provinciales pour que celles-ci demeurent aux provinces ou soient transfĂ©rĂ©es au Parlement fĂ©dĂ©ral, ou Ă  l'inverse pour que des compĂ©tences lĂ©gislatives fĂ©dĂ©rales soient conservĂ©es par le Parlement fĂ©dĂ©ral ou transfĂ©rĂ©es aux lĂ©gislatures provinciales.

La Constitution du Canada inclut donc aujourd'hui la loi de 1982 sur le Canada, la loi constitutionnelle de 1867, la loi constitutionnelle de 1982 et tous les documents figurant à son annexe, les modifications constitutionnelles subséquentes, ainsi que les principes constitutionnels sous-jacents.

Common law

Les lois civiles du Canada sont issues des lois civiles britanniques puis ont Ă©tĂ© adaptĂ©es au fil du temps au contexte socio-culturel et gĂ©opolitique du Canada. Exception faite des compĂ©tences lĂ©gislatives du QuĂ©bec, la common law est le systĂšme de droit civil qui prĂ©vaut dans les compĂ©tences lĂ©gislatives provinciales de l'ensemble des provinces et territoires du Canada. La common law s'applique toutefois Ă  toutes les provinces et territoires en matiĂšre de droit constitutionnel et de compĂ©tences lĂ©gislatives fĂ©dĂ©rales. Common law ne se traduit pas en français. Bien que certaines personnes soient portĂ©es Ă  parler de droit coutumier, la common law est plus qu'un systĂšme de droit coutumier, c'est aussi un systĂšme de droit jurisprudentiel, de droit lĂ©gislatif et de droit populaire. Ainsi, on parle de droit jurisprudentiel lorsque les normes lĂ©gales sont promulguĂ©es par arrĂȘts des tribunaux, de droit lĂ©gislatif lorsque les lois sont Ă©dictĂ©es par le Parlement fĂ©dĂ©ral ou les lĂ©gislatures provinciales et de droit populaire lorsque les normes lĂ©gales ont pour source le peuple (les citoyens). Dans le droit populaire, l'on parle de conventions non-Ă©crites pour dĂ©finir les normes Ă©manant du peuple.

Dans le systĂšme de common law, le droit coutumier sert Ă  chacun des groupes ci-haut mentionnĂ© pour acquĂ©rir de l'autoritĂ© sur certaines matiĂšres, ou en perdre, dĂ©pendamment de la tradition ou de la coutume Ă©tablie au fil du temps. Cette tradition, ou coutume, se dĂ©finit par un comportement ou une omission rĂ©pĂ©tĂ©e pendant une pĂ©riode de temps. Par exemple, une lĂ©gislature provinciale pourrait dĂ©tenir l'autoritĂ© sur certaines dispositions de la sĂ©curitĂ© routiĂšre et ainsi Ă©tablir une loi qui interdit de tourner Ă  gauche sur les feux rouges, mais si l'autoritĂ© responsable (les forces policiĂšres) ne prend pas les mesures appropriĂ©es pour l'application de cette loi et que son omission provoque la crĂ©ation d'une coutume oĂč les conducteurs tournent Ă  gauche sur les feux rouges malgrĂ© l'interdiction lĂ©gislative, cette coutume risque de prendre le dessus sur la lĂ©gislation et ainsi devenir une convention non-Ă©crite qui rend la loi de la lĂ©gislature invalide. Le droit populaire s'Ă©tant imposĂ©, toutes interventions futures des forces policiĂšres pour faire respecter la lĂ©gislation deviendraient illĂ©gales. L'influence mĂ©diatique et la propagande deviendraient les seules façons valides pour faire changer cette coutume afin d'obtenir l'approbation d'une quantitĂ© suffisante de personnes, le cas Ă©chĂ©ant. Par consĂ©quent, il est Ă  noter que la coutume peut ĂȘtre d'ordre national, provincial, rĂ©gional, local, et mĂȘme individuel - un individu peut crĂ©er sa propre loi. Ainsi, dans l'exemple ci-dessus, tourner Ă  gauche sur les feux rouges est d'ordre courant dans la grande rĂ©gion de Toronto si le virage s'effectue lorsque le trafic en sens inverse empĂȘche les trois premiĂšres voitures de tourner Ă  gauche sur un feu vert ou jaune, bien que la lĂ©gislation l'interdise.

Parfois, dans les situations de plus grande portée, les gouvernements sont aux prises avec l'obligation d'entretenir ou de sonder l'opinion publique conformément à leur idéologie, car celle-ci sert de justification légale à certaines de leurs actions ou inactions. Tel est le cas, par exemple, sur les questions de reconnaissance de la nation québécoise ou sur les droits des minorités francophones hors-Québec.

Finalement, dans un systĂšme de common law, chaque acteur tente gĂ©nĂ©ralement de conserver son pouvoir en plus d'acquĂ©rir ou de retrouver un pouvoir lĂ©gal, voire constitutionnel, par voie de traditions et de conventions non Ă©crites. Par consĂ©quent, l'influence, la pression, la manipulation et la propagande sont les moyens utilisĂ©s au sein de la population, des mĂ©dias et des instances politiques afin de parvenir Ă  ces buts. Ces derniers peuvent notamment ĂȘtre atteints en tentant de :

  1. casser les conventions en vigueur qui sont perçues comme Ă©tant contraires aux intĂ©rĂȘts des uns ;
  2. empĂȘcher certains groupes ou personnes d'imposer des coutumes qui pourraient ĂȘtre inappropriĂ©es pour les propres intĂ©rĂȘts de ces mĂȘmes personnes ;
  3. et créer sa propre autorité ou imposer sa propre idéologie.

Equity et Procédure

En complĂ©ment de la common law existent les principes de l'Ă©quitĂ©. Alors que la common law Ă©labore les normes lĂ©gales, l'equity est un ensemble de principes permettant aux tribunaux canadiens de pourvoir Ă  l'application des normes lĂ©gales. Des instruments tels que des brefs d'Ă©vocation, cautions, dĂ©crets, injonctions, mises en demeure et outrages au tribunal sont utilisĂ©s par les tribunaux afin de rendre leurs jugements effectifs. Ainsi, il est possible pour les tribunaux d'Ă©tablir une forme de justice naturelle qui va au-delĂ  des sanctions imposĂ©es par la lĂ©gislation, telles les dommages-intĂ©rĂȘts ou l'emprisonnement. Dans un souci de justice et d'Ă©quitĂ©, les tribunaux invoquent la prĂ©somption d'innocence du dĂ©fendeur et donc, les principes par lesquels chacune des parties adverses doit ĂȘtre traitĂ©e Ă©quitablement jusqu'Ă  preuve de culpabilitĂ© de la partie dĂ©fenderesse. Par exemple, en prĂ©sumant son innocence, le suspect d'un meurtre pourrait ĂȘtre libĂ©rĂ© sous caution en attendant son procĂšs tout en promettant de comparaĂźtre dans les dĂ©lais prĂ©vus en garantie de ne pas quitter le pays, ou une rĂ©gion donnĂ©e. Un tribunal pourrait aussi, par exemple, Ă©mettre une injonction interlocutoire provisoire empĂȘchant la partie plaignante d'user d'un droit lĂ©gal qui, si le jugement du tribunal Ă©tait favorable au dĂ©fendeur, rendrait ce jugement ineffectif.

Dans un mĂȘme souci de justice et d'Ă©quitĂ©, les peines imposĂ©es Ă  un coupable dĂ©clarĂ© peuvent ĂȘtre rĂ©duites ou augmentĂ©es par un tribunal aprĂšs Ă©valuation des causes affligeantes et rĂ©ductrices. Par exemple, le coupable dĂ©clarĂ© Ă  une infraction pourrait voir sa peine rĂ©duite de façon substantielle par un tribunal en considĂ©ration du traitement mĂ©diatique qui lui a Ă©tĂ© infligĂ©. À l'inverse, sa peine pourrait ĂȘtre augmentĂ©e significativement dans la situation oĂč le coupable ne dĂ©montre aucun signe apparent de remords.

Les principes de l'equity existent dans toutes les provinces et territoires du Canada et s'appliquent tant au droit constitutionnel qu'aux compĂ©tences lĂ©gislatives fĂ©dĂ©rales et provinciales. Cependant, eu Ă©gard au droit civil du QuĂ©bec, on parle de procĂ©dure civile et de procĂ©dure pĂ©nale dans les champs de juridictions quĂ©bĂ©coises. L'AssemblĂ©e nationale du QuĂ©bec reprend toutefois les mĂȘmes principes de l'equity, mais en les dĂ©finissant et en les balisant par Ă©crit dans le Code de procĂ©dure civile et le Code de procĂ©dure pĂ©nale du QuĂ©bec. Contrairement Ă  l'equity qui suit les rĂšgles de modification de la common law, les procĂ©dures ne peuvent ĂȘtre modifiĂ©s que par l'AssemblĂ©e nationale du QuĂ©bec.

Droit civil mixte

Contrairement au reste du Canada, le QuĂ©bec est unique en ce sens oĂč toute loi civile est Ă©crite. Par consĂ©quent, seule une modification dans le respect des lois existantes par les lĂ©gislateurs est nĂ©cessaire. L'autoritĂ© ultime appartient Ă  l'AssemblĂ©e nationale du QuĂ©bec, dans les limites de ses compĂ©tences lĂ©gislatives. Cependant, pour les lois fĂ©dĂ©rales, seuls les principes de common law s'appliquent. Ainsi, toutes les lois de l'AssemblĂ©e nationale du QuĂ©bec ont prĂ©sĂ©ance en tout temps, tant et aussi longtemps qu'elles suivent les rĂšgles constitutionnelles et qu'elles ne sont pas modifiĂ©es par les lĂ©gislateurs. Cependant, le Code civil du QuĂ©bec ainsi que d'autres lois provinciales dĂ©lĂšguent parfois aux tribunaux le rĂŽle de crĂ©er un droit jurisprudentiel, coutumier et populaire, d'abord et avant tout, encadrĂ© par la lĂ©gislation. Ce type de droit constitue un systĂšme juridique mixte quasi-unique dans le Monde au cĂŽtĂ© du droit Ă©cossais et de celui de la Louisiane.

Le droit jurisprudentiel et coutumier du Québec est trÚs présent pour légiférer et réglementer certaines industries membres du systÚme corporatiste, en particulier les professions libérales, à savoir la médecine, le droit, le notariat, la comptabilité et la planification financiÚre. Il en est ainsi, par exemple, lorsque les législateurs insÚrent dans une loi des dispositions qui insistent sur le caractÚre raisonnable ou pertinent d'une action, sans nécessairement donner plus de détails. Les tribunaux sont ainsi appelés à créer des lois sur ces points en litige en jugeant de la raisonnabilité ou de la pertinence selon les us et coutumes de l'industrie respective. Dans plusieurs contextes, les principes de droit jurisprudentiel, coutumier et populaire s'appliquent aussi à tous les citoyens. Par exemple, les tribunaux sont appelés à établir les droits de la personnalité en plus de ceux énoncés au Code civil et d'établir les situations constituant des atteintes à la réputation.

Ce systĂšme mixte a entre autres pour effet de combler certains vides juridiques auxquels les lĂ©gislateurs n'auraient pas pensĂ©, et ce, en plus de permettre au droit de s'adapter plus rapidement Ă  l'Ă©volution de la sociĂ©tĂ©. Il encourage en plus la rapiditĂ© d'innovation des pratiques sous la concertation des experts des industries concernĂ©es. Autrement dit, la codification des lois quĂ©bĂ©coises intĂšgre les principes de droit commun en permettant au peuple d'Ă©tablir lui-mĂȘme ses principes fondamentaux de justice grĂące Ă  la « loi de la nation » (law of the land), principe dĂ©crit dans la Magna Carta de 1215 et dans la Coutume de Paris de la Nouvelle-France. Par exemple, en matiĂšre de responsabilitĂ© civile, le premier paragraphe de l'article 1457 du Code civil indique que « toute personne a le devoir de respecter les rĂšgles de conduite qui, suivant les circonstances, les usages ou la loi, s'imposent Ă  elle, de maniĂšre Ă  ne pas causer de prĂ©judice Ă  autrui. » L'ensemble de la nation est ainsi amenĂ© Ă  Ă©tablir dĂ©mocratiquement au sein de sa population diverses normes socio-culturelles qui prennent de fait une valeur lĂ©gale avec le temps. Ainsi, selon les normes socio-culturelles en vigueur, cette seule phrase du Code civil lĂ©gifĂšre sur des sujets tels que l'abus de confiance, l'abus de pouvoir, le harcĂšlement psychologique, l'assistance Ă  autrui, la divulgation de renseignements, la modification des lois par les lĂ©gislateurs, etc.

Par conséquent, contrairement aux provinces de pure common law, aucun systÚme de droit coutumier et de droit populaire n'existe dans les compétences législatives du Québec si ce n'est ceux établis par le droit législatif. Cependant, pour avoir force de loi, la jurisprudence des tribunaux est seule compétente, dans les limites de la législation, pour reconnaßtre la « loi de la nation » et le respect des dispositions législatives.

Droit criminel et autres lois fédérales

Les lois criminelles sont uniquement de juridiction fĂ©dĂ©rale, et sont par consĂ©quent uniformes dans tout le Canada. Celles-ci sont entiĂšrement codifiĂ©es dans le Code criminel du Canada. Seuls les principes de la common law s'appliquent au droit criminel ainsi qu'aux autres lois fĂ©dĂ©rales partout au Canada, mĂȘme au QuĂ©bec. Ainsi, l'autoritĂ© populaire s'Ă©tend Ă  l'ensemble des citoyens canadiens plutĂŽt qu'Ă  une seule province ou rĂ©gion.

Dans le cas des lois criminelles, seules les normes culturelles du Canada dĂ©finissent si un comportement, ou une omission, est criminel. Cette dĂ©signation s'effectue principalement sur la base de l'affectation du bien-ĂȘtre collectif de la sociĂ©tĂ©. Bien que les lois criminelles soient reprĂ©sentĂ©es dans le Code criminel du Canada, le droit populaire (la mentalitĂ© des citoyens) dĂ©tient aujourd'hui la pleine autoritĂ© sur la totalitĂ© des matiĂšres criminelles. Ainsi, pour que le Parlement puisse effectuer une modification du Code criminel du Canada, la mentalitĂ© des citoyens doit ĂȘtre conforme aux modifications effectuĂ©es. Un changement de mentalitĂ© au sein de la population est donc impĂ©ratif pour que le Parlement puisse effectuer un amendement quelconque en toute lĂ©gitimitĂ©. Cependant, la mentalitĂ© populaire n'a force de loi que si le Code criminel a prĂ©alablement Ă©tĂ© modifiĂ© en consĂ©quence par les lĂ©gislateurs. L'influence mĂ©diatique, la pression et la propagande sont donc des moyens utilisĂ©s partout au Canada au sein de la population sur des sujets tels que l'avortement, l'euthanasie, la prostitution et la peine de mort.

Quant Ă  l'application des lois criminelles, le pouvoir est dĂ©tenu par la lĂ©gislation (les forces policiĂšres), la jurisprudence (les tribunaux) et la population (les citoyens). Ainsi, les forces policiĂšres sont responsables des enquĂȘtes et du maintien de l'ordre et de la paix alors que les tribunaux pourvoient Ă  l'Ă©tablissement de l'equity ou de la procĂ©dure, le cas Ă©chĂ©ant. De plus, dans les limites lĂ©gales Ă©tablies par la common law, tout citoyen canadien a le pouvoir d'arrestation, de dĂ©nonciation et de dĂ©tention de tout suspect Ă  tout acte criminel. Par exemple, un individu commettant un vol qualifiĂ© auprĂšs d'un employĂ© de dĂ©panneur pourrait ĂȘtre poursuivi et arrĂȘtĂ© par une tierce personne tĂ©moin de la perpĂ©tration du crime pour ensuite ĂȘtre dĂ©tenu par celle-ci jusqu'Ă  l'arrivĂ©e des forces policiĂšres.

SystĂšme juridique

L'application de la loi au Canada, incluant les cours de compétences criminelles, est de juridiction provinciale, mais dans la plupart des provinces, cette application est donnée à contrat à la police fédérale, la Gendarmerie royale du Canada (GRC). Seuls l'Ontario, le Québec et Terre-Neuve-et-Labrador possÚdent en propre un corps policier provincial, respectivement la Police provinciale de l'Ontario, la Sûreté du Québec et la police Royal Newfoundland Constabulary (« Police royale de Terre-Neuve »). La GRC n'applique que les lois fédérales sur leur territoire, et seulement les lois criminelles d'une étendue nationale, voire internationale, telles que celles relatives au crime organisé, à la sécurité nationale et frontaliÚre, à la jeunesse, aux communautés autochtones et à l'intégrité financiÚre. Cependant, à Terre-Neuve-et-Labrador, la Gendarmerie est aussi responsable de l'application des lois provinciales, mais seulement à l'extérieur des centres urbains de la province.

Certaines municipalités possÚdent leur propre corps policier ; il est chargé de l'application des rÚglements municipaux dans son district judiciaire. Pour les municipalités, régions, comtés
 n'ayant pas de corps policier, les services policiers sont donnés à contrat soit à la GRC ou, dans le cas de l'Ontario et du Québec, à leurs polices provinciales respectives. Pour ce qui est des réserves indiennes, chacune possÚde son corps policier mandaté par le gouvernement fédéral, et ayant juridiction sur tout le territoire de la réserve. Ces policiers sont communément appelés les Peacekeepers.

L'UnitĂ© de police militaire du Canada est quant Ă  elle le corps policier responsable de l'ordre et du maintien de la paix au sein des Forces armĂ©es canadiennes. Le Service national des enquĂȘtes des Forces canadiennes est, lui, responsable des enquĂȘtes. Pour ce qui est de l'armĂ©e, elle peut ĂȘtre dĂ©ployĂ©e auprĂšs de la population lorsque des Ă©tats de crise ou d'urgence sont en vigueur. Par exemple, lors de la Crise du verglas en 1998 dans le sud du QuĂ©bec, les Forces canadiennes ont servi Ă  des opĂ©rations de secours et de support aux sinistrĂ©s.

L'Agence des services frontaliers est de son cĂŽtĂ© l'organisation responsable d'assurer la protection civile Ă  la frontiĂšre du Canada. La Garde cĂŽtiĂšre canadienne travaille en collaboration avec la Gendarmerie royale du Canada et l'Agence des services frontaliers afin d'assurer la sĂ©curitĂ© publique en mer, et la protection civile sur les frontiĂšres maritimes. Le Service canadien du renseignement de sĂ©curitĂ© est l'agence des services secrets responsable des enquĂȘtes approfondies d'ordre national, voire international, afin d'assurer la protection civile du Canada.

Affaires Ă©trangĂšres

Relations commerciales

Femmes inuites de Nain au Labrador.

Le Canada entretient une relation de premier plan avec les États-Unis, pays avec lequel il partage la plus longue frontiĂšre non dĂ©fendue du monde, frontiĂšre oĂč les Ă©changes Ă©conomiques transfrontaliers sont parmi les plus importants du globe. Cette collaboration Ă©conomique, Ă©tablie Ă  plusieurs niveaux entre le Canada et les États-Unis, permet les relations Ă©conomiques les plus importantes de l'accord de libre-Ă©change nord-amĂ©ricain. Le Canada partage aussi de longues relations avec le Royaume-Uni et nourrit depuis peu, surtout Ă  travers le QuĂ©bec, des rapports privilĂ©giĂ©s avec la France. La Grande-Bretagne et la France sont les deux puissances coloniales europĂ©ennes les plus significatives de sa fondation. Ces relations s'Ă©tendent aussi avec d'autres anciens membres des Empires britanniques et français, par l'entremise du Commonwealth et de la Francophonie.

Parmi les nombreuses et fructueuses collaborations économiques, notons les travaux communs entre Bombardier et Alstom (France) dans le domaine de la fabrication de matériel de transport en commun ayant permis la mise en place du premier TGV en sol américain dans le corridor Washington-Boston. Plus récemment, Hydro-Québec a signé un accord permettant l'application de ses nouvelles recherches par les industriels Heuliez et Dassault pour la fabrication d'une voiture électrique trÚs prometteuse.

Le peuple Inuit du Canada a également constitué une alliance avec les autres peuples Inuit du pourtour arctique.

Coopération et Développement international

Le Canada s'est réguliÚrement illustré en Afrique grùce à l'Agence canadienne de développement international (ACDI).

Le monument du maintien de la paix Ă  Ottawa.

Pendant les soixante derniÚres années, le Canada s'est fait le défenseur du multilatéralisme, faisant des efforts pour résoudre les conflits internationaux en collaboration avec les autres nations. Cela est clairement démontré lors de la Crise de Suez en 1956 quand l'ancien premier ministre Lester B. Pearson, alors ministre des Affaires étrangÚres, apaise les tensions en proposant des interventions de maintien de la paix et l'envoi de la Force de maintien de la paix des Nations unies. Dans cet esprit, le Canada développe et tente de maintenir un rÎle de chef de file dans les interventions de l'ONU. Le Canada a participé à 50 missions de la sorte, participant à chaque opération de l'ONU jusqu'en 1989. Les contributions du Canada au programme de maintien de la paix de l'ONU diminuÚrent pendant les premiÚres années du XXIe siÚcle.

Par ailleurs le Canada joue un rÎle significatif auprÚs de l'Organisation de l'aviation civile internationale dont le siÚge social se situe à Montréal. En outre, le Canada fut représenté depuis le jusqu'au par Louise Arbour, originaire du Québec, pour assurer le poste de Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme.

Le Canada fait partie du Commonwealth.

Enfin, le Canada fait partie du Commonwealth, ce qui l'intÚgre à un ensemble politique mondial qui est chapeauté par le roi Charles III[164].

En 1985, l'Institut antarctique du Canada est mis en place pour faire pression sur le gouvernement canadien afin d'améliorer les recherches sur l'Antarctique[165].

Conflits armés, missions de paix et opérations de secours

Membre fondateur de l'Organisation du traitĂ© de l'Atlantique nord (OTAN), le Canada s'est dotĂ© d'une armĂ©e dĂ©fensive sans armes nuclĂ©aires. Il emploie actuellement environ 75 000 militaires permanents au sein des Forces armĂ©es canadiennes, et 30 000 dans la rĂ©serve militaire. Les Forces canadiennes (FC) comprennent l'armĂ©e, la marine et la force aĂ©rienne. La majeure partie de l'Ă©quipement dĂ©ployĂ© des Forces inclut 1 500 vĂ©hicules de combat blindĂ©s, 34 vaisseaux de combat, et 861 appareils d'aviation.

Soldats canadiens en Afghanistan.

En plus des grandes participations Ă  la seconde guerre des Boers, Ă  la PremiĂšre Guerre mondiale, Ă  la Seconde Guerre mondiale, et Ă  la guerre de CorĂ©e, le Canada maintient des participations substantielles dans les missions internationales sous le commandement des Nations unies et de l'OTAN depuis 1950, incluant des missions de maintien de la paix, diverses missions en ex-Yougoslavie, et un soutien aux Forces de la Coalition lors de la PremiĂšre guerre du Golfe. Depuis 2001, le Canada a des troupes dĂ©ployĂ©es en Afghanistan en partenariat de la Force de stabilisation des États-Unis et de la Force internationale d'assistance Ă  la sĂ©curitĂ©, dirigĂ©e par l'OTAN et autorisĂ©e par l'ONU. L'Équipe d'intervention en cas de catastrophe (DART) a participĂ© Ă  trois importantes opĂ©rations de secours aprĂšs le tsunami de dĂ©cembre 2004 en Asie du Sud-Est, aprĂšs l'ouragan Katrina en septembre 2005 sur les cĂŽtes amĂ©ricaines, aprĂšs le tremblement de terre du Cachemire en octobre 2005 et celui d'HaĂŻti en janvier 2010.

Souveraineté et frontiÚres du territoire

Le Canada et les États-Unis sont partenaires sur le projet de Commandement de la dĂ©fense aĂ©rospatiale de l'AmĂ©rique du Nord (NORAD) qui vise Ă  la dĂ©fense de la souverainetĂ© aĂ©rienne de l'AmĂ©rique du Nord depuis 1957 en administrant les plans de vols commerciaux et privĂ©s. De plus, le Canada est depuis quelques annĂ©es approchĂ© par le gouvernement amĂ©ricain afin de mettre en Ɠuvre leur projet de bouclier antimissile visant Ă  la dĂ©fense de l'AmĂ©rique du Nord contre les attaques de missiles balistiques.

Bien que le gouvernement du Canada affirme constamment son autoritĂ© sur l'ensemble du territoire, certains endroits ne sont pas universellement reconnus par la communautĂ© internationale comme Ă©tant sous la souverainetĂ© du Canada. Bien que la Convention des Nations unies sur le droit de la mer jette les bases de reconnaissance des droits souverains des pays sur les eaux entourant leur territoire, l'interprĂ©tation de cette convention diffĂšre entre le Canada et d'autres pays. Par exemple, bien que la zone Ă©conomique exclusive soit respectĂ©e, certains États considĂšrent les eaux entourant l'archipel de la rĂ©gion arctique, lesquelles constituent le Passage du Nord-Ouest, comme Ă©tant libres de passage pour tous. De plus, les États-Unis affirment que le Canada agit Ă  l'encontre de la convention sur la partie de la mer de Beaufort et de l'ocĂ©an Arctique qui s'Ă©tend jusqu'au PĂŽle Nord gĂ©ographique. Un conflit similaire a existĂ© jusqu'en 1992 entre le Canada et la France sur la zone Ă©conomique exclusive entourant l'archipel Saint-Pierre-et-Miquelon.

Certaines parcelles de terre sont en outre contestĂ©es par les pays limitrophes du Canada. Bien que la frontiĂšre maritime de la baie de Baffin entre le Canada et le Groenland ait Ă©tĂ© dĂ©limitĂ©e aprĂšs entente avec le Danemark, les deux pays se disputaient toujours l'Ăźle Hans dans le dĂ©troit de Nares reliant la mer de Baffin Ă  la mer de Lincoln. Cette dispute a Ă©tĂ© rĂ©glĂ©e en 2022 par la division l'Ăźle entre les deux pays. La Commission de la frontiĂšre internationale est quant Ă  elle la sociĂ©tĂ© crĂ©Ă©e par le Canada et les États-Unis afin d'entretenir la frontiĂšre terrestre canado-amĂ©ricaine. Cependant, les deux pays sont en dĂ©saccord sur le droit de propriĂ©tĂ© de l'Ăźle Machias Seal dans le golfe du Maine.

Provinces et territoires

Carte administrative du Canada[166], illustrant les 13 subdivisions de premier rang.

Provinces

Province Superficie
(km2)
Capitale Population
Drapeau du QuĂ©bec QuĂ©bec 1 667 441 QuĂ©bec 8 501 833 hab. (2021)
Drapeau de l'Ontario Ontario 1 076 395 Toronto 14 223 942 hab. (2021)
Drapeau de la Colombie-Britannique Colombie-Britannique 944 735 Victoria 5 000 879 hab. (2021)
Drapeau de l'Alberta Alberta 661 848 Edmonton 4 262 635 hab. (2021)
Drapeau de la Saskatchewan Saskatchewan 651 036 Regina 1 132 505 hab. (2021)
Drapeau du Manitoba Manitoba 647 797 Winnipeg 1 342 153 hab. (2021)
Drapeau de Terre-Neuve-et-Labrador Terre-Neuve-et-Labrador 405 212 Saint-John 510 550 hab. (2021)
Drapeau du Nouveau-Brunswick Nouveau-Brunswick 72 908 Fredericton 775 610 hab. (2021)
Drapeau de la Nouvelle-Écosse Nouvelle-Écosse 55 284 Halifax 969 383 hab. (2021)
Drapeau de l'Île-du-Prince-Édouard Île-du-Prince-Édouard 5 660 Charlottetown 154 331 hab. (2021)

Territoires

Territoires Superficie
(km2)
Capitale Population
Drapeau du Nunavut Nunavut 2 093 190 Iqualuit 36 858

hab. (2021)

Drapeau des Territoires du Nord-Ouest Territoires du Nord-Ouest 1 346 106 Yellowknife 41 070

hab. (2021)

Drapeau du Yukon Yukon 482 443 Whitehorse 40 332

hab. (2021)

S'y ajoute le mémorial de Vimy (France) dont le terrain d'assise ainsi qu'une centaine d'hectares alentour offert par la France en 1922.

Évolution de la carte du Canada.

La premiĂšre diffĂ©rence entre une province et un territoire rĂ©side dans leur autonomie. En effet, les provinces ont des compĂ©tences dĂ©lĂ©guĂ©es par la loi constitutionnelle de 1867, et donc qui ne peuvent ĂȘtre octroyĂ©es au gouvernement fĂ©dĂ©ral que par une modification constitutionnelle. Ainsi, dans la limite de leurs compĂ©tences lĂ©gislatives, et des droits et privilĂšges qui leur sont accordĂ©s par la Constitution, les provinces sont indĂ©pendantes du gouvernement fĂ©dĂ©ral et des unes par rapport aux autres. En d'autres mots, bien qu'une procĂ©dure normale puisse mener Ă  la modification de la Constitution selon la loi constitutionnelle de 1982, la modification est sans effet dans les limites d'une province ayant dĂ©clarĂ© son dĂ©saccord Ă  son Ă©gard si cette modification est dĂ©rogatoire aux droits, privilĂšges et compĂ©tences de la province. Cette disposition a donc pour effet d'annihiler l'emprise de certaines provinces, ou du gouvernement fĂ©dĂ©ral, sur d'autres provinces jouissant de pouvoirs et droits acquis par la Constitution. De plus, dans les limites dĂ©finies par la loi constitutionnelle de 1982, une lĂ©gislature a compĂ©tence exclusive pour modifier sa propre constitution provinciale, laquelle est dĂ©finie par dĂ©faut par la loi constitutionnelle de 1867. Quant aux territoires, ceux-ci sont le fruit d'une simple loi du Parlement fĂ©dĂ©ral, et donc directement sous son pouvoir.

Les provinces sont, à l'intérieur de leurs limites, responsables de la plupart des programmes sociaux du Canada tels que l'administration de la santé, l'éducation, et « généralement toutes les matiÚres d'une nature purement locale ou privée dans la province ». Au total, les provinces regroupées ensemble encaissent davantage de revenus que le gouvernement fédéral, une structure quasi-unique parmi les fédérations dans le monde. Les paiements de péréquation sont accordés par le gouvernement fédéral dans le but d'assurer que des standards uniformes et raisonnables de services publics et d'imposition soient conservées entre les provinces les plus riches et celles les plus pauvres.

Bien qu'une province puisse, exclusivement, « faire des lois relatives aux matiĂšres tombant dans ses catĂ©gories de sujets », le gouvernement fĂ©dĂ©ral peut initier des politiques nationales dans les champs de compĂ©tence provinciale, telle que la loi canadienne sur la santĂ©. Cependant, chaque province a le choix de se retirer du programme, ou de ne pas y adhĂ©rer. De plus, tous accords internationaux signĂ©s par le gouvernement fĂ©dĂ©ral, notamment en matiĂšre de commerce, sont subordonnĂ©s aux compĂ©tences lĂ©gislatives de chacun des paliers de gouvernement du Canada. ConsidĂ©rant que les relations internationales constituent une compĂ©tence fĂ©dĂ©rale, les provinces ont nĂ©anmoins le pouvoir de signer des accords internationaux dans la limite de leurs pouvoirs lĂ©gislatifs. Le QuĂ©bec est d'ailleurs un ardent dĂ©fenseur de ce pouvoir au travers duquel il entretient notamment des relations avec la France et les États du Nord-Est des États-Unis, et grĂące auquel il Ă©tablit des DĂ©lĂ©gations gĂ©nĂ©rales dans plusieurs villes du monde.

Toutes les provinces ont une lĂ©gislature Ă©lue et monocamĂ©rale qui est chapeautĂ©e par un premier ministre choisi de la mĂȘme façon que le Premier Ministre du Canada. Chaque province a aussi son lieutenant-gouverneur, reprĂ©sentant de la Couronne et homologue provincial du gouverneur gĂ©nĂ©ral du Canada, assermentĂ© sous l'avis du premier ministre du Canada, et depuis quelques annĂ©es avec des consultations croissantes avec les gouvernements provinciaux. Toutes les provinces et territoires ont leurs propres emblĂšmes.

Gouvernance locale

La gouvernance locale relĂšve directement et uniquement des lĂ©gislatures provinciales. De ce fait, chaque province ou territoire a son propre systĂšme d'administration territoriale et de subdivisions de son territoire. Dans certaines provinces, des compĂ©tences lĂ©gislatives provinciales sont dĂ©lĂ©guĂ©es par la lĂ©gislature aux unitĂ©s territoriales ainsi formĂ©es. Dans la dĂ©signation de ces unitĂ©s, l'on parlera dĂ©pendamment de comtĂ©s, districts, districts municipaux, districts rĂ©gionaux, districts d'amĂ©lioration, districts municipaux d'opportunitĂ©, municipalitĂ©s rĂ©gionales, municipalitĂ©s rĂ©gionales de comtĂ©, rĂ©gions, rĂ©gions administratives, villes, villages, paroisses, hameaux, cantons, agglomĂ©rations, arrondissements, communautĂ©s mĂ©tropolitaines, etc. De plus, bien que des unitĂ©s territoriales puissent ĂȘtre dĂ©signĂ©es sous un mĂȘme nom gĂ©nĂ©rique, tel que comtĂ©, ces unitĂ©s n'ont pas nĂ©cessairement la mĂȘme dĂ©finition lĂ©gale ou les mĂȘmes compĂ©tences d'une province Ă  l'autre. Par exemple, les rĂ©gions de l'Ontario dĂ©signĂ©es sous le gĂ©nĂ©rique comtĂ© n'ont pas autant de pouvoir que les gouvernements locaux des comtĂ©s du Nouveau-Brunswick.

Divisions de recensement au Canada.

Bien que le gouvernement fĂ©dĂ©ral n'ait pas de compĂ©tence en matiĂšre d'administration territoriale, celui-ci subdivise tout de mĂȘme le pays afin d'accomplir ses propres mandats, notamment de statistiques nationales. Dans ce cas, l'on parle de rĂ©gions mĂ©tropolitaines de recensement, rĂ©gions Ă©conomiques, agglomĂ©rations de recensement, divisions de recensement, subdivisions de recensement, secteurs de recensement et aires de diffusion. Ces unitĂ©s gĂ©ographiques respectent dans la plupart des cas les unitĂ©s territoriales crĂ©Ă©es par les lĂ©gislatures provinciales bien qu'il puisse y avoir plusieurs divergences. Par exemple, pour ce qui est des divisions de recensement, dans les provinces de la Colombie-Britannique, de l'Île-du-Prince-Édouard, du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse et de l'Ontario, ces divisions correspondent aux unitĂ©s formĂ©es par chacune des provinces. Au QuĂ©bec, la plupart des divisions correspondent aux municipalitĂ©s rĂ©gionales de comtĂ©, sauf pour onze d'entre elles qui sont regroupĂ©es en seulement cinq divisions de recensement diffĂ©rentes. Quant aux provinces de l'Alberta, du Manitoba, de la Saskatchewan et de Terre-Neuve-et-Labrador, aucun gouvernement supra local ou rĂ©gional n'est Ă©tabli par leur lĂ©gislature. Le gouvernement fĂ©dĂ©ral a cependant conclu un accord avec ces provinces afin d'y crĂ©er des divisions de recensement. Il en est de mĂȘme pour le Nunavut et les Territoires du Nord-Ouest. Le Yukon forme quant Ă  lui une seule division de recensement[167]. D'autre part, dans chacune des provinces, les commissions scolaires ont aussi leur propre territoire qui peut diffĂ©rer des unitĂ©s de gouvernance locale formĂ©es par les lĂ©gislatures provinciales. De plus, les circonscriptions Ă©lectorales fĂ©dĂ©rales, provinciales, rĂ©gionales, municipales et autres diffĂšrent l'une de l'autre et des unitĂ©s de gouvernance locale dans plusieurs cas.

Capitale nationale

Ottawa est la capitale nationale du Canada et le siĂšge du gouvernent fĂ©dĂ©ral. Au cƓur de la ville, la colline du Parlement est le centre d'intĂ©rĂȘt de la vie politique et culturelle de la ville d’Ottawa. SiĂšge de la majoritĂ© des MinistĂšres et organismes fĂ©dĂ©raux, Ottawa est aussi le siĂšge de plusieurs institutions nationales. Enfin la ville accueille aussi le siĂšge de plusieurs organisations internationales.

Ottawa est le point de rencontre des deux cultures nationales d'importance, Ă  savoir la culture francophone et la culture anglophone. La capitale nationale est un lieu historique Ă  la culture cosmopolite[168].

Historique

Au moment de l'Acte d'Union, c'est Kingston qui est désignée, de 1841 à 1843, comme la capitale du nouveau pays. Trop à l'étroit à Kingston les députés déménageront en 1844 à Montréal mais la loi d'indemnisation des citoyens du Bas-Canada viendra soulever la population anglaise contre cette mesure et elle incendiera le siÚge montréalais du gouvernent canadien. Par mesure de sécurité la capitale déménagera de nouveau à Toronto cette fois.

En 1852, c'est à Québec que se déplace la capitale du pays. En 1855 c'est à nouveau à Toronto. En 1857 la reine Victoria désigne finalement Bytown (qui allait devenir Ottawa) comme la capitale officielle du Pays. Ce n'est qu'en 1866 que les députés s'y installent aprÚs 5 ans de nouveau à Québec de 1860 à 1865 qui prend alors le titre de capitale provisoire. C'est enfin en 1866 qu'Ottawa devient la derniÚre capitale du Canada-Uni pour devenir en 1867 la capitale du Canada[169].

GĂ©ographie et climat

Image satellite du Canada. Au nord du 60e parallĂšle, on retrouve la toundra, les forĂȘts borĂ©ales prĂ©valent sur le bouclier canadien alors que plus au sud la forĂȘt mixte et la forĂȘt de feuillus est prĂ©sente. La glace est prĂ©dominante dans les Ăźles arctiques ainsi que sur certaines montagnes cĂŽtiĂšres de la cĂŽte Ouest. L'agriculture est prĂ©dominante dans les Prairies de l'Ouest, sur la partie nord des Grands Lacs et dans la vallĂ©e du Saint-Laurent. Ces deux derniĂšres rĂ©gions comptent la plus grande partie de la population.

Le Canada occupe la majeure partie de la portion septentrionale de l'AmĂ©rique du Nord, s'Ă©tendant de l'ocĂ©an Atlantique Ă  l'est jusqu'Ă  l'ocĂ©an Pacifique Ă  l'ouest, et au nord vers l'ocĂ©an Arctique. Il partage une frontiĂšre terrestre commune avec les États-Unis au sud, et une autre avec ce mĂȘme pays au nord-ouest (entre l'Alaska et le Yukon d'une part et le nord de la Colombie-Britannique d'autre part). Depuis 2022, il partage aussi une frontiĂšre terrestre avec le Danemark (Groenland) grĂące au partage entre les deux pays de l'Île Hans. Il partage aussi une frontiĂšre maritime avec la France (Saint-Pierre-et-Miquelon). Depuis 1925, le Canada rĂ©clame la portion de l'Arctique s'Ă©talant entre les mĂ©ridiens 60ÂșO et 141ÂșO ; cette rĂ©clamation n'est toutefois pas universellement reconnue. L'Ă©tablissement le plus nordique du Canada, et du monde, se situe Ă  Alert (Nunavut), base des Forces armĂ©es canadiennes, au sommet de l'Ăźle d'Ellesmere (latitude 82,5ÂșN Ă  834 kilomĂštres — 450 milles marins — du PĂŽle Nord). Le Canada est le plus grand pays du monde aprĂšs la Russie[170].

La densitĂ© de la population, environ 3,5 habitants par kilomĂštre carrĂ©, est l'une des plus faibles au monde. La rĂ©gion la plus densĂ©ment peuplĂ©e du pays est celle du Corridor QuĂ©bec-Windsor, le long des basses-terres du fleuve Saint-Laurent et des Grands Lacs au sud-est. Au nord de cette rĂ©gion se trouve le vaste bouclier canadien, une rĂ©gion de roc nettoyĂ© par la derniĂšre Ăšre glaciaire, dĂ©pourvue de terres fertiles, riche en minĂ©raux, et dotĂ©e de lacs et riviĂšres. On y retrouve la forĂȘt borĂ©ale, immense forĂȘt nordique composĂ©e majoritairement d'Ă©pinettes et de sapins. Le Canada possĂšde sur son territoire plus de lacs que tout autre pays dans le monde et possĂšde une importante rĂ©serve d'eau douce[171] - [172] - [173].

Dans l'est du Canada, le fleuve Saint-Laurent se verse dans le golfe du Saint-Laurent, le plus grand estuaire du monde ; l'Ăźle de Terre-Neuve se situe en son embouchure, alors que l'Île-du-Prince-Édouard se situe au sud de celui-ci. Le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse sont sĂ©parĂ©s par la baie de Fundy, laquelle connaĂźt les marnages les plus grands du monde. Ces quatre provinces maritimes s'avancent Ă  l'est de la pĂ©ninsule gaspĂ©sienne du QuĂ©bec. L'Ontario et la baie d'Hudson dominent le centre du Canada, alors qu'Ă  l'ouest se trouvent les vastes plaines des Prairies canadiennes, passant par le Manitoba, la Saskatchewan et l'Alberta pour se rendre jusqu'aux montagnes Rocheuses qui les sĂ©parent de la Colombie-Britannique.

La chute en Fer à cheval, en Ontario, est la plus grande composante des chutes du Niagara. Elle constitue une source majeure de puissance hydroélectrique et une destination touristique.

Au nord du 60e parallĂšle se trouvent les trois territoires canadiens — Nunavut, Territoires du Nord-Ouest et Yukon — parsemĂ©s de plusieurs lacs (dont le grand lac de l'Ours et le grand lac des Esclaves) et traversĂ©s par le plus long fleuve du pays, le fleuve Mackenzie. De plus, les terres continentales du Nord canadien sont bordĂ©es au nord d'un grand archipel, l'archipel Arctique comprenant certaines des plus grandes Ăźles du monde. Les dĂ©troits se trouvant entre ces Ăźles constituent le passage du Nord-Ouest, du dĂ©troit de Davis Ă  la mer de Beaufort en passant par la baie de Baffin. En outre, c'est dans cette rĂ©gion que l'on retrouve, en majoritĂ© au large et entre les Ăźles de la Reine-Élisabeth, le pĂŽle nord magnĂ©tique ainsi qu'une partie de la glace polaire.

La vĂ©gĂ©tation passe des forĂȘts de feuillus dans le sud de l'Ontario aux forĂȘts mixtes et laurentiennes, et diminue graduellement vers le Nord canadien passant de la taĂŻga — forĂȘts borĂ©ales ou ceinture de conifĂšres — Ă  la toundra et finalement aux sols arides du Grand Nord.

Pour ce qui est du relief, le pays se dessine principalement de par les plaines des Prairies, et des plateaux du bouclier canadien. Les basses terres continentales de la Colombie-Britannique ainsi que la chaßne des Rocheuses occupent la région à l'ouest des Prairies alors que les montagnes des Appalaches s'étalent du Sud du Québec vers les provinces maritimes.

Sept principaux types de climat se retrouvent au Canada. La majeure partie du territoire du pays est dotĂ©e d'un climat subarctique qui sĂ©vit dans la partie mĂ©ridionale des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut, de mĂȘme que dans le nord-est de la Colombie-Britannique, le nord des Prairies, de l'Ontario et du QuĂ©bec, ainsi que le Labrador. La zone septentrionale du Yukon, des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut connaĂźt un climat arctique. Un climat de type continental sec se retrouve dans la partie sud des Prairies, tandis que les provinces centrales (Ontario et QuĂ©bec) possĂšdent dans leur partie sud un climat continental humide, tout comme dans la rĂ©gion nord-ouest du Nouveau-Brunswick. Un climat maritime caractĂ©rise la zone cĂŽtiĂšre (pacifique) de la Colombie-Britannique (climat maritime de l'ouest, doux et humide), de mĂȘme que les provinces atlantiques (Nouveau-Brunswick dans sa rĂ©gion sud-est, l'Île- du-Prince-Édouard, Nouvelle-Écosse et l'Ăźle de Terre-Neuve (climat maritime de l'est). Un climat de montagne (climat alpin) couvre la plus grande partie de la Colombie-Britannique et du Yukon et le sud-ouest de l'Alberta[174] - [175].

La moyenne des tempĂ©ratures absolues hivernales et estivales diffĂšrent largement d'une rĂ©gion Ă  l'autre. L'hiver peut ĂȘtre trĂšs rude dans certaines rĂ©gions du pays, avec des tempĂ©ratures moyennes mensuelles pouvant descendre Ă  −15 °C dans la partie mĂ©ridionale du pays, bien qu'il soit aussi possible d'atteindre des tempĂ©ratures de −45 °C avec de forts vents glaciaux. Les chutes de neige annuelles peuvent atteindre plusieurs centaines de centimĂštres en moyenne (par exemple, une moyenne de 337 cm Ă  QuĂ©bec). La cĂŽte de la Colombie-Britannique, notamment l'Ăźle de Vancouver, constitue une exception, et jouit d'un climat tempĂ©rĂ© avec des hivers doux et pluvieux. Pour ce qui est des Ă©tĂ©s, les tempĂ©ratures peuvent grimper jusqu'Ă  35 °C, voire 40 °C en tenant compte de l'indice humidex. La tempĂ©rature la plus froide jamais observĂ©e au Canada est de −63 °C Ă  Snag, dans le territoire du Yukon[176].

En 2018, des scientifiques alertent sur la fonte des glaciers du Yukon, celle-ci étant deux fois plus rapide que prévu et pouvant avoir des « conséquences dramatiques » dans la région. Cette accélération a déjà provoqué des changements dans la région : en 2016, en raison du manque d'eau, la riviÚre Slims qui alimente le lac Kluane a été complÚtement asséchée. Depuis, le niveau du lac a baissé, provoquant la disparition de milliers de poissons[177].

Le rĂ©chauffement climatique est deux fois plus rapide au Canada que sur le reste de la planĂšte selon un rapport commandĂ© par le gouvernement canadien. D'aprĂšs les experts auteurs du rapport, le rĂ©chauffement climatique « augmentera la sĂ©vĂ©ritĂ© des vagues de chaleur et contribuera Ă  augmenter les risques de sĂ©cheresses et de feux de forĂȘt. MĂȘme si les inondations Ă  l’intĂ©rieur des terres rĂ©sultent de multiples facteurs, des prĂ©cipitations plus intenses augmenteront le risque d’inondation en milieu urbain »[178].

En 2019, les chercheurs constatent la fonte du pergĂ©lisol des Ăźles arctiques du Canada. Les modĂšles climatiques Ă©tablis par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'Ă©volution du climat (GIEC) ne prĂ©voyaient pas un tel dĂ©gel avant 2090[179]. 

Environnement

En 2019, le gouvernement autorise l’élevage de saumons transgĂ©niques. Ces saumons qui produisent plus d'hormone de croissance grandissent deux fois plus rapidement qu'un saumon normal[180].

En juin 2019, le gouvernement annonce la relance des travaux d'agrandissement de l'oléoduc Trans Mountain vers la cÎte Ouest canadienne. La décision est saluée par l'industrie pétroliÚre, mais décriée par les écologistes. Une fois achevé, le projet pourrait dégager environ 330 millions d'euros par an mais aussi entraßner une hausse additionnelle de 15 millions de tonnes des émissions de gaz à effet de serre du Canada[181].

En aoĂ»t 2014, la catastrophe du Mont Polley endommage considĂ©rablement la biodiversitĂ©. Des milliards de litres d’eaux usĂ©es et de boues toxiques se sont dĂ©versĂ©es dans les lacs et les cours d’eau environnants. La rupture de la digue est survenue malgrĂ© un rapport officiel de 2011 alertant le propriĂ©taire de la mine, Imperial Metals, sur la nĂ©cessitĂ© de trouver une solution durable pour Ă©vacuer les eaux usĂ©es s’accumulant dans le bassin.

Toronto

Toronto est la plus grande ville du Canada devant MontrĂ©al et la capitale de la province de l'Ontario. La ville est situĂ©e sur la rive nord-ouest du lac Ontario. Avec plus de 2,5 millions d'habitants[182], Toronto est la cinquiĂšme plus grande ville en AmĂ©rique du Nord. En 2006, 5 113 149 personnes vivaient dans la rĂ©gion du Grand Toronto ainsi que 8,1 millions dans la mĂ©gapole du Croissant d'or (nommĂ©e Golden Horseshoe, en anglais). Toronto est la principale place financiĂšre et Ă©conomique du Canada et la deuxiĂšme en AmĂ©rique du Nord. La capitale de l'Ontario possĂšde une bourse qui se nomme le Toronto Stock Exchange (abrĂ©gĂ© TSX). La plupart des compagnies miniĂšres Ă©mettent des actions dans cette bourse, ainsi que des compagnies gaziĂšres et pĂ©troliĂšres. Le TSX est le meneur mondial dans les Ă©changes boursiers dans ces deux catĂ©gories. En aoĂ»t 2012, le TSX comptait plus de 1 577 entreprises enregistrĂ©es, avec une capitalisation totale qui est de 1 989 562 971 807 $CAN.

Dans le monde du sport, il y a le Toronto FC en MLS, les Maple Leafs de Toronto dans la LNH, les Blue Jays de Toronto dans la LMB, le Rock de Toronto dans la ligue de crosse, les Raptors de Toronto dans la NBA et les Argonauts de Toronto dans la LCF.

Montréal

MontrĂ©al est la mĂ©tropole du QuĂ©bec. La ville est situĂ©e sur une Ăźle dont la superficie atteint 500 km2. L'Ăźle est situĂ©e entre la riviĂšre des Prairies (au nord-ouest) et le fleuve Saint-Laurent (au sud-est)[183]. Elle constitue un centre majeur du commerce, de l'industrie, de la culture, de la finance et des affaires internationales. MontrĂ©al a accueilli l'exposition universelle de 1967 et les Jeux olympiques d'Ă©tĂ© de 1976. On peut y voir aussi le Festival International de Jazz de MontrĂ©al, le Festival Juste Pour Rire, le Heavy MontrĂ©al, le Festival international Nuits d'Afrique, le Festival MontrĂ©al en lumiĂšre et le Grand Prix de Formule 1 du Canada. Le Vieux-MontrĂ©al a Ă©tĂ© dĂ©clarĂ© arrondissement historique en 1964.

Dans le milieu sportif professionnel, Montréal est bien représenté par l'équipe des Canadiens de Montréal dans la LNH, l'équipe de soccer Club de Foot Montréal dans la MLS et les Alouettes de Montréal dans la LCF. La ville avait autrefois une équipe de LMB, les Expos de Montréal.

Montréal est la quatriÚme[184] agglomération francophone de langue officielle dans le monde[185] et la seule métropole francophone en Amérique du Nord. Elle est aussi, aprÚs Toronto, la deuxiÚme agglomération canadienne en importance ainsi qu'une des villes financiÚres les plus importantes dans le monde. Les secteurs économiques les plus importants sont la finance, les télécommunications, le secteur aérospatial, les transports, les médias, les arts, le cinéma, la production de séries télévisées, la publication de documents, l'informatique, les jeux vidéo, la recherche médicale, l'éducation, le tourisme et les sports.

Vancouver

Vancouver est une ville portuaire et la métropole de l'Ouest canadien. Elle est la troisiÚme agglomération canadienne en importance. Vancouver a accueilli les Jeux olympiques d'hiver de 2010. Le sport professionnel est présent dans la ville de par l'équipe des Whitecaps de Vancouver en MLS et l'équipe des Canucks de Vancouver dans la LNH.

Patrimoine naturel

Relativement peu occupé par l'activité humaine, le Canada jouit d'une grande biodiversité. Sa superficie est protégée par quarante-deux parcs nationaux dont deux aires marines. Au total, 681 espÚces d'oiseaux habitent son territoire, à l'année ou une partie de l'année[186]. L'un d'eux, le plongeon huard, décore d'ailleurs l'envers de la piÚce de 1 dollar canadien.

Économie

Affiche du Corps forestier canadien montrant un bûcheron, hacher à la main, et le logo du Corps.
L'exploitation forestiĂšre est l'un des piliers du secteur primaire canadien. Ici, une affiche du Corps forestier canadien.

Le Canada est l'une des nations les plus riches du monde, un membre de l'Organisation de coopĂ©ration et de dĂ©veloppement Ă©conomiques (OCDE) et du Groupe des huit (G8). En 2022, le Canada est classĂ© en 15e position pour l'indice mondial de l'innovation[187]. Le Canada possĂšde une Ă©conomie de marchĂ© qui subit lĂ©gĂšrement plus d'interventions gouvernementales que l'Ă©conomie amĂ©ricaine, mais beaucoup moins que la plupart des pays d'Europe. Le Canada eut historiquement un produit intĂ©rieur brut (PIB) par habitant plus faible que celui de son voisin du sud — bien que la richesse soit plus Ă©quitablement distribuĂ©e, mais plus Ă©levĂ©e que dans les grandes Ă©conomies d'Europe occidentale. À partir des annĂ©es 1990, grĂące Ă  une rĂ©forme de l'État rĂ©ussie et d'une gestion de l'État rigoureuse (voir Politique de rigueur), inspirĂ©e des principes du libĂ©ralisme Ă©conomique[188], la dette fĂ©dĂ©rale passe de 68,4 % du PIB en 1994 Ă  38,7 % en 2004, Ă  la suite d'une sĂ©rie d'excĂ©dents budgĂ©taires ; en parallĂšle Ă  la baisse du dĂ©ficit, la part des dĂ©penses publiques fĂ©dĂ©rales dans le PIB est passĂ©e de 19 % Ă  12 %, les dĂ©penses publiques totales baissant d'environ 10 % entre 1992 et 2004[189]. L'Ă©conomie canadienne connaĂźt une pĂ©riode d'effervescence Ă©conomique, avec un taux de croissance Ă©levĂ© et un faible taux de chĂŽmage. En 2008, le Canada ressemble fortement aux États-Unis quant Ă  son orientation-marchĂ© dans son systĂšme Ă©conomique, Ă  ses moyens de production, et Ă  son haut niveau de vie. Alors qu'en janvier 2008, le taux de chĂŽmage national du Canada Ă©tait Ă  son plus bas depuis 1974, se chiffrant ainsi Ă  5,8 %, les taux de chĂŽmage provinciaux variaient entre 3,2 % et 12,2 %. La crise frappe le pays au cours de l'annĂ©e 2008 et le chĂŽmage touchait 6,2 % de la population active en novembre selon l'OIT[190].

Au cours du XXe siĂšcle, l'impressionnante croissance des secteurs manufacturiers, miniers et des services transforme la nation d'une Ă©conomie largement rurale Ă  une Ă©conomie principalement industrielle et urbaine. Tout comme les autres nations modernes et industrialisĂ©es, l'Ă©conomie canadienne est dominĂ©e par l'industrie des services, laquelle emploie environ les trois quarts des Canadiens. Cependant, le Canada est, contrairement aux pays industrialisĂ©s, exceptionnel quant Ă  l'importance qu'a le secteur primaire dans son Ă©conomie, avec deux de ses plus importantes industries, le pĂ©trole et le bois d'Ɠuvre. Par ailleurs, le pays possĂšde d'importantes rĂ©serves d'eau douce dont l'exportation vers les États-Unis fait l'objet d'un dĂ©bat rĂ©current[191].

À l'inverse de la plupart des nations dĂ©veloppĂ©es, le Canada est un exportateur net d'Ă©nergie. Le Canada a de vastes rĂ©serves de gaz naturel sur la cĂŽte est, et de grandes ressources de gaz et de pĂ©trole principalement situĂ©es en Alberta, en Colombie-Britannique et en Saskatchewan. Les grandes Ă©tendues de sables bitumineux dans la rĂ©gion d'Athabasca placent le Canada au huitiĂšme rang des pays producteurs de pĂ©trole (2006)[192]. En Colombie-Britannique, au Manitoba, en Ontario, au QuĂ©bec et Ă  Terre-Neuve-et-Labrador se trouve une source d'Ă©nergie renouvelable, abondante et Ă  faible coĂ»t : l'Ă©nergie hydroĂ©lectrique.

Photographie des premiers ministres du Canada, des États-Unis et du Mexique debout derriĂšre les trois ministres du Commerce international de ces pays, signant l'Accord de libre-Ă©change nord-amĂ©ricain.
Signature de l'Accord de libre-échange nord-américain, en 1992, auquel appartient le Canada.

Le Canada est l'un des fournisseurs les plus importants du monde en produits agricoles, avec la rĂ©gion des Prairies, qui est l'un des plus grands fournisseurs de blĂ© et cĂ©rĂ©ales grĂące Ă  la Commission canadienne du blĂ©. Le pays Ă©tait aussi sixiĂšme au palmarĂšs des producteurs mondiaux de cĂ©rĂ©ales au milieu des annĂ©es 2010, toujours dominĂ© par son voisin, les États-Unis.

Le Canada est le deuxiĂšme producteur de diamants au monde, le plus grand producteur de zinc et d'uranium, et un chef de file dans plusieurs autres ressources naturelles telles que l'or, le nickel, l'aluminium et le plomb. Plusieurs des villes, pour ne pas dire toutes les villes de la rĂ©gion nordique du pays, oĂč l'agriculture est difficile, subsistent grĂące Ă  une mine tout prĂšs ou Ă  une source de bois d'Ɠuvre. Le Canada a aussi un imposant secteur manufacturier concentrĂ© principalement dans le sud de l'Ontario, avec un important tissu industriel de l'automobile grĂące Ă  la prĂ©sence des constructeurs amĂ©ricains et japonais, et au QuĂ©bec, avec un fort rĂ©seau d'industries aĂ©rospatiales grĂące Ă  une industrie nationale et provinciale forte.

En partie le rĂ©sultat de son important secteur primaire, le Canada est hautement dĂ©pendant du commerce international, spĂ©cialement le commerce avec les États-Unis. L'Accord de libre-Ă©change (ALE) de 1989, avec ce dernier, et l'Accord de libre-Ă©change nord-amĂ©ricain (ALENA) de 1994, qui inclut le Mexique, dĂ©clenchent une impressionnante croissance de l'intĂ©gration commerciale et Ă©conomique du Canada avec les États-Unis. Mis Ă  part le ralentissement Ă©conomique de 2001 qui n'a techniquement pas Ă©tĂ© considĂ©rĂ© comme une rĂ©cession puisqu'il a durĂ© moins de deux trimestres consĂ©cutifs, le Canada n'a pas connu de rĂ©cession depuis 1991, et maintient dans l'ensemble la meilleure performance Ă©conomique du Groupe des huit (G8) et ce jusqu'en 2008.

Selon l’Institut de recherche en Ă©conomie contemporaine (IRÉC), les stocks d’actifs canadiens dans les sept principaux paradis fiscaux ont Ă©tĂ© multipliĂ©s par 37,6 entre 1987 et 2014. Entre 1999 et 2013, une demi-douzaine de projets de loi ont Ă©tĂ© dĂ©posĂ©s pour limiter ou mettre un terme Ă  l’évasion fiscale, mais tous ont Ă©tĂ© rejetĂ©s[193]. Une Ă©tude rĂ©alisĂ©e en 2020 par un groupe d’économistes note que des entreprises canadiennes ont accumulĂ© un montant total de 381 milliards de dollars en 2019 dans les 12 principaux paradis fiscaux de la planĂšte. Les actifs d’entreprises dĂ©clarĂ©s dans ces États ont augmentĂ© de 135 % entre 2010 et 2020. D'aprĂšs l’économiste Toby Sanger « Il y a un “momentum” pour que les gouvernements rĂ©cupĂšrent les recettes fiscales qui leur Ă©chappent, mais le Canada n’est pas un leader, pas du tout. C’est un “suiveux” qui fait le minimum de ce qu’on attend de lui »[194].

En 2016, les cent patrons canadiens les mieux rĂ©munĂ©rĂ©s ont gagnĂ© en moyenne 10,4 millions de dollars canadiens, soit plus de 200 fois le revenu moyen d'un travailleur canadien en 2016. De 2015 Ă  2016, la rĂ©munĂ©ration moyenne des PDG a augmentĂ© de 8%[195]. Le dĂ©clin du syndicalisme au Canada aurait entraĂźnĂ© une hausse de 15 % des inĂ©galitĂ©s de revenu du travail[196].

En 2015, le Canada possÚde le dixiÚme revenu par habitant le plus élevé[197] et est classé neuviÚme par le PNUD en termes d'indice de développement humain[198]. Néanmoins, l'endettement des ménages canadiens est particuliÚrement élevé : le ratio de la dette contractée par chaque ménage en proportion de ses revenus disponibles atteint 174 % en 2019[199].

Industrie pétroliÚre

Le Canada possÚde la troisiÚme réserve de pétrole prouvée au monde. En 2019, Ottawa a décidé de racheter le pipeline TransMountain, qui transporte le pétrole de l'Alberta vers le Pacifique, afin de pouvoir lancer des travaux d'extension[200]. Bien que certaines nations contestent le processus de consultation en cour fédérale, la plupart des communautés autochtones potentiellement affectées par le projet ne s'opposent pas à celui-ci[201].

Industrie laitiĂšre canadienne

Le lait et les produits laitiers canadiens sont trÚs diversifiés.

L'industrie laitiÚre canadienne jouit d'une excellente réputation internationale sans doute parce qu'elle est liée à l'application de normes de qualité rigoureuses.

Cette industrie est aussi liée à des engagements spécifiques en regards de la protection des animaux et du développement durable.

FondĂ©e sur un systĂšme de gestion de l’offre, l'industrie laitiĂšre canadienne s'oriente sur la planification de la production nationale, des prix rĂ©glementĂ©s et des contrĂŽles Ă  l'importation des produits laitiers.

Ici le classement mondial de la consommation de produits laitiers au Canada.

Au troisiĂšme rang du secteur agricole canadien aprĂšs les secteurs des cĂ©rĂ©ales et olĂ©agineux et des viandes rouges, l’industrie laitiĂšre canadienne a importĂ© pour 899,4 millions de dollars de produits laitiers en 2015 pour des exportations totalisant 211,1 millions de dollars[202].

Banque du Canada

La Banque du Canada est la banque centrale du Canada. Son rÎle consiste à favoriser la prospérité économique et financiÚre du pays. Les quatre grandes sphÚres de responsabilités de la banque sont les suivantes :

  • politique monĂ©taire : la banque contrĂŽle la quantitĂ© de monnaie en circulation et l'inflation ;
  • systĂšme financier : la banque fait la promotion des systĂšmes financier au Canada ;
  • monnaie : la banque est le concepteur, le distributeur et l'Ă©metteur des billets canadiens ;
  • gestion financiĂšre : la banque est l'agent financier du gouvernement canadien[203].

Budget annuel

Pour 2017 le budget du Canada est de 330,2 milliards de dollars avec un déficit prévu de 28,5 milliards de dollars. Dans ce budget, 3,4 milliards de dollars sont accordés aux autochtones du Canada[204].

Industrie miniĂšre

L'industrie miniĂšre est fortement soutenue par le gouvernement. Le pays accueille les siĂšges sociaux et principales filiales d’une majoritĂ© de sociĂ©tĂ©s miniĂšres dans le monde. La lĂ©gislation fĂ©dĂ©rale et celles des provinces favorisent la mise en valeur des titres boursiers en permettant des formes de publicitĂ© sur les gisements plus souples qu’ailleurs, et la fiscalitĂ© est favorable aux entreprises. En outre, le rĂ©seau diplomatique canadien soutient politiquement Ă  l’étranger toute sociĂ©tĂ© miniĂšre inscrite au pays[205].

Le premier ministre Stephen Harper (en fonction de 2006 Ă  2015) a dĂ©clarĂ© vouloir faire du Canada l’un des plus grands exportateurs de ressources naturelles au monde. Il lui a Ă©tĂ© reprochĂ© d’affaiblir dĂ©libĂ©rĂ©ment les protections environnementales en vigueur afin de favoriser l’industrie, notamment miniĂšre[206].

Industrie spatiale

Le Canada participe officiellement au développement de l'industrie spatiale depuis 1989 grùce à la création de l'Agence spatiale canadienne. L'agence est essentiellement chargée de coordonner les politiques et programmes spatiaux civils au nom du gouvernement du Canada[207]. Le Canada est également connu pour la conception du Bras canadien (Canadarm).

DĂ©mographie

Population

Graphique montrant une évolution constante de la population canadienne, accentuée surtout depuis les années 1950.
Graphique de l'Ă©volution de la population canadienne depuis 1867.

Le recensement du Canada de 2021 (en) dĂ©nombre une population de 36 991 981 personnes[208], ce qui est comparable Ă  celle de la Pologne et du Maroc. 91,2 % des habitants sont des citoyens canadiens[209]. Parmi eux, 74,4 % sont citoyens de naissance, tandis que 16,8 % le sont suite Ă  une naturalisation[209]. La croissance de la population canadienne s'accomplit largement grĂące Ă  l'immigration[210] et, dans une moindre mesure, par la croissance naturelle.

Environ trois quarts des Canadiens vivent Ă  moins de 160 kilomĂštres de la frontiĂšre avec les États-Unis. Une proportion semblable vit dans les zones urbaines concentrĂ©es dans le corridor QuĂ©bec-Windsor (notamment les rĂ©gions mĂ©tropolitaines de recensement Toronto-Hamilton, MontrĂ©al et Ottawa-Gatineau), les basses terres continentales de la Colombie-Britannique (de la rĂ©gion de Vancouver jusqu'au bout de la vallĂ©e du fleuve Fraser) ainsi que dans le corridor Calgary-Edmonton en Alberta.

Depuis 1867, la population historique du Canada est passĂ©e de 3,4 millions Ă  38,2 millions. La densitĂ© de population reste trĂšs faible : elle est de 3,6 par km2, dix fois infĂ©rieure Ă  celle des États-Unis et trente fois infĂ©rieure Ă  celle de la France du fait de l'immense grand nord canadien trĂšs peu urbanisĂ© et sauvage.

Le , Statistique Canada indique que la population canadienne vient d'atteindre les 40 millions d'habitants[211]. Il se base sur leur « horloge démographique », un outil visuel qui modélise en temps réel les changements dans le nombre de naissances, de décÚs et d'immigrants avec répartition par provinces et territoires[212].

Selon le recensement de 2016, les Canadiens possĂšdent majoritairement des ancĂȘtres du mĂȘme nom (la grande majoritĂ© des rĂ©pondants Ă  cette catĂ©gorie sont des blancs anglophones ou francophones de l'est du pays : leur prĂ©sence est trop lointaine pour connaitre une partie ou l'ensemble de leurs ascendances avec exactitude, en consĂ©quence, ils choisissent l'origine « canadienne » Ă  32 %. La plupart du temps, les personnes cochant cette catĂ©gorie descendent en partie ou en totalitĂ© des plus anciennes lignĂ©es de colons français ou britanniques). Il est suivi par anglais (18,3 %), Ă©cossais (13,9 %), français (13,6 %), irlandais (13,4 %), allemands (9,6 %), amĂ©rindiens (5,0%), chinois (4,7 %), italiens (4,6 %), indiens (4,0 %) et ukrainiens (3,9 %). Les rĂ©pondants doivent prĂ©ciser toutes les origines ethniques qui s'appliquent et jusqu'Ă  six origines ethniques par personne sont retenues lors du recensement.

D'aprĂšs le mĂȘme recensement, les Blancs constituent le groupe racial majoritaire (72,9 %), suivis des Asiatiques (17,7 %), des Autochtones (5,0 %), des Noirs (3,1 %), des Latino-AmĂ©ricains (1,3 %) et des Pacifiens (0,2 %)[213]. 22,3 % de la population appartient Ă  une minoritĂ© visible non autochtone[214]. En 2016, les plus grands groupes de minoritĂ©s visibles sont les Sud-Asiatiques (5,6 %), les Chinois (4,7 %) et les Noirs (3,5 %)[214]. Entre 2011 et 2016, la population des minoritĂ©s visibles a augmentĂ© de 18,4 %. En 1961, moins de 2 % de la population canadienne (environ 300 000 personnes) Ă©taient membres d'un groupe de minoritĂ©s visibles[215]. Les peuples autochtones ne sont pas considĂ©rĂ©s comme une minoritĂ© visible dans les calculs de Statistique Canada[216].

À la fin de 2007, le Canada comptait prĂšs de 54 500 rĂ©fugiĂ©s et demandeurs d'asile[217]. Le programme de rĂ©installation des rĂ©fugiĂ©s du Canada a acceptĂ© 11 100 rĂ©fugiĂ©s en 2007, dont 2 040 provenaient de l'Afghanistan, 1 790 du Myanmar/Birmanie, et 1 650 de la Colombie[217].

Le Canada prĂ©sente le taux d'immigration le plus Ă©levĂ© des pays du G7 avec pour objectif d'accroitre la main d’Ɠuvre disponible. Les autoritĂ©s prĂ©voient que les habitants originaires d'un pays Ă©tranger reprĂ©senteront 30 % de la population canadienne en 2030. Les candidats Ă  l'immigration doivent cependant prouver dĂ©tenir des compĂ©tences professionnelles spĂ©cifiques faisant dĂ©faut au niveau local, ou ĂȘtre en mesure de crĂ©er des entreprises au Canada. En raison de cette politique, 36 % des mĂ©decins, 41 % des ingĂ©nieurs et un chef d'entreprise sur trois au Canada sont issus de l'immigration (statistiques de 2023). Cette politique migratoire prĂ©sente l'inconvĂ©nient de priver les pays pauvres de leur personnel qualifiĂ© et ainsi de ralentir leur dĂ©veloppement[218]

Le Canada a connu jusque dans les annĂ©es 1950 des clauses restrictives en matiĂšre immobiliĂšre qui interdisaient la vente de propriĂ©tĂ©s Ă  des Noirs, Ă  des juifs ou Ă  des immigrants chinois. Certaines discriminations perdurent encore de nos jours en matiĂšre d’accĂšs Ă  l’emploi ou Ă  l’éducation pour la minoritĂ© noire du pays[219].

Religion

La conquĂȘte par les Britanniques de l'Acadie pĂ©ninsulaire, en 1713 (traitĂ© d'Utrecht), puis du reste de la Nouvelle-France, en 1763 (traitĂ© de Paris), a amenĂ© sur le territoire canadien une nouvelle dualitĂ© religieuse : la dualitĂ© entre les protestants et les catholiques. Sous le rĂ©gime britannique, les protestants reprĂ©sentent la religion chrĂ©tienne rĂ©formĂ©e. La confession anglicane, qui est alors la branche du protestantisme sans doute la plus significative, incarne la religion officielle de la royautĂ©.

Aujourd’hui, l'Église anglicane du Canada est dirigĂ©e par la primat Linda Nicholls (en). L'Église catholique au Canada, quant Ă  elle, a Ă  sa tĂȘte le primat GĂ©rald Cyprien Lacroix[220].

Les Canadiens adhĂšrent Ă  une grande variĂ©tĂ© de religions. Selon le recensement de 2011, 67,3 % des Canadiens s'identifient comme chrĂ©tiens ; de ceux-ci, les catholiques constituent le plus grand groupe avec 38,7 % des Canadiens. Le catholicisme est suivi par le protestantisme et l'Église protestante la plus importante est l'Église unie du Canada. Environ 24 % des Canadiens dĂ©clarent n'avoir aucune affiliation religieuse. Les religions minoritaires importantes incluent l'islam (3,2 % de la population), l'hindouisme (1,5 %), le sikhisme (1,4 %), le bouddhisme (1,1 %) et le judaĂŻsme (1,0 %)[221].

Éducation

Au Canada, les provinces et territoires sont responsables de l'Ă©ducation ; en l'occurrence, le Canada n'a pas de ministĂšre national pour l'Ă©ducation. Chacun des treize systĂšmes d'Ă©ducation est similaire aux autres, et ce, tout en reflĂ©tant l'histoire, la culture et la gĂ©ographie rĂ©gionale de sa province. Une des grandes diffĂ©rences existantes est celle du QuĂ©bec, oĂč les Ă©tudes post-secondaires dĂ©butent au cĂ©gep (collĂšge d'enseignement gĂ©nĂ©ral et professionnel), une institution scolaire prĂ©parant aux Ă©tudes universitaires et formant les techniciens spĂ©cialisĂ©s. L'Ăąge pour l'Ă©ducation obligatoire varie Ă  travers le Canada, mais se situe gĂ©nĂ©ralement aux alentours de 5–7 ans jusqu'Ă  16–18 ans, contribuant ainsi Ă  un taux d'alphabĂ©tisation de 99 % chez les adultes. NĂ©anmoins, selon ABC Canada, 24 % des Canadiens sont limitĂ©s Ă  des lectures trĂšs simples[222]. Le pays est un des meneurs en matiĂšre de recherche scientifique[223] et se range parmi les plus Ă©duquĂ©s du monde en Ă©tant classĂ© premier par le nombre d'adultes possĂ©dant une Ă©ducation post-secondaire, avec 51 % d'entre eux ayant au moins atteint un diplĂŽme post-secondaire chez sa population ĂągĂ©e de 25 Ă  64 ans[224].

Chaque province est responsable d'organiser la gestion de ses Ă©coles. Cependant, dans le cadre des dispositions constitutionnelles de la Charte canadienne des droits et libertĂ©s, moyennant certaines conditions et restrictions, les citoyens canadiens membres d'une minoritĂ© francophone ou anglophone dans la province oĂč ils rĂ©sident ont le droit Ă  l'instruction dans la langue de la minoritĂ© de leur province dans toutes les communautĂ©s oĂč le nombre est suffisant pour justifier le financement des Ă©coles Ă  mĂȘme les fonds publics. Toutes les provinces canadiennes ont mis en place des commissions scolaires, des conseils scolaires ou des centres de services scolaire pour assurer la prestation des services en matiĂšre d'Ă©ducation. Parmi les provinces canadiennes, c'est au QuĂ©bec et en Ontario qu'il y a le plus de ces entitĂ©s : 72 pour chacune de ces provinces[225]. L'Ă©ducation post-secondaire est la responsabilitĂ© des gouvernements provinciaux et territoriaux, lesquels fournissent la majeure partie du financement ; le gouvernement fĂ©dĂ©ral fournit du financement additionnel du fait des subventions Ă  la recherche. En 2002, 43 % des Canadiens ĂągĂ©s entre 25 et 64 ans ont dĂ©jĂ  eu accĂšs Ă  l'Ă©ducation post-secondaire ; pour ceux ĂągĂ©s entre 25 et 34 ans, la rĂ©alisation d'Ă©tudes post-secondaires atteignait 51 %.

Langues

La population de Montréal est principalement francophone, avec une communauté anglophone en forte baisse et une communauté allophone en forte augmentation. Selon le recensement de 2006, « le français est la langue d'usage de 52,6 % des habitants de l'ßle de Montréal » avec une légÚre tendance à la baisse au détriment des allophones (Les allophones se francisent à hauteur de 75,3 % en 2006 en augmentation.)[226] - [227] - [228].

Les deux langues officielles du Canada, l'anglais et le français, sont respectivement les langues maternelles de 57,8 % et 22,1 % de la population[229]. Le , sous la Loi sur les langues officielles, le français obtient un statut égal à celui de l'anglais dans toutes les instances gouvernementales fédérales. Ceci déclenche un processus qui mÚne le Canada à se redéfinir officiellement en tant que nation bilingue[230].

L'anglais et le français ont un statut Ă©gal dans les tribunaux fĂ©dĂ©raux, le Parlement et toutes les sociĂ©tĂ©s d'État fĂ©dĂ©rales ainsi que les autres institutions gouvernementales du Canada. Le public a le droit de recevoir, lĂ  oĂč il y a une demande suffisamment importante, des services du gouvernement fĂ©dĂ©ral dans l'une ou l'autre langue. L'utilisation de la signalisation routiĂšre bilingue varie d'une province Ă  l'autre. Alors que le multiculturalisme est une politique d'immigration officielle du Canada, devenir citoyen canadien nĂ©cessite de parler aisĂ©ment soit le français soit l'anglais — 98,5 % des Canadiens parlent au moins une des deux langues (anglais seulement : 67,5 %, français seulement : 13,3 %, les deux : 17,5 %).

Bien que le français soit principalement parlĂ© dans la province du QuĂ©bec, d'autres provinces — le Nouveau-Brunswick qui est d'ailleurs la seule province considĂ©rĂ©e officiellement bilingue, l'est et le nord de l'Ontario ainsi que le sud du Manitoba — ont une part substantielle de personnes francophones. De tous ceux qui parlent le français comme premiĂšre langue, 85 % vivent au QuĂ©bec. Le français est la langue officielle de la province du QuĂ©bec. Plusieurs langues autochtones ont un statut officiel dans les Territoires du Nord-Ouest ; l'inuktitut est la langue de la majoritĂ© de la population au Nunavut et l'une des trois langues officielles de ce territoire.

Les langues non officielles sont aussi importantes au Canada, avec prĂšs de 5 200 000 personnes en parlant au moins une en tant que premiĂšre langue. Les langues non officielles listĂ©es comme Ă©tant des langues maternelles incluent le mandarin (853 745 locuteurs natifs), l'italien (469 485 locuteurs natifs), l'allemand (438 080 locuteurs natifs) et le pendjabi (271 220 locuteurs natifs).

PremiĂšres Nations du Canada

Perry Bellegarde est le chef national de l’AssemblĂ©e des PremiĂšres Nations.

Le terme PremiÚres Nations désigne les peuples autochtones du Canada qui sont autres que Métis ou Inuits. En 2011 cette population représentait environ 1,3 million d'individus[231].

Les migrations autochtones remontent Ă  environ 15 000 ans[232] lors de la derniĂšre glaciation, qui a abaissĂ© le niveau des ocĂ©ans et crĂ©Ă© un pont terrestre reliant l'Eurasie Ă  l'AmĂ©rique, permettant Ă  ceux-ci de s'installer[233].

Les PremiÚres Nations du Canada sont actuellement regroupées et représentées par l'Assemblée des PremiÚres Nations fondée en 1982. Le chef actuel est Perry Bellegarde[234].

En octobre 2019, le Canada est Ă©pinglĂ© par l'ONU pour les conditions de logement des peuples autochtones. La commission d’enquĂȘte souligne que les Autochtones sont « plus susceptibles d’ĂȘtre mal logĂ©s et d’avoir des problĂšmes de santĂ© qui dĂ©coulent de cette situation ». En outre, « le pourcentage des sans-abri parmi eux est disproportionnellement Ă©levĂ© et ils sont extrĂȘmement vulnĂ©rables aux expulsions forcĂ©es, Ă  l’accaparement de terres et aux effets des changements climatiques. Lorsqu’ils dĂ©fendent leurs droits, ils sont souvent la cible de violences extrĂȘmes ». Les communautĂ©s autochtones sont aussi fortement victimes de la pĂ©nurie de logements qui touche le nord du Canada : communautĂ©s Ă  dormir en alternance. « Quinze personnes vivent dans une maison de la taille d’une caravane. [...] Elles doivent dormir Ă  tour de rĂŽle quand il n’y a pas beaucoup de place »[235].

Francophonie

Le Canada est membre de l'Organisation internationale de la francophonie et de l'AssemblĂ©e parlementaire de la francophonie. De plus, l'Association francophone des municipalitĂ©s du Nouveau-Brunswick, la FĂ©dĂ©ration quĂ©bĂ©coise des municipalitĂ©s, l'Union des municipalitĂ©s du QuĂ©bec, la FĂ©dĂ©ration canadienne des municipalitĂ©s de mĂȘme que les villes de LĂ©vis, QuĂ©bec, Sherbrooke, Gatineau, MontrĂ©al, Saguenay et Trois-RiviĂšres sont membres de l'Association internationale des maires francophones[236].

Les groupes francophones du Canada incluent :

Principales communautés francophones hors Québec

On retrouve dans les Maritimes plusieurs communautĂ©s francophones dont ChĂ©ticamp, Edmundston et Évangeline, plus connues, font partie[237].

En Ontario, on retrouve une communautĂ© francophone significative Ă  Toronto mĂȘme, de mĂȘme que dans les villes de Windsor, Ottawa et Sault-Sainte-Marie[238].

Cathédrale Saint-Boniface, un secteur francophone du Canada.

Au Manitoba, la principale communauté francophone se retrouve à Saint-Boniface, un quartier français de Winnipeg[239].

Au Nunavut, la communauté francophone est surtout concentrée à Iqaluit[240].

Cette carte met en relief l'existence des francophones hors Québec du Canada comme une partie intégrante de la Francophonie internationale.

Enfin pour l'Ouest canadien, c'est surtout à Kamloops, dans le Nord-Ouest de l'Alberta surnommé « Le Petit Québec » ou au lieu historique de Batoche que se concentrent les francophones[241].

Culture

La culture canadienne est historiquement influencĂ©e par les cultures et traditions anglaises, françaises, irlandaises, Ă©cossaises et autochtones, ainsi que par la culture amĂ©ricaine en raison de la proximitĂ© et des Ă©changes de capital humain existant entre les deux pays. Plusieurs formes de mĂ©dias et de divertissements amĂ©ricains sont populaires et omniprĂ©sents au Canada, surtout la partie anglophone. À l'inverse, plusieurs produits et divertissements culturels canadiens ont de grands succĂšs aux États-Unis et partout dans le monde. Plusieurs produits culturels sont maintenant gĂ©nĂ©ralement commercialisĂ©s vers un marchĂ© nord-amĂ©ricain unifiĂ©, ou un marchĂ© global, bien que certaines rĂ©gions conservent leur spĂ©cificitĂ©. Notamment, la rĂ©gion des Maritimes qui conserve un folklore aux airs de la culture celte irlandaise et Ă©cossaise et qui, par le fait mĂȘme, s'harmonise avec le principal trait de la culture de l'Acadie et du QuĂ©bec dont le folklore est empreint de rythmes gallo-romains de la Gaule celtique.

Par ailleurs, une diffĂ©rence flagrante domine toujours pour beaucoup de personnes en les fondements français du Canada. Ceux-ci donnent une spĂ©cificitĂ© particuliĂšre au continent amĂ©ricain et Ă  la nature mĂȘme du Canada, ce qui fait sous-entendre Ă  plusieurs personnes que la ville de MontrĂ©al est en l'occurrence la plaque tournante de la culture de langue française en AmĂ©rique. Ce faisant, plusieurs artistes francophones fusent des quatre coins du pays (QuĂ©bec, Acadie, Ontario, Manitoba, etc.), des États-Unis (notamment du pays des Cadiens, en Louisiane) ainsi que des CaraĂŻbes pour faire carriĂšre Ă  MontrĂ©al tant dans les domaines littĂ©raire, musical, cinĂ©matographique, etc. Sans compter que de nombreux artistes provenant de l'Europe, du Proche-Orient et de l'Afrique viennent aussi se tailler une place afin de faire Ă©panouir encore davantage la culture latine au Canada.

La création et la conservation d'une culture canadienne distincte est partiellement influencée par des programmes du gouvernement fédéral, des lois et des institutions politiques telles que la Société Radio-Canada (SRC), l'Office national du film du Canada (ONF) ainsi que le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC).

Un totem et une grande maison traditionnelle Kwakwaka'wakw Ă  Victoria en Colombie-Britannique.

Le Canada possĂšde plusieurs orchestres de renommĂ©e internationale, tels l'Orchestre symphonique de QuĂ©bec, l'Orchestre symphonique de Toronto et surtout l'Orchestre symphonique de MontrĂ©al dirigĂ© par Kent Nagano. Le Canada possĂšde aussi plusieurs groupes musicaux de rock alternatif extrĂȘmement importants sur la scĂšne mondiale tel Arcade Fire, Crystal Castles, Simple Plan, Hot Hot Heat, The Dears, Malajube, Godspeed You! Black Emperor, The Stills ou The Sam Robert's Band. Ainsi que des groupes Ă©voluant sur la scĂšne punk alternative international tels que Billy Talent, Alexisonfire, Silverstein ou encore Cancer Bats.

La culture canadienne est aussi partiellement influencĂ©e par l'immigration rĂ©cente de personnes provenant des quatre coins du monde. De nombreux Canadiens prisent le multiculturalisme, ce qui fait croire aux yeux de certaines personnes que la culture du Canada est proprement dite multiculturelle. De surcroĂźt, le patrimoine multiculturel du Canada est protĂ©gĂ© par l'article 27 de la Charte canadienne des droits et libertĂ©s. Les symboles nationaux sont largement le fruit d'influences provenant de sources naturelles et historiques, ainsi que des peuples autochtones. Plus particuliĂšrement, l'utilisation de la feuille d'Ă©rable comme symbole national canadien remonte au dĂ©but du XVIIIe siĂšcle, et est illustrĂ©e sur les anciens drapeaux du Canada, sur son drapeau actuel, sur le cent (prononcĂ© [sɛnt], ou communĂ©ment [sɛn]), ainsi que sur les armoiries. D'autres symboles importants incluent le castor, la bernache du Canada, le plongeon huard, la Couronne et la Gendarmerie royale du Canada (GRC).

Gastronomie

La province du Québec produit de trÚs nombreuses variétés de fromages[242]. Le Canada fut le premier à introduire des législations strictes sur les critÚres de propreté et d'hygiÚne régissant la traite du lait et l'élaboration des fromages[243].

Le Canada est également un grand producteur de vin de glace et de cidre de glace ainsi que de spécialités rustiques à base de gibier[244].

Ici c'est l'influence indienne (Indian Sweets Vark) qui définit ce mets servi à Brampton, Ontario, Canada.

De Calgary jusqu'à Vancouver on peut aussi découvrir une cuisine typique du Canada influencée par les tendances européennes et françaises à base d'ingrédients locaux et nuancés par les communautés culturelles canadiennes.

En marge de cela l'Ouest canadien révÚle une cuisine semblable à ce que l'on retrouve du cÎté américain[245].

Le Canada est le premier producteur mondial de sirop d'Ă©rable (sirop produit Ă  partir de sĂšve brute de l'Ă©rable, l'eau d'Ă©rable), la province du QuĂ©bec Ă©tant le chef de file de cette industrie. Dans la seule annĂ©e 2011, cette derniĂšre province a produit prĂšs de 102 millions de livres de sirop d'Ă©rable, qui ont principalement Ă©tĂ© exportĂ©s aux États-Unis[246]. Le sirop d'Ă©rable est produit pendant une courte pĂ©riode de quatre Ă  six semaines s'Ă©chelonnant de la mi-mars Ă  la fin avril, « saison » dĂ©signĂ©e au QuĂ©bec comme le temps des sucres. L'industrie acĂ©ricole gĂ©nĂšre Ă©galement des produits dĂ©rivĂ©s : tire d'Ă©rable, beurre d'Ă©rable, sucre d'Ă©rable, liqueur d'Ă©rable. Le temps des sucres est, pour de nombreux canadiens, et plus particuliĂšrement au QuĂ©bec, l'occasion de rencontres autour d'un joyeux festin Ă  la cabane Ă  sucre oĂč la gastronomie est dominĂ©e par l'usage du sirop d'Ă©rable dans la prĂ©paration des diffĂ©rents plats. Le sirop d'Ă©rable est frĂ©quemment utilisĂ© dans la confection de desserts. On le voit d'ailleurs de plus en plus dans la gastronomie et de nombreux restaurateurs l'incluent dans leurs menus.

Noël

D'influence chrĂ©tienne, française, britannique et amĂ©ricaine la fĂȘte de NoĂ«l au Canada passait inaperçue au dĂ©but du XIXe siĂšcle et prit l'importance qu'on lui connaĂźt de nos jours au dĂ©but du XXe siĂšcle. C'est environ Ă  cette pĂ©riode (1870) que NoĂ«l perdit son aspect religieux pour devenir une fĂȘte familiale et communautaire. La reine Victoria fut Ă  l'origine, Ă  la mĂȘme pĂ©riode, de l’introduction de nombreuses caractĂ©ristiques familiĂšres du NoĂ«l moderne dont le fameux sapin de NoĂ«l et la dinde rĂŽtie. L'influence amĂ©ricaine est surtout notable au niveau oĂč les États-Unis ont les premiers transformĂ© saint Nicolas en PĂšre NoĂ«l et sont principalement Ă  l'origine la commercialisation de NoĂ«l[247] - [248].

Festival canadien des tulipes

Le festival des tulipes Ă  Ottawa.

Célébré chaque année à Ottawa, le festival est le plus grand au monde dédié spécifiquement à la tulipe. Il trouve son origine dans un don de tulipes au Canada en provenance des Pays-Bas pour célébrer la fin de la Seconde Guerre mondiale[249] - [248].

FĂȘte de la Reine

Chaque lundi prĂ©cĂ©dant le 25 mai, en souvenir de l'anniversaire de naissance de la reine Victoria qui est nĂ©e un 24 mai, le Canada, par un jour fĂ©riĂ© officiel, cĂ©lĂšbre la premiĂšre reine du Canada et, lors de son rĂšgne, la reine Élisabeth II[249] - [248].

FĂȘte du Canada

Depuis 1868, la fĂȘte du Canada est cĂ©lĂ©brĂ©e chaque annĂ©e le premier juillet. De nombreuses festivitĂ©s ont lieu ce jour-lĂ [249] - [248].

Jour du souvenir

Le 11 novembre de chaque annĂ©e, les Canadiens cĂ©lĂšbrent la mĂ©moire des 100 000 Canadiens morts au combat lors de la PremiĂšre Guerre mondiale[249] - [248].

Identité

Le sociologue Gérard Bouchard rapporte que selon plusieurs observateurs, « il n'existe pas et il n'a jamais existé d'identité canadienne, le Canada étant un pays trop diversifié, trop divisé »[250].

  • Les premiers habitants, qu'on appelle aujourd'hui Autochtones, ne jouent qu'un rĂŽle marginal dans la politique et la sociĂ©tĂ© canadiennes.
  • Les premiers occupants permanents d'origine europĂ©enne, les Français, ont Ă©tĂ© conquis par les Britanniques (1760-1763) aprĂšs 150 ans de colonisation et d'occupation du sol, pour devenir dĂ©mographiquement minoritaires moins de cent ans plus tard. Les francophones reprĂ©sentent cependant encore environ 30 % de la population canadienne.
  • La conquĂȘte de 1760-1763 a Ă©tĂ© suivie par une forte immigration britannique dont la population s'est longtemps vue comme des sujets de l'Empire plutĂŽt que comme les citoyens d'un nouveau pays. On peut noter par exemple que le premier premier ministre canadien Ă  utiliser le mot « Canadien » dans le sens de « citoyen du Canada » est sir Charles Tupper, sixiĂšme premier ministre du pays, plus de 25 ans aprĂšs la ConfĂ©dĂ©ration de 1867[251].
  • Le mĂ©lange entre ces trois nations ou sociĂ©tĂ©s d'origine ne s'est pas vĂ©ritablement effectuĂ©.
    • La grande majoritĂ© des Canadiens anglais ne peuvent nommer des acteurs, chanteurs ou personnalitĂ©s politiques du Canada français, et vice versa. L'auteur canadien anglais Hugh MacLennan a parlĂ© des deux solitudes pour parler des deux principales communautĂ©s linguistiques du Canada, expression souvent reprise depuis.
    • On dit souvent que beaucoup de QuĂ©bĂ©cois ont du sang indien dans les veines, mais cette thĂšse ne fait pas l'unanimitĂ©, et par ailleurs, cette mixitĂ© ne paraĂźt ni dans les traits physique ni dans la culture[252].
  • Le pays est immense gĂ©ographiquement, et la derniĂšre province Ă  l'intĂ©grer, Terre-Neuve (1949), se caractĂ©rise encore par une mentalitĂ© insulaire distinctive. Le sentiment de spĂ©cificitĂ© existe aussi ailleurs au Canada, en particulier au QuĂ©bec et dans l'Ouest canadien[253].

Selon GĂ©rard Bouchard, lĂ  oĂč la plupart des autres pays ont des mythes fondateurs forts (comme la RĂ©volution en France et la Guerre d'indĂ©pendance aux États-Unis), le Canada en est dĂ©nuĂ©, et s'est bĂąti plutĂŽt sur des « micro-ancrages (l'octroi d'une Chambre d'assemblĂ©e, l'Acte d'Union, [...], la ConfĂ©dĂ©ration, la participation Ă  la guerre 1914-1918, le Statut de Westminster, etc.) dont aucun ne prĂ©domine vraiment[254]. Il en rĂ©sulte que le Canada s'est fondĂ© essentiellement sur trois grands axes, dont deux se dĂ©finissent par comparaison ou opposition au pays voisin :

« a) La nĂ©cessitĂ© de contrer la menace assimilatrice des États-Unis;
« b) Le besoin de surmonter le sentiment d'infériorité à l'endroit de ce puissant voisin [...];
« c) La formulation d'un grand destin exprimé dans des mythes qui donnent à la nation une personnalité distincte au regard des autres nations du monde[255]. »

Bouchard conclut : « Il en résulte une situation un peu paradoxale et fascinante, à savoir le fait d'une identité qui semble se manifester davantage dans l'ardeur mise à la revendiquer que dans la réalité[250]. »

Cette revendication a Ă©tĂ© portĂ©e par de nombreuses personnalitĂ©s politiques (Lester B. Pearson) et artistiques (Margaret Atwood, Northrop Frye, « Groupe des sept ») canadiennes. Outre l'opposition aux États-Unis, on la fait reposer notamment sur le pacifisme, le multiculturalisme, et le systĂšme universel de soins de santĂ©.

Sport

Les sports nationaux officiels du Canada sont le hockey et la crosse[256]. Le hockey est le sport le plus populaire au pays. Les sept plus grandes rĂ©gions mĂ©tropolitaines du Canada — Toronto, MontrĂ©al, Vancouver, Ottawa, Calgary, Edmonton et Winnipeg — sont les villes-maison d'Ă©quipes faisant partie intĂ©grante de la Ligue nationale de hockey (LNH). Au sein de toutes les Ă©quipes de la Ligue (trente-deux Ă©quipes rĂ©parties entre le Canada et les États-Unis), plus de 50 % de tous les joueurs sont originaires du Canada. Outre le hockey, la saison froide est au Canada propice aux sports d'hiver tels le patin Ă  glace, le ski alpin et le ski nordique, la raquette, la randonnĂ©e en motoneige. Certains centres de ski ont acquis une renommĂ©e internationale Whistler, Mont-Tremblant, Mont Sainte-Anne. La pratique de la motoneige s'est initialement dĂ©veloppĂ©e au Canada, Ă  la suite de l'invention de la motoneige par Joseph-Armand Bombardier.

D'autres sports canadiens populaires comprennent le curling, le football canadien (en particulier la Ligue canadienne de football) ainsi que le vélo de montagne (le Canada serait en partie le lieu de naissance du VTT, notamment des disciplines comme le Freeride ou encore le Northshore.), plus communément appelé VTT, qui se pratique beaucoup dans la ville de Whistler. Le basket-ball et le baseball sont considérablement joués à des niveaux amateurs et de jeunes, mais ne connaissent pas autant de popularité sur la scÚne professionnelle que les autres sports. Le Canada est le pays hÎte de la Coupe du monde de football (soccer) des moins de 20 ans 2007, des Jeux olympiques d'hiver de 2010 à Vancouver en Colombie-Britannique et de ceux de 1988 à Calgary en Alberta. Il a également reçu les Jeux olympiques d'été de 1976 à Montréal au Québec. Depuis les années 1990 la ville de Toronto accueille une franchise de basket-ball évoluant dans le championnat professionnel nord-américain, la NBA, les Raptors de Toronto, qui ont reçu le NBA All-Star Game 2016. De plus, il y a trois franchises de la MLS au Canada. Soit le Toronto FC, les Whitecaps de Vancouver et l'Impact de Montréal.

La course à pied est un sport populaire en été pour les canadiens. Parmi les nombreuses courses organisés au Canada, trois sont ont reçu le label d'or de l'IAAF, soit le 10 km d'Ottawa, le marathon d'Ottawa et le marathon de Toronto[257].

Montréal accueille chaque année le Grand Prix automobile du Canada en Formule-1 sur le circuit Gilles-Villeneuve, et Toronto le Grand Prix automobile de Toronto en IndyCar Series.

Santé

Le budget consacrĂ© aux soins de longue durĂ©e est considĂ©rĂ© comme le « parent pauvre » du systĂšme de santĂ© au Canada, oĂč il n’existe pas de financement spĂ©cifique, contrairement Ă  la France et Ă  d'autres pays. Les emplois sont souvent mal rĂ©munĂ©rĂ©s et le personnel insuffisamment nombreux[258].

Le systÚme de santé canadien est décentralisé, ce sont les provinces et les territoires qui sont responsables du systÚme de santé. Le gouvernement fédéral met en place des normes nationales et assure une part du financement[259].

L'accÚs aux soins de santé est garanti par des régimes d'assurance maladie publics[259]. Depuis 2006, à la suite du jugement Chaoulli v. Québec, certaines cliniques offrant des soins de santé privée sont autorisées dans la province de Québec[260].

Un sondage Ipsos réalisé en 2021 concluait que 71% des Canadiens jugent le systÚme de santé trop bureaucratique pour répondre aux besoins de la population[261].

À la suite de la pandĂ©mie de Covid-19, plusieurs voix se sont fait entendre, exigeant l’autorisation de l’assurance mĂ©dicale duplicative ainsi qu’une plus grande place au secteur privĂ© dans le systĂšme de santĂ©[262].

Symboles

  • L'Ă©rable
  • La feuille d'Ă©rable
  • Le castor, qui a Ă©tĂ© Ă©levĂ© au rang d'emblĂšme officiel du Canada le , lorsqu'une « loi portant reconnaissance du castor (Castor canadensis) comme symbole de la souverainetĂ© du Canada » reçut la sanction royale. Aujourd'hui, grĂące aux techniques de prĂ©servation de la faune, le castor, le plus gros rongeur du Canada, survit et prospĂšre dans tout le pays[263].
  • Le caribou
  • La Gendarmerie royale du Canada

Notes et références

Notes

  1. Voir cet article pour une réfutation de cette affirmation

Références

  1. Statistiques Canada, « Tableau 17-10-0009-01 Estimations de la population, trimestrielles », sur statcan.gc.ca (DOI 10.25318/1710000901-fra, consulté le ).
  2. (en) « WEOApril2022 », sur imf.org.
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