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Gibier

Le gibier désigne l'ensemble des animaux sauvages terrestres[alpha 1] chassés pour consommer ou vendre leur viande, dite « viande de brousse » en zone tropicale.

Nature morte au gibier et corne de poudre, de Giuseppe Recco (Italie, fin XVIIe siĂšcle).
La perdrix fait partie des espÚces-gibier qui ont localement disparu, ou fortement régressé, du fait de la pression de chasse.
Le gibier à plume provient de plus en plus d'animaux d'élevage, tués en abattoirs, ou lùchés dans la nature par et pour les chasseurs. Il est ici vendu à Borough Market à Londres.

Certaines viandes de gibier sont considérées comme présentant certaines qualités nutritionnelles ou diététiques supérieures à celles issues d'animaux d'élevage (moins grasses), avec toutefois des risques différents du point de vue des maladies zoonotiques (communes à l'animal et à l'homme, transmissible de l'un à l'autre) et des parasitoses[1] et, localement, du point de vue de la bioaccumulation ou bioconcentration de polluants divers (dont le plomb issu des munitions, pesticides agricoles pour des animaux qui se sont nourris dans les champs, radionucléides pour des animaux contaminés par les retombées d'accidents nucléaires, etc.).

L'Office international des Ă©pizooties[alpha 2] notait en 1997 : « On dispose de peu d’informations sur l’importance du commerce de gibier sauvage dans les diffĂ©rents États de l’Union europĂ©enne[alpha 3] ; en outre, les statistiques existantes sont souvent incomplĂštes »[2]. Il en rĂ©sulte une difficultĂ© Ă  mesurer les enjeux de santĂ© publique, de la santĂ© animale et de l'inspection vĂ©tĂ©rinaire liĂ©s au gibier sauvage tuĂ© par les chasseurs et Ă  la mise sur le marchĂ© de ce type de viande.

Si, dans les pays riches, la part globale du gibier diminue dans l'alimentation courante (au profit d'une consommation de luxe, de retour de chasse ou de fĂȘte), en raison de l'urbanisation croissante, le commerce de viande de brousse augmente en zone tropicale[3] notamment en Afrique centrale[4].

En dĂ©pit de rĂ©glementations, de taxations et de restrictions[alpha 4] qui varient selon les pays, le braconnage persiste, profitant parfois d'un flou juridique. Certaines administrations, comme en Ontario[5], utilisent des analyses ADN pour assigner avec certitude des mues, ou de la viande Ă  une population ou Ă  un trophĂ©e, ou pour apparier les parties d’un animal afin de mieux prouver le trafic ou braconnage[6].

Le mot et le concept de gibier

En Europe, le mot « gibier » Ă©tait utilisĂ© au Moyen Âge pour dire « aller en gibier »[7], qui signifiait « aller Ă  la chasse »[8]. C'est Ă  partir du XVIe siĂšcle qu'il a dĂ©signĂ© les animaux pris Ă  la chasse eux-mĂȘmes.

On a aussi dans le passé parlé, comme chez Louis Pergaud[9] - [10] - [11], Adrien de Prémorel[12] - [13] - [14] ou François Sommer[15], de gent ailée aquatique, gent aquatique, gent gibier, gent poilue (incluant le chat sauvage), gent lapine ou lapiniÚre, gent plumifÚre ou emplumée, gent palmée, etc.

Certains chasseurs et rĂ©dacteurs de revues cynĂ©gĂ©tiques dĂ©signent le gibier dont ils parlent au moyen d'un vocabulaire variĂ©, incluant les bĂȘtes douces, fauves, noires, ou encore grands fauves, gibier de battue, ou gibier chasse, gibier de sous-bois, sauvagine, etc.

En 1834, Baudrillard se démarque en refusant d'appeler gibier les « animaux qui ne sont pas bons à manger, quoiqu'ils fassent l'objet d'une chasse quelconque »[16], mais c'est à cette époque une exception[8]. Quelques auteurs ont aussi utilisé le mot « gibier » pour désigner des animaux jugés nuisibles, et tués pour cette raison (mais non consommés[17]).

Classification caractéristique

Pour le gibier, autrefois dĂ©nommĂ© bĂȘte de chasse, bĂȘte de vĂ©nerie, ou animal de chasse[8] - [18], ou simplement « bĂȘte », au XXe siĂšcle, les chasseurs et le grand public distinguent habituellement et empiriquement :

  • Le gibier Ă  plumes (ou autrefois gibier-plume[8]) : oiseaux (sauvagine dont les canards sauvages, faisans, tourterelle, perdrix, pigeon ramier
).
  • Le gibier Ă  poils (ou autrefois gibier-poil[8]) : mammifĂšres (lapin de garenne, liĂšvre, sanglier, chevreuil, biche, daim
).
  • Le grand gibier[19] (dont les statistiques intĂ©ressent les assureurs car impliquĂ© dans les collisions automobiles et le remboursement de dĂ©gĂąts dus au gibier[20]) et le petit gibier.
  • Le petit gibier sĂ©dentaire de plaine.
  • Le gibier sĂ©dentaire, ou migrateur : essentiellement les oiseaux d'eau ; on parle aussi parfois de sauvagine

  • Le gibier noble, opposĂ© aux « divers », ou « piĂšces diverses », classification souvent associĂ©e Ă  des jugements de valeur sociologiques marquĂ©s. Ainsi, en 1954, dans son roman, Les Aristocrates, Michel de Saint Pierre explique[8] que « les “divers” sont les bĂȘtes que l'on ne peut considĂ©rer comme gibier noble, les oiseaux roturiers que les chasseurs — dans un moment de dĂ©sƓuvrement ou pour se “faire la main” —, daignent honorer d'un coup de fusil. Le marquis tenait beaucoup Ă  ces divers. Il les consignait jalousement dans le livre de chasse oĂč l'on trouvait chaque annĂ©e, dĂ©signĂ©s nommĂ©ment, de minuscules passereaux qui portaient des noms latins, des pies et des corbeaux, des rapaces, des hĂ©rons — toute une racaille de pauvres sires aux ailes ternes, aux mƓurs douteuses, Ă  la chair incolore, inodore et sans saveur
 ». D'autres auteurs y classent aussi le sanglier[21].
  • Le petit gibier, ou menu gibier, dĂ©signant les petits animaux.
  • La viande de brousse (en zone tropicale ou Ă©quatoriale).

Sont fréquemment vendus sous le nom de gibier des animaux issus d'élevage (animaux habituellement chassés comme gibier, mais ici élevés à des fins de consommation de viande, éventuellement relùchés dans la nature ou dans des parcs spéciaux en saison de chasse).

Définition légale en Europe

Au regard de la réglementation européenne[22], on entend par :

  • Gibier sauvage
    • Les ongulĂ©s sauvages, les lagomorphes (liĂšvres, lapins
), et les autres mammifĂšres terrestres chassĂ©s en vue de la consommation humaine et considĂ©rĂ©s comme du gibier selon la lĂ©gislation applicable dans l'État membre concernĂ©, y compris les mammifĂšres vivant en territoire clos dans des conditions de libertĂ© similaires Ă  celles du gibier « sauvage ».
    • Les oiseaux sauvages chassĂ©s en vue de la consommation humaine, dont les lagomorphes vivant en libertĂ©.
  • Gros gibier sauvage
    • Les mammifĂšres terrestres sauvages vivant en libertĂ© qui ne rĂ©pondent pas Ă  la dĂ©finition de petit gibier sauvage.
  • Gibier d'Ă©levage
    • Les ratites d'Ă©levage et les mammifĂšres terrestres d'Ă©levage, autres que ceux visĂ©s au point 1.2[23].

État des populations de gibier

Dans certains pays riches, quelques espĂšces (sanglier, chevreuil et cerf en France, et localement isard et bouquetin en montagne) tendent Ă  nettement reconstituer leurs populations. Chevreuils et sangliers tendent mĂȘme localement, Ă  « pulluler » faute de prĂ©dateurs naturels, et/ou en raison d'une gestion cynĂ©gĂ©tique ayant longtemps privilĂ©giĂ© l'agrainage et la protection des femelles reproductrices).

Cependant, dans ces mĂȘmes pays et dans le mĂȘme temps, le petit gibier sĂ©dentaire de plaine a connu des rĂ©gressions parfois spectaculaires (le liĂšvre europĂ©en, par exemple, sans doute en raison de l'artificialisation des paysages et des nouvelles pratiques agricoles (pesticides, augmentation des surfaces labourĂ©es, recul des jachĂšres[24]
).

En zone de grande culture, la pression de chasse n'est pas seule en cause, car, par exemple, les espĂšces d'oiseaux des champs non chassĂ©es sont aussi en rĂ©gression, peut-ĂȘtre en raison de leur exposition aux pesticides[25] et par manque de nourriture pour les espĂšces insectivores.

Dans le monde

Sur toute la planÚte, et surtout dans les pays pauvres, les populations d'espÚces de gibier tendent plutÎt à diminuer dans les zones occupées par l'homme.

Le grand gibier ayant souvent presque partout disparu des zones occupĂ©es par l'homme, certains chasseurs se rabattent donc sur le petit gibier, qui rĂ©gresse alors lui aussi. Certains deviennent braconniers, chassant dans les plantations et forĂȘts secondaires cultivĂ©es[26] et, parfois, jusqu'au cƓur des aires protĂ©gĂ©es, oĂč le commerce de l'ivoire peut aussi les attirer.

Dans les ripisylves, jungles, brousses et savanes, de nombreuses espĂšces consommĂ©es (dites viande de brousse) sont ainsi en forte rĂ©gression ou ont dĂ©jĂ  disparu d'une grande partie de leur aire naturelle de rĂ©partition, notamment en Afrique[27] oĂč — ainsi que pour d'autres zones du monde —, des ONG et des administrations Ă©voquent une crise d'extinction de la faune sauvage, induite par la chasse[28] - [29], Ă©galement facilitĂ©e par la diffusion des armes Ă  feu modernes. Le braconnage ou la surchasse alimentent surtout les marchĂ©s urbains, au dĂ©triment des peuples autochtones[3] - [30], de la biodiversitĂ©[31] et de la gestion traditionnelle des ressources naturelles[32].

Depuis quelques dĂ©cennies, un phĂ©nomĂšne similaire gagne l'Amazonie, oĂč des chasseurs professionnels ou amateurs, Ă©ventuellement braconniers dans les aires protĂ©gĂ©es dĂ©ciment les caĂŻmans et mammifĂšres pour alimenter les marchĂ©s urbains ou locaux[33]. En Asie, Afrique et Amazonie, les populations de singes, dĂ©jĂ  victimes de la dĂ©forestation, en sont les premiĂšres victimes[34].

Ailleurs, dans les zones cultivĂ©es ou pĂ©riurbanisĂ©es, la quantitĂ© de gibier rĂ©gresse aussi en raison de la dĂ©gradation de son environnement. Des maladies Ă©mergentes et des Ă©pidĂ©mies — zoonoses, notamment —, peut-ĂȘtre plus frĂ©quentes qu'autrefois, semblent aussi en cause, sans doute Ă  la fois pour des raisons environnementales, mais aussi parfois pour des raisons sanitaires : introduction d'animaux malades ou fragiles pour le repeuplement[35], diminution de l'immunitĂ©, en raison de dĂ©rive gĂ©nĂ©tique et de consanguinitĂ© accrue par la fragmentation Ă©cologique croissante des espaces, y compris en forĂȘt.

En France

Dans ce pays, on pouvait autrefois Ă©crire « quels sont les oiseaux-gibier de nos rĂ©gions ? BĂ©casses, gĂ©linottes, faisans et coqs de bruyĂšre sont, au bois, les plus communs des oiseaux-gibier qui Ă©lĂšvent chez nous leurs petits. En plaine, les perdrix restent les reprĂ©sentants les plus nombreux sacrifiĂ©s au culte de Diane » (PrĂ©morel, BĂȘtes, p. 47), la situation a bien changĂ©.

Au milieu des années 1980, le petit gibier tient encore une place importante[36] : un quart des chasseurs avait prélevé au moins une perdrix grise, un tiers avait prélevé au moins un liÚvre et un sur deux au moins un faisan. Ces trois espÚces étaient pourtant déjà en forte régression, depuis la seconde moitié du XXe siÚcle, et de maniÚre accélérée depuis la période des grands remembrements (comme presque toutes les espÚces typiques des paysages agricoles).

Les dĂ©clarations de tableaux de chasse montrent que le nombre de liĂšvres tuĂ©s a Ă©tĂ© divisĂ© par trois en moins de 25 ans (de 1974 Ă  1998). Le faisan a fait l'objet d'une rĂ©gression moins marquĂ©e, mais au prix d'intenses repeuplements[37]. La perdrix rouge a moins rĂ©gressĂ©, mais a aussi fait l'objet de repeuplements Ă  partir d'Ă©levage[38]. Selon François Reitz (chef du CNERA Petite Faune SĂ©dentaire de Plaine Ă  l'ONCFS), « une pression de chasse mal ajustĂ©e a pu Ă©galement dans certains cas prĂ©cipiter le dĂ©clin des populations », mais dans un « contexte agricole dĂ©favorable » qui aurait pu aussi faciliter l'Ă©mergence de maladies (virus hĂ©morragiques) chez le liĂšvre, ou l'expansion de la myxomatose (introduite par l'homme) pour le lapin.

En cuisine

Au-dessus d'une table oĂč se trouvent un long couteau, des Ɠufs, une assiette et un plat de victuailles, un liĂšvre, dont on voit la blessure, est suspendu par les pattes arriĂšres Ă  une poutre oĂč 8 volatiles (dont deux ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© plumĂ©s) sont accrochĂ©s par la tĂȘte.
PrĂ©sentation de petit gibier, en attente d'ĂȘtre prĂ©parĂ©, cuisinĂ© et consommĂ© (tableau de TomĂĄs Yepes, XVIIe siĂšcle).

Cette viande (ou venaison) était considérée par Brillat-Savarin comme une « nourriture saine, chaude, savoureuse, de haut goût et facile à digérer »[39].

La coutume veut que le gibier ne soit pas mangĂ© de suite : « Dans notre civilisation avancĂ©e, ne sert-on pas, sur les tables somptueuses, certaines viandes qui ont dĂ©jĂ  subi un commencement de dĂ©composition ? On sait qu’un faisan, pour ĂȘtre prisĂ© d’un gourmand, doit avoir un mois de mort, une bĂ©casse, deux mois et demi. Entre une viande faisandĂ©e et une viande putrĂ©fiĂ©e, la diffĂ©rence n’est pas immense ; il en existe cependant une immense au point de vue gastronomique », Ă©crit un auteur du XIXe siĂšcle[40].

Cet appétit pour une viande « sapide » se retrouve partout dans le monde et à diverses époques. Exemples :

  • CicĂ©ron dit, d’un de ses compatriotes, qu’on voit figurer sur sa table de la viande faisandĂ©e[41] ;
  • Au XVIe siĂšcle, les Français ne trouvent le gibier bon que s’il pue et que si la chair en est venĂ©e[alpha 5], alors que les Allemands de la mĂȘme Ă©poque mangent la chair des volailles fraĂźchement abattues[42] ;
  • Les Yakoutes apprĂ©cient Ă©normĂ©ment le renne fortement « avancĂ© », raconte l’explorateur John Dundas Cochrane au dĂ©but du XIXe siĂšcle[43] ;
  • Les Betis du Cameroun ont de la viande faisandĂ©e Ă  leur menu au dĂ©but du XXe siĂšcle, ce qui ne plait pas Ă  l’instituteur-catĂ©chiste[44] ; une autre ethnie de ce pays utilise un terme bien spĂ©cifique pour marquer « un bon gout relevĂ© de viande faisandĂ©e[45] ».

Le faisandage n'est cependant pas apprĂ©ciĂ© de tous et peut traduire des pratiques commerciales frauduleuses : « Que de viande faisandĂ©e, corrompue et rongĂ©e par les vers, se vend impunĂ©ment sous la forme de cervelas et de fromage d’Italie. Il est extrĂȘmement difficile de surprendre les dĂ©linquants ; car les prĂ©parations et les assaisonnements dissimulent tellement Ă  l’Ɠil et Ă  l’odorat la viande gĂątĂ©e qui a servi Ă  faire une piĂšce de charcuterie, qu’il est presque impossible de constater matĂ©riellement ce vĂ©ritable empoisonnement », Ă©crit LĂ©on Rayer, ancien chef de cuisine de personnalitĂ©s importantes du XIXe siĂšcle[46]. Apparemment, l’utilisation du charbon pour ĂŽter l’odeur Ă  la viande putrĂ©fiĂ©e, ou la conserver pendant quinze jours, n’est plus en usage Ă  son Ă©poque comme elle l’était Ă  la fin du XVIIIe siĂšcle[47].

La putrĂ©faction s'accĂ©lĂ©rant lorsque la viande est exposĂ©e simultanĂ©ment Ă  une forte tempĂ©rature et Ă  une forte humiditĂ©, en forĂȘt Ă©quatoriale, la chair dĂ©gage en moins de 24 heures une odeur nausĂ©abonde que les indigĂšnes ne peuvent supporter. Il faut alors tailler des tranches en profondeur dans la masse du muscle, dont « la surface est depuis longtemps putrĂ©fiĂ©e, verdĂątre et grouillante »[48]. La prĂ©paration en ragoĂ»t longuement cuit permet de diminuer les risques d'intoxication. En saison sĂšche, la viande peut aussi ĂȘtre boucanĂ©e.

Risques sanitaires

Risque toxique

La viande, les abats, les os ou les sous-produits sont polluĂ©s par des contaminants chimiques ou physiques (mĂ©taux, radioactivitĂ©, dioxines, plomb, arsenic, etc.). Remarque : la bioturbation est la capacitĂ© de certains animaux Ă  vĂ©hiculer des substances (Ă©ventuellement toxiques) ; ainsi, une bĂ©casse qui peut vivre une vingtaine d'annĂ©es, mange des vers contaminĂ©s dans les zones radioactives de BĂ©larus, et peut importer lors de sa migration une dose importante de substances radioactives (cĂ©sium, essentiellement) et ĂȘtre tuĂ©e et mangĂ©e en Belgique, ou en France, lors de sa migration d'hiver. Des sangliers peuvent passer les frontiĂšres, chargĂ©s de mĂ©taux lourds. Le risque toxique peut donc se manifester loin de ses causes, dans l'espace et dans le temps.

Risque microbiologique

Il peut s'agir de bactéries, virus, parasites (éventuellement antibiorésistants), source de maladies transmissibles à l'homme ou à d'autres espÚces (dont maladies zoonotiques, éventuellement émergentes). De nombreux parasites peuvent se développer sur les espÚces d'oiseaux et de mammifÚres chassés[49]. Depuis quelques années, des prions pathogÚnes, proches de celui de la vache folle, ont été découverts chez des cervidés en Amérique du Nord, puis récemment en Europe (CWD)[50].

Le gibier provenant de zones polluées

Un exemple est le mercure utilisĂ© pour l'orpaillage en Guyane[51], qui peut ĂȘtre bioaccumulĂ© par certains animaux (poissons, gibier) que des chasseurs professionnels tuent pour fournir les restaurants et de nombreux particuliers en viande (viande de brousse mal contrĂŽlĂ©e et susceptible d'ĂȘtre polluĂ©e de la sorte[52]).

Tout gibier ayant vécu sur un site pollué peut devenir vecteur de polluants : métaux lourds, polluants organiques persistants, radionucléides
) à des doses dépassant les seuils légaux (c'est le cas du plomb assez souvent chez les oiseaux). Les herbivores sont généralement moins touchés que les carnivores, omnivores ou nécrophages (sangliers et autres suidés notamment).

Le gibier radio-actif

AprĂšs la catastrophe de Tchernobyl, des sangliers radioactifs ont Ă©tĂ© signalĂ©s dans la plupart des zones touchĂ©es par le nuage. C'est une espĂšce Ă  risques, car forestiĂšre et de montagne (en montagne, 16 ans aprĂšs le passage du nuage radioactif en France (est du pays, Corse, PyrĂ©nĂ©es), la radioactivitĂ© moyenne due au cĂ©sium 137 de Tchernobyl Ă©tait deux fois plus Ă©levĂ©e (20 000 Bq/m2) en forĂȘt que sur les prairies (10 000 Bq/m2), et vingt fois plus Ă©levĂ©e (1 000 Bq/m2 en moyenne) que sur les Ă©boulis des mĂȘmes zones. Et alors qu'ailleurs, elle rĂ©gressait dans les champs, elle tendait encore Ă  augmenter dans les dĂ©pressions des forĂȘts, ou au mieux Ă  y rester stable sur les pentes. Dans ces zones sous les pentes, des taux moyens de 500 000 Bq/m2 Ă©taient alors mesurĂ©s sous les arbres et Ă  leur pĂ©riphĂ©rie. Le sanglier est friand de champignons (dont les truffes). Or, selon l'IRSN, en 1986, en France, la radioactivitĂ© des champignons (mets particuliĂšrement recherchĂ© par les sangliers) Ă©tait 5 Ă  10 fois plus Ă©levĂ©e que celle du lait ou des cĂ©rĂ©ales (273 Ă  1 165 Bq/kg pour les champignons analysĂ©s dans le parc national du Mercantour).

Plus grave, elle a diminuĂ© beaucoup plus lentement chez les champignons, de mĂȘme que la radioactivitĂ© du gibier, de 1986 Ă  2003 (dĂ©passant parfois la limite de commercialisation), ce qui montre qu'il y a bioconcentration et contamination persistante de la chaĂźne alimentaire). Un sanglier consommant les champignons sur une tache de contamination du Mercantour, selon l'IRSN, est exposĂ© Ă  une « dose efficace » trĂšs Ă©levĂ©e (de 10 Ă  100 Â”Sv), mais les champignons Ă  fructification souterraine n'ont pas Ă©tĂ© pris en compte par cette Ă©tude, alors qu'on sait qu'ils concentrent probablement mieux encore la radioactivitĂ©, avec un dĂ©lai liĂ© au temps de percolation du cĂ©sium dans le sol (cm par an en moyenne). Comme il faut en moyenne 20 ans pour que le cĂ©sium atteigne leur zone principale de prospection, on peut penser que c'est vers 2006 que ces champignons ont commencĂ© Ă  devenir trĂšs radioactifs, ainsi donc que les sangliers, Ă©cureuils, certains micro-mammifĂšres et les animaux qui les mangent ou mangent leurs cadavres, ou ceux qui consommeront des nĂ©crophages[53]. Une Ă©tude rĂ©cente[54] montre que le phĂ©nomĂšne s'aggrave pour le sanglier. Elle a portĂ© sur la contamination du sanglier sauvage par le radiocĂ©sium de Tchernobyl, dans le Land de RhĂ©nanie-Palatinat (Allemagne), par analyses d’échantillons de 2 433 sangliers tirĂ©s dans une zone de 45 400 ha de forĂȘts, dans l’ouest de cette rĂ©gion, de Ă  .

Les deux derniĂšres annĂ©es de l’étude, de Ă  , les chercheurs ont aussi Ă©tudiĂ© le contenu et la radioactivitĂ© des estomacs de 689 des sangliers tuĂ©s. Les rĂ©sultats montrent que la viande de sanglier suit une courbe saisonniĂšre de contamination, en dĂ©passant les taux admissibles en Ă©tĂ©, pour 21 Ă  26 % des sangliers, avec une forte rĂ©duction en hiver (1-9,3 %), qui indique une consommation plus Ă©levĂ©e de nourriture contaminĂ©e durant la pĂ©riode de vĂ©gĂ©tation. La moindre contamination automnale semble liĂ©e Ă  une grande consommation de glands et faĂźnes de hĂȘtres, pas ou peu contaminĂ©s.

L’étĂ© 2002, le contenu des 18 estomacs les plus radioactifs (345 Ă  1,749 Bq/kg de matiĂšre fraĂźche) a Ă©tĂ© examinĂ©, ainsi que pour les 18 estomacs les moins radioactifs (moins de 20 Ă  199 Bq/kg). Des restes de truffes du cerf (Elaphomyces granulatus) ont Ă©tĂ© trouvĂ©s, dans des proportions beaucoup plus Ă©levĂ©es dans les estomacs trĂšs contaminĂ©s, que dans des estomacs faiblement contaminĂ©s. Ce champignon semble donc la principale cause de contamination des sangliers. Il a Ă©tĂ© dĂ©tectĂ© dans les forĂȘts du Palatinat par un chien truffier, Ă  une densitĂ© moyenne d'une truffe par 20 m2, principalement dans les zones de rĂ©sineux, et avec une teneur moyenne en cĂ©sium 137 de 6,030 Bq/kg (fm). Enfin, le sanglier est volontiers nĂ©crophage, il concentre donc des produits toxiques ou radioactifs prĂ©sents dans les cadavres qu'il mange.

En 2010, sur 683 Ă©chantillons d'aliments divers Ă©tudiĂ©s dans le cadre du Plan français de surveillance de l'alimentation (mis en Ɠuvre avec l'IRSN pour ce qui concerne les radionuclĂ©ides), une grande part des aliments Ă©taient sous la limite de quantification des radiomĂštres utilisĂ©s[55], mais pour les aliments dont la radioactivitĂ© dĂ©passait la limite de quantification, la bioaccumulation et la teneur en radionuclĂ©ides Ă©taient beaucoup plus Ă©levĂ©es dans le gibier[55] (le ministĂšre de l'Agriculture ne prĂ©cise pas chez quelles espĂšces ni dans quels organes), que dans la viande d'Ă©levage. La mesure moyenne Ă©tait de 12,43 Bq/kg pour le gibier, soit 113 fois plus que la moyenne pour la viande bovine, cette mĂȘme annĂ©e (Ă©tablie Ă  0,114 Bq/kg ; radioactivitĂ© Ă©quivalente Ă  celle trouvĂ©e dans le groupe crustacĂ©s/mollusques, qui Ă©tait de 0,133 Bq/kg).

Le phĂ©nomĂšne est encore plus marquĂ© pour les maxima de radioactivitĂ© qui, en 2010, Ă©taient de 50 Bq/kg (parmi les Ă©chantillons analysĂ©s, statistiquement non reprĂ©sentatifs en raison de leur faible nombre), soit 335 fois plus que les 0,149 Bq/kg mesurĂ©s pour l’échantillon bovin le plus contaminĂ©[55].

Le ministĂšre de l’Agriculture rappelle que ces rĂ©sultats « sont autant de donnĂ©es indispensables Ă  l'Ă©valuation de l'exposition du consommateur, qui doit se faire dans le cadre de l'analyse de risque menĂ©e dans une optique de rĂ©vision des teneurs retenues dans le rĂšglement europĂ©en post-accidentel (rĂšglement [Euratom] no 3954/87[55]) ».

Le gibier atteint de saturnisme (direct ou secondaire)

On sait, depuis un siĂšcle au moins, que des oiseaux d'eau ou terrestres, peuvent ĂȘtre atteints de saturnisme (dit Saturnisme aviaire) induit par l'ingestion de grenailles de plomb en lieu et place des gastrolithes dont ils ont besoin pour digĂ©rer leurs aliments.

Ce risque est connu de longue date pour les canards, et moindrement mais bien rĂ©el pour les oies et Ă©chassiers (voir l'article consacrĂ© au saturnisme aviaire). Des Ă©tudes plus rĂ©centes ont prouvĂ© que bien d'autres espĂšces sont concernĂ©es (oiseaux terrestres, mais aussi carnivores et omnivores, tels que le sanglier). Par exemple, des cadavres d'animaux non rĂ©cupĂ©rĂ©s par les chasseurs (ou leurs entrailles) contenant des fragments de plomb[56], abandonnĂ©s dans la nature aprĂšs l'Ă©viscĂ©ration, sont mangĂ©s par d'autres animaux (dont oiseaux et sangliers) qui, Ă  leur tour, accumulent du plomb, parfois jusqu'Ă  en mourir empoisonnĂ©s[57]. Dans la rĂ©gion de Yellowstone, les taux de plomb augmentent chez les corvidĂ©s, certains rapaces (aigles royaux, pygargues Ă  tĂȘte blanche
) et d'autres charognards, Ă  chaque saison de chasse au cerf et au wapiti. Ceci laisse penser que le saturnisme animal est trĂšs rĂ©pandu.

Cas des oiseaux
PrĂ©valence de l'ingestion de grenaille de plomb chez quelques oiseaux d'eau chassĂ©s en AmĂ©rique du Nord (Canard siffleur, Canard chipeau, Sarcelle d'hiver, Canard Colvert, canard Pilet, Canard souchet, Fuligule milouin/Fuligule Ă  tĂȘte rouge). Une chasse plus intensive rapportĂ©e au nombre d'hectares de zones humides, et une interdiction du plomb dans les zones humides retardĂ©e ou peu respectĂ©e (au Royaume-Uni par exemple) expliquent un saturnisme aviaire plus frĂ©quent en Europe[58]
Echantillons de poitrine de perdrix rouge observés aux rayons X. Les flÚches montrent des fragments de grenaille de plomb (qui se sont formés quand des grenailles ont traversé les chairs de l'oiseau)
Bioaccessibilité du Pb dans la viande (échantillons de poitrine de perdrix rouge de la photo ci-dessus) selon le mode préparation (cuisson brute, cuisson dans de l'alcool (vin) ou du vinaigre (froid ou chaud), avant digestion humaine simulée (in vitro). Les valeurs indiquées ici incluent tous les échantillons de viande testés (avec et sans preuve de présence de grenaille de plomb par rayons X)[59]. Les valeurs de biodisponibilité ont été calculées pour tous les échantillons, pas seulement ceux contenant des résidus de munitions de Pb[59].
Vue aux Rayons X d'un pigeon ramier ; quatre types de grenailles et fragments sont ici visibles, tous fréquemment trouvés dans le petit gibier (certains sont des restes éparpillés sur le trajet d'une bille de plomb ayant traversé l'animal ou éclaté sur un os. Certains grains sont restés apparemment intacts

Le saturnisme aviaire, essentiellement dĂ» Ă  l'ingestion de grenaille de plomb par les oiseaux est un phĂ©nomĂšne dĂ©crit depuis plus d’un siĂšcle.

Sa frĂ©quence et sa gravitĂ© au sein du gibier d’eau (ou sauvagine) posent problĂšme pour la santĂ© humaine[60] - [61] - [62] - [63] - [64] - [59] - [65] - [66] - [56] - [67] - [68] - [69] - [70] - [71] - [72] - [73]. Ceci est encore plus vrai au sein des populations autochtones inuit, amĂ©rindiennes et du cercle palĂ©arctique qui consomment souvent beaucoup plus de gibier que la moyenne[74] - [75] - [76] - [77].

Les consommateurs de gibiers d'eau tuĂ© par de la grenaille, ingĂšrent une viande souvent contaminĂ©e par l'ingestion de plomb par l'oiseau et/ou (quand les cartouches au plomb sont encore utilisĂ©s) par des rĂ©sidus de plomb laissĂ©s dans la chair de l'oiseau par les grenailles qui l'ont pĂ©nĂ©trĂ©. MĂȘme hors des zones humides, de nombreux oiseaux se contaminent en mangeant du plomb qu'ils confondent avec leur « grit ». Un phĂ©nomĂšne similaire existe peut-ĂȘtre en Afrique mais non-documentĂ©.

Cas des viandes de mammifÚres chassés

Il est dĂ©montrĂ© que la viande d'un mammifĂšre sain (petit ou grand gibier), tuĂ© par grenaille ou balle (de plomb ou de plomb chemisĂ©) se contamine au moment de l’impact par du plomb venant de la munition et ayant pĂ©nĂ©trĂ© l'animal, pouvant aller jusqu'Ă  plusieurs centaines de petits Ă©clats[78] - [56]. Les particules les plus fines (constituĂ©es de plomb, souvent additionnĂ© d'arsenic et d'antimoine pour le durcir) peuvent ĂȘtre diffusĂ©es dans tout le corps, lors des derniers battements du cƓur, via le systĂšme sanguin[57]. Dans un cas oĂč la balle a traversĂ© l’animal de part en part, prĂšs de l'entrĂ©e la viande contenait 1 095,9 mg de plomb par kg (poids humide), et elle en contenait encore 736,0 mg/kg autour de la plaie de sortie[79]. En 2016, on a en outre montrĂ© qu'une partie de ce plomb est prĂ©sent sous forme de nanoparticules « d'une taille de 40 Ă  750 nm », avec un diamĂštre mĂ©dian de 60 nm environ, une concentration massique variant de 290 Ă  340 ng/gramme de viande, et des concentrations de particules allant de 27 Ă  50 millions de particules/g de viande[80], sachant que, pour cette Ă©tude, « la limite de taille de dĂ©tection dĂ©pendait fortement du niveau de plomb dissous et se situait dans la plage de 40 Ă  80 nm[80] ». Dans l'Ă©chantillon de gibier, Ă  plus de 10 cm du canal formĂ© par la balle, aucune nanoparticule de plomb de plus de 40 nm n'a Ă©tĂ© dĂ©tectĂ©e. Les auteurs prĂ©cisent que ce plomb nanoparticulaire (jusqu'alors non dĂ©tectĂ©e et non surveillĂ©e) a « un impact toxicologique largement inconnu pour les humains »[80].

Ce plomb (gĂ©nĂ©ralement additivĂ© d’arsenic[81]) micro- et nanoparticulaire s’ajoute Ă  d'autres mĂ©taux[82] et au plomb que l’animal avait dĂ©jĂ  stockĂ© (d’autant plus en gĂ©nĂ©ral que l’animal est ĂągĂ©[83]). Ces mĂ©taux sont inĂ©vitablement ingĂ©rĂ©s par l'homme avec la viande[84]. Chez le porc utilisĂ© comme modĂšle animal (animal trĂšs proche du sanglier), ce plomb est clairement facteur de saturnisme animal quand la viande entourant une plaie par balle lui est expĂ©rimentalement donnĂ©e Ă  manger[78]. Les donnĂ©es scientifiques les plus rĂ©centes ont fait conclure que le plomb est toxique quelle que soit sa dose ; ce qui rend difficile pour les autoritĂ©s sanitaires la fixation d’un seuil de doses admissible. En 2011 le comitĂ© mixte de la FAO et de l'OMS a donc prĂ©fĂ©rĂ© ne pas Ă©mettre de dose hebdomadaire admissible ; il a dĂ©cidĂ© de retirer la dose hebdomadaire admissible provisoire (DHAP) de 25 ÎŒg/kg de poids corporel qu’il avait antĂ©rieurement retenu[85] - [86]. Selon le comitĂ© d’experts FAO/OMS sur les additifs alimentaires, la dose de plomb induisant par ingestion chronique une augmentation de la tension artĂ©rielle systolique d’un millimĂštre de mercure (mmHg) est de 1,2 ÎŒg/kg de poids corporel par jour[85], et celle qui induit une baisse du quotient intellectuel chez les jeunes enfants d'un point est de seulement 0,6 ÎŒg/kg de poids corporel par jour[85] - [87]. La consommation de gibier par le chasseur (et les membres de sa famille) varie significativement selon la personne, la saison ou l'annĂ©e : de 4 Ă  14 kg/an et par personne par type d’animal selon les Ă©valuations disponibles (ex. : 4.53 ± 4,7 kg/an pour le cerf de Virginie au QuĂ©bec selon Fachehoun[88]), ou 5.44 ± 8,51 kg par annĂ©e pour le cerf en Espagne selon Morales et al. (2011)[88]. Certains auteurs estiment que la consommation de grand gibier augmente avec la viande de brousse dans les pays tropicaux, en Europe et en AmĂ©rique du Nord (sur les cartes des restaurants), notamment parce que les populations de sangliers et cervidĂ©s augmentent, parce que cette viande est moins grasse, et parce que le public a l’impression qu’il s’agit d’une viande saine[89], impression erronĂ©e selon toutes les Ă©tudes faites sur les mĂ©taux lourds dans les aliments ; la plombĂ©mie humaine et le risque de saturnisme augmentent avec la consommation de gibier[90]. Il s’agit d’un problĂšme de santĂ© publique ; Par exemple l’Europe comptait environ 7 000 000 chasseurs en 2015 (selon la FACE[91]), ce qui laisse penser qu’avec leurs familles et amis plusieurs millions de personnes consomment du gibier contaminĂ© par le plomb et d’autres mĂ©taux chaque annĂ©e rien qu’en Europe[92]. Si elle sortait d’un Ă©levage et devait rĂ©pondre aux mĂȘmes critĂšres de qualitĂ© que la viande issue d’élevages commerciaux et mise sur le marchĂ©[93], dans tous les pays et dans de nombreux cas la viande de gibier (oiseaux ou mammifĂšres) serait interdite de consommation et devrait ĂȘtre dĂ©truite car trop Ă  risque pour la santĂ©[94] - [95] - [96] - [97] - [98] - [99] - [100] - [61].

L’exposition de la viande de gibier au plomb diffùre en outre selon :

  • le type de sol (il est plus mobile et biodisponible en contexte acide et/ou humide ou en milieu Ă©rosif/abrasif)[101] ;
  • type de gibier (le sanglier par exemple contient en moyenne beaucoup plus de plomb que les cervidĂ©s car c'est un nĂ©crophage qui consomme volontiers les cadavres d’animaux morts aprĂšs avoir Ă©tĂ© blessĂ©s par des projectiles en plomb ou morts de saturnisme, et qui de plus est friand de champignons (qui bioaccumulent naturellement le plomb et d'autres mĂ©taux) ;
  • le type de prĂ©paration et de cuisson de la viande (le hachage, la cuisson avec de l’alcool ou dans un milieu acide pouvant faciliter la bioassimilation du plomb[66] - [102]) ;
  • le type de munition[67] - [61] - [97] - [103] ;
  • le type de blessure fait par le (ou les) projectile(s)[104] : la force et direction (de face, tangentielle) de l’impact, l’éclatement de la balle contre un os, la prĂ©sence d’un tissu richement vascularisĂ©, etc. influent aussi sur le degrĂ© de contamination de la viande
)[88] ;
  • l'Ă©viction d'une certaine quantitĂ© de viande situĂ©e autour de la plaie et du trajet de la balle (et de ses fragments plus ou moins dispersĂ©s) ; elle est plus ou moins bien Ă©liminĂ©e par le chasseur ou le boucher (viandes pouvant aussi poser problĂšme si utilisĂ©es comme nourriture animale, parfois Ă  considĂ©rer comme dĂ©chet toxique).

Le ministĂšre quĂ©bĂ©cois des forĂȘts, de la faune et des parcs (MFFP) a commandĂ© un avis Ă  l’Institut national de santĂ© publique du QuĂ©bec (INSPQ) sur « le risque Ă  la santĂ© humaine, associĂ© Ă  la consommation rĂ©guliĂšre de viande de gros gibiers, abattus avec des munitions en plomb »[105]. Cet avis a Ă©tĂ© basĂ© sur l’analyse du plomb de 80 Ă©chantillons de viande de cervidĂ© et d’orignal tuĂ©s Ă  la chasse, ainsi que sur une enquĂȘte. Cette enquĂȘte a portĂ© sur 31 bouchers dĂ©peçant du gros gibier, et 1 172 chasseurs ont Ă©tĂ© contactĂ©s (dont 429 ont rĂ©pondu, soit 37 %). Les auteurs de l'avis ont en 2015 conclu que des risques existent[105]. Ce travail a montrĂ© que 26 % et 49 % des chasseurs interrogĂ©s ont dit manger respectivement du cerf de Virginie et de l’orignal au moins une fois par semaine. Les Ă©chantillons de gibier abattu au plomb par les chasseurs contenaient (teneurs mĂ©dianes) 0,004 mg/kg de plomb pour le cerf de Virginie et 0,003 mg/kg pour l’orignal. 37 % des viandes de cerf de Virginie et 13 % des viandes d’orignal testĂ©es dĂ©passaient la limite de rĂ©fĂ©rence europĂ©enne (0,1 mg/kg)[94]. 12 Ă©chantillons sur 80 Ă©taient de la viande provenant de cervidĂ©s abattus avec des projectiles en cuivre, Ă  l’arc ou Ă  l’arbalĂšte ; ils prĂ©sentaient tous un taux de plomb trĂšs infĂ©rieure Ă  la limite de rĂ©fĂ©rence ; 80% des chasseurs interrogĂ©s ont dit faire dĂ©biter leur viande par un boucher[105].

Recommandations ANSES mises Ă  jour en 2018 : En 2018 l'ANSES a confirmĂ©, au vu des analyses disponibles, que le grand gibier est en France trop frĂ©quemment contaminĂ© par du plomb, principalement issu des munitions et de leur fragmentation dans le corps de l'animal[106]. « L'Agence recommande de documenter de façon plus complĂšte les niveaux de contamination du petit et grand gibier sauvage par les contaminants chimiques ayant fait l’objet de l’expertise mais aussi par d’autres contaminants » et « de documenter de maniĂšre plus complĂšte les habitudes de consommation alimentaire du petit et du grand gibier sauvage ». En attendant - Ă©tant donnĂ© les risques pour la santĂ© induits par le plomb prĂ©sent dans la chair du grand gibier sauvage consommĂ© - l’Agence recommande :

  • de limiter la consommation de grand gibier sauvage Ă  une frĂ©quence occasionnelle (de l’ordre de trois fois par an)[106] ;
  • aux femmes en Ăąge de procrĂ©er et aux enfants d’éviter toute consommation de grand gibier sauvage, compte tenu des effets nocifs du plomb observĂ©s durant la pĂ©riode de dĂ©veloppement fƓto-embryonnaire et au cours de l’enfance[106].

Cette recommandation de l’ANSES a Ă©tĂ© contestĂ©e dans un rapport parlementaire sur le dĂ©sĂ©quilibre agro-sylvo-cynĂ©gĂ©tique, qui estime d’aprĂšs les auditions menĂ©es que « le fait que cette consommation soit actuellement dĂ©conseillĂ©e rĂ©sulterait d’une analyse biaisĂ©e, notamment centrĂ©e sur les parties de l’animal les plus proches de l’impact de balle »[107].

Cas particulier de la viande de cervidés chassé au plomb

Les teneurs en plomb moyennes de cette viande variaient au Québec de 0,2 à 0,3 mg/kg (moyenne de 0.28 mg kg-1 pour le Cerf de Virginie). La moyenne était de 0.22 mg kg-1 pour le cerf en Pologne et de 0.33 mg kg pour le cerf en Espagne, mais en 2004 bien plus élevée en Slovaquie (pour 22 échantillons de viande de cerf, le taux moyen de plomb était de 6.48 mg/kg[108]).

Certains Ă©chantillons Ă©taient trĂšs contaminĂ©s (ex : jusqu’à 4.6 mg/kg pour de la viande de cerf en Espagne et 104.87 mg/kg en Slovaquie ; taux posant de graves problĂšmes pour des enfants ou pour une femme avant une grossesse, enceinte ou allaitante par exemple qui en mangeraient). En Europe, l'EFSA a produit en 2012 un avis basĂ© sur 733 Ă©chantillons de gibier (de nature non prĂ©cisĂ©e) en concluant Ă  une concentration moyenne plus basse (0.048 mg kg-1)[72], mais l'EFSA n'a pas distinguĂ© le gibier tuĂ© Ă  la chasse ou d'Ă©levage, ni prĂ©cisĂ© si le gibier avait Ă©tĂ© tuĂ© par balles au plomb, sans plomb ou Ă  l’arc ou Ă  l’arbalĂšte[109] - [105]. De plus, l'EFSA a (pour tous les aliments) dĂ©libĂ©rĂ©ment exclu 129 rĂ©sultats montrant des taux de plomb jugĂ©s suspects ou aberrants car beaucoup plus Ă©levĂ©s que la moyenne, mais en prĂ©cisant que « la plupart des rĂ©sultats supprimĂ©s appartenaient aux grandes catĂ©gories d'aliments "lĂ©gumes et produits vĂ©gĂ©taux", principalement des lĂ©gumes-racines diffĂ©rents, et "viande et abats comestibles", principalement des gibiers et des oiseaux »[110] pour lesquels la littĂ©rature scientifique montre que des contaminations trĂšs Ă©levĂ©es sont possibles (voir ci-dessous). Sur 144 206 Ă©chantillons prĂ©levĂ©s en Europe dans 21 pays parmi 734 types d’aliments (niveau 3 de FoodEx), aprĂšs exclusion des valeurs supposĂ©es « aberrantes », celui qui contenait le plus de plomb Ă©tait un Ă©chantillon de viande de gibier (232 000 ÎŒg/kg), le second Ă©tait un aliment Ă  base d'algues (155 000 ÎŒg/kg) et le troisiĂšme des abats comestibles de gibier (117 000 ÎŒg/kg)[72]. Les valeurs aberrantes sont probablement dues Ă  des cas d’éclatement dans la plaie d’un projectile en de trĂšs nombreux morceaux, mais mĂȘme en prĂ©levant loin de la plaie, Danieli & al. ont trouvĂ© en 2012 en Italie chez la plupart des sangliers qu’ils ont analysĂ© des valeurs dĂ©passant les normes europĂ©ennes pour la viande pour le plomb[111].

Cas particulier de la viande d’orignal (Ă©lan) chassĂ© au plomb

La teneur moyenne Ă©tait au QuĂ©bec de 0.17 mg de plomb par kg de viande d’orignal (et jusqu'Ă  2 mg kg-1) ; de 0.9 mg kg-1 (et jusqu’à 31 mg kg-1) pour de la viande hachĂ©e d’élan en SuĂšde[112] selon la Swedish National Food Agency (2012) quand Lindboe et al. (2012) en trouvaient en moyenne 5.6 mg kg-1 (jusqu’à 110 mg kg-1)[113].

Perception du risque de saturnisme induit par la consommation de gibier (pour les chasseurs et le grand public)
Cette petite bille de plomb correspond Ă  la dose de plomb que l'OMS et la FAO recommandaient de ne pas dĂ©passer dans la ration alimentaire pour 37 jours, pour un ĂȘtre humain adulte avant 2006 (afin de rester sous le seuil de 3 mg pour tout le corps, soit 50”g/kg de poids corporel).
Ensuite l'OMS a rĂ©duit la DHT (Dose hebdomadaire tolĂ©rable) Ă  25 ”g/kg de poids corporel (⇒ dose journaliĂšre tolĂ©rable de 3,6 ÎŒg/kg pc/j... (pour l'adulte, les enfants Ă©tant bien plus sensible au plomb)[114] puis en 2011 l'OMS a retirĂ© ce seuil, car cette derniĂšre dose de 25 ”g/kg suffi encore Ă  induire une baisse de QI de 3 points chez l'enfant et est source de risques cardiovasculaires pour l'adulte[115] - [116]. On estime aujourd'hui que le plomb est toxique quelle que soit sa dose

En 2015, la majoritĂ© des chasseurs de grand gibier enquĂȘtĂ©s au QuĂ©bec n’avaient aucune conscience du risque de saturnisme liĂ© Ă  l’ingestion de viande de grand gibier : 71 % affirmaient que consommer du cerf de Virginie ou de l’orignal abattu avec des projectiles contenant du plomb est « sĂ©curitaire » (41 % des rĂ©ponses) et mĂȘme « trĂšs sĂ©curitaire » (30 %) pour la santĂ©[88]. 60 % de ces chasseurs disent ne supprimer que la viande abĂźmĂ©e autour des plaies d’impact (proportion similaire Ă  celle retrouvĂ©e chez les bouchers ; 61 %)[88] ce qui est insuffisant au regard des Ă©tudes faites sur la dispersion du plomb autour du trajet de la balle et de ses dĂ©bris dans le corps de l’animal. CĂŽtĂ© grand public, la perception du risque Ă©tait Ă©galement faussĂ©e : en 2012, 61 % de consommateurs anglais se disaient « trĂšs convaincus que la viande de gibiers abattus avec des projectiles contenant du plomb Ă©tait la viande la plus sĂ©curitaire qu’ils pouvaient s’acheter » (Food Standards Agency, 2012)[117], ce qui selon Fachehoun suggĂšre « que les chasseurs n’étaient pas informĂ©s du risque d’exposition au plomb reliĂ© Ă  cette consommation et qu’il serait important de les sensibiliser »[88]. Seuls 39 % des chasseurs quĂ©bĂ©cois interrogĂ©s retiraient la viande autour de l’impact qu’elle soit ou non dĂ©tĂ©riorĂ©e, et seuls 7% d’entre eux le faisaient sur plus de 20 cm, contre 39 % sur 10 Ă  20 cm et 54 % pour les 0–10 cm, alors qu’en NorvĂšge 22 % des leaders d’équipes de chasse interrogĂ©s affirmaient retirer 20 cm ou plus de la viande situĂ©e autour de l’impact[88].

Perception du risque de saturnisme par les bouchers, et pratique de boucherie en regard de la plaie d’impact

La pratique de 31 bouchers a Ă©tĂ© Ă©valuĂ©e au QuĂ©bec en 2014 (par entretien tĂ©lĂ©phonique) au regard de leur perception du risque de saturnisme concernant le degrĂ© de la contamination de la plaie et le trajet de la balle. Ils devaient ĂȘtre habituĂ©s Ă  dĂ©pecer du gibier, exercer « dans un abattoir autorisĂ© qui traite des gros gibiers » et ont Ă©tĂ© choisis dans 10 des 17 rĂ©gions socioadministratives du QuĂ©bec[105]. Ils ont officiellement Ă©tĂ© sollicitĂ©s « par le dĂ©partement de mĂ©decine sociale et prĂ©ventive de l’UniversitĂ© Laval et l’Institut national de santĂ© publique du QuĂ©bec (INSPQ) en collaboration avec le MinistĂšre des forĂȘts, de la faune et des parcs (MFFP) », « pour participer Ă  une Ă©tude sur l’estimation de l’exposition au plomb reliĂ©e Ă  l’ingestion de viande de gros gibiers chez les chasseurs ». Selon leurs rĂ©ponses : 74 % d’entre eux savaient ou pensaient que manger de la viande provenant du pourtour de la plaie est dangereux ou trĂšs dangereux pour la santĂ© (un biais est possible car ils ont Ă©tĂ© choisis parce que « collaborant avec le MFFP et par le biais de contacts personnels avec la technique boule de neige »[88] - [118]). Une question Ă©tait « Lorsque vous dĂ©bitez un gibier, la viande autour de l’impact du projectile a Ă©tĂ© traitĂ©e (ou retirĂ©e) selon quel critĂšre ? - La viande autour de l’impact du projectile n’est pas retirĂ©e - Seule la viande dĂ©tĂ©riorĂ©e autour de l’impact est retirĂ©e - Toute la viande autour de l’impact qu’elle soit dĂ©tĂ©riorĂ©e ou non, est retirĂ©e ». 61 % de ces bouchers ont dit uniquement retirer la viande abĂźmĂ©e autour de la plaie d’impact ; seuls 39 % enlevaient systĂ©matiquement la viande autour de la plaie d’impact sur une distance radiale variant de 2 Ă  12 cm (moyenne de 5 cm)[88]. Or selon les analyses faites au niveau de la plaie d’entrĂ©e et alentours, le taux de plomb est toujours trĂšs Ă©levĂ© dans les premiers centimĂštres et souvent Ă©levĂ© jusqu’à 25 cm (ex : Dobrowolska et Melosik (2008) ont sur dix cerfs rouges tuĂ©s par des balles contenant du plomb, mesurĂ© des taux toujours compris entre 135 mg et 476 mg kg-1) autour du point d’entrĂ©e ; demeurant encore Ă©levĂ©es Ă  15 cm (2.6 Ă  16.9 mg kg-1) et encore toxicologiquement trĂšs significatifs Ă  25 cm (de 0.1 mg kg-1 Ă  5.8 mg kg-1)[119].

Recommandations

L'autoritĂ© sanitaire du Dakota du Nord a ordonnĂ© aux banques alimentaires de ne plus accepter les dons de viandes de gibier et de se sĂ©parer de tels stocks, car ils contiennent de nombreux fragments de plomb dispersĂ©s autour de la trajectoire de la balle[57]. Le Dr William Cornatzer avait fait ce constat en radiographiant, par tomodensitographie, environ 100 paquets, d'une livre chacun, de viande de cervidĂ© provenant de banques alimentaires. Le ministĂšre de la SantĂ© du Dakota du Nord a confirmĂ© le problĂšme par ses propres tests[57]. Une partie de ce plomb est inĂ©vitablement ingĂ©rĂ©e avec la viande[84].

Toutes les Agences, experts et organismes ayant publiĂ© des recommandations sur ce risque (BfR en 2011[120], Food Standards Agency en 2012[121], Swedish National Food Agency en 2014[122], Fachehoun en 2015 [88]) ont conclu que « les personnes vulnĂ©rables (nourrissons, enfants en bas Ăąge, femmes enceintes ou planifiant de l’ĂȘtre) devraient consommer la viande de cervidĂ©s abattus avec des alternatives aux projectiles en plomb et Ă©viter la viande de cervidĂ©s abattus avec des projectiles contenant du plomb. De plus, les chasseurs ayant une frĂ©quence hebdomadaire de consommation de ces viandes devraient rĂ©duire leur consommation ou utiliser des alternatives aux projectiles contenant du plomb pour la chasse. » [88]. Pour les autres consommateurs, l’agence suĂ©doise Swedish National Food Agency recommandait en 2014 de retirer au moins 10 cm de viande autour et au-delĂ  de la plaie d’impact (mais Dobrowolska et Melosik indiquaient en 2008 que la viande Ă©tait frĂ©quemment contaminĂ©e jusqu’à 25 cm autour de la plaie[56]). L’annĂ©e suivante Iqbal et al. recommandaient de rĂ©viser les bonnes pratiques de boucherie pour le gibier, notamment pour le traitement de la viande contaminĂ©e ou potentiellement contaminĂ©e autour des plaies d’impact[123]. Fachehoun s’associe Ă  cette recommandation et ajoute en 2015 que « dans le but de rĂ©duire cette exposition Ă©vitable au plomb, une sensibilisation des chasseurs sur le risque pour la santĂ© en lien avec la contamination de la viande par les projectiles contenant du plomb et la disponibilitĂ© des alternatives Ă  ces derniers serait appropriĂ©e (
). Outre la sensibilisation des chasseurs et de la population gĂ©nĂ©rale, un retrait progressif des projectiles contenant du plomb pourrait ĂȘtre considĂ©rĂ© et discutĂ© avec les divers acteurs »[88].

Une partie des chairs contaminĂ©es est donnĂ©e aux chiens ou directement rejetĂ©e en forĂȘt ou dans la nature (oĂč le plomb contamine les nĂ©crophages, dont sangliers et l’environnement), le plomb de chasse affecte aussi gravement les oiseaux de proie[124]. Fachehoun[88] conclut donc en 2015 (Ă  l’attention des autoritĂ©s environnementales et sanitaires du QuĂ©bec) « qu'une approche globale pouvant permettre de limiter l’exposition humaine ainsi que la contamination environnementale apparaĂźt importante. Elle devrait ĂȘtre basĂ©e sur un partenariat intersectoriel pour la promotion des projectiles et engins de chasse sans plomb »[88]. Depuis les annĂ©es 2000, on comprend mieux pourquoi les munitions au plomb sont sources d’une contamination quasiment immĂ©diate quand elles pĂ©nĂštrent la chair de l’animal, contamination inĂ©vitable, et prĂ©occupante de la viande (et de l’environnement)[125]. Il y a dĂ©sormais consensus sur le fait que l’interdiction du plomb dans toutes les munitions de chasse diminuerait le risque de saturnisme pour les consommateurs de gibier[126]. Le plomb n’étant cependant ni biodĂ©gradable ni mĂȘme dĂ©gradable, dispersĂ© depuis longtemps par des dizaines de millions de coups de feu chaque annĂ©e (ainsi que lors des ball-traps), il restera longtemps source d’une pollution diffuse et chronique de toutes les zones qui ont Ă©tĂ© abondamment chassĂ©es. Au vu du nombre de grenaille et balles rĂ©pandues dans l’environnement chaque annĂ©e de nombreux auteurs ont depuis les annĂ©es 1980 conclu que le plomb de chasse est gĂ©nĂ©ralement devenu la principale source de contamination par le plomb des biocĂ©noses oĂč vivent les espĂšces-gibier[127] - [128] - [129] - [130] - [131] - [81] - [132] - [66] - [133] - [134] - [135] - [136] - [65] (voire des populations humaines) par cet Ă©lĂ©ment pourtant connu comme hautement toxique depuis l’AntiquitĂ©.

MĂȘme si la viande de gibier[96] et la chasse bĂ©nĂ©ficient de rĂ©gimes dĂ©rogatoires, ne serait-ce que pour des raisons Ă©thiques[100], tout chasseur peut volontairement utiliser des munitions sans plomb, au bĂ©nĂ©fice des espĂšces qu'il chasse, mais aussi de sa santĂ© et de celle de ses proches ou d’autres consommateurs de gibiers[126] - [57] - [65]. En 2017, les munitions sans plomb restent cependant trĂšs minoritaires dans le monde.

Une veille sanitaire moindre

Le consommateur de gibier s'expose souvent Ă  de moindres contrĂŽles sanitaires que s'il mangeait de la viande issue d'Ă©levage (seuls des gros animaux, et dans certains pays uniquement, doivent passer en abattoir et faire l'objet d'un tampon vĂ©tĂ©rinaire). Sans prĂ©cautions adaptĂ©es, il s'expose aussi Ă  un risque plus Ă©levĂ© de parasitoses, ou d'infections particuliĂšres, par des microbes transportĂ©s par la faune sauvage[137]. Le SRAS semble ainsi avoir Ă©tĂ© diffusĂ© Ă  partir d'animaux sauvages, de mĂȘme que le H5N1 de la grippe aviaire pourrait l'ĂȘtre, bien que, dans ce cas, la volaille domestiquĂ©e soit clairement la plus Ă  risque. Des zoonoses, telles que la rage vulpine, la tuberculose ou l'Ă©chinococcose, peuvent aussi ĂȘtre facilement transmises aux chiens de chasse, puis Ă  l'Homme, ou Ă  ses animaux d'Ă©levage (par exemple, tuberculose, myxomatose, voire maladies Ă  prions).

Le cas du gibier malade

Certaines maladies transmises par des animaux sauvages sont connues depuis longtemps (la rage serait une des motivations de la crĂ©ation du corps des luparii (devenus lieutenants de louveterie, sous Charlemagne), qui lutteront contre les loups, sans prendre en considĂ©ration leur rĂŽle sanitaire de prĂ©dateur (rĂ©gulant d'autres animaux malades), jusqu'Ă  la fin du XIXe siĂšcle, oĂč l'espĂšce a presque Ă©tĂ© Ă©radiquĂ©e en Europe de l'Ouest, et oĂč Pasteur a inventĂ© le vaccin contre la rage.

Allergie aux viandes de mammifĂšres

il s'agit d'une forme d'allergie a priori Ă©mergente, qui pourrait ĂȘtre liĂ©e Ă  prolifĂ©ration des tiques dans certaines rĂ©gions.

Elle est dĂ©crite depuis 2009, d'abord en AmĂ©rique du Nord puis en Australie et en Europe. Son mĂ©canisme commence Ă  ĂȘtre compris : c'est plus prĂ©cisĂ©ment une allergie Ă  une molĂ©cule prĂ©sente dans la viande de tous les mammifĂšres non-primates. Sa cause initiale semble toujours ĂȘtre une rĂ©action du systĂšme immunitaire humain Ă  une piqĂ»re de tique, laquelle a inoculĂ© dans l'organisme humain une molĂ©cule prĂ©sente dans la chair des mammifĂšres autres que primates. Le risque semble un peu plus Ă©levĂ© avec la consommation d'abats qu'avec la consommation de viande rouge.

Une fois sensibilisée à cette molécule, le patient peut devenir allergique à des produits (ex : gélatine) ou à des médicaments injectés (s'ils ont été fabriqués à partir d'organismes de mammifÚres). Cependant, dans tous les cas, la personne ne sera pas allergique aux viandes de volailles ni à la chair des poissons ni aux protéines végétales.

Aspects juridiques

Des suites pĂ©nales peuvent ĂȘtre liĂ©es Ă  la responsabilitĂ© civile de l'auteur de la propagation de zoonoses Ă  partir du gibier, en particulier concernant des maladies extrĂȘmement contagieuses (par exemple, la peste porcine), dont le risque augmente avec les surdensitĂ©s de sangliers, favorisĂ©es par l'agrainage, certains plans de chasse, et la fragmentation Ă©cologique de leurs territoires.

La viande de brousse, la viande d'animaux morts trouvés sur les routes, dans la nature, ou tués à la chasse et vendus dans les restaurants ou sur les marchés de certains pays, posent des problÚmes particuliers, plus ou moins bien traités, juridiquement et/ou par les autorités sanitaires, selon les pays.

Dans les pays dits riches, dans la plupart des cas, le bon Ă©tat sanitaire de la viande, en vue de son transport et de sa vente doit ĂȘtre garanti par les services vĂ©tĂ©rinaires, toujours plus vigilants, alors que les rĂšgles europĂ©ennes se durcissent, notamment Ă  la suite de la libre circulation des marchandises dans l'UE, et Ă  la mondialisation, qui a fait augmenter les Ă©changes et, avec eux, le risque de propagation de zoonoses.

La vente des gibiers tués à la chasse

Elle est, en Europe, réglementée par la directive 92-45 du modifiée (sur « les problÚmes sanitaires et de police sanitaire relatifs à la mise à mort du gibier sauvage et à la mise sur le marché de viandes de gibier sauvage »), qui vaut pour le marché intérieur et les échanges intracommunautaires et importations de gibier (elle sera remplacée par des rÚglements en cours d'élaboration).

En orange : plombĂ©mie moyenne de 4 porcs ayant mangĂ© de la venaison avec fragments de munition. En noir : plombĂ©mie de 4 porcs nourris avec la mĂȘme viande mais sans fragments.
La viande (donnée aux jours 0 et 1) venait de cerfs de Virginie, chassés avec des fusils et balles standards, en condition normale puis traités selon des procédures normales ;
astĂ©risques : jours oĂč les moyennes diffĂ©raient significativement entre les 2 groupes.

La France, via l'arrĂȘtĂ© ministĂ©riel du , a fixĂ© « les conditions sanitaires de collecte, de traitement et de mise sur le marchĂ© des viandes fraĂźches de gibier sauvage », pour mieux cadrer et sĂ©curiser cette filiĂšre, mais la circulaire a exclu de son champ la vente directe par le chasseur au consommateur de gibiers qu'il a lui-mĂȘme chassĂ©s, mais le chasseur peut donner ce gibier. En sont aussi exclus le dĂ©coupage et l'entreposage de viandes estampillĂ©es conformĂ©ment Ă  l'arrĂȘtĂ©, dans des magasins de dĂ©tail ou des locaux contigus au point de vente directe au consommateur, tels que les fermes-auberges par exemple. L'arrĂȘtĂ© ne s'applique pas non plus Ă  la vente par le chasseur, Ă  un dĂ©taillant ou Ă  un restaurateur, en petites quantitĂ©s de piĂšces entiĂšres (non dĂ©pouillĂ©es ou non plumĂ©es). L'examen vĂ©tĂ©rinaire des sangliers pour dĂ©tection des trichines restant cependant obligatoire pour le chasseur.

Les chasseurs doivent mettre en place des centres de collecte dotĂ©s de chambres froides. Le gibier sauvage tuĂ© doit y ĂȘtre regroupĂ© et conservĂ© de 4 Ă  7 °C (interdiction de congĂ©lation). En 2007, quelques centres sont dĂ©jĂ  construits sur place, dans les « grandes chasses » (encloses ou non). Ce gibier est ensuite obligatoirement conduit par le chasseur dans un « atelier de traitement », qui est le premier chaĂźnon de la traçabilitĂ© du gibier mis en vente, pour les animaux qui ne sont pas soumis au plan de chasse (qu'il soit obligatoire ou non). L'arrĂȘtĂ© en dĂ©crit les caractĂ©ristiques et conditions de fonctionnement ; c'est lĂ  que s'effectue le premier contrĂŽle sanitaire (inspection post mortem, marquage de salubritĂ©, contrĂŽle de l'hygiĂšne de l'Ă©tablissement, par des vĂ©tĂ©rinaires inspecteurs, dans le cadre des procĂ©dures de surveillance sanitaire de la faune sauvage). Tout atelier de traitement doit obligatoirement ĂȘtre agrĂ©Ă©, mais une dĂ©rogation est prĂ©vue pour les ateliers traitant moins de 3 tonnes de gibier par semaine, et satisfaisant aux rĂšgles applicables aux Ă©tablissements de faible capacitĂ©, ce gibier ne peut alors ĂȘtre vendu que sur le marchĂ© local.

Un rÚglement européen du impose des principes et des prescriptions généraux de législation alimentaire, et des procédures de sécurité alimentaire, en instituant une Autorité européenne de sécurité des aliments.

Une directive (no 92-117, modifiée par la DCEE 97-22) concerne le gibier et les animaux domestiques pour la protection contre certaines zoonoses et quelques agents zoonotiques, en vue de prévenir les foyers d'infection et d'intoxication dus à des dérivés alimentaires.

Gibier blessé

Le gibier blessĂ© sur les routes est souvent malade, porteur de parasites, de plombs toxiques, ou dangereux parce que blessĂ©. Dans de nombreux pays, il est gĂ©nĂ©ralement interdit de le ramasser, transporter, vendre et consommer, et il doit ĂȘtre envoyĂ© Ă  l'Ă©quarrissage.

Le gibier blessĂ© Ă  la chasse peut, dans plusieurs pays, ĂȘtre poursuivi ou dĂ©tectĂ© par un chien dit « de sang », autorisĂ© pour la recherche du gibier blessĂ©. Du matĂ©riel cynĂ©gĂ©tique, inspirĂ© de celui de la police, est Ă©galement vendu pour dĂ©tecter et suivre les traces de sang ou la chaleur de l'animal, avec risque d'utilisation pour le braconnage ou une chasse qui laisse peu de chance Ă  l'animal.

En Belgique, un arrĂȘtĂ© du gouvernement wallon, du , a levĂ© une ambiguĂŻtĂ© sur la recherche par chien du gibier blessĂ©. En effet, dans ce pays, la chasse Ă  l’approche ou Ă  l’affĂ»t doit se pratiquer par un seul chasseur, sans rabatteur ni chien. Cet arrĂȘtĂ© prĂ©cise que, pour la recherche d’un gibier blessĂ©, il est en tout temps autorisĂ© l’usage d’un chien tenu Ă  la longe et pouvant en ĂȘtre libĂ©rĂ© afin d’immobiliser ou de rapporter le gibier.

DĂ©gĂąts du gibier

Des populations de gibier, parfois nourri par agrainage ou cultures cynĂ©gĂ©tiques en forĂȘt ou dans les champs, en l'absence de prĂ©dateurs naturels, peuvent rapidement prolifĂ©rer quand la pression de chasse diminue. Les cerfs s'ils sont nombreux peuvent freiner la rĂ©gĂ©nĂ©ration forestiĂšre ou dĂ©grader les plantations d'arbres[138]. Les sangliers et, moindrement, les chevreuils peuvent alors manquer de nourriture dans les bois oĂč ils vivent le plus souvent et chercher Ă  se nourrir Ă  l'extĂ©rieur des forĂȘts, dans les champs, les prairies, voire dans les jardins ou espaces verts oĂč ils peuvent faire des dĂ©gĂąts importants (sangliers notamment)[139] - [140]. Le risque de collision d'animaux avec des vĂ©hicules augmente aussi.

Pour certains, depuis les annĂ©es 1980, en France, les populations de sangliers et petits cervidĂ©s sont en augmentation rĂ©guliĂšre, de mĂȘme que les dĂ©gĂąts du gibier. Cette affirmation est remise en question par d'autres. Il est vrai que, d'un point de vue de la chaĂźne alimentaire, les sangliers et cervidĂ©s n'ont plus de prĂ©dateur (autre que l'homme), principalement Ă  cause du dĂ©sĂ©quilibre Ă©cosystĂ©mique induit par l'homme (Ă©limination du loup et autres grands prĂ©dateurs), mais il existe d'autres facteurs sĂ©lectifs au sein de leur Ă©cosystĂšme (notamment vĂ©gĂ©taux). La relation Ă©troite entre l’accroissement rapide des surfaces agricoles et urbaines (et de voiries), et l'augmentation des dĂ©gĂąts causĂ©s par le grand gibier, n'est toutefois pas Ă©voquĂ©e, or, il semble Ă©vident que sa plus grande « proximitĂ© » avec l'Homme corrĂšle avec la diminution de son biotope (ou des voies de passages).

La vraie question semble donc ĂȘtre : le gibier se rapproche-t-il de l'homme (culture, infrastructure, agglomĂ©ration
), ou est ce l'homme qui se rapproche du gibier ? Cette question reste aujourd'hui encore sans rĂ©ponse, et les mesures mises en Ɠuvre pour lutter contre les dĂ©gĂąts de ces animaux (notamment dans le milieu agricole) se limitent bien souvent Ă  des quotas de chasse rĂ©Ă©valuĂ©s Ă  la hausse, quand de simples et efficaces solutions sont si rarement appliquĂ©es (clĂŽture de parcelle adĂ©quate, passage de gibier sous voiries, respect des zones de reproductions et de passages, etc.).

Il semble en effet paradoxal que la solution envisagĂ©e reste la mĂȘme, quels que soient l'Ă©poque et l'animal mis en cause, Ă  savoir une diminution de sa population, alors mĂȘme que ces dites solutions sont aussi Ă  l'origine du problĂšme (par exemple, l'Ă©radication du loup, et plus largement des principaux carnassiers mĂ©ridionaux).

En France, les fĂ©dĂ©rations des chasseurs doivent, en partie, rembourser les dĂ©gĂąts aux agriculteurs et Ă©leveurs (cultures et prairies). À titre d'exemple, en Lorraine, en 2002, le coĂ»t de l'indemnisation des ravages dus aux sangliers s’élevait Ă  4 500 000 â‚Ź (pour l'ensemble de la Lorraine)[141].

Notes et références

Notes

  1. On ne considÚre pas comme gibier les poissons, les fruits de mer (crustacés, coquillages, etc.) ni les mammifÚres marins.
  2. Aujourd'hui Organisation mondiale de la santé animale.
  3. Notamment en France, pays de l'Union europĂ©enne oĂč le nombre de chasseurs est le plus Ă©levĂ©.
  4. Certaines espÚces sont localement ou temporairement protégées.
  5. Faire vener une viande signifie la faire mortifier, la faire faisander.

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