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Tuberculose

La tuberculose est une maladie infectieuse causĂ©e par la bactĂ©rie Mycobacterium tuberculosis, qui se transmet par voie aĂ©rienne, avec des signes cliniques variables. Elle touche le plus souvent les poumons et peut parfois atteindre d’autres organes.

Tuberculose
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Radiographie du thorax d'un patient avec une tuberculose pulmonaire avancée.
Causes Mycobacterium tuberculosis
Transmission Transmission aéroportée (d)
Incubation min 3 semaine
Incubation max 8 semaine
SymptÎmes Toux, hémoptysie, amaigrissement et fiÚvre

Wikipédia ne donne pas de conseils médicaux Mise en garde médicale

Elle arrive en tĂȘte des causes de mortalitĂ© d'origine infectieuse Ă  l’échelle mondiale, devant le sida[1]. L'Organisation mondiale de la santĂ© (OMS) rapporte Ă  travers son rapport annuel consacrĂ© Ă  la tuberculose et sorti en 2015 que 1,5 million de personnes sont mortes de la tuberculose l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente[2]. Parmi les nouveaux cas de tuberculose enregistrĂ©s en 2019, 87 % sont survenus dans les trente pays prĂ©sentant la plus forte charge de la maladie. Deux tiers des cas sont concentrĂ©s dans huit pays, avec l’Inde en tĂȘte, suivie de l’IndonĂ©sie, de la Chine, des Philippines, du Pakistan, du NigĂ©ria, du Bangladesh et de l’Afrique du Sud[3].

Le rapport 2015 de l’OMS rapporte Ă©galement que la mortalitĂ© a baissĂ© de 47 % depuis 1990 grĂące en grande partie au dĂ©veloppement des traitements ainsi que les modalitĂ©s de dĂ©pistage et de prĂ©vention[2]. Cela reprĂ©sente un bon indicateur du progrĂšs rĂ©alisĂ© par les systĂšmes de soins, diagnostiques et thĂ©rapeutiques.

Bien que la maladie soit curable, la forte prĂ©valence dans les pays les plus pauvres s’explique par la conjonction d’un ensemble de facteurs : prĂ©caritĂ©, promiscuitĂ©, dĂ©nutrition, analphabĂ©tisme, infrastructure mĂ©dicale insuffisante, et surtout Ă©pidĂ©mie d’infection par le VIH. La prĂ©valence s’accroĂźt en cas de guerre ou de famine[4]. On constate Ă©galement que l’accĂšs au diagnostic et au traitement pose un problĂšme dans les pays concernĂ©s.

Étymologie et abrĂ©viations

La tuberculose est connue au XVIIe siÚcle sous le nom de « peste blanche », en écho à la peste noire qui ravage l'Europe à cette époque[5].

Le terme « tuberculose » est utilisé pour la premiÚre fois par Johann Lukas Schönlein en 1839[5]. Il est issu du nom de la lésion unitaire de la maladie, le « tubercule », utilisé depuis le XVIIe siÚcle et formé depuis le latin tuber signifiant « excroissance »[5]. La tuberculose « miliaire » (caractérisée par la dissémination de trÚs nombreux nodules de petite taille dans les deux poumons) tire son nom de la ressemblance de ces nodules avec des grains de millet[5].

Dans les textes consacrés à la tuberculose, ce terme est souvent abrégé en TB[6] - [7] ou TBC[8].

Histoire

DĂ©couvertes de la maladie

En 1882, le Dr Robert Koch a mis en Ă©vidence le bacille tuberculeux.
Prévalence de la tuberculose en 2009

Maladie au long cours aux manifestations trÚs diverses et affectant aussi bien humains et animaux, la tuberculose est une maladie trÚs ancienne, mais dont l'unité nosologique et l'étiologie ne furent établies qu'au XXe siÚcle[9].

Une ancienne théorie du XXe siÚcle postulait que la tuberculose humaine à M. tuberculosis dérivait de la tuberculose bovine à M. bovis, en étant une conséquence de la domestication animale[10].

Les Ă©tudes gĂ©nomiques indiquent que M. tuberculosis et bovis ont Ă©voluĂ© Ă  partir d'un ancĂȘtre commun prĂ©sent chez les mammifĂšres et qui aurait infectĂ© les hominidĂ©s d'Afrique de l'Est, il y a trois millions d'annĂ©es. Cet ancĂȘtre commun aurait coĂ©voluĂ© avec ses hĂŽtes pour aboutir aux mycobactĂ©ries humaines et animales actuelles. Les souches modernes pathogĂšnes M. tuberculosis seraient issues d'un clone apparu il y a 15 000 Ă  20 000 ans, ou 11 000 ans, Ă  partir d'une souche ancestrale de M. tuberculosis[11] - [12].

DĂšs l’AntiquitĂ© grĂ©co-romaine, plusieurs auteurs ont dĂ©crit une maladie amaigrissante au long cours, dĂ©nommĂ©e suivant les uns « phtisie » (pour dĂ©pĂ©rissement), suivant les autres « tabĂšs ». Hippocrate (Ve – IVe siĂšcle av. J.-C.) puis Galien (IIe siĂšcle apr. J.-C.) et Caelius Aurelianus (Ve siĂšcle) en ont dressĂ© les symptĂŽmes, notamment pulmonaires[13]. ArĂ©tĂ©e de Cappadoce (fin du IIe siĂšcle) en a cependant dressĂ© la description la plus dĂ©taillĂ©e. Ces descriptions initiales n’ont guĂšre subi de modifications notables jusqu’au dĂ©but du XIXe siĂšcle.

L'origine de la maladie a été débattue durant l'Antiquité, entre héréditaire ou contagieuse[14]. Plus tard, Avicenne (début du XIe siÚcle) décrit la tuberculose comme uniquement contagieuse[15].

En 1733, Pierre Desault (1675-1737)[16] publie un Essai sur la phtisie[17], de mĂȘme que François-Emmanuel FodĂ©rĂ© en 1795[18], mais la prĂ©sentation la plus claire est celle de Gaspard Laurent Bayle avec ses Recherches sur la phtisie pulmonaire publiĂ©es en 1810. Bayle la dĂ©finit moins par son expression clinique que par ses lĂ©sions anatomiques dont le tubercule[19] - [20].

L'invention du stéthoscope par René Laennec en 1817 facilite le diagnostic de la maladie.

En 1839, le médecin allemand Johann Lukas Schönlein rassemble en une description unifiée les manifestations cliniques disparates de la maladie. Jusqu'alors, « phtisie » et « tuberculose » étaient souvent considérées comme deux entités, voisines mais distinctes[21]. Si Schönlein forge en 1834 le terme de tuberculose (en allemand: Tuberkulose), composé d'un nom latin et d'une terminaison grecque[22], la littérature médicale, tout comme le langage commun, continuera d'utiliser indistinctement, jusqu'au début du XXe siÚcle, les termes de « phtisie », « consomption » et « tuberculose »[23].

De 1865 à 1868, le médecin Jean-Antoine Villemin reproduit chez les animaux (lapins, cobayes) les lésions de la tuberculose humaine, par inoculation de tissu altéré humain[24]. Il peut ainsi affirmer que cette maladie, de nature jusqu'alors inconnue, est due à un microbe invisible par les moyens techniques de l'époque. Il démontre en 1869 que la transmission se fait par voie aérienne. Ses conclusions se heurtent à une forte opposition, en France notamment. Elles inspirent cependant des travaux comme ceux d'Edwin Klebs[25], Julius Cohnheim, Carl Salomonsen et Tappeiner qui aboutissent à établir de façon indubitable la contagiosité de la maladie[26].

En 1882 enfin, à la suite des travaux de Louis Pasteur, Robert Koch met en évidence le bacille tuberculeux à partir de lésions humaines[24] : le , il communique d'abord à la Société de physiologie de Berlin une note sur la recherche et la culture du bacille de la tuberculose ; le , il publie dans le Berliner klinische Wochenschrift un mémoire sur l'étiologie de la tuberculose qu'il rapporte à un bacille décelé dans les crachats et les lésions tuberculeuses humaines.


Traitements

En 1894, Carlo Forlanini met au point la premiÚre méthode thérapeutique invasive avec le pneumothorax artificiel intrapleural : par une injection d'air dans la cavité thoracique, entraßnant la rétraction du poumon infecté, il obtient une amélioration de la maladie.

En 1940, Selman Waksman dĂ©couvre l'action antituberculeuse de l'actinomycine puis, en 1942, de la streptothricine. Ces antibiotiques ne peuvent toutefois ĂȘtre utilisĂ©s en thĂ©rapeutique humaine ou vĂ©tĂ©rinaire du fait de leur trop grande toxicitĂ©.

En 1943, Waksman découvre enfin la streptomycine qui permet, un an plus tard, la premiÚre guérison par antibiotique d'un malade gravement atteint de tuberculose[27].

En 1948, a lieu le premier essai clinique randomisé de l'histoire de la médecine : l'épidémiologiste Austin Bradford Hill montre que la streptomycine[Note 1] est plus efficace que la collapsothérapie[28].

ÉpidĂ©miologie

Incidence, prévalence et mortalité

Le nombre annuel de nouveaux cas dans le monde, incluant les cas de rechute, Ă©tait en 2006 d'environ 5,4 millions[29]. Il Ă©tait en 2018 estimĂ© Ă  dix millions par l'OMS[30]. Environ 58 % des nouveaux cas se trouvent dans la rĂ©gion sud-est de l’Asie et les rĂ©gions du Pacifique ouest. L'OMS estime par ailleurs qu'environ un quart de la population mondiale est porteuse d’une tuberculose latente, c’est-Ă -dire est porteuse de la bactĂ©rie sans toutefois dĂ©velopper de symptĂŽmes et sans ĂȘtre contagieuse. L'organisme estime entre 5 et 15 % le risque pour les porteurs sains de dĂ©velopper la maladie Ă  un moment de leur existence[30].

L'incidence mondiale de la tuberculose 1990-2014, en millions. La ligne verte indique tous les cas et la ligne rouge indique seulement les cas liés au VIH.

La prĂ©valence de la tuberculose en 2015 a chutĂ© de 42 % depuis 1990. Elle varie d'un pays Ă  un autre en fonction de plusieurs facteurs dont le niveau socio-Ă©conomique ; le rapport annuel de l'OMS nous apprend que les pays en dĂ©veloppement sont les plus touchĂ©s (95 % des cas) et en particulier la rĂ©gion de l’Asie du Sud-Est, avec 44 % des nouveaux nouveaux et l'Afrique (28 % des nouveaux cas mondiaux en 2018). La tuberculose est une cause majeure de mortalitĂ© chez les personnes infectĂ©es par le VIH. Elle serait responsable de 13 % environ des dĂ©cĂšs par sida dans le monde[31].

Environ 1,5 million de personnes sont mortes de la tuberculose en 2018, dont une personne sur six Ă©tait porteuse du VIH.

La tuberculose, sans bĂ©nĂ©ficier de programmes de prĂ©vention et de cure aussi importants, tue ainsi Ă  peu prĂšs deux fois plus[32] que le sida, soit environ 4 000 personnes par jour[33].

Paradoxalement cette augmentation du nombre de morts, rapportĂ©e Ă  l'explosion dĂ©mographique mondiale, reprĂ©sente un progrĂšs dans la prĂ©vention. Par rapport Ă  1990, c'est-Ă -dire sur une pĂ©riode plus longue, la baisse est en effet de 47 %[33]. Autrement dit, une politique de santĂ© efficace montre au terme de quinze annĂ©es ses limites face Ă  un certain nombre de freins Ă  la prĂ©vention. Face aux formes rĂ©sistantes et multirĂ©sistantes de la maladie, la bataille s'achemine en 2015 vers une dĂ©faite[33]. Il manque au programme mondial de recherche coopĂ©rative les deux tiers de son budget annuel, lequel reste limitĂ© Ă  700 millions de dollars, alors que la dĂ©pense mondiale totale consacrĂ©e Ă  la prĂ©vention, assumĂ©e principalement par les États, atteint presque 6 milliards d'euros[33].

En 2014, on estime Ă  190 000 le nombre de morts par tuberculose rĂ©sistante[33]. Ils ont Ă©tĂ© recensĂ©s dans 105 des 205 pays transmettant leurs informations Ă  l'OMS[33].

Facteurs de risques

La maladie comprend deux Ă©tapes : la tuberculose-infection qui peut rester latente et silencieuse, puis la tuberculose-maladie oĂč les troubles se manifestent. Le risque de contracter une tuberculose dĂ©pend d'abord du risque d'exposition au bacille (infection), puis du risque de dĂ©velopper la maladie aprĂšs infection.

Affiche de prévention dénonçant la pauvreté, la promiscuité et l'alcoolisme, 1917.
  1. Un premier facteur de risque est le contact Ă©troit avec un cas contagieux ; la promiscuitĂ© respiratoire (familles nombreuses sous un mĂȘme toit, personnes ayant vĂ©cu ou vivant dans des pays de forte endĂ©mie tuberculeuse, conditions de logement, populations pĂ©nitentiaires, etc.) est gĂ©nĂ©ralement en cause.
  2. Un second risque est lié à l'état de santé du sujet infecté : malnutrition (carence en vitamines[34] - [35] et en protéines), enfant de moins de 5 ans, personnes ùgées, diabétique[36], personnes en situation de déficience immunitaire (par infection VIH ou sous traitement immunosuppresseur[37]), etc.
  3. Enfin la promiscuitĂ© et la pauvretĂ© sont deux facteurs historiques connus : au cours du XVIIIe siĂšcle, prĂšs d'une personne sur quatre Ă©tait atteinte de tuberculose en Occident. L'Ă©pidĂ©mie atteint son apogĂ©e au XIXe siĂšcle au cours duquel prĂšs de dix millions de personnes sont victimes de la tuberculose. Environ un tiers des dĂ©cĂšs enregistrĂ©s aux États-Unis et en Europe sont causĂ©s par cette « peste blanche »[38].
    La rĂ©volution industrielle provoque en effet une augmentation de la population et, consĂ©quemment une recrudescence des maladies contagieuses. De plus, les conditions de travail du XIXe siĂšcle europĂ©en, qui subsistent encore dans plusieurs pays, ont Ă©tĂ© et sont des facteurs aggravants : les travaux pĂ©nibles, de longues journĂ©es de travail, des ateliers surpeuplĂ©s, l'atmosphĂšre empoussiĂ©rĂ©e (poussiĂšres textiles, mĂ©talliques, minĂ©rales, organiques, etc.), ainsi que les conditions de logements (promiscuitĂ©, manque d'air et de soleil, maisons « meurtriĂšres »)[Note 2], la malnutrition, le tabagisme et les mauvaises mƓurs (crachats, saletĂ©, manquement aux rĂšgles d'hygiĂšne corporelle)[39] ; tous ces facteurs peuvent se combiner pour favoriser ou aggraver l'infection tuberculeuse[40].
    Depuis RenĂ© Dubos, et la parution de son ouvrage The White plague : tuberculosis, man and society (1952), il est reconnu que la tuberculose est le type mĂȘme d'une maladie sociale, touchant d'abord des populations pauvres et vulnĂ©rables, en rapport direct avec des conditions socio-Ă©conomiques (nutritionnelles, de logement et de travail). Enfin les populations Ă  l'Ă©cart des structures de diagnostics et de soins, comme les sans domicile fixe ou les migrants clandestins, sont les premiĂšres victimes de la tuberculose. La tuberculose est un indicateur de la prĂ©caritĂ© sociale, et du niveau des systĂšmes de santĂ© (dĂ©pistage, diagnostic et soin)[37].
  4. Le diabĂšte semble ĂȘtre un facteur favorisant : alors que cette maladie est en voie de « pandĂ©misation » dans les pays riches notamment, mais de plus en plus aussi dans les pays Ă©mergents et pauvres oĂč d'aprĂšs l’OMS en 2013, plus de 80 % des 3,4 millions de dĂ©cĂšs annuels par diabĂšte sont survenus. Des Ă©tudes trouvent une incidence de tuberculose deux Ă  huit fois plus Ă©levĂ©e chez le diabĂ©tique par rapport Ă  la population moyenne[41] - [42] - [43] ce qui ferait du diabĂšte un facteur de risque. En outre, le diabĂšte modifie la prĂ©sentation clinique de la tuberculose (Ăąge d’apparition et poids corporel plus Ă©levĂ©s) ; il pourrait modifier la rĂ©ponse aux mĂ©dicaments antituberculeux (temps de « nĂ©gativation » bactĂ©riologique plus long) et il pourrait aggraver la transmission et la mortalitĂ© par tuberculose[44].
  5. Le fait de vivre en Asie est un facteur prédisposant : la plupart des nouveaux cas (49 %) se situent dans les zones peuplées d'Asie : Bangladesh, Pakistan, Inde, Chine et Indonésie. Il existe une augmentation dans les pays de l'Europe de l'Est dont la Russie[45] et l'Ukraine[46]. La croissance reste trÚs forte en Afrique, avec prÚs de 13 % contre moins de 1 % dans les pays asiatiques.
  6. Dans le cadre de la prise de drogues, l'injection par voie intraveineuse et surtout chez les porteurs du virus de l'immunodĂ©ficience humaine (VIH), aggrave son incidence, qui atteint ici 12,5 %, soit environ 1,2 million de personnes en 2014[33].

Cette infection touche l'adulte jeune, et les hommes sont prÚs de deux fois plus atteints que les femmes. La malnutrition et les intoxications médicamenteuses sont des causes reconnues de l'augmentation du nombre de cas.

AprĂšs l’ñge de 60 ans, des personnes ayant Ă©tĂ© contaminĂ©es dans leur enfance ou leur adolescence (par M. tuberculosis, ou M. bovis), peuvent dans certains cas dĂ©clarer une tuberculose Ă©volutive.

Clinique

Les principaux symptĂŽmes et les Ă©tapes de la tuberculose, avec de nombreux symptĂŽmes qui se chevauchent avec d'autres variantes, tandis que d'autres sont plus spĂ©cifiques pour certaines variantes. De multiples variantes peuvent ĂȘtre prĂ©sentes simultanĂ©ment.

La tuberculose peut revĂȘtir diffĂ©rentes formes selon la localisation du foyer infectieux. La tuberculose pulmonaire est la forme la plus frĂ©quente et la source essentielle de la contagion. À partir du poumon, le bacille peut diffuser dans l'organisme et causer d'autres atteintes, ganglionnaires, ostĂ©oarticulaires et urogĂ©nitales notamment. Les formes les plus lĂ©tales sont les formes diffuses (miliaires) et mĂ©ningĂ©es.

Primo infection

La primo-infection regroupe les manifestations cliniques, radiologiques et bactĂ©riologiques, survenant aprĂšs un premier contact infectant avec le bacille de Koch (BK). Elle est souvent asymptomatique chez l’adulte[47] mais la littĂ©rature rapporte qu’elle peut ĂȘtre symptomatique chez les enfants Ă  90 % associant les signes gĂ©nĂ©raux ; les symptĂŽmes sont dominĂ©s par la toux chez plus de la moitiĂ© des cas, les douleurs thoraciques chez 20 % des cas, et la dyspnĂ©e[48]. L’examen clinique met en Ă©vidence des adĂ©nopathies pĂ©riphĂ©riques chez 37,5 % et la confirmation du diagnostic se fait Ă  travers l’intradermorĂ©action Ă  tuberculine (IDR)[48].

Tuberculose pulmonaire

Infection tuberculeuse pulmonaire.

La tuberculose pulmonaire est la forme la plus frĂ©quente et prĂ©sente plus de 85 % des cas[49] - [50]. Le tableau le plus classique et le plus frĂ©quent chez les tuberculeux pulmonaires laisse dĂ©finir le syndrome d’imprĂ©gnation tuberculeuse : fiĂšvre, sueur nocturne, amaigrissement, anorexie[50].

Le dĂ©pistage de la tuberculose pulmonaire se fait gĂ©nĂ©ralement au cours de consultation habituelle par un interrogatoire auprĂšs des malades qui prĂ©sentent principalement des signes d’imprĂ©gnation ainsi que des symptĂŽmes respiratoires persistant pendant plus de deux semaines[51]. Cependant, le tableau symptomatique peut ĂȘtre polymorphe, reprĂ©sentatif dans son ensemble de toute la sĂ©mĂ©iologie bronchopulmonaire.

Clinique de la tuberculose :

SymptĂŽmes Primo infection TBC pulmonaire
toux +++
fatigue / malaise + ++
perte pondérale + ++
sudations nocturnes ++
hémoptysies +
douleurs thoraciques + +
Signes cliniques
fiĂšvre + ++
rñles à l’auscultation +

+++ = courant (> 50 %), ++ occasionnel, + rare

Le diagnostic repose sur les diffĂ©rents Ă©lĂ©ments allant de l’interrogatoire Ă  l’examen physique et clinique. L’interrogatoire doit enquĂȘter sur la notion de contagion en tenant compte de la physiopathologie de la maladie et les modalitĂ©s du dĂ©veloppement de la lĂ©sion. L’installation de la maladie peut se faire progressivement en s’étalant sur plusieurs semaines et l’examen clinique se rĂ©vĂšle utile Ă  la recherche des Ă©lĂ©ments d’orientation vers l’affirmation du diagnostic. Quant Ă  l’examen clinique, les Ă©lĂ©ments qui peuvent faire suspecter la TBC sont nombreux[47] :

  • signes gĂ©nĂ©raux : signes d’imprĂ©gnation tuberculeuse, fĂ©bricule, sueurs nocturnes et amĂ©norrhĂ©e chez la femme ;
  • signes fonctionnels apparents au dĂ©but de l’affection et sont durables Ă  plus de 15 jours. ils sont marquĂ©s principalement par les signes suivants : toux productive, expectoration purulente, dyspnĂ©e ;
  • l’examen physique relĂšve Ă  son tour Ă  travers l’auscultation et la palpation de la poitrine des rĂąles crĂ©pitants mais il se peut qu’il s’avĂšre neutre et sans particularitĂ©[50].

En revanche quand il s’agit d’une installation brutale, l’hĂ©moptysie et crachats sanguins sont plus observĂ©s chez les personnes atteintes ainsi que l’épanchement pleural est observĂ© que ce soit aĂ©rien ou liquidien[52].

Le clinicien devant un contexte de symptomatologie pulmonaire qui persiste au-delĂ  de 15 jours, et en tenant Ă©galement compte de la prĂ©valence dans la rĂ©gion en cause, est en mesure de suspecter la tuberculose et procĂšde Ă  la procĂ©dure de l’affirmation de diagnostic. Cela doit conduire vers des examens complĂ©mentaires : radiographie du thorax et l’examen cytobactĂ©riologique des crachats[53]. Le diagnostic dĂ©finitif est fondĂ© sur l’isolement ou la culture du bacille, habituellement Ă  partir des crachats.

Les cavernes sont une complication fréquente de la tuberculose pulmonaire[54]. On appelle caverne une cavité creusée au sein du parenchyme pulmonaire[55]. Les bacilles tuberculeux se développent initialement dans le poumon sous forme de nodules, appelés granulomes, qui sont peu à peu entourés de lymphocytes et de macrophages destinés à contenir l'infection[54]. Un granulome peut évoluer soit vers la disparition sans cicatrice, soit vers la caverne, sans que les mécanismes sous-jacents soient compris en totalité[55]. Les vestiges de macrophages détruits occupent le centre du granulome et forment la majeure partie de la nécrose caséeuse[55]. Chez certains patients, cette nécrose caséeuse se liquéfie et devient un milieu de culture adapté aux bacilles, qui prolifÚrent. Des enzymes protéolytiques érodent alors la capsule fibreuse située en périphérie du granulome, et son centre liquide peut alors se vider peu à peu[55]. Lorsqu'une caverne tuberculeuse arrive en communication avec l'arbre bronchique, la dissémination des bacilles dans l'air expiré augmente la contagiosité[54] - [56]. Par ailleurs, la quantité importante de bacilles contenus dans les cavernes favorise le développement de résistances aux anti-tuberculeux[56].

Tuberculose ganglionnaire

Tuberculose ganglionnaire.
Tuberculose ganglionnaire
Tuberculose ganglionnaire avec fistules.

Elle est trĂšs frĂ©quente au mĂȘme titre que la tuberculose pulmonaire. Les adĂ©nopathies sont souvent mĂ©diastinales et hilaires[53]. Elles sont en gĂ©nĂ©ral de taille modĂ©rĂ©e, mais peuvent parfois obstruer une bronche. En pĂ©riphĂ©rie les adĂ©nopathies sont surtout cervicales, puis axillaires et inguinales. Initialement fermes et mobiles, les ganglions sont ensuite fixĂ©s par une pĂ©ri-adĂ©nite avec peu de signes inflammatoires[57]. Les fistules externes Ă  bord irrĂ©gulier laissent ensuite sourdre (suinter) un pus casĂ©eux qui se recouvre de croĂ»tes. C'est cette maladie, nommĂ©e scrofule ou Ă©crouelles que les rois de France et d'Angleterre Ă©taient censĂ©s guĂ©rir par simple toucher. La croyance et les cĂ©rĂ©monies qui y Ă©taient attachĂ©es ont perdurĂ© jusqu'au XIXe siĂšcle.

Le diagnostic repose sur l’examen bactĂ©riologique du liquide de ponction et l’examen anatomopathologique Ă  la suite de la biopsie ganglionnaire[57]. L’apparition des signes gĂ©nĂ©raux doivent encourager un traitement sans attendre le diagnostic microbiologique dans ces pays.

Selon la mĂȘme Ă©tude[57] faite en Tunisie (une rĂ©gion endĂ©mique de la tuberculose) qui a portĂ© sur cinquante patients atteints de la tuberculose ganglionnaire, il a Ă©tĂ© remarquĂ© que les adĂ©nopathies Ă©taient principalement cervicales (75 %), puis mĂ©diastinales (21 %), sus-claviculaires (9,4 %) et axillaires (6,3 %). Les tailles ont Ă©tĂ© retrouvĂ©es surtout entre 3 et 5 cm. Les adĂ©nopathies Ă©taient inflammatoires ou fermes. Dans 21,9 % des cas, la tuberculose ganglionnaire Ă©tait associĂ©e Ă  d’autres types de tuberculose. La bactĂ©riologie a permis le diagnostic chez 65,6 % des cas.

Tuberculose urogénitale

La tuberculose urogĂ©nitale est responsable de 14 Ă  41 % des atteintes extrapulmonaires[58]. Le rein est trĂšs souvent infectĂ© lors d’une tuberculose miliaire le plus souvent au niveau du cortex rĂ©nal. Cliniquement, les lĂ©sions sont trĂšs souvent unilatĂ©rales. Au niveau du rein, elles sont prĂ©fĂ©rentiellement situĂ©es dans la mĂ©dullaire oĂč elles vont produire des granulomes Ă©pithĂ©lioĂŻdes avec une nĂ©crose casĂ©euse (lĂ©sion spĂ©cifique Ă  la tuberculose) aboutissant Ă  une destruction tissulaire.

L’atteinte se manifeste par des symptĂŽmes liĂ©s Ă  la distension rĂ©nale en cas d’atteinte urĂ©tĂ©rale. Elle peut se manifester cliniquement par une cystite banale. Or, le diagnostic est Ă©voquĂ© devant une pyurie sans germe. En cas de lĂ©sion gĂ©nitale, les lĂ©sions touchent frĂ©quemment l’épididyme se traduisant par une Ă©pididymite.

Le clinicien oriente vers l’examen d'urine (recherche de bacille de Koch) des urines afin de confirmer le diagnostic. L'examen cytobactĂ©riologique des urines permet d'Ă©valuer une partie des consĂ©quences. Environ 50 Ă  75 % des hommes avec une atteinte gĂ©nitale ont des anomalies radiologiques au niveau de l’appareil urinaire. Un bilan radiologique de tout l’appareil urinaire (uroscanner, Ă  dĂ©faut une urographie intraveineuse) est toujours indiquĂ© ainsi qu’une radiographie du thorax Ă  la recherche d’une localisation pulmonaire[59].

Tuberculose ostéoarticulaire

La forme la plus frĂ©quente et la plus redoutable est la tuberculose rachidienne dite mal de Pott. La localisation au niveau de l’espace intervertĂ©bral (mal de Pott) est la plus frĂ©quente des localisations ostĂ©oarticulaires et la plus grave car elle siĂšge au voisinage des structures nerveuses importantes. Elle reprĂ©sente 10 % des cas de tuberculose[60].

Selon une Ă©tude tunisienne[61] qui a portĂ© sur 180 cas de tuberculose rachidienne, il a Ă©tĂ© remarquĂ© que l'Ă©tat gĂ©nĂ©ral a Ă©tĂ© altĂ©rĂ© chez 80 patients (44 %). Une fiĂšvre modĂ©rĂ©e allant de 37,8 °C Ă  38,5 °C a Ă©tĂ© notĂ©e chez 55 patients (30 %) et une adĂ©nopathie satellite dans 40 cas (27 %). Selon la mĂȘme Ă©tude, l'intradermorĂ©action Ă  la tuberculine pratiquĂ©e 120 fois a Ă©tĂ© positive dans 85 % des cas.

Mal de Pott.

La phase initiale de l’infection est marquĂ©e par l’atteinte des espaces intervertĂ©braux rachidiens, et l’atteinte de la synoviale, oĂč se dĂ©veloppe la lĂ©sion tuberculeuse laissant apparaĂźtre une symptomatologie plus ou moins spĂ©cifique marquĂ©e par : des douleurs au niveau du rachis de type mĂ©canique ainsi qu’un syndrome infectieux modĂ©rĂ© et des signes de dĂ©ficit neurologique s’installant progressivement[62]. Si elle est dĂ©pistĂ©e et traitĂ©e Ă  ce stade d’invasion, l’évolution se fait vers la guĂ©rison et sans destruction.

En revanche et en absence de traitement, l’évolution se fait lentement Ă  partir d’un Ă©tat stable vers la phase d’état oĂč la destruction est irrĂ©versible. Sur le plan tissulaire, on remarque une lĂ©sion spĂ©cifique Ă  la tuberculose : la nĂ©crose casĂ©euse dĂ©veloppĂ©e dans l’espace intravertĂ©bral et laissant des sĂ©quelles majeures et irrĂ©versibles. La symptomatologie est variĂ©e et marquĂ©e par des douleurs intenses avec une tumĂ©faction de la rĂ©gion affectĂ©e et adĂ©nopathie du site drainant la rĂ©gion ainsi que les troubles neurologiques.

Le clinicien oriente vers les examens complĂ©mentaires afin d’affirmer son diagnostic et cela Ă  travers la radiologie qui fournit des images plus ou moins spĂ©cifiques et la mise en Ă©vidence du BK via l’examen bactĂ©riologique et anatomopathologique Ă  la suite d'une ponction/biopsie rĂ©alisĂ©e sur le site de l’infection.

MĂ©ningite tuberculeuse

Une forme extrĂȘmement rare, mais trĂšs redoutable. Le tableau clinique et radiologique sont atypiques[63]. Elle touche les enfants et les adultes jeunes. Dans sa forme typique la mĂ©ningite tuberculeuse associe un syndrome mĂ©ningĂ© et un syndrome infectieux progressif et peu intense : fiĂšvre au long cours, otalgie, vomissement. Le syndrome mĂ©ningĂ© est caractĂ©risĂ© par les trois symptĂŽmes : la raideur de la nuque, les nausĂ©es et les vomissements.

À la suite de la pratique de la PL, le LCR est classiquement clair, avec une lymphocytose, une hyperalbuminorachie et une hypoglucorachie. Sa gravitĂ© nĂ©cessite la mise en route rapide du traitement.

Des sĂ©quelles fonctionnelles s’observent dans plus d’un tiers des cas : hĂ©miplĂ©gie, paralysie des paires crĂąniennes, troubles sensoriels, calcifications intracrĂąniennes, etc.

Tuberculose cutanée

Rare en Occident oĂč elle ne reprĂ©sente que 1,5 Ă  2,1 % de l'ensemble des formes que peut prendre la tuberculose, la forme cutanĂ©e de la tuberculose est cependant endĂ©mique en rĂ©gion tropicale et au Maghreb[64]. Elle adopte alors des formes cliniques variĂ©es : chancre tuberculeux, tuberculose cutanĂ©e miliaire, lupus tuberculeux, scrofulodermes ou gommes tuberculeuses, ou encore tuberculose pĂ©ri-orificielle[64].

La classification de Beyt de 1980[65], basée sur des critÚres physiopathologiques, est aujourd'hui la référence[66] pour distinguer les diverses formes :

  • tuberculose d’inoculation (source exogĂšne) : chancre tuberculeux, tuberculose verruqueuse, certains lupus vulgaris ;
  • tuberculose secondaire (source endogĂšne) : scrofuloderme (par contiguĂŻtĂ©), tuberculose orificielle (auto-inoculation) ;
  • tuberculose hĂ©matogĂšne : certains lupus vulgaris, tuberculose miliaire aiguĂ«, gomme tuberculeuse ;
  • tuberculose Ă©ruptive (tuberculides) : lichen scrofulosorum, tuberculose papulonĂ©crotiques, Ă©rythĂšme indurĂ© de Bazin, vascularite nodulaire.

Modalités diagnostiques

Intradermoréaction à tuberculine (IDR)

Affiche invitant à se rendre à la consultation, début du XXe.

La rĂ©action cutanĂ©e tuberculinique met en Ă©vidence la prĂ©sence d’une hypersensibilitĂ© retardĂ©e induite par les antigĂšnes mycobactĂ©riens (Mycobacterium tuberculosis, BCG, certaines mycobactĂ©ries atypiques). La rĂ©action cutanĂ©e Ă  la tuberculine est explorĂ©e par IDR. Cette IDR est rĂ©alisĂ©e par une injection dans le derme Ă  la face antĂ©rieure de l'avant-bras d'un volume exact de 0,1 ml de la solution liquide de tuberculine. La validitĂ© d'interprĂ©tation du test tuberculinique nĂ©cessite une technique parfaite[67].

La tuberculine provoque des indurations au niveau du site de l’injection. Une rĂ©action est jugĂ©e positive lorsque le diamĂštre d'induration est >= Ă  5 mm[68]. En absence de vaccination, une induration supĂ©rieure Ă  mm doit tĂ©moigner et attester une primo-infection tuberculeuse. Si l'induration est supĂ©rieure Ă  25 mm, la tuberculose maladie doit ĂȘtre Ă©voquĂ©e[68]. Cette pratique se rĂ©vĂšle outil dans le diagnostic des TBC ganglionnaires (positive chez 100 %), et la phase de la primo-infection de la tuberculose[48].

Diagnostic bactériologique

AprĂšs avoir extrait des expectorations ou du liquide de ponction auprĂšs du malade, l’échantillon du prĂ©lĂšvement fait l’objet d’un examen cytobactĂ©riologique Ă  travers les diffĂ©rentes techniques[50] :

  • coloration de Ziehl-Neelsen (ZN) : La mĂ©thode de ZN, datant de 1880 est la mĂ©thode la plus frĂ©quemment utilisĂ©e[69]. C’est un examen rapide, simple, et trĂšs spĂ©cifique (> 95 % dans les pays Ă  haute prĂ©valence). Elle permet de mettre en Ă©vidence le caractĂšre acidoalcoolorĂ©sistant des bactĂ©ries. L'observation et l’identification des bactĂ©ries s'effectuent Ă  l’aide du microscope optique, avec objectif Ă  immersion. Les mycobactĂ©ries apparaissent alors comme des bacilles rouges sur fond bleu-gris ;
  • microscopie Ă  fluorescence (MF) : aprĂšs coloration Ă  l’auramine elle augmente de 10 % la sensibilitĂ© de la dĂ©tection au microscope par rapport Ă  la mĂ©thode classique de ZN[70]. Cet examen reposant sur le microscope Ă  fluorescence, n’est pas utilisĂ© dans tous les laboratoires au pays de sud en raison de son cout Ă©levĂ©[70] ;
  • examen de culture : C’est l’examen de rĂ©fĂ©rence des TBC utilisant traditionnellement un milieu solide Löwenstein-Jensen riche en protĂ©ines et ressources Ă©nergĂ©tiques nĂ©cessaires Ă  la prolifĂ©ration de la bactĂ©rie[70]. En comparaison avec la mĂ©thode classique sur milieu solide, l’utilisation des milieux liquides augmente la sensibilitĂ© de plus de 10 % tout en rĂ©duisant le dĂ©lai de la culture de six Ă  deux semaines. Les performances se rĂ©vĂšlent excellentes avec une sensibilitĂ© de 99 % et une spĂ©cificitĂ© de 100 %[71].

La spĂ©cificitĂ© des modalitĂ©s de diagnostic a fait l’objet de plusieurs Ă©tudes d’évaluation d’efficacitĂ©. Une Ă©tude rapporte que la mĂ©thode de coloration Zde N et la MF bĂ©nĂ©ficient d’une spĂ©cificitĂ© Ă©levĂ©e allant jusqu’à 98 % dans le cas de la MF. Une Ă©tude montre Ă©galement que la concordance diagnostique entre la MF et la culture (souvent prise comme rĂ©fĂ©rence) est largement supĂ©rieure Ă  celle qui existe entre la mĂ©thode de ZN et la culture (95,1 % contre 69,6 %)[70].

Les mĂ©thodes de ZN et l’examen de culture apportent une grande valeur diagnostique vu leur caractĂšre Ă©conomique en termes de cout. Ils sont des examens peu couteux et accessibles et fortement recommandĂ©s dans le diagnostic de la TBC. Ils se rĂ©vĂšlent trĂšs pratiques et efficaces dans le diagnostic des tuberculoses ganglionnaire, pulmonaire, mĂ©ningĂ©e et ostĂ©oarticulaire[69].

Diagnostic anatomopathologique

L’examen anatomopathologique se pratique sur l’échantillon rĂ©sultant de la biopsie. Il met en Ă©vidence une lĂ©sion spĂ©cifique Ă  la tuberculose dite : granulome Ă©pitheloide gigantocellulaire Ă  centre casĂ©eux nĂ©crosĂ©. Le terme de granulome dĂ©signe l’ensemble des Ă©lĂ©ments cellulaires prĂ©sents dans un foyer inflammatoire. Le foyer tuberculeux est entourĂ© d’une grande cellule polynuclĂ©aire rĂ©sultant de la fusion des macrophages tel que mentionnĂ© dans la physiopathologie de la maladie[53].

Nécrose caséeuse mise en évidence par un examen anatomopathologique.

Diagnostic moléculaire

Met en Ă©vidence la prĂ©sence de l’ADN du germe dans l’échantillon issu de la ponction ou des crachats en cas de TBC pulmonaire[53]. La technique de l’art et telle que recommandĂ©e par l’OMS est rĂ©alisĂ©e Ă  l’aide d’un dispositif nommĂ© GeneXpert et l’utilisation du test rapide Xpert MTB/RIF[72]. La technique s’appuie sur l’amplification de l’ADN germique[73] via la cartouche Xpert MTB/RIF riche en ADN polymĂ©rase (enzyme intervenant dans la rĂ©plication de l’ADN au cours du cycle cellulaire) et les ressources Ă©nergĂ©tiques et protĂ©iques nĂ©cessaires Ă  cette procĂ©dure. Son utilisation a largement augmentĂ© depuis 2010, date Ă  laquelle l’OMS a recommandĂ© pour la premiĂšre fois son utilisation. Cela comporte un avantage majeur portant sur son efficacitĂ© et son faible coĂ»t[74].

De nombreuses Ă©tudes[75] ont Ă©valuĂ© l’efficacitĂ© de la cartouche dans la mise en Ă©vidence des BK et BK rĂ©sistants Ă  la Rifampicine ; il est rapportĂ© par une mĂ©ta-analyse compilant plusieurs Ă©tudes[75] que le test MTB/RIF est spĂ©cifique Ă  plus de 90 % et prĂ©sente un outil important facilitant l’accĂšs Ă  un diagnostic prĂ©cis Ă  faible cout. La mise en Ă©vidence des BK est Ă©tablie dans 2 heures aprĂšs le test[76].

Diagnostic radiologique

La modalitĂ© de diagnostic radiologique se rĂ©vĂšle trĂšs utile et indiquĂ©e comme Ă©tant un examen de premiĂšre intention en cas de tuberculose pulmonaire et ostĂ©oarticulaire[77]. Cela est justifiĂ© par les images radiologiques plus ou moins spĂ©cifiques Ă  la tuberculose. La littĂ©rature rapporte que la spĂ©cificitĂ© varie de 27 Ă  81 % selon l’étude. Les imageries idĂ©ales et rĂ©vĂ©latrices de la tuberculose rĂ©pondent Ă  certains attributs dont le premier est liĂ© au siĂšge. En raison de l’affinitĂ© que les BK ont envers les rĂ©gions aĂ©rĂ©es, la lĂ©sion radiologique est souvent observĂ©e dans les parties hautes des poumons. NĂ©anmoins, l’image radiographique peut contenir diffĂ©rentes formes :

  • infiltrat : traduisant des lĂ©sions dĂ©butantes de l’infection via une opacitĂ© peu dense, hĂ©tĂ©rogĂšne et Ă©tendue ;
  • nodule : granulome de taille variable, isolĂ© ou groupĂ© ;
  • tuberculome : nodule isolĂ© pseudotumoral ;
  • caverne : excavation par perte de substance au sein d’un infiltrat, aux parois Ă©paisses.
Radialogie de la TBC.

Prévention

Vaccination par le BCG

Campagne pour le BCG, 1917.

Un premier vaccin fut expĂ©rimentĂ© en 1886 par Vittorio Cavagnis[78] tandis qu'Ă  cette mĂȘme Ă©poque Robert Koch tenta vainement de dĂ©velopper un sĂ©rum curatif basĂ© sur la tuberculine[79]. En 1902, Ă  partir d'un bacille d'origine humaine attĂ©nuĂ©, Behring essaya un vaccin contre la tuberculose bovine : le bovovaccin. Behring proposa Ă©galement, sans succĂšs, la tuberculase[80]. Toujours dans le domaine vĂ©tĂ©rinaire, Koch essaya le tauruman. Pour mĂ©moire, il faut aussi citer le sĂ©rum de Marmorek (1904)[81], le sĂ©rum de Maragliano, les sĂ©rums de Richet et HĂ©ricourt, ainsi que les tentatives peu honnĂȘtes de Friedmann (en) et de Spahlinger[82]. C'est en 1921, qu'Albert Calmette et Camille GuĂ©rin de l'Institut Pasteur de Lille essayent avec succĂšs le premier vaccin contre la tuberculose sur lequel ils travaillaient depuis 1908 — qui Ă©tait conçu pour ĂȘtre un vaccin vĂ©tĂ©rinaire. BaptisĂ© BCG (pour « Bacille de Calmette et GuĂ©rin » ou « BiliĂ© de Calmette et GuĂ©rin ») ce vaccin issu d'une souche vivante attĂ©nuĂ©e de Mycobacterium bovis deviendra obligatoire en France en 1950.

L’efficacitĂ© de la vaccination par BCG se limite Ă  la protection contre l’évolution mortelle de la tuberculose, particuliĂšrement la mĂ©ningite tuberculeuse et la maladie dissĂ©minĂ©e (miliaire). Le vaccin est plus efficace chez le nouveau-nĂ© et l'enfant que chez l'adulte (protection estimĂ©e entre 75 et 85 % des formes graves du nourrisson et du jeune enfant et entre 50 et 75 % des formes de l'adulte[83]).

Appareil pour le vaccin BCG utilisé au Japon.

Il ne permet donc pas d'empĂȘcher la transmission de la maladie et d'enrayer l'Ă©pidĂ©mie mondiale. L'avenir est dans la recherche des gĂšnes de virulence du bacille.

Sur base d'Ă©tudes faites Ă  grande Ă©chelle et organisĂ©es par l'Organisation mondiale de la santĂ© (OMS), certains pensent que l'efficacitĂ© du BCG est faible : dans une Ă©tude faite sur 260 000 personnes dans un pays d'endĂ©mie tuberculeuse (en Inde), les auteurs n'ont pas trouvĂ© de diffĂ©rence significative entre le groupe qui avait reçu le BCG et celui qui ne l'avait pas reçu[84]. Une autre Ă©tude faite Ă©galement en Inde sur 366 625 personnes a montrĂ© que le BCG n'avait aucune action prĂ©ventive sur les formes de tuberculose pulmonaire parmi les adultes[85].

En juillet 2007, la ministre française de la santé, Roselyne Bachelot, a annoncé la suspension de l'obligation de vacciner tous les enfants et les adolescents contre la tuberculose par le BCG, à l'occasion de la présentation du nouveau programme de lutte contre cette maladie[86].

DĂ©claration obligatoire

En France (depuis 1964), en Belgique et en Suisse, cette maladie est sur la liste des maladies infectieuses à déclaration obligatoire.

En France, en particulier, c'est la mise sous traitement antituberculeux qui fait partie de la dĂ©claration. Cela permet d'inclure les cas confirmĂ©s bactĂ©riologiquement et les cas probables reposant sur un faisceau d'arguments Ă©pidĂ©miologiques, cliniques et d'imagerie en l'absence de preuve bactĂ©riologique formelle. En effet ces cas probables nĂ©cessitent les mĂȘmes investigations d'enquĂȘte Ă©pidĂ©miologique pour rechercher d'Ă©ventuels cas contact ou contaminant autour d'eux.

DĂ©pistage des vaches porteuses du bacille

Tuberculose du foie d'un bƓuf dans du formol, lĂ©sions conglomĂ©rĂ©es et ramollies.

Toutes les espĂšces de vertĂ©brĂ©s peuvent ĂȘtre atteintes spontanĂ©ment par diffĂ©rents types de bacilles tuberculeux. Ces tuberculoses animales peuvent ĂȘtre cause de zoonoses.

Les symptĂŽmes de la tuberculose animale n’ont Ă©tĂ© dĂ©crits et rapprochĂ©s de la forme humaine que trĂšs tardivement. Si Aristote dĂ©crivit dĂ©jĂ  les scrofules chez les animaux, les lĂ©sions de la tuberculose bovine restĂšrent longtemps confondues avec celles de la pĂ©ripneumonie contagieuse et de l’hydatidose bovine ou de la morve des chevaux. Le premier Ă  rapprocher les tubercules humains de ceux du bƓuf fut Ernst Friedrich Gurlt, en 1831. Auparavant la tuberculose bovine, surtout dans les cas de localisation pleurale, a pu ĂȘtre assimilĂ©e plutĂŽt Ă  la syphilis humaine[87].

Afin de prévenir la transmission du bacille chez l'humain, soit par voie aérienne directement par contact, soit par voie digestive aprÚs ingestion de viande ou de lait insuffisamment cuit ou pasteurisé, la plupart des pays développés ont entrepris d'assainir leur cheptel bovin.

La dĂ©tection des animaux porteurs se fait par voie clinique, allergique et par recherche des lĂ©sions Ă©vocatrices sur les carcasses Ă  l'abattoir. En France, cette prophylaxie est obligatoire depuis 1963 sur tout le territoire national pour tous les bovins ĂągĂ©s de plus de six semaines. Pour que les animaux puissent se dĂ©placer sans contrainte, le cheptel doit obtenir le statut « officiellement indemne de tuberculose ». Pour cela, tous les animaux sont testĂ©s rĂ©guliĂšrement par intradermotuberculination. La frĂ©quence est annuelle mais peut ĂȘtre allĂ©gĂ©e quand la prĂ©valence de la maladie dans le dĂ©partement est faible. Les animaux rĂ©agissant peuvent ĂȘtre soit testĂ©s comparativement par une tuberculine aviaire (pour dĂ©tecter les faux positifs), soit envoyĂ©s Ă  l'abattoir (l'abattage est alors subventionnĂ©) oĂč les lĂ©sions Ă©vocatrices seront recherchĂ©es par un vĂ©tĂ©rinaire inspecteur, et Ă©ventuellement confirmĂ©es par diagnostic de laboratoire. Les troupeaux oĂč l'infection est confirmĂ©e peuvent faire l'objet d'un abattage total, Ă©galement subventionnĂ©.

ParallÚlement, en France, un réseau de cinq mille vétérinaires sanitaires surveille l'apparition de signes cliniques évocateurs. Des visites sanitaires biennales de tous les troupeaux de bovins sont obligatoires. La vaccination au BCG positivant le test intradermique, elle est interdite sur le territoire français. Cette politique a permis de faire considérablement baisser la prévalence de la tuberculose bovine. En 2000, la commission européenne a reconnu à la France le statut de pays officiellement indemne. En 2006, le taux d'incidence était de 0,032 % de cheptels infectés alors qu'il était de prÚs de 25 % en 1955. Il convient de distinguer la tuberculose bovine de la paratuberculose bovine, due également à une mycobactérie, mais qui n'est pas une zoonose.

Pasteurisation du lait

Avant l’obligation de pasteurisation du lait, la proportion des cas de tuberculose humaine d’origine bovine Ă©tait estimĂ©e Ă  1,3 % des cas de tuberculose humaine. En France aujourd'hui, les rares cas de tuberculose humaine d'origine animale (0,5 % des cas) sont constatĂ©s dans leur majoritĂ© chez des sujets de plus de soixante ans, ce qui est le signe d’une infection ancienne.

Cas des carnivores domestiques

La frĂ©quence de la tuberculose chez les carnivores domestiques, essentiellement due Ă  M. bovis ou M. tuberculosis, a baissĂ©, en mĂȘme temps que celles des tuberculoses humaine et bovine. Le vĂ©tĂ©rinaire doit cependant toujours veiller Ă  ce que les carnivores ne servent pas de relais Ă©pidĂ©miologique secondaire dans un foyer de tuberculose, qu’il soit animal ou humain. Le diagnostic de la tuberculose des carnivores est extrĂȘmement difficile Ă  poser.

GĂ©orgie

Afin de dĂ©pister la tuberculose auprĂšs des populations gĂ©orgiennes, le Centre National pour le ContrĂŽle des Maladies et de la SantĂ© Publique de GĂ©orgie utilise un camion autonome qui permet Ă  l’équipe mĂ©dicale de se stationner Ă  n'importe quel endroit, pour procĂ©der aux examens.

Traitement

Antibiothérapie

Traitement par la lumiĂšre, Ă  Kuopio (Finlande) en 1934.

Le traitement est d'une durĂ©e de six mois pour une tuberculose pulmonaire Ă  bacille de Koch sensible chez un patient immunocompĂ©tent, comprenant 2 mois de quadrithĂ©rapie antibiotique (isoniazide, rifampicine, pyrazinamide et Ă©thambutol), puis 4 mois de bithĂ©rapie (isoniazide et rifampicine)[88]. Le traitement prolongĂ© est indispensable afin de guĂ©rir de la maladie et Ă©viter l'Ă©mergence de souches rĂ©sistantes dont l'Ă©volution est souvent beaucoup plus grave. Malheureusement, ce traitement Ă©tant long et complexe, il est difficile Ă  faire respecter aux patients en particulier dans les pays dont le systĂšme de santĂ© est lacunaire, oĂč la thĂ©rapie sous observation directe est difficile Ă  mettre en Ɠuvre, ce qui favorise l'apparition d'antibiorĂ©sistance.

En plus et afin de prĂ©venir ce risque de rĂ©sistances, une association d’antibiotiques est utilisĂ©e. En effet, les mĂ©canismes de rĂ©sistance Ă©tant spĂ©cifiques, chaque antituberculeux de l’association va tuer les bacilles mutants rĂ©sistants Ă  l’autre antituberculeux. En suivant ce raisonnement, il parait logique de proposer une association de deux antibiotiques. L’isoniazide et la rifampicine sont cette association de base. Il faut toutefois prendre en compte l’historique de mise sur le marchĂ© des antituberculeux. L’isoniazide Ă©tait, dans les annĂ©es 50, un des rares antituberculeux disponible. Par consĂ©quent des Ă©checs de traitement ont dĂ©jĂ  eu lieu avec sĂ©lection de mutants rĂ©sistants (on parle de « rĂ©sistance secondaire »). Ces patients ont pu transmettre ces souches rĂ©sistantes Ă  d’autres patients qui ont dĂ©veloppĂ© une tuberculose avec une rĂ©sistance d’emblĂ©e (on parle alors de « rĂ©sistance primaire »). Du fait de la circulation de ces souches rĂ©sistantes il faut ajouter un troisiĂšme antituberculeux Ă  la bithĂ©rapie associant rifampicine et isoniazide, l’éthambutol. Celui-ci permet d’ĂȘtre assurĂ© d’avoir toujours une bithĂ©rapie en cas de rĂ©sistance primaire Ă  l’isoniazide (5% des cas en France). Cependant, cette trithĂ©rapie nĂ©cessite une durĂ©e de traitement d’au moins 9 mois pour Ă©radiquer les bacilles persistants qui prĂ©sentent un mĂ©tabolisme ralenti et qui sont Ă  l’origine des rechutes. Le pyrazinamide ajoutĂ© pendant les 2 premiers mois permet de rĂ©duire la durĂ©e du traitement de 9 Ă  6 mois.

La rifadine est un traitement qui peut ĂȘtre utilisĂ© pour traiter la tuberculose osseuse.

L'isoniazide est utilisĂ© gĂ©nĂ©ralement Ă  la dose de 5 mg, en association avec trois autres antibiotiques. L’isoniazide inhibe la multiplication des bactĂ©ries responsables de la tuberculose. Ce mĂ©dicament doit ĂȘtre administrĂ© Ă  jeun. AntibiorĂ©sistance : une large Ă©pidĂ©mie de cas de tuberculose rĂ©sistante Ă  ce mĂ©dicament s'est dĂ©clarĂ©e Ă  Londres de 1995 Ă  2006[89].

La rifampicine est utilisĂ©e habituellement Ă  la dose de 10 mg/kg et par jour, pendant une durĂ©e de six mois, pour le traitement de la tuberculose. Cet antibiotique est un fort inducteur enzymatique : il accĂ©lĂšre la dĂ©gradation des autres mĂ©dicaments, notamment les contraceptifs oraux. Les femmes sous contraceptifs sont donc invitĂ©es Ă  revoir leur traitement Ă  la hausse (aprĂšs consultation du gynĂ©cologue), voire Ă  passer Ă  une contraception mĂ©canique (prĂ©servatif
) pendant la durĂ©e du traitement. La rifampicine provoque une coloration orangĂ©e des urines. C'est un bon moyen d'objectiver l'observance du traitement.

La streptomycine (dĂ©couverte par Selman Waksman vers 1946) fut le premier antibiotique actif contre le bacille de Koch. Il est contre-indiquĂ© chez la femme enceinte et doit impĂ©rativement ĂȘtre associĂ© Ă  d'autres antituberculeux (INH et PAS). Par voie intramusculaire chez l'adulte : 15 Ă  25 mg/kg et par jour. Par voie intrarachidienne : pour l'adulte, 25 Ă  100 mg/j, pour un enfant, 20 Ă  40 mg/kg et par jour en deux ou quatre injections. Surveillance du traitement : les fonctions auditives et rĂ©nales devront ĂȘtre surveillĂ©es rĂ©guliĂšrement.

L'Ă©thambutol est utilisable chez la femme enceinte. Elle doit ĂȘtre utilisĂ©e le matin Ă  jeun en une seule prise, quinze Ă  vingt milligrammes par kilogramme. Ne pas dĂ©passer vingt-cinq milligrammes par kilogramme par 24 heures sans dĂ©passer soixante jours, puis rĂ©duire Ă  quinze milligrammes par kilogramme et par jour. Surveillance par un fond d'Ɠil et un examen de la vision des couleurs mensuels.

Le bĂ©daquiline (R207910), une molĂ©cule de la famille des diarylquinolines, pourrait se rĂ©vĂ©ler prometteuse contre Mycobacterium tuberculosis. Elle fait naĂźtre trois espoirs : raccourcissement de la durĂ©e du traitement ; envisager des prises une seule fois par semaine en association avec un autre antituberculeux ; ĂȘtre active sur des souches multi rĂ©sistantes, avec une efficacitĂ© bactĂ©ricide bien supĂ©rieure Ă  celle de l'isoniazide et de la rifampicine. Ce mĂ©dicament est actuellement en phase trĂšs prĂ©coce de son dĂ©veloppement. Seules des Ă©tudes approfondies chez l'humain permettront de vĂ©rifier que ces espoirs sont fondĂ©s.

Des corticoĂŻdes sont ajoutĂ©s au traitement antituberculeux en cas de mĂ©ningite tuberculeuse, de rĂ©sistances ou de rechute de traitement. La corticothĂ©rapie doit ĂȘtre commencĂ©e aprĂšs instauration de l'antibiothĂ©rapie, Ă  la dose de 0,5 Ă  mg/kg et par jour pour une durĂ©e de un Ă  deux mois.

Le traitement des infections latentes repose soit sur l’isoniazide en monothĂ©rapie pour une durĂ©e de 6 ou 9 mois, soit sur l’association isoniazide-rifampicine pendant 3 mois.

RĂ©sistance aux traitements

La résistance aux traitements est due à des traitements insuffisants en doses ou en durée[90]. Elle pose des problÚmes importants car la tuberculose est beaucoup plus délicate à soigner, surtout en cas de résistances à plusieurs anti-tuberculeux (multi résistance). Dans le pire des cas, elle est dite étendue lorsqu'elle concerne des antibiotiques de premiÚre intention (isoniazide, rifampicine) et un ou plusieurs antibiotiques de seconde intention.

Le dépistage de ces formes est difficile, la mise en culture du germe en présence des différents antibiotiques (antibiogramme) requérant plusieurs semaines pour avoir un résultat du fait de la lenteur de multiplication du mycobactérium. La recherche directe de mutations responsable de la résistance est faisable et donne de bons résultats[91]. Du fait de son coût, ces techniques sont difficilement applicables dans les pays pauvres. Une autre méthode consiste à observer la croissance de la souche de mycobacterium au microscope, en présence de différents antibiotiques. Elle donne des résultats fiables et assez rapide (une semaine)[92].

Le traitement des formes résistantes consiste en l'utilisation d'antituberculeux testés comme efficace sur la souche en question, complété par une fluoroquinolone et par des antibiotiques, dits de seconde ligne, comme la moxifloxacine, la bédaquiline, le delamanid[93]. La prise en charge a fait l'objet d'un document de recommandations publié par l'OMS en 2006[94]. (Voir aussi DOTS, DOTS-Plus). D'autres traitements comme le télacébec[95] sont également développés.

Un cocktail de mĂ©dicaments fait de bĂ©daquiline, de linĂ©zolide et de prĂ©tomanide[96], rĂ©parti en 5 comprimĂ©s par jour, permet de rĂ©duire la durĂ©e de traitement de la tuberculose rĂ©sistante Ă  6 mois (plus 6 mois de suivi thĂ©rapeutique) avec un taux de guĂ©rison de 90 %[96] — contre des traitements de 18 Ă  24 mois avec la prise de 30 Ă  40 gĂ©lules quotidiennes et de nombreuses piqures jusque-lĂ [96]. L'ajout de mixifloxacine Ă  la combinaison bĂ©daquiline-linĂ©zolide-prĂ©tomanide permet d'ĂȘtre, au moins, aussi efficace que le traitement habituel dans les formes rĂ©sistantes Ă  la rifampicine[97].

Pneumothorax (historique)

Avant la découverte d'antibiotiques efficaces, on pratiquait la collapsothérapie. La collapsothérapie est un affaissement de la partie atteinte du poumon et d'une partie du thorax par insufflation d'air, le pneumothorax, ou par chirurgie mutilante.

L'Ă©crivain François Abgrall (1906-1930), dĂ©cĂ©dĂ© trĂšs jeune Ă  23 ans de cette maladie Ă  une Ă©poque oĂč elle Ă©tait trĂšs mal soignĂ©e a dĂ©crit dans son livre Et moi aussi, j'ai eu vingt ans ![98] qui est un tĂ©moignage prĂ©cieux sur le statut du malade tuberculeux vers 1925, les symptĂŽmes de cette maladie et la maniĂšre dont elle Ă©tait soignĂ©e en France dans les annĂ©es 1920. À l'Ă©poque, la seule thĂ©rapeutique proposĂ©e est la collapsothĂ©rapie. La technique consiste Ă  mettre le poumon « au repos » en laissant entrer l'air ou en injectant un produit huileux entre les feuillets de la plĂšvre, dĂ©tachant ainsi le poumon des cĂŽtes. Cette manƓuvre soulage provisoirement le patient mais s'accompagne de complications multiples parmi lesquelles la perte du poumon n'est pas exclue.

Ces méthodes ont disparu des pays occidentaux dans les années 1950.

Recherche et développement

Selon une étude d'Olivier Neyrolles de l'Institut Pasteur, le bacille de Koch serait stocké dans les cellules adipeuses[99]. C'est ainsi qu'il résisterait aux antibiotiques les plus puissants et qu'il serait capable de réapparaßtre aprÚs de nombreuses années chez des personnes guéries.

Le traitement bactériophagique pourrait représenter à terme une solution de traitement dans les cas de résistance aux antibiotiques. En effet le bacille de Koch appartient au genre Mycobacterium dont les membres présentent des caractéristiques similaires. En mai 2019, une équipe internationale de l'Université de Pittsburgh a réussi à traiter avec succÚs par phagothérapie un patient hospitalisé à Londres victime d'une infection généralisée par Mycobacterium abscessus, en utilisant un cocktail de phages modifiés génétiquement administré par voie intraveineuse[100].

Notes et références

Notes

  1. Les pneumologues de l'époque préféraient la collapsothérapie à l'antibiotique, soupçonné de rendre sourds certains patients.
  2. Des sujets convenablement alimentés et logés lui résistent beaucoup mieux que ceux qui souffrent de malnutrition et d'une hygiÚne domestique insuffisante.

Références

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Articles connexes

Liens externes

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