Adulescence
L’adulescence est un mot-valise (contraction d’adulte et d’adolescence)[1] qui désigne le prolongement de l’adolescence en dépit de l’entrée dans l’âge adulte.
Origine
Invention
Ce néologisme fut inventé par les milieux publicitaires[2] qui nourrissent un intérêt particulier pour ce public réputé hyperconsommateur (mode, produits culturels, sorties).
DĂ©finition
L'adulescence commence vers 18 ans et se termine en général autour de 30 ans (jusqu'à 35 ans et parfois plus[3]). Ce concept serait le « prolongement diffus de la crise d'adolescence », faite de tendances régressives maintenant l'immaturité psychosociale[4]. Selon Tony Anatrella, « Ce sont les adultes qui tentent de s'identifier aux adolescents et non l'inverse »[5].
Le philosophe Alain Finkielkraut définit l'adulescence comme une adolescence perpétuelle consistant à renoncer à être adulte. Il y voit le fait de la génération issue du baby boom et en situe la naissance en 1968. Ce comportement est selon lui la raison de l'indulgence et de la complaisance dont fait preuve cette génération à l'égard de « la jeunesse », de façon intemporelle.
Le concept se rapproche du kidult anglais, qui désigne un adulte aux goûts infantiles, et non particulièrement adolescents.
Dans la culture
Cinéma
- Dans le film Tanguy (2001), le personnage principal est un cliché de l'adulescent. Non désireux de quitter le foyer familial, il aime autant ses parents que le confort que ceux-ci lui procurent. Lesdits parents usent de maintes ruses pour l'inciter à prendre son envol.
- Dans Young Adult (2011), l'héroïne est un écrivain de romans adulescent qui tente de reconquérir un amour de jeunesse et fait preuve d'un manque de maturité.
- Dans les séries télévisées Friends et How I Met Your Mother, les personnages sont des adulescents New-yorkais qui doivent faire face à la vie réelle avec l'aide de leurs amis.
- Dans la série télévisée Bloqués, Gringe et Orelsan sont des adulescents nostalgiques de leur jeunesse étudiante, refusant les responsabilités de la vie active.
Anime
- Dans l'anime Bienvenue dans la NHK, la fin comporte plusieurs fois le terme « adulescent ».
Musique
- Le troisième album studio de l'auteur-compositeur-interprète Julien Estival s'intitule Adulescent.
- Un des morceaux du rappeur Max D. Carter se nomme Adulescent.
- Un des morceaux du chanteur Oldelaf, intitulé Comme je peux, contient dans les paroles « Je fais ma crise d'adulescence ».
- Un des morceaux du chanteur Aldebert s'intitule "Adulescent"
Jeux vidéo
Dans Night in the Woods, le personnage principal est une étudiante de 20 ans qui, à la suite d'une crise d'angoisse, décide d'abandonner l'université pour revenir chez ses parents. L'ambiance du jeu baigne constamment dans la nostalgie du personnage pour l'insouciance de sa vie d'avant.
Notes et références
- La ressemblance de forme entre les mots « adulte » et « adolescent », qui a inspiré la création de ce mot-valise, n’a rien de fortuit. Étymologiquement, ces deux mots sont issus de deux formes d’un verbe latin signifiant « mûrir ». Adultus en est le participe passé (« qui a mûri ») et adolescens en est le participe présent (« Qui est en train de mûrir »). Par ailleurs, la forme adulescens (avec un u) existe aussi en latin sans que ce soit un mot-valise ; c’est une autre forme du participe présent adolescens.
- Denise Laurent, Jean-Yves Nogret, Valérie Beal, Monique Lorber, Valérie Bonjean, Raymonde Bichart, A-S / A-P. Le concours d'entrée Tout en un, Éditions Foucher, 2011, p. 394.
- Marie Giral, Les Adulescents, éditions Le Pré aux Clercs, .
- Vincent Cespedes, La cerise sur le béton : Violences urbaines et libéralisme sauvage, éditions Flammarion.
- Tony Anatrella, Le phénomène 'adulescent', sur cltnet.de
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Tony Anatrella :
- Interminables adolescences, Ă©ditions du Cerf, 1988.
- « Les Adulescents », revue Études, 2003/7, t. 399, p. 37-47.
- Marie Giral, Les Adulescents, Le Pré aux Clercs éditions, 2002.
- Éric Deschavanne et Pierre-Henri Tavoillot, Philosophie des âges de la vie, Hachette, Pluriel, 2008.
- RĂ©my Oudghiri, Ces adultes qui ne grandiront jamais, ArkhĂŞ, 2017