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Cervidae

Les cervidĂ©s (Cervidae, du latin cervus « cerf », apparentĂ© au grec ÎșΔραός / keraos, « cornu ») forment une famille de mammifĂšres ruminants prĂ©sentant un nombre pair de doigts. Elle comprend notamment les cerfs, les chevreuils, les rennes, les Ă©lans et les daims, ainsi que des espĂšces moins connues comme les pudus ou les hydropotes.

Terminologie

  • Le mot « faon » peut dĂ©signer le jeune de diffĂ©rentes espĂšces, notamment celui du cerf, du chevreuil, du daim, du renne.
  • Le hĂšre est un jeune cerf de six mois Ă  un an, qui ne porte pas encore de bois.
  • Le daguet est un jeune cerf qui porte ses premiers bois.
  • Le brocard est le mĂąle de plus d'un an chez le chevreuil.
  • Pour certaines espĂšces, la femelle porte un nom spĂ©cifique :

Principales caractéristiques

Deux cervidae, en GrĂšce. Mars 2017.

La particularitĂ© des cervidĂ©s est de porter des bois, des organes osseux caducs prĂ©sents sur la tĂȘte des mĂąles. Il existe toutefois quelques exceptions :

  • chez les rennes, les deux sexes portent des bois ;
  • chez certaines espĂšces, les bois sont absents (Hydropotes inermis), ou Ă  l'Ă©tat de vestiges (genres Pudu et Mazama).
Trophée d'un cerf élaphe quatorze cors (chùteau de Tanlay, Yonne).

Les bois des cervidés forment un trophée (terme cynégétique employé aussi bien pour la parure sur l'animal vivant, que dans le sens plus connu de trophée de chasse). Ils muent chaque année ; le produit de la mue (les bois morts délaissés) s'appelle la « mue »[1].

Les cervidĂ©s constituent les derniers grands ruminants sauvages des rĂ©gions tempĂ©rĂ©es. À travers le monde, il en existe quarante-quatre espĂšces rĂ©parties en dix-sept genres.

Les cervidĂ©s les plus frĂ©quents dans les forĂȘts d'Europe sont le cerf Ă©laphe (Cervus elaphus), le chevreuil (Capreolus capreolus) et le daim (Dama dama). En Scandinavie, s'y ajoutent le renne (Rangifer tarandus) et l'Ă©lan (Alces alces), Ă©galement prĂ©sent en Europe centrale. D'autres espĂšces ont Ă©tĂ© acclimatĂ©es en Europe et peuvent s'y rencontrer occasionnellement, comme le cerf sika (Cervus nippon).

Ils sont nettement divisés en deux ensembles phylogénétiquement cohérents : l'un, paléarctique et indomalaise : cervidés européens ; l'autre, néarctique et néotropicale : cervidés américains. Trois espÚces seulement échappent à la rÚgle, avec une répartition holarctique : le cerf élaphe, ou wapiti, en Amérique, le renne, ou caribou et l'élan, ou orignal.

La taille des cervidés varie de celle d'un liÚvre pour le pudu à celle d'un grand cheval pour l'élan.

Systématique

Listes des espĂšces

Ils sont divisés en deux sous-familles :

Phylogénie externe

Phylogénie des familles des Cétartiodactyles actuels (Cétacés non développés), d'aprÚs Price et al., 2005[2] et Spaulding et al., 2009[3]:

Cetartiodactyla
Tylopoda

Camelidae (Chameaux, lamas
)



Artiofabula
Suina

Suidae (Porcins)



Tayassuidae (PĂ©caris)



Cetruminantia
Cetancodonta

Cetacea (Baleines, dauphins ...)



Hippopotamidae (Hippopotames)



Ruminantia

Tragulidae (Chevrotains)


Pecora


Antilocapridae (Antilocapres)



Giraffidae (Girafes, okapi...)





Bovidae (Bovins, Caprins et antilopes)




Cervidae (Cerfs, rennes...)



Moschidae (Cerfs porte-musc)









Phylogénie interne

Systématique interne des cervidés selon Heckeberg 2020 (ADNmt et ADN nucléaire combinés)[4]

Cervidae
Cervinae

Capreolinae



Odocoileini
Blastocerina




Ozotoceros (y compris „Hippocamelus“ antisensis)



Hippocamelus




Mazama (M. gouazoubira, M. chunyi)




Blastocerus




„Mazama“ nemorivaga



Pudu



Odocoileina


Mazama (M. americana, M. jucunda, M. nana, M. temana)




Odocoileus



Mazama pandora





Mazama (M. americana, M. rufina, M. bricenii)





„Pudu“ mephistophiles



Rangiferini

Rangifer



Alceini

Alces



Capreolini



Un cladogramme purement mitochondrial montre les différences suivantes :

  • la position de l'orignal est basale dans les capreolinae,
  • la position du pudu du nord (Pudu mephistophiles) est basale dans les blastocerina.

Maladie

Le cerf et les humains

Iconographie

  • Les cervidĂ©s figurent parmi les animaux les plus reprĂ©sentĂ©s du bestiaire pariĂ©tal palĂ©olithique[8].
  • Dans l'iconographie antique, la biche figure aux cĂŽtĂ©s d'ArtĂ©mis ou de Diane chasseresse, le cerf, dans les scĂšnes de chasse et les reprĂ©sentations d'ActĂ©on. La peau des CervidĂ©s, appelĂ©e nĂ©bride, est un attribut du culte de Dionysos.
  • Dans l'iconographie chrĂ©tienne, le cerf est un symbole du Christ[9] de Julien l'Hospitalier[9]. Un cerf crucifĂšre accompagne les reprĂ©sentations de saint Hubert, patron des chasseurs[9] ou de saint Eustache. Le cerf est prĂ©sent dans certaines reprĂ©sentations du paradis terrestre, et celles de l'entrĂ©e des animaux dans l'arche de NoĂ©.
  • Dans l'art profane, le cerf figure dans les scĂšnes de chasse. Avec le loup et le chien, il reprĂ©sente la mĂ©lancolie dans les reprĂ©sentations des tempĂ©raments ou des humeurs[10].

Divers

MalgrĂ© l’orthographe du mot en français, le terme « cerf-volant » n’a probablement pas de lien avec le « cerf », mais signifierait « serpent volant » (ancien français serp-volante)[11].

Galerie

Notes et références

  1. Photos de mues de chevreuil sur Le Solitaire Ardennais, forum de la chasse en Wallonie.
  2. (en) Price SA, Bininda-Emonds OR, Gittleman JL, « A complete phylogeny of the whales, dolphins and even-toed hoofed mammals (Cetartiodactyla) », Biol Rev Camb Philos Soc., vol. 80, no 3,‎ , p. 445-473 (DOI 10.1017/S1464793105006743, lire en ligne)
  3. (en) M Spaulding, MA O'Leary et J Gatesy, « Relationships of Cetacea (Artiodactyla) Among Mammals: Increased Taxon Sampling Alters Interpretations of Key Fossils and Character Evolution », PLoS ONE, vol. 4, no 9,‎ , e7062 (PMID 19774069, PMCID 2740860, DOI 10.1371/journal.pone.0007062, Bibcode 2009PLoSO...4.7062S)
  4. Nicola S. Heckeberg: The systematics of the Cervidae: a total evidence approach. In: PeerJ. Band 8, 2020, S. e8114, doi:10.7717/peerj.8114.
  5. [Rand et al. 2004] (en) Peter W. Rand, Charles Lubelczyk, Mary S Holman, Eleanor H Lacombe et Robert P Smith Jr, « Abundance of Ixodes scapularis (Acari: Ixodidae) after the complete removal of deer from an isolated offshore island, endemic for Lyme disease », Journal of Medical Entomolohy, vol. 41, no 4,‎ , p. 779–784 (rĂ©sumĂ©).
  6. [Gilbert et al. 2012] (en) L. Gilbert, A. Marm Kilpatrick, Marc Mangel et Christopher C Wilmers, « The effect of deer management on the abundance of Ixodes ricinus in Scotland », Ecol. Appl., no 22,‎ , p. 658–667.
  7. [Levi et al. 2012] Taal Levi, « Deer, predators, and the emergence of Lyme disease », Proceedings of the National Academy of Sciences U.S.A. (PNAS), no 109,‎ , p. 10942–10947 (lire en ligne [sur researchgate.net], consultĂ© le ).
  8. Voir l'article « Grotte de Lascaux ».
  9. [Duchet-Suchaux 1990] Gaston Duchet-Suchaux et Michel Pastoureau, La Bible et les saints, guide iconographique (dictionnaire), Flammarion, (1re éd. 1944), 319 p. (présentation en ligne).
  10. [Chardon 2005] François-RenĂ© Chardon, « La MĂ©lancolie: gĂ©nie et folie en occident. Tableaux d'une humeur » (article annonçant l'exposition au Grand Palais, 13 oct. 2005 - 7 mai 2006), Hypnose & thĂ©rapies brĂšves,‎ , p. 78-79 (lire en ligne [PDF] sur revue-hypnose-therapies-breves.com, consultĂ© le ).
  11. Voir l’entrĂ©e « Cerf-volant ».

Voir aussi

Cervidés peints par Gustave Courbet.

Article connexe

Références taxonomiques

Bibliographie

  • [Pike-Tay 1991] Anne Pike-Tay, « L'analyse du cĂ©ment dentaire chez les cerfs : l'application en prĂ©histoire », PalĂ©o, no 3,‎ , p. 149-166 (lire en ligne [sur persee]).
  • [Heckeberg 2020] (en) Nicola S. Heckeberg, « The systematics of the Cervidae: A total evidence approach », Peer Journal, nos 1–3,‎ (lire en ligne [sur researchgate.net]).

Liens externes

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