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Paléolithique

Le PalĂ©olithique est la première et la plus longue pĂ©riode de la PrĂ©histoire, durant laquelle les humains sont tous des chasseurs-cueilleurs. Elle est presque contemporaine du PlĂ©istocène. Les humains du PalĂ©olithique sont la plupart du temps nomades, se dĂ©plaçant au grĂ© des saisons en fonction des ressources alimentaires disponibles, qu'elles soient vĂ©gĂ©tales ou animales. La densitĂ© de population est très faible, en particulier pendant les pĂ©riodes glaciaires, caractĂ©risĂ©es par un climat plus sec (densitĂ© infĂ©rieure Ă  0,01 habitant/km2).

Biface acheuléen (Espagne).

Le PalĂ©olithique commence avec l’apparition des premiers outils lithiques, il y a 3,3 millions d'annĂ©es en Afrique. Il s'achève il y a 11 700 ans avec la fin de la dernière pĂ©riode glaciaire, qui ouvre la voie au MĂ©solithique en Europe et dans de nombreuses rĂ©gions du monde. Le PalĂ©olithique couvre donc environ 98 % de la durĂ©e de la PrĂ©histoire, qui, quant Ă  elle, s'achève avec l'apparition de l'Ă©criture vers 3 300 ans av. J.-C. en MĂ©sopotamie[1]. Le PalĂ©olithique, le MĂ©solithique et le NĂ©olithique se succèdent dans cet ordre et forment l'âge de la pierre.

Le Paléolithique est subdivisé en trois ou quatre grandes périodes, correspondant aux grandes évolutions culturelles et techniques mises en évidence par les fouilles archéologiques : le Paléolithique archaïque, le Paléolithique inférieur, le Paléolithique moyen et le Paléolithique supérieur.

Étymologie

Le terme « Paléolithique » vient du grec παλαιός / palaiós, « ancien », et λίθος / líthos, « pierre ». Il peut donc se traduire littéralement par « ancienne pierre ». Le terme a été inventé en 1865 par le préhistorien John Lubbock pour désigner l'âge de la pierre taillée, par opposition à l'âge de la pierre polie ou Néolithique, « nouvelle pierre ».

DĂ©finition

Hutte paléolithique de Terra Amata.

Le Paléolithique est caractérisé avant tout par une économie de prédation : les humains de cette époque sont des chasseurs-cueilleurs, qui tirent parti des ressources disponibles dans la nature. Les humains du Paléolithique ne connaissent ni l'agriculture, ni l'élevage, qui caractériseront le Néolithique[2]. Le chien est l'unique espèce domestiquée pour les usages de la chasse, et seulement au Paléolithique supérieur[3], mais il n'est qu'un outil de prélèvement des ressources dans la nature et non un animal de production alimentaire comme le seront les animaux issus des domestications néolithiques.

Outre la chasse et la pêche, le charognage était un moyen d'acquisition de ressources carnées au Paléolithique inférieur et moyen. La cueillette de fruits et de végétaux, le déterrage de tubercules et la récolte d’œufs représentaient souvent la majorité des calories obtenues[4]. On a pu mettre en évidence le régime alimentaire des humains à différentes époques par l'analyse de la composition chimique des tissus humains fossilisés, en particulier les dents qui sont la partie souvent la mieux conservée du corps humain.

La densitĂ© de population au PalĂ©olithique est estimĂ©e Ă  moins de 0,01 habitant au kilomètre carrĂ© (dĂ©serts chauds et froids compris dans la moyenne), contre 50 habitants/km2 sur la planète aujourd'hui. Cette faible densitĂ© est due Ă  une faible capacitĂ© Ă  exploiter les ressources alimentaires de l'environnement, ajoutĂ©e Ă  une rarĂ©faction des ressources pendant les pĂ©riodes glaciaires, caractĂ©risĂ©es par un climat plus sec.

Les outils de cette époque parvenus jusqu'à nous sont en très grande majorité des outils de pierre taillée, mais des outils en os sont également connus, surtout au Paléolithique supérieur. Le bois est exceptionnellement conservé mais devait être utilisé fréquemment, par exemple pour réaliser des épieux ou pour confectionner des manches. L'industrie lithique taillée n'est pas spécifique au Paléolithique puisqu'elle perdure au Mésolithique, et jusqu'au Néolithique. L'usage de la pierre polie fait son apparition en contexte paléolithique en Australie et au Mésolithique en Europe du Nord. En revanche, le travail des métaux est inconnu au Paléolithique. Si la céramique est employée pour réaliser de rares statuettes au Paléolithique supérieur, son emploi pour la poterie ne se généralisera qu'au Néolithique.

Subdivisions

Les subdivisions du Paléolithique ne sont pas synchrones d'un continent à l'autre. C'est pourquoi ne sont ci-après mentionnées que les dates de première attestation des principales cultures lithiques, qui apparaissent le plus souvent en Afrique. Les dates de disparition sont très variables selon les régions et presque toujours nettement postérieures à l'apparition des nouvelles industries.

Paléolithique archaïque

  • DĂ©but : 3,3 millions d'annĂ©es
  • Industries : Lomekwien, Oldowayen
  • Outils caractĂ©ristiques : galet taillĂ©
  • Charognage, chasse occasionnelle de petits animaux

Paléolithique inférieur

Paléolithique moyen : nucléus et éclat Levallois en silex de Haute-Saône.

Paléolithique moyen

Paléolithique supérieur : nucléus à lames du Gravettien, Muséum de Toulouse.
Paléolithique supérieur : Vénus de Willendorf (Gravettien).

Paléolithique supérieur

Les acteurs du Paléolithique

La fabrication d'outils a longtemps Ă©tĂ© considĂ©rĂ©e comme propre au genre Homo, mais les Australopithèques, qui prĂ©cĂ©daient les humains et dont ces derniers sont probablement issus, ont peut-ĂŞtre eux aussi produit des outils de pierre. En 2012, la dĂ©couverte d'un site d'industrie lithique Ă  Lomekwi 3, au Kenya, datĂ© de 3,3 Ma, a montrĂ© l'existence d'outils lithiques Ă  une date antĂ©rieure de 500 000 ans Ă  l'apparition prĂ©sumĂ©e du genre Homo[9].

Le genre Homo, apparu en Afrique, s'est tĂ´t diffusĂ© en Eurasie. Homo georgicus, datĂ© de 1,77 Ma et dĂ©couvert en GĂ©orgie, est le plus ancien reprĂ©sentant fossile du genre Homo trouvĂ© hors d'Afrique qui fasse consensus. La Chine a cependant livrĂ© des dents prĂ©sumĂ©es humaines (Longgudong) et de nombreux vestiges lithiques (Renzindong, Longgudong, Shangchen) datĂ©s d'environ Ma.

Dans la seconde moitié du Pléistocène moyen, des espèces humaines distinctes peuplent les différents sous-continents de l'Ancien Monde : Homo sapiens en Afrique, l'Homme de Néandertal en Europe et au Moyen-Orient, l'Homme de Denisova en Asie orientale, et Homo erectus en Asie du Sud-Est. L'Amérique et l'Australie sont encore vierges de toute population humaine.

Il y a environ 45 000 ans, lors de la dernière pĂ©riode glaciaire, Homo sapiens (connu en Europe sous le nom d'« Homme de Cro-Magnon ») arrive en Europe. Il introduit en Europe une industrie lithique plus avancĂ©e que le MoustĂ©rien, l'Aurignacien. Homo sapiens se diffuse dans tout l'Ancien Monde, oĂą il remplace les espèces humaines antĂ©rieures. Il peuple pour la première fois l'Australie puis l'AmĂ©rique, Ă  des dates qui demeurent dĂ©battues par les chercheurs.

Notes et références

  1. François Bon, « La vie quotidienne au Paléolithique », L'Histoire, no 420, février 2016, p. 38-39
  2. (en) Leften Stavros Stavrianos, A Global History from Prehistory to the Present, Prentice Hall, (lire en ligne), p. 9-13
  3. Druzhkova AS, Thalmann O, Trifonov VA, Leonard JA, Vorobieva NV, et al. (2013) Ancient DNA Analysis Affirms the Canid from Altai as a Primitive Dog. PLoS ONE 8(3): e57754. doi:10.1371/journal.pone.0057754
  4. (en) James E. McClellan III et Harold Dorn, Science and Technology in World History : An Introduction, JHU Press, , 478 p. (ISBN 978-0-8018-8360-6, lire en ligne), p. 10
  5. (en) Lyn Wadley, « The Origin and Development of Fire Technology in Africa », sur CARTA - The Perspective from Africa,
  6. Henry de Lumley, La Domestication du feu aux temps paléolithiques, Paris, Éditions Odile Jacob,
  7. Jean-Jacques Hublin, « Les premiers « hommes modernes » », Collège de France, .
  8. Germonpré M., Sablin M.V., Stevens R.E., Hedges R.E.M., Hofreiter M., Stiller M. et Jaenicke-Desprese V., 2009, Fossil dogs and wolves from Palaeolithic sites in Belgium, the Ukraine and Russia : osteometry, ancient DNA and stable isotopes, Journal of Archaeological Science 2009, vol. 36, no2, pp. 473-490
  9. Sonia Harmand et al., 3.3-million-year-old stone tools from Lomekwi 3, West Turkana, Kenya, Nature, vol. 521, 2015, p. 310-315

Voir aussi

Bibliographie

  • [Groenen 2008] Marc Groenen, Le PalĂ©olithique, Paris, Ă©d. Le Cavalier Bleu, coll. « IdĂ©es reçues », , 126 p. (ISBN 2846702055, prĂ©sentation en ligne).
  • [Hue 1937] Edmond Hue, « Crânes palĂ©olithiques » (Congrès prĂ©historique de France. Compte-rendu de la 12e session. Toulouse - Foix. 1936), Bull. SociĂ©tĂ© prĂ©historique française,‎ , p. 113-295 (lire en ligne [PDF] sur prehistoire.org, consultĂ© le ).

Articles connexes

Liens externes

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