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Pierre taillée

Un outil de pierre taillée, dans le sens le plus général, désigne tout outil fait partiellement ou entiÚrement en pierre mise en forme par percussion ou pression. Une trÚs grande variété d'outils ont été réalisés en pierre tout au long de l'histoire de l'humanité, parmi lesquels des pointes de flÚche, des pointes de lances ou des haches de pierre.

Collection d'outils de pierre préhistoriques.

Les outils de pierre sont souvent taillĂ©s Ă  partir de pierres sans cristaux apparents telles que la chaille, la radiolarite, le silex, l'obsidienne ou la calcĂ©doine. D'autres roches peuvent aussi ĂȘtre utilisĂ©es (quartzite, silcrĂšte, basalte, etc.). Les outils peuvent ĂȘtre façonnĂ©s ou dĂ©bitĂ©s par pression ou percussion. Le dĂ©bitage consiste Ă  dĂ©tacher des Ă©clats Ă  partir d'un nuclĂ©us lithique, au moyen d'un percuteur, comme dans la mĂ©thode Levallois. Le but Ă©tant de produire des Ă©clats, le nuclĂ©us est ensuite rejetĂ© dĂšs qu'il devient trop fin pour ĂȘtre travaillĂ©. Le façonnage consiste Ă  tailler le bloc en le sculptant progressivement jusqu'Ă  obtenir l'outil recherchĂ©, tel qu'un biface. Les Ă©clats dĂ©bitĂ©s et les outils façonnĂ©s peuvent ensuite ĂȘtre retouchĂ©s, modifiĂ©s marginalement par percussion ou par pression par exemple pour en modifier la forme ou en aiguiser les bords.

Des mĂ©thodes plus complexes de taille permettent d'obtenir des lames de forme trĂšs standardisĂ©e, qui peuvent ensuite ĂȘtre retouchĂ©es en divers outils comme des grattoirs, des lames de couteaux, des faucilles, ou encore des microlithes. D'une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, la pierre taillĂ©e est omniprĂ©sente dans toutes les sociĂ©tĂ©s n'ayant pas acquis l'usage d'outils en mĂ©tal (Âge du bronze), parce que le matĂ©riau se rencontre gĂ©nĂ©ralement en abondance. Ces outils sont facilement fabriquĂ©s par des moyens artisanaux, ils sont faciles Ă  transporter et les tranchants peuvent souvent ĂȘtre ravivĂ©s.

Bien qu'il existe encore de nos jours des sociétés et cultures utilisant des outils de pierre, de tels outils sont généralement associées à la Préhistoire, et en particulier aux cultures du Paléolithique à présent disparues. De telles sociétés, l'usage de leurs outils de pierre, et la technologie lithique associée, sont étudiés par les préhistoriens. L'ethnoarchéologie a permis de mieux comprendre l'usage et la fabrication des outils de pierre, ainsi que leur implication culturelle[1].

Dans l'histoire de l'humanité, de maniÚre trÚs schématique, la pierre taillée a fait place à la pierre polie au Néolithique. Il existe toutefois quelques exemples de polissage en contexte paléolithique en Australie[2], ou en contexte mésolithique en Europe du Nord[3].

Typologie et modĂšle Ă©volutionniste de Grahame Clarke

Certains prĂ©historiens avaient proposĂ© de classer les diffĂ©rentes formes d'outils de pierre par types, regroupant ceux qui partagent les mĂȘmes caractĂ©ristiques techniques ou morphologiques[4] - [5].

En 1969, dans sa seconde Ă©dition de World Prehistory, Grahame Clark a proposĂ© une caractĂ©risation de l'Ă©volution progressive des techniques de pierre taillĂ©e, suivant laquelle l'industrie lithique majoritaire passait, suivant une sĂ©quence fixe, d'un mode 1 Ă  un mode 5[6]. Il leur fait correspondre les pĂ©riodes suivantes : les modes 1 et 2 correspondent au PalĂ©olithique infĂ©rieur, le 3 au PalĂ©olithique moyen, le 4 au PalĂ©olithique supĂ©rieur et le 5 au MĂ©solithique. Ces niveaux ne doivent cependant pas ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme universels - c'est-Ă -dire qu'ils ne dĂ©crivent pas l'ensemble de l'industrie lithique - ni comme reflĂ©tant une datation - diffĂ©rentes rĂ©gions peuvent ĂȘtre Ă  des stades diffĂ©rents Ă  une Ă©poque donnĂ©e. Le mode 1, par exemple, se rencontre encore en Europe longtemps aprĂšs qu'il a laissĂ© place au mode 2 en Afrique.

La typologie de Clarke a eu un grand succĂšs auprĂšs de la communautĂ© archĂ©ologique anglo-saxonne. L'un de ses points forts est la simplicitĂ© de la terminologie, permettant par exemple de dĂ©signer simplement et sans ambigĂŒitĂ© une « transition mode 1 / mode 2 Â» (ces transitions font actuellement l'objet de recherches actives). De ce fait, les industries lithiques du PalĂ©olithique sont donc classĂ©es dans les quatre premiers « modes Â», chacun dĂ©signant une forme de complexitĂ© diffĂ©rente, et dans la plupart des cas correspondant Ă  un ordre chronologique croissant.

Pré-mode I

Kenya

Les outils de pierre dĂ©couverts entre 2011 et 2014 Ă  Lomekwi 3, sur la rive ouest du lac Turkana au Kenya sont datĂ©s de 3,3 millions d'annĂ©es (Ma), soit un demi-million d'annĂ©es avant l'apparition du genre Homo : le plus vieux fossile attribuĂ© au genre Homo est ĂągĂ© de 2,8 Ma[7]. Le nom de Lomekwien a Ă©tĂ© proposĂ© pour dĂ©signer cette industrie.

Ces outils de pierre peuvent avoir été taillés par Kenyanthropus platyops, un Hominina fossile de 3,4 Ma découvert en 1999, contemporain de ces outils[8] - [9] - [10] - [11] - [12] ou par Australopithecus afarensis, également présent à cette période et dont l'un des fossiles les plus célÚbres est Lucy.

La datation du site repose sur des corrélations stratigraphiques avec la formation de Nachukui contenant des tufs volcaniques ayant fait l'objet de datations absolues, des données magnétostratigraphiques ainsi que des estimations des taux de sédimentation[13].

Éthiopie

Des ossements animaux fossiles, rayĂ©s, dĂ©coupĂ©s et fracturĂ©s, datĂ©s de 3,4 Ma, ont Ă©tĂ© dĂ©couverts Ă  Dikika en Éthiopie Ă  prĂšs de 200 m de Selam, une jeune Australopithecus afarensis femelle qui vivait il y a 3,3 Ma[14] - [15]. Selon leurs dĂ©couvreurs, ils auraient Ă©tĂ© marquĂ©s par des outils en pierre. Toutefois, en l'absence d'outils taillĂ©s Ă  proximitĂ©, certains auteurs ont considĂ©rĂ© que les rayures et fractures pourraient avoir Ă©tĂ© produites par des pierres prĂ©sentant un tranchant naturel[16].

Mode I : galets aménagés de l'Oldowayen

Exemple typique de galet aménagé simple de l'Oldowayen. Cet item provient de la vallée du Duero, Valladolid.

Les premiers outils contemporains du genre Homo sont qualifiĂ©s de « mode 1 »[17] et correspondent plus ou moins Ă  l'industrie appelĂ©e Oldowayen. Cette industrie tire son nom des nombreux sites des gorges d'OlduvaĂŻ en Tanzanie, oĂč ils ont Ă©tĂ© dĂ©crits pour la premiĂšre fois[18].

Ces industries sont trĂšs Ă©lĂ©mentaires et comprennent gĂ©nĂ©ralement des galets taillĂ©s qu'il est difficile d’interprĂ©ter comme des outils ou comme des nuclĂ©us. Le matĂ©riau de base est gĂ©nĂ©ralement un galet de riviĂšre, ou un caillou de mĂȘme type, qui a Ă©tĂ© frappĂ© par un percuteur sphĂ©rique pour provoquer une cassure conchoĂŻdale. Le dĂ©tachement d'Ă©clats successifs permet de former une arĂȘte coupante, voire parfois une pointe aigĂŒe. Le cĂŽtĂ© arrondi est qualifiĂ© de base, le cĂŽtĂ© coupant est la partie apicale.

Les plus anciens outils oldowayens dĂ©couverts Ă  ce jour datent de 2,55 Ma (PalĂ©olithique infĂ©rieur) et ont Ă©tĂ© dĂ©couverts Ă  Kada Gona en Éthiopie[19]. Les palĂ©oanthropologues ne sont pas unanimes concernant les auteurs de ce type d'outil, les uns penchant pour Australopithecus garhi, les autres plutĂŽt pour Homo habilis[20]. Homo habilis et Homo rudolfensis ont pu ĂȘtre les premiers auteurs de l'industrie oldowayenne en Afrique, mais Homo ergaster en aurait hĂ©ritĂ© ensuite Ă  son apparition vers 1,87 Ma. Cette forme d'industrie lithique est connue en Afrique de l'Est entre 2,55 et 1,7 Ma. Elle s'est Ă©galement rĂ©pandue hors d'Afrique vers l'Eurasie, portĂ©e par des groupes d'Homo qui l’emmenĂšrent jusqu'en Europe (1,6 Ma), en GĂ©orgie (1,8 Ma), au Pakistan (2,1 Ma), en Chine (2,1 Ma), et Ă  Java (1,6 Ma).

Mode II : bifaces de l'Acheuléen

Biface typique de l'Acheuléen. Cet outil provient de la vallée du Douro, Zamora, Espagne. Les petits négatifs d'éclats sur le bord correspondent à un travail secondaire d'affûtage.

On voit ensuite apparaitre des industries plus élaborées, qualifiées de « mode 2 ». Ce second mode correspond à l'industrie lithique de l'Acheuléen, qui tire son nom du site de Saint-Acheul, à Amiens, en France. L'Acheuléen se caractérise non plus par des nucléus débités, mais essentiellement par des bifaces[21] et par des hachereaux. Ces vestiges du stade 2 sont plus grands que les galets aménagés de l'Oldowayen, au stade 1.

Les premiers outils acheulĂ©ens apparaissent trĂšs tĂŽt, il y a 1,76 Ma. Les plus anciens sont connus Ă  la fois dans la rĂ©gion du Turkana au Kenya et dans le Sud de l'Afrique.

La pierre taillĂ©e de l'AcheulĂ©en constitue le rĂ©sultat d'un processus de fabrication planifiĂ©. Le tailleur de pierre part d'un support brut, que ce soit une grosse pierre ou un gros Ă©clat dĂ©tachĂ© d'un bloc plus important. De ce bloc de dĂ©part, il dĂ©tache successivement des Ă©clats sur les deux faces, au moyen d'un percuteur de pierre ou de bois, afin de donner progressivement Ă  son outil la forme recherchĂ©e. Il la retouche ensuite avec un percuteur plus tendre, de bois ou d'os, afin d'obtenir sur tout le pourtour un bord tranchant formĂ© par l'intersection des deux surfaces convexes de l'objet. AprĂšs utilisation, les bords pouvaient ĂȘtre rĂ©affĂ»tĂ©s par une reprise du pourtour.

Certains de ces outils de mode 2 sont taillĂ©s en forme de disque, certains en forme de feuille pointue, d'autres enfin sont allongĂ©s et pointus Ă  l’extrĂ©mitĂ© apicale, la base Ă©tant plutĂŽt arrondie.

Les outils de mode 2 semblent avoir Ă©tĂ© utilisĂ©s comme outils de dĂ©coupe de carcasses animales pour en dĂ©tacher la viande. Ils ne peuvent pas ĂȘtre adaptĂ©s Ă  des manches pour un usage comme arme. La chasse et la mise Ă  mort des proies impliquait d'autres outils tels que des Ă©pieux en bois, exceptionnellement conservĂ©s dans la tourbe en Europe du Nord Ă  la fin du PalĂ©olithique infĂ©rieur[22].

Louis Leakey et Mary Leakey, qui firent les premiĂšres fouilles dans les gorges d'Olduvai, ont proposĂ© une pĂ©riode intermĂ©diaire d'« Oldowayen avancĂ© » quand ils pensĂšrent ĂȘtre confrontĂ©s Ă  une industrie intermĂ©diaire entre l'Oldowayen et l'AcheulĂ©en. De leur point de vue, axĂ© sur l'attribution de ces deux industries Ă  des espĂšces diffĂ©rentes, l'Oldowayen Ă©tait la signature obligatoire d'Homo habilis et l'AcheulĂ©en celle d'Homo ergaster. Dans cette optique, l'« Oldowayen avancĂ© » Ă©tait aussi attribuĂ© Ă  Homo habilis. Cependant, des datations ultĂ©rieures de fossiles d'Homo ergaster ont replacĂ© l'apparition de celui-ci antĂ©rieurement Ă  celle de l'AcheulĂ©en, ce qui implique qu'Homo ergaster avait peut-ĂȘtre au dĂ©part une industrie lithique de mode 1, qui serait alors l'« Oldowayen avancĂ© ». Ceux qui refusent ce scĂ©nario rĂ©attribuent les industries de l'« Oldowayen avancĂ© » soit Ă  l'Oldowayen, soit Ă  l'AcheulĂ©en.

Il ne fait cependant pas de doute qu'Homo habilis et Homo ergaster ont coexistĂ©, puisque des fossiles d'Homo habilis se rencontrent aussi tardivement que 1,44 Ma en Afrique de l'Est, date Ă  laquelle Homo ergaster Ă©tait dĂ©jĂ  passĂ© au mode 2.

Une vague de mode 2 s'est ensuite répandue assez rapidement au Moyen-Orient et en Inde (vers 1,5 Ma), conduisant à une superposition des modes 1 et 2 dans ces régions.

Mode III : méthode Levallois et Moustérien

Exemple de nucléus obtenu par la méthode Levallois. Cet objet provient de La Parrilla (Valladolid, Espagne).

L'AcheulĂ©en est remplacĂ© par diverses industries lithiques rĂ©gionales connues sous le nom de Sangoen (Afrique), Yabroudien (Moyen-Orient), ou MoustĂ©rien (Europe). Ce dernier nom provient du site du Moustier, en France, oĂč fut dĂ©crite pour la premiĂšre fois cette industrie par Gabriel de Mortillet[23].

La mĂ©thode Levallois permet de produire des sĂ©ries d'Ă©clats aux formes et aux dimensions prĂ©dĂ©terminĂ©es par la prĂ©paration du nuclĂ©us. Les Ă©clats produits, trĂšs tranchants, peuvent ĂȘtre utilisĂ©s bruts ou peuvent ĂȘtre retouchĂ©s sous forme de racloirs par exemple.

Le mode 3 apparait relativement tĂŽt en Afrique, entre 500 000 et 400 000 ans, alors que seule est connue Ă  cette Ă©poque en Afrique l'espĂšce Homo rhodesiensis, probablement issue d'Homo ergaster.

En Inde le site préhistorique stratifié d'Attirampakkam, prÚs de Madras, a montré des processus marquant la fin de la culture acheuléenne et l'émergence d'une culture du Paléolithique moyen il y a 385 000 ± 64 000 ans). C'est-à-dire également le mode 3, proche de l'époque de son apparition en Afrique.

En Europe, au Moyen-Orient, et en Asie centrale, l'industrie moustérienne est le fait de l'Homme de Néandertal[24].

Racloir moustérien en silex

Le Moustérien typique est souvent défini par défaut (absence de bifaces, rareté des denticulés, etc.).

Les industries moustĂ©riennes comportent le plus souvent des gammes trĂšs diversifiĂ©es d’outils sur Ă©clats, dominĂ©es par diffĂ©rentes formes de racloirs (racloirs simples, doubles, convergents, dĂ©jetĂ©s
), des pointes, des grattoirs, des denticulĂ©s, des encoches. Les Ă©clats nĂ©cessaires sont produits par des mĂ©thodes de dĂ©bitage complexes, dont la mĂ©thode Levallois[25]. Ces outils sur Ă©clats sont parfois associĂ©s Ă  de petits bifaces, souvent minces et rĂ©guliers.

La rĂ©partition des traces d’usure[26] (ainsi que quelques dĂ©couvertes exceptionnelles de piĂšces portant des vestiges de matiĂšres adhĂ©sives naturelles[27]) ont montrĂ© que ces outils pouvaient ĂȘtre emmanchĂ©s. Ces mĂȘmes traces d’utilisation, observĂ©es sur les tranchants Ă  l’aide de puissants microscopes, nous ont appris que les hommes de cette pĂ©riode ne travaillaient pas seulement la pierre mais aussi le bois, les peaux animales fraiches et sĂšches en vue de leur conservation, et qu’ils employaient parfois leurs outils pour couper des vĂ©gĂ©taux[28] - [29].

Mode IV : lames et Aurignacien

Lames retouchées de l'Aurignacien

Homo sapiens, découvert avec le fossile de l'Homme de Cro-Magnon, trouvé en 1868 aux Eyzies-de-Tayac, apporte dans toute l'Europe des pratiques complÚtement différentes de celles des Néandertaliens.

Le mode 4 correspond schĂ©matiquement au PalĂ©olithique supĂ©rieur, oĂč l'industrie lithique se fonde sur la production de lames longilignes et non plus d'Ă©clats[30]. Les lames et lamelles servent de base Ă  la rĂ©alisation d'un outillage diversifiĂ© : grattoirs, burins, pointes de projectiles, armatures, etc. Ces techniques microlithiques sont importĂ©es et, Ă  cette Ă©poque, sont apparues depuis longtemps en Afrique.

La culture de l'Aurignacien est un bon exemple de production lithique de type 4[31]. Les outils de l'Aurignacien sont typiquement des pointes d'os ou de bois de cervidé, travaillées et creusées à la base. Les outils lithiques comprennent des grandes lames longilignes et des lamelles plus petites, détachées d'un nucléus préparé[32].

De petites pointes de silex compatibles avec des armatures de flĂšches ont Ă©tĂ© dĂ©couvertes dans diffĂ©rentes industries du PalĂ©olithique supĂ©rieur, notamment dans des niveaux de la grotte du Parpallo (Espagne) datant de 19 000 ans AP[33]. La date d'apparition de l’arc est nĂ©anmoins discutĂ©e en l'absence de preuves directes.

Mode V : microlithes et Magdalénien

L'interprétation consensuelle actuelle est que les microlithes de forme géométrique étaient utilisés sur des projectiles comme des harpons.
Exemples de microlithes trapĂ©zoĂŻdaux mĂ©solithiques, et de flĂšche dont l’extrĂ©mitĂ© est renforcĂ©e par une pointe trapĂ©zoĂŻdale, trouvĂ©e dans une tourbiĂšre Ă  TvĂŠrmose (Danemark)

Les outils de pierre du mode 5 correspondent à la production de microlithes, employées dans la fabrication d'outils composites, principalement en étant attachées à une hampe[34]. L'homme chasse avec des sagaies.

Une miniaturisation des armatures de projectiles est perceptible au cours du PalĂ©olithique supĂ©rieur : elle est perceptible dĂšs le Gravettien notamment Ă  travers les microgravettes[35]. Ce processus de microlithisation se poursuit et s’amplifie de façon significative au cours du MagdalĂ©nien. Il aboutit, Ă  l'ÉpipalĂ©olithique et au MĂ©solithique, Ă  l'utilisation de petits segments de lamelles de formes gĂ©omĂ©triques destinĂ©s Ă  armer l'extrĂ©mitĂ© ou les cĂŽtĂ©s des projectiles utilisĂ©s pour la chasse, notamment des flĂšches.

L'exemple typique de ce mode est la culture du Magdalénien.

Les microlithes sont produits à partir de lamelles de silex produites spécialement à partir de petits nucléus ou à partir de nucléus de grand taille ayant déjà permis de débiter un grand nombre de lames.

La technique de taille utilisĂ©e pour le dĂ©bitage des supports peut ĂȘtre la percussion directe, la percussion indirecte ou la pression[36].

Notes et références

Références

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  2. Geneste, J.-M., David, B., Plisson, H., Clarkson, C., Delannoy, J.-J., Petchey, F. et Whear, R. (2010) - « Earliest Evidence for Ground-Edge Axes: 35,400±410 cal BP from Jawoyn Country, Arnhem Land », Australian Archaeology, 71, 66-69.
  3. Valdeyron, N. (2011) - « Derniers chasseurs et premiers bĂ»cherons ? La question des haches et des herminettes dans le MĂ©solithique europĂ©en », in: Haches de pierre. Au NĂ©olithique, les premiers paysans du Tarn, Servelle, Ch., (Éd.), ComitĂ© dĂ©partemental d'archĂ©ologie du Tarn, pp. 419-434.
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  12. (en) « Oldest Known Stone Tools Discovered: 3.3 Million Years Old », sur video.nationalgeographic.com (consulté le )
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Voir aussi

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