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Flèche (arme)

Une flèche est un projectile, constituée d'une longue hampe (ou fût, ou tube) muni d'une pointe à une extrémité, d'un empennage et d'une encoche à l'autre, et utilisée principalement pour la chasse et pour la guerre. Les flèches destinées à être lancées par un arc ou une arbalète sont construites pour une arme ou un modèle d'arme particulier. Les flèches courtes destinées aux arbalètes sont appelées carreaux.

Pointes de flèche du néolithique – Muséum de Toulouse.
Crâne du soldat Martin W..., du 4e rĂ©giment de cavalerie amĂ©ricaine (en), touchĂ© Ă  la tĂŞte par une flèche lors d'affrontements avec des Comanches le , Ă  20 miles de Fort Concho, au Texas. Il est rapidement mort d'une hĂ©morragie cĂ©rĂ©brale.

Les plus anciennes pointes de flèches ont Ă©tĂ© dĂ©couvertes dans la grotte de Fa Hien au Sri Lanka (datĂ©es de 48 000 ans)[1], en Tunisie (datĂ©es de 50 000 ans)[2], dans la grotte Mandrin en France (datĂ©es de 50 000 ans)[3] et dans la grotte de Sibudu en Afrique du Sud (datĂ©es de 64 000 ans)[4].

Conception

Les flèches sont presque exclusivement construites à partir d'un fût de bois. Les pointes sont soit des pièces rapportées en pierre, en os, en bois de cerf, en métal, soit directement taillées dans la tige. L'empennage, destiné à stabiliser la trajectoire de la flèche, est le plus souvent réalisé à l'aide de plumes. L'encoche taillée dans le bois permet de faire tenir la flèche sur la corde de l'arc.

Dans son ouvrage Germani (À propos des Germains, Ier siècle apr. J.-C.), l'écrivain romain Tacite mentionne les « arbres à flèches » des peuplades et tribus barbares d'Outre-Rhin. Des pointes de flèche en métal étaient fichées directement dans les jeunes pousses de branches d'arbre, qui développaient ainsi leurs nervures autour de la pointe. Quand la branche avait atteint la taille requise, on la coupait pour l'effiler en sa forme définitive.

Flèche moderne

La flèche moderne est constituée de 4 éléments :

  • La hampe peut ĂŞtre faite en bois, (notamment en cèdre) ou faite d'un tube en aluminium ou fibre de carbone.
  • La pointe en acier voire tungstène, qui s'enfiche dans l'extrĂ©mitĂ© avant de la hampe. Elle doit ĂŞtre lourde pour assurer la puissance de la flèche, mais elle doit rester assez lĂ©gère pour limiter la flèche de la flèche. Pour le tir Ă  l'arc sur cible, la forme de la pointe est gĂ©nĂ©ralement parabolique.
  • L'encoche, qui s'enfiche dans l'extrĂ©mitĂ© arrière de la hampe.
    • Encoche standard : c'est l'encoche la plus courante, utilisĂ©e pour les tirs de prĂ©cision, qui pince la corde et Ă©vite de maintenir la flèche une fois celle-ci positionnĂ©e.
    • Encoche ouverte : c'est une encoche ouverte qui permet de positionner rapidement la flèche sur la corde, notamment en utilisant la « technique Kinzhalka Â».
  • Les plumes, naturelles ou synthĂ©tiques, assurent sa stabilitĂ© aĂ©rodynamique grâce Ă  trois phĂ©nomènes physiques qui vont empĂŞcher les oscillations/retournement de la flèche :
    • en crĂ©ant, Ă  l'arrière, une lĂ©gère traĂ®nĂ©e aĂ©rodynamique (Cx) qui tend Ă  ramener la flèche parallèle Ă  sa trajectoire[5],
    • en dĂ©portant vers l'arrière (suffisamment en arrière du Centre de masse de la flèche) la rĂ©sultante de portance latĂ©rale (Cn ou Cy),
    • en gĂ©nĂ©rant Ă©ventuellement une rotation axiale de la flèche, ce qui la stabilise par effet gyroscopique.

Flèche polynésienne

La « flèche polynésienne » est une arme de jet propulsée à l'aide d'une cordelette. Appellation imprécise de ce type d'arme car le terme n'est usité que dans les milieux d'animations pour enfants et ne correspond pas à une arme précise polynésienne.

Flèche japonaise pour le kyūdō

Haya et otoya.

Ya, nom japonais des flèches dans la pratique du kyūdō. L’ouverture de l’arc japonais (yumi) induit une longueur de flèche importante. Sa longueur correspond environ à la moitié de l'envergure de l’archer. Ces flèches sont fabriquées traditionnellement dans une variété de bambou : le shinodake (篠竹).

Tir Ă  28 mètres, tir kinteki

Sur la distance standard de tir Ă  28 mètres, l’épaisseur du fĂ»t en bambou des flèches varie en fonction de la puissance de l’arc et sont empennĂ©es de plume d'aigle. La pointe de flèche itatsuki a une forme Ă©vasĂ©e afin de produire un son lorsque la flèche se plante dans la cible de papier tendu appelĂ©e mato.

Pointes de flèche : 1 et 2 mato-ya, 3 makiwara-ya.

L’encoche hazu est en corne ou en plastique.

Empennage d'une flèche ya.

En raison de la raretĂ© des plumes d'aigle due Ă  sa protection, le coĂ»t Ă©levĂ© de telles flèches rĂ©serve leur utilisation Ă  de rares archers expĂ©rimentĂ©s et de haut niveau capables de les utiliser avec un maximum de soins. Les flèches de la majoritĂ© des pratiquants de kyĹ«dĹŤ ont un fĂ»t communĂ©ment en aluminium de dimensions 2 015 ou 1 913 (soit environ mm de diamètre) ou en carbone, avec des plumes de dindon ou de cygne teintĂ©es. Les encoches sont en matĂ©riau synthĂ©tique.

Les flèches de cible matoya sont tirées par multiple de deux. Dans chaque couple de flèches (hitote), une flèche possède les plumes inclinées sur la droite (haya), l'autre flèche possède les plumes inclinées sur la gauche (otoya).

On reconnaît l’une de l’autre par le sens de l’incurvation des plumes. Haya est incurvée dans le sens inverse des aiguilles d’une montre et tourne, lors du tir, dans le sens des aiguilles d’une montre. Otoya est incurvée dans le sens des aiguilles d’une montre et tourne dans le sens inverse des aiguilles d’une montre.

Quand on regarde les flèches de face (hazu à droite), on voit la partie collée sur le fût : sur le dessus pour haya, sur le dessous pour otoya.

Tir Ă  bout portant

Pour le tir à bout portant tel qu'il se pratique sur une makiwara (botte de paille), la flèche makiwaraya n'a pas de plume du tout ou des plumes peu saillantes ; dans ce cas, ces flèches sont destinées à des tirs de démonstration. La pointe de la flèche est en forme d'obus. Ces flèches sont, suivant les circonstances, constituées soit d'un fût de bambou, soit de carbone, soit encore d'aluminium.

Tir Ă  60 mètres, tir enteki

Pour les tirs Ă  longue distance Ă  60 m, les flèches ont un fĂ»t de diamètre infĂ©rieur. Les plumes sont aussi moins importantes.

Autres flèches de kyūdō

Pointes de flèches japonaises.

Il existe d'autres flèches plus rares, pour des évènements spéciaux : les flèches sifflantes, à pointe ouvragée, à bout rond pour le yabusame…

Notes et références

  1. « Des pointes de flèches, il y a 48 000 ans à Fa-Hien Lena, au Sri-Lanka », sur www.hominides.com, (consulté le )
  2. Histoire de l'archerie arc et arbalète – Robert Roth – page 13
  3. « La Grotte Mandrin bouleverse nos connaissances », sur Archéologia, N°555, juin 2017 (consulté le ).
  4. « Des pointes de flèches datées entre - 60 000 et - 70 000 ans », sur www.hominides.com, (consulté le )
  5. Cette "stabilisation par traînée" reste très faible et peut être négligée.

Voir aussi

Articles connexes

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