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Plume

La plume, Ă©lĂ©ment caractĂ©ristique de la classe des oiseaux, est une production tĂ©gumentaire complexe constituĂ©e de ÎČ-kĂ©ratine. Comme les poils, les Ă©cailles, les ongles, les griffes ou les sabots, les plumes sont des phanĂšres.

Schéma d'une plume.

L'ensemble des plumes, généralement plusieurs milliers, forme le plumage, dont les fonctions sont de protéger le corps de l'oiseau du milieu, notamment contre l'eau et le froid (phénomÚne de thermorégulation), de permettre le vol, de se camoufler. Mais il a aussi une fonction sociale et reproductive. Les plumes des oiseaux sont des exaptations : elles sont apparues comme des adaptations, jouant probablement un rÎle initial de thermorégulation chez les dinosaures.

L'observation d'une plume ou du plumage peut permettre de déterminer l'espÚce, le sexe, l'ùge ou la santé d'un oiseau.

Plumes.
Illustré par Adolphe Millot dans Larousse pour tous [1907-1910][1]

La plume

Structure de base

1 Rachis
2 Calamus
3 Étendard ou vexillum
(3a Vexillum externum, 3b Vexillum internum)
4 Hyporachis
5 Umbilicus superior
6 Umbilicus inferior
7 Barbe
8 Barbula proximal
9 Barbule distal
La structure d'une plume détaillée.

La plume caractĂ©ristique, la plume de contour, se compose d'un axe central rigide partagĂ© en un calamus proximal (appelĂ© aussi hampe, il s'agit d'un cylindre creux Ă  sa base, correspondant au tube germinatif fortement kĂ©ratinisĂ© qui naĂźt dans une invagination Ă©pidermique), et un rachis distal (« tuyau » central plein, partie principale de l'axe). Le rachis porte des « barbes », lames insĂ©rĂ©es obliquement en deux sĂ©ries de part et d'autre de l'axe dans un seul plan, et enchevĂȘtrĂ©es par des « barbules » perpendiculaires, lamelles proximales (Barbula proximalis lisse, en forme de « gouttiĂšre ») et distales (Barbula distalis crochu). Les barbules distales sont prolongĂ©es de barbicelles (appelĂ©es aussi hamuli, ce sont des Ă©cailles modifiĂ©es en crochets qui s"agrippent aux « gouttiĂšres » par de petites Ă©pines qui Ă©vitent le dĂ©crochement). Ce systĂšme d'accrochage assure la cohĂ©sion des barbes, mĂ©caniquement importante pour le vol[2].

L'ensemble des barbes situĂ©es du mĂȘme cĂŽtĂ© du rachis est appelĂ© vexille ou Ă©tendard. Le vexille externe (visible quand l'aile est repliĂ©e) est souvent plus Ă©troit que l'interne[3].

La base inférieure du rachis peut comporter une plume secondaire, appelée hyporachis ou hypoptyle, qui vient en quelque sorte doubler la plume initiale et permet de compenser l'absence de plumes de duvet, comme chez les manchots[4].

Types de plumes

Les rémiges primaires à gauche et secondaires à droite d'une buse variable. Elles sont toutes les deux asymétriques.

On distingue plusieurs types de plumes :

Pennes

Les plumes les plus longues des ailes et de la queue sont appelées pennes ou plumes de contour. Il existe deux grands groupes de pennes, les rémiges et les rectrices.

  • Les rĂ©miges sont fixĂ©es aux ailes. Les rĂ©miges primaires, prenant appui sur les os des phalanges et du mĂ©tacarpe, sont les plus longues et participent Ă  la forme gĂ©nĂ©rale de l'aile. Les oiseaux actuels en ont de 9 Ă  11 sur chaque aile. Les rĂ©miges secondaires sont plus courtes et insĂ©rĂ©es au niveau de l'avant-bras (cubitus). Les oiseaux actuels en ont de 6 (Colibris) Ă  38 (Albatros) par aile. Certaines espĂšces (albatros, puffins et certains canards) prĂ©sentent des rĂ©miges tertiaires, au niveau de l'humĂ©rus. Quelques rĂ©miges, plus petites, sont fixĂ©es au niveau du 1er doigt. AppelĂ©es rĂ©miges bĂątardes, ou rĂ©miges polliciales, elles constituent l'alula, et sont dĂ©ployĂ©es surtout dans les phases de vol Ă  basse vitesse[3].
  • Les rectrices sont fixĂ©es sur la queue. La plupart des espĂšces en ont 12[5].

Tectrices

Les plumes tectrices ou plumes de couverture dĂ©signent le duvet (formĂ© de plumes lĂ©gĂšres dont les barbes ne sont pas enchevĂȘtrĂ©es) et les plumules ou semi-plumes, qui sont de trĂšs petites plumes sur les tarses. Les plumes de duvet sont trĂšs abondantes chez certaines espĂšces (canards, oies...) ; elles sont parfois arrachĂ©es par l'oiseau sur son propre corps afin de garnir le nid. Certaines espĂšces (outardes, hĂ©rons, certains passereaux...) possĂšdent des touffes de duvet particulier, dont l'extrĂ©mitĂ© se dĂ©sagrĂšge en une poudre utilisĂ©e pour l'entretien des plumes[3] (ces espĂšces ont gĂ©nĂ©ralement une glande uropygienne plus rĂ©duite que la moyenne)[6].

Plumes sensitives

Les vibrisses autour du bec des Barbus, ici un Barbu vert, leur ont valu leur nom normalisé
  • Les filoplumes sont rĂ©duites Ă  un rachis filiforme porteur de quelques barbes au sommet. Elles sont mĂȘlĂ©es aux autres plumes de contour auprĂšs desquelles elles sont implantĂ©es et leur base est bien innervĂ©e ; elles aident vraisemblablement l'oiseau Ă  mettre ses plumes en place lors de sa toilette.
  • Les vibrisses ou plumes sĂ©tiformes sont des plumes tectrices modifiĂ©es, trĂšs fines, disposĂ©es le plus souvent sur le front et les commissures des yeux et au coin du bec, leur majeure partie (distale) Ă©tant dĂ©pourvue de barbes et rĂ©duite au rachis.

Plumes particuliĂšres

Les plumes trichoptiles et nĂ©optiles sont des plumes de couvertures qui ont l'air de cheveux. Les plumes de sabre sont les plumes latĂ©rales sans Ɠil de la queue des paons. Les termes herls, hackles, quills, dĂ©finissent des plumes particuliĂšres gĂ©nĂ©ralement utilisĂ©es pour la conception de mouches de pĂȘche.

Formation et développement

Formation d'une plume.

Une plume naĂźt d'un bourgeon Ă©pidermique que soulĂšve une papille dermique vascularisĂ©e. Le bourgeon s'allonge en un cylindre Ă©pidermique oblique entourant un axe dermique (appelĂ© pulpe) riche en vaisseaux sanguins et nerfs, qui se transforme progressivement en une masse composĂ©e de cellules vivantes non diffĂ©renciĂ©es (appelĂ©e germe) qui, en se diffĂ©renciant, se kĂ©ratinise. Cet axe s'enfonce progressivement par sa base sous la surface de la peau, entraĂźnant l'Ă©piderme qui s'invagine dans une dĂ©pression de la peau appelĂ©e follicule plumaire. À partir d'une zone germinative annulaire ou collier, se divisent longitudinalement des lignes de cellules qui donnent naissance aux crĂȘtes barbaires (les futures barbes) et barbulaires (les futures barbules). Un tube kĂ©ratinisĂ© appelĂ© gaine entoure progressivement le cylindre Ă©pidermique. Finalement, aprĂšs quelques jours, la gaine de cette Ă©bauche plumaire se fend ventralement, permettent le dĂ©ploiement du vexille. Cette gaine va ensuite disparaĂźtre par usure, laissant apparaĂźtre le calamus qui, Ă  son extrĂ©mitĂ©, n'est plus qu'une structure morte appelĂ©e rachis. La plume est alors maintenue par des tissus musculaires implantĂ©s d'un mĂȘme cĂŽtĂ© sur le rachis[7].

Le pigment de mélanine des plumes est dû aux organites appelés mélanosomes, organites siégeant dans le cytoplasme des mélanocytes situés dans le calamus. Ces cellules transmettent leurs mélanosomes aux cellules médullaires présentes dans la partie centrale des barbes. Les mélanosomes migrent durant toute la croissance de la plume.

La plume ayant une durée de vie limitée, ce processus recommencera à la prochaine mue.

Il existe souvent des diffĂ©rences substantielles entre les rĂ©miges et les rectrices d'adultes et de juvĂ©niles de la mĂȘme espĂšce. Parce que toutes les plumes des juvĂ©niles poussent en mĂȘme temps, elles sont moins douces et de moins bonne qualitĂ© que les plumes adultes dont le dĂ©veloppement s'Ă©tale sur un laps de temps plus long[8]. Des problĂšmes alimentaires (voir le paragraphe Variations alimentaires) peuvent alors causer des stries de croissance sur les plumes qu'il est possible d'Ă©tudier avec une technique appelĂ©e ptilochronologie[9].

En gĂ©nĂ©ral, les juvĂ©niles ont des plumes plus Ă©troites et plus pointues[10] - [11], ce qui est particuliĂšrement visible dans le cas de rapace en vol. Les plumes d'un juvĂ©nile sont de longueur plus uniforme et les bords plus dentelĂ©s[8], surtout dans le cas des rapaces. Les rĂ©miges des adultes peuvent ĂȘtre de longueurs et de rĂ©sistances diffĂ©rentes mue aprĂšs mue, d'une annĂ©e sur l'autre[8]. D'une façon gĂ©nĂ©rale chez les jeunes, les rectrices, les primaires externes et secondaires sont plus longues tandis que les primaires internes sont plus courtes. Cependant, chez les espĂšces de Ciconiiformes Ă  rectrices particuliĂšrement longues comme le Milan Ă  queue fourchue, le Messager sagittaire ou la BondrĂ©e apivore, les rectrices, de mĂȘme que les rĂ©miges chez les espĂšces appartenant au genre Buteo, peuvent ĂȘtre plus courtes chez les juvĂ©niles. Certains scientifiques pensent que ces diffĂ©rences peuvent aider les jeunes oiseaux Ă  compenser leur inexpĂ©rience et leur musculature plus faible limitant leur capacitĂ© au vol battu[12].

L'usure

Les facteurs d'usures essentiels sont les frottements dus à l'abrasion mécanique lors des mouvements dans le nid, contre la végétation, à cause des intempéries, du sable, du sel, du lissage quotidien des plumes, du grattage ou des frottements occasionnés par le vol ; la consommation de la kératine par des animalcules présents dans le plumage ; l'effet de la lumiÚre (les rayons UV accélÚrent la dégradation de la kératine et des pigments des plumes) ; les dommages mécaniques lors des combats ou des attaques des prédateurs. Au fil du temps, les plumes se décolorent, se raccourcissent et s'effilochent en raison de la structure des barbules qui s'altÚrent et du rachis qui finit par casser[13]. Les ornithologues peuvent ainsi connaßtre les périodes du cycle de mue d'une espÚce par l'étude de l'usure des plumes.

La lumiÚre agit sur la kératine et le pigment des plumes. Comme les rémiges se recouvrent partiellement, seules les extrémités qui sont exposées au soleil s'usent plus vite. Elles se décolorent d'abord, puis la structure des barbules se détériore et celles-ci se séparent. Les rachis finissent par se casser. Les rectrices s'écartant les unes des autres pour fonctionner, cette fonction entraßne une usure beaucoup plus rapide des plumes.

L'étude de l'usure des plumes permet de connaßtre la période du cycle de mue de l'oiseau. Les espÚces migratrices ont souvent des plumes plus usées que les sédentaires.

Couleurs des plumes

Les mĂ©lanines diffusent les courtes longueurs d’onde : il y a donc des plumes bleues sans pigments bleus !

Les pigments des plumes sont de deux types, les mĂ©lanines (noir) et les carotĂ©noĂŻdes (jaune au rouge). La coloration de certaines plumes est due Ă  une couleur structurelle, dĂ©pendant de la disposition de minuscules parties des barbes. Ainsi, de nombreux oiseaux ont un plumage vert ou bleu, comme les espĂšces du genre Pavo[14] ou les Psittacidae, sans pigments de ces couleurs. De nombreuses espĂšces ont des plumes blanches comme les aigrettes, mouettes, spatules. Le blanc rĂ©sulte de l’absence de pigmentation mais Ă©galement de la rĂ©flexion totale du spectre lumineux.

La coloration du plumage des oiseaux est un compromis Ă©volutif entre la rĂ©sistance aux rayonnements solaires (provoquant une photo-oxydation diffĂ©rentielle des pigments) et la capacitĂ© Ă  se dissimuler des prĂ©dateurs et Ă  ĂȘtre vu par les partenaires sexuels Ă©ventuels[15].

Couleurs pigmentaires

Les pigments obtenus Ă  partir des mĂ©lanines (pigment le plus abondant chez les oiseaux[16]) peuvent aller du noir, comme pour le choucas des tours, au brun clair voire au jaune comme pour certaines espĂšces de Corvidae. Ces pigments mĂ©laniques sont directement synthĂ©tisĂ©s par l’oiseau. Il n’en est pas de mĂȘme pour les pigments carotĂ©noĂŻdes qui peuvent, suivant les espĂšces, ĂȘtre soit synthĂ©tisĂ©s soit plus gĂ©nĂ©ralement obtenus par la nourriture. Les Psittacidae synthĂ©tisent la psittacine tandis que les flamants, certains serins, etc., trouvent ces pigments dans leur alimentation[17]. Dans ce dernier cas, les carotĂ©noĂŻdes ne subissent pas ou peu de transformations chimiques avant de se dĂ©poser dans les plumes. Mais, chez les flamants, le pigment initial est produit par des algues unicellulaires, transformĂ© en canthaxanthine chez des crevettes (Artemia salina) qui s’en nourrissent et finalement fixĂ© dans les plumes des flamants. La couleur peut alors varier en fonction de l’alimentation et donc de la saison[18].

La quantitĂ© de pigments allouĂ©e Ă  la coloration dĂ©pend de la disponibilitĂ© et de l'Ă©tat de santĂ© de l'oiseau. Les carotĂ©noĂŻdes sont des prĂ©curseurs de la vitamine A qui joue un rĂŽle important dans les dĂ©fenses immunitaires. Il existe, chez les oiseaux ayant une coloration Ă  base de carotĂ©noĂŻdes, un compromis des allocations des carotĂ©noĂŻdes entre la rĂ©ponse immunitaire et l'intensitĂ© de la coloration[19]. L’accumulation des pigments peut varier avec l’ñge de l’oiseau[14].

Couleurs structurelles

C’est grĂące au phĂ©nomĂšne optique de diffusion Rayleigh (dĂ©composition de la lumiĂšre par les microstructures des barbes) que des couleurs peuvent apparaĂźtre par dĂ©composition de la lumiĂšre blanche. Ce phĂ©nomĂšne est identique Ă  celui qui permet la coloration des yeux chez l’homme, ou mieux la coloration des bulles de savon et l’arc-en-ciel. Chez les psittacidĂ©s, le bleu naĂźt dans des barbes renfermant une couche structurale riche en microgranules de mĂ©lanine noire ; si Ă  cela s’ajoute un carotĂ©noĂŻde jaune on a du vert. Les microgranules renvoient les radiations bleues (les plus courtes), les autres sont absorbĂ©es par une moelle centrale noire. Chez les paons et les colibris, la couleur structurale est due Ă  l'interfĂ©rence de la lumiĂšre : les barbules renferment des plages de microlamelles qui dĂ©composent la lumiĂšre (comme pour un microsillon) et suivant l’écartement des microlamelles on a telle couleur. Dans ce cas, en inclinant la plume pour faire varier l’incidence de la lumiĂšre, on voit les couleurs se dĂ©placer[20].

La combinaison des diffĂ©rents pigments et de ces phĂ©nomĂšnes optiques permet une trĂšs grande variĂ©tĂ© de couleurs. Les Ă©leveurs d’oiseaux de compagnie ont pu sĂ©lectionner de nombreuses variĂ©tĂ©s de couleurs dues Ă  des mutations apparues en Ă©levage et en obtenir de nouvelles par des croisements pour produire les teintes dĂ©sirĂ©es.

Irisation

Principe de l’iridescence.

Certaines espĂšces sont connues pour avoir des plumes iridescentes, comme les oiseaux-mouches mais aussi les guĂȘpiers, l'ibis chauve, les paons, quelques canards, les Ă©tourneaux, les corbeaux, etc. Les irisations sont produites par les barbules renfermant des rĂ©seaux de microlamelles. Une barbule Ă  microlamelles reposant sur une barbule riche en mĂ©lanine noire, cette derniĂšre absorbe les radiations parasites. Les microlamelles ont l’avantage sur les microgranules de mĂ©lanine de pouvoir produire toutes les couleurs du spectre solaire, alors que les microgranules ne peuvent produire que du bleu.

Le plumage

Les différences de plumage d'un Guiraca bleu, de haut en bas, un mùle reproducteur, un mùle non reproducteur, une femelle (plumage de base) et un Passerin indigo mùle

Le terme plumage fait référence à la fois aux coloris des plumes et à leur disposition. Les motifs et les couleurs du plumage varient entre les espÚces et sous-espÚces, et peuvent également varier entre les différentes classes d'ùge, de sexe et les saisons. C'est une des maniÚres les plus usuelles de reconnaßtre les espÚces.

Quantité

Tous les oiseaux ne disposent pas de la mĂȘme quantitĂ© de plumage. Le plumage reprĂ©sente jusqu’à 50 % du poids chez les Fregatidae, 30 % chez les passereaux[21]. Le nombre de plumes peut Ă©galement beaucoup varier selon les saisons : il passe, chez le bruant Ă  gorge blanche, d’environ 2 600 en fĂ©vrier Ă  environ 1 500 en octobre[21]. Le cygne siffleur, dispose lui, lors de sa saison la plus couverte, de prĂšs de 25 000 plumes tandis que les oiseaux-mouches ne disposent que d’environ 1 000 plumes lors de la saison la moins couverte.

Implantation des plumes

Implantation des ptérylies

L'implantation des plumes ne se fait pas au hasard mais sur des zones de la peau appelĂ©es ptĂ©rylies. Les zones oĂč les plumes ne poussent pas sont appelĂ©es aptĂ©ries. Seuls les Spheniscidae et les ratites ne rĂ©pondent pas Ă  ce schĂ©ma. Le plumage paraĂźt uniforme du fait de la diffĂ©rence de taille des plumes. Ceci est particuliĂšrement visible chez les juvĂ©niles. Les petits Trochilidae Ă©closent avec une rangĂ©e de plumes dorsales, qui leur permettent de dĂ©tecter par vibration l'arrivĂ©e de leurs parents.

On distingue plusieurs rĂ©gions d'implantation des plumes dont plusieurs noms sont en rapport avec le vĂȘtement :

  • la cape ou le manteau : la partie supĂ©rieure (le dos) du plumage ;
  • le bonnet ou calotte : la partie supĂ©rieure de la tĂȘte ; lorsque les plumes sont Ă©rectiles, on parle de huppe (quelquefois improprement appelĂ©e crĂȘte) ; certains oiseaux prĂ©sentent des touffes de plumes dressĂ©es sur la tĂȘte, appelĂ©es aigrettes, qui peuvent, comme chez les hiboux, faire penser Ă  des oreilles, mais n'en sont pas ;
  • la bavette : la partie sous le bec ;
  • La couverture parotique, sur la joue ;
  • La couverture scapulaire, sur l'Ă©paule ;
  • Les miroirs, des bandes de couleur sur les rĂ©miges ;
  • Les plumes scapulaires dĂ©signent une partie du plumage de l'aile venant recouvrir les Ă©paules de l'oiseau au repos ;
  • le camail : l'ensemble des plumes de la tĂȘte et du cou des animaux d'Ă©levage ; ou l'ensemble des plumes du cou[22] ;
  • les faucilles : les grandes plumes recourbĂ©es de la queue du coq[22] ; elles sont de deux types : les primaires (les deux grandes faucilles) et les secondaires ;
  • les lancettes : les plumes tombantes de « l'arriĂšre train » du coq, situĂ©es juste avant la base de la queue et Ă  l'arriĂšre des ailes[22].

Convention de numérotation et identification

Série de rémiges d'un Martinet noir

Chaque plume, en fonction de sa position et donc de son utilitĂ©, a une forme diffĂ©rente. Les ornithologues ont crĂ©Ă© une convention pour attribuer un identificateur Ă  chacune d'elles. Ainsi les rĂ©miges primaires sont identifiĂ©es par un P suivi de son numĂ©ro d'ordre. Les rĂ©miges secondaires sont identifiĂ©es par un S, les tertiaires par un T et les rectrices par un R, Al pour les alulas. Pour la majoritĂ© des auteurs, le dĂ©nombrement commence de l'avant vers l'arriĂšre, les rectrices sont numĂ©rotĂ©es de part et d'autre du centre vers l'extĂ©rieur[23]. Chaque espĂšce dispose d'une formule alaire diffĂ©rente. Elle peut permettre l'identification d'oiseaux. Les spĂ©cialistes peuvent mĂȘme dĂ©duire l'espĂšce d'un oiseau Ă  partir d'une seule plume.

La connaissance des différentes plumes de l'aile est indispensable pour la compréhension des caractéristiques de la mue.

Certaines espĂšces comme les anatidĂ©s du genre Anas ou des perroquets du genre Amazona possĂšdent sur le dos des ailes une barre iridescente appelĂ©e miroir, d'autres espĂšces disposent d'homochromie mimĂ©tique comme des ocelles. Ces caractĂ©ristiques peuvent ĂȘtre primordiales pour l'identification d'un oiseau.

Variations des plumages

Poussin de Goéland à ailes grises couvert de duvet .

On observe des variations de plumages entre les individus d'une mĂȘme espĂšce. Ces variations sont dues Ă  plusieurs facteurs, la production d'hormones, des facteurs d'ordre gĂ©nĂ©tique et, le moins connu et le plus discutĂ©, le facteur nutritionnel. Les oiseaux changent de plumage au cours de mues, les couleurs peuvent changer en fonction des saisons pour certaines espĂšces. Ces diffĂ©rentes variantes de plumage sont appelĂ©es « formes » et ces espĂšces sont dites polymorphiques.

Variations endocriniennes

Les plumages peuvent beaucoup varier en fonction des sexes, des saisons ou de l'Ăąge des individus.

Les poussins, qui peuvent Ă  l'Ă©closion ĂȘtre entiĂšrement nus (ex : pic vert), partiellement couverts de duvet (ex : rougequeue Ă  front blanc) ou entiĂšrement couverts de duvet (ex : poussins nidifuges) vont progressivement acquĂ©rir un premier plumage d'immature. Les juvĂ©niles auront dans la plupart des cas un plumage diffĂ©rent des adultes ou semblable Ă  celui des femelles. Ce plumage immature laissera la place au plumage d'adulte lorsque l'oiseau aura atteint la maturitĂ© sexuelle[3].

Les mùles sont, en général, plus colorés, au moins de la période des parades nuptiales à la fin de la période de reproduction, la mue automnale (pour les espÚces nordiques) leur permettant d'acquérir une livrée plus discrÚte.

On parle de plumage éclipse, lorsque les mùles d'une espÚce possÚdent un plumage de parade nuptial différent de celui de la saison d'hivernage, comme c'est le cas pour les mùles de Sarcelle d'hiver et de nombreux canards en général.

Les femelles de certaines espĂšces sont connues pour choisir leur mĂąle en fonction, entre autres, de la couleur de leur plumage, les mĂąles aux couleurs les plus chatoyantes Ă©tant supposĂ©s ĂȘtre en meilleure santĂ©. Les femelles et les juvĂ©niles, aux couleurs plus ternes, sont en gĂ©nĂ©ral mieux camouflĂ©s, quoique certains mĂąles incubent Ă©galement. Les espĂšces dites polymorphiques, sĂ©dentaires ou non, peuvent connaĂźtre des mues saisonniĂšres, leur plumage changeant selon les saisons. Le Chardonneret jaune est un exemple de toutes ces variations de plumage.

Ces variations sont d'origine endocrinienne.

Variations génétiques

Leucisme.

Certaines espĂšces disposent d’une importante variation de plumages en fonction des individus comme chez les Cuculidae ou les Strigiformes. Elles sont principalement dues Ă  des raisons gĂ©nĂ©tiques et peuvent s’étendre Ă  l’ensemble du plumage ou Ă  quelques zones. Une des plus cĂ©lĂšbres de ces anomalies est l’albinisme comme chez le merle blanc, un oiseau quasi-mythique. L’albinisme, relativement rare, est liĂ©e Ă  l’absence de l’enzyme tyrosinase. Une autre anomalie ne causant que des taches blanches est appelĂ©e leucisme et semble hĂ©rĂ©ditaire et parfois liĂ©e au sexe[24]. Une pigmentation rouge ou jaune anormale Ă©tant respectivement l’érythrisme et la xanthochromie. On a observĂ© Ă  la fin des annĂ©es 1990 pour les hirondelles de cheminĂ©e exposĂ©es aux radiations de la catastrophe de Tchernobyl que 13 % d’entre elles prĂ©sentent des taches de dĂ©pigmentation liĂ©es Ă  des mutations[25].

Les Ă©leveurs d’oiseaux de compagnie, de Psittacidae et de serins notamment, cherchent Ă  reproduire ces anomalies gĂ©nĂ©tiques, des mutations naturelles, par croisements sĂ©lectifs afin de rendre les oisillons produits plus rares et plus chers.

Un autre type de variation gĂ©nĂ©tique du plumage concerne la longueur des plumes. Par exemple, le coq domestique de la variĂ©tĂ© Onagadori prĂ©sente trois mutations : une empĂȘchant la mue des rectrices et deux favorisant leur croissance. Il s’ensuit une croissance dĂ©mesurĂ©e et continue des plumes de la queue, dont la longueur atteint souvent 5 ou m, voire la dimension exceptionnelle de 11,3 m[26].

Variations alimentaires

On observe dans de nombreuses Ă©tudes que dans le cas de carence alimentaire il apparaĂźt d'une part des marques blanches sous les rĂ©miges et surtout sous les rectrices et d'autre part un manque de barbes, mais ces Ă©tudes ne permettent cependant pas de conclure avec certitude[27]. On a observĂ© que la prĂ©sence de lysine dans l'alimentation favorise la croissance des plumes et l'absence des taches[28], la lysine influençant la production de tyrosinase, mais ce n'est peut-ĂȘtre pas la seule cause. Ces altĂ©rations se traduisent par des barres de croissance qui fragilisent les plumes, qui se cassent Ă  cet endroit Ă  la fin de la saison. La ptilochronologie propose d'Ă©tudier la santĂ© alimentaire des oiseaux en observant ces phĂ©nomĂšnes.

Certains auteurs pensent que d'une part la sous-alimentation entraßne assez rapidement des dépigmentations au niveau des jeunes plumes et que d'autre part on observe une proportionnalité entre la durée de la famine et la taille des marques. Ces marques, dans ce cas, seraient liées à la diminution du flux sanguin causant un moindre afflux des produits chimiques précurseurs des couleurs dans le calamus. Ceci expliquerait la différence de positions et de formes de ces marques entre les juvéniles et les adultes, pour qui la pousse est plus étalée.

Contraintes comportementales

Le toilettage

Le toilettage est l'activité de confort la plus gourmande en temps de l'oiseau. C'est aussi une activité sociale, certains oiseaux se toilettant en couple. Par exemple, ils lissent leurs plumes avec les sécrétions cireuses de leur glande uropygienne. L'utilité de cette pratique est discutée mais il semble que cette cire agit sur la flexibilité des plumes et comme un agent antimicrobien en inhibant la croissance de bactéries dégradant les plumes[29]. Les oiseaux n'utilisent pas que de l'eau pour se nettoyer, plus de 250 espÚces complÚtent ces sécrétions avec de l'acide formique tiré de fourmis[30]. Certains passereaux prennent des « bains » de fumée sur les cheminées des maisons. Certains oiseaux aiment également se baigner.

La mue

Canard pilet en plumage nuptial et Ă©clipse
mĂąle en plumage nuptial en haut de l'image Le mĂąle ne se distingue des femelles que par la couleur du bec

La mue est un processus coĂ»teux en Ă©nergie et en ressources pour l'oiseau. Le mĂ©canisme, la maniĂšre dont elle se dĂ©roule et sa durĂ©e varient d'une espĂšce Ă  l'autre. On peut ainsi observer d'une Ă  quatre mues par an. Celle-ci dĂ©pend des saisons et permet aux oiseaux de disposer d'un meilleur camouflage ou d'arborer un plumage nuptial. Lorsque les mĂąles d'une espĂšce possĂšdent un plumage de parade nuptial diffĂ©rent de celui de la saison d'hivernage, en gĂ©nĂ©ral cryptique, comme c'est le cas pour les mĂąles de Sarcelle d'hiver, ce dernier est appelĂ© plumage d'Ă©clipse. La mue dĂ©pend aussi de l'Ăąge de l'oiseau et de l'Ă©tat gĂ©nĂ©ral de celui-ci. Certains oiseaux s'enlĂšvent eux-mĂȘmes les plumes ou se grattent durant cette pĂ©riode. Toute perte de plume n'est pas nĂ©cessairement liĂ©e Ă  une mue.

On distingue la premiÚre mue des juvéniles, qui leur fait perdre leur duvet, et les mues saisonniÚres des adultes. En fonction des périodes de la vie des oiseaux on parle de plumage prénuptial, de plumage de reproduction , etc..

La mue peut ĂȘtre progressive et laisser Ă  l'oiseau la capacitĂ© de voler, ou ĂȘtre trĂšs rapide, laissant momentanĂ©ment l'oiseau dans l'incapacitĂ© de voler (comme chez les AnatidĂ©s, les grĂšbes, les plongeons...) ou de plonger en eau froide (manchots)[3].

Maladie

Reconstruction de plumes

La perte de plume peut ĂȘtre due Ă  des maladies ou des problĂšmes d'alimentation. On appelle picage chronique, le fait d'arracher les plumes, en dehors du phĂ©nomĂšne de la mue. Certaines alopĂ©cies sont dues Ă  des levures ou des champignons mais aussi Ă  des facteurs gĂ©nĂ©tiques (dans ce cas un traitement hormonal peut rĂ©gler le problĂšme)[31]. Les oiseaux peuvent aussi souffrir de kystes folliculaires qui sont des plumes qui poussent sous la peau causant ainsi des amas de peau.

Les plumes accueillent de nombreux ectoparasites qui se nourrissent du sang ou des plumes de leur hÎte. Les activités de toilettage permettent notamment de limiter les effets de ces parasites.

RÎles et particularités

On connaĂźt de multiples fonctions du plumage chez les oiseaux modernes. La fonction d'isolation thermique est la plus Ă©vidente mais il joue aussi un rĂŽle primordial dans la communication visuelle tout au long des cycles de vie de l'oiseau. La couche de plumes tectrices protĂšge aussi les oiseaux des chocs mĂ©caniques, de l'humiditĂ© et des radiations solaires. En outre, le plumage peut jouer un rĂŽle mimĂ©tique vis-Ă -vis des prĂ©dateurs, comme signal de dissuasion (cas du Coucou shikra qui ressemble Ă  l'Ă©pervier shikra) ou comme camouflage (cas du plumage dit « cryptique » du Petit-duc africain). Les primaires des oiseaux-mouches produisent des bourdonnements particuliers qui leur servent Ă  communiquer. C'est le cas aussi par exemple du Manakin Ă  ailes blanches (en) dont les sons, produits par ses secondes rĂ©miges extrĂȘmement modifiĂ©es, lui servent lors de la parade amoureuse.

Chez les Strigiformes, le bord des rémiges est pourvu de dentures appelées « sourdines », permettant l'assourdissement du bruit des ailes et un vol trÚs silencieux.

RĂŽle dans la reproduction

Paon bleu mĂąle.

On sait que les femelles de certaines espÚces évaluent la teinte du plumage des mùles qu'elles choisissent. C'est le cas par exemple de la mésange bleue ou de la Gorgebleue à miroir. Le mùle de Gorgebleue ne disposant que de peu de plumes réfléchissant l'ultra violet mettra plus de temps à former un couple et aura moins de copulations hors couple. D'aprÚs la théorie de Ronald Aylmer Fisher[32], les femelles cherchent les mùles les plus beaux, avec qui elles auront le plus de descendants. Pour les espÚces du genre Pavo, plus les plumes de queue sont longues, plus le mùle a du succÚs. Cependant, les femelles de certaines espÚces préfÚrent les mùles ayant un handicap. Amotz Zahavi explique, avec sa théorie du handicap, qu'elles choisissent le mùle avec le plus lourd handicap car il a sûrement de bons gÚnes pour survivre malgré cela.

RĂŽle thermique

Le rÎle thermique intervient aussi bien pour protéger les oiseaux de la chaleur que du froid. L'oiseau renouvelle son plumage en fonction des saisons par la mue, ce qui lui assure une meilleure protection. Mais il peut aussi changer le degré d'isolation en les ébouriffant comme les mammifÚres hérissent leurs poils. De cette maniÚre les plumes emprisonnent plus d'air ce qui augmente le pouvoir isolant.

En l'absence de glandes sudoripares, la sudation n'existe pas chez les oiseaux. La thermorégulation est essentiellement assurée par la respiration qui élimine l'eau par évaporation[33].

Cas spécifiques

Le duvet des Ardeidae et de certaines espĂšces de rapaces pousse continuellement, sans muer. Les extrĂ©mitĂ©s de ces plumes se dĂ©sagrĂšgent en poudre que ces oiseaux rĂ©pandent lors de leur toilette pour impermĂ©abiliser leurs plumes. Les oiseaux marins s’en servent pour enlever le mucus des poissons. Par ailleurs, ces oiseaux sont vulnĂ©rables aux plaques d’hydrocarbures causĂ©es par les marĂ©es noires, qui dĂ©truisent l’impermĂ©abilitĂ© du plumage et entraĂźnent leur mort par noyade ou par hypothermie[34].

Les plumes longues des dinosaures ont pu jouer un rĂŽle de caractĂšre sexuel, qu'il est difficile de dĂ©montrer. Chez certains de ces dinosaures bipĂšdes actifs, coureurs, des Ă©tudes biomĂ©caniques suggĂšrent que les longues rĂ©miges prĂ©sentes sur les bras et la queue ont pu contribuer Ă  amĂ©liorer la stabilitĂ© de la course ou l'Ă©quilibre lors de brusques changements de direction. En effet, leurs longues plumes asymĂ©triques, comme celles des oiseaux, « n'amĂ©liorent ni le vol, ni mĂȘme la portance ; elles rĂ©duisent la traĂźnĂ©e, ce qui est utile pour tout animal se dĂ©plaçant Ă  une vitesse Ă©levĂ©e »[35].

Cas des oiseaux qui ne volent pas

Tous les oiseaux possÚdent des plumes, y compris les oiseaux qui ne volent pas. Elles illustrent les autres utilités des plumes pour les oiseaux.

  • Les perroquets-hiboux possĂšdent des rĂ©miges plus courtes, plus symĂ©triques avec un bout plus arrondi que chez les autres Psittaciformes. Les barbules ont moins de crochets, ce qui rend les plumes plus souples.
  • Les Sphenisciformes adultes (les manchots) ne possĂšdent pas de plumes diffĂ©renciĂ©es ; en outre, ce sont les seuls oiseaux pour qui elles poussent uniformĂ©ment sur le corps. Leurs plumes sont petites, rigides et faiblement incurvĂ©es et couvrent l’ensemble de leur corps Ă  l’exception de leurs pattes.
  • Trois des quatre espĂšces de Brassemers ne peuvent pas voler ; leurs plumes ne sont pas trĂšs diffĂ©rentes de celles des oiseaux volants.
Cas des oiseaux coureurs

Les rĂ©miges des oiseaux coureurs sont fines et non rigides, les barbules n’ont pas de crochets et leur absence est l'une des causes de l’inaptitude au vol.

  • Chez les Ă©meus, les rĂ©miges sont plus courtes.
  • Les rĂ©miges des casoars sont peu nombreuses et ne disposent que de cinq ou six barbes.
  • Seules les autruches conservent leurs rectrices chez les oiseaux coureurs. Ces plumes leur servent Ă  Ă©quilibrer leur trajectoire pendant les phases de course.
  • Les kiwis ont des plumes qui ressemblent Ă  des poils.

Cas des oiseaux volants

Les plumes constituent la partie la plus importante du corps des oiseaux, les ailes, qui leur permettent de voler.

Selon le type de vol spĂ©cifique Ă  chaque catĂ©gorie d’oiseaux, les plumes des ailes et de la queue auront une forme et un fonctionnement diffĂ©rents.

  • Les ailes des oiseaux effectuant des vols planĂ©s sur de longues distances (albatros) ont un allongement important (planeurs).
  • Certains oiseaux conjuguent le vol planĂ© et le vol en piquĂ© lorsqu’ils observent d’abord le paysage Ă  la recherche d’une proie puis fondent sur elle. Leur aile est d’abord entiĂšrement dĂ©ployĂ©e puis se replie ensuite pour offrir une moindre rĂ©sistance. Les fous de Bassan qui plongent Ă  plusieurs mĂštres de profondeur dans l’eau pour pĂȘcher allongent mĂȘme leurs ailes le long du corps.
  • Les oiseaux au vol trĂšs rapide, par exemple l’hirondelle, ont des ailes courtes aux extrĂ©mitĂ©s trĂšs fines et pointĂ©es vers l’arriĂšre en forme de serpe (flĂšche importante des chasseurs).
  • Les aigles et les condors au vol planĂ© lent ont Ă  l’extrĂ©mitĂ© de leurs ailes quelques plumes Ă©cartĂ©es comme les doigts de la main qui permettent de profiter de la portance crĂ©Ă©e par le tourbillon (ailerette ou winglet), ce sont les Ă©marginations. En outre, ils ont sur le bord d’attaque de leurs ailes, quelques plumes qui rabattent sur l’extrados l’écoulement d’air qui tend Ă  se dĂ©coller en vol trĂšs lent Ă  grande incidence (bec contre le dĂ©crochage, slat en anglais). Des alulas permettent des vols demandant moins d’énergie.
Volée en triangle d'oies des neiges.
  • Certains oiseaux migrateurs volent en triangle, chacun profitant du tourbillon crĂ©Ă© par l’animal qui le prĂ©cĂšde, l’animal placĂ© en tĂȘte venant rĂ©guliĂšrement se reposer en queue (comme au volley-ball).
  • Certains oiseaux se dirigent Ă  l’aide de leur bec plat situĂ© loin en avant du corps (plan canard) et ont par consĂ©quent des plumes rectrices de trĂšs faibles dimensions.

Le fait de couper les plumes, voire les phalanges, des ailes de certains oiseaux domestiques pour les empĂȘcher de voler s’appelle l’éjointage.

Place de la plume dans l'Ă©volution

Mahakala, un Dromaeosauridae, vue d’artiste.

TĂ©moignages fossiles

Empreinte d'une plume d'Archaeopteryx sur une plaque rocheuse.
Fossile d'une plume d'Archaeopteryx.

On a longtemps pensĂ© que seuls les oiseaux modernes avaient des plumes. La dĂ©couverte de plumes asymĂ©triques (donc modernes) sur Archaeopteryx, dans les annĂ©es 1860 a lancĂ© un dĂ©bat sur l'origine des plumes chez les oiseaux modernes ; ce cas est longtemps restĂ© unique. Puis de nombreux fossiles de thĂ©ropodes, dont Sinosauropteryx de la province du Liaoning en Chine ont prouvĂ© que les spĂ©cimens de cette lignĂ©e, dont font vraisemblablement partie les oiseaux, possĂ©daient des plumes ou des protoplumes (voir dinosaure Ă  plumes). À l’exception des fossiles de dinosaures aviens, proches des oiseaux modernes, la morphologie des squelettes de dinosaures non-aviens Ă  plumes n’est en gĂ©nĂ©ral pas compatible avec un vol battu.
En 2016, pour la premiÚre fois deux fragments d'ailes avec plumes (ayant conservé une coloration), peau et os ont été trouvés dans un morceau d'ambre (provenant du nord-est du Myanmar et datant d'environ 99 millions d'années, soit milieu du Crétacé) suggérant que des plumes aux structures et arrangements assez similaires à ceux des oiseaux d'aujourd'hui existaient déjà. Ces plumes appartenaient probablement à un poussin d'enantiornithes, (sorte d'oiseau primitif à dents et griffes alaires, qui a disparu avec les dinosaures, il y a environ 66 millions d'années).
Il semble cependant que ces plumes, déjà semblables à celles des adultes, ne soient pas issues d'une mue et qu'il n'existait pas encore l'étape du duvet juvénile[37].

Certaines espĂšces ne possĂ©daient que quelques touffes de plumes symĂ©triques dispersĂ©es sur leurs « mains » et leur longue queue osseuse. Pour certaines, le corps Ă©tait Ă©galement couvert de duvet, d’autres enfin avaient un plumage bien plus dĂ©veloppĂ© sur les pattes arriĂšre, ce qui leur permettait peut-ĂȘtre de planer avec leurs quatre membres Ă©tendus. Ces spĂ©cimens tĂ©moignent d’une apparition de la plume indĂ©pendamment de l’origine du vol, mĂȘme si elle a ensuite Ă©tĂ© rĂ©utilisĂ©e Ă  cette fonction : il s’agit d’une exaptation. La plume a donc pu d’abord remplir d’autres rĂŽles (isolation thermique, communication notamment sexuelle, reproduction). Leur apparition, bien avant le vol, semble confirmer ce qui Ă©tait prĂ©dit par la thĂ©orie de l’évolution : l’organe crĂ©e les fonctions.

Évolution des plumes[38].

Au fil des dĂ©couvertes, l’époque de l’apparition de la premiĂšre plume recule. Le spĂ©cimen d’Epidexipteryx dĂ©crit en 2008, dĂ©couvert en Mongolie, possĂ©dait dĂ©jĂ  des plumes primitives. Il a Ă©tĂ© datĂ© de 168 Ă  152 Ma ; pour lui aussi, toute capacitĂ© de vol est exclue[39]. En 2008 puis 2009, c’est au tour d’un petit troodontidĂ©, Anchiornis huxleyi d’ĂȘtre dĂ©crit comme Ă©tant lui aussi un dinosaure non avien Ă  plumes, antĂ©rieur Ă  Archaeopteryx. De longues plumes lui couvrent les membres antĂ©rieurs, la queue mais aussi les membres postĂ©rieurs. Il est datĂ© du Jurassique, entre 151 et 161 Ma.

En 2008, la dĂ©couverte de « poils » sur Tianyulong confuciusi, un dinosaure Heterodontosauridae, donc assez Ă©loignĂ© de la lignĂ©e des thĂ©ropodes et qui vivait entre 99 et 144 Ma, fait reculer l’origine des plumes Ă  l’origine mĂȘme des dinosaures. En effet, le groupe des dinosaures s’est sĂ©parĂ© il y a 240 Ma environ en deux grands groupes, les Ornithischia auxquels se rattache ce spĂ©cimen et les Saurischia dont seront issus les thĂ©ropodes. De ce fait, si ces protoplumes sont considĂ©rĂ©es comme homologues, cela veut dire qu’il est possible qu’elles existent depuis au moins cette Ă©poque[40]. Ce fait avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© suspectĂ© grĂące Ă  un fossile de Psittacosaurus en 2002.

On connaĂźt Ă©galement de nombreux fossiles de PtĂ©rosaures recouverts d’un duvet de pycnofibres, par exemple le Sordes pilosus, ce qui pose la question d’une origine commune de ces phanĂšres chez les premiers Archosaures[41].

En quelques décennies, les paléontologues ont accumulé en Chine plusieurs dizaines d'exemples (31 exemples au moins, d'aprÚs les publications faites avant fin 2018) de paires de plumes conservées dans des morceaux d'ambre du Crétacé du Myanmar. L'observation en 3D de ces plumes montre que l'interprétation des fossiles plats antérieurement trouvés dans la pierre était incorrecte. Selon l'équipe de Lida Xing (Université des géosciences de Chine à Beijing), ces plumes sont en réalité trÚs différentes des plumes modernes[42]. Leur rachis (tube central) n'est pas creux comme celui des oiseaux modernes, mais il a une forme de demi cylindre aplati. Par rapport aux plumes de vol des oiseaux contemporains il a peu de barbes de chaque cÎté de la hampe. Enfin le rachis est trÚs fin et probablement trÚs fragile, voire d'un diamÚtre microscopique (jusqu'à 3 microns, soit moins de la moitié du diamÚtre d'un globule rouge à titre de comparaison)[42]. Ces plumes semblent avoir formé des banderoles plutÎt droites et rigides (formant une sorte de ruban). McKellar suggÚre une fonction défensive (leurre) pour prédateurs [42]

Plumes et Ă©cailles

D'anciennes hypothĂšses suggĂ©raient que les Ă©cailles des reptiles auraient Ă©voluĂ© pour donner les plumes. Or les avancĂ©es de la palĂ©ontologie et de l'Ă©tude des plumes montrent que celles-ci se forment Ă  partir d'un tube et s'aplanissent aprĂšs ĂȘtre sorties du tube. En revanche, les deux faces planes d'une Ă©caille se dĂ©veloppent Ă  partir du sommet et de la base de l'excroissance Ă©pidermique initiale[41]. Le germe des plumes est tubulaire, y compris dans le dĂ©veloppement des barbes, avant de se rĂ©pandre ensuite latĂ©ralement et cela quelle que soit l'Ă©tape de dĂ©veloppement de l'oiseau. Les donnĂ©es embryologiques montrent que les plumes, chez les Dinosauriens donc chez les oiseaux, sont issues de plusieurs innovations Ă©volutives spĂ©cifiques.

L'Ă©tude de ces plumes permet mĂȘme de retracer l’arbre phylogĂ©nĂ©tique[41].

Parasitisme des plumes

trou des rectrice d'Hirondelle rustique probablement dĂ» Ă  un "pou des oiseaux" du genre Brueelia spp.

De nombreux ectoparasites vivent dans les plumes, notamment les Mallophaga, Phthiraptera et acariens appelĂ©s poux des plumes. Au fil du temps, les lignĂ©es de parasites coĂ©voluent avec l'espĂšce hĂŽte, aussi peuvent-ils ĂȘtre utilisĂ©s comme marqueurs phylogĂ©nĂ©tiques. Les Mallophaga surnommĂ©s « poux broyeurs » comme Brueelia consomment les rectrices ou les pennes provoquant des trous dans les plumes. Ces espĂšces ont Ă©tĂ© dĂ©crites abondamment dans le cadre d'Ă©tudes Ă©pistĂ©mologiques qui mettent au jour le rapport entre Ă©cologie et pullulation des parasites[43].

Utilisation humaine

La production de plumes est importante Ă  cause des volumes de volailles produites en aviculture. Des plumes de volailles terrestres on tire essentiellement de la farine animale tandis qu'on exploite les duvets et plumules des oiseaux aquatiques. La production de plumes ornementales est aujourd'hui marginale.

Utilisation ornementale

Amérindien Pataxó.

Les civilisations amĂ©rindiennes tant au sud[44] (quetzal, oiseaux-mouches
) qu’au nord (aigle[45]
) ont utilisĂ© les plumes comme Ă©lĂ©ment dĂ©coratif ou comme signe distinctif du rang social ; toutefois l’usage symbolique chez ces peuples ne peut ĂȘtre sĂ©parĂ© de l’usage ornemental. Les coiffes en sont l’usage le plus connu, mais aussi les tambourins, habits, colliers, etc. Dans ce cas, les plumes Ă©taient fixĂ©es par ligature sur un support souple ou incluses dans un support rigide (vannerie, osier, etc.). Il existe toutefois un autre usage dĂ©coratif par collage. Si cette derniĂšre technique Ă©tait rĂ©pandue dans une grande partie du monde prĂ©colombien (PĂ©rou, Amazonie, etc.), ce sont les AztĂšques qui excellĂšrent dans sa pratique. Elle atteignit une pĂ©riode d’apogĂ©e au XVIe siĂšcle, juste avant puis juste aprĂšs la conquĂȘte espagnole avec la crĂ©ation de vĂ©ritables tableaux religieux en mosaĂŻque de plumes. Une quinzaine de ces tableaux du XVIe siĂšcle sont conservĂ©s dans le monde, dont deux en France : le Triptyque de la Crucifixion au MusĂ©e national de la Renaissance (Écouen) et la Messe de Saint-GrĂ©goire, le plus ancien conservĂ© (1539), au MusĂ©e des Jacobins d’Auch (Gers).

La plume d'autruche Ă©tait chez les anciens Égyptiens et les anciens Libyens un symbole guerrier, en raison peut-ĂȘtre du caractĂšre combatif et vigilant de cet oiseau; aussi les soldats et les chasseurs avaient-ils coutume d'en porter une ou plusieurs plumes sur la tĂȘte [46].

L'usage de se dĂ©corer la tĂȘte avec des plumes d'autruche existait aussi dans l’AntiquitĂ© europĂ©enne : les Grecs ou les Romains en dĂ©coraient leurs casques).

Chapeau dĂ©corĂ© de deux plumes d’autruche, Grand magasin du Louvre, Paris, 1911/1912.
Mannequin avec des plumes.

Au cours des siĂšcles, la mode s'empare de cet ornement. Les grandes plumes colorĂ©es de certains oiseaux (autruche, casoar
) servent d’élĂ©ments de dĂ©coration dans le vĂȘtement et le costume de scĂšne ainsi que pour les chapeaux et la coiffure. Sous Henri VIII, les plumes Ă©taient petites et mettaient en valeur les autres accessoires ; sous Charles II et Henri IV, elles ornaient les couvre-chefs en panache. Les boas seraient apparus dĂšs le XVIIe siĂšcle mais ne sont rĂ©ellement dĂ©crits qu’à partir du siĂšcle suivant.

Vers la fin du XIXe siĂšcle, cette tendance Ă©tait si grande que l’activitĂ©, connue sous le nom de « plumasserie », avait acquis un statut industriel. En AmĂ©rique, cinq millions d’oiseaux Ă©taient tuĂ©s annuellement pour cet usage. Les plumes des oiseaux de mer Ă©taient particuliĂšrement prisĂ©es en raison de leur rĂ©sistance ; de ce fait, l’industrie de la plume a Ă©tĂ© considĂ©rĂ©e comme l’un des facteurs responsables du dĂ©clin des populations d’oiseaux marins dans bon nombre de rĂ©gions de l’Atlantique Nord Ă  cette Ă©poque[47]. De tels chiffres mobilisĂšrent l’opinion publique et des mouvements anti-plume furent crĂ©Ă©s afin que seules les plumes d’oiseaux domestiques soient utilisĂ©es.

Éventails

Éventails Ă©gyptiens, reprĂ©sentation du XIXe siĂšcle.

Les Ă©ventails des Égyptiens antiques, dont les plus anciens remontent au IIIe millĂ©naire av. J.-C., Ă©taient en plume. Les premiers Ă©ventails chinois Ă©taient Ă©galement en plume avant d'ĂȘtre fabriquĂ©s en papier, bambou et soie. Ils ont Ă©tĂ© datĂ©s du Ier millĂ©naire av. J.-C. environ. D'ailleurs le caractĂšre chinois pour le mot « Ă©ventail » (扇 ou ç…œ) est graphiquement dĂ©rivĂ© de celui du mot « plume » (矜)[48]. IndĂ©pendamment de toute influence extĂ©rieure, les AztĂšques et les Mayas utilisaient aussi des Ă©ventails en plumes.

Fabrication de leurres

Plusieurs centaines de millions de pĂȘcheurs dans le monde utilisent les plumes pour la fabrication de leurres pour la pĂȘche sportive, notamment en mouche de pĂȘche. La premiĂšre trace Ă©crite que l'on ait de cette utilisation se trouve dans une description de Claude Élien au IIe siĂšcle. Les plumes proviennent la plupart du temps d'Ă©levages spĂ©cialisĂ©s dans la production de plumes. Elles sont soit prĂ©levĂ©es sur l'oiseau vivant, soit proviennent de cous ou de selles, nĂ©cessitant l'abattage du volatile. Au cours des derniers siĂšcles, pratiquement toutes les espĂšces ont Ă©tĂ© concernĂ©es. Notons notamment la perdrix rouge, le faisan, le coq de jungle, le paon et le coq de pĂȘche.

Colorations artisanales

Afin d’obtenir des plumes pour fabriquer entre autres les coiffes, certaines communautĂ©s ont mis en place des techniques diverses. Les colorations Ă  base de teintures ou de dĂ©colorants pour obtenir les couleurs voulues ont Ă©tĂ© utilisĂ©es en AmĂ©rique du Sud notamment. Charles Darwin rapporte que les AmĂ©rindiens rĂ©ussissaient Ă  obtenir des couleurs plus conformes Ă  leurs souhaits en changeant le rĂ©gime alimentaire des oiseaux, ce que savaient faire Ă©galement les Malais. Les AmĂ©rindiens pratiquent Ă©galement le tapirage, c’est-Ă -dire qu’en appliquant des produits chimiques sur des oiseaux captifs, ils parviennent Ă  obtenir des nuances de couleurs non naturelles. L’oiseau est soit d’abord plumĂ© puis son Ă©piderme est massĂ© avec des dĂ©coctions de plantes, soit du venin est dĂ©posĂ© dans le calamus des plumes. Les couleurs structurales des plumes disparaissent et les plumes qui repoussent sont alors jaunes ou roses. Les EnawenĂȘ-NawĂȘ, avec du venin de batracien, transforment des plumes normalement vertes en plumes jaunes avec des nuances de vermillon[49].

Aujourd’hui les nord-amĂ©rindiens colorent des plumes de dindons Ă  l’encre pour fabriquer et vendre des coiffes aux touristes, la dĂ©tention de vraies plumes d’aigle Ă©tant interdite aux non indiens[45]. La teinture de plumes ou la fabrication de plumes artificielles est Ă©galement encouragĂ©e auprĂšs de certaines communautĂ©s pour tenter de sauver les espĂšces en danger, comme l’Ara bleu en Bolivie[50]. Les boas confectionnĂ©s Ă  partir de plumes d’autruches, de dindes ou de marabouts peuvent Ă©galement ĂȘtre teints.

RĂ©colte des plumes aprĂšs abattage

Toutes les plumes utilisĂ©es ne sont pas obtenues aprĂšs abattage des oiseaux. La pratique de rĂ©cupĂ©ration des plumules ou duvet pour les palmipĂšdes, rĂ©cupĂ©ration des plumes d’autruches, etc., sur les animaux vivants est marginale. Dans les abattoirs, les plumes peuvent ĂȘtre arrachĂ©es Ă  sec mais il est plus facile et rapide d’échauder les oiseaux Ă  environ 70 °C pendant 1 Ă  3 minutes[51]. Les plumes sont arrachĂ©es manuellement, quelquefois avec l’aide d’une machine appelĂ©e « plumeuse ». Les plumes sont ensuite sĂ©chĂ©es dans des tambours pour qu’elles prennent du volume. Elles sont ensuite triĂ©es, industriellement par des machines Ă  flux d’air[51]. Le plumage Ă  sec, n’impliquant pas de processus industriel est plus rentable pour les Ă©leveurs[51].

Pour les palmipĂšdes en France, 70 Ă  55 % des plumes sont utilisables[52].

La filiĂšre duvet

La fabrication de vĂȘtements isolants (anorak, doudoune, etc.) ainsi que des sacs de couchage, Ă©dredons, duvets, Oreiller, couettes est la principale utilisation des plumes. Le duvet est la plume la plus utilisĂ©e et celle qui a le plus de valeur. Le duvet provient aujourd’hui essentiellement des volailles palmipĂšdes de la filiĂšre avicole. Les duvets de certaines espĂšces sont plus rĂ©putĂ©s que d’autre, aussi plusieurs pays ont mis en place des lĂ©gislations protĂ©geant les consommateurs. Au Canada, il est obligatoire de faire figurer de quel oiseau les plumes proviennent mais les termes employĂ©s sont Ă©quivoques puisqu’ils dĂ©signent en fait toutes les plumes secondaires des oiseaux aquatiques, comme les oies, les canards et les cygnes, constituĂ©es des barbes se ramifiant Ă  partir du penne, mais n’ayant pas de rachis[53]. La plupart des produits du commerce sont fabriquĂ©s Ă  partir d’un mĂ©lange de plumules et de duvet ; plus la quantitĂ© de duvet est importante et plus la valeur du produit est Ă©levĂ©e.

La production est importante Ă  cause des volumes de volailles produites en aviculture. Les plumes des espĂšces fournissant duvet et plumules peuvent ĂȘtre valorisĂ©es industriellement en Ă©tant incluses dans des articles textiles, le reste Ă©tant transformĂ© en farine animale, en cystĂ©ine, en engrais ou traitĂ© comme dĂ©chet. En France, la production de plumes de palmipĂšdes reprĂ©sente 12 000 tonnes par an dont 5 000 tonnes sont des dĂ©chets[52]. Les vĂȘtements et produits Ă  base de plumes sont perçus par la clientĂšle comme des produits de qualitĂ©, la demande en qualitĂ© augmentant, la quantitĂ© de dĂ©chets devrait aussi augmenter. Les plumes blanches sont les plus recherchĂ©es.

Dans les pays industriels, la rĂ©colte continue d’ĂȘtre une source de revenus non nĂ©gligeable. Elle est principalement pratiquĂ©e sur les canards ou les oies en Europe. Les revenus proviennent des animaux abattus et des rĂ©coltes des mues naturelles, Ă  partir de l’ñge de 9 Ă  10 semaines, puis toutes les six semaines, pour produire 100 grammes de plumes (8 Ă  15 % de duvet[52]) environ chez les oies[51].

Production de cystéine

La ÎČ-keratin est obtenue par dialyse d’une solution aqueuse d’urĂ©e et de 2-mercaptoĂ©thanol[54] dans laquelle sont trempĂ©es les plumes. Une agrĂ©gation de protĂ©ines a lieu et le rĂ©sidu est soumis Ă  plusieurs acides et agents chimiques[54]. L’acide cystĂ©ique est ensuite transformĂ© en cystĂ©ine (E910 (L-cystĂ©ine), E920 (L-cystĂ©ine hydrochloride), E921 (L-cystĂ©ine hydrochloride monohydrate). La cystĂ©ine est par exemple utilisĂ©e en boulangerie comme correcteur de la force des pĂątes Ă  pain[55]. Si, historiquement, la cystĂ©ine a Ă©tĂ© extraite de plumes d’oiseaux et de cheveux, la lĂ©gislation europĂ©enne interdit maintenant l’usage de cystĂ©ine d’origine humaine.

La poudre de plume

La farine ou poudre de plumes est une farine animale, elle est peu considĂ©rĂ©e du fait de son odeur. Elle est produite avant tout avec les plumes des volailles terrestres. Ces farines ont la composition des plumes c’est-Ă -dire que la kĂ©ratine reprĂ©sente 85,9 % de la teneur en protĂ©ines et 70 % de la matiĂšre sĂšche totale.

La poudre, pour amĂ©liorer sa digestibilitĂ©, est hydrolysĂ©e par traitement enzymatique ou physico-chimique. Si la digestibilitĂ© apparente atteint 65 % pour les volailles, et 85 % pour les ruminants, l’apport nutritif est faible car elle ne contient que 0,5 % de mĂ©thionine, 2,2 % de Lysine, 0,8 % de histidine et 0,7 % de tryptophane. Mais elle est riche en cystĂ©ine[56]. Elle a aussi un assez bon apport Ă©nergĂ©tique, comparable Ă  la farine de sang[56], toutes deux pauvres en matiĂšres minĂ©rales[57].

Composition chimique[57]
MatiÚres sÚches MatiÚres azotées totales Lipides Cendres Calcium Phosphore
93 92 3 3,4 0,2 0,7

La production de farine animale reprĂ©sentait 531 000 tonnes en 1997 en France, la production de farine de plume reprĂ©sentait 34 370 tonnes[58], 31 000 tonnes en 1996 et 28 000 tonnes en 1994 pour 742 000 tonnes au total. La production de farine de plume est en constante augmentation, mĂȘme sans dĂ©bouchĂ© et alors que la production gĂ©nĂ©rale est en baisse.

En principe, en France[52] :

  • 39 % est incinĂ©rĂ©e ;
  • 1 % environ est transformĂ©e en aliments pour l’aquaculture ;
  • 13 % pour l’alimentation animale mais cet usage est limitĂ© du fait des odeurs de cette farine ;
  • 5 % environ ont Ă©tĂ© incorporĂ©es dans la fabrication d’engrais en agriculture biodynamique ;
  • 47 % sont stockĂ©es « en attente » et gĂ©rĂ©es par la Mission InterministĂ©rielle sur les farines animales.

Mais en fait, en 2001, 10 % seulement a Ă©tĂ© incinĂ©rĂ© du fait de la saturation des sites d’incinĂ©ration. Moins de 5 % de la production est utilisĂ© pour l’alimentation animale.

DĂ©chets et recyclage

Les dĂ©chĂšteries peuvent recycler certaines plumes. Cet usage est fort ancien, les selliers-garnisseur ou bourreliers rĂ©cupĂ©raient les vieux matelas, pour en produire des nouveaux. Bon nombre de plumes, comme celles des Gallus gallus domesticus qui n’ont pas de valeur commerciale suffisante sont considĂ©rĂ©es comme des dĂ©chets encombrants. Des chercheurs de l’UniversitĂ© HĂ©braĂŻque de JĂ©rusalem ont produit un OGM appelĂ© « bare chicken » qui ne possĂšde pas de plumes[59], ce qui a des implications religieuses[60].

Les plumes de rĂ©cupĂ©ration reprĂ©sentent 10 000 tonnes par an dont 30 % Ă  50 % seraient re-traitĂ©es ce qui gĂ©nĂ©rerait 2 500 Ă  3 000 tonnes par an de coutil, 500 Ă  1 500 tonnes par an de dĂ©chets et 100 Ă  200 tonnes de poussiĂšres[52].

Autres usages

ExtrĂ©mitĂ©s de flĂšches japonaises (Ya) utilisĂ©es dans le kyĆ«dƍ avec leur empennage de plumes.
  • L’usage des plumes, principalement d’oie, mais aussi d’autres oiseaux selon l’usage recherchĂ©, comme instrument d’écriture est trĂšs ancien. La plume a Ă©tĂ© l’outil principal de l’écriture en Occident jusqu’au XIXe siĂšcle, oĂč elle a Ă©tĂ© progressivement supplantĂ©e par les plumes mĂ©talliques, puis les divers types de stylographes. Elle demeure irremplaçable dans divers styles de calligraphie occidentale. Sa portĂ©e symbolique reste importante.
  • Les plumes sont aussi utilisĂ©es dans l'empennage des flĂšches.
  • Les plumes, et plus particuliĂšrement les extrĂ©mitĂ©s de celles de corbeaux, sont utilisĂ©es pour les plectres des sautereaux pour les clavecins.
  • Au XIXe siĂšcle, l’usage est courant, chez les camelots, de vendre au Carnaval de Paris, de longues plumes de paon, pour chatouiller les passants. Cette pratique sera pourchassĂ©e par la police et disparaĂźtra[61].
  • Les plumes d’oiseaux mouches Ă©taient aussi utilisĂ©es pour concevoir des fleurs artificielles[62].
  • Les premiĂšres balles dont celles de golf, Ă©taient des poches circulaires en cuir bourrĂ©es de plumes.
  • En AmĂ©rique du Sud, les Ă©ventails en plumes de condors Ă©taient utilisĂ©s dans la mĂ©decine traditionnelle[63].
  • En Inde, les plumes du Paon bleu ont Ă©tĂ© utilisĂ©es dans la mĂ©decine traditionnelle pour tenter de soigner les morsures de serpent, la stĂ©rilitĂ© et la toux[64] - [65].
  • Par la mesure du taux de mĂ©taux lourds des plumes, on peut obtenir des donnĂ©s sur le saturnisme aviaire ou sur le degrĂ© de mobilitĂ© de certaines espĂšces. On a ainsi montrĂ© que le biset urbain est peu mobile, (bien que capable en tant que pigeon voyageur de parcourir de grandes distances si on l'y force)[66].
  • par la mesure de la quantitĂ© de carbone fixĂ© sur des plumes d'oiseaux naturalisĂ©s dans le passĂ© (expĂ©rience faite sur cinq espĂšces trouvĂ©es dans des musĂ©es d'histoire naturelle aux États-Unis), des scientifiques ont montrĂ© en 2017 que ce taux reflĂ©tait l'Ă©volution de l'usage du charbon aux États-Unis, croissant Ă  partir des annĂ©es 1800, chutant lors de la Grande RĂ©cession; puis augmentant Ă  nouveau au milieu du XXe siĂšcle jusqu'aux lĂ©gislations de protection de l'air des annĂ©es 1950, 60 et 70[67].
  • La biomimĂ©tique cherche Ă  copier certaines propriĂ©tĂ©s physiques des plumes de rapaces nocturnes pour diminuer le bruit Ă©mis par les trains Ă  trĂšs grande vitesse ou les pales des grandes Ă©oliennes (ainsi une rĂ©duction de 10 dB a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© obtenue en 2015 en imitant les structures de plumes de rapaces nocturnes capables de voler silencieusement[68]).

Vocabulaire

Le terme de plume dérive du latin plƫma, « duvet » puis « plume » et a éliminé penna (penne*) dans presque toutes les dialectes gallo-romains[69]. Il a désigné, par métonymie, une plume tout aussi bien que le plumage. La synecdoque plume-oiseau se retrouve dans l'expression « gibier à plume » pour désigner ce gibier. L'association plume/léger, se retrouve dans l'expression poids plume, une catégorie de boxe.

Ce terme a donné de nombreuses expressions et sens dérivés. Plumer signifie enlever les plumes des oiseaux mais aussi dérober tous les biens d'un individu, tandis que plumard désigne un lit, sens en relation avec les matelas autrefois fait en plumes.

On parle aussi de plume pour l'organe corné des calmars.

RĂŽle symbolique

MaĂąt

La plume a un rĂŽle symbolique, il dĂ©signe l'Ă©criture, un Ă©crivain, etc. Dans de nombreuses symboliques s'appuyant sur la thĂ©orie des Quatre Ă©lĂ©ments la plume est reliĂ©e Ă  l'air, ou au souffle qui est Ă  son tour symbole de vie. Les Égyptiens de l'antiquitĂ© appelaient la plume « le traceur de tout ». C'est le symbole de l'expression de la parole divine dĂ©livrĂ©e par l'Ă©criture. Mais, comme la plume est l'attribut exclusif des oiseaux, elle symbolise aussi des vertus anthropomorphiques prĂȘtĂ©es Ă  certaines espĂšces d'oiseaux comme l'aigle, qui est symbole de sagesse et messager spirituel entre les dieux et l'homme pour les peuples nord-amĂ©rindiens[70]. La plume d'aigle apporte la sagesse Ă  celui qui la porte.

  • Dans la religion de l'Égypte antique, lors de la pesĂ©e de l'Ăąme, MaĂąt reprĂ©sentĂ©e par une femme coiffĂ©e d'une plume d'autruche ou simplement par cette plume elle-mĂȘme, aussi lĂ©gĂšre qu'une plume, est le contrepoids du cƓur qui doit ĂȘtre aussi lĂ©ger qu'elle pour que le Ka, l'Ăąme du dĂ©funt, puisse accĂ©der au monde des bienheureux.
  • Dans la Religion romaine antique, des bijoux Ă  base de plumes ou des plumes Ă©taient dĂ©posĂ©s dans les sanctuaires de Junon. Cette tradition, venue vraisemblablement d'Orient, Ă©tait Ă©quivalente Ă  celle retenue pour le culte grec d'HĂ©ra. Dans la mythologie, c'est Junon/HĂ©ra qui a placĂ© les ocelles sur les plumes du paon[71]. À Rome, les plumes de paon symbolisaient Junon (IVNO REGINA) puisque justement sa beautĂ© rĂ©sidait, paraĂźt-il surtout dans ses yeux.
  • Pour les civilisations mĂ©soamĂ©ricaines, les plumes, et plus particuliĂšrement celles des Quetzals, Ă©taient le symbole du pouvoir et de la richesse. Huitzilihuitl (« Plume de colibri »), Quetzalcoatl (« serpent Ă  plume ») ne sont que deux exemples de divinitĂ©s de leurs panthĂ©ons avec des attributs en plumes. L'artiste chilienne Ximena Armas, chez laquelle l’oiseau est la victime premiĂšre d’une nature outragĂ©e, dissĂ©mine des plumes Ă©parses dans ses dessins, pastels et acryliques.
  • Les belles plumes sont rares et chĂšres, elles Ă©taient jusqu'au XIXe siĂšcle Ă©galement le symbole d'un statut social Ă©levĂ©.

La plume blanche

La plume blanche était, dans l'empire britannique, un symbole de lùcheté, attribué à ceux qui refusaient la guerre. Ce symbole a pour origine la croyance selon laquelle, dans un combat de coq, il apparaissait une plume blanche sur la queue des jeunes coqs combattant mal[72]. Cet usage au XIXe siÚcle est le point de départ du roman Les Quatre Plumes blanches. Pendant la PremiÚre Guerre mondiale, des distributions de plumes blanches étaient organisées pour couvrir de honte les hommes non engagés dans la guerre. Cette distribution apparaßt dans la saison 2 de Downton Abbey.

À l'opposĂ©, dans le manga Negima!, l'Ă©quipe du hĂ©ros a pour symbole une plume blanche (son nom est Ala Alba, traduit par aile blanche ou plume blanche), et se fait remarquer par son courage.

Culture

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

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Liens externes

Une plume en gros plan.

Références

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