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Mimétisme

Le mimétisme est une stratégie adaptative d'imitation. Elle permet par exemple à une espÚce d'échapper à d'éventuels prédateurs. Le processus le plus étudié est le mimétisme visuel, mais il existe aussi des mimétismes chimique (olfactif, gustatif), acoustique, tactile, comportemental[1].

Papillon Kallima inachus imitant une feuille morte.
Mante chinoise, imitant les brindilles environnantes, contrairement Ă  sa proie bien visible.

Les stratĂ©gies mimĂ©tiques visuelles sont de divers types, comme les espĂšces qui disposent de moyens d'Ă©chapper Ă  la vision du prĂ©dateur — on parle alors de camouflage par mimĂ©tisme cryptique[2], homomorphique[3] ou homotypique[4] — ou comme le fait de se faire passer pour une autre espĂšce, par exemple en se parant des attributs d'espĂšces non comestibles, voire dangereuses. Toutefois, le mimĂ©tisme peut rĂ©pondre Ă  d'autres contraintes, telles que la reproduction (cas des coucous ou de certaines orchidĂ©es), ou la prĂ©dation (cas de la blennie dĂ©voreuse).

Il existe une différence majeure entre le mimétisme et le camouflage du point de vue de leur évolution : si l'aptitude au camouflage, notamment par la couleur ou la texture, peut se développer assez rapidement au sein d'une population par le jeu des mutations et de la sélection (exemple de la phalÚne du bouleau), le mimétisme au contraire implique un mécanisme plus complexe de coévolution mettant en jeu trois espÚces : l'espÚce servant de « modÚle », l'espÚce imitatrice et l'espÚce dupée.

DĂ©couverte historique

C'est l'entomologiste britannique Henry Walter Bates (1825-1892), naturaliste et explorateur ayant passé onze ans en Amazonie, qui émit pour la premiÚre fois une théorie sur le mimétisme à propos de papillons d'aspects similaires, bien que n'étant pas d'espÚces proches : une espÚce inoffensive profitant de la répulsion provoquée par une espÚce vénéneuse ou venimeuse. Il créa alors le mot anglais mimicry, un néologisme façonné sur le grec et qui signifie « capacité à imiter ».

Fritz MĂŒller (1834-1895), un zoologiste allemand, expliqua pour la premiĂšre fois en 1878 le phĂ©nomĂšne selon lequel deux espĂšces non mangeables diffĂ©rentes vont adopter une mĂȘme apparence de leur livrĂ©e, leurs prĂ©dateurs apprenant plus vite Ă  se mĂ©fier d'elles. C'est en leur honneur que les deux principaux types de mimĂ©tisme sont nommĂ©s : le mimĂ©tisme batĂ©sien et le mimĂ©tisme mĂŒllĂ©rien.

Trois acteurs du mimétisme

Les trois acteurs du mimétisme sont :

  • le modĂšle, Ă©metteur de stimuli — signaux perceptibles par les sens — autrement dit l'espĂšce de rĂ©fĂ©rence ;
  • le mime, celui qui imite l'espĂšce rĂ©fĂ©rence, animale ou vĂ©gĂ©tale, et qui tire avantage de sa ressemblance avec le modĂšle ;
  • le dupĂ©, gĂ©nĂ©ralement un prĂ©dateur, dont les sens (par exemple la vue) perçoivent de maniĂšre similaire les stimuli Ă©mis par le modĂšle et par le mime. On l'appelle aussi « opĂ©rateur » car c'est lui qui exerce la pression sĂ©lective : c'est l'agent Ă©volutif du mimĂ©tisme.

Formes de mimétisme

Mimétisme batésien

Henry Walter Bates.
Couleuvre faux-corail.

La prĂ©sence d’aposĂ©matisme, c’est-Ă -dire l’usage de signaux d’avertissement visibles par des organismes pour annoncer leur nocivitĂ©, a provoquĂ© l’essor de nombreuses formes de mimĂ©tisme dans lesquelles des espĂšces diffĂ©rentes adoptent des apparences similaires (Wuster, 2004).

L’une de ces formes de mimĂ©tisme est le mimĂ©tisme batĂ©sien, nommĂ© d’aprĂšs son dĂ©couvreur, un naturaliste anglais du XIXe siĂšcle nommĂ© Henry Walter Bates. Le mimĂ©tisme batĂ©sien dĂ©crit le phĂ©nomĂšne suivant : une espĂšce inoffensive adopte l’apparence physique (motifs, couleurs, etc.) d’espĂšces nocives avec pour but d’éviter les prĂ©dateurs qui ont appris Ă  Ă©viter les vraies espĂšces nocives aposĂ©matiques[5] - [6]. Le mime (c’est-Ă -dire l’espĂšce inoffensive) bĂ©nĂ©ficie donc de la protection contre les prĂ©dateurs sans avoir Ă  dĂ©penser de l’énergie pour consommer ou produire des toxines. L’imitĂ©, au contraire, en souffre, car les prĂ©dateurs risquent de comprendre que dans de nombreux cas le signal d’avertissement n’est pas honnĂȘte.

De nombreux exemples de mimĂ©tisme batĂ©sien viennent du monde des insectes ; Bates lui-mĂȘme a crĂ©Ă© le concept aprĂšs avoir examinĂ© des papillons inoffensifs prĂ©sentant des motifs similaires Ă  ceux d’autres espĂšces du bassin amazonien, nocives celles-lĂ [7]. L’exemple le plus citĂ© pendant longtemps venait de l’étude de Brower des papillons monarque et vice-roi. Dans le cadre de cette Ă©tude, Brower avait montrĂ© comment les papillons vice-rois, qui — pensait-on — n'avaient pas de dĂ©fenses chimiques, avaient Ă©voluĂ© pour ressembler Ă©normĂ©ment aux papillons monarques qui eux sont nocifs car ils mangent les feuilles d’une plante toxique, l’asclĂ©piade commune, lorsqu’ils sont encore au stade de chenilles (Brower, 1958). Mais des Ă©tudes rĂ©centes ont montrĂ© qu’en fait le vice-roi est nocif lui-mĂȘme grĂące Ă  sa consommation d’acide salicylique, ce qui en fait donc un exemple de mimĂ©tisme mullĂ©rien (Ricklefs, 2010). NĂ©anmoins, il existe bien des cas de mimĂ©tisme batĂ©sien chez les papillons, comme Dismorphia et Ithomiini[7].

En plus des papillons, d’autres modĂšles du mimĂ©tisme batĂ©sien sont des insectes sociaux comme les fourmis et les guĂȘpes. Ces insectes ont tendance Ă  avoir des adaptations anti-prĂ©dation (Ito et al., 2004). Les guĂȘpes en particulier sont la cible du mimĂ©tisme batĂ©sien, servant de modĂšle Ă  des insectes comme les mantidĂ©s et les papillons de nuit (Ricklefs, 2010). Le phĂ©nomĂšne d’araignĂ©es imitant des fourmis est aussi trĂšs bien documentĂ©, ainsi que le phĂ©nomĂšne de pieuvres de Malaisie imitant des serpents de mer[8] - [9]. Un exemple de mimĂ©tisme batĂ©sien chez les vertĂ©brĂ©s est celui de la couleuvre faux-corail Lampropeltis triangulum qui, comme son nom l’indique, mime le serpent corail.

Le mimĂ©tisme batĂ©sien en tant que concept thĂ©orique est bien dĂ©fendu par des preuves empiriques et par des analyses quantitatives. L’article de Duncan et Sheppard (1965) est Ă  la base des approches empiriques : il a Ă©tudiĂ© la rĂ©ponse des prĂ©dateurs au mimĂ©tisme grĂące Ă  des expĂ©riences avec des poules. La modĂ©lisation mathĂ©matique a aussi dĂ©fendu l’hypothĂšse des bĂ©nĂ©fices du mimĂ©tisme batĂ©sien[10].

Aujourd’hui, le mimĂ©tisme batĂ©sien est reconnu comme une nette rĂ©ponse Ă©volutive qui a lieu dans de nombreuses parties du monde et concerne de nombreuses espĂšces.

Mimétisme mullérien

Monarque (gauche) et vice-roi (droite)
Monarque (gauche) et vice-roi (droite).

Le mimĂ©tisme mullĂ©rien est une forme de ressemblance biologique dans laquelle deux ou plusieurs espĂšces toxiques non apparentĂ©es ont des motifs et des couleurs d’avertissement similaires[5] - [6]. Le mimĂ©tisme mullĂ©rien est nommĂ© d'aprĂšs son dĂ©couvreur, Fritz MĂŒller, un zoologue allemand du XIXe siĂšcle (Ricklefs, 2010).

Ce phĂ©nomĂšne peut ĂȘtre comparĂ© au mimĂ©tisme batĂ©sien, oĂč un mime inoffensif imite un modĂšle nocif et trompe ainsi le prĂ©dateur[11]. Le mimĂ©tisme mullĂ©rien est diffĂ©rent : les deux espĂšces sont nocives, et il n’y a pas tromperie. Au contraire, la ressemblance des couleurs d’avertissement est avantageuse pour les deux espĂšces, car le prĂ©dateur a tendance Ă  moins faire d'erreur (Huheey, 1976). Les prĂ©dateurs apprennent Ă  Ă©viter plus efficacement les proies nocives, puisqu’une mauvaise expĂ©rience du prĂ©dateur avec une espĂšce protĂšge tous les autres modĂšles mullĂ©riens (Ricklefs, 2010). Le mime et le modĂšle profitent donc tous deux de la prĂ©sence de l’autre grĂące au partage du fardeau que sont les prĂ©dateurs (Huheey, 1976). Des Ă©tudes ont montrĂ© que le mimĂ©tisme mullĂ©rien est aussi avantageux pour le prĂ©dateur, car il rĂ©duit la frĂ©quence des erreurs pendant l’apprentissage des diffĂ©rents signaux d’avertissement (Huheey, 1976).

La thĂ©orie du mimĂ©tisme mullĂ©rien explique de nombreuses situations dans lesquelles les couleurs d’espĂšces nocives coexistantes convergent vers un simple motif aposĂ©matique[12]. Un exemple classique est celui des espĂšces d’Heliconius en AmĂ©rique du Sud. Plusieurs de ces espĂšces ont Ă©voluĂ© vers des motifs similaires sur les ailes, et cela est avantageux pour toutes[6] - [13].

Mais ce mimĂ©tisme n’est pas limitĂ© Ă  la faune : de nombreuses plantes avec des fleurs similaires bĂ©nĂ©ficient mutuellement du fait d’attirer le mĂȘme pollinisateur. Ces espĂšces ont convergĂ© vers des signaux similaires, et donc sont considĂ©rĂ©es comme un parallĂšle au mimĂ©tisme mullĂ©rien animal[14]. Dans toutes ces associations, les plantes offrent une rĂ©compense au pollinisateur, et donc il n’y a pas de duplicitĂ©. Voici un exemple de ce mimĂ©tisme : les plantes pollinisĂ©es par des colibris, Ipomopsis aggregata, Penstemon barbatus et Castilleja integra[14]. Ces espĂšces ont convergĂ© dans les domaines suivants : couleur, taille et forme des fleurs. Cette Ă©volution est certainement due aux avantages qu’il y a d’utiliser des signaux et des rĂ©compenses similaires pour attirer le mĂȘme colibri pollinisateur[14].

Ces deux exemples illustrent le mimétisme mullérien : des espÚces aux caractéristiques physiques et comportementales proches développent un style de « publicité » commun, pour le bénéfice de tous[13].

L'expĂ©rience montre qu'une rĂ©gion peut avoir un nombre d'espĂšces impliquĂ©es dans un systĂšme de mimĂ©tisme batĂ©sien et mullĂ©rien. Ces communautĂ©s sont connues sous le nom d'anneaux mimĂ©tiques[15]. De mĂȘme, de nombreuses observations montrent que dans ce type de classement distinguant mimĂ©tisme mullĂ©rien et batĂ©sien, il est question d’extrĂȘmes entre lesquels on trouve toutes sortes d’intermĂ©diaires, formant un continuum[16].

Mimétisme mertensien (ou emsleyen)

Le mimĂ©tisme emselyen[17], ou mertensien dĂ©crit le cas particulier oĂč une espĂšce toxique imite une espĂšce moins dangereuse. D'abord proposĂ© par le biologiste Emsley[18], cette catĂ©gorie de mimĂ©tisme est ensuite dĂ©veloppĂ©e par le biologiste allemand Wolfgang Wickler dans Mimicry in Plants and Animals, et nommĂ©e d'aprĂšs le nom de l'herpĂ©tologiste allemand Robert Mertens[19]. Cependant, comme le note Sheppard, Hecht et Marien ont formulĂ© des hypothĂšses semblables dix ans plus tĂŽt[20] - [21].

Le scĂ©nario est quelque peu diffĂ©rent des autres types de mimĂ©tisme, puisqu'ici c'est l'espĂšce la moins dangereuse qui est copiĂ©e. Si le prĂ©dateur meurt, en effet, l'espĂšce moins dangereuse ne peut pas apprendre Ă  reconnaĂźtre un signal d'alerte, et ainsi l'Ă©mission de tels signaux en cas d'attaque par un prĂ©dateur ne constitue pas un avantage : l'espĂšce aura plus avantage Ă  ĂȘtre mieux camouflĂ©e afin d'Ă©viter les attaques. Mais s'il existe une autre espĂšce ressemblante, capable d'Ă©mettre des signaux d'alertes (aposĂ©matique), et dangereuse sans ĂȘtre mortelle, le prĂ©dateur apprendra Ă  les reconnaĂźtre et Ă©vitera donc tous ces animaux. Ce type de mimĂ©tisme profite donc aux deux espĂšces, car elles seront attaquĂ©es moins souvent[20] - [21].

Le serpent corail (Micrurus) constitue un bon exemple de ce type particulier de mimétisme : il ressemble à la couleuvre tachetée (Lampropeltis) et au serpent faux-corail (Erythrolamprus). Ce dernier, bien que peu vénéneux, est trÚs désagréable à manger et protÚge ainsi aussi bien le vénéneux serpent corail que l'inoffensive couleuvre tachetée[22].

Mimétisme wasmanien

DĂ©couvert par l'entomologiste Erich Wasmann, ce type de mimĂ©tisme concerne le cas oĂč c'est un modĂšle social qui est copiĂ©. Ce cas concerne gĂ©nĂ©ralement des insectes sociaux tels que les fourmis, les termites, les abeilles ou les guĂȘpes[23].

Mimétisme peckhamien

Ce mimétisme décrit par Elizabeth et George Peckham[24] consiste pour un insecte (lucioles, araignées) à imiter une proie pour l'attirer et la manger[25].

Automimétisme

Exemple d'ocelle sur Caligo eurilochus.

L'automimĂ©tisme est le cas d'animaux imitant une portion seulement du corps d'un prĂ©dateur ou de leur propre corps. Par exemple, de nombreux papillons et d'espĂšces de poisson d'eau douce ont des taches simulant un Ɠil, appelĂ©es ocelles. Elles ont pour effet de crĂ©er la surprise sur le prĂ©dateur et de donner Ă  la proie le temps de fuir. De plus, l'automimĂ©tisme peut, de par l'orientation du signal, tromper les perceptions du prĂ©dateurs. C'est le cas des serpents dits « Ă  deux tĂȘtes », par exemple le Faux-corail Anilius scytale, qui, lorsqu'il est acculĂ© redresse sa queue en hauteur et la balance, dissimulant sa tĂȘte.

Camouflage

Un gecko Uroplatus sikorae est dissimulé sur ce tronc d'arbre.
Leptocentrus vicarius (Membracidae).

Le camouflage est une démarche différente puisqu'il consiste à imiter des objets inanimés de l'environnement comme une pierre (cas des poissons-pierres), une feuille, une brindille (cas des phasmes, ou des stratégies mimétiques variées des chenilles, chrysalides et imagos des papillons[26])
 Les espÚces les plus grosses n'imitent pas un objet particulier mais un ton, ainsi les robes tachetées des léopards se fondent dans la brousse. La robe des zÚbres est particuliÚrement adapté au systÚme visuel de son prédateur le plus dangereux, le lion. Deux types de camouflage peuvent coexister : l'homochromie est le mimétisme des couleurs et l'homomorphie est le mimétisme des formes. Ce mimétisme est présent chez les insectes au moins depuis le Permien[27].

Quelques espĂšces des forĂȘts tropicales humides ont dĂ©veloppĂ© une capacitĂ© Ă  changer leur couleur pour se fondre dans leur environnement. Cette stratĂ©gie peut ĂȘtre aussi bien agressive que dĂ©fensive. C'est le cas par exemple des camĂ©lĂ©ons ou des geckos Uroplatus de Madagascar. Elles disposent de cellules de la peau appelĂ©es chromatophores qui sont capables de ce changement de coloration dite Ă©nigmatique.

En , une publication dans Current Biology[28] rĂ©vĂšle qu'une mĂȘme tige de la Vigne camĂ©lĂ©on (Boquila trifoliolata) peut prendre l'apparence des feuilles de diffĂ©rentes plantes sur laquelle elles s'accroche, afin d'Ă©chapper Ă  l'attention des prĂ©dateurs. Les scientifiques cherchent Ă  comprendre ce mĂ©canisme encore jamais observĂ©, qui permet Ă  la plante de « reconnaĂźtre » et de copier l'apparence des plantes qu'elle rencontre lors de sa croissance[29].

Stratégies mimétiques

Les rayures de certaines syrphes imitent celles de la guĂȘpe.
Camouflage d'un poisson-scorpion dans les récifs.

De nombreuses formes de vie exploitent une ressemblance morphologique avec un élément de leur milieu naturel pour s'y fondre. Par ses formes, couleurs, odeurs et saveurs, ou son, le mime ressemble le plus possible à une cible qui présente :

  • un intĂ©rĂȘt nutritif limitĂ© pour le prĂ©dateur : le phasme a l'apparence d'une brindille qu'un oiseau insectivore dĂ©daignera, le poulpe se rend invisible en se confondant avec le fond marin, en imitant sa couleur et sa texture ;
  • un risque pour le prĂ©dateur : certaines mouches ressemblent Ă  s'y mĂ©prendre Ă  des guĂȘpes comme certains lamiers ont l'apparence d'orties, les oisillons d'Aulia cendrĂ© imitent couleurs et gestuelle d'une chenille vĂ©nĂ©neuse[30] - [31], certains serpents non venimeux imitent le signal sonore du crotale et les grands murins, le bruit d'un vol de frelon[32] - [33], plusieurs espĂšces de papillons ont des motifs appelĂ©s ocelles sur leurs ailes qui ressemblent aux yeux d'un animal bien plus grand qu'eux ;
  • un intĂ©rĂȘt gustatif ou nutritif important pour le fĂ©condateur : certaines plantes profitent de l'intĂ©rĂȘt des insectes pour une autre espĂšce pour leur propre reproduction ;
  • un intĂ©rĂȘt nutritif pour leur proie : des plantes carnivores exhalent un parfum de chair en putrĂ©faction pour attirer des mouches dont elles se nourrissent ;
  • un danger limitĂ© pour leurs proies : certains poissons se camouflent aux couleurs des algues dans lesquelles ils Ă©voluent pour surprendre leur repas ;
  • un signal admis par un congĂ©nĂšre, rendant possibles certains comportements : les fourmis imitent leurs odeurs respectives par Ă©change permanent, ce qui construit l'odeur caractĂ©ristique de leur colonie, qui leur permettra d'y entrer.

Génétique du mimétisme

Le mimĂ©tisme mĂŒllerien du papillon amazonien Heliconius numata (trois types chromosomiques imitant sept espĂšces de Melinaea) a Ă©tĂ© Ă©tudiĂ© par Mathieu Joron et ses collĂšgues du CNRS et du MNHN (France). Ces chercheurs ont dĂ©couvert chez H. numata (sur le chromosome 15) un supergĂšne, groupement d'une trentaine de gĂšnes immobilisĂ© par des inversions de sĂ©quences gĂ©nĂ©tiques, qui de ce fait Ă©chappe aux recombinaisons chromosomiques. C'est pourquoi trois formes mimĂ©tiques coexistent avec sur le mĂȘme segment un contenu ADN nettement distinct du fait de l'absence de recombinaison[34] - [35] - [36].

Notes et références

  1. Georges Pasteur, Le Mimétisme, Presses Universitaires de France, , p. 17.
  2. Homochromie avec le substrat, cas de nombreux serpents, poissons et de nombreux insectes.
  3. Homomorphie lorsque la forme ressemble avec des éléments du milieu dans lesquels elles vivent.
  4. Homomotypie lorsque la forme et couleur ressemblent avec des éléments du milieu dans lesquels elles vivent, tels les poissons-pierres.
  5. (en) « Batesian mimicry », sur EncyclopÊdia Britannica, (consulté le ).
  6. Ricklefs, 2010.
  7. Bates 1862.
  8. Joron, 2008.
  9. Ruxton, 2004.
  10. Emlen, 1968.
  11. Huheey, 1976.
  12. Brown et Benson, 1974.
  13. Dafni, 1984.
  14. Brown et Brown, 1979.
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Voir aussi

Bibliographie

Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article : document utilisĂ© comme source pour la rĂ©daction de cet article.

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Articles connexes

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